MAJ 20/02/05

Disclaimer : L'univers d'Harry Potter appartient à JKR-la-chanceuse…

N/A : l'histoire comporte 7 chapitres, tous déjà écrits sur brouillon.


Chapitre 1 : Le pouvoir d'une vierge

Les septième année devaient tous, sans exception, passer leurs épreuves d'ASPIC à la mi-août. Ce planning quelque peu déroutant dans le bon ordre quasi monacal de la prestigieuse école de sorcellerie Poudlard, pouvait en surprendre plus d'un parmi la communauté magique. La raison se résumait en un seul mot : Voldemort. Le vilain pas beau avait expiré dans la souffrance (tout à fait normal, selon moi) et ce, grâce au bon « vieux » héros national, Harry Potter.

Mais le combat final avait fait de Poudlard un vrai champ de bataille après la tempête. Il avait fallu reconstruire certaines parties. De plus, les perpétuelles attaques « surprises », qui en fin de compte ne l'étaient plus, avaient pendant les mois de mai et juin empêché les cinquième et septième années de réviser convenablement. Résultat des courses : les cinquième année avaient été obligés de passer leurs BUSE en juillet et les septième année avaient « bénéficié » de « vacances » à Poudlard pour réviser jusqu'en août…

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C'est ainsi qu'on pouvait voir par un temps magnifique et particulièrement chaud en cette fin de mois de juillet, trois étudiants plongés dans des manuels poussiéreux à la bibliothèque, pièce relativement fraîche mais également sombre et parfaitement refroidissante pour les âmes sensibles aux effluves estivaux. Ces esprits délicats se retrouvaient d'ailleurs, comme par hasard, sous les ombres des chênes centenaires du parc à essayer tant bien que mal de somnoler... euh… revoir leurs notes.

Les trois courageuses personnes qui siégeaient dans le repère de Mme Pince, n'étaient pas comme on pouvait s'y attendre trois valeureux Gryffondor, réputés pour leur bravoure (Comme dirait Chaipuki : « Courageux mais pas téméraire ») mais un Poufsouffle du nom de Ernie Macmillan qui soufflait tout seul dans son coin sur ses cahiers, une Serdaigle nommée Padma Patil occupée à relire ses cours, feuilleter deux manuels et prendre des notes, tout ça en même temps (non, elle n'a pas trois mains) et enfin une Gryffondor du nom d'Hermione Granger, qui était connue comme le loup blanc dans cet endroit si studieux et feutré qu'était la bibliothèque.

La jeune fille qui connaissait ses notes de cours par cœur depuis bien longtemps, était en train d'approfondir ses connaissances en se plongeant dans d'énormes bouquins issus de la réserve. Elle avait reçu l'autorisation de Remus Lupin, qui avait pour l'été, réintégré son ancien poste de professeur de défense contre les forces du mal pour répondre, et ce à la demande du directeur, à d'éventuelles questions sur le programme. 'Éventuelles' n'était pas le terme qui convenait le mieux, 'fréquentes' voir 'perpétuelles' convenait déjà beaucoup mieux. Il faut dire que leur dernier professeur en date dans cette matière, s'était révélé être un sbire de Voldy, un monstre-golem pour être plus précis, sorti tout droit des plus beaux films d'horreur réalisés par le cinéma moldu.

Il fallait donc comprendre la réticence des septième année à apprendre des pages de cours où il était question d'éviscération, d'engins de torture moyenâgeux, de lancer de sorts plus impardonnables les uns que les autres et ce dans le seul but de faire avouer à des sorciers leur penchant magie noire (ou blanche selon le point de vue de « l'enseignant », celui-ci inversait d'ailleurs souvent les deux termes en cours, ce qui avait mis la puce à l'oreille à un certain trio gryffondorien…)

Hermione Granger était donc en train de s'absorber dans le contenu de Légendes sur nos peurs : vérité ou affabulation ? (trente-quatrième réédition). Elle soupira de désolation en lisant une histoire de zombies qui avaient essayé de s'introduire en douce sur le tournage d'un film moldu (« Le retour des morts-vivants en vacances »). L'équipe de tournage avait été envoyée d'urgence à l'hôpital après avoir eu une syncope en voyant des macchabées effectuer une danse haïtienne des plus suggestives, vêtus en tout et pour tout de pagnes en feuille de palmier et de lunettes de soleil version MIB.

Hermione passa au chapitre suivant après avoir conclu que Non, les zombies n'aimaient pas que manger de la cervelle mais appréciaient également la danse et que Oui, ils avaient un sens de l'humour des plus douteux. Ses yeux tombèrent alors sur une image de loup-garou hurlant à la pleine lune. Elle transposa alors inconsciemment l'image à celle d'un homme d'âge mur au regard doux et compréhensif qui lui souriait gentiment en lui donnant un morceau de parchemin avec son autorisation pour farfouiller dans la réserve. La jeune fille eut un fort pincement au cœur. Pourquoi un homme aussi merveilleux devait-il se transformer en une bête sanguinaire un jour par mois ? Hermione eut un sursaut : avait-elle bien dit merveilleux ? Depuis quand qualifiait-elle de merveilleux un de ses professeurs ? Quelque peu perplexe par sa réflexion, elle continua de feuilleter le chapitre.

Elle aurait tellement aimé faire quelque chose pour son professeur, elle savait que la potion Tue-loup rendait inoffensif le loup-garou mais elle n'empêchait pas la transformation douloureuse. Hermione avait de grands projets en tête depuis deux ou trois ans. Outre le fait qu'elle voulait absolument abolir l'esclavage des elfes de maison, elle pensait sérieusement s'orienter vers la recherche en sorts et potions. Elle avait somme toute, les capacités pour suivre ses projets à long terme et notamment soulager les victimes de lycanthropie. Elle devait bien ça à son professeur après tout !

En effet, le professeur Lupin l'avait particulièrement aidé ces dernières années, pour qu'elle puisse avoir un bon niveau de pratique dans la défense contre les forces du Mal. Elle lui avait, à l'époque, expressément demandé de l'entraîner pour pouvoir aider Harry. Elle se savait parfois un handicap, ses capacités physiques n'étant pas très développées après des années passées à la bibliothèque. Aussi, avait-elle convaincu Remus de la préparer à être autonome dans un combat de sorcier. En y repensant, Hermione se dit que ses cours particuliers avaient été des instants de pur bonheur. Elle s'était surpassée et avait donné le meilleur d'elle-même lors de ces séances. Elle avait ainsi vite pris goût à la lueur d'admiration qui se lisait dans les yeux du professeur.

Hermione secoua la tête, la vanité n'était pas dans sa nature. Cependant, elle était toujours émue par cette complicité qui s'était établie entre eux deux. À chaque fois, qu'il la croisait, il lui réservait toujours un regard particulier et Hermione, sans qu'elle ne sache pourquoi, en était très fière.

Ses yeux continuèrent à parcourir les pages quand elle fut soudain tirée de sa réflexion par un paragraphe qui nécessita toute son attention : il était question des origines de la lycanthropie. Après une rapide lecture, elle sut que l'origine du premier loup-garou était indéterminée, les premiers témoignages faisant état de lycanthropie remontant à deux cents ans avant Jésus-Christ. Cependant la légende rapportée pendant plus de deux mille deux cents ans raconte que le premier homme à se transformer n'avait pas à la base, été mordu. Il avait, selon toute vraisemblance, reçu un maléfice de la part d'une sorcière qu'il avait outrageusement trompée. Celle-ci, écœurée par la gente masculine, avait condamné cette dernière en rendant possible la transmission de la malédiction sur d'autres hommes par simple morsure.

Hermione trouva profondément injuste que la rancune d'une femme trompée ait gâché autant de vies. Elle ferma les yeux un instant. Elle désirait tellement aider son professeur ; était-ce de la prétention que d'espérer être celle qui pourrait lui apporter un tant soit peu de soulagement ? Hermione sentit alors que le livre se mettait à vibrer, elle ouvrit les yeux brusquement et vit avec stupeur qu'un paragraphe avait été rajouté après celui qu'elle venait de lire. Elle était sûre que quelques secondes auparavant, elle avait fini le chapitre mais maintenant, quelques phrases avaient été inscrites d'une belle écriture bleue sur le parchemin du grimoire. Son cœur fit un bon dans sa poitrine quand elle lut le titre :

Comment guérir un homme de la lycanthropie ?

Elle retint son souffle et lut la suite…

Mme Pince fut tirée de sa torpeur en voyant la jeune Gryffondor se précipiter à son comptoir pour faire enregistrer ses livres. Une fois la chose faite, elle sortit comme une folle de la salle faisant pousser un murmure désapprobateur à la bibliothécaire, indignée par tant de vacarme.

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Hermione courut comme elle n'avait jamais couru de toute sa vie. L'atmosphère de la bibliothèque lui était soudainement devenue oppressante, elle avait un besoin urgent de retrouver ses esprits surtout après ce qu'elle venait de lire. Hélas, son esprit déjà quelque peu malmené le fut plus encore quand elle rentra en collision au détour d'un couloir avec la dernière personne qu'elle avait besoin de rencontrer en cet instant.

Elle la percuta violemment et se serait retrouvée par terre à rejoindre ses livres éparpillés et tombés sous l'effet du choc, si ladite personne n'avait pas eu de bons réflexes. Remus Lupin agrippa Hermione par le bras et la tira vers lui de sorte qu'elle se retrouva à proximité du visage de son professeur, le souffle coupé par le regard scrutateur que lui lançait son vis-à-vis.

- Hé! Tu en es bien pressée pour foncer ainsi la tête baissée dans les gens, lui lança le Maraudeur d'un air malicieux.

Hermione, gênée, réussit à balbutier un vague remerciement et des excuses.

- Alors, tu ne me dis pas ce qui te fait courir ainsi comme si ta vie en dépendait ? continua son professeur de plus en plus curieux par l'attitude de la jeune femme.

Celle-ci, les joues rouges d'avoir tant couru, quelques mèches folles sortant de sa queue de cheval, semblait tout simplement adorable et perdue. Remus en ressentit un grand trouble. Trop perspicace du fait de ses instincts de loup, il sut qu'il était attiré par son élève. Il lâcha aussitôt son bras, se baissa et ramassa les livres de la jeune fille pour se donner une contenance, trop bouleversé par sa révélation. Il ne remarqua pas ainsi la couverture des livres mais ce fut un brusque mouvement à ses côtés qui lui fit retrouver ses esprits ; Hermione s'était agenouillée à côté de lui pour essayer de réunir tant bien que mal ses livres à la vitesse grand V.

- As-tu vraiment besoin de tous ces livres, Hermione ? demanda Remus doucement.

- Je… je fais des recherches pour compléter mes notes, réussit à articuler la jeune fille dans un souffle.

Remus fut surpris par l'attitude bizarre d'Hermione. Il se troubla de nouveau quand la jeune femme effleura par inadvertance sa main. Elle se redressa rapidement, tous ses livres en main, le salua dans un pauvre sourire et partit aussitôt, désireuse de mettre le plus de distance entre elle et un regard ambré qu'elle savait posé sur elle.

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« Oh lalala, faites qu'il ne se doute de rien. Merlin ! Faites qu'il ne se doute de rien ! » pensa-t-elle en entrant dans la salle commune. Elle alla rapidement dans sa chambre de Préfète-en-Chef ne voulant pas rencontrer Ron et Harry dans son état actuel. Ils la connaissaient trop bien pour ne pas détecter son profond désarroi. Elle s'affala sur son lit en jetant ses livres à travers la pièce. Elle respira un grand coup pour se calmer et repensa à ce qu'elle venait de découvrir : la seule façon de guérir un loup-garou est de le mettre en présence, un soir de pleine lune, d'une jeune vierge au cœur pur.

Jusque là, la guérison ne semblait pas difficile à obtenir, mis à part le fait de devoir prendre le risque de se faire déchiqueter par un loup en furie mais cela était un détail qui, en temps normal, n'aurait pas arrêté Hermione. Sauf que la suite du « protocole » de guérison ne la laissait pas dans son état normal.

La jeune vierge pendant la nuit ne devait pas rester les bras ballant à regarder son loup-garou dans le blanc des yeux, non non non, bien au contraire… Elle devait, et là Hermione rougit jusqu'à la racine des cheveux en repensant aux mots écrits dans le livre, « offrir sa virginité »….

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Quand vint le soir, Harry et Ron furent surpris de ne pas voir Hermione se joindre au repas. Lavande leur fit savoir que la jeune fille avait un léger mal de tête et n'avait pas faim, préférant se reposer. Rassurés sur son état, les garçons ne se posèrent pas de questions.

Néanmoins, un professeur de DCFM, lui, s'en posait pas mal. Comment avait-il pu se sentir attiré par une élève ? Certes, il était un homme parfaitement constitué qui n'était pas insensible aux charmes du sexe opposé. Il esquissa un sourire en coin en pensant à la réaction de Rogue s'il lui demandait s'il avait déjà été attiré par une élève (ou un élève peut-être…) Le maître des potions aurait certainement eu une attaque, ayant sûrement banni de son vocabulaire des termes tels que désir, attirance ou amour. Amour ? Remus éprouvait-il de l'amour à l'égard de son élève ? L'enseignant admettait volontiers qu'il admirait et respectait beaucoup son étudiante. Mais de là, à l'aimer ? Oui, il devait admettre qu'il l'aimait… bien. Il était toujours enchanté de voir la jeune fille pour une petite conversation dont tous les deux avaient le secret. Il se remémorait les différents instants où il l'avait vu évoluer d'adolescente vers le monde adulte pour devenir une jeune fille… non, plutôt une jeune femme, sûre d'elle et confiante en l'avenir malgré les jours sombres de ces dernières années. Remus réalisa alors à quel point, elle lui avait été importante pour sa propre stabilité. Ne l'avait-elle pas aidé à reprendre confiance en l'avenir après la mort de son ami Sirius ? Il remarqua qu'elle n'était pas présente dans la grande salle.

- Sauriez-vous, par hasard, pourquoi Miss Granger n'est pas là ce soir, Remus ? lui demanda son voisin de droite le sortant de ses réflexions.

- Je n'en ai aucune idée, Albus. Peut-être est-elle trop surmenée par ses révisions ? Vous savez comment elle est, elle n'a aucune modération quand il s'agit d'étancher sa soif de connaissance.

Le directeur acquiesça d'un air mystérieux que Remus aurait juré légèrement amusé. Sa voisine de gauche prit la parole :

- Je ne vous le fais pas dire, Remus. Je me souviens encore de sa troisième année, le Retourneur de Temps la fatiguait énormément mais bien que je lui aie suggéré de laisser tomber quelques matières, elle a tenu absolument à poursuivre toutes ses options tout au long de l'année.

Minerva s'interrompit en reniflant discrètement puis reprit sèchement :

- Espérons que notre plus brillante élève saura rester raisonnable.

- Parlez-vous de cette Gryffondor qui vient souvent à la bibliothèque ? intervint Mme Pince située à la gauche de McGonagall.

Celle-ci acquiesça vivement.

- Elle a passé tout son après-midi dans les rayonnages de la réserve. J'ai rarement vu une élève aussi appliquée. J'ai d'ailleurs été fort surprise quand elle est partie en trombe de la salle, visiblement elle était pressée de sortir.

- C'est étrange, en effet, dit Dumbledore d'un ton badin.

Mais Remus avait suffisamment appris à le connaître pour savoir que le vieil homme en savait plus qu'il ne le laissait entendre.

- Je préfère ne pas savoir quelle mouche l'a piquée, répliqua McGonagall. Je ne veux pas avoir à découvrir encore une manigance de Potter et compagnie.

- Allons, allons, Minerva, intervint Dumbledore, vous savez comme moi qu'Harry n'aspire qu'à la tranquillité à l'heure actuelle.

La directrice des Gryffondor fit une moue qui laissait clairement comprendre qu'elle n'était absolument pas convaincue du désir de tranquillité du Survivant. La conversation reprit sur un autre sujet mais Remus n'y prêta pas attention. Qu'était-il arrivé à Hermione pour qu'elle soit ainsi troublée ?