oops.. ben j'en ai mis du temps, à l'ecrire ce chapitre... Je vous presentes mes plus plates excuses... Pour ma défense, votre honneur, je dois vous avouer que j'etais plongée jusqu'aux yeux dans mon déménagement (Youpi,vive les meubles en kit et les etagères à installer...)

Merci a tous les rewievers du dernier chapitre... pourvu que mon retard ne vous ait pas dissuadés de lire ce nouvel opus...oh non oh non, j'aime trop les reviews...

Disclaimer: les personnages appatrtiennent à J.K.Rowling.; moi, je fais rien qu'à copier... et le pire, c'est que ça m'amuse!

Chapitre 5: La révolte des elfes

Affalée sur son bureau Hermione menait une haute lutte pour garder les yeux ouverts. Elle ne remarquait même pas les regards interrogateurs que lui lançaient Ron et Harry ! Ceux-ci avaient l'air parfaitement ébahis ! Ils avaient déjà vu Hermione triste, Hermione en colère, Hermione insurgée... Mais Jamais Hermione inattentive !

Mais la jeune fille, aujourd'hui, se souciait bien peu de ses études ! Elle repassait sans cesse le déroulement des événements de la veille, ne sachant pas quelle signification leur donner. Après leur folle étreinte sous les arbres, Rogue et elle avaient traversé le grand parc en silence, trop fatigués, sans doute, pour formuler la moindre pensée cohérente.

Seulement, lorsqu'ils s'étaient quittés dans le grand hall, le professeur avait pris la main de son amante entre les siennes et, plantant son regard dans le sien ; lui avait soufflé tout bas, à l'oreille : « Je veux que vous me promettiez, miss Gr... Hermione, de ne pas dire un mot de ce qui est arrivé cette nuit. Pas un mot. »

Puis, il avait observé les doigts de la jeune fille, ne sachant apparemment pas quoi en faire, et lui lança un regard incertain, comme s'il voulait ajouter quelque chose sans trouver les mots.

Finalement, il pressa furtivement sa paume contre la sienne ; se détourna, et se dirigea en silence vers ses appartements.

Interdite, la jeune fille était restée sans réaction. Comme un zombie, elle avait regagné sa chambre et s'était jetée sur son lit ! Il lui restait une heure à peine avant que l'heure du petit déjeuner ne sonne ! Elle avait tout juste le temps pour se rafraîchir un peu et tenter de faire bonne figure en cours...

« Bonne figure... c'était un peu trop ambitieux.» se dit elle en constatant qu'elle n'avait pas écrit une ligne depuis le début de la journée et que son visage, appuyé sur ses mains, se rapprochait dangereusement du pupitre. Son cerveau était trop embrumé pour suivre les cours, cependant, les questions se bousculaient sous son crâne :

Rogue avait il trouvé des indices sur la mésaventure de Galwick ?

Etait il furieux contre elle d'avoir, involontairement, provoqué cette situation en libérant l'elfe ?

Et quels étaient ses sentiments vis-à-vis d'elle ? Ils avaient fait l'amour deux fois au cours de la nuit, mais ce diable d'homme avait l'art et la manière de souffler le chaud et le froid, tant et si bien que la jeune fille ne savait absolument pas à quoi s'en tenir à ce propos.

Et surtout, surtout, quels étaient ses sentiments, à elle ? Elle s'était donnée corps et âme à Rogue, l'homme qui, depuis son arrivée à Poudlard, avait toujours eu un comportement ambigu à son égard et à l'égard de ses amis ! Certes, il avait à plusieurs reprises, sauvé leurs vies ; certes, il était membre de l'Ordre du Phénix et Hermione savait que, théoriquement, elle pouvait le compter parmi ses alliés dans la lutte contre Voldemort. Mais il était toujours resté, même en ces circonstances, froid et coupant, parfois même injuste envers les Gryffondor... Alors comment le considérer comme un ami ? Et pire encore, comment pouvait elle tomber amoureuse de lui ?

« Amoureuse », le mot éclata dans sa tête avec la violence d'un coup de tonnerre... Non, ce n'était pas possible. Elle était trop jeune et Rogue n'était pas la bonne personne... Et puis, elle avait trop entendu, les années précédentes, ses compagnes de chambres s'exalter et minauder sur ce terme, n'hésitant jamais, du reste, à s'affirmer follement et assurément « amoureuses » de deux personnes différentes à quinze jours d'intervalle. Elle appréciait, en partie pour cela, sa condition de préfète en chef, qui lui permettait depuis cette année de bénéficier d'une chambre isolée, la maintenant à l'écart des pépiement futiles des filles de son age.

Le tempérament rationnel d'Hermione lui en avait fait déduire que l'amour était une notion galvaudée, que la recherche de l'âme sœur était une pure perte de temps. Elle avait pris son parti du fait, que devenue adulte, il était bien plus raisonnable de trouver un compagnon agréable avec qui partager sa vie dans un climat de sérénité et d'estime mutuelle, à l'image du couple que formaient son père et sa mère.

Elle avait même imaginé que ce compagnon pourrait être Viktor, ou Harry ou Ron, si ces deux là devenaient un peu plus matures. Quoi qu'il en soit, elle n'envisageait pas, à l'instar des autres adolescentes, de courir après l'embrasement ou la passion... c'était vain, puéril, insensé... enfin, tout le contraire d'elle...

« Bien sûr, je ne suis pas amoureuse, décida-t-elle, et surtout pas de Rogue, la fatigue et les émotions de la nuit auront embrouillé mes pensées... Je ne partage avec lui que du plaisir »

« Et quel plaisir !» se remémora-t-elle en rosissant. Elle n'aurait jamais cru être capable de perdre toute retenue comme elle l'avait fait la nuit précédente. Elle n'était certes pas fleur bleue et accordait une importance très relative au fait d'avoir perdu sa virginité, mais lorsqu'il lui était arrivé de se représenter sa « première fois », elle l'avait plutôt imaginée douce et câline, emmaillée de mots tendres et de regards complices.

Tout au contraire, dans les bras de Severus, elle s'était révélée bouillonnante et impulsive, et son audace avait vite balayé sa timidité et son inexpérience... La lionne qui était en elle se réveillait... « Voilà pourquoi le choixpeau a renoncé à m'envoyer à Serdaigle, pensa-t-elle avec un demi sourire... l'intellect ne représente apparemment pas 100% de ma personnalité... »

La journée se tirait abominablement en longueur. Entre chaque cours, Hermione tachait d'avoir avec Harry et Ron une conversation cohérente. Elle devait produire pour cela un effort considérable car, étonnés de la voir si ravagée, ils la bombardaient de questions, et elle répugnait à leur mentir. Bien sûr, il aurait été incongru de leur raconter toute l'histoire par le menu, mais elle aurait aimé au moins partager avec eux quelques unes de ses interrogations.

C'est donc avec soulagement qu'elle vit arriver l'heure du dîner. Elle entra dans la grande salle, admirant, comme chaque jour, le ciel qui se dessinait sur le plafond animé. Elle lança un regard timide à la table des professeurs où Mac Gonagall, Dumbledore et Rogue se tenaient, l'air préoccupé. Elle s'attarda sur le visage fermé de Severus, ce visage qu'elle avait vu se transformer sous l'effet du désir. Pourrait elle, ce soir encore, se blottir dans ses bras ?

Perdue dans ses pensées, elle n'entendit le brouhaha qui s'élevait de la salle que lorsque celui-ci se transforma en une clameur assourdissante. Tournant la tête, elle vit tous les élèves, la fourchette à la main, manifestant devant leur assiette, qui, comme d'habitude, avait jailli de la table... mais vides.

Ron s'exclama bruyamment : « Mais qu'est ce que c'est que cette histoire, je meurs de faim, moi, je suis en pleine croissance... »

« En pleine croissance ? se moqua Harry, tu vas bientôt atteindre le menton de Hagrid, il serait largement temps que tu t'arrêtes !! Mais j'aimerais quand même bien savoir ce qui se passe ici ! »

« Les elfes, songea immédiatement Hermione, il est arrivé quelque chose aux elfes du collège ! » Elle chercha son amant du regard. Avait il tiré les mêmes conclusions qu'elle ? Mais elle ne vit que le bout de robe de sorcier voleter tandis qu'il se faufilait à travers une porte dérobée.

Pendant ce temps, Dumbledore, s'était levé et affichait un sourire de façade sous lequel on pouvait cependant percevoir une véritable anxiété. Levant les bras afin d'obtenir le silence, il parla d'un ton apaisant :

«Mes collègues et moi-même avons décidé, aujourd'hui, de vous faire connaître un peu mieux le monde des moldus... vous pouvez considérer cela comme une sorte de fête ! Ce soir, nous préparerons nous-mêmes ce que nous mangerons, et sans recourir à la magie »

Il fit apparaître, au bout de la salle, une immense table couverte de tous les ingrédients et de tous les accessoires de cuisine possibles et imaginables.

« Vous trouverez sur cette table tout ce dont vous aurez besoin... J'ajoute qu'un concours est organisé, et que celui qui aura réussi la meilleure recette fera gagner cinquante points à sa maison. Le professeur Mac Gonagall, le professeur Chourave et moi-même serons les juges et goûterons à chacun de vos plats... Maintenant, chers élèves, à vos casseroles... »

« Bravo, pensa Hermione, il a bien rattrapé l'incident. », mais elle n'était pas dupe ; et savait bien qu'il avait tout improvisé... Du reste, le regard de Mac Gonagall, perplexe à l'idée de tester les réalisations culinaires des apprentis sorciers lui en donnait une autre preuve.

Plantant là ses camarades, elle quitta la grande salle. Elle devait savoir ce qui se tramait chez les elfes ! D'une part, elle se sentait en partie responsable de la situation, et d'autre part, elle était en général bien reçue chez les elfes de maison qu'elle traitait toujours avec égard. Elle parviendrait donc peut être à apprendre quelque chose !

Elle arriva essoufflée devant la porte des cuisines, où elle retrouva Dumbledore - Dieu sait comment il avait fait pour parcourir cette distance aussi vite alors qu'il était impossible de transplaner à Poudlard et Rogue. Tous deux, la mine sombre, cherchaient sans succès, à pénétrer dans la pièce et échangeait des regards inquiets. Elle s'approcha, constatant qu'une étrange vapeur blanche et glacée émergeait du trou de la serrure et de l'interstice situé entre le plancher et la porte, et entendit quelques bribes de la discussion que tenaient les deux professeurs : « C'est peine perdue, Severus, ils refusent catégoriquement de nous laisser entrer... il faudrait que... »

Sans reprendre son souffle, l'étudiante les interrompit.

« C'est moi, Professeur Dumbledore, c'est moi qui suis la cause de tout cela... Laissez-moi vous raconter... »

Elle fut arrêtée net par Rogue qui la fusilla du regard.

« Mademoiselle Granger, nous savons tous que vous vous sentez au plus haut point concernée par le sort des elfes de maison, mais pour l'heure, votre place n'est pas ici, et je vous demande instamment d'aller rejoindre les élèves de votre maison. »

« Mais... protesta la jeune fille, c'est moi qui... »

« Suffit, Granger ! J'ai déjà averti le professeur Dumbledore que j'avais renvoyé mon elfe à la suite d'une erreur impardonnable qu'il a commise, et qu'il est peut-être la cause de ce chaos... le fait que vous ayez - malencontreusement - assisté à cette scène, ne vous implique pas au point que nous ne puissions pas nous passer de vous en ce moment. Veuillez, je vous prie, rejoindre la grande salle. »

Hermione resta sans réaction, et se retint de lui une envoyer une réplique cinglante, qui lui rappellerait qu'il ne pouvait plus, désormais, la considérer comme une élève ordinaire... Mais devant Dumbledore, elle s'abstint et se contenta de jeter un regard assassin à Severus... Mais en scrutant le visage de ce dernier, elle décela au fond de ses yeux une supplique muette : « Apporte moi ton soutien... »

Elle tourna donc les talons et les laissa vaquer à leurs occupations sans faire d'histoire.

Elle rejoint ses deux meilleurs amis, empêtrés dans leur recette improvisée... Une longue coulée de jaune d'œuf glissait lentement sur la joue de Harry tandis que les vêtements de Ron étaient maculés de diverses substances indéfinissables.

Elle la voyant arriver, ils eurent l'air soulagé.

« Enfin, Hermione, s'exclama Ron, mais où étais-tu donc passée ? Tu t'y connais en cuisine moldue ? Harry ne sait rien faire d'autre que de cuire des œufs au bacon... »

La jeune fille esquissa un sourire en découvrant la matière plâtreuse, à la couleur incertaine que ses amis mélangeaient vigoureusement, ambitionnant, sans doute de lui donner ainsi une consistance liquide.

« Euh... vous êtes censés préparer quoi, exactement ? » s'enquit Hermione en se retenant d'éclater de rire.

« Une sorte de... gâteau au chocolat » répondit piteusement Ron avec une moue dégoûtée, mais qu'est ce qui a pris à Dumbledore de nous demander cet exercice sans nous prévenir... Si j'avais su, j'aurais demandé à ma mère de nous envoyer une recette... Vraiment quelle idée ! »

« Mais que vous êtes naïfs ! s'exclama alors Hermione malgré elle, vous ne comprenez donc pas que ce n'était pas prévu et qu'il y a un problème avec les el... »

Elle se mordit les lèvres, prenant conscience qu'elle était sur le point d'en dire trop...

« Un problème avec quoi... ? » insista Harry, dont le regard perspicace s'était allumé.

« Avec les œufs, se rattrapa tant bien que mal Hermione...euh... un problème avec les œufs... Euh... dans votre recette... Il y en a beaucoup trop... »

Elle retroussa ses manches. « Bien, je ne suis pas experte en cuisine, mais, il ne me semble pas bien difficile de faire mieux que ça... »

Ils se mirent tous les trois à la tâche et l'impair d'Hermione fut vite oublié, même si Harry lui lançait de temps à autre des regards intrigués... Se laissant gagner par la bonne humeur, riant et s'envoyant des poignées de farine à la figure, ils réussirent à élaborer un dessert honorable, même s'il était loin de la merveilleuse charlotte aux fraises que Ginny avait réussi de main de maître, et qui remporta haut la main le concours, ex-aequo avec Hannah Abbot qui avait confectionné une délicieuse tarte à la citrouille !

A la nuit tombée, Hermione regagna sa chambre, épuisée par sa nuit blanche et la soirée inattendue qu'elle avait passée... Son cerveau embrumé ne parvenait pas à aligner deux pensées cohérentes. Pourtant, les questions sans réponse s'accumulaient, et rien, d'ordinaire, ne l'agaçait davantage que de voir quelque chose résister à son raisonnement.

« Severus doit connaître certaines réponses » lui soufflait une petite voix, mais elle se refusait à aller le déranger... Il l'avait vertement rabrouée tout à l'heure et sa fierté lui interdisait d'aller le relancer dans ses appartements. Et puis elle n'avait aucune idée de la façon dont il la recevrait maintenant qu'ils étaient devenus amants, et elle ne se sentait pas la force de se voir repousser ou de lui tenir tête...

Elle s'affala sur son lit, perdue dans ses pensées, les yeux mi-clos... quand soudain des coups timides furent frappés à sa porte.

Le cœur battant, elle alla ouvrir et se trouva nez à nez avec un Rogue, pâle et échevelé, les yeux creusés par la fatigue et les soucis. Sans dire un mot, elle s'effaça pour le laisser entrer,... l'instant était trop précieux et trop fragile pour le gâcher avec des paroles.

Silencieusement, il s'assit sur le lit et leva les yeux vers elle, et se racla la gorge avec un air gêné « Euh...Je crois que tu as le droit à quelques éclaircissements... »

Elle vint le rejoindre sur l'édredon... Sursautant, il s'écarta pour laisser une bonne distance entre eux deux.

Prenant son souffle, Severus déclara : « Il y a tout lieu de croire que Galwick ne s'est pas simplement enivré à Pré-au-Lard, et qu'il n'a pas volé de baguette...On la lui a donnée... bref, il semble qu'il ait été enrôlé pour fomenter une révolte. Il a dû faire une rencontre... On ne sait pas de qui il s'agit, mais cette personne lui a fait ingurgiter un philtre magique, tant et si bien que Galwick lui a appris qu'il travaillait à Poudlard et qu'il avait été libéré... »

Hermione étouffa un cri en plaquant sa main contre sa bouche. « Mais tout le monde doit savoir alors, que c'est moi qui l'ai libéré, et tout le monde doit savoir comment... »

« Non. J'ai raconté à Dumbledore que c'est moi qui suis à l'origine de cette situation, il a eu... l'air de me croire, même si je doute que votre arrivée fracassante devant les cuisines ne lui ait pas mis la puce à l'oreille... Je ne veux pas que vous soyez mêlée à cela »

Hermione lui attrapa les mains et murmura « Merci ! ». Il esquissa un sourire, mais ne chercha pas a se détacher d'Hermione qui à présent, s'était rapprochée de lui pour mieux recevoir ses confidences.

« Apparemment, continua-t-il, le personnage que Galwick a rencontré l'a monté contre les sorciers... et depuis son retour à Poudlard hier, il a réussi à soulever l'ensemble des elfes... Ce soir, en lieu et place de son dîner, Dumbledore a reçu un mot dans son assiette, où il était écrit que dorénavant, ils refusaient de travailler. Tu connais les positions de Dumbledore à cet égard, ils considère que les elfes n'ont pas à être exploités, aussi il a voulu parlementer et proposer qu'ils soient dorénavant payés et traités comme des employés ordinaires, mais ils ont refusé de nous ouvrir la porte des cuisines... J'ai même reçu, par le trou de la serrure, un sort de vrille dans le dos... Les pouvoirs magiques des elfes sont très puissants, mais ils ne s'en servent généralement pas, de peur de déplaire à leurs maîtres. »

« T'es-tu au moins soigné ? »

Il secoua la tête en signe de dénégation... Il sembla alors très faible et très las. Elle entreprit de le défaire de sa robe de sorcier... Il se laissa faire sans réagir et elle découvrit avec horreur une énorme trace de sang séché étalé sur la peau pâle de Severus. Avec infiniment de douceur, elle entreprit de nettoyer la plaie en l'incitant à poursuivre son histoire.

« Mais qui a bien pu embrigader les elfes, quel intérêt y a t-il a les faire cesser de travailler ? Je comprends qu'on puisse vouloir les libérer, mais pourquoi les pousser à la révolte ? »

« La réponse est pourtant évidente, rétorqua Severus d'un ton brisé. Qui peut avoir intérêt à déstabiliser le monde sorcier ? »

L'étudiante retint un cri : « Tu veux dire que c'est ... Voldemort ? »

Rogue grimaça en frottant son bras : « Ne prononce pas ce nom ! »

«Tu sais, les sorciers ont fait de nombreuses erreurs, par le passé, ils ont eu tendance à vouloir tout dominer... Ils se sont éloignés du monde des moldus. Les elfes et les gobelins, eux, ont été quasiment réduits en esclavage... Quant à tous ceux qui refusaient leur autorité - les géants, les centaures et bien d'autres créatures encore - les sorciers les ont peu à peu refoulés ou exclus... La dernière dérive, c'était bien sûr de vouloir éliminer tout ce qui n'était pas purement sorcier... les « sangs de bourbe »... Je sais que tu connais l'expression... »

Hermione tressaillit... « Bien sûr, je connais, mais maintenant, cela ne m'atteint plus. Mais cela veut il dire que Voldemort est venu à Pré-au-Lard ? »

De nouveau, Rogue frissonna, Hermione ne sut dire si cela était dû à l'évocation du mage noir, ou au picotement provoqué par le désinfectant magique qu'elle appliquait sur sa blessure.

« Non, bien sûr, il aura sans doute envoyé quelqu'un... C'est justement ce qui nous pose problème... On ignore qui cela peut bien être... J'ai interrogé tous ceux que j'ai rencontrés hier, ils n'ont pas vu le moindre inconnu dans le village.

Le sombre seigneur veut sans doute isoler les sorciers et rallier toutes les créatures magiques à ses cotés...et nous attaquer par les marges... Ce ne sera pas bien difficile, vu le comportement hautain que nous avons adoptée depuis toujours, les elfes seront des auxiliaires de grand poids... Ils sont au courant de bien des secrets, et ont, entre leurs mains, toute notre organisation domestique... ils peuvent, à eux seuls créer un désordre colossal, qui nous affaiblirait énormément ; notre ennemi en est bien conscient »

Un court silence s'installa, tandis qu'elle finissait de le panser et que le professeur enfilait de nouveau ses vêtements...

Il posa, ensuite doucement sa main sur l'épaule de la jeune fille...

« Je veux que vous fassiez attention à vous... Ton nom a du être prononcé par Galwick... et il est bien possible que le seigneur des ténèbres s'intéresse à ta puissance magique...Tu as utilisé le sortilège d'imperium... Cela n'est pas si courant»

Hermione hocha la tête avec gravité...

Rogue se leva alors en chancelant ; et gagna la porte d'un pas hésitant...Sur le point de sortir, il se retourna, lui lançant un regard chargé d'une douloureuse tendresse :

« Je ne voudrais pas qu'il vous arrive quelque chose... »

Il appuya alors sa tête contre la porte, visiblement pris d'un vertige... Hermione prit alors conscience du poids qu'il portait sur les épaules depuis ce matin. Rassemblant ses dernières forces, elle accourut vers lui et se jeta dans ses bras. Il l'accueillit avec un baiser, enfouissant ses mains dans sa chevelure.

Il la repoussa doucement et la regarda, l'intensité qu'elle décelait dans son regard la bouleversa. Il n'était plus, ce soir, le redoutable professeur que tout le monde détestait... il était un homme, affaibli et alarmé par les dangers qui guettaient l'école.

« J'ai une faveur à demander, chuchota-t-il en s'accrochant à elle, ce soir, est ce que je peux rester avec vous... avec toi... ? »

Sans répondre, elle prit sa main et l'attira vers le lit. Serrés l'un contre l'autre, épuisés, émus, ils s'allongèrent, les yeux fermés, sans même prendre le temps de se dévêtir, et se laissèrent gagner par le sommeil.