Chapitre 2 :

22h 30, la lune était déjà haute, les étoiles scintillaient pareils à des petits trous dans le rideau noir dressés par les cieux. Le calme semblait régner en maître au 12 Square Grimmaurd. Cependant un froissement d'ailes vint perturber cette douce quiétude hivernale. Une pipistrelle virevoltant de-ci delà , s'installa sous la corniche d'une fenêtre de la maison des Black.

Dans la peine-ombre de la chambre, une forme se mit à se mouvoir dans le lit. Tout d'abord un soupire, puis une jambe se replia lentement sous les draps. Doucement Severus s'éveillai. ....quel sérénité...., suis-je au trépas enfin ?.... ses doigts effleurèrent son visage encore marqué par les maltraitances qu'il avait subit. " Douce mort que celle ci " susurra t-il dans un souffle. Il garda obstinément ses yeux clos, lorsque qu'un léger ronflement lui suggéra que finalement il devait être en enfer ou dans la réalité . Ce qui entendons nous bien ne faisait aucune différence pour notre maître de potion. .... Qui cela pouvait être ?. Snape après de maintes efforts infructueux parvint enfin à se redresser sur ses coudes, afin d'identifier l'auteur de ces insupportables ronflements, aussi faibles soient-ils. En plissant les yeux , il distinguai une masse sombre occupant un fauteuil dont les contours lui étaient révélée par la clarté de la lune. Peu à peu son regard s'habitua à l'obscurité ambiante, cette forme n'était autre que le professeur Dumbledore. Ce dernier se trouvait négligemment affaissé dans son fauteuil, la tête appuyée sur le côté droit de sa personne, la barbe repliée soigneusement sur ses genoux.

" Charment tableau " maugréa l'éveillé. L'ayant reconnu Severus entrepris de se lever. Mal lui en pris car ses jambes encore atrophiées ne purent le soutenir, et il bascula. Il n'eu que le temps de mettre ses mains en avant pour amortir sa chute qui lui semblait interminable. Une vague nauséeuse le submergea, de la sueur se mit à perler de son front , son rythme cardiaque s'accéléra, sa vue se troubla. Snape sentit les pulsations sourd de son cœur battrent furieusement à ses tympans. Une voix hostile résonna tel un murmure dans sa tête : " seeeverussss...... Tu souffriras....seeeverussss "

A cet instant Albus se réveilla en sursaut, devinant que quelque chose dans cette pièce n'allait pas.

" Lumos " émit -il sur ces gardes. Instinctivement son regard se porta sur le lit, et réalisa soudainement qu'il était vide. Dumbledore, intrigué, s'avança prudemment vers la couche, étendit sa longue main pour examiner les draps . Ils étaient encore tièdes. Subitement un gémissement à peine audible attira son attention , il contourna bien vite le lit , et aperçut Severus haletant sur le sol. " Mobilicorpus " proféra le grand sorcier . Sur ce, le corps du blessé se souleva délicatement et ce reposa sur la couche. Snape toujours sous l'emprise des nausées, sentit une main qui ce voulait bienveillante sur son front humide de sueur. Peu à peu les étourdissements se dissipèrent, et l' affable main de retira à son grand regret.

" Que vous êtes t-il passé par la tête pour que vous vous leviez , dans votre état ?" sermonna Albus. L'interpellé fixa son interlocuteur de son regard froid, en guise de réponse. Ce qui bien sûre n'eut aucun effet sur Dumbledore. Décidément cet homme était aussi désespérant que célèbre approuva intérieurement Snape.

" Voulez vous manger quelque chose ? ou préférez vous vous rendormir " poursuivit le vieux sorcier, d'une voix soucieuse et avenante. Severus voulu rétorquer que non, il n'avait aucunement faim, mais son estomac n'étant pas de cet avis , fit entendre un gargouillement lent et parfaitement audible, ce qui eut pour résultat de rosir les joues blêmes de son propriétaire. Les yeux du directeur brillèrent de malice devant sa réaction. Il disparut quelques instants dans la pièce voisine, pour revenir avec un bol de bouillon à la main. . " Bien. Dans ce cas tenez !. " Et joignant le geste à la parole il rapprocha son fauteuil du lit , et d'une main sûre et délicate il soutint la tête de son patient quelque peu décontenancé devant cette situation. Lui qui n'avait jamais voulu qu'on l'aide !, et surtout qu'on le touche!. Albus lui présenta à sa bouche le récipient de soupe tandis que Severus entrouvrit faiblement ses lèvres pour accueillir le liquide salvateur. Apres quelques minces gorgées, le vieux sorcier éloigna le bol . Le maître des potions ferma les yeux pour mieux profiter du bien être qui l'enveloppait. Brusquement des images s'imposèrent en lui : McGonagall ??!!! le cachot....les tortures sans fin....la froideur des lieux.....ce chat et ..... et.. surtout ce visage à qui appartenait ces mains robustes... Toute ces pensées s'entrechoquèrent si brutalement qu'il en eut le vertige. Mais un bras ferme le retint,

" hé bien, que vous arrive-t-il mon ami ? " S'inquiéta Dumbledore. Lorsque le maître de potion leva son regard vers son mentor, il se heurta à des yeux clairs et scrutateurs qui le fixèrent avec une étrange intensité.

.Cependant la voix se fit de nouveau entendre en son esprit brisé...tu souffriras....... Cette voix je l'a connais.....je l'a hais!!!.....

un long frisson parcourut le dos de severus et cela n'échappa nullement à Albus .

" Minerva m'a révèlé avant de partir que vous aviez délirez durant votre sommeil, vous avez même réussi à faire réagire Madame Black. "

Tirer de ces obscures pensés Snape recouvra un peu de contenance et répondit d'un ton qui ce voulait sarcastique et doucereux :

A vraiment ?!

Alors dans un soupire résigné, Dumbledore se releva et se dirigea vers la porte de la chambre.

Où...où allez vous monsieur le directeur ? s'alarma Severus.

D'un haussement d'épaules l'interpellé répondit d'une voix rassurante :

Mais juste chercher votre potion sans rêve, Car je doute fort que vous voulez reposer sans cela. Je reviens dans quelques minutes, si vous me le permettez. "

Cela dit, il sortit de la pièce pour ce diriger dans la cuisine. Resté seul, Snape se demandait comment et surtout pourquoi on l'avait tiré des crochets de Voldemort. Il connaissait la règle, lorsqu'un espion tombait aux mains de l'ennemie, on reniait son existence. Alors.......pourquoi était-ce différent pour lui..... cela n'était pas rationnel ..... et puis il ne voulait pas dormir, il était bien conscient qu'il était épuisé, mais réentendre cette voix si haineuse en deviendrait cauchemardesque. Tout n'était que confusion et tourment dans son cerveau embrumé par la lassitude. Instinctivement, il souleva la manche gauche de sa chemise et entrepris d'ôter les bandages qui l'entourait, quand des pas se rapprochèrent .

" L'heure des réponses à vos questions viendrons bien assez tôt " rétorqua Albus qui venait de ressurgire dans la chambre. Indubitablement rien ne lui échappe à cet homme se dit-il.

Ooooh si! parfois. Avoua son mentor.

A ces mots le professeur de potion roula des yeux et se renfrogna dans sa couche.

Le professeur Dumbledore se dirigea vers son fauteuil et s'y établit. Il lui tendit le flacon d'un geste calme et assuré ,mais Severus n'étant pas le moins du monde disposé à collaborer, se rembrunit d'avantage. Il voulait des réponses, et non se délasser. Aussi fusilla t-il de ses yeux de onyx son bourreau, ses seules armes disponibles compte tenu de sa faiblesse.

" Uhmmm vous n'ignorez pas que ce que vous faites en ce moment s'appel de l'insubordination ? Vous devez vous reposer, chaque chose en son temps. "

Las et vaincu, Severus se laissa finalement faire. La solution se répandit dans sa gorge, et une chaleur enivrante se diffusa dans tout son être. Peu à peu ses paupières devinrent lourdes et son esprit sombra dans les confins du sommeil sans rêve. Dumbledore recouvrit paternellement les épaules blanches de son protéger d'une chaude couverture. Fourbu Il fit quelques pas en direction de la fenêtre. A cette instant, un battement d'ailes captiva son attention. Au dehors la Pipistrelle avait reprit son envole.