Note de l'auteur: Je ne sais pas comment m'excuser pour les temps énorme qui s'écoule entre deux mises à jour. Tout ce que je peux vous dire, c'est que si c'était aussi simple pour moi de publier un chapitre que pour la plupart des personnes, vous auriez eu celui-ci depuis un mois et demi. Mais là-dessus s'est rajouté le bac (que j'ai eu!) et puis tout plein de trucs Bref je cesse de m'étendre et je vous laisse quand même découvrir le chapitre 6. Le 7 et le 8 sont déjà finis, j'espère les envoyer bientôt. À plus!
Chapitre 6: Soupçons
- Et ils ont fait un film? Sérieux?
- Je te jure. Avec des acteurs qui vous représentaient, et tout.
- Whaoh
Assises sur le toit de la tour nord, Lyciane et Ginny discutaient tout en contemplant le crépuscule qui engloutissait le ciel peu à peu. Cela faisait plus d'une heure que Ginny harcelait sa nouvelle amie de questions sur son monde. Sa curiosité était insatiable.
- L'amie à qui tu écris tout, Mary Tu la connais depuis longtemps?
- Ouais, depuis le collège. C'était ma seule amie pendant plusieurs années. On partageait tout, secrets, imagination, passions Harry Potter c'était notre plus grande folie, enfin, le livre tu vois, je saurais pas te dire combien de fois je les ai lus les quatre tomes. Au moins cinq fois chacun, sûrement plus.
- Arrête
- Je te jure.
- C'est trop bizarre! Vous vous passionez pour les aventures de quelqu'un qui n'est pas réellement un personnage de fiction!
- Eh ouais troublant, hein? Et toi, ça te fait quel effet de savoir que des millions de gens dans mon monde connaissent tous les détails de ta passion pour Harry, de ta possession par Voldemort, et tout et tout?
Ginny rassembla ses deux jambes en tailleur et se frictionna les bras: il faisait froid, malgré leurs grosses capes confortables.
- M'en parle pas dit-elle. C'est trop incroyable. Franchement, s'il n'y avait pas toutes ces choses que tu sais et que tu ne devrais pas, je préférerais croire toutes tes affabulations plutôt que cette histoire-là: elle a l'air encore plus irréelle!
Lyciane réfléchit un instant en regardant les étoiles clignoter tout doucement dans le ciel bleu foncé.
- En fait, moi, quand je suis arrivée, je n'ai pas été si troublée que ça. Je sais pas comment t'expliquer Enfin, si, je sais. Tu vois, j'ai lu tellement de livres de SF, de magie, de mondes parallèles, à commencer par Harry Potter (Ginny gloussa en l'entendant employer le nom comme un titre de livre) que je ne me suis pas tant étonnée que ça Je me suis dit: Ça y est! Moi aussi j'ai ma propre aventure qui débute! Et peut-être même que quand le tome 5 paraîtra, il y aura une certaine Lyciane Aghast dedans! Ce serait fabuleux, non?
Ginny rit doucement.
- Oui, je vois, dit-elle. Toi aussi tu auras ton actrice pour t'incarner dans le film!
- Ouais, c'est clair. À moins que je demande de la jouer moi-même je suis assez bonne actrice, non?
- Tu es une terrible menteuse, en tout cas!
- Bah c'est pareil! fit Lyciane d'un air réjoui.
- Mais terrible ne veut pas dire bonne, ajouta Ginny sournoisement.
- Oh! fit Lyciane d'un air déçu.
- Je rigole. Alors comment il est ce film? Ressemblant?
- Bah oui, fit Lyciane avec un haussement d'épaules. Ça m'a vraiment surprise quand je suis arrivée ici. Les acteurs, tout ça, ils vous ressemblaient moyennement Mais pour les décors, c'est incroyable. On aurait vraiment dit que le réalisateur avait vécu à Poudla
Lyciane sentit son cur s'accélérer. Et si ce qu'elle venait de dire sans y penser n'était pas si stupide? Et si
- Tu as pensé à quelque chose? s'enquit Ginny. Je peux savoir?
- Oui, je attends, il faut que je vérifie ça!
Lyciane sentait l'excitation croître en elle. Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt? Comment expliquer une telle similitude entre les décors du film et le Poudlard de ce monde-ci?
- Viens avec moi! s'écria-t-elle en sautant sur ses pieds.
- Attends! fit Ginny en essayant de la rattraper, tandis qu'elle s'enfonçait dans l'escalier. On va où? Dis-moi à quoi tu as pensé!
Elles parcoururent ainsi plusieurs escaliers et couloirs. Lyciane pensait savoir où elle allait, mais tout à coup elle stoppa sa course.
- Et merde! fit-elle. Je me suis encore perdue Le bureau de Dumbeldore?
- Pourquoi tu veux aller dans son bureau? demanda sa camarade d'un air suspicieux.
- Je t'expliquerai. Alors?
- C'est par là.
Elles repartirent de plus belle. Arrivées finalement devant la gargouille qui gardait le sanctuaire du directeur, elles s'arrêtèrent.
- Le mot de passe? s'enquit Lyciane comme si Ginny devait forcément le savoir.
Le regard que lui renvoya celle-ci suffit à lui répondre.
- Mais comment on fait pour rentrer alors?
- Pourquoi tu veux rentrer? insista Ginny.
- Tu verras! Tu es avec moi ou pas?
- Évidemment, Lyciane! Mais explique-moi, et j'aurai peut-être une idée!
Il n'y avait rien à répliquer. La jeune fille céda et raconta à son amie la pensée qu'elle avait eu.
- Tu comprends pourquoi j'ai besoin de m'introduire là-dedans?
- Mince fit Ginny en réfléchissant intensément. Écoute, je vois deux solutions. La première, c'est de faire tellement de bazard en cours qu'un prof t'envoie chez le directeur mais ce ne serait pas très bon pour toi, déjà que tu as des résultats catastrophiques en magie (Lyciane rougit vivement). La deuxième, c'est que tu demandes une entrevue à Dumbledore. Comme tu es quelqu'un de spécial, je parle de ton origine, il acceptera sûrement une fois dans la place tu détournes son attention et
- Non, ça marchera jamais.
- Bon, alors On peut toujours mettre Harry dans la confidence et lui emprunter sa cape.
- Pas question! fit Lyciane. Lui et Ron font leurs petits secrets sans moi, je ne vais pas aller les mettre dans le mien!
- Alors on lui prend discrètement sa cape et on la rapporte avant qu'il réalise.
Lyciane réfléchit à une stratégie et à ses chances de réussite.
- Non, ça ne marchera jamais, dit-elle. Dumbeldore voit à travers les capes, tu as oublié?
- Pardon? réagit Ginny. Comment je l'aurais su?
Lyciane fronça les sourcils devant ce qui était pour elle une évidence, avant de se mettre à rire:
- Forcément, je l'ai lu dans le tome 1! J'avais oublié que tu n'étais pas tout le temps avec Harry! Je sais plus de choses que toi sur ses aventures!
Ginny fit mine de bouder, mais très vite elle revint au problème principal: comment entrer dans le bureau de Dumbledore?
- Tu sais, dit-elle, si on demandait à Fred et George, je suis sûre qu'ils accepteraient de nous aider Ils sont toujours à la recherche d'un bon coup à faire pour tester l'une ou l'autre de leurs trouvailles.
Dix minutes plus tard, elles étaient donc en compagnie des jumeaux Weasley, les deux élèves de Poudlard qui connaissaient le mieux les secrets du château et qui avaient récolté plus de punitions que quiconque depuis que l'école existait (quiconque voudrait établir un connecteur logique dans cette phrase en déduirait que connaître le château entraîne obligatoirement une lourde série de sanctions il aurait tort: la troisième personne à le connaître à la perfection n'est autre que Rusard, or lui n'encourt jamais de punitions, il les donne.À moins que donner ou recevoir ne soient que les deux facettes d'un même acte, éternellement lié au titre de meilleur connaisseur de Poudlard Ce qui amènerait la conclusion que Harry — qui concourt pour le titre de 4e, depuis qu'il a la carte du Maraudeur— est destiné à devenir soit un dictateur, soit une victime perpétuelle. À votre avis?).
- Attends que je comprenne, disait George. Vous voulez entrer par effraction dans le bureau de Dumbledore?
Ginny et Lyciane acquiescèrent.
- Vous ne voulez pas aussi devenir ministre de la magie dans les dix prochaines minutes, par hasard? fit Fred. Parce qu'on a la même probabilité de réussite.
- Ça veut dire que vous ne nous aiderez pas? demanda Lyciane avec inquiétude.
Les deux jumeaux échangèrent un regard complice.
- Qui a dit ça? Tu as dit ça Fred?
- Pas plus que toi, George.
- Un défi à notre mesure, pas vrai Fred?
- Je ne te le fais pas dire, George.
- On va se mettre au boulot tout de suite. Vous agirez pendant le dîner, les filles. Comme ça on est sûrs qu'il ne sera pas dans son bureau.
- Rendez-vous devant la gargouille à huit heures, ok?
Les filles approuvèrent et s'en furent de leur côté.
- Tu crois qu'ils vont trouver un truc? fit Lyciane à voix basse.
- T'inquiète, fit Ginny. Ils sont balèzes.
Elles s'assirent toutes deux dans les profonds fauteuils devant le feu de la salle commune.
- Bon, fit Ginny en se frottant les mains. Où est-ce qu'on en était? Ah oui! Donc tu dis qu'ils ont fait un film
Harry et Ron entrèrent dans la cuisine: l'heure du dîner approchait et les elfes couraient dans tous les sens, certains portant des plats trois fois plus larges qu'eux ou des piles d'assiettes de deux mètre de haut, comme dans un film de Oualdisné. Harry s'attendait à ce qu'un petit personnage haut comme la cuvette des toilettes et vêtu d'un blouson de motard, d'une robe de franch-cancan ou autre fôlatrie vienne lui broyer les genoux, mais Dobby n'était visible nulle part.
- Excusez-moi, fit-il en attrapant un (ou une: le genre de ces créatures le laissait toujours décontenancé) elfe par le torchon. Est-ce que Dobby est par ici?
- Il est ailleurs, monsieur! fit l'elfe d'une voix si aigu que la moitié des syllabes devait se trouver dans les ultrasons. Dobby ne travaille pas aux cuisines le soir, il fait le ménage monsieur! Vous le trouverez au premier étage!
- Merci, dit Harry en le relâchant. L'elfe réassura sa prise sur le panier à couverts grand comme sa tête d'une oreille à l'autre et repartit au pas de charge.
Ron et Harry montèrent au premier étage et commencèrent à ouvrir les portes, mais Dobby n'était visible nulle aprt et il était difficile de croire qu'un elfe était en train de nettoyer. Finalement, Harry décida de l'appeler à voix haute et ils le virent accourir de derrière une armoire où Ron était persuadé d'avoir regardé.
- Tu te cachais? demanda Harry avec surprise.
- Dobby avait entendu des sorciers passer, monsieur! fit l'elfe en pleurant de joie contre ses genoux. Dobby se faisait discret par habitude, monsieur! Les sorciers aiment bien ne pas être dérangés par les serviteurs! (Il se mit tout droit, comme pour un salut militaire, et déclara d'un ton très porfessionel:) Dobby est plus discret que l'ombre, Harry Potter, monsieur! Jamais un sorcier n'a eu à se plaindre d'avoir vu Dobby travaillé, monsieur, jamais!
Harry vit Ron hausser les yeux jusqu'au ciel.
- Heu, oui, c'est très bien Dobby, dit-il. Dis-moi, on aurait quelque chose à te demander
- Tout ce que vous voulez, monsieur! Dobby dira tout ce qu'il sait!
- Voilà, fit Harry. La dernière fois, tu as dit que ce qui avait faili se produire il y a cinquante ans allait survenir à nouveau. Tu ne parlais pas de Voldemort et de la chambre des secrets, pas vrai?
Dobby sursauta et se recroquevilla d'un air apeuré.
- Harry Potter ne devrait pas parler de ces choses-là, monsieur, chuchota-t-il. C'est interdit, monsieur, si on entendait Harry Potter il aurait des ennuis
- De quoi parles-tu, Dobby? fit Harry avec perplexité.
- Dobby parle de ce qui s'est réellement produit il y a cinquante ans, monsieur! Les sorciers n'en parlent jamais et il ne faut pas en parler Mais Dobby se souvient de ce qu'on lui a raconté, monsieur!
- Est-ce que fit Harry en chuchotant à son tour. Est-ce que ça a à voir avec la Voie des enfers?
Les énormes yeux verts de l'elfe s'arrondirent d'effroi.
- Voie des enfers n'est qu'un nom, monsieur Mais le sorcier le sorcier était terrible! Dobby est bien content qu'on l'ait châtié comme il le méritait!
- De quoi? intervint Ron. Tu-Sais-Qui a réellement été châtié? Mais je croyais que ça avait échoué! Ils n'ont pas réussi à l'enfermer dans cette Voie je-ne-sais-quoi!
Cette fois, c'est d'étonnement que les yeux de Dobby s'arrondirent.
- Pardon, monsieur? fit-il. Vous-Savez-Qui n'a rien à voir dans cette histoire! À cette époque-là il n'avait que dix-sept ans monsieur! Vous-Savez-Qui n'a jamais cherché à ouvrir la Voie des enfers!
Harry fronça les sourcils avec perplexité.
- Comment ça, Dobby? De quel sorcier il s'agissait, alors?
- Do Dobby a oublié son nom, bredouilla l'elfe.
S'il avait été humain, il aurait été rouge écarlate en cet instant, Harry en était certain.
- Tu n'as pas un petit indice? Où est-ce qu'on peut trouver son nom?
- Vous ne le trouverez nulle part, monsieur! Il a été effacé de tous les livres et le ministre de l'époque a ordonné qu'il soit oublié!
Harry et Ron échangèrent un regard: quelle était cette histoire?
- Mais qu'est-ce qu'il avait fait de si grave? s'enquit Ron. Pourquoi il ne faut pas ouvrir cette Voie truc-chose?
- Dobby l'ignore, monsieur chuchota l'elfe d'un air misérable. Seuls les sorciers qui étaient présents à l'époque s'en souviennent, mais ils refuseront de vous en parler.
Nouveau regard perplexe entre les deux amis.
- Heu, dis, Dobby, fit encore Ron, est-ce que tu connais la salle qui n'a pas de porte, à laquelle on accède par la fenêtre, au 4e étage?
- Oui, monsieur, fit Dobby. Les elfes la nettoient régulièrement, monsieur.
- Tu sais si les livres ont quelque chose de particulier? On pense que ce sont des manuels de magie noire déguisés.
- Dobby l'ignore, monsieur, fit l'elfe sur un ton d'excuse. Il n'en a jamais entendu parler, monsieur.
- Tant pis, fit Ron. Merci pour tout, Dobby.
- Ce fut un plaisir, monsieur, fit l'elfe en faisant une petite courbette à laquelle Harry aurait préféré ne jamais assister
(Ça n'a rien à voir, mais il y a quelques nuits j'ai rêvé que ma grand-mère me préparait une soupe à l'elfe de maison.)
À vingt heures tapantes, Ginny et Lyciane retrouvèrent les jumeaux devant la gargouille. Avant de quitter la grande salle où se déroulait le dîner, elles avaient soigneusement vérifié que Dumbledore et toute l'équipe administrative étaient occupés à manger.
- Vous avez trouvé comment rentrer? demanda Ginny sans préambule.
- Regarde, petite sur, et admire! dit Fred en tirant de sa poche un petit sachet fermé par une cordelette.
Il ouvrit avec soin le sachet et prit une pincée d'une poudre dorée, légèrement luimneuse, qu'il projeta sur la gargouille en lançant d'une voix assurée:
- Révèle ton secret!
Les quatre jeunes gens se tendirent, dans l'attente d'une réaction
La gargouille de pierre ne broncha pas d'une pierre.
- J'admire murmura Ginny d'un ton moqueur. Où est le miracle?
- Il arrive, il arrive, dit Fred en se grattant la tête et en tendant le sachet à Georges pour qu'il l'analyse. Celui-ci haussa les épaules, referma le sachet et tira de sa poche un parchemin roulé très serré, qu'il déplia.
- Konokadohohaitemiyo! lut-il tout en exécutant de sa baguette un geste tellement complexe que celle-ci finit son trajet dans les cheveux de Lyciane, manquant de deux doigts de se planter dans son il.
- Toutes mes excuses, bredouilla-t-il en récupérant son bien, tandis que Lyciane clignait des yeux pour vérifier qu'elle était toujours bien-voyante. La gargouille avait les coins du bec relevés en un sourire sardonique.
- Elle a bougé, dit Georges. J'en suis sûr! Elle ne souriait pas comme ça avant.
- Vous êtes lamentables, soupira Ginny en se laissant tomber contre le mur la plus proche. On va jamais y arriver.
- Pardon? fit Fred avec indignation. Qui traites-tu de lamentable?
- La petite sur sait-elle à qui elle parle? enchaîna Georges.
- Est-elle consciente de s'adresser à des génies de la débrouille?
- J'ai dit que c'était un défi à notre hauteur, je ne le retirerai pas!
Et sur ces paroles Georges s'éloigna d'un pas raide. Lyciane allait le retenir, quand il s'arrêta devant un tableau proche.
- Pardon de vous déranger, dit-il d'une voix douce. Comment vous portez-vous?
Le personnage du tableau, une bergère qui se tenait sagement agenouillée au pied d'un pommier, baissa les yeux sur lui et s'exclama d'une petite voix humble:
- Oh! Seriez-vous cet adorable jeune homme qui jadis m'aida à retrouver mon amour?
- En personne, répondit Georges d'un ton roucoulant.
- Vous étiez en deux exemplaires à l'époque, poursuivit la jeune fille. Votre double aurait-il réintégré la même enveloppe charnelle?
- Non, je suis toujours là, lança Fred en s'approchant à son tour. Enchanté, belle bergère. Le ramoneur se porte bien?
- Oh oui, il est très occupé de jour. Mais le soir nous nous retrouvons
Elle ponctua cette phrase d'un petit rire qui semblait sorti en droite ligne des romans courtois du dix-septième siècle.
- Dites-moi, fit Georges, depuis que je vous ai permis de déplacer votre tableau pour être à côté du ramoneur, vous devez entendre ce qui se passe dans ce couloir, non?
- Il m'arrive d'y prêter l'oreille, fit la bergère en rosissant.
- Seriez-vous assez aimable pour nous renseigner? Nous cherchons le mot de passe
- Oh! C'est que ce monsieur fort grand, avec une barbe Il m'a demandé de ne rien dire
Lyciane et Ginny s'approchèrent. Elles comprenaient enfin où les jumeaux voulaient en venir.
- C'est pas vrai murmura Lyciane. Tu crois qu'elle va le donner?
- Elle a l'air assez cruche pour ça dit Ginny en regardant avec attention.
Effectivement, après de longues parlementations, la bergère finit par céder, en remerciement du service rendu autrefois par les jumeaux.
- Je les entends souvent prononcer "Langue-de-Fléreur" ces temps-ci, avoua-t-elle.
Puis elle courut se cacher derrière son pommier. Les jumeaux la remercièrent tout de même, et revinrent vers la gargouille. Elle s'ouvrit du premier coup, sans se départir de son sourire sardonique.
- Césame, ouvre-toi, commenta Fred.
Il fit un pas en arrière. Lyciane était désormais seule face à l'escalier pivotant. Elle jeta un regard à Ginny, qui sembalit hésiter à l'accompagner.
- Je fais le guet en bas, proposa-t-elle.
Lyciane accepta. Inspirant un grand coup, elle se remémora l'excitation du mystère qu'elle était sur le point d'éclaricir et s'engagea sur les marches.
Les locataires des tableaux sur les murs dormaient profondément quand elle passa la porte. Constatant une fois de plus l'étrange ressemblance entre ces lieux et ceux qui étaient apparus dans le film produit par la Warner Bros, Lyciane s'avança à pas lents.
Il y avait quelque chose de bizarre, toutefois. Un très léger décalage entre la réalité et le film. Une question de grain de la pierre des murs, de nuance de couleur des rideaux
S'accrochant à l'idée que tout allait bientôt être résolu, elle marcha jusqu'à l'étagère sur laquelle ronflait le Choixpeau magique et se le posa sur la tête. Ce faisant, elle était consciente de plagier de manière presque comique le second tome de Harry Potter (et aussi la 3e fic de Ona Balbuzard, qui nous fait des phénomènes récurrents, et qui un jour va voir son lectorat se lasser des entrevues héros-Choixpeau après être entré par effraction dans le bureau. Que voulez-vous, l'écriture n'est qu'un éternel plagiat de tout ce qui a été écrit avant, les auteurs se plagient même eux-même d'un livre à un autre, on ne peut faire confiance à personne).
Le Choixpeau lui tomba devant les yeux, obscurcissant sa vue. Elle s'accrocha avec plus de force à l'idée folle qu'elle avait eue. Dans quelques secondes
- Qu'est-ce que tu veux? demanda le vieux chapeau d'un ton endormi.
- Je veux savoir si tu te souviens de tous les élèves que tu as répartis, dit Lyciane d'un seul trait.
- Ah.
Le Choixpeau s'autorisa un long baillement avant de répondre d'un ton ennuyé:
- Des gens viennent parfois me demander ça. Ça fait plus de cinq cent mille personnes, tu sais. Comment pourrais-je retenir tous les noms?
- Mais tu en retiens une partie, n'est-ce pas? Disons les cinquante mille derniers?
- Ouhla, comme tu y vas! Je m'en souviens quelques uns, oui
- J'ai entendu dire que ta mémoire était excellente, flatta Lyciane en désespoir de cause. Tu ne te rappelerais pas avoir réparti un certain Chris Colombus un jour?
Le Choixpeau mit à peine quelques secondes à répondre:
- Non.
- Tu ne te rappelles pas? fit Lyciane avec désolation.
- Je n'ai pas dit ça, dit très gravement le Choixpeau. Ce n'est pas non, je ne me rappelle pas. C'est non, je n'e l'ai jamais réparti.
- Vraiment?
- Vraiment.
- Même pas sous un pseudonyme?
- Non.
- Comment en es-tu certain?
- Parce que, dit le Choixpeau, je connais cet homme dont tu parles. Et je ne l'ai jamais réçu à la Répartition. Ce n'est pas un sorcier.
Sous le choc, Lyciane dut s'assoir.
- Tu connais mon monde? murmura-t-elle quand elle fut un peu remise.
- Oh, je n'en connais que ce que j'entends dans ce bureau, dit le Choixpeau sur le ton de la conversation. Mais je me rappelle avoir entendu le professeur Dumbledore parler de cet homme et d'un — comment dit-on déjà? — film qui racontait une histoire où nous apparaissions, n'est-ce pas?
- Oui, c'est ça, dit Lyciane.
Il lui fallait réfléchir à présent. Si Colombus n'était pas venu de ce monde comme elle était venue du sien, comment expliquer cette incroyable ressemblance du film avec la réalité?
- Et, fit-elle sur une nouvelle illumination, une certaine Joanne Kate Rowling?
Cette fois, l'hésitation du Choixpeau fut plus longue.
- Alors? s'impatienta la jeune fille.
- Eh bien
- Oui?
- Non, rien, dit le Choixpeau.
- Comment ça, rien?
- Rien. Ça ne me dit rien.
- Pourquoi tu as hésité plus longtemps?
- Rien du tout. À présent, si tu veux avoir l'amabilité de me reposer, j'aimerais finir ce couplet que j'avais en tête tantôt.
Lyciane le prit par la pointe et le reposa sur son étagère.
- Tu te trompes, dit-elle d'un ton de reproche, plus par jeu théâtral que par réelle conviction.
Puis elle sortit du bureau. Les anciens directeurs dans leurs tableaux la regardèrent partir du coin de l'il.
Dès qu'elle eut refermé la porte, ils se mirent tous à chuchoter avec excitation.
— Fin du chapitre 6 —
Mouahahah! Nouveau bug du petit SE! La souris qui se règle en vitesse hyper-lente à chaque allumage. Je me marre
À ce qu'il paraît c'est une histoire de pile. Où est-ce qu'on achète une pile pour un ordinateur qui fête ses vingt ans? Mouarf!
Ona
