La terre vaine

Disclamer : Les personnages sont à JK Rowlings, et l'histoire à Issy (The wasteland). Le poème (The Wasteland, la Terre vaine en français) est de T.S. Eliot. IL a été traduit, mais malheureusement, le tirage est épuisé, vous allez donc devoir vous contenter de ce que j'ai fait.

Note : ceci est une séquelle de l'Espace entre les étoiles, du même auteur. Il est préférable d'avoir lu cette histoire pour mieux comprendre celle-ci.


Troisième partie : Le serment du feu

Mais de mon dos j'entends de temps en temps

Le bruit du klaxon et des moteurs, qui doivent apporter

Sweeney à Madame Porter au printemps

O, la lune brillait fort sur Madame Porter

Et sur sa fille

Elles lavent leurs pieds dans de l'eau de Seltz

Et, O ces voix d'enfants, chantant dans la coupole !

TS Eliot, La terre vaine, Troisième partie, Le serment du feu

La Tamise, avril 1998

Severus Snape, Directeur Adjoint de Poudlard, marchait.

Il ne devrait pas être là, bien sûr. Il devrait être à Poudlard, aidant McGonagall à protéger les élèvent, ou avec Voldemort, rassemblant des informations, ou même avec Sirius Black et Harry Potter, qui étaient allés retirer les papiers de Gringotts.

Mais il ne l'était pas. Il était là, dans le cruel mois d'avril, marchant le long de la Tamise.

Il vit un rat se glisser à travers la végétation au bord de la rivière, traînant son ventre flasque sur la rive, et se demanda négligemment si c'était Pettigrow. Ce serait terriblement ironique si ça l'était. Il était le seul membre de l'Ordre qui ne pouvait pas tuer Pettigrow, parce qu'il était supposer être du côté de Pettigrow.

Mais non, ce rat avait ses deux pattes et tous ses orteils. Juste un rat. Juste un rat.

Douce Tamise, coule doucement, jusqu'à la fin de ma chanson.

« Bonjour, Severus. »

Il se retourna. Les derniers doigts du congé s'agrippèrent et sombrèrent dans la banque blanche. « Bonjour Helena. »

Elle portait des vêtements moldus aujourd'hui, blancs, comme toujours, ses cheveux d'or accrochés derrière sa tête, mais, malgré ça, elle irradiait toujours cette inexplicable splendeur ionienne, blanche et or. Valerius était dans son landau, dormant.

« Que fais-tu ici ? » lui demanda Severus.

Elle sourit. « Je m'échappe des trams et des arbres cendrés. Richmond et Kew m'ont défaite. Et toi ?

- Je marche, répondit-il. Je ne fais que marcher.

- Tu ne penses pas ?

- Je marche et je pense. »

Douce Tamise, coule doucement, car je ne parle ni longuement, ni fort.

« A propos… ?

- De tout. »

Silence. Silence mal à l'aise.

« Comment va Niamh ? »

Et bien, maintenant cela est fait : et je suis soulagé que ce soit fini.

« Niamh ? Oh… Bien. Bien.

- Ca doit être dur.

- Quoi ?

- Etre amoureux. A une époque où il n'y a pas d'amour à trouver. »

Ses yeux étaient baissés alors qu'elle regardait la rivière. Elle ne charriait aucune bouteille vide, auncun papier de sandwich, auncun mouchoir soyeux, auncun boite en carton, mégot de cigarette ou autre témoignage des nuits d'été.

« Tu es dans la même situation que moi » dit-il gentiment.

Elle releva la tête et sourit, même si légèrement. « Je suppose que je le suis. »

Valerius se réveilla et commença à pleurer. Helena le sortit de son landau et commença à le bercer pour le faire taire.

Severus ne put s'empêcher de les fixer.

Cette musique se glisse à côté de moi sur la rivière.

Son fils. Son fils, qu'il ne connaissait pas, et qu'il ne connaîtrait jamais.

Valerius Weasley.

Helena le surprit à regarder. Ses yeux rencontrèrent les siens. « Aimerais-tu…

- Oui ?

- Aimerais-tu… le prendre ? »

Severus se trouva à acquiescer. « J'aimerais… beaucoup ça. »

A côté des eaux du Léman, je m'assis et pleurai…

Valerius était étonnamment lourd dans ses bras. Severus ne put s'empêcher de fixer le petit visage, avec ses yeux noirs si semblables aux siens. « Quel age a-t-il à présent ? demanda-t-il à Helena.

- Il vient juste d'avoir un an. »

Valerius fit une bulle. « Jug jug jug » dit-il.

Severus sourit. « Jug jug jug à toi aussi.

- Tu pourrais… » commença Helena, puis elle s'arrêta. « Tu pourrais… venir le voir quelques fois chez nous à Richmond… si tu veux. »

Le cœur de Severus fondit. Son fils. Son fils. Il sourit. « Ce serait… agréable.

- Et… peut-être… que je pourrais l'emmener te voir quelque fois. Pendant les vacances, quand tu n'es pas à Poudlard. Chez toi, à Margate Sands.

- Je… J'aimerais beaucoup ça. »

Silence. Agréable silence.

Valerius gazouilla. « Twit twit twit.

- Tu... Tu ferais mieux de le reprendre maintenant » dit Severus avec reluctance, offrant Valerius à Helena comme un cadeau précieux.

« Oui » répondit-il, reprenant son fils.

Le vent traversa le pays brun, pas entendu.


Niamh l'attendait quand il revint Place Grimmauld. « Bonjour Severus, l'accueillit-elle, se mettant sur la pointe des pieds pour embrasser sa joue. Sirius et Harry sont de retour.

- Est-ce qu'ils ont les papiers ? demanda-t-il accrochant son manteau.

- Oui, affirma-t-elle. Viens. »

Elle prit sa main.

Il se demanda comment une si jolie femme pouvait jamais s'être abaissée à la folie de l'aimer.

Trois fois, c'est magique.

Irréel.


Les papiers étaient étalés sur la table. Les lignes droites et attentives de l'écriture de James Potter courrant sur quelques uns, les boucles et courbes fluides de celle de Lily à travers les pages d'autres. Les yeux d'Hermione rencontra ceux d'Harry à travers la table.

« Ca va être très, très dur, lui dit-elle.

- Mais nous allons le faire, répondit Harry.

- Où allons-nous trouver un cénacle ? demanda Neville d'un ton découragé. Je ne sais même pas ce que c'est.

- C'est un groupe de sorciers ou de sorcières qui agissent comme un bassin de pouvoir ou comme un conduit, répondit Hermione. Il y a une personne pour chaque élément : la terre, le feu, l'eau, l'air et l'esprit.

- Et seulement très peu de personnes sont jamais capables de le faire, compléta Ginny sombrement.

- Sorciers ou sorcières ? demanda Ron. Pas et ? »

Hermione acquiesça. "Les quatre éléments physiques doivent tous être du même sexe. Quatre sorciers ou quatre sorcières. Et la personne de l'esprit doit être de l'autre sexe.

- Pourquoi ? » demanda Ron.

Hermione haussa les épaules. « Ce n'est pas important. Ce qui est important c'est que nous trouvions les bonnes personnes, si nous allons faire ça.

- Comment faisons-nous ça ? » interrogea Neville.

Hermione tira une page des notes de Lily vers elle.

Les pouvoirs élémentaires peuvent être devinés par la couleur de leur fils dans la Tapisserie. A la place d'être colorés, leurs fils sont blancs. La seule sorcière élémentaire connue de nos jours est Diana, une prêtresse du troisième cercle.

« La couleur de leurs fils dans la Tapisserie, médita-t-elle tout fort. Qu'est-ce que ça veut dire ? »

Harry et Ron partagèrent un regard, mais ne dirent rien. La tête d'Hermione se releva brusquement. « Quoi ? » leur demanda-t-elle.

Ron remua, mal à l'aise. « A Gringotts… cette fois là… quand…

- Quand Regina a été tuée. Cette fois. » La voix vint d'un coin sombre.

Hermione regarda dans cette direction. « Sirius… ? »

Sirius avança dans la lumière. Il semblait plus vieux qu'il ne l'avait jamais été avant. Sa mâchoire était serrée d'une manière qu'elle reconnut comme étant la sienne. « Quand Regina est morte à Gringotts, continua-t-il d'une voix plus douce, c'était parce qu'elle a touché la Tapisserie. »

Hermione essaya désespérément de faire sortir les pensées de Regina hors de sa tête. « Mais qu'est-ce que la Tapisserie ?

- L'enregistrement de l'histoire comme tissée par Arachnée, répondit Sirius. Tout le monde a un fil. Regina… » Il ferma les yeux pendant un moment. « Regina a arraché tout un écheveau de fils pour nous sauver tous à Gringotts. »

Oh Seigneur, Tu m'arraches en dehors…

« Mais comment l'a-t-elle vue ? » demanda Hermione. Elle avait entendu quelque chose comme cette histoire, mais n'avait pas voulu y croire. N'avait pas voulu rendre Regina Lupin glorieuse dans son esprit. N'avait pas écouté.

Oh Seigneur, Tu m'arraches…

« Reculez » avertit Sirius. Hermione pouvait voir les larmes sur le point de couler de ses yeux, ne voulait pas voir.

Je peux relier rien avec rien.

Sirius pointa sa baguette sur la table. « Vestis Acclaro ! »

L'air s'irisa, des forces hostiles s'unissant.

Et la Tapisserie fut révélée.


La Tapisserie, crée par les Moires et tissée par Arachnée. La Tapisserie, dans laquelle toutes les vies, mortelles et anciennes, étaient tissées. Devant eux, invoquée par l'amant de la plus grande fille d'Arachnée, elle brillait, matérielle dans un monde matériel, belle, terrible, sort, destin.

Weialala Leia…

Hermione frissonna, ferma les yeux, et essaya de se ramener sur terre. « Bien, dit-elle d'un ton neutre. Des fils blancs. Est-ce que quelqu'un peut en voir ?

- Il y en a cinq, dit rêveusement Luna Lovegood.

- Où ? demanda Hermione. Comment dites-vous qui ils sont ? » Peut-être que le professeur Trelawney avait raison quand elle disait que j'avais un esprit banal, pensa-t-elle.

Ron avait un air étrange sur le visage. « Ici » indiqua-t-il, pointant un groupe de fils blancs rassemblés ensemble.

Wallala leialala…

« Qui sont-ils, demanda Hermione. Comment le dites-vous ? »

Ron était pratiquement blanc comme un linge à présent. « Je ne sais pas comment on le dit, répondit-il, mais je sais qui ils sont.

- Qui ? demanda Harry.

- Luna, commença Ron. Elle est l'air.

- Et ? pressa Harry.

- L'eau est… » Ron lança un regard par dessus son épaule. « L'eau est Cho. »

Hermione vit Cho se tendre là où elle était assise à côté de Michael Corner. « Moi ? murmura-t-elle presque inaudiblement.

- Le feu est Ginny, » continua Ron.

Ginny ne dit rien, mais Hermione nota que ses articulations étaient blanches.

Ron regarda Hermione. « La terre, c'est toi, Hermione, dit-il calmement. Et l'esprit… L'esprit, c'est moi. »

A Carthage alors, j'allais…

... brûlant.


Note de l'auteur :

Une petite note sur pourquoi j'ai relié ces cinq personnages avec les éléments :

Ron/l'Esprit : A principalement à voir avec ce qui est arrivé au Département des Mystères – Ron et Accio Cerveaux ! Il a eu ses mains immergées dans les pensées, les souvenirs… les esprits… Aussi, c'est une nouvelle présentation de la théorie : Ron, voyant !

Hermione/la Terre : Hermione est l'un des personnages les plus terre à terre dans les livres, ramenant constamment Ron et Harry à la réalité. Un bon exemple de ça est son commentaire à Harry sur le fait qu'il a 'un truc de sauveur'.

Luna/l'Air : Elle est tellement rêveuse et mystique et jamais là… que pourrait-elle être d'autre que l'air ! Je crois que JK Rowling utilise l'adjectif 'wispy' (léger, aérien) pour la décrire, aussi…

Cho/l'Eau : C'est mon lien le plus faible, je pense… Après Hermione, Ginny et Luna, elle est la fille qui a été le plus proche d'Harry dans les livres… et elle pleure tout le temps. Cho Chang, le 'tuyau d'arrosage humain.'

Ginny/le Feu : A part les cheveux rouges et le mauvais caractère, le nom 'Ginny' sonne beaucoup comme 'djinn' – les démons/anges du feu dans la mythologie arabe.


(1) Et la Vo des vers du débuts :

But at my back from time to time I hear

The sound of horns and motors, which shall bring

Sweeney to Mrs Porter in the spring.

O the moon shone bright on Mrs Porter

And on her daughter

They wash their feet in soda water

Et, o ces voix d'enfants, chantant dans la coupole