Samedi, Jour 10 – Tess est-elle enceinte?

Le lendemain, comme tous les matins, tout était normal pour Michael et Isabel. Max se posait toujours des questions. Il avait l'intention de discuter avec Tess... Et ensuite avec Liz, il ne savait pas si c'était la chose à faire, mais il devait le faire. Michael avait l'intention d'inviter Maria à faire du camping avec lui pendant tout le week-end. Il en avait marre de subir l'influence de sa planète. Il voulait passer du temps avec Maria, que ça plaise à sa planète ou non.

Max téléphona à Tess.

- Bonjour Tess, dit-il.

- Salut Max.

- Que fais-tu aujourd'hui?

- Je sors avec Kyle cet après-midi.

- Est-ce qu'on pourrait se parler avant?

- Euh... Bien sûr, pourquoi?

- On se rejoint au parc près de l'avenue principale, je te dirai tout sur place.

Une fois que Max eut quitté l'appartement, Michael fit part de ses intentions à Isabel.

- Je voudrais partir en camping ce week-end, tu crois que Maria voudra m'accompagner?

- Euh... sûrement.

- Tu n'as pas l'air convaincue.

- Aurais-tu oublié ce que t'arrive chaque soir?

- Comment pourrais-je oublier?

- Comment vas-tu faire pour ne pas montrer à Maria comment tu te comportes dans cette situation?

- Je ne me cacherai pas. Maria sait ce qui se passe, je n'aurai qu'à l'embrasser quand je penserai à toi.

- Moi, je vais être seule pendant toute la fin de semaine.

Il se rapprocha d'elle et la serra contre lui.

- Isabel, tu sais que je t'adore, mais j'ai envie de passer du temps avec Maria, je l'ai un peu négligé depuis une semaine.

- Je comprends.

- En plus, Max sera avec toi.

- Max n'aime pas trop veiller sur moi. J'imagine que si tu n'es pas dans les environs, il ne s'en fera pas pour moi et restera avec Liz.

- Ne dis pas ça. Il aime être avec toi.

- Peut-être mais, je le comprends de vouloir prendre congé de moi de temps en temps. Et je te comprends aussi.

- Tu sais que c'est faux.

- Tu as passé le plus clair de ton temps avec moi...

- Et ça ne veut pas dire que je n'aime pas être avec toi.

Ils discutèrent pendant environ une heure. Michael persuada Isabel qu'elle ne faisait pas fuir les gens de son entourage. Il aurait aimé passer la soirée avec elle, mais il savait qu'il serait préférable que ça ne dure pas...

Max attendait Tess dans le parc où il lui avait donné rendez-vous. Elle arriva avec quinze minutes de retard.

- Désolée du retard. Kyle m'a appelé et ça a été un peu plus long que prévu...

- Ce n'est pas grave, je ne ferai pas tout un plat pour quinze minutes.

- Tu voulais me parler de quoi?

Max ne voulait pas lui dire ce qui arrivait à Isabel et Michael, moins il y aurait de gens au courant, mieux ce serait pour eux.

- Tu sais, la nuit que nous avons passé ensemble. J'ai appris que les pulsions durent habituellement deux semaines... à moins que tu ne sois tombé enceinte. Je me demandais si...

- Je crois que oui...

- Oui?

- Oui, je crois que je suis enceinte.

Max se mit la figure entre ses mains.

- Quoi? Ce n'est pas une bonne nouvelle? Lui demanda-t-elle.

- J'aurais préféré ne pas être père tout de suite. Et si ça aurait été le cas, j'aurais aimé que la mère soit Liz, pas toi.

- Max, c'est notre destin. On ne peut le changer. C'est avec moi que tu dois passer le reste de ta vie, je sais qu'il te faudra un peu plus de temps pour l'admettre, mais c'est comme ça que nous sommes sensé vivre, et tu le sais.

- Non, ma vie, je la passerai avec Liz. C'est d'elle que je suis amoureux depuis que je suis au lycée, pas de toi.

- Mais tu es attiré par moi, je le sens.

- Non! Par Liz! Pas pas toi!

- Il va falloir que tu avoues que ce qui s'est passé entre nous l'autre soir était plus que du hasard.

- Tess, ce n'était pas nous d'accord. Nous ne contrôlions plus nos corps. Je le sais. Je...

Il allait parler d'Isabel et Michael mais se tut.

- Comment se fait-il que tu aies appris que ça durait habituellement deux semaines?

- Je me suis informé.

- Pourquoi?

- Parce que...

- C'est ce qui arrive à Isabel et Michael en ce moment?

Il ne répondit pas. Il ne voulait pas compliquer la situation.

- Je savais qu'ils avaient une attitude étrange ces jours-ci. Tu dois leur dire que c'est leur devoir. Ils doivent le faire.

- Tu ne sais rien d'eux, comment peux-tu prendre une telle décision pour eux?

- Je ne décide rien, c'est ce qui est prévu. Tu ne peux pas nier que tu étais attiré par moi l'autre nuit. Et je suis attirée par toi aussi.

- Non, je te le répète, nous ne nous contrôlions plus! C'est eux qui nous contrôlaient, j'en suis sûr, dit-il en pointant le ciel. Et tu es avec Kyle.

- Je suis avec Kyle parce que tu ne veux pas admettre que tu m'aimes. Sinon, je serais avec toi.

- Tu n'aimes pas Kyle?

- Il est un bon remplaçant... mais je ne passerais pas le reste de ma vie avec lui.

- Comment peux-tu être aussi sans-cœur?

- Je ne suis pas sans-cœur Max, je suis réaliste. C'est la vie. Nous devons être ensemble, c'est écrit.

- Combien de fois faudra-t-il que je te répète que c'est nous qui décidons de notre destin?

- Combien de fois faudra-t-il que je te répète que nous ne pouvons échapper à notre destin?

- Si on peut. C'est avec Liz que je veux vivre, c'est avec elle que je vivrai.

- Pourquoi as-tu si peur d'être ce que tu es?

- Pourquoi as-tu si peur d'être humaine?

- Je ne suis pas humaine, toi non plus.

- J'en ai marre, je pars.

- Tu ne peux pas partir comme ça.

- Je t'ai assez vu pour aujourd'hui.

- Max!

Il quitta le parc, laissant Tess seule. Elle criait son nom, mais il ne se retourna pas, il devait voir Liz. Mais il ne voulait pas la voir dans cet état, il était trop en colère contre Tess. Il alla rejoindre Michael à son appartement. Il espérait qu'Isabel soit encore là. Il frappa à la porte. Ça prit plusieurs minutes à Michael avant de venir ouvrir, Max comprit qu'Isabel était encore là. Michael essayait toujours de consoler Isabel. Elle s'était remise à pleurer.

- Que se passe-t-il? Demanda Max.

- Elle croit que nous ne voulons plus d'elle.

- Pourquoi croit-elle ça?

- J'ai prévu partir en camping avec Maria ce week-end et elle a peur d'être seule.

Isabel était assise à la table et pleurnichait. Max s'approcha d'elle.

- Ne pleure pas, tu sais que je ne te laisserai jamais tomber. Michael non plus. Ce n'est pas parce qu'il passera un week-end ailleurs qu'il nous quittera pour toujours. Il a souvent passé le week-end ailleurs, et tu n'en as pas fait de cas.

- Il a raison. Nous te laisserions pas.

Michael et Max serrèrent tous deux Isabel dans leurs bras. Les deux garçons l'étreignirent pendant une longue minute, ce qui fit sourire la jeune fille. Elle s'essuya les yeux puis demanda à Max :

- Tu as parlé à Tess?

- Ouais...

- Et ?

- Elle croit être enceinte...

- Que vas-tu faire?

- C'est ce que je me demande.

- Que t'a-t-elle dit?

- Elle m'a dit que je devais vous convaincre de le faire, parce que c'est notre destin. Mais je n'ai pas l'intention de vous laisser faire une pareille erreur. Nous décidons de notre destin. J'ai essayé de lui faire comprendre, elle ne veut rien savoir. Elle reste accroché à l'idée qu'on doit être ensemble.

- Elle n'est pas avec Kyle? Demanda Michael.

- Elle dit qu'elle sort avec lui en attendant que je me rende compte que c'est elle que j'aime... Elle va attendre longtemps.

- Elle ne l'aime pas? S'indigna Isabel.

- Tu sais ce qu'elle m'a répond quand je lui ai posé cette question? Il fait un bon remplaçant, mais elle ne passera pas sa vie auprès de lui.

- Pauvre Kyle.

- Je ne peux pas croire qu'elle est si...

- Réaliste? Le coupa Michael.

- Non, elle n'est pas réaliste, tu sais que nous décidons de ce que nous faisons de notre vie.

- Insensible alors?

- Ouais... ce serait plus le terme approprié.

- Ou alien,rajouta Isabel.

- Pourquoi alien? Demanda Michael.

- De nous quatre, c'est elle la moins humaine. Elle n'a aucun sentiment. Elle veut trop être extra-terrestre et faire tout ce qu'ils décident.

- Ah... OK.

Avant qu'ils ne rencontrent Tess, Max reprochait à Michael de trop vouloir être un alien. Michael lui reprochait de trop vouloir être humain. Maintenant, Michael avait changé, probablement grâce à Maria. Il avait développé son côté humain auprès d'elle.

- Tu vas dire à Liz que Tess est enceinte? Demanda Michael.

- Je devrais, mais je ne sais pas comment.

- À ta place, je lui dirais avant qu'elle ne le sache, dit Isabel.

- Ouais, je crois que ce serait mieux qu'elle ne l'apprennent pas par quelqu'un d'autre, rajouta Michael.

- Je comptais aller lui parler aujourd'hui, répondit Max. Mais, je dois trouver comment lui dire.

- Tu peux lui expliquer que ce n'était pas vraiment toi, suggéra Isabel.

- Ouais, elle doit savoir ce qui nous arrive, Maria lui en a sûrement parlé. Tu n'auras qu'à lui expliquer que c'était la même chose pour toi, rajouta Michael.

Isabel et Michael donnèrent différentes suggestions à Max. Max décida qu'il était temps d'aller tout dire à Liz.

- Ne dites à personne que Tess est enceinte, même pas à Alex ou Maria, ordonna Max.

Max partit. Michael le rattrapa après avoir dit à Isabel que sa maison était aussi la sienne, qu'elle pouvait y rester tant qu'elle voudrait. Il voulait aller voir Maria. Lorsqu'ils arrivèrent au restaurant, Maria et Liz travaillaient et le restaurant était plein. Michael se dirigea vers Maria.

- Salut, je peux te parler un instant? J'ai quelque chose à te demander.

- Salut. Euh... attends une minute, c'est bondé en ce moment, et j'ai promis à monsieur Parker que j'allais travailler pour lui jusqu'à ce soir et toute la fin de semaine. Mais si tu veux me parler plus longtemps tu peux attendre un peu que tout se calme.

Elle l'embrassa puis repartit servir des clients à la hâte. Michael s'assit au comptoir, attendant que Maria ait le temps de lui parler. Pendant ce temps, Max était allé rejoindre Liz.

- Liz, comment vas-tu?

- Très bien, mais un peu débordée. Il y a beaucoup de clients aujourd'hui. Toi tu vas bien?

- Ouais... Il faudrait que je te parle.

- Qu'est-ce qu'il y a?

- Tu as un peu de temps? Je voudrais te parler en privé.

- Euh... en fait, je dois travailler, mais dès que j'ai une minute, je suis à toi, OK?

Il rejoignit Michael au comptoir.

- Tu lui as parlé? Demanda Michael.

- Non, elle est débordé.

- Ouais, il y a beaucoup de monde. Maria non plus n'a pas eu le temps de parler. Tu sais quoi lui dire?

- Pas exactement.

- Dis-lui comme ça sort, c'est plus simple.

- Peut-être mais je ne veux pas la blesser.

- Vas-y lentement c'est tout. Tu veux que je dise à Maria de lui dire.

- Non, je préfère lui dire moi-même. Mais merci quand même.

Isabel était seule à l'appartement de Michael. Elle n'avait pas le goût de retourner chez elle. Elle savait que ses parents, en particulier sa mère, lui feraient un long discours sur le fait qu'elle et son frère aient quitté la maison pendant la nuit. Elle ne savait pas trop quoi faire en attendant les gars. Elle entreprit donc de faire un peu de ménage. Michael n'était pas vraiment un type qui faisait beaucoup de ménage chez lui, on le voyait en entrant. Il y avait de la vaisselle dans l'évier de la cuisine, quelques assiettes sales dans le salon et dans la chambre. Isabel ne pouvait même pas dire si le linge était propre ou sale, mais connaissant Michael, elle savait qu'il ne faisait pas le lavage très souvent, seulement lorsqu'il n'avait plus rien du tout à porter. Elle ramassa quelques vêtements, et partit une brassée de lavage. Pendant que le linge se lavait, elle ramassa la vaisselle sale qui traînait un peu partout dans l'appartement, elle fit une autre brassée lorsque la première fut terminée. Elle passa ensuite l'aspirateur. Lorsqu'elle eut terminé, l'appartement ne ressemblait plus au logement dans lequel elle était entré la nuit précédente. Après avoir tout fait, elle décida de rentrer chez elle, quitte à affronter ses parents. Elle entra, il n'y avait personne. Sur la table, elle trouva un mot.

Bonjour les enfants, votre père et moi sommes partis à Boston pour le week-end, ils ont besoin de votre père pour un procès et j'ai décidé de l'accompagner. Appelez-moi dès que vous rentrez, le numéro est près du téléphone. Je vous aime. Maman.

Isabel allait bel et bien être seule pendant toute la fin de semaine. Elle appela Alex. Après quelques secondes, monsieur Whitman répondit.

- Bonjour monsieur Whitman.

- Ah! Bonjour Isabel.

- Je peux parler à Alex?

- Oui, un instant.

Silence

- Allo? Répondit Alex.

- Salut!

- Isabel, comment vas-tu?

- Assez bien, et toi?

- Moi aussi.

- Que fais-tu de bon aujourd'hui?

- Pas grand chose, pour le moment, mais ce soir, je passe la soirée avec Liz et Maria.

- Qu'est-ce que vous allez faire?

- Chaque année depuis que nous nous connaissons, nous organisons une petite soirée comme celle de ce soir, nous louons des films, nous parlons de tout et de rien, comme un party pyjama pour vous, les filles, mais cette fois, il y a un garçon... moi.

- Ça a l'air amusant.

- Toi, que fais-tu ce soir?

- Rien.

- OK... tu n'as rien de prévu?

- Non, pas pour le moment. Tu veux faire quelque chose cet après-midi?

- Bien sûr, je ne refuserais jamais un moment passé avec toi.

- Tu veux qu'on aille se promener un peu?

- Oui, je veux bien. Tu veux que j'aille te rejoindre chez toi?

- Oui, je t'attends.

- J'arrive.

Isabel raccrocha, elle avait l'air triste. Elle croyait qu'elle était la seule à ne pas participer à la petite soirée que Liz organisait. Elle était sûre que Liz et Maria avaient invités Max et Michael... Alex ne l'avait pas invité. Mais elle ne voulait pas laissé paraître sa déception devant Alex.

Pendant ce temps, au Crashdown, Max et Michael attendaient que leurs compagnes aient un peu de repos. Mais les pauvres n'avaient pas un moment de répit, des clients entraient et sortaient à tout moment. Michael était heureux de ne pas travailler ce jour-là. Il avait de la difficulté à fournir quand il y avait autant de clients. Il aimait bien travailler au Crashdown Cafe, il travaillait seulement quelques soirs par semaine, quelques fins de semaine de temps en temps, et gagnait suffisament d'argent pour payer son logement, se faire une petite épicerie et il lui restait encore quelques dollars. De plus, il pouvait travailler avec Maria.

Alex sonna à la porte des Evans.

- Salut, lui dit-il en la serrant dans ses bras. Tu es prêtes?

- Oui, j'arrive.

Il marchèrent un bon moment en discutant.

- Je m'excuse de ne pas avoir passé plus de temps avec toi dernièrement, dit Isabel.

- Ce n'est rien, je comprends.

- Je veux que tu saches que même si je n'ai pas été très disponible, je t'aime toujours et je veux passer du temps avec toi.

Elle l'embrassa puis ils reprirent leur chemin, main dans la main.

Liz eut enfin un petit moment pour parler avec Max.

- Bon, voilà, je suis libre, tu voulais me parler?

- Oui... On pourrait aller derrière, c'est plutôt personnel...

Il réfléchit quelques instants.

- À bien y penser, je crois que je devrais attendre que tu aies fini de travailler.

- C'est toi qui sait.

Elle se mit à l'embrasser.

- Ah non, dit-elle en regardant encore des clients entrer dans le restaurant. Je reviens.

- Tu finis à quelle heure?

- Dans environ deux heures.

- Alors je reviendrai dans deux heures, d'accord?

- D'accord, je t'attendrai.

Liz passa à côté de Maria en lui disant qu'elle pouvait aller en pause, elle s'occuperait des clients. Maria se dirigea vers Michael. Il l'embrassa.

- Tu as fini? Demanda Michael.

- Je suis seulement en pause.

- Tu finis bientôt?

- Dans deux heures.

- J'ai pensé qu'on pourrait faire quelque chose ensemble ce week-end.

- J'aurais bien aimé, mais ce week-end, c'est impossible. C'est prévu depuis des semaines, Alex, Liz et moi passons la fin de semaine ensemble. Et puis je travaille.

- Pourquoi vous passez la fin de semaine ensemble?

- On fait ça chaque année, c'est devenu une genre de tradition.

- J'avais pensé qu'on aurait pu allé en camping. Mais on se reprendra une autre fois.

- Je m'excuse.

- C'est pas grave, on pourra y aller une autre fin de semaine, il en reste encore plein d'autres, dit-il en riant.

- Tu es drôle, je t'aime.

Il l'embrassa, puis Liz fit signe à Maria qu'il serait peut-être temps qu'elle retourne au boulot.

- Je dois retourner au travail, je m'excuse encore, je t'aime. Bonne fin de semaine.

- Bye, bonne fin de semaine à toi aussi.

Il se retourna et regarda Max.

- Je crois que je vais faire du camping seul.

- Ce n'est pas drôle, répondit Max en riant.

- Ne ris pas, je voulais vraiment passer du temps avec Maria. Tu as parlé à Liz?

- Pas encore, je préfère lui parler lorsqu'elle aura terminé, qu'en penses-tu?

- Ouais, ce serait peut-être mieux ainsi. Je pars, tu viens?

- Ouais, je vais revenir dans deux heures.

Ils se levèrent et firent signe à leurs amies qu'ils partaient.

- Tu me déposes chez moi? Je vais aller préparer mes affaires, je vais quand même camper ce soir.

Max déposa Michael à son appartement et repartit. Lorsqu'il arriva chez lui, Isabel n'y était pas. Il pensa alors qu'elle devait être encore chez Michael. Il trouva le mot de leur mère, puis lui téléphona. Après quelques sonneries, sa mère décrocha.

- Salut Max. Je m'attendais à recevoir votre coup de fil beaucoup plus tôt.

- Désolé, nous avons passé la journée dehors.

- C'est pas grave. Je voulais seulement savoir si vous alliez bien.

- Oui.

- Vous êtes rentrés tard?

- Je viens de rentrer, Isabel ne devrait pas tarder.

- Vous avez passé la nuit chez Michael?

- Ouais, il ne se sentait pas très bien. Désolé d'être parti sans prévenir hier.

- Je vous pardonne, mais j'aimerais que ça ne se produise pas trop souvent.

- Ça ne se produira plus. Vous revenez quand?

- Probablement lundi soir, ou peut-être mardi matin.

- D'accord.

- Et tâchez de ne pas mettre le bordel dans la maison.

- Tu peux compter sur nous, la maison sera impeccable quand tu rentreras.

- D'accord, je dois raccrocher, s'il y a quoi que ce soit, vous pouvez me joindre à ce numéro, si je ne suis pas là, laissez un message.

- D'accord, Bye.

Michael entra dans son appartement. Il regarda tout autour de lui. S'était-il trompé de porte? Il n'y avait plus de vaisselle sale, ni de linge qui traînait. Il comptait bien remercier son amie d'une telle aide. Il commença à préparer ses affaires. Mais il ne trouvait plus ses vêtements, ni son équipement de camping. Il téléphona alors chez Isabel. C'est Max qui répondit.

- Salut, je peux parler à Isabel?

- Elle n'est pas là. Je croyais qu'elle était encore avec toi.

- Elle n'est plus ici. Tu crois qu'elle a son portable sur elle?

- Sûrement, qu'est-ce qu'il y a de si pressant?

- Elle a rangé l'appartement, et je ne retrouve plus rien. C'est très bien rangé, mais je ne sais plus où sont mes vêtements.

- Appelle-la, elle te le dira.

Michael composa le numéro du portable d'Isabel. Isabel venait de laisser Alex chez lui et revenait vers la maison.

- Salut!

- Salut Michael.

- Où es-tu?

- Je retourne chez moi.

- Tu pourrais passer à la maison? Ou tu es trop loin?

- J'arrive tout près.

- Je t'attends.

Isabel était à deux pas du logement de Michael. Elle arriva quelques minutes après avoir raccroché.

- Pourquoi es-tu si pressé de me voir? Ne me dis pas que tes pulsions se font déjà sentir?

- Non... Je ne trouve pas mon linge, ni mon équipement de camping.

- J'ai rangé tes vêtements dans la commode.

- Ils sont propres?

- Évidemment, j'ai fait du lavage.

- Wow!

- Ton équipement de camping, je ne l'ai pas vu. Je ne sais pas comment tu pouvais te retrouver dans tout ce fouilli.

- J'étais habitué. Je peux t'emprunter ton portable pour la fin de semaine.

- Oui, tu peux le prendre, si tu me le ramènes en bon état et que tu ne dépasses pas mes minutes.

- Je n'ai pas l'intention de m'en servir, à moins d'une urgence... Ou pour t'appeler.

- Tu pars toujours en camping alors?

- Oui.

- Maria ne va pas à la soirée avec Alex et Liz.

- Si, elle y va. Je pars seul ce soir.

- Tu vas camper seul?

- Pourquoi pas?

- Je croyais que tu voulais camper seulement pour être avec Maria.

- C'était pour ça. Mais elle ne peut pas venir, alors...

- Alors, reste avec moi.

Les pulsions d'Isabel avaient réapparues soudainement. Plus les jours passaient, plus elles apparaissaient tôt.

- Il reste à peine une semaine, on peut profiter du temps passé ensemble, non?

- Isabel, moins on sera ensemble, plus se sera facile.

- Pour moi, c'est le contraire.

- C'est difficile, mais ça se placera après quelques soirs.

Elle l'embrassa. Il ne voulait pas, mais il ne put résister à l'embrasser à son tour. Le goût de ses lèvres lui avait rappelé combien il aimait être près d'elle. Mais Michael pouvait encore se contrôler. Il l'embrassa puis la repoussa.

- Arrête ça, s'il te plaît. Je sais que c'est dur, mais... viens je te ramène chez toi.

Elle se laissa raccompagner. Lorsqu'ils sortirent de l'établissement, il commençait à faire noir et froid. Isabel se serra contre Michael. Il la serra contre lui pour la protéger du froid jusque chez elle. Ils ne parlèrent pas pendant tout le trajet. Lorsqu'ils arrivèrent devant la maison d'Isabel, Michael, ne voyant pas la voiture de monsieur Evans, demanda à Isabel :

- Tes parents sont sortis?

- Oui, mon père avait une affaire à Boston, ma mère l'a accompagné.

- Max reste avec toi ce soir?

- Je ne sais pas ce qu'il a l'intention de faire.

- OK, j'espère qu'il ne te laissera pas seule.

- Je ne peux pas l'empêcher de faire ce qu'il veut.

Ils s'approchèrent de la porte d'entrée. Ils restèrent quelques minutes enlacés, sans entrer. Michael pouvait sentir le cœur d'Isabel battre à tout rompre. Il approcha son visage du sien, effleura ses lèvres et l'embrassa. Puis, regrettant ce qu'il venait de faire, il recula. Max ouvrit la porte.

- Tu savais qu'on était là? Demanda Michael.

- Non, j'allais rejoindre Liz. Où étais-tu? Demanda-t-il à Isabel.

- Je me promenais avec Alex quand Michael m'a appelé.

- Je t'ai dérangé? Demanda Michael.

- Non, il venait de rentrer chez lui.

- Et toi, tu pars en camping ce soir? Demanda Max en regardant Michael.

- Ouais... toi que fais-tu?

- Rien, Liz est prise toute la fin de semaine.

- Ah oui, cette sorte de party pyjama.

- Vous n'y êtes pas invités? Demanda Isabel.

- Non pourquoi? Répondit Michael.

- Je croyais que vous y alliez tous les deux et que j'étais la seule à ne pas être invitée.

- Je dois aller voir Liz, dit alors Max.

- Tu peux me ramener chez moi? Demanda Michael.

- Embarque.

Ils allaient partir quand Isabel prit Michael dans ses bras. Elle lui chuchota quelque chose à l'oreille.

- Je vais m'ennuyer. Reviens vite. Je t'aime.

- Je reviens demain soir, tu vas voir, tout se passera bien. Quand on aura passé au moins une soirée séparé, le reste de la semaine se passera très bien.

Elle l'embrassa tendrement puis le laissa sortir. Avant de sortir, Max se retourna vers Isabel puis dit à Michael :

- Attends-moi une minute dans la Jeep.

Il regarda Isabel puis lui dit :

- Qu'est-ce que tu as? Ça ne va pas?

- Je vais bien, je vais seulement m'ennuyer.

- Il ne part qu'une soirée. Et puis, je te tiendrai compagnie.

- Je sais mais...

- Tu l'aimes?

- Oui, répondit-elle timidement.

- Et Alex?

- Lui aussi, mais pas de la même manière. Il y a une partie de moi qui ne veut pas se séparer de Michael.

- Tu devras bien te convaincre un jour que Michael et toi, ça ne peut pas marcher.

- Pourquoi pas?

- On en discutera à mon retour.

Il courut vers la Jeep où l'attendait Michael puit partit.

- Tu aimes Isabel?

- Euh... j'en sais rien. Peut-être bien...

- Et Maria?

- Je l'aime beaucoup, mais c'est pas la même chose.

- Pourquoi?

- Je ne sais pas. J'adore être avec Maria, mais avec Isabel, je me sens si bien.

- Je vous trouve tellement bizarre. Tu sais qu'elle t'aime?

- Isabel? Oui, je sais. Pourquoi toutes ces questions?

- Je ne veux pas que tu lui fasses de mal.

- Ne t'inquiète pas.

Max déposa Michael devant son appartement puis repartit vers la maison de Liz. Lorsqu'il fut devant le restaurant, il arrêta la Jeep, puis attendit un peu. Il réfléchit plusieurs minutes avant d'entrer. Après quelques minutes, il poussa la porte du resto. Liz était assise au comptoir avec Maria. Elles semblaient avoir terminé de travailler. Il se dirigea vers Liz, puis en l'embrassant, lui dit :

- Je peux te parler en privé?

- Oui, viens, on va aller derrière.

Lorsqu'ils furent derrière, Liz lui demanda :

- Ça va? Tu n'as pas l'air bien.

- Ouais...

- Qu'est-ce qu'il y a?

- J'ai quelque chose d'important à te dire.

- OK, vas-y.

- Je t'avertis tout de suite, tu vas probablement m'en vouloir, mais je voulais te le dire avant que tu ne l'apprennes de quelqu'un d'autre. Je veux que tu saches que ce n'est pas ce que tu penses. Je vais tout t'expliquer.

- Qu'est-ce qu'il y a Max? Tu commences à me faire peur. Tu ne veux pas rompre avec moi toujours?

- Non, je ne veux pas rompre. Je t'aime, tu es la seule que j'aime. Je n'ai jamais aimé quelqu'un d'autre.

- Alors qu'est-ce qu'il y a?

- Euh... d'accord, je me lance. Tess... euh... est enceinte... de moi.

- Quoi!!!?

- Je t'explique, je t'explique, ne panique pas.

- Ne panique pas? Max, tu me dis que tu as couché avec Tess! Comment tu veux que je réagisse?

- Je peux t'expliquer avant que tu ne te mettes à me crier par la tête, s'il te plaît? Tu sais ce qui arrive à Michael et Isabel, n'est-ce pas?

- Ouais...

- Tess et moi avons eu la même chose, il y a environ 2 semaines et demie. Mais je n'ai pas pu, contrairement à Isabel ou Michael, me contrôler et nous avons succomber. Ce n'était pas vraiment moi, c'est comme si quelqu'un d'autre me contrôlait, je n'avais aucun contrôle sur moi-même. Je ne croyais pas que Tess puisse être enceinte, jusqu'à ce que je m'informe sur ce qui arrive à Isabel et Michael. J'ai alors demandé à Tess, elle m'a avoué qu'elle croyait l'être. Je m'en veux tellement pour ça. Je ne voulais pas te blesser. Je t'aime Liz, je t'ai aimé dès la première fois que je t'ai vu. Si tu serais morte ce jour-là, je m'en serais voulu toute ma vie.

Liz ne répondit pas. Elle était sous le choc. Elle se mit à pleurer. Max voulu la prendre dans ses bras mais elle le repoussa.

- Je ne voulais pas que tu l'apprennes par le bouche à oreilles. Ou que ce soit Tess qui te fasse cette annonce.

- Laisse-moi s'il te plaît.

- Je vais attendre aussi longtemps qu'il le faudra pour que tu me pardonnes.

Il ressortit et la laissa seule. Maira le vit sortir, il avait les yeux remplis de larmes.

- Max, qu'est-ce qu'il y a? demanda Maria.

- J'ai fait une énorme bêtise, elle ne veut plus me voir. Je m'excuse.

Maria se dirigea vers l'arrière du restaurant.

- Dis-lui que je l'aime, s'il te plaît, lui dit Max avant de sortir.

- Je suis sûre qu'elle le sait, mais je lui dirai.

Michael était toujours chez lui. Il n'avait pas trouvé son équipement de camping, mais il avait renoncé à partir. Il n'avait plus vraiment envie d'y aller. Il n'avertirait pas Isabel. Il prépara à manger, puis s'installa devant la télé. Comme il s'asseyait, on sonna à la porte, il se leva et alla ouvrir. C'était Max, il n'avait pas l'air bien du tout.

- Elle n'a pas bien pris, j'imagine.

- Elle n'a rien dit... elle a seulement pleuré.

- Laisse-lui un peu de temps.

- Ouais... tu n'étais pas sensé aller camper?

- Je pars après avoir mangé. Toi, tu retournes voir Isabel?

- Oui, j'y retourne.

- Passez une bonne fin de semaine.

- Je vais essayer. Passe une bonne fin de semaine aussi.

Michael avait préféré ne pas dire à Max qu'il n'allait plus en camping.

Pendant ce temps, Maria était allé rejoindre Liz, qui pleurait à l'arrière.

- Tu as envie de parler?

- Non, pas vraiment.

- OK... Tu vas vouloir me dire ce qui se passe? Plus tard, je veux dire.

- Tess est enceinte...

- De Max?

- Oui, de Max...

- Ils ont...

- Oui...

- Comment ça?

- Max m'a dit qu'il leur était arrivé la même chose qui se passe entre Michael et Isabel, mais lui, il n'a pas su résister et ils ont couché ensemble.

- Tu sais que ce n'était pas vraiment lui, c'est comme s'il était contrôlé par quelque'un d'autre, en tout cas, c'est ce que Michael m'a dit.

- C'est ce qu'il m'a dit aussi.

- Tu le crois?

- J'en sais rien. Je n'ai pas trop envie de penser à ça.

- Tu veux qu'on remette notre fin de semaine à la semaine prochaine?

- Non, ça me fera du bien de rester avec toi et Alex.

- Alex devrait bientôt arrivé avec les films.

- Je ne sais pas si je devrais pardonner à Max. D'accord, il n'a pas voulu me mentir, mais il m'a quand même trompé, il a couché avec Tess. Il n'était pas lui, mais il l'a fait quand même.

- Je comprends ce que tu peux ressentir. Tu crois que Michael va résister à son attirance pour Isabel?

- Ça semble bien parti. Max a tenu une seule soirée. C'est vrai que Tess...

- C'est une vrai pétasse... Désolée, je l'aime pas cette fille. C'est depuis qu'elle est arrivé que tout est compliqué.

- Je ne l'aime pas non plus... je ne sais pas ce que Kyle lui trouve.

- Es-tu jalouse?

- Jalouse que Kyle sorte avec elle? Non, Kyle et moi c'est fini, nous sommes maintenant de bons amis.

Isabel était chez elle, et attendait que Max revienne. Elle s'était étendue sur son lit et regardait une photo d'Alex. Puis elle glissa sa main dans le tiroir de sa table de chevet, et en sortit une photo de Michael. Elle passait de la photo d'Alex à celle de Michael et vice-versa. Elle les aimait tous les deux, mais ne pouvait en choisir un. Pour le moment, son cœur penchait vers Michael, mais elle ne pouvait laisser Alex pour Michael et elle ne pouvait se résoudre à cesser d'aimer Michael. Elle avait envie d'aller rejoindre Michael, mais elle savait qu'il n'était pas chez lui. Elle prit le téléphone et composa le numéro de son portable. Elle l'entendit sonner derrière elle. Michael avait oublié de prendre le portable. Elle ne savait pas quoi faire pour passer le temps, sans lui, sa soirée allait être très longue. Elle alla préparer à dîner, Max allait sûrement revenir bientôt.

Max était sur le chemin du retour, il revenait tranquillement et tristement vers la maison. Lorsqu'il arriva, il n'entra pas tout de suite. Il était toujours assis dans sa voiture, pensif. Il n'avait pas trop envie de parler et Isabel, elle, aurait sûrement très envie de le faire, vu son état. Pauvre Isabel. Il ne savait pas comment elle pouvait résister à de pareilles envies, lui n'avait pas réussi. Elle avait résister plus d'une semaine.

Michael mangeait en regardant la télévision. Il commençait à avoir très chaud et il avait de la difficulté à se concentrer sur la télévision. Il pensait à Isabel. Lorsqu'il eut terminé son repas, il resta devant la télé. Il voulait voir la fin de son programme.

Isabel croyait avoir vu la Jeep enfiler dans l'entrée il y a déjà quelques minutes, c'était peut-être juste son imagination qui lui jouait des tours. Elle avait terminé le repas, elle attendait Max pour manger. Elle venait de terminer la lessive. Elle se mit à plier le linge. Elle alla rangé les vêtements pliés de ses parents dans leur chambre. Elle entra dans cette chambre où elle n'entrait que très rarement, déposa les vêtements sur le lit. Elle allait ressortir lorsqu'un carnet ouvert attira son attention sur la table de nuit.

Aujourd'hui, Philipp doit partir pour Boston, il a une grosse affaire qui l'attend là-bas. Habituellement, je ne pars pas avec lui, mais ces derniers temps, j'ai beaucoup de mal à dormir. Les enfants sortent souvent tard le soir, et souvent, ils ne reviennent que le lendemain matin. Je me fais du souci pour eux. Je crois que Michael a une trop grande influence sur eux. Il n'a pas d'obligation, donc il fait ce qu'il veut, et je crois qu'il entraîne souvent Max et même Isabel avec lui. Je trouve que depuis quelques temps, Isabel passe beaucoup de temps avec lui. J'espère qu'il ne se passe rien entre eux. J'avoue que Michael est parfois un garçon très gentil, mais je n'apprécierais pas qu'Isabel sorte avec ce garçon. Elle passe beaucoup de temps avec lui, surtout le soir. Je me demande si elle couche avec lui. Si elle tombait enceinte, je ne sais pas ce que je ferais. Ëtre mère à son âge... c'est une dure responsabilité que d'élever des enfants. Je ne crois pas qu'elle pourrait le supporter, ou du moins, je ne pourrais pas le supporter. Elle est si jeune. Je n'ai jamais pu avoir d'enfants, c'est pourquoi nous nous sommes tournés vers l'adoption. Nous avons eu deux enfants magnifiques. Je leur souhaite la même chose, fonder une famille, mais pas si jeune. Si elle devait être enceinte de ce Michael, je ne crois pas qu'il pourrait l'assumer, il ne prendrait sûrement pas soin du petit... ni d'elle. Et qu'advient-il de ce jeune Alex? Elle n'en parle presque plus. L'a-t-elle laissé tomber pour Michael? J'espère que non, Alex était un jeune homme respectueux, je l'aimais bien. De toute façon, si elle tombe enceinte, j'espère qu'elle aura le bon sens de me le dire. Je ne sais pas ce que je ferais, mais si elle n'a pas encore ses dix-huit ans, je n'accepterais pas qu'elle garde l'enfant. Si elle prend la décision de le garder, elle devra en prendre soin seule, ne pas compter sur nous. Je crois que ce serait un peu la même chose pour Max. Pourquoi je me pose toutes ces questions? Pourquoi m'inquiéter sur la grossesse? Peut-être parce que je sais qu'ils vont me demander conseil si ça leur arrive, et je ne saurai peut-être pas quoi répondre, je n'ai pas pu vivre cet événement. J'espère tout de même qu'ils me demanderont conseil. Enfin... je vais pouvoir me reposer durant le week-end. Je n'ai qu'à les appeler assez souvent, je vais essayé de ne pas trop m'inquiéter. Ils sont grands, ce ne sont plus des enfants. J'aimerais tout de même qu'ils dorment à la maison durant notre absence. Je suis peut-être un peu trop mère-poule. Mais je m'inquiète pour mes enfants. Ce n'est pas ce qu'un mère est sensé faire? Je dois maintenant préparer mes bagages pour Boston, nous partons dans moins d'une heure, je n'ai pas vu le temps passer et je n'ai toujours rien de prêt.

C'était le journal de sa mère. Isabel parcourut quelques pages.

J'ai consulté pour mes problèmes d'insomnie, et je me suis rendue compte que c'est le stress. Ma psychologue m'a suggérer d'écrire sur toutes mes craintes.

Sa mère inscrivait ses inquiétudes à propos des enfants, du boulot, et tout ce qui l'inquiétait. Mais la plupart du temps, c'était à propos d'Isabel et Max. Elle se posait un bon nombre de question. Isabel n'avait jamais remarqué combien sa mère pouvait être inquiète par leur faute. Elle n'aurait jamais cru que leurs petites excapades nocturnes chez Michael éveillerait chez leur mère de si grosses inquiétudes, à propos de grossesse, des enfants, de leurs copains. Isabel savait que sa mère n'aimait pas beaucoup Michael. Mais après ce qu'elle venait de lire, elle n'allait certainement pas dire à sa mère qu'elle passait toutes ses nuits depuis une semaine avec lui. Ce qui l'avait le plus attristé dans sa lecture c'était que si elle tombait enceinte, ses parents ne seraient pas là pour elle. Elle devrait probablement partir de la maison et prendre soin d'elle-même et de son bébé. Elle replaça le carnet sur le bureau de sa mère puis ressortit de la chambre. Max était dans la cuisine. Il s'était décidé à entrer. Il vit immédiatement qu'Isabel n'allait pas bien. Elle semblait très triste.

- Qu'y a-t-il?

- Rien.

- Pourquoi tu fais cet air alors?

- Quel air?

- On dirait que tu viens d'apprendre une mauvaise nouvelle.

- Ah.

- C'est ça, n'est-ce pas? Qu'as-tu apprs?

- Que si je tombe enceinte et que je veux garder le bébé, je ne pourrai plus vivre avec vous. Maman et papa me mettront à la porte, ou du moins ils ne m'aideront pas, je devrai me débrouiller seule.

- Quoi?

- Je suis tombé par hasard sur le journal de maman.

- Elle écrit un journal?

- Oui, elle y inscrit toutes ses inquiétudes, ses peines. Elle s'inquiète beaucoup à propos de nous. Surtout depuis quelques jours. Elle trouve que je passe trop de temps avec Michael, et ça l'inquiète.

- Mais pourquoi tu t'inquièterais, tu ne tomberas pas enceinte... ou du moins pas tout de suite. À moins que tu aies couché avec Michael et que tu ne me l'aies pas dit.

- Je n'ai pas couché avec Michael.

Isabel fut mal à l'aise tout au long du souper. Elle ne voulait plus penser à ce journal. Elle savait qu'elle n'aurait pas d'enfant, mais elle s'inquiétait quand même, le risque était faible, mais il se pouvait que Michael et elle succombent à leurs envies. Max ne s'inquiétait pas trop pour elle. Il avait un peu plus peur de la réaction de sa mère lorsqu'elle saurait qu'il va être père. À moins qu'il ne lui dise pas...

Alex était arrivé chez Liz. Il avait passé par le vidéo club.

- Regardez ce que j'ai pris. Qu'est-ce que vous en pensez? Demanda Alex.

- Bon, voyons ça. Scream 2? On l'a déjà vu des milliers de fois, dit Maria.

- Les classiques, on peut se les repasser plusieurs fois... mais j'avais prévu le coup. J'ai pris deux autres films.

- Coup de foudre à Notting Hill... ça peut aller.

- Et le dernier? C'est quoi? Demanda Liz.

- E.T.? Demanda Maria en regardant la cassette.

- Mais quoi? J'ai cru que vous auriez aimé... mais j'ai autre chose.

Il sortit un autre sac rempli de cassette vidéo.

- Vous avez l'embarras du choix.

Elles éclatèrent de rire.

- Vous voulez manger quelque chose? Demanda Liz en se dirigeant vers la cuisine.

Quant à lui, Michael décida d'aller prendre un douche froide pour se calmer. Il n'arrêtait pas de penser à Isabel.

Après le repas, Max voulait faire quelque chose pour se distraire.

- Ça te dirait d'aller au cinéma? Demanda-t-il à sa sœur.

- Pas tellement... je n'ai pas trop envie de sortir. Mais si tu veux y aller, ne te prive pas pour moi.

- Je ne veux pas te laisser seul.

- Vas-y, ne t'inquiète pas. De toute façon, il n'y a pas de danger, Michael n'est pas là, il est en camping.

- Je n'aime pas ça.

- Max, je suis capable de rester seule, je ne suis pas une gamine.

- D'accord, mais s'il y a quelque chose, tu m'appelles immédiatement. N'aie pas peur de me déranger, même si c'est juste pour parler, OK?

- Oui, d'accord, amuse-toi bien. Et ne te fais pas de souci pour moi, ça va aller.

Isabel resta seule après le départ de Max. Elle n'aimait pas ça, mais elle n'aimait pas que son frère se prive de s'amuser. Elle aurait aimé aller voir un film avec lui, mais elle n'avait pas vraiment la tête à rester assise pendant près de deux heures dans une salle de cinéma. Isabel fit la vaisselle seule, elle n'avait pas voulu de l'aide de Max. Elle voulait pouvoir s'occuper pendant son absence. Lorsqu'elle eut fini, elle passa l'aspirateur dans toutes les pièces de la maison, puis s'assit devant la télé quand tout fut propre. Ça ne faisait pas quinze minutes qu'elle était assise, qu'elle se leva et sortit de la maison. Elle marcha dans la rue pendant une bonne dizaine de minutes et s'arrêta devant l'appartement de Michael. Elle décida d'y entrer, juste pour respirer son odeur. Il était parti en camping donc, pas de danger. Elle entra. Comme elle l'avait prévu, il n'y avait personne. Michael avait laissé la télévision et quelques lumières allumées. Il était si distrait parfois. En réalité, Michael n'avait pas quitté l'appartement, il était dans la salle de bain, toujours dans la douche. Isabel s'assit sur le divan puis regarda la télé. Le fait qu'elle soit chez Michael et qu'elle respirait son odeur la rendait moins stressée. Isabel n'en revenait toujours pas de ce qu'elle avait lu dans le journal de sa mère, de plus, elle se sentait vraiment mal d'avoir lu ce que sa mère avait écrit, c'était tout de même personnel. Elle se demandait ce qu'allait faire Max si sa mère apprenait qu'il allait avoir un enfant. Michael entendit du bruit de l'autre côté de la porte. Il s'entoura la taille d'une serviette de bain et sortit de la salle de bain. Lorsqu'il mit le pied dans le salon, il vit Isabel assise sur le fauteuil. Isabel se retourna, et fut surprise de le voir. Elle oublia l'affaire du journal.

- Que fais-tu là? Demanda-t-elle.

- C'est plutôt à moi de te poser cette question.

- Je m'ennuyais trop. J'avais envie de me sentir entourée de tes effets personnels. Tu n'es pas parti en camping?

- J'ai décidé de ne pas y aller. Pourquoi t'ennuyais-tu? Où est Max?

- Il est allé au cinéma. J'avais juste envie de te voir, lui dit-elle en s'approchant de lui.

- Pourquoi n'es-tu pas allé avec lui?

- Je n'avais pas vraiment la tête à regarder un film.

Elle le regarda.

- Tu n'as rien sous cette serviette? Lui demanda-t-elle en lui faisant un sourire coquin et en glissant ses doigts le long de la serviette.

- Euh... laisse-moi aller m'habiller.

- Tu n'as pas à aller t'habiller pour moi.

- Isabel, non. Assis-toi devant la télé. Je reviens dans une minute.

Elle s'exécuta. Michael se dirigea à sa chambre et enfila un t-shirt et un jean. Il revint au salon puis s'assit à côté d'elle.

- Tu as l'air bizarre. Tu vas bien? Lui demanda-t-il.

- Je vais bien.

- Tu me caches quelque chose.

- Rien. Seulement que j'ai envie de toi.

- Pourquoi ne sommes-nous pas capable de passer de longs moments éloigné?

- J'en sais rien, tout ce que je veux c'est être avec toi.

- Tu ne crois pas qu'on devrait s'éloigner un peu pour quelques temps?

- Pourquoi?

- Il nous reste moins d'une semaine, alors ce serait bien si... on ne se sentait pas obligé d'être collés l'un à l'autre.

- Il ne nous reste que six jours à pouvoir agir ainsi sans que personne ne nous en veuille, alors tu ne crois pas qu'on devrait en profiter?

- Je n'avais pas vu ça de cette façon.

- Nous pouvons seulement rester enlacés devant la télé.

- Je croyais que tu ne pouvais pas te contrôler.

- Ça me demande toute mon énergie, mais j'aime mieux passer du temps avec toi comme ça que de ne plus te voir du tout.

Elle approcha son visage du sien, l'embrassa, puis posa sa tête dans le creux de son épaule. Ils restèrent pendant un bon moment serré l'un contre l'autre à regarder la télévision.

Alex avait bien vu que Liz n'allait pas bien. Il lui fit part de cette impression.

- Tu sembles étrange, tu vas bien?

- Oui... en fait... je ne sais pas.

- Comment ça?

- Disons que j'ai appris quelque chose que j'aurais aimé mieux ne pas savoir.

- Quoi?

- Il paraîtrait que Tess est enceinte de Max.

- Quoi? Tess? Je ne l'aime pas cette fille, dès le premier jour, je l'ai détesté.

- Moi non plus je ne l'aime pas.

- Elle a peut-être tout inventé ça.

- Peut-être, mais je sais que Max et elle ont bel et bien couché ensemble.

- Ah oui? Comment ça?

- Ils ont eu de puissantes envies comme Isabel et Michael. Ils n'ont pas su résister.

- Je suis sûre que Max s'en veut. Il t'aime vraiment.

- Je sais. Il m'a dit qu'il s'en voulait.

- On regarde les films, ça changera les idées à tout le monde.

- Bonne idée.

- Où est Maria?

- Elle avait mal au ventre, elle n'a pas digéré les nachos. Je crois qu'elle est monté à la salle de bain.

- J'espère qu'elle va bien.

- MARIA? Cria-t-elle. Ça va?

- Oui, aurais-tu des aspirines quelque part?

- Derrière le miroir.

- Je les ai.

- Tu descends? On aimerait commencer les films.

- J'arrive.

Le film était terminé. Max téléphona à Isabel. Après plusieurs sonneries, il commença à s'inquiéter. Il appela sur son cellulaire.

- Allo?

- Isabel? Où es-tu?

- Euh... Je suis chez Michael.

- Pourquoi?

- Je m'ennuyais, je me suis donc rendue jusqu'ici en prenant une marche.

- Je m'inquiétais. J'ai appelé à la maison et tu n'y étais pas.

- J'étais juste ici.

- Tu veux que j'aille te chercher?

- Euh... non, ce n'est pas nécessaire. Merci.

- Tu vas rester chez Michael?

- Pourquoi pas?

- Il n'est même pas là.

- Euh...

- OK. Je comprends. Il n'est pas parti?

- Je le croyais. Mais il était ici.

- Qu'est-ce que vous faites?

- On regarde la télévision.

- Vous regardez la télévision?

- Bien sûr, qu'est-ce qu'il y a de surprenant là-dedans?

- Euh... rien, rien. Je peux passer faire un tour?

- Max demande s'il peut passer faire un tour, demanda Isabel à Michael.

- Pourquoi pas? lui répondit celui-ci.

- Tu peux venir, dit Isabel à son frère.

- J'arrive.

Isabel raccrocha puis se tourna vers Michael, puis l'embrassa. Ils se réinstallèrent confortablement, l'un contre l'autre, puis regardèrent le poste de télévision. Peu de temps après, Max frappa à la porte.

- Tu peux entrer, cria Michael pour que Max puisse l'entendre.

Il n'avait pas vraiment le goût de se déranger, il était si bien contre Isabel. Max entra et fut surpris de voir sa sœur et son meilleur ami installés sur le sofa, bel et bien en train de regarder la télé. Il ne croyait pas qu'ils seraient un jour capable de passer une soirée sans s'embrasser à toutes les petites minutes qui passaient. Il s'installa sur le fauteuil à côté d'eux.

- Pourquoi n'est-tu pas parti en camping comme tu l'avais prévu? Tu semblais vraiment vouloir partir tout la fin de semaine.

- Sans Maria, ça ne semblait plus aussi... intéressant.

- Mais, pourquoi tu ne nous as pas dit que tu restais? Demanda Isabel.

- Comme je te l'ai dit tout à l'heure, je me disais que plus on passait de temps éloigné, plus on serait capable de résister à nos envies.

Elle s'approcha de lui et l'embrassa.

- Euh... je croyais que tu venais de dire que vous devriez passer du temps éloigné, dit Max, un peu mélangé.

- Ouais... mais Isabel m'a fait voir son point de vue sur la situation.

- Quel point de vue? Demanda Max en regardant sa sœur.

- Il ne nous reste qu'une semaine à pouvoir être ensemble sans éveiller de soupçons, autant en profiter.

- Euh... je ne comprends pas trop, dit alors Max. Vous dites que vous allez en profiter, mais vous vous embrassez moins que la semaine dernière.

- Je préfère être avec Michael et ne rien faire que de ne pas le voir. De plus, je me sens beaucoup moins fautive envers Alex et Maria.

- Je ne vous suis pas trop, mais tant que vous vous comprenez... ça va. Vous allez passé la nuit comme ça?

- Pourquoi pas? Demanda Michael.

- Vous ne croyez aps que vous devriez dormir pendant que vous pouvez vous contrôler?

- Moi, je n'ai pas trop envie de dormir. Tout ce que je veux, c'est être auprès d'Isabel.

- Pareil pour moi, admit Isabel.

- Comme vous voulez. Je reste quand même ici.

- Pourquoi? Tu as si peur qu'on fasse quelque chose? Demanda Michael.

- Je ne veux pas que vous commetttiez la même erreur que moi, je vous l'ai dit cent fois. Tu sais ce qui se passerait, Isabel, si tu tombais enceinte. Tu sais comment maman réagirait.

- J'avais presque oublié.

- Je peux savoir de quoi vous parlez? Demanda Michael.

- Euh... J'ai su que si j'ai un enfant, mes parents ne m'aideront pas.

- C'est ça l'air bizarre que tu avais tout à l'heure. Tu sais que tu peux toujours compter sur moi, que ce soit mon bébé ou non. Je vais t'aider, je vais m'occuper de toi... et du bébé.

Elle s'approcha de lui et l'embrassa à nouveau. Elle pouvait toujours faire confiance à Michael, contrairement à ce que sa mère pensait. Michael la serra contre lui puis l'embrassa avec fougue, et ne put s'empêcher d'arrêter.

Chez les Evans, la vingtième sonnerie du téléphone résonnait dans la maison vide. Quelques minutes plus tard, le téléphone de Max retentit.

- Allo?

- J'ai appelé à la maison et il n'y a personne, je me suis inquiétée. Où êtes-vous? Demanda sa mère inquiète.

- Nous sommes chez Michael. On s'est organisé une soirée cinéma tous les trois.

- Isabel est là? Que fait-elle?

- Elle regarde la télévision.

- Quel est ce bruit? Demanda-t-elle en entendant Michael et Isabel s'embrasser.

- Euh... quel bruit?

- On dirait deux personnes qui s'embrassent.

- Euh... c'est le film à la télé.

- Je peux parler à Isabel.

- Une minute...

Il s'approcha du couple.

- Désolé de vous déranger. Isabel, maman veut te parler.

- Maman? Elle est ici?

- Non, au téléphone.

Elle prit le combiné.

- Salut maman! Comment vas-tu?

- Je m'inquiétais parce que personne ne répondait à la maison. Mais là ça va. Je me repose.

- Désolée. Nous sommes chez Michael.

- Oui, je sais. Que faites-vous?

- On regarde la télévision.

- Où est Michael?

- Assis sur le divan à côté de moi. Pourquoi?

- Qu'y a-t-il entre vous deux?

- Quoi?

- Vous passez beaucoup de temps ensemble. Est-ce qu'il se passe quelque chose entre vous deux?

- Non, Michael et moi, nous nous connaissons depuis plus de dix ans. Nous sommes seulement de très bons amis.

- Tu en es sûre?

- Oui maman.

- D'accord. Faites attention à vous. Bonne fin de semaine.

Elle redonna le téléphone à Max.

- Qu'est-ce qui se passe? Demanda Michael.

- Ma mère trouve qu'on passe trop de temps ensemble. Elle croit qu'il y a quelque chose entre nous.

- Quoi? Mais elle sait tout cette femme!?!

- Je lui ai dit qu'il ne se passait rien. Il ne se passe rien... à part quelques baisers par-ci, par-là.

- En parlant de baisers, on en était où? Demanda Michael en s'approchant d'Isabel.

- Non Michael. On ne devrait pas continuer. Je me sens mal.

Il l'embrassa sur le front, elle appuya sa tête sur son épaule et ils continuèrent à regarder le film qui passait à la télé. Ils ne s'embrassèrent plus de toute la soirée. Michael s'endormit, ainsi que Max. Isabel ne réussit pas à trouver le sommeil. La discussion qu'elle avait eu avec sa mère l'avait rendue mal à l'aise. Elle se demandait à quoi rêvaient Max et Michael. Elle se concentra puis entra dans le subconscient de Max.

Max discutait avec Tess.

- Tu vas devoir laisser Liz pour pouvoir t'occuper de moi comme il se doit, disait Tess.

- Je ne laisserai pas Liz.

- Tu vas bien être obligé de lui dire ce que nous avons fait.

- Elle le sait déjà.

- Alors ce sera moins compliqué que je ne croyais.

- Comment ça?

- Elle ne doit pas l'avoir bien pris, et elle t'a laissé. Tu es maintenant tout à moi.

- Non! Nous n'avons pas rompu, et même si c'était le cas, je ne serai jamais à toi!

- Max, c'est notre destin. Elle ne veut rien dire pour toi. Je suis à toi, et tu es à moi.

- Non, je te l'ai dit à maintes reprises, nous décidons de nos vies.

- Ils nous ont envoyé ici pour continuer à vivre comme ils le voulaient. Nous devons leur obéir.

- Ils ne sont pas ici. Ils ne peuvent pas nous empêcher de faire ce que nous voulons. Moi je veux vivre avec Liz, pas avec toi.

- Tu n'as aucun esprit de famille.

- Ma famille est ici sur Terre. Toutes les personnes que j'aime sont ici. Mes parents, ma sœur, mes amis et Liz.

- Notre famille n'est pas sur Terre, elle nous attend là-bas.

- Ce que tu peux être têtue.

- Il n'y a pas que moi de têtu ici. Tu l'es aussi.

- Moi je suis humain. Pas toi.

- Je ne suis pas humaine, je le sais. Mais tu ne l'es pas non plus.

Isabel assistait à la scène. Elle détestait voir agir Tess ainsi.

- Pourquoi t'entêtes-tu à faire ce qu'ils veulent, lui demanda Isabel.

Tess se retourna vers Isabel.

- Toi aussi tu dois le faire, Isabel.

- Faire quoi?

- Agrandir notre famille, avoir un enfant... avec Michael. C'est ce qu'ils attendent de nous.

- Personne ne décidera de ce que Michael et moi allons faire. Si nous le faisons, c'est que nous l'aurons décidé. Pas parce que tu nous auras dit de le faire.

- Ce n'est pas moi qui décide Isabel, c'est eux.

Isabel se rendit compte qu'elle parlait pour rien. Tess ne saurait rien de ce qu'elle lui disait. Ce n'était qu'un rêve. Elle ouvrit les yeux. Max dormait encore, il avait l'air perturbé. Elle n'aurait jamais cru que Tess venait le hanter de cette façon jusque dans ses rêves. Elle regarda alors Michael, elle se concentra sur lui et ferma les yeux.

Isabel vit Michael installé sur le divan avec Maria. Ils s'embrassaient. Puis, soudainement, elle s'aperçut que ce n'était pas Maria, mais Isabel. Elle se voyait, embrassant Michael.

- Michael, dis-moi que tu m'aimes, lui demanda-t-elle.

- Je t'aime.

- Et dis-moi que tu veux de moi.

- Oh! Oui, je te veux. Je n'ai jamais désiré personne d'autre que toi.

Elle commença à déboutonner sa chemise.

- Tu ne peux pas savoir depuis combien de temps j'attends ce moment, dit alors Michael.

- Depuis combien de temps? Une semaine environ?

- Non, bien avant ça.

- Quoi?

- Bien avant que nous fassions ces rêves pour la première fois.

- Oh! Michael!

Isabel avait tout vu ça.

- Est-ce que c'est vrai? Demanda-t-elle sans s'en rendre compte.

Michael la regarda, puis regarda la Isabel qu'il était en train d'embrasser. Isabel comprit alors qu'il était temps de se réveiller. Elle ouvrit lesyeux. Michael se réveillait en sursaut, au même moment. Elle le regarda.

- Qu'est-ce qu'il y a? On dirait que quelque chose t'a dérangé.

- Tu es entré dans mon rêve, l'accusa-t-il.

- Je suis désolée... est-ce que c'est vrai?

Il garda le silence.

- Tu fais souvent ce rêve? Demanda-t-elle, en voyant qu'il ne répondrait pas.

- Très souvent.

- Qu'est-ce qui se passe ensuite?

- Euh... c'est gênant.

- Ok. Tu rêves que nous couchons ensemble très souvent... très souvent c'est quoi?

- Presque toutes les nuits. Ce n'est pas toujours dans ce contexte, mais...

Il y eut un long silence. Puis Isabel brisa ce silence.

- Tu crois que quand tout sera fini, ça redeviendra comme avant? Notre relation je veux dire.

- Je ne pense pas.

- Je ne pense pas non plus. Toute cette histoire nous a trop rapproché.

- Ça ne me déplaît pas. J'aime bien être avec toi.

- Moi aussi, mais il n'y aura plus rien comme avant.

- Je sais.

- Je ne veux pas jouer dans le dos d'Alex... et Maria.

- Ils savent ce qui nous arrive.

- Ils ne savent pas tout. Ils ne savent pas tout ce que nous ressentions l'un pour l'autre avant que tout ça n'arrive. Ils ne savent pas qu'avec toute cette histoire, les sentiments que nous éprouvions ont été approfondis.

- Tu ressentais quelque chose pour moi aussi?

- J'ai toujours su qu'il y avait quelque chose qui nous unissait. J'ai toujours été attiré par toi. Quand nous avons appris notre destin, dans cette grotte. Ça m'a encore plus attiré vers toi. Mais je me le cachais... comme je te le cachais.

- Je n'aurais jamais cru.

- Tu crois que j'aurais imaginé ça venant de toi?

Il la rapprocha de lui et l'embrassa (encore une fois). Ils s'aimaient depuis toujours mais il ne pourraient jamais être ensemble. Pas tant qu'il y aurait Alex et Maria.

- Peut-être que Tess a raison, dit Michael. Nous ne pouvons peut-être pas échapper à notre destin.

- Peut-être... Mais il y a Alex, et je ne veux pas lui briser le cœur, je l'aime.

- Ok.

- Pourquoi tout est toujours si compliqué?

Il ne répondit pas. Elle lui fit un dernier baiser puis s'appuya sur lui et s'endormit. Il s'assoupit peu de temps après. Ils firent tous deux le même rêve, celui du désert.