Chapitre 7: Explications
Hermione se frotta les yeux et releva la tête de son livre.
Cette technique de lecture était très fatiguante pour le cerveau, qui avait du mal à se concentrer lontemps. Malgré les divers sortilèges de concentration qu'elle avait essayé de s'appliquer, il lui fallait toujours relâcher son attention au bout d'un temps trop court.
Mais le travail en valait la peine. Bientôt, très bientôt
Elle contempla ses doigts. Elle les voyait encore en double exemplaire, alors qu'elle avait arrêté de lire depuis plusieurs minutes à présent. Il était temps de s'arrêter complètement. Une nouvelle reconcentration l'épuiserait trop.
Elle referma le livre et le posa soigneusement à sa place sur l'étagère. Au passage, ses doigts effleurèrent par habitude le léger renflement sous la couverture qui indiquait le petit symbole qu'elle avait appris à repérer.
C'est en enjambant la fenêtre pour sortir de la pièce qu'elle le remarqua.
Le sortilège d'espionnage, qu'elle s'était apprêtée à resceller comme d'habitude, avait été brisé. Ce n'était pas elle. Il l'était déjà quand elle était entrée, mais elle n'y avait pas prêté attention. Ce n'était pas non plus un elfe de maison, ils possédaient leur propre moyen de rentrer dans cette pièce sans aller faire de l'acrobatie sur les murs et sans briser son sortilège.
Ça ne pouvait être que Ron et Harry. Ou Ginny. Ou cette fouineuse de Lyciane.
Hermione referma le sortilège en songeant à la dernière salade de Lyciane, concernant les soupçons qu'elle avait formulés à son égard. Cette fille était capable d'inventer des mensonges si énormes que tout le monde les croyait, tant il leur paraissait inconcevable que quelqu'un ait le culot de mentir à ce point. Elle était dangereuse. Pourtant, Hermione avait plus ou moins promis de faire la paix avec elle, du moins de cesser de chercher à découvrir son secret par respect pour la frénésie qu'elle mettait à le cacher. En réalité, la jeune fille avait tout simplement d'autres chats à fouetter.
À commencer par Harry et Ron. Qui lui manquaient terriblement. Parfois, elle sentait qu'elle n'avait pas fait le bon choix. De plus en plus souvent, à vrai dire.
Tout en réfléchissant, elle avait rampé sur le mur puis était passée dans le couloir et elle marchait à présent vers la salle commune. Soudain, un nuage de poussière d'un bleu pétant lui tomba sur la tête. Elle en aspira une grande quantité par accident et se mit aussitôt à tousser, tout en cherchant avec rage d'où venait cette poussière.
Ce n'était pas fini. Avec une coordination toute sorcellesque, des petits feux s'allumèrent tout autour d'elle, dessinant une pentagramme dont elle formait le centre. En voulant bouger elle se heurta à une barrière invisible. Elle était prisonnière de ce qui, elle l'avait compris immédiatement, était un dispositif un peu primaire pour pratiquer un exorcisme. Sur elle.
Le nuage de poussière bleu retomba suffisament pour lui permettre de distinguer deux silhouettes. Harry et Ron se tenaient à deux pointes du pentacle et lisaient le contenu d'un grimoire. Hermione sentit la colère bouillonner en elle.
- Oh! C'est quoi ce délire? lança-t-elle.
Ses deux amis ne s'interrompirent pas, mas ils échangèrent un regard inquiet et accélérèrent leur rythme de lecture.
- Vous jouez à quoi, c'est quoi votre théorie? gronda Hermione. Que je suis possédée? C'est un peu basique, comme déduction, non?
-
- C'est bon, grommela Hermione en s'efforçant de se contenir. Finissez-le votre exorcisme stupide, au moins vous verrez par vous-même que je ne mens pas!
-
Soudain, Hermione sentit la tête lui tourner. Trop de fatigue, trop de travail. Elle n'aurait pas dû lire autant de chapitres ce soir
Elle s'effondra au centre du cercle de feu.
- crois que ça signifie quelque chose
- ne parlaient pas de ça
- elle est tombée d'un coup
Hermione rouvrit les yeux dans la pénombre. Il faisait nuit au-dehors, ils étaient dans un couloir exposé aux vents et elle était glacée. D'autre part, elle était étendue sur le sol de pierre.
- Je ne suis pas possédée! s'écria-t-elle en se redressant comme un pantin hors de sa boîte.
- Ça va, calme-toi, la rassura Harry en la forçant à se rallonger. L'évanouissement n'était pas un symptôme de possession. Normalement, l'esprit qui était en toi aurait dû sortir en hurlant et tout dévaster sur son passage.
- Vous avez lu jusqu'au bout?
- Ouais, dit Ron avec fierté.
- Vous m'avez laissé évanouie et vous avez continué?
- Heu firent-ils, moins fiers tout à coup.
Elle leur colla deux baffes retentissantes, une à chacun.
- Qu'est-ce qui vous a pris? fit-elle d'une voix glacée.
- C'est évident, non? grommela Harry en se frottant la joue. On voulait voir si tu étais possédée par Voldemort. Tu n'arrête pas d'étudier des livres bizarres en cachette.
- Et vous avez non, fit Hermione qui comprenait tout doucement. Vous avez cru que je faisais Que j'étais
Elle fut secouée de petits hoquets. Harry et Ron s'alarmèrent, mais Hermione hoquetait de plus en plus fort, jusqu'à exploser en un rire tonitruant et légèrement hystérique.
- C'est complètement stupide! articula-t-elle, les larmes aux yeux. Vous êtes trop stupides!
Un nouvel éclat de rire l'empêcha de poursuivre. Elle était à présent rouge tomate, et pliée en deux en se tenant les côtes. Puis elle se calma peu à peu. Son rire décrut tout doucement, se rechangea en petits hoquets joyeux, puis cessa, après quoi elle s'essuya les yeux et inspira profondément:
- Complètement stupides, répéta-t-elle en se levant et en plaquant là ses deux amis.
Ceux-ci la regardèrent partir, interloqués.
- On la suit? demanda Ron.
- Tu crois qu'elle rira encore? fit Harry.
- Ça m'étonnerait. Elle va recommencer à nous crier dessus.
- Et notre théorie, alors? Elle n'est pas possédée.
- De toute façon, Dobby nous avait dit que Tu-Sais-Qui n'avait rien à voir là-dedans. Mais ça n'empêche, Hermione fait quelque chose qui met tout l'équilibre magique de Poudlard en danger. Il faut faire quelque chose.
- Bon, alors on retourne la voir et on s'explique?
Ron hocha la tête. Ils rattrapèrent donc leur amie.
- Vous voulez quoi? fit-elle d'une voix cassante.
- On doit s'excuser, Hermione, dit Harry le plus humblement possible. Et t'expliquer pourquoi on a fait ça.
- Inutile, fit la jeune fille, butée. J'ai compris: vous avez cru que j'étais possédée par Tu-sais-qui, pour la simple raison que je ne vous parle plus. Réflexion d'une grande profondeur.
- Oh, recommence pas! fit Ron d'un ton irrité. Tu es obligée d'être cassante comme ça?
- Je suis cassante si je veux! dit Hermione.
Ron adressa un clin d'il à Harry, et celui-ci eut une bonne surprise: Ron avait prévu et espéré la réaction de Hermione. Il faisait exprès de la chercher.
- Y en a marre maintenant Hermione! reprit-il. Tu dois nous expliquer ce que tu trafiques, en en vertu de notre longue amitié!
Harry dut de retenir pour ne pas pouffer de rire en entendant la formule. Hermione, elle, s'indignait de plus en plus, et ça la faisait ressembler de plus en plus à l'Hermione qu'ils connaissaient:
- J'ai mes raisons! C'est ça le problème avec vous deux, vous n'admettez jamais que je puisse avoir mes raisons de vous cacher des choses!
- Peut-être parce qu'on est tes amis? glissa malicieusement harry.
- C'était déjà ça en troisième année, poursuivit Hemrione, lancée. Toute l'année vous m'avez fait la tête, mais ce n'est pas moi qui avais décidé de vous cacher le Retourneur de Temps, c'était une décision de McGonagall! Franchement, si j'ai décidé de vous cacher mon apprentissage, c'est pour une bonne raison
Soudain elle rougit vivement et se tut d'un coup.
- Ton apprentissage? répéta Ron. Apprentissage de quoi? Hermione, ne me dis pas que tu
- Tu n'apprendrais pas à devenir Animagus? le coupa Harry sans politesses.
L'idée venait seulement de l'effleurer, mais il réalisa qu'il avait deviné juste. En effet, Hermione battait à présent tous les records de rougissement. Elle flamboyait littéralement.
- Si, dit-elle abruptement.
- Si quoi? fit Ron, la mâchoire béante de surprise. Tu es une Animagus? Depuis quand?
- Je ne le suis pas encore, fit-elle, agacée. J'y travaille.
- Mais depuis quand? Et pourquoi tu nous l'a caché?
Pour Ron, c'était une véritable trahison. Harry comprenait assez bien ce que ressentait son ami.
- Et, Hermione, et Rita Skeeter? insista le garçon roux. Je croyais que tu ne la supportais pas! Et c'est totalement illégal! Depuis quand tu fais des choses passibles d'emprisonnement? Et pourquoi tu nous as pas mis au courant?
- Peut-être justement pour éviter ça: que tu le crie sur tous les toits, répondit-elle d'un ton cassant. Et Ron, il serait temps que tu comprennes que tout est relatif.
Elle avait dit ça avec un air pour lequel le seul adjectif que Harry envisageait était "cool". Cette Hermione-là était loin, très loin de la petite élève modèle qu'il avait détestée au début de sa scolarité à Poudlard.
Ron se tourna alors vers lui:
- Et comment tu as deviné, toi? fit-il d'un ton soupçonneux.
Harry haussa les épaules.
- C'est le mot d'"apprentissage", je sais pas, d'un coup ça m'a paru évident. Les livres, le temps qu'elle y passe, tout ça. Sirius nous avait bien expliqué que ça prenait de nombreuses années.
Le sens de sa phrase le frappa soudain. Il se retourna vers Hermione avec une nouvelle vigueur:
- Hermione! Tu nous a bien dit que tu y étais presque arrivée?
- Oui, fit-elle.
- Depuis quand tu y travaille?
Elle rougit un peu plus et détourna les yeux. Les soupçons de Harry se confirmèrent.
- D'accord, finit-elle par dire, je vais vous raconter.
Ils étaient retournés dans la petite pièce secrète, aux murs garnis de livres. Hermione les avait fait assoir autour de la petite table qui occupait le centre de la pièce, et avait raconté son histoire:
- Tout a commencé, dit-elle, en troisième année. La nuit où Harry et moi avons pris le Retourneur de Temps.
Les deux garçons retinrent des exclamations de surprise. Ainsi elle leur cachait son activité secrète depuis presque deux ans.
- Cette nuit-là, nous sommes montés sur Buck pour aller libérer Sirius, si tu te rappelles, Harry.
Celui-ci acquiesça.
- Nous volions le long du mur du château, et j'ai regardé à l'intérieur pour vérifier que personne ne pouvait nous voir. C'est alors que j'ai remarqué des choses qu'on ne peut voir que de l'extérieur du château. Notament, cette salle sans porte.
Ron et Harry hochèrent la tête. L'histoire devenait plus claire.
- Je suis revenue quelques jours après, parce que j'y avais vu des livres et que j'étais curieuse de connaître cette pièce mystérieuse. Comme vous le voyez, trois murs sont tapissés de livres et le quatrième est occupé par la fenêtre. Pas de porte, pas d'autre moyen d'entrer que d'escalader la façade. Ça m'intriguait. Arrivée ici, j'ai feuilleté tous ces livres et je me suis étonnée: la plupart paraissaient vraiment sans intérêt. Mais alors pourquoi les avoir enfermés dans une pièce sans accès, comme si on avait voulu empêcher qu'on les lise mais qu'on n'avait pas osé les détruire?
- Ça aurait pu être un simple hasard, dit Ron. Ces livres, ils auraient pu être mis là sans raison. Poudlard est plein de trucs inutiles et sans raison.
- Oui, fit Hermione, mais j'avais Je ne sais pas, une impression. Ce qui fait que j'ai passé du temps à essayer de décrypter le mystère de cette salle. Je me suis forcée à lire certains de ces bouquins. Comme ils étaient sans intérêt, je m'endormais souvent dessus. Un soir, j'étais fatiguée et mes yeux ont commencé à flancher. Sans faire exprès, je suis passée en double vue, vous savez, comme quand on essaye de faire apparaître le relief dans un autostéréogramme
- Un quoi? firent Harry et Ron à l'unisson.
Hermione leva les yeux au ciel.
- Un truc de moldu, dit-elle. Donc, en fixant un point invisible au-delà de la surface du livre, d'un coup les caractères se transformaient, le texte prenait un tout autre sens. C'est ainsi, par hasard total, que j'ai découvert le réel contenu de cette bibliothèque.
Harry et Ron l'écoutaient passionément, à présent. Maintenant que son secret était éventé, Hermione n'avait plus rien à cacher, et elle avait résolu de leur expliquer toute la vérité dans ses moindres détails.
- En réalité, tous ces livres ont été écrits par une certaine Jenna L. Gowtrake, poursuivait la jeune fille. Je n'ai pas trop compris qui elle était, mais il semblerait qu'elle ait étudié à Poudlard quand elle était jeune. Plus tard, elle a été bannie par la société des sorciers pour son uvre, qui a été jugée dangereuse et hérétique. Du coup, elle a continué à écrire mais en ensorcelant ses livres, et seuls les initiés pouvaient comprendre comment les lire. Le problème, c'est justement que comme elle a été bannie, on ne peut trouver aucune information sur elle nulle part. J'ai l'impression que c'était une très très grande sorcière, mais je n'arrive pas à savoir sur quoi portaient ses travaux, ni en quoi ils étaient hérétiques.
- Mais c'est pas de ça qu'elle parle dans ses bouquin? demanda Ron.
- Eh bien non, pas vraiment. C'est possible qu'il y ait des allusions, mais dans l'ignorance de sa thèse générale je ne peux pas les voir ou les comprendre.
- Alors de quoi ils parlent?
- Eh bien d'animagie, pour commencer. C'est une grosse entreprise de devenir animagus, très compliquée, et il y a au moins trois ou quatre volumes consacrés à ça. Les autres parlent de sujets plus ou moins similaires, des pratiques magiques qui ont été désaprouvées par la ministère et que cette Jenna Gowtrake a entrepris d'enseigner. Ce n'était pas quelqu'un de très obéissant, c'est le moins qu'on puisse dire. Comme la plupart des livres qui sont ici sont en très nombreux exemplaires, je suppose que cette pièce a été spécialement créée pour recevoir tous les livres écrits par elle qu'ils ont pu réquisitionner. J'ignore pourquoi ils ne les ont pas détruits, si ce sont des livres interdits. En tout cas, dans tous ces livres, il n'y en a aucun qui ait pu m'éclairer sur la raison pour laquelle ils ont été interdits.
- Tu dis qu'elle a été bannie fit Harry. Est-ce que ça implique que son nom a été oublié? Qu'on n'a plus le droit de le prononcer?
Hermione réfléchit un instant.
- Oui, c'est bien possible, finit-elle par dire. Ça expliquerait pourquoi je n'ai rien trouvé sur elle à la bibliothèque.
Ron sursauta et croisa le regard de Harry: il sut qu'ils avaient pensé à la même chose.
- Hermione, dit lentement Harry en se levant et en allant ouvrir le troisième tiroir du petit bureau de bois brun. Tu as déjà lu ceci?
Il avait retrouvé le vieux papier journal durci, coincé dans le ciel du tiroir. Il le déplia et le plaça sous les yeux de son amie, qui le lut avec surprise:
- "Scandale au Magenmagot", lut-elle. De quoi s'agit-il?
- Lis tout, tu verras, fit Ron.
Elle s'exécuta. Quand elle eut fini, elle releva la tête sans comprendre:
- C'est de Vous-Savez-Qui que cet article parle, non? Mais c'est quoi cette "voie des Enfers"?
- Personne ne le sait, dit Ron. Ou plutôt, personne ne veut nous le dire. Nous aussi on a cru qu'il s'agissait de Tu-Sais-Qui au début, jusqu'à ce que Dobby nous dise qu'il n'avait rien à voir dans cette histoire.
- Maintenant, dit Harry, on pense que ça pourrait bien être ta Jane Gatrowke
- Jenna Gowtrake, rectifia Hermione. Attends, ça veut dire qu'elle aurait voulu détruire la voie des Enfers, c'est pour ça qu'elle aurait été bannie, et si on n'a plus aucune trace d'elle depuis ce jour c'est parce qu'elle a été envoyée dans cette voie en guise de châtiment. Mais c'est quoi au juste la voie des Enfers?
- Mystère total, fit Ron. Tout ce qu'on sait, c'est ce qu'en dit Dumbledore dans l'article: un autre monde, où vivent d'autres gens.
- Un monde parallèle? C'est de la science-fiction.
La jeune fille repoussa sa chaise et se mit à faire les cent pas. Elle réfléchissait si fort qu'on aurait presque pu voir son cerveau bouilloner.
- On sait d'après Dobby que cette histoire s'est passée il y a cinquante ans, marmonnait-elle, quand Vous-Savez-Qui n'avait que dix-sept ans. Après que Gowtrake ait été envoyée dedans, la voie des Enfers n'a plus jamais été utilisée donc ça veut dire qu'il y a eu un problème, que ce n'était pas une bonne condamnation. Peut-être que Gowtrake a été tuée dans l'entreprise. Mais je pense que Dobby vous l'aurait dit. Non, à mon avis elle a bien été envoyée là-bas. Mais il a dû se produire quelque chose après coup, qui leur a fait regretter d'avoir joué avec ces forces mystérieuses.
Ron fit mine d'intervenir; Harry le fit taire: Hermione était capable de trouver quelque chose. Il ne fallait pas la déranger.
- Si réellement cette voie des Enfers est un monde parallèle, pourquoi a-t-il été appelé ainsi? Et qui en a découvert l'existence? Pourquoi est-elle maintenue secrète?
Elle se tut un long moment, puis se tourna vers ses deux amis avec un air de découragement:
- Il faudrait faire des recherches, dit-elle. Peut-être interroger McGonagall, mais je doute qu'elle accepte de nous révéler ce qu'elle sait, si elle sait quelque chose.
- Dumbledore connaît toute l'histoire, dit Harry mais il ne voudra pas en parler.
- De toute évidence, il y a un concensus chez les sorciers qui ont vécu cette histoire pour ne jamais en reparler, renchérit Hermione.
Tous deux se tournèrent vers Ron, en s'attendant à entendre un commentaire, une participation de sa part. Mais Ron n'écoutait plus. Il avait ouvert un des livres d'Hermione et le fixait intensément, comme s'il voulait voir à travers. Il essayait de comprendre comment lire son contenu réel.
- Ce n'est pas comme ça, fit la jeune fille avec un soupir. Tu dois regarder au-delà, pas à travers. Attends, essaye comme ça: tu tiens le livre à la verticale, tu porte ton regard sur le mur au-delà, puis sans cesser de regarder le mur tu descends ton regard jusqu'au livre, et tu attends tranquillement que tes yeux fassent la mise au point.
Ron refit plusieurs essais, mais il perdait toujours la mise au point sur l'infini et se mettait à loucher, ou se retrouvait sans avertissement en train de regarder les pages du livre, et non pas ce qui se trouvait derrière. Au bout d'un moment agacé, il abandonna.
- N'empêche, fanfaronna-t-il, j'avais deviné juste. Ces livres dissimulaient leur contenu réel.
- En fait, tes vrais mots étaient "ce sont des livres de magie noire dissimulés", fit remarquer Harry.
- Oui, bon, c'était presque ça, se défendit le garçon. J'étais pas si loin de la vérité.
Sa remarque ramena un autre souvenir dans la mémoire de Harry, quelque chose qui, il s'en rappelait, était capital.
- Hermione! s'écria-t-il. Dobby! Il nous avait dit que tu faisais quelque chose d'interdit!
- Non, rectifia Ron. Il nous avait dit qu'elle bouleversait l'équilibre du château.
- Oui, reprit Harry, fébrile. Mais ensuite, il a ajouté
Ron eut une exclamation.
- Que ce qui s'était passé il y a cinquante ans mais oui! Hermione, tu es sûre que c'est bien de l'animagie que tu fais?
- Évidemment, répondit celle-ci. De quoi il a parlé, Dobby, exactement?
C'est Harry qui répondit:
- Il a dit que ce qui s'était passé il y a cinquante ans allait se reproduire non! Il a dit: "Ce qui afailli se produire il y a cinquante ans va peut-être finalement arriver."
- Il y a cinquante ans, Tu-Sais-Qui ouvrait la Chambre des Secrets, dit Ron.
- Il y a cinquante ans, Jenna Gowtrake tentait de détruire la voie des Enfers, répliqua Hermione.
- Ça veut dire que tu Mais en quoi l'animagie pourrait-elle détruire ce truc? Il y a plein de gens qui deviennent Animagus, illégalement ou non. Sûrement plusieurs chaque année.
- Je ne sais pas fit Hermione. Dobby vous a vraiment dit que c'était moi qui causais ce trouble?
Harry et Ron réfléchirent très fort. Quand ils croisèrent leurs regards, ils surent qu'ils pensaient tous les deux à la même chose:
- En fait, expliqua Harry, ce que Dobby nous a dit, il le savait parce qu'il avait entendu Dumbledore le dire.
- Dumbledore, poursuivit Ron, aurait dit que Poudlard était déséquilibré, qu'une personne faisait tout vaciller. C'est Dobby qui a rajouté que tu étais cette personne, Hermione.
- Donc ça pourrait ne pas être moi? fit-elle avec un grand sérieux.
Même si elle ne le montrait pas, comprit Harry, elle était terriblement inquiète à l'idée qu'on puisse découvrir qu'elle avait commis un acte de magie passible d'une condamnation très sévère. Elle espérait de tout son cur ne pas être la cause de ce bouleversement dans Poudlard.
- Qui tu veux que ce soit d'autre? fit-il avec douceur.
Elle ferma les yeux, inspira profondément. Les rouvrit brusquement.
- Lyciane, lâcha-t-elle.
- Hein? fit Ron.
- Pourquoi Lyciane? fit Harry. Elle ne sait même pas faire un Wingardium Leviosa correctement.
Mais Hermione ne les écoutait pas. Elle n'écoutait rien. Elle venait de comprendre, et l'ampleur de la révélation tardait à s'imposer à elle.
- Elle bouleverse l'équilibre bien sûr, elle ne devrait pas être là. Ce n'est pas un acte de grande magie qui perturbe Poudlard, c'est un problème de matière. Rien ne se perd, rien ne se crée. Elle est arrivée si brusquement, j'aurais dû y penser plus tôt! Mais comment aurais-je pu savoir, c'est tellement inimaginable Bien sûr, c'est pour ça qu'ils ont arrêté d'envoyer des gens là-bas La voie des Enfers leur en renvoyait d'autres pour compenser! Ça explique tout! Oui, mais non, pourquoi Lyciane est-elle arrivée seulement cinquante ans plus tard? À moins qu'elle soit le résultat d'un nouvel échange Mais qui est parti dans son monde, cette fois? Et ça n'explique pas cette étrange connaissance qu'elle a de notre histoire Elle ne sait pas faire de magie, mais c'est comme si quelqu'un lui avait raconté tout ce qui s'est passé ici, surtout nos aventures à nous Oui, sauf qu'il n'y a personne de suffisament proche de nous pour nous connaître et qui ait disparu Peut-être quelqu'un dont on n'a pas eu de nouvelles depuis quelques temps? Le professeur Lupin, ou bien Sirius? Oui, mais qui serait allé lui raconter tout ça, à elle en particulier? À moins qu'elle n'ait été envoyée dans notre monde pour une mission très spéciale?
- Attention, surchauffe dit Ron. Hermione, tu crois vraiment que Lyciane vient de cette voie des Enfers hypothétique?
Au lieu de répondre, la jeune fille se tourna vers les deux garçons avec une expression de stupéfaction grandissante.
- Il faut absolument qu'on lui parle, murmura-t-elle.
Et elle s'élança vers la fenêtre. Harry et Ron lui emboîtèrent le pas.
– fin du chapitre 7 –
Bein oui, faut pas oublier que cette fic se déroule pendant la 5e année, notre Sirius adoré n'est pas encore mort (ouiiiin!!!).
Oui, je sais, il est un peu plus court que les autres. C'est parce qu'il fallait que je m'arrête là, sinon il aurait fait 10 pages de plus. Ne vous inquiétez pas, je me jette immédiatement sur la suite, et cette fois ça va s'enchaîner. Je ne sais pas exactement combien de chapitres ça va me prendre pour conclure tout ça, sans doute deux (sur Stratagème' j'avais annoncé ça et il m'a fallu 5 ou 6 chapitres de plus pour conclure ). Mais bon, maintenant que les grandes révélations sont faites, la fin ne pas pas trop tarder.
J'y retourne immédiatement!
Ona
ps: nouveau bug du gentil ordi à sa moman: cette fois il est plus en 1941 mais en 2005, le 23 octobre 2005. Et l'Homme inventa la machine
