Dimanche, Jour 4 – On doit rester éloignés

Au matin, Isabel et Michael se calmèrent. Max n'avait jamais eu autant hâte de voir le soleil se lever. Michael et Isabel s'endormirent enlacés sur le divan du salon. Ils dormirent une heure ou deux, puis se levèrent.

- Ça va durer combien de temps tout ça? Demanda Michael.

- Je n'en sais rien, répondit Isabel. Selon Max, ça ne devrait pas tarder.

- Je crois que nous devrions éviter de se voir pour un certain temps.

- Peut-être...

Max rejoignit Liz, Michael se dirigea chez lui, où il était prévu que Maria aille le rejoindre, et Isabel partit voir Alex. Une journée comme toute les autres.

Le soir venu, Michael demanda à monsieur Parker, le propriétaire du Crashdown de le faire travailler de soir, jusqu'à la fermeture. Il pourrait ainsi ne pas penser à Isabel. Celle-ci était seule à la maison. Max n'était pas rentré. Lorsqu'elle sentit ses chaleurs arriver, elle se mit à ranger sa chambre, puis la cuisine, le salon, la salle de bain. Lorsqu'elle eut terminée, elle était toujours seule. Max n'était toujours pas revenu, et Michael n'avait pas fait d'apparition surprise. Elle devait trouver quelque chose à faire pour s'occuper. Elle tourna en rond pendant plusieurs longues minutes, puis s'assit pour lire un livre.

De son côté, Michael avait beaucoup de difficultés à se concentrer. Il oublia quelques repas sur le feu, manquant de justesse de faire brûler les cuisines. Lorsqu'il fit une pause, il fit un appel chez Max.

- Allo? répondit la voix d'Isabel au bout du fil.

- Salut... ton frère est là?

- Non...

- Où est-il?

- Je l'ignore. Il ne m'a pas dit où il est allé, ni quand il revenait.

- Il t'a laissée seule?

- Oui, mais je ne suis plus une enfant, je peux rester seule.

- Je sais... mais vu ton état... au fait, comment vas-tu?

- Plus ou moins bien. Je ne peux rester en place. Je dois te voir. Tu ne voudrais pas venir à la maison?

- Non, je ne peux pas. Je travaille. Je croyais que travailler m'empêcherait de penser à toi, mais c'est tout à fait le contraire. Je ne pense qu'à toi, ce qui m'empêche de travailler. J'ai oublié au moins trois fois les anneaux de saturne dans l'huile, elles ont fini calcinés. Je n'avais jamais vu ça.

- Tu viendras quand tu termineras?

- Non, je ne crois pas que je devrais.

- J'ai besoin de toi.

- Je vais rappeler plus tard, ma pause est terminée. Au revoir.

- Je t'embrasse.

Michael écouta Isabel raccrocher, puis déposa le combiné. Il retourna aux cuisines.

Isabel reprit son livre, mais après cet appel, elle ne put se concentré. Elle relisait sans cesse la même phrase. Elle déposa son livre. Elle resta près du téléphone. Elle ne voulait pas rater le prochain appel de Michael. Une demi heure plus tard, la porte d'entrée s'ouvrit. Elle s'y précipita.

- Ah Max! C'est seulement toi!

- Euh... oui... désolé de te décevoir.

- Je croyais que c'était Michael. Je dois aller le voir.

Elle se dirigea vers la porte. Max s'interposa entre elle et la porte.

- Non pas question de le déranger pendant qu'il travaille. Vas prendre une douche froide, ça te calmera peut-être.

- Oui! Une douche froide.

Elle se précipita à la salle de bain. Elle resta dans la douche pendant une heure et demie. Ça la calma un moment. Mais elle ne tarda pas à redevenir aussi excitée qu'avant.

Michael avait terminé le boulot et était rentré chez lui. Il prit une douche puis, après de nombreuses hésitations, prit le téléphone et composa le numéro d'Isabel. Lorsque le téléphone se mit à sonner, Isabel sauta dessus.

- Allo? Répondit-elle.

- Salut.

- J'espérais que ce soit toi. Je voulais entendre ta voix.

- Ton frère est rentré?

- Oui... est-ce que tu arrives?

- Non... je ne sais pas... Où était-il?

- Je ne sais pas. Il ne m'a rien dit. Pourquoi tu ne veux pas venir me rejoindre?

- Tu sais pourquoi.

- Tu veux que je vienne à ton appartement?

- Non, Isabel, tu dois rester chez toi. Si on réussit à passer toute une nuit sans se voir, on pourra se féliciter et les autres soirs, s'il y en a d'autres, seront peut-être moins difficiles.

- Je voudrais être avec toi.

C'est alors que Max entra dans la pièce.

- Donne-moi ce téléphone.

- Non!

- Donne-le-moi! Assieds-toi là et ne bouge pas, je t'ai à l'œil.

- Mais...

Il lui prit le combiné des mains.

- Salut Michael.

- Salut.

- Isabel te fait dire au revoir.

- Un au revoir forcé oui...

- Elle n'est plus capable de se contrôler.

- J'ai aussi beaucoup de mal à me maîtriser.

- Tu dois résister. Je vais me coucher, tu veux parler à Isabel?

- Oui, passe-la moi.

Isabel reprit le combiné.

- Je dois te voir, Michael

- J'en ai envie aussi.

- Comment va-t-on faire? Depuis que ça a commencé, on a passé chaque nuit ensemble.

- C'était peut-être une erreur.

- Non... je ne crois pas. Qu'est-ce que tu fais?

- Pour le moment, rien. Quand j'ai téléphoné, je sortais d'une longue douche froide.

- Ça t'a calmé?

- Quelques minutes.

- Comme moi. Je croyais qu'enfin, je pourrais relaxer, mais ça a vite recommencé.

- Je me prépare à aller dormir.

- Tu ne veux plus parler avec moi.

- Oui... je veux te parler.

- Qu'est-ce que tu comptes faire demain?

- Ah oui, j'oubliais. Je n'ai pas envie d'aller en cours.

Ils discutèrent quelques minutes.

- Je crois que je vais aller dormir, dit alors Michael.

- D'accord, moi aussi alors.

- Passe une bonne nuit, et fais de beaux rêves.

- Toi aussi. Je t'embrasse.

- Moi aussi.

Il l'entendit soupirer puis raccrocha. Il s'installa dans son lit, mais le sommeil ne venait pas. Chaque fois qu'il fermait les yeux, il voyait Isabel et n'avait qu'une envie, la serrer contre lui. Il ne pu s'empêcher de faire une visite chez les Evans. Lorsqu'il arriva devant la maison, tout était noir, même la chambre d'Isabel. Il frappa doucement à la porte, pour ne pas les réveiller. Si personne ne venait ouvrir, il allait repartir. Isabel vint ouvrir, Max arriva derrière elle. Lorsqu'Isabel aperçut Michael, elle lui sauta au cou et le couvrit de baisers. Il ferma la porte puis se dirigea en la transportant vers sa chambre. Max lui barra le chemin.

- Vous n'irez pas vous réfugiez dans la chambre, je vous ai à l'œil.

Pendant que Michael retournait au salon, Isabel dans les bras. Max se plaqua contre un mur et s'assit par terre. Il resta dans cette position toute la nuit, fermant les yeux de temps à autre.