¤Chapitre Quatre¤
¤Je te l'aime¤
Le Terrier
Vendredi, vers midi
Ginny fut la première à descendre, vite rejointe par Harry et Hermione. Mr et Mrs Weasley dormaient encore. Le soleil était à son zénith à l'extérieur, effaçant toute trace de pluie de la nuit précédente. Ils étaient tous les trois assis en silence, se contemplant, l'air sinistre et ne sachant que faire de leur vie lorsque le ventre d'Harry laissa s'échapper une longue plainte qui fit réagir Ginny.
- Je vais réveiller Ron, dit-elle aux deux autres en se levant.
Elle monta jusqu'à la chambre de son frère où elle trouva la porte close et verrouillée. Elle s'apprêtait à l'ouvrir d'un vague Alohomora, mais elle se reprit à temps. Hermione venait de quitter la pièce il y avait à peine quinze minutes. Il devait donc y avoir une raison bien précise au fait qu'il l'avait verrouillée après son départ... Elle préférait ne pas y penser.
- RONNN ! hurla-t-elle au travers de la porte. Lève-toi et viens manger !
Elle n'attendit pas de réponse de sa part, qui de toute façon ne viendrait jamais, et descendit à la cuisine. Sans demander l'avis de qui que ce soit, elle mit à réchauffer les restes du repas du soir précédent et s'assit à la table, le regard perdu dans la brume.
- Tu n'as pas peur de réveiller tes parents en criant comme ça ? demanda Harry en entrant dans la pièce.
- Non, répondit-elle. Ils doivent avoir établi un sort d'insonorisation semblable au Silencio qui bloque les bruits venant de l'intérieur de leur chambre, mais aussi ceux de l'extérieur, comme à l'habitude.
L'adolescent s'assit en face d'elle en silence. Quelques minutes plus tard, Ron dévala les escaliers et vint s'asseoir entre eux. Il bailla un bon coup, puis il demanda, un peu désorient :
- Qu'est-ce qu'on mange ?
Ginny lui montra du doigt le contenu du chaudron qui commençait à bouillir doucement sur le feu magique. Ron hocha lentement la tête. Hermione vint les rejoindre, les mèches de cheveux hérissées de tous les côtés.
Ils mangèrent sans grand entrain.
- Est-ce que Mrs Weasley prépare toujours de la nourriture pour douze personnes ? demanda Hermione, rompant le silence.
- Avec Ron, elle n'a pas le choix, répondit Ginny en haussant les épaules.
Le garçon protesta faiblement, mais retourna rapidement à son assiette. Le silence revint. Ils étaient tous fatigués et n'avaient pas grand chose à se raconter, ayant passé les derniers jours ensemble.
- Euh... Ginny, est-ce que vous étiez sérieuses en disant que vous vouliez aller à Pré-au-Lard aujourd'hui ? risqua soudain Harry.
La jeune fille croisa le regard d'Hermione.
- NON ! s'objecta Ron. Pas question que j'aille où que ce soit avec la tête que j'ai...
Hermione éclata de rire.
- Tes cheveux commencent déjà à être plus pâles ! Tu n'auras qu'à porter un chapeau, suggéra-t-elle. Enfin... Si vous êtes tous d'accord pour y aller.
Harry et Ginny hochèrent la tête en silence. Ron grogna, geste qu'Hermione définit comme étant un « oui ».
Le repas terminé, Ron se porta volontaire – à la grande surprise de tous – pour laver et ranger la vaisselle. Bien qu'inquiète envers les compétences de son frère, qui habituellement fuyait les tâches ménagères comme la peste, Ginny fut soulagée de ne pas avoir à le faire elle-même. Elle partit donc à la hâte, suivie d'Hermione, jusqu'à la salle de bain où elles tentèrent de se préparer le plus rapidement possible.
Elles en étaient encore à se changer de vêtements (un pyjama, bien que confortable, est contre-indiqué pour une sortie à Pré-au-Lard) lorsqu'elles entendirent un énorme vacarme provenant du rez-de-chaussée. Alarmées, elles descendirent l'escalier à la course pour trouver Ron et Harry dans la cuisine, devant un tas d'assiettes et de verres brisés.
- Euh... On a eu un léger petit problème, dit Harry en rougissant.
- C'est la faute d'Harry ! s'écria Ron.
- Non ! C'est toi qui a lancé le sort ! répliqua-t-il aussitôt.
- Mais c'est toi qui...
- Ça suffit ! trancha Hermione. Reparo !
Sous les yeux ébahis des garçons, chaque fragment de verre et de porcelaine échu sur le plancher se releva et ensemble, reformèrent tasses, verres et assiettes.
- Wingardium Leviosa !
Émerveillé, Harry regarda Ginny placer doucement une à une les assiettes dans les armoires. Il admirait intérieurement toute la finesse et la dextérité dont usait la jeune fille. Même à l'âge de 97 ans, jamais il n'arriverait à en faire autant sans en fracasser une seule. Parlant d'âge, Ginny n'avait-elle pas que seize ans ? Mais l'usage de la baguette magique était interdit ! De plus, ce n'était pas la première fois qu'elle enfreignait la loi. Il se souvenait vaguement son arrivée, deux jours plus tôt, lorsqu'elle avait monté ses valises à l'étage d'un coup de baguette.
- Euh... hésita-t-il. Ginny... L'âge minimal pour avoir droit à l'usage de la magie en dehors de l'école n'était-il pas de dix-sept ans ?
Hermione et Ginny se tournèrent vers lui, surprises.
- Harry, tu m'étonnes, dit Hermione. Pour un garçon dont le père siège au comité du Ministère de la Magie, tu es vraiment décevant.
Quoi ? Était-il censé savoir quelque chose à ce sujet ? Qu'avait à voir son père là-dedans ? Avait-il l'air complètement idiot à ce moment précis ? À l'instant où les lettres du mot OUI se traçaient dans son cerveau, la voix de Ginny le tira de ses pensées.
- Ils ont changé la loi depuis six mois, lui dit-elle en voyant qu'il ne comprenait pas. On a maintenant droit à partir de seize ans... et j'ai eu seize ans au début de l'été. Croyais-tu vraiment que j'aurais pu faire quelque chose d'illégal ?
- Non, bien sûr que non, répondit Harry, un peu troublé.
Il y eut un long silence.
- Bon, allons-y, dit soudain Hermione.
- Hé, ho, je suis encore en pyjama ! s'opposa Ron.
- Et moi je dois laisser un mot à maman, dit Ginny.
Hermione soupira et leva les yeux au ciel.
- Allez-y, concéda-t-elle néanmoins.
Elle attendit qu'ils soient tous les deux partis pour se tourner vers Harry.
- Harry Potter, veux-tu bien me dire ce qui se passe avec Ginny ?
- Que...quoi ? bafouilla-t-il, intimidé par cette attaque trop directe à son goût.
- Tu sais très bien de quoi je parle, Harry. La façon dont vous vous tenez, parlez, regardez... Ça dit tout.
- Euh...
- Qu'est-ce que vous avez fait lorsque vous étiez seuls mercredi ? Ginny m'a dit que vous étiez allés sur le Chemin de Traverse, mais elle n'a pas voulu m'en dire plus.
- C'est la vérité, approuva-t-il.
Hermione le jugea du regard. Elle le fixa directement dans les yeux et d'une voix saccadée, elle lui dit :
- Ne t'avise JAMAIS de lui faire du mal ou tu auras affaire à moi. Compris ?
Harry eut peur devant l'air plus que sérieux qu'affichait l'adolescente en le menaçant. Heureusement pour lui, Ron entra dans la cuisine à ce moment- là et le sujet de la conversation dériva vers les cheveux de celui-ci.
En attendant le retour de Ginny, Harry réfléchissait à ce que venait de lui dire Hermione. Lui faire du mal ? Était-elle cinglée ? Quelque chose clochait dans sa théorie. Si elle croyait qu'il l'aimait, pourquoi pensait-elle aussi qu'il allait lui faire du mal ? Dans le cerveau d'Harry, il était impossible de blesser quelqu'un qu'on aimait.
La jeune fille arriva et ils purent finalement partir vers Pré-au-Lard. Enfin, c'était ce que croyait Harry, car Ron, lui, ne semblait pas du tout du même avis.
- Hermione, il n'est pas question que je porte cette horreur ! déclara-t-il en dédaignant le chapeau que lui tendait la jeune fille.
Harry le comprenait un peu. Lui non plus n'aurait pas aimé porter un béret rouge orné de bananes en plastique qui hurlaient de rire à chaque pas qu'il faisait... De plus, il ne cachait pas toute la tête de Ron, ce qui faisait qu'on voyait encore clairement quelques mèches de cheveux bleutées.
- C'est ça ou une tuque ! répliqua Hermione.
- J'aimerais encore mieux la tuque ! s'obstina Ron.
- Pfff... Tu ne porteras pas de tuque en juillet tant que tu seras avec moi, Ron Weasley, ou alors je change de nom, d'apparence et de pays ! lui lança-t-elle à la figure.
Pendant qu'ils se chicanaient, Harry essayait de penser à un moyen pour son ami de se rendre à Pré-au-Lard sans être vu avec sa tête colorée. Sans être vu... La voilà, la solution !
- Ron ! s'écria-t-il. J'ai une idée ! Viens avec moi !
Il se rua vers l'escalier sans se soucier de Ron, derrière lui, qui lançait un dernier regard furieux vers Hermione avant de monter le rejoindre. Rendu à la chambre de Ginny, il s'empressa de vider une à une toutes ses valises pour finalement trouver ce qu'il cherchait dans la dernière : il en sortit une large cape argentée doublée de satin.
- WOW ! s'exclama Ron en entrant dans la pièce. C'est une...
- ...cape d'invisibilité, oui, compléta Harry. Offerte par mon père à l'occasion de mon dix-septième anniversaire. Mais tu te tais, ma mère n'en sait rien. Elle croit que papa l'a jetée depuis des années. Si elle apprenait qu'il me l'a donnée...
- Oh, ça non ! promit-il en dévorant l'objet des yeux. Ça, en plus de la Carte du Maraudeur que t'as remise Sirius, on va faire un malheur à Poudlard cette année !
Harry approuva légèrement de la tête. Même s'il était un peu moins téméraire et impulsif que Ron, il devait bien avouer que l'excitation commençait à le gagner.
- En attendant, cache-toi en-dessous pour aller à Pré-au-Lard.
- Harry, tu es un génie !
- Je sais, dit-il en souriant.
- Ouille ! Hermione, ça fait trois fois maintenant que tu me marches sur les talons !
- Si tu n'étais pas invisible, peut-être que ça m'aiderait ! répliqua-t-elle d'un ton sec.
En arrivant, Harry avait dû passer par Gringotts. Il avait bien apporté quelques Gallions avec lui, mais ils avaient, disons, été « dépensés sagement » avec Ginny le soir de son arrivée chez les Weasley. Ils se dirigeaient maintenant chez Zonko, la boutique de farces et attrapes. Ce qui ne fut pas une tâche aisée, étant donnée la foule présente ainsi que Ron, qui devait faire doublement attention de ne pas entrer – ou se faire entrer dedans – par les gens.
- Fred et George rêvent d'avoir un jour une réputation aussi vaste que celle de Zonko, dit soudain Ron quelque part à la droite d'Harry.
Les jumeaux avaient terminé leurs études à Poudlard depuis un an déjà et ils n'avaient pas cessé leurs inventions pour autant. Ils avaient entrepris des études de plus haut niveau pour faire plaisir à Mrs Weasley, mais le soir, bien à l'abri dans leur nouvel appartement, ils expérimentaient de nouvelles farces et attrapes. Pour l'instant, ils se contentaient de les vendre à des compagnies plus importantes, mais ils rêvaient de pouvoir un jour s'acheter un local pour y exposer leurs créations. Et Ron était leur testeur. Mrs Weasley ne pouvait rien y faire, les jumeaux étant majeurs et ne vivant plus sous son toit. N'empêche qu'elle avait fait tout un vacarme lorsqu'elle avait appris l'accident avec les cheveux de Ron...
Ils entrèrent dans le magasin. L'endroit empestait l'encens et la fumée de Pétard Surprise. Aussi, Ron se hâta de faire payer par Ginny quelques Pralines Longue-Langue fabriquées par les frères Weasley eux-même, qui seraient très intéressantes à tester sur un Serpentard égaré. Pourquoi pas Malefoy ? Il se pensait tellement supérieur parce qu'il était riche, de sang pur et à son avis et celui des trois quarts des filles de Poudlard, parce qu'il était beau comme un dieu. Oh oui ! Ce serait un plaisir intense de voir sa langue grossir démesurément devant tout le monde à l'heure du repas !
Ils sortirent tous rapidement de la boutique, Hermione à demi étouffée par la fumée et Ron fantasmant sur ses futurs mauvais coups. Après tout, c'était sa dernière année à Poudlard, alors autant en profiter !
Hermione insista pour se rendre chez Honeydukes. Ron ne se fit pas prier, son estomac criant déjà famine. En chemin, ils rencontrèrent Neville Londubat, un copain de dortoir des garçons, qui se promenait de boutiques en boutiques pour tenter de gâter sa petite sœur le plus possible avant son départ pour le collège. Il restait bien un mois complet avant la rentrée scolaire, mais comme il le disait si bien, « Il n'est jamais trop tard pour gâter ceux qu'on aime. »
Ron coupa court à la conversation en percutant de plein fouet un vieux sorcier qui, heureusement, se releva rapidement sans avoir été blessé. Malgré cela, Hermione jugea bon éloigner l'adolescent de la rue, qui était un véritable danger public dissimulé ainsi sous la cape d'invisibilité. Harry et Ginny suivirent sans protester.
Après qu'ils eurent acheté chacun des provisions pour dix ans en sucreries de toutes sortes, Ginny déclara qu'elle devait passer par la boutique de Quidditch, proposition que les garçons approuvèrent bruyamment. Hermione eut un léger froissement de sourcils.
- Je préférerais aller à la librairie, dit-elle aux autres.
Le silence tomba sur le quatuor. Harry regarda Ginny, qui regarda Ron, l'air affolé. Aucun des trois ne voulait perdre son après-midi devant des rayons de livres ennuyants alors qu'ils avaient l'opportunité d'aller admirer le nouveau Nimbus 2006. D'un autre côté, ils n'osaient pas laisser leur amie toute seule, condamnée à se parler à elle-même tout le reste de la journée.
- Allez-y, dit finalement Ron en soupirant. Je vais avec Hermione... Tant pis pour le Quidditch. On se rejoint ici dans deux heures ?
On aurait cru qu'Hermione était un sapin de Noël qu'on venait de brancher dans une prise électrique tellement ses yeux brillaient. Harry se tourna vers l'endroit d'où provenait la voix de Ron, un peu surpris. Ron Librairie = Pas de Quidditch ? Il y avait quelque chose qui clochait dans cette équation. Quoi qu'il en soit, il devait bien admettre qu'il était assez content de passer plus de temps seul à seul avec Ginny.
Lorsqu'ils entrèrent dans la boutique, la jeune fille s'extasia sur un bracelet en or. En s'approchant de plus près, Harry put voir qu'il donnait discrètement à son propriétaire la température extérieure, le pourcentage d'ennuagement, le taux d'humidité et la vitesse du vent à toute heure du jour et de la nuit. Tout pour savoir si le temps était idéal ou non pour une bonne partie de Quidditch. Le jeune homme eut un sursaut en voyant le prix : 25 Gallions. Il repoussa rapidement l'idée de s'acheter quelque chose d'aussi cher et se tourna vers l'étagère à sa droite lorsque la voix de Ginny le sortit de ses pensées.
- J'ai toujours voulu en avoir un, dit-elle à Harry. Mais je n'aurai jamais assez d'argent pour me le payer...et mes parents non plus.
Le cerveau du jeune homme enregistra automatiquement l'information. L'anniversaire de Ginny était-il pour bientôt ? Il s'arrêta pour y réfléchir. Non. C'était au début de l'été, il s'en souvenait maintenant. Pour Noël, alors... Mais si d'ici là il n'y en avait plus des comme ça ? L'adolescent hésita.
- Ginny, tu n'aurais pas envie d'aller aux toilettes par hasard ?
- Non, répondit la jeune fille, un peu surprise. Pourquoi... ?
Ah, zut ! Sa tentative de diversion n'avait pas fonctionné. Il se sentit rougir violemment sous le regard amusé de l'adolescente.
- Euh...
Il hésita à nouveau.
- Bien, si j'étais toi, j'y irais parce que je crois que ton mascara a coulé.
C'était méchant, songeait-il, mais c'était pour une bonne cause. Malheureusement, ses efforts n'eurent pas l'effet escompté.
- Oh ! C'est rien ! Je vais arranger ça d'un coup de baguette magique ! s'exclama-t-elle joyeusement.
Harry était au bord du désespoir. Qu'allait-il bien pouvoir inventer pour la faire disparaître le temps d'acheter son futur cadeau de Noël ? Il chercha en vain, puis finit par se rendre à une terrible conclusion : il n'aurait pas le choix de le faire devant elle.
- Tu as du goût, dit-il en saisissant l'objet. L'anniversaire de ma mère s'en vient bientôt, ça lui fera un magnifique cadeau.
- Ta mère aime le Quidditch ? lui demanda-t-elle, sceptique.
- Euh... Oui, bien sûr, mentit Harry.
En fait, Lily était née dans le mois d'avril. On était en août. Heureusement pour lui, Ginny n'en savait rien. Il paya rapidement son achat et entraîna la jeune fille à l'extérieur de la boutique.
- Hey ! Harry ! On n'a même pas eu le temps de voir le Nimbus 2006 ! protesta-t-elle.
Le garçon se tourna vers elle, désorienté.
- Euh... Ah oui, c'est vrai.
Il éclata d'un rire un peu nerveux. Il était en train de devenir fou, il fallait dire qu'il n'était pas très habitué de mentir. Surtout pas à la fille qui le rendait complètement dingue. Pas de quoi être vraiment fier...
Il se força à prendre de grandes respirations sous le regard intrigué de Ginny, puis ils refirent leur entrée dans la boutique. Un petit groupe se massait déjà autour du présentoir de la vitrine qui soutenait bien à vue un exemplaire du balai haute performance.
Impressionné par l'apparence du Nimbus, qui était encore plus beau en vrai que dans les magazines, Harry se promit aussitôt d'entrer dans sa mémoire chaque détail du balai afin d'en faire une description complète à Ron dès qu'il le reverrait. C'était presque inhumain de manquer ça... Il se fit le serment, par amitié loyale, de tout retenir pour tout lui raconter le soir même. Serment qu'il brisa inconsciemment lorsque la main de Ginny frôla la sienne accidentellement ; son cerveau partit à la dérive et même le plus beau balai du monde n'aurait pu le ramener à la réalité.
Le soir, au souper, l'ambiance fut plus gaie qu'à l'habitude. Mr Weasley s'assit, tout heureux, et réclama le silence.
- J'ai une nouvelle très importante à vous annoncer, dit-il solennellement, l'excitation transparaissant de sa voix.
Il marqua une pause.
- J'ai été nommé Chef de mon Département, et avec une augmentation, en plus !
Ginny poussa un cri de joie et tous applaudirent avec bonne humeur. Mr et Mrs Weasley rayonnaient. Chose rare, Ron, au lieu de manger à la vitesse de l'éclair, fixait le mur en face de lui d'un air rêveur, le sourire aux lèvres. Harry pensa qu'il était peut-être en train de s'imaginer que ses parents allaient lui acheter un nouveau balai...
- Tant qu'à être dans les bonnes nouvelles, dit soudain Hermione. Mr Weasley, je vous ai apporté une chaussure moldue. Vous pourrez la mettre dans votre collection.
Arthur eut l'air très enchanté et fit promettre à la jeune fille de la lui montrer aussitôt le repas terminé. Le souper avec les Weasley fut tellement animé qu'un instant, Harry regretta de devoir partir le lendemain. Il aimait beaucoup ses parents, qui savaient aussi avoir énormément d'humour, mais étant enfant unique, la maison chez lui n'était jamais totalement pleine de vie. En tout cas, pas comme chez les Weasley.
Son impression passa lorsque Mrs Weasley apporta le dessert, un énorme gâteau au chocolat qui fit saliver Ron. Alors que tout le monde avait la bouche pleine, Ginny annonça qu'elle comptait faire un mini-party dans sa chambre ce soir-là pour fêter le départ d'Harry et Hermione le lendemain. Mr et Mrs Weasley donnèrent leur accord, mais à une condition : elle devait mettre un sort de Silencio sur la pièce.
- Il y aura combien de personnes à ton party ? demanda Ron.
- Bah... Toi, moi, Harry et Hermione, répondit-elle en riant.
- J'ai une idée ! s'exclama alors Hermione. On fait un party pyjama !
Ginny approuva immédiatement sa proposition. Les garçons se regardèrent, l'expression mi-surprise, mi-dégoûtée, mais finirent par accepter sous la pression féminine.
- Il reste que les pyjamas, c'est pour les filles, conclua Ron en maugréant.
Hermione lui lança un regard noir qui le dissuada de rajouter quoi que ce soit.
Après le dessert, les filles allèrent montrer la fameuse chaussure à Mr Weasley. Harry et Ron, quant à eux, montèrent à l'étage, probablement à la recherche du Guide du Quidditch 2005.
Lorsqu'Hermione et Ginny quittèrent un Arthur Weasley aux anges, ce fut pour se retrouver face à face avec un rouquin-aux-cheveux-bleus en colère et un noir-aux-yeux-verts plus qu'inquiet.
- GINNY WEASLEY ! hurla Ron. Où as-tu mis le livre de Harry ?
- Quel livre ? demanda-t-elle innocemment.
- Tu sais très bien de quoi je parle ! Le Guide du Quidditch 2005 !
- Ah... Ça, répondit-elle simplement.
- Ginny, je vais te...te...te... Redonne son livre à Harry, vite !
La jeune fille sourit.
- Ce n'est pas moi qui l'ai, dit-elle le plus sérieusement du monde.
Son frère la regarda longuement, sceptique malgré tout.
- Ce n'est pas elle, dit soudain Harry. Je dois l'avoir perdu, c'est tout.
L'adolescent eut tellement l'air désemparé qu'un moment Ginny pensa monter à sa chambre pour aller chercher le bouquin, puis se mettre à genoux en s'excusant pour ensuite le prendre dans ses bras pour le consoler. Hermione l'en empêcha juste à temps.
- Ron, quand tu auras fini de nous accuser à tort et à travers, on va pouvoir monter et préparer la chambre pour ce soir, dit-elle en se dirigeant vers les escaliers.
Il ne répondit rien. Un peu dépassée par les événements, Ginny jeta un dernier regard impuissant vers Harry avant de monter rejoindre Hermione.
- Es-tu tombée sur la tête ? lui demanda-t-elle en entrant dans la pièce. On aurait dû le lui redonner.
- Tu es folle ? Si je l'avais fait, on n'aurait pas été capable de capter leur attention plus d'une minute !
Ginny dut bien admettre qu'elle avait raison. Mais quand même... Elle n'était pas certaine d'aimer mentir à Harry. Son frère, elle s'en fichait, même si elle devait aussi admettre que le Guide du Quidditch 2005... Ce n'était pas n'importe quoi !
- En tout cas, dit-elle finalement, commençons à décorer tout de suite si on veut finir pour ce soir !
- On va mettre une banderole sur le mur du fond.
- Qu'est-ce qu'on écrit dessus ? « Félicitations Harry et Ginny » ?
Ginny se tourna vers son amie, incrédule. Hermione éclata de rire.
- Ce n'est pas encore conclu entre vous deux ? Alors ce sera... Euh...
- Laisse tomber la banderole, dit-elle en soupirant.
Il était près de vingt-et-une heures quand les garçons firent une prestigieuse entrée dans la chambre, vêtus de... magnifiques babydoll, déclenchant une avalanche de rires ! (Nda : Babydoll : J'suis pas sûre de comment ça s'écrit, mais peut importe, pour ceux qui ne le sauraient pas, il s'agit de lingerie féminine ou d'un pyjama composé en général d'une culotte courte et d'une camisole (Pour nos Z'amis les Français, d'un débardeur à petites bretelles et non pas une camisole de force ! hihi ! Souvenir d'un voyage en France...)Désolée d'avoir interrompu le fil de l'histoire, ça ne se reproduira plus, promis !)
- Ron, la couleur jaune jure terriblement avec tes cheveux et tes taches de rousseur !
L'adolescent se tourna vers Hermione en souriant sensuellement.
- Tu ne me trouves pas sexy ?
En le voyant se déhancher dans la pièce, elle fut prise d'un nouvel éclat de rire éloquent.
- Par contre, dit soudain Ginny, songeuse, le rose rend Harry très sexy.
Le jeune homme sourit sous cette remarque. Le sourire aux lèvres, Hermione se tourna vers Ginny, qui elle aussi semblait rougissante, et lui jeta un regard empli de sous-entendus. Ron continuait de se déhancher au rythme de la musique qui sortait du stéréo magique qu'il avait apporté avec lui. Il s'arrêta de danser soudainement.
- Hey ! dit-il en se tournant vers les filles. Quelqu'un a-t-il songé à apporter de la nourriture ?
Hermione interrogea Ginny du regard. Cette dernière sortit de sous son lit un sac de chez Honeydukes.
- C'est tout ce que j'ai, lui répondit-elle en le lui tendant.
- Je vais aller chercher les miens, lui dit-il un peu gêné.
Hermione fit de même. Alors qu'ils sortaient tous deux de la pièce, Harry demanda à Ginny où elle avait mis ses valises.
- Dans le placard, lui répondit-elle distraitement.
Grâce aux connaissances d'Hermione en la matière, la chambre avait complètement changé d'apparence. D'autres matelas enchantés avaient été posés par terre, sur lesquels s'amassaient des dizaines de coussins et d'oreillers. Tout ce qui était inutile – livres, lampes, valises et vieux bas sales – avait été enfermé dans le placard.
- Ginny, appela Harry en ressortant de celui-ci, tenant deux sacs à la main. As-tu bien mis le sort de Silencio sur la pièce ?
- Oui, bien sûr, pourquoi... ?
- Tu vas voir !
Il se posta prudemment à côté de la porte de façon à ce que ni Ron ni Hermione ne le voient en entrant. Il demanda ensuite à Ginny de lui apporter un oreiller et de faire de même. Aussitôt que les deux adolescents furent entrés dans la pièce, Harry leur sauta dessus en criant :
- Bataille Généraaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaale !
Ginny referma soigneusement la porte et s'élança joyeusement dans la mêlée.
Chambre de Ginny
22h30
Personne n'avait été nommé Grand Gagnant cette fois-ci. Ils avaient tout simplement peu à peu cessé de se battre pour finalement s'étendre sur les matelas. Dans un coin, Ron tentait de soutirer le plus d'informations possibles sur le Nimbus 2006 de la bouche de Harry. Juste à côté, les filles feuilletaient des magazines de mode tout en commentant énergiquement le nouvel accessoire qui faisait fureur cet été dans le monde sorcier : les chapeaux melons colorés ornés de plumes multicolores. Ginny trouvait cela ridicule. Hermione aimait bien le caractère original de la chose.
Ron avait englouti presque tous ses achats en friandises de l'après-midi. Tout à coup, il se leva pour aller chercher quelque chose dans un sac plus loin. L'instant d'après, il revenait s'asseoir à côté d'Harry avec une douzaine de bouteilles de Bièraubeurre.
Harry éclata de rire en le voyant.
- Tu comptes te saoûler avec de la Bièraubeurre ? Tant qu'à avoir acheté de l'alcool, tu aurais dû prendre quelque chose de plus fort.
- Comme si je n'avais pas essayé, répondit-il en rougissant. Je te rappelle que j'ai encore seize ans jusqu'à la semaine prochaine. Et crois-moi, partout où je suis allé, ils m'ont demandé ma carte de sorcier.
Harry s'ouvrit une bouteille en rigolant intérieurement. Attirée par le mot « Bièraubeurre », Ginny fit rapidement la même chose.
- Quand as-tu acheté ça ? demanda Hermione en se tournant vers le rouquin-bleu.
- Oh... La semaine dernière, lui répondit Ron. Tu en veux une ?
La jeune fille haussa les épaules.
- Pourquoi pas...
23h30
Ginny en était à sa troisième Bièraubeurre. Rien de bien dangereux, à en juger le pourcentage très minime d'alcool. Malgré tout et étant donné qu'elle ne buvait que très rarement, la jeune fille commençait à rire pour des raisons aussi absurdes qu'inconnues des autres.
- Où est Hermione ? s'inquiéta soudain Ron.
- Elle dort.
- Ahhh... les filles. Deux ou trois Bièraubeurre et hop ! Les voilà par terre.
Ginny s'esclaffa d'un rire hystérique, venant confirmer les propos de son frère.
- Qu'est-ce que je disais... Harry, donne-moi une autre bouteille s'il-te-plaît.
- J'ai pris la dernière, mais si tu veux je peux commander quelque chose par Dépan-Express. J'ai 17 ans, MOI !
Ron poussa un grognement.
- Non, laisse tomber. J'ai déjà mal au cœur. Le dernier Chocogrenouille était de trop. En plus, Hermione dort. Un party à deux – si on excepte Ginny -, c'est pas super trippant, je ne suis pas vraiment confortable dans ce déshabillé laid à chier et... et... et... et je crois que je vais aller me coucher.
Harry hocha lentement la tête. C'était sûrement la meilleure chose à faire. Pour le party du siècle, ils allaient devoir repasser. Plus abruti par la fatigue que par l'alcool, il regarda Ron réveiller Hermione et sortir de la pièce avec elle. Il ne s'inquiétait pas pour eux outre mesure. Au pire, Ron vomirait à cause de la quantité de sucre qu'il avait ingurgitée. Hermione n'avait bu qu'une seule Bièraubeurre... un enfant de dix ans y survivrait.
Il se tourna vers Ginny, qui avait enfin cessé de rire. Apparemment, elle aussi semblait penser que son party pyjama était tombé à l'eau. Elle somnolait sur son lit, la tête appuyée sur une pile de coussins.
La chambre était en désordre. Des papiers de bonbons étaient éparpillés un peu partout sur le plancher, mais Harry s'en fichait. Il se leva d'où il était assis et se laissa tomber sur le matelas le plus près du lit.
- Hey, ils ne dormaient pas ici ? demanda soudain Ginny.
- On dirait bien que non.
- Alors on est seuls ?
- On dirait bien que oui.
Il se ferma les yeux. La soirée lui avait parue longue. Quoique n'importe quelle soirée en compagnie de Ginny avait ses bons côtés.
Il hurla lorsque la jeune fille lui tomba dessus.
- Désolée, lui dit-elle. Je n'ai pas vu le bord du lit.
Elle ne se releva pourtant pas. Harry était déjà étendu sur le dos, les mains derrière la tête, si bien que maintenant, leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.
Une mèche de ses cheveux lui effleura la joue.
Harry cessa de respirer. Son esprit s'engourdissait, mais cette fois ce n'était ni à cause de l'alcool ni à cause de la fatigue. Elle était près. Trop près...
- Ginny, murmura-t-il doucement. Je crois que je t'aime.
Suspens! En fait, ce n'est pas par manque d'inspiration que j'ai coupé le chapitre ici, mais plutôt parce qu'il était déjà très long. Et avant de me charcuter (parce que je sais que la déclaration d'Harry est archi-nulle) attendez de voir la réaction de Ginny et vous comprendrez... Enfin, j'espère.
Prochain chapitre le 31 juillet 2004 : Eh oui, je pars en vacances et je n'aurai probablement pas accès à Internet, donc il n'y aura pas de chapitre samedi prochain. Mais ne vous inquiétez pas, je vais profiter des longues heures dans l'auto pour écrire d'autres chapitres, je ne vous laisse pas tomber et peut-être que si je m'avance assez je posterai 2 chapitres au lieu d'un seul au prochain Update.
Ce chapitre-ci est plus long, en fait il fait le double, sinon le triple, de ceux précédents, premièrement parce que j'avais beaucoup d'inspiration et deuxièmement pour me faire pardonner de ne pas poster la semaine prochaine.
Précision : Peut-être certains d'entre vous sont perdus un petit peu, alors je vous le reprécise à titre d'information, je suis Québécoise et ici on soupe (m'enfin dîne pour la France) vers 17h-18h. Donc, soyez pas trop perdus!
Chapitre posté en retard... Eh oui j'ai posté celui-ci samedi vers 18h30 (Heure du Québec) ce qui fait que pour la France il était minuit et demi... Voilà pourquoi j'ai dit que les updates pouvaient varier du samedi au dimanche.
Et enfin... RÉPONSES AUX REVIEWS!!!
Gody : Non, non, non NE PLEURE PAS!!! Ça va faire plein d'eau sur le plancher :P Merci pour tes encouragements et ne t'en fais pas je vais continuer ;)
Mystick : Je te pardonne! lol! Je fais la même chose, quand une fic a plusieurs chapitres je ne les review pas tous, juste le dernier :P Tout t'est pardonné! Je suis contente de voir que j'ai des nouveaux reviewers/revieweuses hihi! Ben merci!
Beru ou Bloub : OUF! J'ai passé le test héhéhé! Reste juste à continuer pour pas que ça tourne au romantisme aigu! lol! Merci pour ta review!
Roxanne de Bormelia : Tu viens de découvrir comment Ron a réagi en ne trouvant pas le Guide du Quidditch 2005 ;) Merci pour ta review :)
Van : Merci, tite revieweuse fidèle :P
Allima : Eh oui quelques fois les gars sont niaiseux même s'ils sont en amour...lol! Merci!
Josi : Eyyye salut! Ben comme je disais dans le chapitre précédent, je suis de l'Abitibi pis... c'est ça lol Je commence à avoir moins de temps pour mes réponses aux reviews mais bon MERCI pis ca fait du bien de voir du monde du Québec!! loll! Faut dire qu'on est rares! :P
Bartiméus : YAHHH! Vive Voldemort! héhé :P Merci beaucoup pour ta review, ca me fait pas mal plaisir quand je reçois des tits commentaires comme ça :)
Virg05 : Ah, tu ne pourras pas reviewer! Peut importe puisque je ne serai pas là pour voir tes reviews hihi Mais eye! reviewez pareille! J'vas les voir en revenant de vacances pis ca va me faire toute plaisir! Merci!
Megane Malefoy : lol! Merci!
Fromautumn : Je te pardonne :P Merci pour ta review, l'important c'est qu'il y en ait au moins une! Je suis contente que t'aimes!
Aelea Wood : Tu as quel âge toi? hihi! Baaah en fait Ron est idiot, mais Hermione sait très bien se défendre ;) Merci pour tes reviews :P
Fanny Radcliffe : La réaction de Ginny? Bah elle se sent bafouée par les garçons à cause de leur satané Guide du Quidditch 2005 et elle est un peu frustrée parce qu'elle croit qu'Harry ne l'aime pas... En gros c'est ca! Merci pour ta review!
Morwan : MERCI MERCI MERCIIIIII!!! Ouf, rien d'autre à ajouter ;)
Arianne : Ahhh merci! Moi aussi j'aime le couple Harry/Ginny!!!
Louna : Eye j'ai pas le temps de répondre à ta review mais crois-moi, j'aurais bien envie de le faire loll touka MERCIII!!! (Je te répondrai en plus long dans le prochain chap!)
Alixe : Ohh je suis vraiment VRAIMENT très touchée que tu aies lu ma fic, honnêtement, et que tu aies reviewé en plus c'est trop d'honneur! :) Je lis tes fics avec beaucoup d'attention et je trouve que tu écris tellement bien :P En tout cas, allons à l'essentiel, je vais manquer de temps! Ron ne se rend pas compte qu'il se passe quelque chose entre Harry et Ginny... Pour ce qui est des parents, bah je crois qu'ils lui font confiance, je veux dire... Ils n'iront pas vérifier en haut avec qui Harry dort... Et c'est aussi parce qu'il ne reste plus que Ginny et Ron à la maison, les Weasley sont plus relax donc plus permissifs...M'enfin, merci pour tes reviews et j'espère ne pas trop t'avoir déçue avec ce chapitre-ci... Ah oui, j'ai 15 ans!
