Chapitre 15 : Yami no buki / l'arme des ténèbres
Nar'zuhl, l'élémental d'éclair, ricana. Ces trois créatures étaient à sa merci. il étendit ses longs doigts électriques et les approcha des compagnons.
« Une solution, un solution. » répétait mentalement Gojô. Soudain il fronça les sourcils.
« Gokû ? »
Le garçon se retourna. « Quoi ?! »
« Tu as encore ta carte ? » demanda son ami.
« Euh. ah oui, tiens. Je crois que je l'ai, oui. »
Hakkai regarda avec effroi la main électrique se rapprocher.
« Mais qu'est-ce que t'attends pour l'utiliser ?! » s'exclama-t-il en reculant devant la menace mortelle qui se rapprochait. Mais Nar'zuhl les encerclait avec son autre main de l'autre côté du chemin.
« Vous ne pouvez rien contre moi ! je suis le Démon du ciel. Vous n'avez pas la force de Démons suprêmes, à ce que je sache !. »
« Alors !! » s'impatientait Hakkai en regardant le garçon.
« Attends ! attends ! » criait Gokû. « Je la retrouve pas ! »
« Oh bon dieu, quel con ! » pesta Gojô en se passant une main sur le front.
Après quelques secondes qui parurent une éternité. « Ah si la voilà ! » s'exclama-t-il en brandissant la petite carte comme un trophée.
Hakkai sourit en voyant le nom de la carte. « foudre.terrienne ? »
Nar'zuhl perdit son air de prédateur, et regarda les youkais comme s'il s'agissait d'insectes qui essayaient de se servir d'une arme trop puissante pour eux.
« Comment avez vous acquis cette magie ? »
Gokû sourit et tourna la face de la carte vers le Démon.
« On a juste discuté » répondit-il en voyant la magie se libérer peu à peu et prendre la forme d'un marteau d'or et d'argent. Sur le manche étaient gravées les runes du Démon Terre.
Gokû prit l'arme, sous le regard fier mais pourtant inquiet de Nar'zuhl.
« Vous ne m'aurez pas comme ça. Je suis tout puiss. »
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Gokû avait frappé la terre avec le marteau, et un éclair puissant et lumineux avait ouvert le sol jusqu'à monter en flèche vers le colosse céleste. Dans un cri déchirant, Nar'zuhl fut transpercé de toutes parts par la magie blanche, et son corps disparut dans un tourbillon éclatant.
Puis ce fut le silence.
« Waouh » réussit juste à dire Gokû, les yeux écarquillés.
Gojô ricana. « On connaît la chanson, maintenant. C'est même trop facile. »
Un bruit étrange se fit entendre derrière eux.
« Je serais toi, je ne dirais pas ça. » dit lentement Hakkai en voyant ce qui approchait. Cela ressemblait à une grosse bête velue, particulièrement horrible, avec. une face d'humain. On aurait dit qu'elle venait d'être carbonisée.
Elle traîna son corps difforme vers le petit groupe avec une rapidité inquiétante. « On.on ferait mieux de partir non ? » sortit Hakkai en voyant le monstre devenir de plus en plus imposant.
Gojô prit sa lance et déclara : « Allons, qu'est-ce qu'il t'arrive ? On a eu affaire à plus dangereux que ça, on est pas des mauviettes ! »
Gokû sourit. « Ouais ! on va le buter ce sale truc ! NOYBOOOO !!!! »
Le bâton magique se matérialisa dans sa main.
Mais soudain, la créature se dressa de toute sa hauteur et vociféra : « Un Démon élémentaire est immortel, sachez-le ! vous croyiez vraiment m'avoir eu avec cette magie ? vous n'avez réussi qu'à m'affaiblir. Je redeviendrai comme avant dans quelques temps. je vais me retirer pour récupérer. Mais en attendant, je vous laisse un petit souvenir. »
Il ricana cruellement et une fumée noire et rouge s'échappa de son corps étrange.
« Qu'est-ce que c'est que ça !? » s'exclama Gokû, en voyant la brume étrange s'étendre dans toute la forêt aux alentours.
Nar'zuhl, ricanant à nouveau, déclara : « C'est l'emblème de vos cauchemars. » Puis il se téléporta, sans donner d'autres explications.
Les trois amis restèrent debout, au milieu du chemin et vaguement inquiets. Cette fumée. leurs cauchemars. ? qu'est-ce qu'il allait encore leur arriver ? ils craignaient le pire.
* * * * * * * *
Les cartes étaient à présent moins nombreuses. Celles qui avaient déjà été retournées avaient été mises sur le côté. La vieille femme jeta un regard par la fenêtre et dit : « Il y a des choses qui n'auraient pas dû être libérées. mais que sont-elles ? »
Les cartes étaient la solution.
« Voyons ce dont il s'agit, cette fois. si Nar'zuhl a été défait, sa vengeance risque de ne pas être des plus agréables pour ces jeunes gens. »
Elle retourna une des cartes du milieu du petit tas, qui semblait pouvoir lui donner la réponse qu'elle cherchait.
« C'est bien ce que je pensais. » dit-elle gravement en regardant le nom de la carte.
« Messah, le cauchemar » est signe que la brume maléfique de Nar'zuhl a été répandue. quiconque en respire voit en illusion ses cauchemars ressurgir. Et des cauchemars qui ne sont pas liés forcément à leurs amis ou connaissances. Cela pouvait être des situations dans lesquelles ils auraient une peur bleue de se retrouver. leurs phobies.
« Les âmes de ces guerriers vont ainsi être mises à nu. ils vont apprendre à mieux se connaître et pourront peut-être mieux lutter contre leurs peurs, à l'avenir. Mais. c'est le seul avantage que j'y vois. » soupira la vieille femme en fermant les yeux.
* * * * * * * *
Nekebia se réveilla en sursaut. Elle venait d'entendre un bruit étrange. les paupières encore lourdes, elle bâilla et se redressa. Elle avait froid. Grelottante, elle regarda aux alentours, mais ne vit rien de spécial. Sanzô, à côté d'elle, semblait dormir profondément. Ça ne devait pas lui arriver souvent, lui qui était toujours sur ses gardes. Elle s'attarda quelques instants devant ce beau visage paisible, et réajusta la cape au- dessus de lui qui avait glissé. Il devait avoir encore plus froid qu'elle. sa peau avait pâli et sa respiration se faisait de plus en plus longue. Doucement, la youkai enleva la robe de moine désormais bien sèche qui servait d'oreiller, et l'étala sur le bonze, en plus de la cape. C'était mieux ainsi.
Soudain, elle vit le jeune homme bouger un peu. Etait-ce dans son sommeil ?
Non. Il avait l'air de s'être enfin réveillé.
Lentement, elle le vit ouvrir les yeux, et regarder autour de lui, les paupières à demi-closes.
« Bien dormi ? » demanda Nekebia en s'accroupissant à côté de lui. Le jeune homme se passa une main sur le front et regarda la cape et son habit de moine posés sur lui. Puis il leva les yeux sur la youkai et répondit : « Y'a eu plus confortable, mais ça peut aller. »
Il se redressa et s'assit sur le sol de pierre. Il ne sentait presque plus la douleur de son dos. la magie de Nekebia avait l'air efficace. Il chercha des yeux son habit noir, le trouva, et commençait à l'enfiler lorsque quelque chose d'étrange se produisit.
Un brouillard sombre commençait à envahir la petite caverne.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il, les sourcils froncés.
Nekebia recula de quelques pas et dit : « J'en sais absolument rien. Je n'ai encore jamais vu ça. » Ils se regardèrent. Sanzô dit : « Encore un maléfice de cette foutue forêt ? »
La guerrière recula encore de quelques pas et répondit : « C'est bien possible. Il ne faut pas rester là. Lève-toi, vient ! il y a peut-être une sortie de l'autre côté. cette caverne est tout de même assez profonde, il y a peut-être un tunnel. »
Le jeune homme finit d'enfiler son vêtement et prit sa robe de moine sous le bras. Quelques secondes plus tard, il suivait Nekebia dans les profondeurs de la grotte. Tout était sombre et le sol bien inégal.
« T'as pas une magie pour éclairer les environs ? » demanda-t-il.
La jeune femme regarda en arrière et vit la brume pénétrer de plus en plus dans la grotte. Elle récita quelques mots en joignant les mains, et une petite boule de lumière se forma.
« Je ne peux pas faire mieux pour l'instant » lui répondit-elle. « Il me faut du temps et de la concentration. et ça nous manque vraiment dans cette situation-ci ! »
Sanzô aurait tout de même bien aimé savoir ce qu'était ce brouillard noir. Il ne pouvait pas s'agir d'une simple fumée. ce devait être empoisonné, ou quelque chose comme ça, mais comment en être sûr ?
Soudain, son pied se prit dans quelque chose, ce qui faillit faire tomber le jeune homme. Il regarda au sol et vit des ossements de taille assez importante.
Nekebia s'était arrêtée elle aussi et se trouvait devant un crâne d'environ un mètre de haut. Quel animal pouvait être mort ici ?
« Tu as remarqué ? » dit Sanzô. « Ces grandes éraflures sur ces os. »
La guerrière activa son épée d'énergie.
« Ouais » répondit-elle. « Des traces de dents. »
Un grognement se fit entendre. Quelque chose de bestial. De profondément antipathique. Un énorme reptile sortit alors des ténèbres et avança sur eux. Sa peau était telle une cuirasse et ses dents pointues dépassaient largement de sa bouche.
« Mais comment on fait pour toujours tomber sur des bêtes comme ça ?! » s'exclama Sanzô. Nekebia recula de quelques pas et regarda le dos du monstre. Lisse. Elle pourrait monter dessus, avec un peu de chance. enfin. à bien y réfléchir, avec beaucoup de chance.
Sanzô prit son revolver tira sur la tête du reptile géant. Les balles ricochèrent, ce qui arracha un juron au jeune homme.
La youkai, quand à elle, venait d'invoquer une boule de feu, qu'elle lança sur la bête.
« Fireball ! »
La magie carbonisa une petite partie de la cuirasse de leur ennemi.
« Bien, bien. » murmura Nekebia. « On aime pas le feu, hein ? un petit effort, il va bien falloir déguster. »
Elle invoqua le feu pour en imprégner son arme d'énergie, qui se colora en rouge.
Mais le reptile n'avait pas eu peur pour autant. Il continuer d'avancer inexorablement en poussant des cris stridents, et ne cessait de bouger, balayant les alentours de ses pattes griffues.
« J'ai une petite idée. » souffla Sanzô. « Nekebia, reste là. Ne te jette pas dessus. »
La youkai le regarda énoncer un tantra bouddhique. Puis il écarta les bras.
« ON MA N HATS MEI UN !!!! »
Le sutra s'enroula autour des membres du reptile, brûlant en partie sa chair de créature maléfique. Il tentait de se dégager mais ne le pouvait pas. Nekebia sourit. Elle aurait aimé posséder un sort comme celui-là. elle avait entendu dire qu'il pouvait tuer en un seul coup une centaine de youkais. Redoutable. et surtout entre les mains de Sanzô.
Elle fit un bond et atterrit sur le dos de la créature. Elle faillit glisser sur la carapace lisse, mais réussit à se stabiliser. Brandissant son épée, elle la planta de toutes ses forces dans le monstre, qui hurla de douleur. Le feu de la lame se répandait dans tout le corps de la bête et lui brûlait les entrailles, détruisant les organes un à un. Mais le sutra l'empêchait de bouger. Bientôt, l'animal s'effondra sur le sol en un cri d'agonie, du sang se répandant sur le sol rocheux de la caverne.
« L'ennui c'est qu'il va falloir passer dessus. » marmonna la youkai en regardant le cadavre qui bloquait tout le chemin. Elle regarda en arrière pour voir Sanzô, mais resta paralysée de terreur.
« Sanzô ! »
Ce dernier était étendu, inconscient, sur le sol. Nekebia courut vers lui, et le secoua pour le réveiller. En vain. Il avait l'air d'avoir un sommeil forcé, et agité. Elle posa une main sur le front du jeune homme et le sentit fiévreux. de la sueur perlait à ses tempes, et sa respiration était saccadée.
Soudain Nekebia comprit. Le temps qu'ils se battent avec le monstre, la brume les avait rattrapés. le brouillard noir l'entourait elle aussi, à présent. Elle se couvrit le nez et la bouche de ses mains, mais c'était peine perdue. Elle sombra quelques secondes après dans un sommeil agité.
Dans un vrai cauchemar.
Nar'zuhl, l'élémental d'éclair, ricana. Ces trois créatures étaient à sa merci. il étendit ses longs doigts électriques et les approcha des compagnons.
« Une solution, un solution. » répétait mentalement Gojô. Soudain il fronça les sourcils.
« Gokû ? »
Le garçon se retourna. « Quoi ?! »
« Tu as encore ta carte ? » demanda son ami.
« Euh. ah oui, tiens. Je crois que je l'ai, oui. »
Hakkai regarda avec effroi la main électrique se rapprocher.
« Mais qu'est-ce que t'attends pour l'utiliser ?! » s'exclama-t-il en reculant devant la menace mortelle qui se rapprochait. Mais Nar'zuhl les encerclait avec son autre main de l'autre côté du chemin.
« Vous ne pouvez rien contre moi ! je suis le Démon du ciel. Vous n'avez pas la force de Démons suprêmes, à ce que je sache !. »
« Alors !! » s'impatientait Hakkai en regardant le garçon.
« Attends ! attends ! » criait Gokû. « Je la retrouve pas ! »
« Oh bon dieu, quel con ! » pesta Gojô en se passant une main sur le front.
Après quelques secondes qui parurent une éternité. « Ah si la voilà ! » s'exclama-t-il en brandissant la petite carte comme un trophée.
Hakkai sourit en voyant le nom de la carte. « foudre.terrienne ? »
Nar'zuhl perdit son air de prédateur, et regarda les youkais comme s'il s'agissait d'insectes qui essayaient de se servir d'une arme trop puissante pour eux.
« Comment avez vous acquis cette magie ? »
Gokû sourit et tourna la face de la carte vers le Démon.
« On a juste discuté » répondit-il en voyant la magie se libérer peu à peu et prendre la forme d'un marteau d'or et d'argent. Sur le manche étaient gravées les runes du Démon Terre.
Gokû prit l'arme, sous le regard fier mais pourtant inquiet de Nar'zuhl.
« Vous ne m'aurez pas comme ça. Je suis tout puiss. »
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase. Gokû avait frappé la terre avec le marteau, et un éclair puissant et lumineux avait ouvert le sol jusqu'à monter en flèche vers le colosse céleste. Dans un cri déchirant, Nar'zuhl fut transpercé de toutes parts par la magie blanche, et son corps disparut dans un tourbillon éclatant.
Puis ce fut le silence.
« Waouh » réussit juste à dire Gokû, les yeux écarquillés.
Gojô ricana. « On connaît la chanson, maintenant. C'est même trop facile. »
Un bruit étrange se fit entendre derrière eux.
« Je serais toi, je ne dirais pas ça. » dit lentement Hakkai en voyant ce qui approchait. Cela ressemblait à une grosse bête velue, particulièrement horrible, avec. une face d'humain. On aurait dit qu'elle venait d'être carbonisée.
Elle traîna son corps difforme vers le petit groupe avec une rapidité inquiétante. « On.on ferait mieux de partir non ? » sortit Hakkai en voyant le monstre devenir de plus en plus imposant.
Gojô prit sa lance et déclara : « Allons, qu'est-ce qu'il t'arrive ? On a eu affaire à plus dangereux que ça, on est pas des mauviettes ! »
Gokû sourit. « Ouais ! on va le buter ce sale truc ! NOYBOOOO !!!! »
Le bâton magique se matérialisa dans sa main.
Mais soudain, la créature se dressa de toute sa hauteur et vociféra : « Un Démon élémentaire est immortel, sachez-le ! vous croyiez vraiment m'avoir eu avec cette magie ? vous n'avez réussi qu'à m'affaiblir. Je redeviendrai comme avant dans quelques temps. je vais me retirer pour récupérer. Mais en attendant, je vous laisse un petit souvenir. »
Il ricana cruellement et une fumée noire et rouge s'échappa de son corps étrange.
« Qu'est-ce que c'est que ça !? » s'exclama Gokû, en voyant la brume étrange s'étendre dans toute la forêt aux alentours.
Nar'zuhl, ricanant à nouveau, déclara : « C'est l'emblème de vos cauchemars. » Puis il se téléporta, sans donner d'autres explications.
Les trois amis restèrent debout, au milieu du chemin et vaguement inquiets. Cette fumée. leurs cauchemars. ? qu'est-ce qu'il allait encore leur arriver ? ils craignaient le pire.
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Les cartes étaient à présent moins nombreuses. Celles qui avaient déjà été retournées avaient été mises sur le côté. La vieille femme jeta un regard par la fenêtre et dit : « Il y a des choses qui n'auraient pas dû être libérées. mais que sont-elles ? »
Les cartes étaient la solution.
« Voyons ce dont il s'agit, cette fois. si Nar'zuhl a été défait, sa vengeance risque de ne pas être des plus agréables pour ces jeunes gens. »
Elle retourna une des cartes du milieu du petit tas, qui semblait pouvoir lui donner la réponse qu'elle cherchait.
« C'est bien ce que je pensais. » dit-elle gravement en regardant le nom de la carte.
« Messah, le cauchemar » est signe que la brume maléfique de Nar'zuhl a été répandue. quiconque en respire voit en illusion ses cauchemars ressurgir. Et des cauchemars qui ne sont pas liés forcément à leurs amis ou connaissances. Cela pouvait être des situations dans lesquelles ils auraient une peur bleue de se retrouver. leurs phobies.
« Les âmes de ces guerriers vont ainsi être mises à nu. ils vont apprendre à mieux se connaître et pourront peut-être mieux lutter contre leurs peurs, à l'avenir. Mais. c'est le seul avantage que j'y vois. » soupira la vieille femme en fermant les yeux.
* * * * * * * *
Nekebia se réveilla en sursaut. Elle venait d'entendre un bruit étrange. les paupières encore lourdes, elle bâilla et se redressa. Elle avait froid. Grelottante, elle regarda aux alentours, mais ne vit rien de spécial. Sanzô, à côté d'elle, semblait dormir profondément. Ça ne devait pas lui arriver souvent, lui qui était toujours sur ses gardes. Elle s'attarda quelques instants devant ce beau visage paisible, et réajusta la cape au- dessus de lui qui avait glissé. Il devait avoir encore plus froid qu'elle. sa peau avait pâli et sa respiration se faisait de plus en plus longue. Doucement, la youkai enleva la robe de moine désormais bien sèche qui servait d'oreiller, et l'étala sur le bonze, en plus de la cape. C'était mieux ainsi.
Soudain, elle vit le jeune homme bouger un peu. Etait-ce dans son sommeil ?
Non. Il avait l'air de s'être enfin réveillé.
Lentement, elle le vit ouvrir les yeux, et regarder autour de lui, les paupières à demi-closes.
« Bien dormi ? » demanda Nekebia en s'accroupissant à côté de lui. Le jeune homme se passa une main sur le front et regarda la cape et son habit de moine posés sur lui. Puis il leva les yeux sur la youkai et répondit : « Y'a eu plus confortable, mais ça peut aller. »
Il se redressa et s'assit sur le sol de pierre. Il ne sentait presque plus la douleur de son dos. la magie de Nekebia avait l'air efficace. Il chercha des yeux son habit noir, le trouva, et commençait à l'enfiler lorsque quelque chose d'étrange se produisit.
Un brouillard sombre commençait à envahir la petite caverne.
« Qu'est-ce que c'est ? » demanda-t-il, les sourcils froncés.
Nekebia recula de quelques pas et dit : « J'en sais absolument rien. Je n'ai encore jamais vu ça. » Ils se regardèrent. Sanzô dit : « Encore un maléfice de cette foutue forêt ? »
La guerrière recula encore de quelques pas et répondit : « C'est bien possible. Il ne faut pas rester là. Lève-toi, vient ! il y a peut-être une sortie de l'autre côté. cette caverne est tout de même assez profonde, il y a peut-être un tunnel. »
Le jeune homme finit d'enfiler son vêtement et prit sa robe de moine sous le bras. Quelques secondes plus tard, il suivait Nekebia dans les profondeurs de la grotte. Tout était sombre et le sol bien inégal.
« T'as pas une magie pour éclairer les environs ? » demanda-t-il.
La jeune femme regarda en arrière et vit la brume pénétrer de plus en plus dans la grotte. Elle récita quelques mots en joignant les mains, et une petite boule de lumière se forma.
« Je ne peux pas faire mieux pour l'instant » lui répondit-elle. « Il me faut du temps et de la concentration. et ça nous manque vraiment dans cette situation-ci ! »
Sanzô aurait tout de même bien aimé savoir ce qu'était ce brouillard noir. Il ne pouvait pas s'agir d'une simple fumée. ce devait être empoisonné, ou quelque chose comme ça, mais comment en être sûr ?
Soudain, son pied se prit dans quelque chose, ce qui faillit faire tomber le jeune homme. Il regarda au sol et vit des ossements de taille assez importante.
Nekebia s'était arrêtée elle aussi et se trouvait devant un crâne d'environ un mètre de haut. Quel animal pouvait être mort ici ?
« Tu as remarqué ? » dit Sanzô. « Ces grandes éraflures sur ces os. »
La guerrière activa son épée d'énergie.
« Ouais » répondit-elle. « Des traces de dents. »
Un grognement se fit entendre. Quelque chose de bestial. De profondément antipathique. Un énorme reptile sortit alors des ténèbres et avança sur eux. Sa peau était telle une cuirasse et ses dents pointues dépassaient largement de sa bouche.
« Mais comment on fait pour toujours tomber sur des bêtes comme ça ?! » s'exclama Sanzô. Nekebia recula de quelques pas et regarda le dos du monstre. Lisse. Elle pourrait monter dessus, avec un peu de chance. enfin. à bien y réfléchir, avec beaucoup de chance.
Sanzô prit son revolver tira sur la tête du reptile géant. Les balles ricochèrent, ce qui arracha un juron au jeune homme.
La youkai, quand à elle, venait d'invoquer une boule de feu, qu'elle lança sur la bête.
« Fireball ! »
La magie carbonisa une petite partie de la cuirasse de leur ennemi.
« Bien, bien. » murmura Nekebia. « On aime pas le feu, hein ? un petit effort, il va bien falloir déguster. »
Elle invoqua le feu pour en imprégner son arme d'énergie, qui se colora en rouge.
Mais le reptile n'avait pas eu peur pour autant. Il continuer d'avancer inexorablement en poussant des cris stridents, et ne cessait de bouger, balayant les alentours de ses pattes griffues.
« J'ai une petite idée. » souffla Sanzô. « Nekebia, reste là. Ne te jette pas dessus. »
La youkai le regarda énoncer un tantra bouddhique. Puis il écarta les bras.
« ON MA N HATS MEI UN !!!! »
Le sutra s'enroula autour des membres du reptile, brûlant en partie sa chair de créature maléfique. Il tentait de se dégager mais ne le pouvait pas. Nekebia sourit. Elle aurait aimé posséder un sort comme celui-là. elle avait entendu dire qu'il pouvait tuer en un seul coup une centaine de youkais. Redoutable. et surtout entre les mains de Sanzô.
Elle fit un bond et atterrit sur le dos de la créature. Elle faillit glisser sur la carapace lisse, mais réussit à se stabiliser. Brandissant son épée, elle la planta de toutes ses forces dans le monstre, qui hurla de douleur. Le feu de la lame se répandait dans tout le corps de la bête et lui brûlait les entrailles, détruisant les organes un à un. Mais le sutra l'empêchait de bouger. Bientôt, l'animal s'effondra sur le sol en un cri d'agonie, du sang se répandant sur le sol rocheux de la caverne.
« L'ennui c'est qu'il va falloir passer dessus. » marmonna la youkai en regardant le cadavre qui bloquait tout le chemin. Elle regarda en arrière pour voir Sanzô, mais resta paralysée de terreur.
« Sanzô ! »
Ce dernier était étendu, inconscient, sur le sol. Nekebia courut vers lui, et le secoua pour le réveiller. En vain. Il avait l'air d'avoir un sommeil forcé, et agité. Elle posa une main sur le front du jeune homme et le sentit fiévreux. de la sueur perlait à ses tempes, et sa respiration était saccadée.
Soudain Nekebia comprit. Le temps qu'ils se battent avec le monstre, la brume les avait rattrapés. le brouillard noir l'entourait elle aussi, à présent. Elle se couvrit le nez et la bouche de ses mains, mais c'était peine perdue. Elle sombra quelques secondes après dans un sommeil agité.
Dans un vrai cauchemar.
