Chapitre 7.

Snape était en train d'attendre Hermione de pied ferme, au beau milieu de son bureau situé au fin fond des cachots. Ce n'était pas la pièce que tous les élèves connaissaient et craignaient, mais bel et bien celle qui représentait le centre de ses quartiers à Poudlard, son antre.

Il était soulagé de retrouver ces lieux, mais tout aussi nerveux.

Juste après leur échange corporel, lui et Granger avaient partagés beaucoup, beaucoup d'informations sur leurs vies personnelles respectives. Trop, même. Il avait du lui dire où il passait le plus clair de son temps, qu'est-ce qu'il racontait régulièrement à Dumbledore, à ses collègues, et en cas d'appel, il lui avait informé que la marque lui chaufferait la peau, et qu'il fallait aller le voir d'urgence pour qu'il la brief. En vérité, il n'avait pas eu envie de lui faire peur sur le contenu de ces réunions de mangemorts.

Voldemort n'était pas très actif ces derniers temps, et ce n'était censé être que trois petites semaines, quatre grand maximum ! Il y avait de grandes chances qu'il ne se passe rien. Oui, mais…

Sa réflexion fut interrompu par l'arrivée impromptue d'Hermione, dans son corps, qui soupira de soulagement en n'ayant même pas remarqué sa présence.

« Vous avez perdu la tête ? »

Hermione sursauta en portant sa main sur son coeur palpitant. Snape quant à lui, s'avança vers elle d'un geste rageur. Il porta ses mains vers sa chemise et la reboutonna jusqu'à ce que la jeune femme semble étouffer et ne le rejette.

« Hé, mais vous savez quoi ? C'est ça votre problème ! Laissez-moi tranquille !

_ C'est vous qui avez un problème ma pauvre, vous êtes en train de me faire une réputation d'homme en pleine crise de la quarantaine !

_ N'importe quoi, en plus je vous trouve très bien ainsi.

_ Je ressemble à… à…

_ A rien du tout ! Ce qui vous gêne, c'est de prendre le risque de vous dévoiler un peu, c'est tout. »

Snape prit une profonde inspiration. Elle n'avait pas tord, certes, mais ce n'était pas une raison enfin ! Il se pinça l'arête du nez, et manqua d'argumenter avant que son regard ne se porte automatiquement vers son avant bras. Alors, il le prit et le toucha avec anxiété. Cela eut pour effet de subitement supprimer tout sentiment de colère de la tête de la jeune femme qui fixa ses mains tenir celle de son bras et frotter sa manche avec frénésie.

« Vous avez été appelé ? s'inquiéta-t-il.

_ Non, pourquoi ? demanda Hermione, les sourcils froncés.

_ Parce que vous n'avez fait que le trifouiller toute la journée quelle idée ! J'étais mort de frousse espèce de crétine. »

Hermione manqua de pouffer, mais aucun son ne sortit de sa bouche lorsqu'elle réalisa une seconde plus tard ce que Snape venait d'avouer. Il avait eu peur pour elle ? Vraiment ?

« J'ai entendu d'autres choses dans la salle des professeurs vous savez, osa-t-elle avouer.

_ Et quoi donc, demanda Snape, trop obnubilé par l'examen de son tatouage qui avait l'air d'être normal.

_ Je sais que vous n'êtes pas d'accord avec ces vilaines paroles qui se disent sur moi. »

Snape grogna et lâcha son bras avant de se reculer, mais Hermione ne lui laissa pas l'occasion de le faire. A son tour, elle l'agrippa afin d'attirer son attention et surtout, de le forcer quelque part à la regarder dans les yeux.

« Vous m'avez défendu, se permit-elle de préciser.

_ Peut-être bien. Et alors ? Qu'est-ce que cela change Miss Granger ? Je suis toujours le même qu'avant cette transformation, le vilain professeur de potions que vous détestez.

_ Oui, ou alors vous n'êtes pas celui que vous prétendez être.

_ Bien sûr que je le suis !

_ Dans ce cas, je me suis trompée sur vous. »

Snape cligna des yeux vers Hermione, surpris.

« Ecoutez Miss Granger. Mon but n'est pas de vous descendre gratuitement, mais de vous inciter à vous améliorer.

_ Permettez moi professeur, de vous signaler que vos intentions ne sont pas bien claires.

_ Alors ça veut dire que je fais très bien mon travail, lui glissa-t-il en un murmure. »

Hermione émit un bref mais intense souffle de ses narines. Il l'agaçait.

« Alors, pourquoi m'avez vous demandé à ce qu'on se rencontre ici au juste ?

_ Longdubat m'a dit que nous n'étions pas crédible.

_ Que vous n'étiez pas crédible vous voulez dire, précisa Hermione.

_ Détrompez-vous Granger. Il faut que nous travaillions sur notre gestuelle respective si nous voulons conserver notre couverture.

_ Bien ! céda la jeune femme à contrecoeur.

_ Alors pour commencer, allez vous asseoir là bas. »

Hermione leva un sourcil en voyant l'endroit désigné par son professeur. Un simple fauteuil un peu défraichi était installé juste à côté de la cheminée. Peu convaincu, elle s'y dirigea, mais Snape l'arrêta de suite.

« Votre démarche est trop assurée.

_ Quoi ? demanda Hermione, les sourcils froncés.

_ Je ne marche pas comme ça. Si vous vous déplacez ainsi, vous donnez l'impression que je me prends pour un dieu.

_ Alors que vous vous pensez juste supérieur aux autres, grosse différence.

_ Granger, grogna-t-il.

_ Bien alors que dois-je rectifier ? demanda Hermione, agacée.

_ Tenez vous droite. »

Hermione s'exécuta, mais pas assez bien. Alors, Snape se leva, et posa sa main dans son dos afin de l'y aider.

« Le menton, levez le juste un peu, murmura-t-il en glissant deux doigts sous ce dernier, et enlevez vos mains de vos poches. »

Hermione déglutit d'un coup en le sentant proche, trop proche d'elle. S'il continuait de la toucher ainsi, elle était effrayée de l'effet que cela risquait d'avoir sur ce corps d'homme.

« Et, ne souriez pas. »

Elle n'y parvint pas en ne pouvant s'empêcher de s'amuser de cette dernière remarque, non sans sentir que l'homme venait de lui frapper le bras, ce qui la fit troquer son rictus contre une grimace de douleur.

« Si seulement vous étiez un peu plus jovial, cela me faciliterait la vie, s'en moqua Hermione, sans animosité.

_ Et si vous étiez un peu plus dépressive, cela aurait le même effet sur moi.

_ Votre humour est irrésistible, lâcha Hermione en gardant un visage totalement impassible. »

Snape remarqua qu'il avait gardé ses doigts sur le visage de la jeune femme et les ôta avec pudeur. Hermione ne le remarqua pas, et osa même un léger ricanement qui, dans la voix grave de l'homme qu'elle incarnait, ronronnait à ses oreilles… et lui provoquait cette même chaleur bizarre que tout à l'heure. Ça ne ressemblait à rien qu'il connaissait, et il se demanda un instant si Hermione n'avait pas encore un problème qu'il ignorait.

« Miss Granger, est-ce que vous avez un soucis de santé dont vous ne m'auriez pas parlé en dehors de vos migraines ?

_ Non, pourquoi ? »

La jeune femme se rendit jusqu'au fauteuil désigné par son professeur, et s'y installa avec minutie et grâce. Alors, l'homme en oublia sa question et leva les yeux au ciel.

« Bon sang, mais je vais vous péter une rotule si vous faites ce genre de truc !

_ Mais quoi ?! »

Snape la chassa du siège d'un geste agacé et vif. Alors, Hermione se leva et Snape prit sa suite en l'imitant de manière exagérée.

S'en suivit un long silence durant lequel la jeune Gryffondor continuait de le fixer, placide.

« Vous le faites super bien.

_ Granger ! »

Snape soupira de lassitude en se massant les tempes.

« Vous me filez encore la migraine, râla-t-il.

_ Vous vous la filez tout seul, ne me mettez pas ça sur le dos. Je connais cette douleur et ce n'est rien comparé à celle que m'infligent vos omoplates.

_ Ça c'est parce que vous êtes tendue.

_ C'est vous qui me dites ça ? »

C'es alors qu'il la vit grimacer de plus en plus. Oh, lui connaissait très bien cette douleur, et c'était parfois bien pire que ces maux de tête et surtout, plus chronique. Lorsqu'elle commença à passer sa main sur ses épaules, Snape décida de vite se positionner derrière elle et de glisser ses doigts contre sa nuque. Hermione en sursauta de surprise.

« Qu'est-ce que vous faites ?

_ Taisez-vous ou je change d'avis. »

Hermione ne put s'empêcher de fermer les paupières en soupirant dans la seconde. Jamais elle n'aurait été capable de faire ces mouvements sur elle toute seule et cela lui fit un bien fou.

« Vous avez vraiment les muscles les plus durs du monde, grogna Hermione en s'étirant le cou.

_ Oui, les femmes me le disent souvent.

_ Ha ha ha, ironisa-t-elle.

_ Vous avez avancé sur la potion ?

_ Elle est très difficile, grimaça Hermione.

_ Ça veut dire oui ?

_ Ça veut dire que malgré trois grosses erreurs qui m'ont prit deux heures à rattraper : oui, j'ai avancé. »

La jeune femme soupira de fatigue. Elle était épuisée. Beaucoup trop d'émotions différentes l'avaient traversé aujourd'hui, entre ses altercations avec Snape, le stress de faire cours, de faire face à ses camarades, de devoir bien se tenir, toujours. Et que dire de ses heures à piétiner entre les allées ?

Snape fit le tour du siège sur laquelle elle était assise et s'agenouilla, pile devant elle. Il glissa ses doigts au niveau de ses genoux, se concentrant sur l'un puis sur l'autre avec attention… Une attention telle qu'il ne remarqua rien du trouble soudain de la jeune femme.

Hermione arrondit le regard en se voyant dans cette position, observant ses jambes puis son corps, à genoux, juste là tout prés de son… et… Non, s'en était trop, il ne fallait surtout pas qu'elle pense à ça.

Non, pas ses mains sur ses cuisses, pas ses doigts tout proches de son mollet et son souffle sur son pantalon.

Oh. Mon. Dieu.

Soudain, Hermione piqua un fard du tonnerre en réalisant qu'un gonflement commençait à se faire ressentir dans son entrejambe. Non non non non non !

« Mais qu'est-ce que vous avez fait ? Vous êtes restée debout toute la journée ou quoi, demanda Snape, ignorant tout de ce qu'il était en train de provoquer.

_ Oui, répondit vite et en retenant son souffle la jeune femme.

_ Vous êtes indécrottable. J'ai un fichu bureau, ce n'est pas pour rien que je m'y assoie je vous signale.

_ D'accord, affirma Hermione sur le même ton très abrupt.

_ Vous êtes bizarre.

_ Moi ? Bizarre ? Pas du tout. »

Hermione se souvint alors de Ron qui, parfois durant leurs échanges un peu trop « intenses », se mettait à marmonner l'ensemble des prénoms de ses frères et soeurs en boucle. Alors, c'est ce qu'elle fit et pensa bien fort à sa mère, sa mère, en tutu, avec son chien Balthazar habillé en super-héros.

« Pourquoi vous fermez les yeux ?

_ Oh, euh, je n'avais pas remarqué que je le faisais. »

Lorsque Hermione les ouvrit, elle vit de nouveau Snape, dans son corps à elle, à genoux entre ses jambes et les bras croisés d'un air autoritaire… Un air qui fit remonter sa poitrine et…

Non, le chien, le chien, le chien !

« Je vais arrêter d'essayer de comprendre, je lâche l'affaire, finit-il par balancer, excédé par son mutisme. »

« Dieu merci… soupira intérieurement Hermione. »

Néanmoins, il ne bougea pas de sa position. Pire encore, il prit place avec plus de confort et s'accouda à sa cuisse.

Mais merde, il avait décidé de la tuer ou quoi ?!

« Donc, je disais à propos de problèmes de santé éventuels…

_ Oui ? demanda Hermione en clignant des yeux.

_ Il se passe de drôle de choses. Enfin, ça a commencé tout à l'heure et ça m'a repris i peine cinq minutes.

_ De quoi parlez-vous ?

_ Une espèce de sensation dans le ventre. Quand vous m'avez appelé en hurlant comme un goret tout à l'heure, et maintenant, voilà que ça a repris quand vous avez ricané. »

Soudain, le sang de la jeune femme sembla avoir quitter la circulation de son visage. Déjà que Snape avait un teint pâle d'ordinaire, autant dire que là, il ressemblait carrément à un cadavre.

Les connexions se firent d'un coup dans son cerveau, et ce fut pire encore. Non… Non ? C'était possible, ça ?

Est-ce que c'était possible que leurs corps respectifs puissent réagir par automatisme à des pensées rendues habituelles ? Comme… être un peu trop emballé par une paire de miche ou par un espèce de ton suave et autoritaire ?

« Alors ?

_ Oh euh, ça veut dire que je dois ovuler un truc du genre. Un machin de femme quoi !

_ Génial, soupira Snape. Moi qui pensait que certaines de mes tonalités vous tordez les tripes. »

Hermione ferma de nouveau les yeux de dépit. S'il savait, bon sang, s'il savait ! Elle s'en voulait aussi terriblement. C'était qu'elle avait un problème plus sérieux que personne n'imaginait sur l'autorité.

Après tout, Hermione avait toujours été si sage, si brillante que jamais au grand, jamais elle ne se faisait crier dessus par qui que ce soit. En réalité, c'était même parfois elle qui le faisait. Alors, quand un homme s'y mettait, et surtout Snape, cela lui provoquait de drôles de sensations… d'excitation.

Oh, elle en avait terriblement honte, jamais elle n'avait voulu y faire franchement face et encore moins assumer, mais elle devait bien se l'admettre maintenant !

La voix profonde, forte et intense de son professeur la rendait complètement dingue ! Elle croyait naïvement que c'était psychologique, qu'elle se faisait des idées, mais le concerné le lui avait directement confirmé, alors elle ne pouvait plus continuer à s'enterrer la tête dans le sable de cette façon !

Snape l'excitait. Seigneur, il n'y avait même que lui qui arrivait à l'exciter ainsi ! Par Merlin, s'il se rendait compte de quoique ce soit, elle…

« Granger ? Vous allez bien ? Vous êtes pâle comme un linge. Ne me dites pas que vous avez mangé encore des cochonneries ! »

Snape posa sa main sur sa joue, et Hermione pensa en crever. Elle fut tordue par l'envie de le faire dégager de là, ou de l'approcher encore plus. Quant à lui, il réalisa dans la seconde qu'il n'agissait pas comme d'habitude. Qu'est-ce qui lui prenait, à être aussi tactile, lui qui avait le contact humain en horreur ?

Il se contenta de froncer les sourcils, l'air tout à coup déstabilisé et perdu.

« Je ne sais pas ce qui m'a pris, songea-t-il tout haut tout en gardant pourtant la même position.

_ Je crois que j'ai une théorie là dessus, avoua Hermione, troublée.

_ L'inverse m'aurait surpris, répondit-il, pourtant sans aucune virulence.

_ Mon corps a l'air de réagir contre ma volonté, je ne me sens pas comme d'habitude. »

A cette pensée, Hermione se racla la gorge, mal à l'aise en gigotant sur place… Ce qui n'était pas une excellente idée puisque Snape se trouvait précisément entre ses jambes.

« Maintenant que vous le dites, lorsque la vieille Minerva nous a filé un examen, je me suis senti très nerveux. Ce qui est loin d'être dans mes habitudes.

_ Oh. Oui, je vois. »

Ils restèrent un moment ainsi, se fixant étrangement. Snape réalisa enfin sa position, sa proximité, le souffle sur sa peau, et qu'il était juste à hauteur de ce qui était la poitrine de la jeune femme. De nouveau, il ressentit ce serrement entre les jambes et se fit plus pâle encore qu'elle.

Oh mon dieu, il avait compris… Il avait compris ! Enfin, il devait se tromper, non ? Parce que comment diable pouvait-il ressentir de l'excitation envers son propre corps, sa propre voix ? A moins que…

A moins que cela ne lui appartienne pas à lui ? A moins que ce soit elle qui le soit !

Snape resta interdit plusieurs secondes avant de se secouer la tête.

Non, il allait définitivement trop loin, c'était impossible. Néanmoins, cela n'ôtait pas cette sensation qu'il ressentait pour la première fois. Et une fois installée, il réalisa que c'était encore plus compliqué que pour un homme à faire cesser.

Cela lui sembla même insurmontable ! L'appel de ce désir là était ensorcelant.

« Dites, prononça Snape d'un ton séducteur sans même le remarquer, vous êtes sure que ce truc dans l'estomac est du à un « truc de fille » comme vous dites ?

_ Bien, bien, bien sûr voyons, pourquoi il en serait autrement, bégaya la jeune femme.

_ Oh j'en sais rien… quelque chose me dit que vous me cachez un truc important. »

Hermione ouvrit la bouche et baissa un peu le regard afin de fixer son corps entre le sien, et sa poitrine se soulevant à une rythme un peu trop rapide.

S'il continuait à la regarder et à être en contact juste avec elle, il allait finir par lui sauter dessus.

« Bon. J'y vais, se précipita à dire Snape en s'écartant à la vitesse de l'éclair de sa position.

_ Bonne idée, répondit Hermione, tout aussi vite. »

Chacun se leva et Snape sortit de la pièce avec énormément de précipitation.

Arrivé dans le couloir jouxtant ses quartiers, il s'adossa contre un des murs en pierre avec essoufflement. Il porta ainsi sa main contre sa poitrine qui se soulevait à un rythme anormalement élevé et serra ses jambes avec force, comme s'il crevait d'envie d'aller pisser depuis des heures.

« Mais comment est-ce que je vais me débrouiller avec un truc pareil, soupira-t-il, affolé. »

Snape soupira et se mit à marcher frénétiquement, à la quête de… d'il ne savait quoi, en réalité ! Il espérait que ça finirait par passer, mais rien à faire. Rien à faire, voilà que c'était devenu une véritable obsession ! Enfin merde, il ne pouvait pas faire un truc pareil quand même, il devait résister à cet appel uniquement « animal ». Oui, c'était juste ça, voilà.

S'il se rendait dans les quartiers Gryffondor dans cet état, il était peu sur de parvenir à s'exprimer correctement, à cacher les apparences. Il se sentait si échauffé que ses pupilles devaient en être dilatée comme s'il venait de prendre de la drogue, autant éviter de quelconques contacts humains dans l'état actuel des choses.

A force d'errer, Snape tomba sur la bibliothèque et s'y engouffra, sachant pertinemment qu'à cette heure tardive, personne n'y serait. Mais à peine avait-il franchit le seuil de la porte qu'il se fit rembarrer par Irma Pince qui semblait sur le point de vouloir sa mort.

La sorcière était en train de ranger ses dernières affaires, alors il comprit le message et n'argumenta pas d'avantage. Mais en se retournant, il tomba nez à nez avec les toilettes et s'y précipita tout aussi vite avant de foncer vers une cabine et de s'y enfermer à double tour.

Alors, il tourna en rond dans ces trois petits mètres carrés, nerveux.

« Je ne peux quand même pas faire ça, jura-t-il tout haut. »

Et puis, comment il allait s'y prendre bon sang ? Il n'avait jamais fais… enfin, si bien sûr, il avait déjà eu des aventures avec des femmes, mais pas dans le corps d'une femme ! Pas dans le corps d'Hermione Granger ! Non mais dans quel pétrin s'était-il empêtré ?

Hermione quant à elle, n'en mena pas plus large. A son départ, elle se leva et se prit la racine des cheveux entre les poings avec force.

Il fallait qu'elle fasse passer ce truc dans son pantalon, qui la gênait à chacun de ses pas d'ailleurs et qui commençait même à lui faire un mal de chien ! Hermione souffla en passant sa main sous sa braguette et en trifouillant son engin pour mieux le replacer. Quelle plaie !

La jeune femme se mit à tourner en rond en se malmenant les mains. Au pire, si elle se… soulageait un peu, Snape n'en saurait jamais rien, si ?

Enfin quoi ! Elle était dans le corps d'un homme après tout ! Bon sang, mais qui ne rêvait pas de savoir ce que ça faisait, mmmh ?

« Il faut que je me sorte ça de la tête, grogna-t-elle en se prenant le crâne. »

Sauf qu'il était trop tard… En voulant mettre ses mains dans ses poches, Hermione frôla l'extrémité de son membre tendu et grogna.

Mauvaise idée, très mauvaise idée ! Elle les sortit alors de où elle les avait mises comme un criminel. Son corps entier était comme devenu un poison qu'elle ne pouvait toucher sous peine de…

« Je le déteste. »

Hermione, d'un geste rageur, décida de s'enfermer dans les toilettes et soupira lourdement contre la porte. Elle ferma les yeux, et n'entendit que le bruit de sa braguette se baisser. Quelle supplice !

Mais tout de même, qu'est-ce qui l'avait déstabilisé de la sorte ? Parce que depuis qu'elle était entrée dans le corps de Snape, jamais elle ne s'était sentie si troublée. Elle avait beau s'efforcer à penser à des tas de femmes séduisantes, rien ne lui provoquait autant de sensations que son corps à elle, son toucher, sa voix, son regard pétillant.

Merde, elle fantasmait sur elle-même, ça craint non ?

Enfin, quand elle y réfléchissait bien, c'était Snape qui fantasmait sur elle. Oh. Quoi ? Non ! Pas possible !

Histoire de confirmer ce qu'elle pensait, Hermione se mit à penser au corps de Scarlett Johansson.

Rien.

Puis, à un couple en plein acte.

Toujours rien.

Bizarre.

Alors, elle se mit à songer à son propre corps dans les moindres détails, et il ne fallu pas plus de deux secondes pour que son anatomie ne réagisse.

« Non mais sérieux ! »

Hermione leva les yeux au ciel… puis céda. Tant pis. Tant pis, de toute façon, Snape n'en saurait jamais rien, pas vrai ?! Hermione se mit à descendre sa paume vers son membre, et fut surprise par sa taille qui avait facilement doublée de volume.

Elle n'osa même pas le prendre directement en main et se contenta d'en effleurer l'extrémité avec timidité à travers son pantalon, toujours hésitante sur la marche à suivre.

« Bon sang, mais à quoi je joue, soupira-t-elle, les yeux fermés, la tête contre la porte. »

C'était bien étrange, puisque la voix suppliante qu'elle venait d'entendre multiplia son excitation. Foutu pour foutu, elle déboutonna son pantalon et le laissa tomber jusqu'à ses chevilles. Puis, elle entama un mouvement qu'elle connaissait bien, impulsive. Cela sembla la soulager d'un énorme poids qui pesait depuis longtemps sur les épaules, tant qu'elle laissa échapper un long râle de contentement. Histoire de garder un peu de sa dignité, elle continua de fermer les yeux malgré tout.

Elle repensa alors à la scène de tout à l'heure, à sa proximité, son regard depuis lequel elle voyait que c'était vraiment lui qui était là, et pas elle. C'était un concept bien étrange d'ailleurs, mais elle sentait bien le plaisir monter en elle, encore et encore, alors elle continua sans réfléchir.

Sans savoir qu'à l'autre bout de l'école, Snape était en train de faire la même chose, coinçant la tranche de sa main entre ses jambes serrées qu'il frottait l'une contre l'autre, comme s'il luttait alors qu'une vague de luxure envahissait son corps tout entier. Lui, semblait être moins franche dans ses mouvements néanmoins… Il hésitait encore, mais son corps le suppliait de se soulager.

Sa respiration s'accélérait tant qu'il porta sa main autour de sa gorge.

« Oui, chuchotèrent-ils d'une même voix. »

Alors que cette sensation délicieuse et inédite montait, montait en eux, Snape s'accrocha à la poignée de la porte pour ne pas tomber sous le coup de l'intensité qui était, lui semblait-il, bien plus forte que celle d'un homme. Quant à Hermione, elle sentait cette chose affluer en elle, comme sur le point d'exploser, comme un besoin viscéral et qu'elle pourrait en crever si ça s'arrêtait maintenant.

Snape céda à la tentation de glisser enfin sa main dans sa foutu culotte et en gémit longuement. Alors, ses mouvements se firent plus frénétiques. Alors que des tas de pensées peu chastes envahissaient leur esprit et étaient sur le point de les faire basculer, Snape ouvrit les yeux et se retrouva…

Dans son corps.

Ses toilettes.

En train de se branler sans aucune retenu, le pantalon totalement baissé.

Oh.

Merde.

Alors cela voulait dire que…


Oui. Oui, ils l'ont fait putain ! Je suis même surprise qu'ils ne l'aient pas fait avant, parce que quand même, on ne va pas se mentir, qui n'en rêverait pas ? Aujourd'hui, vous avez droit à deux chapitres car j'ignore si je pourrais publier d'ici dimanche (croisons les doigts !). Alors, dans le doute : bon week end à tous !