Chapitre 2: La punition
Harry se réveilla en douceur. Ce qui était plus que rare. Il n'en profita que mieux, sachant que le réveil des jours à venir serait sûrement plus violent qu'agréable. Ses cauchemars l'assaillaient pratiquement toutes les nuits.
Mieux valait ne pas y penser. Il s'étira voluptueusement, se réjouissant du soleil sur sa peau et du doux contact des draps. Il flottait dans l'air cette odeur si particulière de cire et de vieux bois qui parfumait les dortoirs de Poudlard. Cette odeur qu'il adorait tout particulièrement retrouver au réveil. Il était chez lui.
Il fit grincer le parquet en sortant, mais ses camarades de chambre étaient accoutumés à dormir dans le bruit. Lui aussi s'y était habitué. Aucun d'eux ne se réveilla.
La douche était délicieuse. Harry monta la température à fond. Une eau chaude et parfumée lui alanguit le corps et lui fit tourner la tête. Elle produisait des bulles en touchant le sol, et Harry se retrouva bientôt noyé dans un nuage de bulles magiques multicolores qui voletaient en tous sens. Il décida qu'il était temps de sortir quand la douche en fut intégralement remplie. Il dut se frayer un chemin dans les bulles savonneuses à grands coups de serviettes. C'était réjouissant.
La Salle Commune était vide, comme toujours quand Harry se levait à six heures. Le feu des cheminées était mort. Il en ralluma un et tira un fauteuil le plus près possible de la douce chaleur montante.
Ses pensées étaient tournées vers Sirius. Son parrain continuait à se cacher, et il n'avait pas envoyé de nouvelles depuis plus de trois mois. Depuis le début des vacances, en fait. Harry était terriblement inquiet.
"Arrête, se morigéna-t-il. Il est capable de se débrouiller tout seul."
Mais ça ne le rassura pas pour autant.
Soudain, le craquement des marches lui fit tourner la tête. Il attendit, silencieux comme un ombre,mais personne n'apparaissait. Alors il se leva pour aller voir. Une tenture protégeait l'entrée de l'escalier des filles. Harry s'approcha sans bruit, l'ouvrit d'un coup sec.
Un bruit de cavalcade en haut des marches. Il se retint d'aller voir, décidant que ça ne le regardait pas.
Dans les ombres du palier suivant, Lyciane tentait de calmer les battements effrénés de son cur.
La journée de cours fut affreusement banale. Métamorphoses, Histoire de la magie, Botanique, Potions. Harry se demandait bien pourquoi les cours avec Rogue et les Serpentards clôturaient toujours la journée. Sans doute pour la gâcher définitivement. Mais Hermione voyait ça d'un il plus positif:
- Si on avait Potion dès neuf heures du marin, ça mettrait de mauvaise humeur pour la journée. C'est mieux comme ça.
- Si tu le dis, répondit Harry, qui après tout s'en fichait pas mal.
L'horrible odeur de renfermé lui assaillit les narines. Le cachot de Rogue. L'antre du démon. Les Serpentards les attendaient, impatients de savoir quelles nouvelles tortures allait inventer leur professeur.
Harry et Ron s'installèrent côte à côte, tandis qu' Hermione s'asseyait à la table la plus proche. Aussitôt, la nouvelle élève jaillit de nulle part et demanda l'autorisation de se mettre avec elle. Surprise, Hermione acquiesça. Elle et les deux garçons échangèrent un regard intrigué. Ils ne connaissaient rien de cette fille, Lyciane. Ils ne lui avaient pas particulièrement adressé la parole, mais elle restait distante, terriblement intimidée. Ce qui intriguait, c'est qu'elle n'avait rien d'une fille timide. Dès le premier jour, elle avait parlé sans gêne à McGonagall et au professeur Binns de manière plutôt effrontée. Mais avec Harry, Ron et Hermione, elle gardait ses distances, tout en étant clairement attirée.
"Ce n'est que le premier jour, avait dit Ron peu avant. Elle s'intégrera vite."
Harry n'en savait trop rien. Lyciane semblait appartenir à un autre monde que le sien.
- Eh bien! lança Rogue de sa voix puante. Nous avons une nouvelle! Miss Aghast, levez-vous.
Sur le visage de Lyciane, Harry lut l'inquiéude et la haine. Visiblement, elle savait d'avance à qui elle avait affaire.
- Aghast! Quel est l'élément clé de tous les phltres d'amour?
Elle ferma les yeux, tentant de se rappeler, mais rien ne vint.
- Je ne sais pas, professeur.
- Évidemment. Réessayons. Que réalise-t-on avec des ufs de Runespoor et de l'écorce de vigne vierge?
Elle fronça les sourcils, mais elle ne le savait pas ou ne s'en souvenait pas.
- Je ne sais pas, professeur.
- Mais qu'est-ce qu'on vous apprend dans les cours par correspondance? Bon, dernier essai. Quelles sont les propriétés de la fleur de liseron?
Lyciane haussa les épaules:
- Je ne sais pas.
- Apparemment, vous feriez mieux de retourner en première année, Miss Aghast! Sachez que les philtres d'amour nécessitent tous un uf gelé de Serpencendre. Que les ufs de Runespoor associés aux jeunes rameaux de la vigne vierge stimulent l'agilité mentale. Et que la fleur de liseron cueillie au solstice d'été donne force et longévité à la plupart des potions. Rasseyez-vous. Vous avez intérêt à étudier sérieusement votre manuel pour la prochaine fois, mademoiselle.
Lyciane se laissa retomber bruyament sur sa chaise et croisa les bras, l'air rebelle. La plupart des Serpentards ricanaient et se moquaient, mais Rogue les laissait faire, comme d'habitude. Les Gryffondors restaient silencieux malgré l'injustice du professeur. Ils ne connaissaient pas encore suffisament Lyciane pour la défendre comme ils l'auraient fait pour l'un des leurs.
- Le père Rogue ne s'est pas beaucoup renouvelé, dis donc! chuchota Ron. On jurerait entendre sa tirade contre toi en première année. Il doit avoir sa tête de turc dans chaque classe.
- Sans doute, acquiesça Harry tout bas.
Il replongea rapidement dans son manuel, sous le regard courroucé de Rogue.
Le reste du cours ressembla à des vacances pour Harry. Rogue l'avait complètement oublié et se défoulait sur la nouvelle, qui était complètement perdue dans sa potion. Même les Serpentards, Malefoy en tête, avaient décidé de lui faire sa fête. Ils ne cessaient de la traiter de Moldue ratée, de Cracmol, etc. Il est vrai que Lyciane avait vraiment du mal avec sa potion. Plus d'une fois, elle la laissa déborder, et l'apothéose survint quand tout le contenu du chaudron partit en un nuage de fumée marron, semblable à un champignon atomique. Rogue accourut pour blâmer la Sorcière, qui baissait les yeux, l'air pitoyable.
- Félicitations, mademoiselle. Je n'ai jamais vu un élève de cinquième année faire autant d'erreurs dans une seule potion, pas même Londubat! Je suppose que vous avez découpé les racines de bégonia dans la largeur et non pas dans la longueur! Nous ne sommes pas en Divination, non d'un macaque! Il s'agit d'être pré-cis! De plus, seul l'ajout des larmes d'Augurey après ébullition peut faire partir tout le liquide en fumée! Savez-vous ce que signifie "laisser refroidir", mademoiselle? Apparemment pas! Grâce à vous, l'air de cette salle est pollué piur plusieurs jours. J'enlève trente points à Gryffondor.
- Quoi! s'offusqua Lyciane. Mais je ne pouvais pas savoir!
- Je suppose que non, puisque vous cultivez l'ignorance comme une vertu! À vous de prendre vos responsabilités, miss Aghast. Et cinq points de moins pour votre insolence.
Lyciane se leva, rouge pivoine. Elle tapa du poing sur la table.
- Écoutez, espèce de vampire! Je ne sais pas quel est votre problème, mais vous n'avez vraiement aucune compassion. Si avoir des connaissances en potion signifie devenir aussi puant que vous, alors je préfère encore rester idiote! C'est tout ce que j'avais à dire.
Rogue lui envoya une gifle retentissante.
- Prenez garde, petite insolente, siffla-t-il. Votre aplomb risque de déplaire à de nombreuses personnes. Nous ne sommes pas dans la rue, nous sommes dans une école prestigieuse. J'ôte cinquante points à Gryffondor pour votre insolence, et cinquante pour avoir osé parler aussi vulgairement devant un professeur. Et vous serez en retenue deux heures ce soir. Vous commencez bien l'année.
La classe explosa en cris et en protestations véhémentes. Tous les Gryffondors s'étaient levés et hurlaient à l'injustice. Que Rogue s'acharne sur quelqu'un, ils étaient habitués, mais ôter cent trente cinq points à une seule personne!
- Vous n'avez pas le droit de faire ça! cria Seamus.
- Tout ce que vous voulez, c'est enfoncer notre maison! ajouta Ron.
- Vous êtes déloyal! fit Dean, peut-être un peu trop fort.
- Asseyez-vous! Asseyez-vous tous! hurla Rogue.
Son ton sans appel força tous les élèves à obéir. Les Serpentards arboraient tous les grands sourires de qui va assister au spectacle le plus ravissant qui soit.
Rogue tourna lentement son long nez crochu et balaya la classe du regard. S'il avait eu des baguettes magiques, ils seraient tous morts sur le coup. Et à peine ses yeux s'étaient-ils fixés que Harry sut sur qui ça allait tomber.
- Vous n'en avez pas eu assez? Très bien! Potter, en retenue vous aussi! Vous partagerez la punition de votre petite camarade. Ça vous donnera l'occasion de faire connaissance.
Harry baissa les yeux, enragé. Lyciane semblait tout à coup beaucoup plus calme.
Les points des quatre maisons étaient comptabilisés par quatre sabliers géants, placés dans un angle du grand hall d'entrée. Chacun éait lourdement décoré dans un style rococo, affreusement chargé. Le sable était d'une finesse incomparable et très brillant. Celui des Serpentards était argenté, celui des Serdaigle couleur de bronze chaud, le sable des Poufsouffles était d'un noir brillant comme du quartz et celui de Gryffondor plus doré que l'or pur.
Harry et Lyciane dépassèrent le grand sablier soutenu par un lion héraldique dressé sur ses pattes arrières, gueule ouverte. Le niveau du sablier était bien bas. Lyciane rougit, gênée.
- C'est ma faute, murmura-t-elle. J'aurais dû me taire, on m'avait prévenu qu'il n'était pas facile, mais j'ai voulu faire la fière
- Bah, fit Harry. Tu ne pouvais pas savoir. Tu ne dois pas être habituée à avoir des profs, si tu as suivi des cours par correspondance.
Il était dans une colère noire, mais il parvenait encore à rester civilisé. Il haïssait Rogue plus que jamais: pourquoi le punir lui, alors que toute la classe avait participé au chahut? C'était profondément injuste, de même que les cent trente cinq points qu'il avait retiré à Gryffondor.
- Au fait, dit la fille. Merci beaucoup. De m'avoir défendu. Toi et les autres, d'ailleurs. j'espère que je ne vais pas me faire détester, maintenant.
- T'inquiètes. Tout le monde sait comment est Rogue.
Entre temps, ils s'étaient éloignés du hall et avaient atteint l'aile Est, où les attendait Rusard. Celui-ci se frottait les mains, l'air plus sadique que jamais. Sa chatte famélique fixait les deux élèves de ses yeux jaunes.
- Alors, mes mignons, on commence à regretter d'avoir provoqué votre professeur? Fort bien, fort bien. Suivez-moi.
Ils pénétrèrent dans une grande salle pleine de tableaux endormis. Puis ils passèrent dans une pièce parfaitement circulaire, que Harry ne connaissait absolument pas. Poursuivant leur chemin, ils traversèrent de nombreuses salles de classe et des salons glaciaux. Une volée d'escaliers, et ils parvinrent dans une aile parfaitement inconnue du Sorcier. Par les fenêtres, il ne voyait que la Forêt Interdite. La cime des arbres dans le crépuscule formait des ombres inquiétantes.
- Et voilà, ricana Rusard. Vous avez toute la soirée pour me ranger les six pièces de cette aile. Débarassez vous du bazar comme vous voulez, mais je veux que tout soit impeccable. Ça vous apprendra. Amusez vous bien!
Et il disparut dans un claquement de cape.
Lyciane contempla le carnage avec des yeux exacerbés. Les pièces qu'ils devaient ranger débordaient de poussière, de cartons et de papiers. C'était le dépotoir du château, un grenier inhabité utilisé comme débarras.
- Quel bordel, murmura-t-elle.
Elle eût droit à un regard surpris de Harry et s'interrogea sur son sens.
- Bon, on s'y met! déclara le garçon en retroussant ses manches.
Il exhiba sa baguette, envoya quatre livres voler sur une étagère. Lyciane, elle, n'avait qu'une vague idée de la manière dont on se servait d'une baguette magique. De plus, la baguette prêtée par Dumbledore ne lui était pas très bien adaptée. Serrant fort les dents pour se donner du courage, elle la pointa sur un carton et murmura:
- Mobili heu cartonus
Évidemment, rien ne se produisit. Heureusement, Harry lui tournait le dos et ne s'était aperçu de rien.
"Bon sang, pensa Lyciane. Je suis avec Harry Potter! Et je suis incapable de faire de la magie qu'est-ce qu'il va penser? Je devrais peut-être tout lui avouer"
Mais un élan de fierté la retint. Elle n'avait pas eu 20/20 à tous les quizz sur le site de la Warner Bros pour rien. Elle en savait plus long sur la magie que JK Rowling elle-même. Enfin presque.
- Accio, ordonna-t-elle au carton.
"Un miracle, un miracle, s'il vous plaît" suppliait-elle dans sa tête.
Un petit jet d'étincelles jaillit de sa baguette et vint frapper le carton. Harry haussa les sourcils mais garda un silence poli.
Lyciane se sentit obligée de se justifier:
- Ouh la, fanfaronna-t-elle en s'essuyant le front. Ça fait super longtemps que j'ai pas pratiqué ce genre de sorts! Pas toi?
- Non, fit Harry. C'est des sorts utiles. Je les pratique assez souvent.
- Bien sûr, bien sûr, se rattrapa-t-elle. Vachement utiles! Oui, je pensais à ça l'autre jour, d'ailleurs; je me disais: tiens, Lyciane, tu devrais peut-être réviser l'Accio un de ces jours Mais toi Harry, c'est ça? Toi, Harry, tu es drôlement doué en magie. Tu dois avoir des bonnes notes en Sortilèges, non?
- Heu excuse-moi, fit-il en retournant à ses étagères. Plus vite on aura fini, plus vite on pourra aller se coucher.
- Ouais, ouais, dit rapidement Lyciane. T'as raison.
Elle dirigea sa baguette vers un livre posé grand ouvert par terre.
- Accio livre, dit-elle en fermant les yeux pour ne pas voir la honte qui allait lui tomber dessus.
Le livre s'envola de terre et parcourut presque la moitié du chemin. Lyciane ouvrit de grands yeux émerveillés et dut se retenir pour ne pas sauter de joie.
Un coup d'il à Harry la remit en place: celui-ci lui tournait ouvertement le dos pour éviter d'avoir à cacher ce qu'il en pensait. Il devait être atterré.
"À sa place, je serais pareil", songea Lyciane. Mais ça ne la réconforta pas pour autant.
Piteusement, elle ramassa le livre et le posa sur l'étagère. Avisant un vieux chiffon dégoûtant, elle s'en servit pour enlever la poussière des livres, ou du moins pour la faire voler en espérant qu'elle retombe ailleurs qu'à l'endroit qu'elle venait d'essuyer.
- Sistemsuifere, dit Harry.
Toute la poussière s'envola dans sa baguette.
- Heu merci, fit Lyciane. J'avais oublié la formule. Heureusement que tu es là.
- Content de voir que ma retenue sert au moins à quelque chose, marmonna le Gryffondor.
"Harry Potter, tu es un sale bougon. Et moi je suis pitoyable". Néanmoins Lyciane poursuivit ses efforts. À présent, elle connaissait un sort utile:
- Sistemsuifere, lança-t-elle à l'adresse des tonnes de poussière enmagasinnées dans un coin.
Il y eut une explosion et un nuage de poussière à faire pâlir un volcan décolla, jusqu'à obscurcir toute la pièce.
- Bravo, dit placidement Harry.
- Noooon, pleurnicha Lyciane.
C'en était trop. L'acharnement de Rogue, elle pouvait supporter, ça la faisait se sentir plus proche de son idole Mais se couvrir de ridicule comme ça devant le grand Suvivant Lui-même Jamais elle ne s'en remettrait Qu'allait dire Mary quand elle lui raconterait?
- Hé! cria Harry. Où tu vas? On a pas de temps à perdre, il y en a cinq autres comme ça à nettoyer! J'ai pas envie de me coucher à deux heures du matin, moi! Mais reviens!
Il partit en courant à sa suite. Il la rattrapa en haut de l'escalier.
- Lyciane, à quoi tu joues? Reviens, allez ça va, c'est pas la mort de pas savoir faire un Sistemsuifere!
Elle lui tournait le dos. Elle ne voulait pas qu'il la voie pleurer, pas dès le premier jour
- Tu viens ou pas? s'impatienta Harry. (ndla: quel tact,ce garçon!)
- J'ai un truc à t'avouer, murmura-t-elle.
Sa voix était cassée, mais pas autant que son amour-propre. Ça lui coûtait tellement de lui révéler ça! Qu'est-ce qu'il allait penser d'elle après?
- Vas-y, j'écoute, dit-il un peu plus patiemment.
- En vérité je n'ai jamais pris de cours par correspondance
Elle le regarda droit dans les yeux.
- Harry je viens d'un autre
Ses yeux étaient si verts si elle lui avouait,
- pays, oui. Et je n'ai jamais pu développer mon potentiel magique parce qu'il n'y avait pas d'école, et les cours par correspondance j'ai essayé mais ça ne marchait pas, et puis mes parents ont décidé de déménager pour que je puisse aller à Poudlard, mais le problème c'est qu'à cause de mon âge ils m'ont mis en cinquième année, mais je n'ai jamais fait de magie, je connais quelques sortilèges parce que j'ai entendu mes parents les faire, mais je ne les ai jamais pratiqués, et c'est pour ça que j'étais si nulle en cours de Potions, et puis c'est pour ça aussi que je suis incapable de t'aider à ranger ce bordel, et j'en ai marre je sais pas quoi faire, mais qu'est-ce que je fous à Poudlard? Je sais pas comment je vais m'en sortir, je vais avoir que des zéros partout, sauf peut-être en Divinaion parce que la prof est aussi mauvaise que moi, mais pour le reste je vais me faire tuer par les profs, et j'ai tellement honte de pas savoir faire de magie, et
Elle s'arrêta, essoufflée. Harry la regardait bizarrement.
- Tu me crois? demanda-t-elle d'une petite voix suppliante.
Nouveau regard.
- Ouais, dit Harry.
Silence soulagé.
- Bon, on va la ranger, cette salle? lança le héros de ses rêves.
Lyciane acquiesça, immensément soulagée.
- Au fait, fit Harry, comment tu sais tout ça sur Trelawney?
(Bong).
- Heu, c'est des gens qui m'en ont parlé. Les septième années, tu sais, j'ai mangé avec eux hier soir.
- Ah, ok.
Ils se remirent donc au rangement, mais Lyciane s'y prenait à présent "à la moldue". À eux deux, ils se complètaient assez bien, et ils enchaînèrent comme ça cinq des six pièces en deux heures et demie. La dernière était un peu isolée des autres, et quand ils voulurent en ouvrir la porte ils s'aperçurent qu'elle était fermée à clé.
- Non mais balbutia Lyciane en s'escrimant sur la poignée. Quelle plaie, ce Rusard! Il aurait quand même pu nous ouvrir toutes les portes!
- Laisse, dit Harry en prenant sa place. Alohomora.
La porte s'ouvrit en grinçant méchament.
- Yeh, fit la jeune fille en entrant. Tu sais, je me suis toujours demandé qui était Lynn.
Harry haussa les sourcils d'un air interrogateur, mais elle ne s'expliqua pas.
La pièce était sombre, mais quand ils entrèrent les torches s'allumèrent d'un coup, faisant sursauter Lyciane qui n'était pas habituée à ce genre de phénomène. Ils se trouvaient dans une sorte de bureau, sans fenêtre, aux murs couverts d'étagères en bois sombre. Des livres en tous genres s'intercalaient avec des bibelots plutôt personnels: photos, bougeoirs, petites statuettes en bois Mis en relief dans un cadre posé en évidence, il y avait un dessin d'enfant tout simple, aux couleurs défraîchies.
Au centre de la pièce, un bureau parfaitement rangé. Rien ne débordait, mis à part le pot à crayons et un vieux rouleau de scotch vide.
- On est dans le bureau de quelqu'un, fit Harry à mi-voix.
- D'un quelqu'un qui n'est pas venu ici depuis un paquet d'années, alors fit Lyciane.
Elle passa un doigt sur la surface d'un meuble. Elle laissa une longue traînée dans la poussière.
- Il y a ici quelque chose de triste, tu trouves pas? fit-elle.
- Ça dépend ce que tu appelles triste. Personnellement, ça ne me fait pas penser à ma dernière défaite au Quidditch, alors
Lyciane sourit. Elle s'attardait sur le dessin d'enfant dans son cadre. Il représentait un prince et une princesse sur un cheval blanc, avec le château en arrière-plan. Le ciel n'était qu'un ruban bleu en haut de la feuille, et le soleil était rond et jaune vif, avec des rayons à intervalles réguliers. Comme dans tous les dessins d'enfant. Cela la fit sourire.
- Les tiroirs du bureau sont vides, dit Harry. Mais peut-être qu'au fond
Il s'accroupit et passa la main à l'intérieur du meuble.
- Qu'est-ce que tu espères trouver? s'enquit Lyciane.
- Quelque chose qui nous donne l'identité du résident. Je me demande bien pourquoi Rusard nous ferait nettoyer une pièce privée.
- Elle n'est plus habitée depuis longtemps. C'était peut-être le bureau d'un ancien prof, qui est parti à la retraite.
- Peut-être regarde ça.
Harry avait découvert un papier coincé dans la rainure où venaient s'encastrer les tiroirs. Une photo.
- Elle n'est même pas en couleurs, dit-il. Et c'est une photo moldue. Bizarre. Quel professeur garderait une photo qui ne bouge pas?
- Et pourquoi la cacherait-il dans le fond de son meuble, surtout? fit Lyciane.
Elle regarda la photo par-dessus l'épaule du garçon. C'était un peu flou, mais elle voyait des armes, des soldats portant des bérets
- Des Résistants français? s'étonna Harry. Qu'est-ce que c'est que ce délire?
Il passa la photo à Lyciane, qui la retourna. Rien d'écrit au verso. Elle essaya de détailler les visages flous en noir et blanc. Les soldats prenaient la pose devant ce qui ressemblait à une maison en partie détruite. Elle avait une vague impression de déjà-vu.
- Remarque, dit Harry en ouvrant un livre au hasard, ça va être facile de retrouver notre mystérieux résident. Il n'y a pas dû y avoir trente-six professeurs français à Poudlard depuis 1945. Même avant.
- Mmm, fit-elle, concentrée. Hé la femme sur la droite ça serait pas
Mais au même moment, Harry avait trouvé un nom sur la première page d'un des livres. Et c'est en même temps qu'ils murmurèrent:
- McGonagall!
- Fais voir? demanda le Sorcier en lui prenant la photo des mains.
Elle attrapa le livre. Au dos de la couverture, à l'encre bleue banale, quelqu'un avait écrit:
"À ma petite Minerva,
que ta douzième année soit pleine de découvertes et de joie,
joyeux anniversaire.
Juillet 1935"
- 1935? s'étonna Lyciane. Elle a attends, elle a soixante-douze ans?
- Elle est vieille, confirma Harry.
- Mais quand même on ne prend pas de retraite, chez les Sorciers?
Elle n'aurait peut-être pas dû dire ça. En tout cas, la remarque fit lever la tête à Harry. "Sois plus prudente à l'avenir, idiote!" s'ordonna-t-elle mentalement.
- McGonagall, avoir fait la Résistance! s'étonna Harry. C'est complètement fou. Et puis, je croyais qu'elle était anglaise, moi! Elle a quand même pas un nom de grenouille*!
(ndla: *frog en anglais, synonyme de Français. Bon, ça va, nous on traite bien les Anglais de rosbeefs! J'ai voulu faire un petit anglicisme, voilà tout.)
- Alors c'est bien elle, sur la photo? demanda Lyciane.
Décidément, un vague souvenir l'assaillait, à la limite de sa mémoire mais où est-ce qu'elle avait vu ces Résistants, devant cette même maison en ruines?
- Ouais, je crois bien
- Et on va faire quelque chose? Il faut percer le mystère! Comment on s'y prend?
Harry sortit sa baguette de sa poche:
- Eh ben, pour commencer on range cette pièce, ensuite on va se coucher, et on réfléchira à tout ça plus tard. Si on a le temps.
Déçue, Lyciane croisa les bras et ne dit plus rien. Ils finirent rapidement leur nettoyage et montèrent se coucher.
"Chère Mary. Je ne sais pas si tu vas ne croire, mais il m'arrive quelque chose de complètement fou. Tout ce que je peux espérer, c'est que tu m'aie vu disparaître dans la bibliothèque pour que tu puisse me croire.
Je suis à Poudlard. C'est incroyable. Moi-même, j'ai peur de me réveiller, et de m'apercevoir que ce n'était qu'un rêve. Si c'est le cas, eh bien au moins c'est le plus beau rêve que j'aurai jamais fait, et il paraît réel, en plus.
Quoique. Aurais-tu imaginé McGonagall dans la Résistance française en 45? Et bien moi non plus. J'espère que ça n'est pas une preuve que je suis dans un délire. J'espère que c'est la vérité. Je prie très fort
J'aimerais vraiment que tu sois là avec moi pour vivre tous ces trucs délirants. Si tu voyais Harry Potter oh, la vache! Il a vraiment les yeux verts! Je te jure, j'en ai jamais vu de pareils! C'est complètement fou, je suis DANS le livre! Je me demande si le cinquième tome comportera une certaine "Lyciane Aghast", débarquée en cours d'année et qui n'a jamais fait de magie de sa vie
Oh la la, il faut que je te raconte tout en détails. Pour que tu lises ce cahier quand je rentrerai et que ça soit comme si tu avais été avec moi.
On y va. Quand j'ai ouvert le tome 4 dans la bibliothèque
- Un ancien bureau de McGonagall? répéta Hermione. Inoccupé? Ils vous ont laissé entrer dedans et tout fouiller?
- Écoute, fit Harry, c'est la faute de Rusard. On a fait qu'obéir. C'est pas de notre faute si il nous a donné cette pièce-là à nettoyer.
- McGonagall dans la Résistance française murmura Ron. Il y a un bug, là. Attends, franchement tu la vois bien en militante? Poser des bombes sous les trains, tout ça? Surtout qu'elle devait être vachement jeune! Tu es sûr que c'est elle sur la photo?
- Moi, oui, confirma Harry. Et Lyciane l'a reconnue aussi.
Ils étaient dans la Grande Salle, en train de déjeuner. Le raffut ambiant protégeait leur discussion de toute oreille indiscrète, comme toujours. Hermione se servit un verre de jus de citrouille et dit:
- Cette fille, justement Lyciane vous la trouvez comment?
- Heu fit Ron. C'est une question de quel ordre?
- Plutôt bien foutue, dit Harry avec un sourire taquin. De beaux yeux marrons.
- Pff, elle est banale, dit Hermione, avant de se reprendre: Mais non, idiots! C'est pas de ça que je parlais!
- Ah bon? Tu faisais une drôle de tête quand Harry a parlé de ses yeux, pourtant fit Ron innocemment.
- Crétins, leur reprocha-t-elle en leur lançant des miettes de pain à la figure.
- Attention, elle arrive, prévint Harry. On parlait des cours d'Histoire, ok?
- Toi? Parler des cours? se moqua Hermione. Des cours d'Histoire, en plus? Et tu voudrais avoir l'air crédible?
- Bon, du Quidditch alors! fit-il avec un air taquin.
- Bonjour tout le monde! lança Lyciane en s'asseyant à côté de Ron. Bien dormi?
- Et toi? s'enquit poliment Hemrione. Tu te plaît dans ta nouvelle chambre?
- Oui, c'est sympa, fit la nouvelle avec un grand baîllement. J'aime bien les lits à baldaquin, ça fait princesse.
Elle balaya le contenu de la table des yeux, attrapa le pichet de jus de citrouille et s'en servit un verre, un air étrange sur le visage. Elle le porta à la bouche, y trempa les lèvres et recracha d'un coup sa gorgée.
- Pouah! heu excusez-moi j'avais entendu parler de cette boisson, mais je n'avais jamais goûté hmm, c'est délicieux heu
- Vous buvez quoi, là d'où tu viens? s'enquit Harry. Et, d'où tu viens au fait?
- Danemark, déclara Lyciane en se disant que personne ne connaîtrait suffisamment bien pour la contredire. Jusqu'ici, je buvais plutôt de l'eau. Parfois du jus de fruits ou du coca.
- Danemark? s'étonna Hermione. Il n'y a pas d'école de magie là-bas?
- Heu non, pas près de chez moi en tout cas.
Elle sentait qu'elle allait rapidement s'embourber dans ses mensonges, mais elle ne voyait pas d'autre moyen. Elle ne pouvait pas tout simplement avouer qu'elle avait toujours vécu dans une Angleterre de Moldus, dans un monde de Moldus, et qu'elle avait récemment passé un portail spatio-temporel qui l'avait précipitée dans son bouquin favori.
"Au secours, songea-t-elle très fort. Mary, JK Rowling, quelqu'un, venez-moi en aide!"
Mais personne ne se matérialisa dans la Grande Salle dans un fourmillement d'éclairs, alors pour échapper aux questions-pièges elle changea bien vite de sujet:
-Bon, fit-elle joyeusement. C'est quand le prochain match de Quidditch?
– fin du chapitre 2 –
Note d'Ona:
Quoi, quoi, quoi c'est pas une chute ça? Quoi c'est pas des manières d'avoir mis deux mois à écrire dix pauvres pages? Quoi? Ne vous plaignez pas, vous allez en avoir un troisième rapidement! Je me suis bien investie dans l'histoire, là, ça y est, et puis avec Epayss et Amarante on a bien planifié ce qui allait se passer dans les chapitres suivants. Ce qui veut dire que ça sera du concentré, pas de longueurs ni de passages inutiles (ça va nous changer de mon autre fic, ça!).
Bon, alors comme d'habitude, la petite chanson: figurez-vous que si j'écris cette histoire, ce n'est pas pour moi, c'est pour vous. Donc si vous avez lu cette fic, si elle vous a plu ("si vous voulez revoir le film, y'a d'autres séances!") heu, pardon, je m'égare ah, oui! si vous avez aimé notre fic, même si vous avez plein de critiques à faire REVIEW!!!!!!!!!!!!!!!!!
Les auteurs reconnaissants,
Ona, Ama' et Epayss
Tous droits réservés: J.K. Rowling&Cie
Conception: Ona&Ama'
Mise en chantier: Ona&Epayss
Réalisation: Ona
Toute ressemblance avec une personne existant ou ayant existé serait purement fortuite. Les auteurs déclinent toute responsabilité en cas de poursuite.
