CHAPITRE SIX: LA PREMIERE MISSION DE SANGOHAN

Je ne m'inquiétais pas pour ma première mission. Celles-ci étaient toujours assez simple et n'envoyait personne au combat. C'était plutôt pour habitué doucement les nouvelles recrues à leur nouvelle vie.

Dans un vaisseau de combat, la salle d'entraînement occupe une extrémité, et loin, très loin derrière, se trouvent les trois énormes moteurs. Ces moteurs sont conçus pour aller plus vite que la lumière, on peut imaginer leur puissance ! Un axe semblable à un long cylindre relie la salle aux moteurs. C'est à l'intérieur de cet axe que se trouvent les quartiers d'habitations.

Mes quartiers sont minuscules. Et quand je dis cela, je n'exagère pas. Pour se tourner, il faut auparavant sortir dans le couloir. Dans ma cabine, je possède des hologrammes de mon père et de ma mère, bien entendu. Je possède aussi une fleur représentant le petit frère que j'aurai dans quelques années.

Ce n'est pas facile d'être un élève. Les autres guerriers ont des cabines plus grandes, et celle de mon père est tellement vaste qu'il pourrait presque jouer au squash à l'intérieur.

Mais il est rarement dans sa cabine. Il passe le plus clair de son temps sur la passerelle de combat. C'est là où Végéta me conduisait. En approchant de la passerelle de combat, nous avons croisé de plus en plus de monde. Nous n'étions pas les seuls à aller dans cette direction. Puis j'ai remarqué que certains guerriers d'élites commençaient à se diriger vers les hangars.

On reconnaît facilement les guerriers d'élites. Ils sont assez crâneurs. C'est un peu comme s'ils étaient entourés d'un halo lumineux. Quand je serais un guerrier accompli, je serais comme eux.

"Il va y avoir un combat," m'a informé Végéta.

"Freezer," ai-je dit. "On va griller des hommes de Freezer !"

Je faisais mon possible pour avoir l'air méchant et féroce.

Nous avons déboulé sur la passerelle de combat juste au moment où mon père vociférait :

"Nom d'une étoile noire, où est passé Sangohan ?"

"Le voici, Carot," a répondu Végéta.

Mon père était debout au centre de la pièce, encadré par l'officier tacticien Toma (un saïyen de caste inférieure qui faisait partie du groupe de mon grand-père) et par Jeece.

La pièce, circulaire, était emplie de moniteurs scintillants et d'écrans sur lesquels défilaient des données. Des moniteurs holographiques projetaient des images en plein ciel, et les annonces des guerriers alternaient avec les avertissements des ordinateurs.

A l'avant de la passerelle, une grande image holographique représentait l'espace autour de nous. Le fond, d'un noir d'encre, était constellé d'étoiles brillantes.

"Agrandissement", a dit Toma.

L'hologramme de l'espace est devenu plus détaillé.

"Isoler la cible et zoomer dessus," a poursuivi l'officier tacticien.

Maintenant, l'hologramme ne montrait plus qu'un morceau d'étoile. Une étoile jaune de dimension moyenne. J'ai levé les yeux vers l'afficheur, au-dessus de l'hologramme. Il y était écrit que l'étoile comptait neuf planètes : les géantes gazeuses se trouvaient sur sa périphérie, les petites planètes en orbite rapprochée. La sixième planète était à l'avant-centre de l'image et possédait un assez beau système d'anneaux.

"Voilà," m'a dit Jeece.

Il était très calme, comme un prédateur contemplant une proie.

J'ai examiné l'hologramme à la recherche d'un indice. C'est alors que je l'ai vu : un minuscule point brillant se déplaçait sur l'arrière-plan de la planète aux anneaux.

S'agissait-il d'un vaisseau de Freezer ?

"Je crois que c'est un vaisseau d'attaque Littolien," a commenté papa.

"Oui," a acquiescé l'officier tacticien. "Il accélère. D'après les données transmises par les senseurs, il vient de la troisième planète de ce système."

"A l'écran," a ordonné Carot.

Soudain, une petite planète dotée d'une seule grande lune est passée au centre de l'hologramme. La planète bleue était surmontée de masses blanches, on apercevait des zones de terre brunes et vertes.

"Qu'y a-t-il sur cette planète ?"

"Elle abrite une espèce évoluée. Ils ont réussi à effectuer des vols orbitaux. Nous captons des transmissions en différents endroits du spectre électromagnétique. Il pourrait s'agir d'une civilisation de niveau six. Je conseille de ..."

Mon père l'a interrompu en levant la main. Puis il a tourné les yeux vers moi.

Il a posé son regard sur moi. Il m'a fixé. J'ai senti mon sang se figer, et mon cerveau s'arrêter.

"Dis-moi, fiston, voici la situation : un vaisseau d'attaque Littolien quitte en ce moment même une civilisation de niveau six. Dans vingt minutes, ils seront hors de notre portée. Que nous conseillerais-tu de faire ?"

Mon père me demandait conseil. Je devais être en train de rêver.

"Qu'est-ce que je vous conseillerais ?" ai-je répété, pris de manique. "Hum... hum, d'envoyer des chasseurs pour interception ?"

"Est-ce une question ou une affirmation ?" a demandé Végéta pour m'enfoncer d'avantage.

J'ai inspiré à fond en essayant de ne pas m'évanouir.

"Envoyer des chasseurs pour interception. Envoyez-en deux sur une trajectoire d'interception, et deux autres en ordre de chasse. "

Visiblement, j'avais oublié quelque chose car ils me regardaient tous pour savoir la suite.

"Et que fait-on une fois qu'on l'a intercepté, Sangohan ? "m'a demandé Jeece pour m'aider. "Et pourquoi ?"

"Les Littoliens sont les subordonnés de l'armée de Freezer. Sur les ordres de Freezer, ils lui rapportent certains objets ou habitants des planètes. Il faut donc fouiller leur vaisseau et prendre les objets qui seraient dangereux dans les mains de Freezer."

J'ai utilisé les termes tels que je les avais appris.

Je n'ai pas pu me retenir de dire :

"Et s'ils cherchent la bagarre, on fonce dans le tas."

Mon père, Jeece, Toma, tous les guerriers présents sur la passerelle et même Végéta, m'ont regardé comme si j'étais devenu fou. On ne dit cette phrase qu'entre amis mais jamais à des officiers supérieurs.

Carot a regardé Jeece. Celui-ci a haussé les épaules comme pour dire qu'il ne m'avait jamais apprit cette phrase.

"Je pense qu'il vaut mieux suivre ses conseils, n'est-ce pas ? D'abord il avait l'air prêt à s'évanouir et puis il se prend pour toi, Jeece."

Cette remarque a provoqué une cascade de rires sur la passerelle.

"Larguez les chasseurs," a dit mon père. "Ah oui, et ces vaisseaux Littoliens sont tellement minuscules qu'il faut bien choisir notre émissaire. Lequel d'entre nous serait suffisamment petit pour s'introduire dans un vaisseau-cargo Littolien ?"

D'un seul coup, j'ai réalisé que tous les regards convergeaient vers moi. J'étais le plus jeune et le plus petit à bord.

Et là, j'ai failli m'évanouir pour de bon.

Mon père allait m'envoyer au combat !