BAZOUR! Après un LONG moment partie, me revoici! Donc, la bêta-reader n'a pas encore corrigé ce chapitre-ci… je le remplacerai quand elle l'aura fait et je ne suis pas assez en bon état d'esprit pour corriger mes cochonneries de fautes (que je suis dépréciatrice :D). Donc, voici les réponses à vos reviews, comme à l'habitude! AH, en passant, ce que Hanna va se faire, je me suis inspirée de l'histoire de Jeanne d'Arc (vous savez, la fille qui a été brûlée alors qu'elle avait 19 ans pour avoir porté des vêtements d'hommes? (elle a été brûlée pour autre chose aussi, j'avoue…))

Kristaline : moi je dis, quand on est petit, on passe plus facilement dans les petits espaces! (va chercher le sens XX) ahh! Quel joli sentiment familial! Tu adores tes filles sans les avoir rencontrées! :D

Galadwen qui a changé de nom : Ben vi! Les elfes font des bêtises! Tu devrais prendre le temps (ou le courage…) de lire le Silmarilion! Je te jure que les elfes font des jolies gaffes…

Isilwen Took : nnnnnnon! Comme si on ne le savait pas! VOLEUSE DE PUNCH! (euh… du punch aux fruits?) ah? Merci du compliment. Bah non, je te jure que le nom d'Emeraude a été choisi par pur hasard et que je me suis rendue compte après… mais j'ai décidé de le garder parce que je décrocherai pas de ce nom là! :p Oui, je savais que tu aimerais bien te bastonner! SNORT Non, je ne crois pas que ça deviendra un drame sentimental… seulement, il faut bien que je diffère les filles des garçons en leur donnant de nouveaux traits de personnalité, pas vrai? ;)

Aéléa WoOd : merci Aél'! Mais ils ne sont pas SI longs que ça voyons! (ça me fait penser que je devrais me remettre au dixième en QUATRIÈME VITESSE)

Eriol : Merci à toi Et voici le nouveau chapitre, comme tu l'as si gentiment demand :D

Gedauphin : merci beaucoup

CHAPITRE SEPTIÈME

FONDCOMBE

Aisha avait veillé toute la nuit, arpentant Fondcombe d'est en ouest, du nord au sud. Dès qu'Émeraude et Ethain l'avaient laissée, elle s'était sentie si seule… abandonnée parmi les ombres des arbres et le reflet de la lune sur l'étang. Elle s'inquiétait pour sa mission. Elle s'inquiétait pour Hanna, qu'elle n'avait pu protéger comme elle le lui avait promis. La femme soupira. Jamais elle n'avait connu pareil inquiétude, n'était-ce que lorsqu'elle avait vu sa défunte mère Gilraen mourir alors qu'elle-même avait environ l'age d'Hanna, soit 20 ans.

Aisha soupira et puis ferma les yeux. Elle ressenti l'air doux de l'été qui ne voulait céder sa place à l'automne caresser son visage cerné par les soucis et la crainte de devoir porter à nouveau le deuil de quelqu'un qui lui était à présent cher. Elle resta ainsi quelques minutes, exposée au vent, au bruissement de l'eau s'écoulant des rochers ainsi qu'aux petits sons des animaux nocturnes.

Lorsqu'elle rouvrit enfin les yeux, elle aperçu devant elle un elfe aux cheveux noirs et aux yeux d'un bleu sombre comme la nuit ambiante. Son regard doux et rempli d'amour était posé sur elle, Aisha fille d'Arathorn.

« Man sen ai amrûn aglonn, Estel? Demanda l'elfe. (Qu'est-il arrive, Estel?)

-Im narbeleth berio Hanna, répondit tristement Aisha. (Je n'ai pu protéger Hanna.)

-Sen narbeleth lin. (Ce n'est pas votre faute.)

-Ae sen na, Aradan! (Si ce l'est, Aradan!) »

Aradan s'approcha de la Rôdeuse et la serra tendrement dans ses bras, lui caressant doucement les cheveux. Aisha se blotti dans ses bras et s'y laissa bercer, chassant toute les pensées obscures qui hantaient son esprit déjà si tourmenté par maintes menaces venant du sud-est...

Salvia était assise sur le rebord de la fenêtre, regardant les étoiles qui illuminaient le firmament. Elle secoua ses cheveux blonds qu'elle avait laissé détachés toute la journée, ce qui était contraire à ses habitudes. Mais, dorénavant, plus rien ne pouvait la distraire de sa tache, celle d'aller transmettre des messages dans tout Fondcombe. Elle soupira et, détournant son regard des jardins colorés de Fondcombe, posa les yeux sur Hanna, toujours évanouie.

C'était elle, Salvi, qui avait hérité de la charge de s'occuper de son amie cette nuit-là. Elle ne pouvait pas s'endormir, car si Hanna entrait en convulsion, comme s'était arrivé le jour précédent, elle devait aller alerter la Dame Kristaline le plus rapidement possible. Ses yeux bruns aux reflets rougeâtres se posèrent sur le visage de son amie et Salvi soupira à nouveau. Il était vrai que l'état d'Hanna s'était amélioré depuis une journée, mais cela ne lui suffisait pas pour abaisser sa garde.

Hanna Sacquet était blessée. Et peut-être allait-elle mourir. Mais pas seule. Salvi ne se souvenait que trop bien des temps passés où les yeux de son amie, dont elle avait toujours envié la couleur doré, ne reflétaient que la joie et l'innocence. Ce temps était à présent révolu, mais le monde continuait de tourner sans ce soucier des hauts et des bas que subissaient ses habitants.

Les paupières de Salvi était lourdes. Trop pour qu'elle ne les retiennent plus longtemps. Elle s'assoupi contre le cadre de la grande fenêtre de la chambre, oubliant de ce fait tout ce qui l'importunait…

« Une créature rampante plongea dans la rivière, habile comme un dauphin, et en ressorti bientôt, un poisson argenté prit entre ses crocs acérés. Elle se glissa jusqu'à un buisson et, s'y enfouissant profondément, se mit à déguster son maigre repas qui, tout compte fait, valait mieux que de manger la poussière.

Alors qu'elle mordait dans son poisson, un bruit de pas feutré attira son attention. Elle sorti sa tête de sa cachette et une puissante lumière l'aveugla. Lorsque celle-ci diminua, la créature pu voir une jeune fille aux longs cheveux foncés et aux yeux scintillants comme des pierres filtrant la lumière. Elle portait simplement une robe blanche qui lui arrivait aux chevilles, mais elle paru belle à cette créature qui n'avait rien vu d'autre que des orques depuis des mois.

La jeune fille s'approcha d'elle avant de s'agenouiller à ses côtés et de lui sourire. La créature ne savait comment elle devait normalement réagir à cette marque de bienveillance, quelle qu'elle soit… »

Hanna ouvrit les yeux. Son regard vague erra quelque temps sur les murs magnifiquement sculptés avant qu'elle ne reprenne totalement ses esprits. Elle se glissa doucement hors de son lit, sans porter la moindre attention à Salvi, qui était toujours endormie sur le rebord de la fenêtre. Elle ne la vit même pas. Elle se dirigea vers le miroir qui était posé sur la commode faite d'un bois pale et s'y observa longuement.

Elle regarda son visage blême et vit parfaitement qu'elle avait l'air malade. Elle secoua ses longs cheveux bruns, se demandant si jamais cet air de blessé ne la quitterait jamais. Puis, son regard encore embrumé se posa sur le fourreau d'un petit poignard adossé au mur. Elle s'en approcha et le prit entre ses mains. Elle retira l'arme de sa gaine pour en admirer la finesse et l'éclat bleu-argenté. Elle s'émerveilla aussi devant les gravures elfiques auxquelles elle ne comprenait rien qui ornait la lame.

Mue par une impulsion qui ne lui était guère connue, Hanna sorti sur le balcon de sa chambre et regarda l'étendue colorée de fleurs qui se dressait devant elle. Puis, elle descendit les escaliers qui menait aux jardins. Personne ne s'aperçu de sa présence, et elle ne s'en soucia guère. Elle était comme un Cygne se déplaçant sur son étang translucide.

Arrivée devant la rivière, elle s'agenouilla et plongea son regard dans le cours d'eau qui semblait vouloir fuir au loin. Elle regarda à nouveau le poignard. Elle avait prit sa décision. Le retirant vivement de sa gaine, elle prit par la suite une mèche de ses longs cheveux foncés et la coupa. Elle fit de même pour tout le reste de sa chevelure dont elle regarda partir les mèches telles des bateaux à la dérive.

Hanna regarda son reflet. Elle n'avait plus l'air de la jeune fille sage d'antan, mais un visage qui ressemblait beaucoup à celui qu'elle avait abordé lorsqu'elle était plus jeune. Joli mais déterminé et entêté. Avant, il y avait certes eu de l'arrogance dans ce regard, mais plus maintenant. Elle avait été remplacée par la morale de la vie.

Hanna secoua sa tête cernée de cheveux désormais court avant de se diriger vers les escaliers qu'elle avait descendu quelques instants plutôt. Elle refit le chemin qu'elle avait parcouru en sens inverse pour se retrouver dans la chambre où elle s'était éveillée. Ce fut à cet instant qu'elle aperçu Salvi, toujours endormie contre le cadre.

Elle s'en approcha doucement et la secoua par l'épaule. Salvi émit un faible grognement avant de sauter sur ses pieds, complètement paniquée.

« Pardonnez-moi! S'écria-t-elle. J'ai faillit à ma tache! Qu'est-il arrivé? Je suis vraiment désolée, je revendique tout ce qui s'est produit ici durant la nuit! »

Son regard se posa sur Hanna, qui la regardait, partagée entre l'étonnement et le rire. Salvi fronça les sourcils, sans trop savoir comment réagir. Par contre, sa peur s'accrue lorsqu'elle vit qu'Hanna n'était plus dans son lit.

« C'est la Dame Kristaline qui vous envois? Demanda-t-elle, la voix tremblante. Qu'est-il arrivé à Hanna? Je vous en prit, répondez-moi! »

À son grand désarrois, l'enfant elfe, du moins, elle croyait que s'en était un, éclata de rire. Elle aurait voulu hurler, mais elle préféra ne rien en faire, ne voulait guère attirer l'attention comme une mouette criarde. L'enfant rit de plus belle avant de plonger ses yeux dans les siens. Ils lui semblèrent tout à coup bien familiers.

« Hanna? Demanda-t-elle. »

Hanna acquiesça. Il prit au moins deux bonnes minutes à Salvi avant de comprendre que tous allait bien et que la fin du monde n'était pas arrivée… pas encore, du moins. Sa joie fut telle que ce ne fut que cinq minutes plus tard qu'elle porta attention à la nouvelle coiffure de son amie qui était plutôt… originale pour une jeune fille.

« Vous avez toujours eu le don de faire des choses que je ne comprenne presque jamais, fini par dire Salvi en hochant la tête. Vous êtes une originale, Hanna. Mais bon, assez parlé de cela, comme allez-vous?

-Magnifiquement bien, ma chère! Fit Hanna, qui semblait avoir retrouvé son sens de l'humour. Mon épaule est encore quelque peu engourdie, mais si nous oublions se détail, je ne me suis jamais senti aussi mieux depuis bien des jours!

-Oui, enfin, vous allez vous habiller, si vous êtes assez en forme, répliqua Salvi. Je suis certaine que vous voulez faire une de ses surprises à Rosemary et Elanor, n'est-ce pas? »

Hanna lui fit un clin d'œil avant de la pousser hors de la pièce et de fermer la porte derrière elle. Puis, elle se dirigea à nouveau vers le miroir pour observer ses cheveux aplatis par l'eau. Ils était encore mouillés, mais elle se rendit bien vite compte que ce n'était pas la cause de la sueur qui coulait sur son front. Elle se mit à trembler. Tous son monde s'embrouilla et, soudain, son esprit ne contrôla plus rien. Elle s'écroula, tentent malgré tous de ce retenir au bureau. Mais cela n'eut que l'effet d'accrocher un vase. Celui-ci tomba et se fracassa lourdement sur le sol…

Salvi, ayant entendu le bruit, entra en trombe dans la pièce pour y découvrir une Hanna quelque peu sonnée et confuse. Elle regardait autour d'elle pour tenter de se situer dans l'espace du temps et aussi pour essayer de comprendre ce qui était arrivé. Son air perdu faisait craindre à Salvi le pire. Elle s'agenouilla près de son amie, qui la regardait d'un regard toujours aussi mou.

« Vous allez bien? Demanda Salvi, la voix tremblante.

-Je crois…, répondit Hanna d'une voix molle. »

Mais elle n'eut pas le temps d'en dire plus, car une elfe aux cheveux bruns suivit de Rowen s'engouffra dans la pièce. Elle regarda un peu partout avant d'apercevoir Hanna et Salvia. Elle soupira de soulagement en voyant que la hobbite était éveillée, mais s'inquiéta quand elle vit son air sonné. Après avoir demander plus amples explications, elle en vint à son diagnostique.

« Il n'y a aucun lien avait votre blessure, Hanna, dit Kristaline en hochant la tête. Il s'agit plutôt d'une baisse de pression. Vous n'avez pas mangé durant plusieurs jours et, ce matin, vous avez dépensé vos dernières forces. Ce n'est pas grave, mais, en attendant, si vous nous disiez ce que vous avez fait à vos cheveux? »

Hanna sourit faiblement avant de répondre qu'elle était allée à la rivière pour les couper. Mais lorsqu'elle vit le visage de Kristaline s'assombrir, elle se tut.

« Hanna, dit l'elfe. Je sais que ce que je vais vous dire va vous sembler étrange, mais ce petit ruisseau à de biens drôles de capacités. Dont celle de faire friser les cheveux à ceux qui se mouille la tête avec son eau. Pour vous, il en sera de l'effet contraire : vos cheveux ne seront plus frisés. Il faudra attendre la repousse. »

Les yeux d'Hanna et de Salvi s'agrandirent à l'union. Elles se regardèrent, puis Salvi éclata de rire, bientôt suivit par Hanna.

« Comme je le disais, fit la hobbite blonde en reprenant son souffle. Il n'y a personne qui puisse parfaitement vous comprendre, Hanna!

-Personne, même pas moi! Répliqua la concernée en riant de plus belle. »

Salvi s'arrêta soudain de rire, le commentaire de son amie ayant couper coup son entrain. Elle regarda Hanna, se demandant si cela ne cachait pas quelque sous-entendu. Mais cette dernière ne cessa de sourire et Salvi chassa bientôt tous doutes de son esprit. Il ne s'agissait sans doute que d'un petit commentaire de rien du tout, seulement pour rigoler. Enfin, elle l'espérait.

À cet instant, la porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaître sur son seuil deux jeunes hobbites aux cheveux pales. Ela entra la première, brandissant un bout de bois. Elle fut bientôt suivie par Mary, qui avait l'habitude aux bizarreries de sa cousine.

« Où est ce Nazgul que je le tabasse?! S'écria Ela. »

Elle hurlait tellement fort que les murs en tremblèrent et que les elfes des pièces avoisinantes tendirent l'oreille, peu habitués à ce genre de dérangement. Ela jeta de petits coups d'œil aux alentours, tenant toujours le bâton que Mary tentait vainement de lui arracher. Mais lorsqu'elle croisait le regard furieux de Rowen, elle se calma et redevint docile comme un petit lapin. Puis, son regard se posa sur Hanna, qui était toujours assise sur le sol, par précaution.

« Qui c'est celui-là? Demanda-t-elle brusquement.

-Elanor, vous n'avez jamais pensé que quelqu'un autre qu'un homme ne pourrait avoir les cheveux courts? Répondit Rowen par une autre question. »

Les yeux d'Ela s'agrandirent tandis qu'ils se posaient sur Hanna, qui avait grande peine à ne pas rire.

« Ce n'est pas vrai…, dit la hobbite blonde. Hanna? »

Devant l'air, ma foi assez bizarre d'Elanor, tous éclatèrent de rire. Cette dernière croisa les bras et gonfla les joues afin de leur communiquer son indignation avancée. Elle grogna puis se laissa lourdement tomber sur une chaise, ne parlant plus, ne faisant qu'observer les autres d'un œil malveillant qui ne laissait croire qu'une seule chose : une vengeance prochaine.

Alors que Mary, silencieuse comme un chat, allait rejoindre sa cousine, on aida Hanna à se lever, et à s'asseoir sur le rebord de son lit. Puis la Dame Kristaline de Fondcombe fit son diagnostique sur la santé précaire de la hobbite, informant tous que cette soudaine guérison l'étonnait grandement.

« C'est un peu normal, dit Hanna. Je n'ai jamais vraiment été malade longtemps, même presque jamais. La seule grosse maladie, après celles infantiles, s'était la fatigue, si l'on peut appeler ça ainsi. »

Salvi grogna, se souvenant trop bien du temps où Hanna passait trop d'heures à étudier tard dans la nuit. Sortant soudainement de ses pensées, elle demanda à la Dame de Fondcombe si Hanna pouvait ou non se lever. Celle-ci répondit affirmativement.

« Elle le peut, mais il ne faudra la laisser seule, où elle risquerait de nous faire la même peur que tout à l'heure. »

Salvi rougit jusqu'aux oreilles d'un seul coup. Elle aurait dû y penser plutôt! Hanna avait encore besoin d'être surveillée et elle aurait dû le savoir. Mais au lieu de cela, elle l'avait laissée seule et s'était de sa faute si son amie s'était momentanément évanouie. Elle aurait pu faire quelque chose contre, mais elle était sortie comme une idiote et avait laissé Hanna seule. Seule avec son destin… mais désormais, plus jamais elle ne l'abandonnerait. Jamais.

« Comme je l'ai dit précédemment, jamais Salvi ne m'a abandonnée. Même dans le fin fond du Mordor, alors que tous semblait perdu et désespéré, elle était là. Lorsque mon esprit voguait entre la lumière et les ténèbres, elle me soutenait. Jusqu'à la fin de toute chose… »

Hanna s'assit sur son lit. Le soir était arrivé. Jamais elle n'avait eu de meilleure journée depuis tellement longtemps qu'elle ne savait si elle vivait un rêve ou non. Si c'était le cas, c'était un bien joli rêve. Plein de bonnes odeurs de fleurs et des magnifiques couleurs de l'été se métamorphosant peu à peu en automne telle une chenille qui devient papillon.

Alors qu'elle était sur son lit, les yeux fermés, l'on cogna à la porte. Elle pensa tout de suite à Salvi. Après tout, celle-ci ne l'avait pas lâchée d'une semelle de toute la journée. Hanna se leva et se dirigea par la suite vers la porte. Elle l'ouvrit dans un déclique silencieux. Devant elle se trouvait la Dame Kristaline, qui paraissait sombre et préoccupée. Hanna fronça les sourcils. Que pouvait-il bien s'être passé?

« Veuillez me suivre, je vous prit, dit l'elfe d'un ton sans chaleur. »

Des doutes se mirent à se former dans la tête d'Hanna. Lui en voulait-on? Qu'avait-elle fait de mal, sinon passer à quelques centimètres de faire tomber le monde entre les mains maléfique de Sauriel… À bien y penser, c'était peut-être cela.

L'elfe la conduisit jusqu'à une pièce remplie de livre où trônait un bureau fait de chêne massif. Kristaline s'y dirigea avant de s'asseoir et d'indiquer à Hanna une autre chaise, plus petite et moins haute cette fois. Hanna obtempéra.

« Vous vous demandez sans doute pourquoi je vous ai convoquée, alors que le soleil se couche à l'horizon, n'est-ce pas? »

Hanna acquiesça tout en se tordant nerveusement les mains à la manière de Salvi.

« Voilà, continua l'elfe. Hanna, le fait que vous aillez porter l'Anneau jusqu'ici n'est pas un hasard. Ni celui d'avoir été blessée par le Roi Sorcier d'Angmar, je le crains. Rien de tout ce qui arrive à présent n'est un hasard. Il s'agit du destin. »

Elle tendit à Hanna un gros livre noir relié de cuir et de bordure argenté. Hanna prit le lourd bouquin sur ses petits genoux de hobbit et l'ouvrir à la page marquée par un signet relié de fils d'or. Devant ses yeux couraient des centaines de mots écrient en petits caractères, presque indéchiffrables. Elle dû plisser les yeux pour pouvoir lire convenablement.

«I cyll (Le Porteur)

Les Ténèbres la Lumière éclaircira,

L'Espoir dans les cœurs s'éveillera,

L'Ombre de Mordor au loin s'étendra,

D'Elle le destin des Hommes dépendra

Aux yeux pétillants, Elle regardera

Où personne n'est jamais allé Elle ira

Exposée aux dangers qui rôdent l

Souillée la Pureté même sera. »

Hanna referma vivement le livre. De ses mains tremblantes comme des feuilles s'accrochant à un arbre lors de l'arrivée de l'hiver le livre glissa et tomba pour aller s'écraser avec un bruit mat sur le sol de pierre de la bibliothèque de Fondcombe. Sentant le regard de l'elfe posé sur elle, Hanna se leva d'un bon avant de se diriger vers la sortie. Kristaline soupira. Il est bien difficile de faire face à son destin, pensa-t-elle. Mais je n'avais pas le choix. Désormais, ce choix lui appartient. Celui de détruire l'Anneau ou de laisser quelqu'un d'autre le faire. Mais si elle ne trouve pas le moyen de détruire l'Unique, personne ne le pourra, j'en ai bien peur.

Hanna couru jusqu'à sa chambre, ne portant guère attention aux regards perplexes des elfes qui n'avaient pas besoin de sommeil qui étaient posés sur elle, regardant un si petit être courir comme si tous les diables de l'enfer étaient à ses trousses. Hanna ouvrit la porte à la volée puis, une fois que celle-ci fut bien verrouillée, elle prit le temps de reprendre son souffle.

Elle se dirigea vers son lit (beaucoup trop grand pour elle, d'ailleurs) et s'y laissa tomber à la renverse. Les yeux rivés sur le plafond, comme si elle attendait à y voir un signe quelconque, elle ne bougea plus. Elle repensait à ce que Kristaline lui avait dit, à ce qu'elle avait elle-même lut. Selon les textes, le Porteur aurait le choix : renier sa tâche ou l'accepter.

Mais elle ne savait que faire. Était-ce bien elle, le Porteur? Celui qui aidera les peuples de la Terre du Milieu à rester libres des Ténèbres de Mordor? Et pourtant, tous jouait contre elle : on lui avait souvent raconté que, la nuit de la naissance, durant à peine deux minutes, la lune avait illuminé la Terre du Milieu comme le soleil l'aurait fait. Elle avait des yeux d'une clarté rare. Quand elle voyait, ce n'était pas seulement avec ses yeux, mais avec son cœur.

« Souillée la pureté même sera. »

Hanna secoua la tête de gauche à droite. Ce ne pouvait pas être elle. Elle n'était pas pure. Elle avait déjà fait tant de choses mauvaises dans sa vie… mais on lui avait toujours pardonnée. Et puis la lame du Nazgul… cette lame qui avait transpercé sa chair comme les crocs d'un prédateur. Elle se souvenait encore de cette douleur. Encore et toujours. Elle avait été souillée. Souillée la pureté même sera. Souillée la pureté même était, à présent.

Même elle ne pouvait désormais plus suivre le court de ses pensées. Elle voguait entre le sommeil et la réalité. Puis, peu à peu, tout doucement, son esprit dériva dans le monde des rêves, et tous ses soucis lui parurent aussi lointain que les étoiles.

Kristaline était toujours assise à son bureau, l'air sombre. Elle paraissait attendre quelqu'un. Elle regarda autour d'elle d'un air nostalgique. Elle savait qu'il était difficile pour Hanna, qui avait déjà tant souffert, d'accepter son pénible destin, mais elle n'avait pu faire autrement que de lui révéler. Elle était à présent désemparée. Avait-elle bien fait? Un elfe pouvait autant se tromper d'un humain, elle le savait bien, si l'on prenait en compte les Ages précédents.

Les elfes n'étaient pas des êtres parfaits, comme semblaient le croirent les Hommes. Ils étaient certes silencieux et parlaient parfois en énigme, mais cela n'était guère être la perfection réincarné. Ils étaient aussi très beaux, mais aucuns d'être eux n'avaient réussit à égaliser les êtres supérieurs à ce sujet.

Pour ce qui était de la beauté, il y avait aussi des êtres jolis, chez les Hommes et chez les hobbits. Mais Kristaline n'avait jamais vu de femme Nain à ce jour. Jamais. On disait que, quelque part entre les Mont Brumeux et l'Ithilien du Sud, vivait jadis une jolie femme qu'Éru avait rappelée auprès de lui bien tôt. N'ayant que donné des filles à son mari, celui-ci avait dû nommé son aînée Intendante de Gondor à sa place. Et cette Intendante, devenue vieille, n'était pas reconnue pour son bon caractère.

Pour ce qui était des hobbits, le Porteur était mignon. Pas qu'elle soit une beauté absolue, mais Hanna avait son petit charme bien à elle. Un visage mystérieux qui donnait envie d'en découvrir le secret caché. Lorsqu'on était avec elle, on sentait fuser de toute part une maturité et une sagesse assez rare pour son age. Même certains elfes de plus de 3000 ans, tel Fëanor, n'avaient pas encore acquît ces qualités, et voilà qu'une petite hobbite d'à peine 20 ans se pointait et les possédait. Outre ses yeux qui étaient d'une assez belle forme, ceux-ci étaient d'une couleur rare et lumineuse.

Soudain, la porte grinça et s'ouvrit sur Rowen, qui s'avança silencieusement vers Kristaline, avant de prendre place à ses côtés. Durant un moment, elles ne parlèrent guère, jusqu'à ce que la Magicienne Grise ne prenne la parole :

« Alors, demanda-t-elle. Vous lui en avez finalement parler? »

La Dame Kristaline acquiesça sombrement.

« Et, comment l'a-t-elle prit? Fit à nouveau Rowen d'une voix grave.

-Je n'en sais rien, soupira l'elfe. Elle est partie avant même que je ne puisse lui dire un mot. Cela doit être difficile de comprendre que tout est prévu à l'avance et qu'elle ne peut y échapper d'aucune manière.

-Il y a toujours son choix, la coupa Rowen. C'est à elle de choisir. Le détruire ou pas.

-Elle choisira ce qu'elle pense le meilleur, continua Kristaline. Et je sais qu'elle fera le bon. Son arrivée est, de toute évidence, la fin des elfes. Si elle ne réussit pas ou ne prend pas son destin en main, les Trois tomberons sous les mains de Sauriel. Si elle réussit, le pouvoir des Trois sera révolu et nous partirons vers Valinor jusqu'à ce que, peu à peu, il n'y ait plus aucun elfe en Terre du Milieu. Nous la laisserons au peuple des Hommes. »

Rowen émit un faible sourire. Depuis toujours, elle savait que la Dame de Fondcombe n'aimait guère le peuple des Hommes, en raison de leur trahison et de leur faiblesse au mal. C'était d'ailleurs ainsi que tous les Numénoriens avaient été détruit. Par leur faiblesse, leur cupidité. Certains, les plus forts, avaient survécu, mais ils sombrèrent tout de même plus tard. Seuls en les Dunadains, devenus si rares, subsistait la dernière confiance de Kristaline.

Surtout en sa fille adoptive, Aisha. Celle-ci ne pouvait contourner son Destin, contrairement à Hanna. Que l'Anneau soit détruit ou pas, Aisha fille d'Arathorn, héritière d'Isildur Elendil, devrait se rendre en Gondor et reprendre le trône de ses ancêtres, malgré tous les préjugés qu'on les hommes à voir une femme à leur tête.

« Aisha est prête, vous croyez? Demanda soudain Rowen. »

Kristaline leva la tête vers elle et soupira.

« Oui, répondit-elle. Elle sait ce qu'elle a à faire. Elle ne peut pas être plus prête. Elle a passé des années à vivre dans les bois. Elle peut aller reprendre son trône, mais elle aura bien des preuves à faire, en chemin. »

Et, l'elfe et la Magicienne continuèrent à parler ainsi jusqu'à ce que les rayons du soleil réapparaissent à l'horizon, en signe d'une nouvelle journée qui se leva et qui promettait d'être des plus difficiles pour tous.