CHAPITRE CINQ: CINQ ANS APRES NAMEK...
Comme une effroyable maladie, Freezer semait la terreur d'un univers à l'autre et écrasait toute résistance.
Lui et son armée ravageaient des planètes entières. Il n'avait d'ailleurs pas besoin de son armée pour cela, je crois que c'était pour narguer ceux qui lui resistait.
Mon père, Carot, et ses amis étaient les seuls à leur tenir tête, mais nous nous étions laissé prendre au dépourvu. Trop peu nombreux étaient les nouveaux résistants.
Nos rares espions n'arrivaient pas à percer les secrets de Freezer.
Mon père, lui, se battait depuis cinq ans contre l'armée du tyran.
Selon lui, la guerre pouvait durer encore cinquante voir même cent ans...
Car la supériorité numérique des alliées de l'oppresseur était écrasante. Sans parler du tyran lui-même, que personne n'avait encore osez attaqué directement. Une rumeur disait qu'il était immortel. Arrivé à se niveau de l'histoire vous savez aussi bien que moi que ce n'était pas qu'une rumeur.
La résistance avait livré d'innombrables batailles et, trop souvent, elle les avait perdues.
Mais moi, arrogant comme je l'étais, j'étais convaincu que le jour où j'entrerais dans cette guerre les choses ne seront plus pareilles.
Dans mon fort intérieur, je savais que moi, Sangohan, j'étais appelé à devenir un grand guerrier, un héros.
Pour l'instant, nous venions de passer six mois dans l'espace à poursuivre un vaisseau contrefacteur qui nous échappait, et je n'avais pas eu l'occasion de leur montrer que j'étais un héros.
En fait, je m'étais surtout distingué, au dire de mes instructeurs, par ma maladresse, la lenteur de mes réflexes et mon incorrigible bêtise.
"Sangohan ! Combien de fois faudra-t-il te le répéter : tes coups doivent être plus rapides," a hurlé Jeece de sa voix tellement forte que la moitié du vaisseau a dû l'entendre.
J'étais en face de lui et j'essayais de supporter les poids d'entraînements qu'il m'avait donné, tout en recherchant la position la plus stable, de m'assurer que la manière dont je me tenais n'indiquait pas que j'étais sur le point de frapper, vérifier que mes mains étaient protégées, et tant d'autres choses qu'un sayen doit avoir en tête lors d'un combat.
Beaucoup plus grand que moi, Jeece était un guerrier expérimenté. Si mon père n'était pas arrivé sur Namek, il serait mort et la resistance n'aurait peut-être jamais existé. Car mon père aurait continuer à vivre dans le mensonge et servirait Freezer.
Si le combat avait eu lieu en condition réelle, Jeece m'aurait sans doute tué depuis longtemps.
Cependant, je me disais que je serais plus rapide et plus efficace le jour du combat. J'étais sûr que, si ma vie était en jeu, je serais capable de gagner.
De plus, Jeece n'était pas mon ennemi, il m'aidait à m'entraîner.
"Regarde mes yeux, pas mes poignets, a-t-il dit. Mes yeux, imbécile ! Garde tes yeux dans les miens et concentre-toi pour deviner mes attaques."
Je l'ai regardé, mais ce n'était pas facile. Une énorme cicatrice traversait son œil gauche. J'ai essayé de ne penser à rien, comme il me l'avait appris.
"Ton esprit ne saura jamais quand il faut frapper. Seul ton instinct peut te guider," m'a-t-il rappelé.
Et soudain...FWAPP !
J'ai tendu mon bras. J'ai à peine eue le temps de le voir au moment où il s'est abattu.
Quand mon poing était prêt à frapper le visage de Jeece, je me suis dit «Eh, peut-être que Jeece va se retrouver avec une nouvelle cicatrice. » Si mon attaque atteignait son objectif, je passerais pour un héros auprès de tous les autres qui l'avaient eu comme professeur.
C'est alors que... SWOOP ! FWAPP ! FWAPP ! FWAPP !
Jeece a bloqué mon coup, il l'a écarté et, un dixième de seconde plus tard, j'étais au sol.
"Pas mal, Sangohan," a-t-il dit en riant. "Pas mal du tout. Ton coup aurait pu m'atteindre... Si j'avais été endormi!"
Il s'est remis à rire et m'a aidé à me relever.
"Souviens-toi : ne réfléchis pas, agis. Tu penses trop. Quand on se bat, on n'a pas le temps de combiner son entraînement et son instinct."
"J'ai l'impression qu'il vous est déjà arrivé d'oublier ça une fois," ai-je murmuré.
J'ai regretté ces paroles à l'instant où je les avais prononcées.
"Qu'as-tu dit ?"
"Rien...juste...euh, rien," ai-je balbutié.
Mais je ne pouvais détacher mon regard de la balafre qu'il avait à l'œil.
"Ah, je vois. Tu as remarqué ma cicatrice. Oui, c'est une méchante coupure. J'ai failli perdre mon œil à cause de cela. Sais-tu comment je me suis fait ça ?"
J'ai secoué la tête. Qu'est-ce qu'il me prenait, de faire le malin avec Jeece ? Avais-je perdu la raison ?
"C'est Freezer qui m'a laissé ce souvenir. Il n'était pas aussi compréhensif que moi. Il n'aimait pas les personnes arrogantes."
Sur ces paroles, il m'a tourné le dos et est parti.
J'ai poussé un immense soupir de soulagement.
Puis, j'ai parcouru la salle d'entraînement du regard pour voir si quelqu'un d'autre avait assisté à cet épisode humiliant.
A l'intérieur du grand vaisseau, cette salle est une zone circulaire d'environ cinq cent mètres de diamètre, avec la machine à gravité en son centre.
D'autres résistants traversaient cette pièce et faisaient leurs exercices. Mais aucun d'eux ne semblait regarder dans ma direction.
Dans ma tête, je me suis remémoré toutes les séquences du combat avec Jeece. Comment avait-il su avec autant d'exactitude que j'allais frapper ? Qu'est-ce qui m'avait trahi ?
Je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait. Etais-je furieux de constater que Jeece était le plus rapide de nous deux ? Pourtant je savais que le faite qu'il sait se battre mieux que moi était normal.
Il était le premier résistant que mon père a accepté après tout. Donc il avait participé à d'interminables combats.
Mais j'étais malgré tout en colère. Je n'aimais pas être ridiculisé. Et j'avais horreur de perdre.
J'ai senti quelqu'un venir vers moi. Auparavant, il était dissimulé par d'autres personnes. Je l'ai reconnu tout de suite : c'était Végéta.
Encore un motif de contrariété. Je ne l'appréciais pas beaucoup (même si c'était le futur roi). Il n'arrêtait pas de se moquer de moi. Et il semblait ne jamais rien prendre au sérieux.
"Salut Gohan," a-t-il dit. "Tu t'amuses bien avec l'autre imbécile ?"
Végéta n'a jamais sut supporter Jeece, ce sentiment était mutuel d'ailleurs. Même maintenant, j'ignore toujours pourquoi. Et je crois que personne ne le saura jamais.
"Je ne pense pas que ce soit très respectueux de traiter Jeece d'imbécile," ai-je répliqué sèchement sans le saluer. "C'est un grand guerrier."
Végéta m'a ri au nez :
"Ouais, tu as raison, Sangohan. Toi qui es si respectueux. Apprends-moi comment être aussi respectueux que toi, s'il te plaaaîîît."
Il s'est mis à rire de plus belle, ce qui m'a rendu plus furieux encore. J'avais déjà du mal à accepter les brimades de Jeece. Mais il était plus compréhensif et plus aimable que Végéta. Je le considérais comme un ami.
"Tu es sur un vaisseau de combats, et pas sur un terrain de jeux, "ai-je dit. (Végéta a claqué du pied le sol en signe de mépris). "Pour certains d'entre nous, c'est vraiment important de savoir se battre correctement. Surtout par ces temps sombres."
Nouveau rire de Végéta.
"Ne me prends pas pour un imbécile. Tu n'es ni un puissant guerrier ni un héros. Tu n'es qu'un gosse perdu et mort de frousse à la veille de sa première grande mission dans l'espace. Au fait, tout ton poids porte sur ta jambe gauche quand tu t'apprêtes à frapper. C'est comme ça que Jeece a su, et qu'il a pu réagir à temps."
J'allais lui répondre par quelque chose de vraiment cinglant mais je me suis rappelé le but de sa visite : me conduire à la passerelle de combat pour ma première mission.
