"- Mais tu vas te taire, oui?"
Elle a mal à la gorge... Il faut qu'elle continue à hurler... Il faut qu'elle continue à hurler...
Soudain, quelque chose tape dans sa mâchoire... Une main, du sang... La main qui était plaquée sur sa bouche juste auparavant. Elle ne bouge pas. Elle ne fait rien. Et puis tout à coup, c'est comme si son esprit se réveillait: sa mâchoire, sa joue... elle a mal... si mal... Tout devient plus flou, de plus en plus flou... Noir, presque... Le goût du sang dans sa bouche: elle saigne. Cette fois, c'est elle, qui saigne... Les contours s'effacent... Sous elle, le sol tremble, ses jambes deviennent faibles... Le sang envahit sa bouche... Le goût est si intense... C'est drôle à quel point ça peut saigner, une joue... Elle ouvre la bouche: le sang coule en un filet. Le sang se mêle au larmes qui glissent le long de ses joues... Tiens, c'est vrai, ça: elle pleure... Tout est de plus en plus sombre... Elle a du mal à reconnaître les couleurs... Les détails disparaissent peu à peu... Ses jambes sont de plus en plus lourdes... Elle ne peut plus rester debout... Elle glisse le long du mur... Elle a mal à la tête... Elle a mal à la bouche... Et puis ce sang... Tout ce sang... Elle en a envie de vomir... Elle n'est pas sûre, mais elle a l'impression qu'il y a une tache rouge sur son t-shirt... Elle ne sait pas vraiment, elle n'y voit presque plus rien... Ses paupières sont de plus en plus lourdes... Elle n'arrive plus à les garder ouvertes... Tant pis, elle les ferme... Elle entend du bruit à côté d'elle... Il se penche au-dessus d'elle... Pourquoi il n'a pas réagi plus vite?... Son souffle est plus rapide... Elle voudrait ouvrir les yeux, mais c'est trop dur... Une voix, au loin... Une voix qu'elle reconnaîtrait entre mille... Lucius... C'est Lucius... Non, elle n'est pas sûre... Il a le souffle de plus en plus rapide... Encore la voix de Lucius... Si, c'est la sienne. Elle en est certaine... Mais elle n'arrive pas à comprendre ce qu'il dit... Le sang continue de s'écouler de sa bouche... La voix de Lucius... Il lui répond... Mais elle n'arrive pas à comprendre ce qu'il disent... Il faut qu'elle se concentre:
" - Qu'est-ce que... (la voix de Lucius devient plus lointaine)... fait?
- Tire-toi, toi, je... (elle a mal à la tête)!
- Qu'est-ce que tu... (le goût du sang...)... fait?
- J'ai... (elle voudrait ouvrir les yeux, mais elle n'y arrive pas...) ...alors maintenant, tire-toi!
- Je ...(sa tête...)... Si ça se trouve... (Mais il faut qu'elle se concentre sur ce qu'ils disent)...cassée! Il faut qu'elle voie un médecin!
- Occupe-toi de tes affaires, ok? Maintenant, je te conseille de décamper!
- Ce sont mes affaires! Non mais t'as pas vu ce que tu lui a fait?
-Mais dégage! Personne t'a rien demandé, toi!
- Tu crois vraiment que je vais partir et la laisser comme ça?
- Tu pars, ou..."
Sa main l'a saisie en dessous du cou... Elle crache le sang qui lui restait dans la bouche... Il serre trop fort... Elle n'arrive plus à respirer... La voix de Lucius qui hurle:
" - Lâche la! Mais lâche! Lily! Lâche! Lily, tu m'entends? Mais lâche la!
- Pas tant que t'auras pas déguerpi...
- Lâche la! Lâche la! IMPERIO!"
Lily se redressa dans son lit, les yeux grands ouverts, et haletant. Elle se rendit compte qu'elle était complètement en nage. Elle passa la main dans ses cheveux. A la hauteur de sa tempe, elle sentait une artère qui battait le rythme de ce mot qu'elle se répétait intérieurement sans pouvoir s'arrêter.
Il l'avait dit. Jamais son souvenir n'avait été aussi précis: elle venait de revivre la scène exactement, dans son moindre détail. Il lui semblait même que sa mâchoire était endolorie.
Elle avait envie de vomir, elle avait mal à la tête... Mais il l'avait dit. Il n'y avait maintenant plus aucun doute possible: il l'avait dit. Il restait des questions, mais ces questions ne pouvaient plus démontrer qu'il ne l'avait pas dit. Il y avait des réponses logiques à ces questions. Ou peut-être des réponses illogiques. Ce qui était sûr, c'est qu'il l'avait dit.
Lily reposa doucement sa tête lourde sur l'oreiller.
Il l'avait dit.
Disclaimer: *Tut tut tut* La plupart des personnages et le cadre de l'histoire que vous allez lire dans un instant n'appartiennent pas à Fizz mais à J.K. Rowling... La plupart des personnages et le cadre de l'histoire que vous allez lire dans un instant appartiennent à J.K. Rowling... *Tut tut tut*
'Tite Note de l'auteur: Coucou coucou !! Bon, ok, je suis pas vraiment en avance, mais soyons objectifs, j'ai mis moins de temps que d'hab ! (bon, d'accord, on peut difficilement faire pire que d'hab. sauf Alohomora. Sauf qu'elle a un peu plus de succès que moi et qu'elle écrit un peu plus...) Enfin bon...
Sinon, histoire de changer, je fais un grô grô Zibou à 'tite Mary qui a mis ce chapitre en ligne. Merci ma grande !
Je vous fait aussi un grô grô Zibou à mes tits tits lecteurs adorés que j'adore (vague pléonasme, il me semble...)
Voilà le chap 10, nommé « Des Animagi à la Cérémonie », au sens double, mais franchement, il ne me plaît pas trop. Je fais toujours appel à de bons titres pour les chapitres 6 à 10. Si quelqu'un a une idée...
Sinon, j'espère que vous allez vous régaler, parce que même que s'il n'est pas franchement mouvementé (pas autant que le chap 3 ou le 8), c'est le plus long ! Et pourtant, je ne l'ai même pas vu passer ! Il fait 7070, à savoir que les autres font en moyenne 2500 à 3000 mots, et le 8 fait environ 6030 mots.
Et puis sachez aussi que le chapitre que vous avez sous les yeux est la 4ème version du chapitre. Mais croyez-moi, il ne vaut mieux pas connaître les trois premières versions... C'est comme pour le chap 6 : il y'avait déjà eu deux autres versions (pourries). Je n'avais pas du tout d'inspiration, et puis soudainement, j'ai eu une idée : j'ai tout rasé, et j'ai recommencé !
Enfin bon... Vous avez peut-être envie de le lire, ce chapitre, finalement... Non ?
Chapitre 10: Des Animagi à la Cérémonie
" - Echec et mat!" s'exclama Remus dans un sourire triomphant
Mais à ses mots, le roi noir, celui de Sirius, commença à s'agiter, à bouger les bras dans tous les sens en regardant tour à tour Remus avec des yeux menaçants et Sirius avec un regard implorant.
" - Qu'est-ce qu'il me veut, lui? demanda Remus en fixant la pièce d'un air douteux
- Aucune idée... Ah si, je sais!" répondit Sirius
Il saisit un fou deux cases plus loin et le planta devant le roi:
" - Il y avait pas 'Echec et mat', mon vieux! Dis donc, je deviens drôlement plus fort que toi!
- Mouais..." répondit Remus manifestement assez peu convaincu.
Il fit avancer sa tour d'où sortirent une dizaine de petites flèches qui transpercèrent le fou. La grande pièce noire s'effondra lamentablement, et Remus la saisit pour enlever le dernier obstacle qui séparait la tour du roi:
" - Echec et mat, répéta Remus avec un petit sourire alors que le roi de Sirius s'était retourné pour bouder, tu deviens presque drôlement plus fort que moi!"
Sirius et le roi le regardaient d'un air vexé:
" - C'est pas normal que tu aies autant de chance. Tu gagnes à tous les jeux...
- Ce n'est pas une question de chance, Patmol, mais de savoir si on a quelque chose là-dedans..., répondit-il en donnant un petit coup sur la tête de Sirius, tiens, reprit-il, ça sonne creux! Ca explique peut-être des choses..."
Les quelques élèves présents dans la salle commune de Gryffondor s'occupaient -oh, miracle!- paisiblement et dans le calme. James était confortablement installé dans un des moelleux canapés rouges à lire un gros livre sur la métamorphose à travers les temps, mais il était souvent tiré de sa lecture par les rires et les bavardages des élèves allés se promener dans le parc, que l'on entendait par les fenêtre grandes ouvertes. Peter était assis devant la cheminée, dans laquelle ne brûlait bien évidemment aucun feu, et essayait de transformer un de ses vieux pulls en un maillot de son équipe de Quidditch préférée: les Pride of Portree, une célèbre équipe écossaise. Remus et Sirius étaient agenouillés près de la table basse, et, à la demande de Patmol, avaient recommencé une partie d'échecs, que Remus n'allait pas tarder à gagner, malgré l'oeil revanchard que lui lançait le fou avec ses grands airs. Au fond de la salle étaient installés à une grande table les septième années qui faisaient une partie de cartes, et qui, de temps en temps, éclataient de rire pour une raison ou une autre. Natasha Clarks et sa meilleure amie, Milia Bering, étaient penchées sur un papier qu'elles griffonnaient entre deux rires, et Jasper Wing, un autre quatrième année qui lisait un long parchemin relevait de temps à autres la tête pour essayer en vain de regarder ce qu'elles écrivaient.
Il était onze heures et demie, et dans une petite heure, il serait grand temps d'aller au banquet, mais pour l'instant, chacun savourait tranquillement le temps libre qui aurait dû être une heure de cours.
Soudain, des éclats de rires leur parvinrent du couloir, de l'autre côté du portrait de la grosse Dame. Des éclats de rire que James pouvait reconnaître entre mille: c'étaient ceux d'Emmy et ses copines. Le portrait de la Grosse Dame pivota et laissa en effet apparaître Emmy et Evans, toutes rouges d'avoir trop rit. Cependant, dès qu'elles aperçurent les Maraudeurs, elles reprirent leur respiration, et essayèrent de se retenir de rire, et donc, elles traversèrent la salle commune, plus rouges encore. Juste avant de monter les escaliers, elles lancèrent de nouveau un regard aux Maraudeurs qui les fixaient, inquiets, puis se jetèrent un oeil complice, et enfin, explosèrent de rire à nouveau en montant deux à deux les escaliers qui menaient à leur dortoir.
James regarda ses amis, l'oeil interrogateur, qui eux-mêmes se demandaient la raison d'un tel comportement. Au bout de quelques secondes, Sirius haussa les épaules, et replongea dans le jeu en faisant avancer un pion qui s'impatientait. Puis, comme c'était à lui de jouer, Remus retourna lui aussi à ses pions, et en particulier à son fou qui était en grave danger, face à la reine noire. Peter regarda James de nouveau, se disant manifestement que les pauvres filles étaient complètement dingues, ce qu'il expliqua en une petite grimace, puis retourna à son maillot qui commençait à prendre forme.
James secoua la tête: Peter avait raison, les pauvres filles étaient totalement cinglées. Cependant, cela pouvait être un simple délire entre amies comme cela pouvait se révéler très dangereux pour les Maraudeurs. Comme la fois où elles les avaient suivi jusqu'à un passage secret et qu'elles avaient ensuite convaincue la statue qui en gardait l'entrée de ne pas leur ouvrir tant qu'ils n'auraient pas gravé dans le mur du passage qu'elles étaient les meilleures. Enfin, bon, tout ça pour dire que ce rire nerveux à l'approche des Maraudeurs n'avait rien de très rassurant.
Cependant, si James commençait à s'inquiéter par ce que les filles leurs réservaient, il n'en était pas sorti! De plus, il arrivait bientôt au dix-huitième chapitre de son épais livre: "Les premiers animagi: Les Fondateurs". Il se plongea donc de nouveau dans sa lecture, passionné par l'histoire de ces quatre sorciers qui révolutionnèrent la métamorphose.
Mais comme le calme, dans la salle commune des Gryffondor, est bien éphémère, au bout de vingt minutes, des éclats de voix parvinrent de nouveau du couloir, mais cette fois, le ton était bien moins amical. James essayait bien de tendre l'oreille, mais en vain, il ne comprenait que quelques mots qui étaient prononcés nettement plus fort que les autres, comme "tricheur", "coupe", "quidditch"...
Une logique élémentaire suffit à n'importe qui pour comprendre qu'il s'agissait d'une 'petite' dispute entre Ludo Verpey et l'un des sept joueurs de l'équipe de Serpentard. Et effectivement, au bout de deux ou trois minutes, Ludo entra dans la salle, furieux. Il alla s'installer entre Arthur Weasley et Sandy Adams avec les autres septième année, tout en marmonnant des mots que James identifia sans mal comme des insultes toutes se terminant par 'Serpentard'.
Tout le monde regardait Verpey, sans oser vraiment lui parler. En tant que membre de l'équipe, James aurait bien aimé savoir ce qu'il se passait, comme, manifestement, Sirius, Natasha et Arthur.
Ce fut Jim Jordan, le commentateur officiel des matchs qui prit la parole:
" - Eh, Ludo, Qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'on t'entende d'ici?
- A ton avis, répondit celui-ci, qu'est-ce qui a bien pu se passer? C'est ce crétin de Rosier qui la ramène...
- Par rapport à hier? demanda Adams d'une voix innocente
- Par rapport à quoi tu veux que ce soit? répliqua-t-il froidement
- Allez, Ludo, c'est pas grave! C'est dingue que tu fasses encore gaffe à ce que te dit cet imbécile, s'exclama Arthur, il va voir l'effet que ça va lui faire quand on va gagner la coupe, en juin.
- Mouais, répondit Verpey, peu convaincu
- Ouais, il a raison, Ludo, s'écria Natasha depuis son siège, on va leur mettre la patée, à ces idiots de Serpentards!
- Exact! renchérit Sirius
- Ils vont voir de quel bois on se chauffe! termina Jordan d'un air enthousiaste
- Mouais, répéta Verpey, nettement moins enthousiaste"
Soudain, le visage d'Adams s'illumina, elle se pencha vers Clara Bell, une de ses amies, et lui glissa quelque chose à l'oreille:
" - Tu crois que c'est possible? lui demanda-t-elle ensuite
- A mon avis, oui.
- De quoi? demanda tout de suite Jordan, son effroyable curiosité piquée au vif
- Vous verrez... répondit Bell avec un petit sourire
- Sandy, tu vas bien me le dire, à moi, s'assura Johnson
- Même pas à toi! répliqua-t-elle, allez, Ludo, tu joues? Bon, distribue les cartes, alors"
Et ils se remirent à jouer, sans plus mentionner le quidditch, sauf de temps en temps, où Johnson ou Jordan qui lançaient un petit regard à Adams, qui, d'un hochement de tête, les éconduisait.
James se replongea donc encore dans son livre... Il n'y avait pas à dire, ces Fondateurs étaient vraiment géniaux. Et puis quelle puissance! Bien sûr, il leur en avait bien fallu pour créer Poudlard, mais créer une nouvelle école de magie ne faisait pas (pas encore?) partie des projets de James. En revanche, devenir un animagus...
Il leva un instant la tête de son livre et regarda Remus qui venait de prendre encore un pion à Patmol. Il aurait tellement aimé pouvoir aider Remus. Dans une semaine, ce serait de nouveau la pleine lune. La quarante- quatrième pleine lune. Depuis qu'il le savait, James les comptait. Il ne savait pas vraiment pourquoi et n'essayait pas vraiment, mais pourtant, ce chiffre restait bien ancré dans sa tête. Tout ça à cause de ça...
Et comme chaque mois, il devrait se réfugier dans cette affreuse cabane à la sortie de Pré-au-Lard. Officiellement, James n'y avait jamais mis les pieds. Officieusement... Enfin bon, toujours était-il que dans une semaine, Remus devrait de nouveau subir toutes ces souffrances liées à sa lycanthropie. Et eux, que pouvaient-ils faire? Ils avaient essayé de rendre la cabane plus accueillante, ils avaient essayé de faire cette potion au nom étrange qui était censée lui faire conserver sa lucidité... La seule chose qu'ils avaient réussi à faire, d'ailleurs, c'était de rendre Sirius gaucher pendant trois jours. Il n'auraient pas dû rajouter la feuille de menthe, même malgré le goût infect de la potion verte (qui aurait dû être bleue). Ils avaient même essayé dans un dernier instant d'espoir d'utiliser un enchantement de télépathie avec les animaux. Sans succès. Sans jamais aucun succès, d'ailleurs, quoi qu'ils fassent, et pourtant, ils en avaient fait des expériences étranges! Tout ça pour ça...
Alors, après tout, une tentative de plus, une tentative de moins... De toute façon, ils lui devaient bien ça. Et puis ça pourrait leur servir peut-être pour d'autres choses, aussi, plus tard. Un nouveau challenge. Un nouveau challenge qui plaisait bien à James. Et, accessoirement, un nouveau challenge "non déclaré"
Il se mit à rêver... Il savait très bien ce qu'était un animagus: après tout, toute personne prétendant s'y connaître en métamorphose devait connaître les animagi! Il avait lu tout un vieux grimoire de six cent pages pendant l'été qui s'intitulait sobrement "Animagi". Dedans, il avait pu pêcher toutes les informations dont il avait besoin.
Ce livre était bien étrange, d'ailleurs. Il l'avait reçu, comme ça, un matin de juillet. Une chouette au plumage gris avait débarqué dans la chambre, et, sans plus de précisions, elle était repartie, laissant James face au gros grimoire.
James lui avait fait passer tout les tests qu'il connaissait pour s'assurer que l'objet n'était pas ensorcelé -question de principe- mais non, rien. L'idée que le hibou ait pu se tromper de destinataire lui avait bien évidemment traversé l'esprit, mais les hiboux étaient réputés pour toujours trouver la bonne personne. Il avait donc du se résoudre au fait que quelqu'un lui avait envoyé ce grimoire, comme ça, un beau jour, sans bonne raison.
Il l'avait donc lu. Ou plutôt dévoré. En fait, il l'avait reçu le mardi vers onze heures, et le mercredi vers trois heures (du matin), il avait tourné la mille six cent vingt huitième page, la dernière. Alors, il avait rangé le livre derrière son lit, ne voulant pas rendre de compte à ses parents au sujet d'un livre qui apparaît ainsi, et ne l'avait plus touché pendant une semaine. Il n'en avait jamais parlé, à personne, pas à sa famille, pas à Emmy, ni même à Sirius. Il ne savait pas vraiment pourquoi, ou plutôt si, il savait pourquoi: parce que c'était bien l'idée la plus absurde qui se soit jamais immiscée dans don esprit.
Pendant sept longs jours, il savait que le livre était là, derrière son lit, mais il n'y touchait pas. Cependant, quelque chose le travaillait. Quelque chose de fou, quelque chose d'irréalisable. Mais surtout, quelque chose de fantastique.
Pendant six longs jours, il pensait sans arrêt à ce livre, il pensait sans arrêt à tout ce qu'il avait appris en seize heures. A ce contenu si intense. Au début, tout était très confus dans son esprit, mais plus il y pensait, plus les éléments se rangeaient et se classaient.
En se réveillant, le septième jour, ce qui se tapissait au fond de ses pensées depuis une semaine le frappa d'évidence. Il ne savait pas encore vraiment pourquoi, mais il avait l'intime conviction que bientôt, il trouverait. En attendant, il fallait qu'il devienne un animagus. Ceci peut paraître un peu gros, mais l'esprit de James était si clair qu'il lui semblait que c'était comme dire: "Il faut que je fasse mon devoir d'histoire de la magie" (Il est probable que devenir un animagus est plus facile que de faire son devoir d'histoire de la magie).
Alors, il avait tendu la main vers le bord de son lit et en avait sorti le gros livre. Et là, patiemment, il s'était attablé, et avait commencé à devenir un animagus. Sans rien dire à personne: tout le monde le prendrait pour un dingue! Seulement, il y arrivait! Et ceci le terrifiait presque: on lui avait tellement parlé de ces personnes fantastiques qui étaient si puissantes, assez pour se transformer en bêtes... Mais jamais il n'était noté dans le grimoire que c'était dur. Il y avait "long", "endurant", "nécessitant de l'ambition et de la persévérance", mais jamais "dur".
La preuve que ce n'était pas si dur, c'était que James y arrivait. Du moins, qu'il avançait... D'abord, avec patience, il avait cherché, et trouvé quel animal lui correspondait: il avait d'abord essayé le chien, mais ça ne menait à rien. Un instant, il avait espérer un fauve, un tigre, un lion, mais les résultats n'étaient pas enthousiasmants. Il avait essayé un certain nombre de petits animaux, comme les lièvres ou les furets, il avait essayé les oiseaux, les majestueux, comme l'aigle ou le faucon, les communs comme l'hirondelle et le pivert, et même les comestibles comme le poulet et la dinde! Mais non, rien. Aucun résultats.
Et puis une nuit, il s'était réveillé, comme ça, avec cette idée fixe: un cerf! Il n'avait jamais essayé le cerf! Il avait voulu se rendormir, mais il n'y était pas arrivé, alors, malgré le fait qu'il ait été deux heures trente du matin, il s'était attablé à son bureau et avait tout recommencé depuis le début. Et là, magie: c'était ça. Rien de précis ne s'était passé, il n'avait pas changé physiquement, sa magie n'avait pas évolué, rien ne s'était passé de différent d'avec les autres animaux. Sauf que cette fois, c'était la bonne. James aurait été incapable de dire pourquoi, mais c'était la bonne.
Et il avait donc passé l'été à s'entraîner physiquement et psychiquement pour réaliser ce qui restait encore dans l'esprit des gens qu'un aspect de contes de fées. (expression bien dérisoire quand elle est utilisée dans la bouche d'un sorcier, non?) En fait, il était encore très loin de pouvoir se transformer intégralement, mais ce n'était pas grave, parce qu'il avait passé le plus dur.
Le plus dur, c'était l'intérieur. Il sentait qu'à l'intérieur de lui, les choses avaient changé. De temps en temps, souvent sous l'impulsion de la colère ou de la peur, ses sens se mettaient plus facilement en éveil, il élaborait tout de suite un plan de la situation, pour prévenir une bataille, comme ça lui été arrivé la veille. D'un autre côté, il devenait moins lucide, et laissait plus facilement les émotions le submerger. Le cerf qui était en lui ne demandait qu'à sortir...
La dernière chose qui restait était la moins difficile. Du moins d'après ce que disait le livre (le livre n'était pas très objectif sur la difficulté de ce qu'il y avait à réaliser) Il restait à se transformer... pour de vrai. C'est à dire sur le plan physique. En fait, d'après le grimoire, il suffisait qu'il maintienne sa forme physique à un bon niveau -c'est à dire, d'après l'échelle de valeurs du livre, champion olympique- et un jour, ça viendrait tout seul. Alors, il se sentirait prêt, et, probablement sous le coup d'une émotion forte, ça se débloquerait.
Et à partir de là, il ne lui resterait plus qu'à domestiquer ce nouveau pouvoir.
James sourit dans le vide: tout ceci était vraiment à la fois stupéfiant et formidable. Il n'y avait aucun mot pour décrire cette impression. En plus, il avait trouvé son but. Pendant la nuit. Son but, c'était Remus. Les loups-garous mangent les êtres humains. Ils ne touchent pas aux bestioles. Et même si un cerf n'entre peut-être pas dans la catégorie bestiole, il pourrait ainsi aider son ami.
Comme quoi, il avait eu raison de faire confiance. Il n'avait peut- être pas trouvé le but tout de suite, mais ce n'était qu'une question de temps. Il était sûr qu'un jour, une bonne raison lui exploserait à la figure comme une évidence. Voilà qui était fait.
Justement, une explosion retentit à ses oreilles et le sortit de sa rêverie. Il lui fallut peu de temps pour repérer le petit filet de fumée noire qui s'élevait de la table basse où Sirius et Remus jouaient. Effectivement, d'après ce que pouvait voir James, le petit filet de fumée n'était autre que le jeu d'échec... sous une autre forme (plus de carbone, moins du reste).
" - Remus, demanda Peter en levant le nez de son maillot qui était maintenant presque fini, pourquoi tu continues de jouer avec Sirius, alors que tu sais que, de toute façon, il va finir par massacrer le jeu?
- Ou plutôt, rectifia Emmy en descendant les escaliers, Nounou, pourquoi tu t'obstines à jouer avec Remus alors que tu sais que, de toute façon, tu vas finir par perdre?
- Non, répondit Patmol en relevant la tête, non, je finirai bien par le battre!
- Black, continua Weasley, avant que tu battes Lupin à un quelconque jeu de société, non seulement les poules auront des dents, mais en plus, elles seront carnivores et se feront un renard pour le petit-déjeuner!"
Et pour toute réponse, Sirius lui tira la langue
" - Bravo, lui répondit Weasley, très adulte, ton comportement, Black"
Et sur ces mots, elle se retourna et lui fit une affreuse grimace. Emmy émit un petit rire, et James sourit. Quels gamins il faisaient tous les deux!!
Cependant, quand Sirius commença à approcher ses doigts de ses yeux, pour une ''spéciale-Sirius', la grimace qui retourne l'estomac en moins de deux", Emmy coupa court:
" - Ah non, non, Nounou! Pas la 'spéciale-Sirius', on va manger!
- J'aurais bien aimer la voir, moi, la 'spé... objecta Weasley
- Tu ne l'as encore jamais vue? s'étonna Sirius, attends, Emmy, si elle n'a jamais vu la 'spéciale-Sirius'..."
Et il approcha de nouveau ses doigts vers ses yeux. James vit Emmy qui plaquait sa main sur ses yeux, d'un air dégoûté, et ferma lui-même les yeux: il n'avait pas envie d'être écoeuré pour le banquet!
" - Beurk! s'exclama Weasley, ça, c'est vraiment crade, Black, commença-t- elle
- Ah! Je savais que ça t'en boucherait un coin!
- Mais, continua-t-elle, tu la connais, celle-là?"
Et sur ces mots, elle exécuta elle-même une affreuse grimace, avec yeux blancs, langue et tutti quanti.
" - Vous êtes de vrais gamins!" remarqua Contempsi qui descendait à son tour de l'escalier, suivie par Evans qui affichait un petit sourire amusé.
Oh, que cet espèce de petit sourire pouvait agacer James! Elle semblait se trouver tellement supérieure. Comme si Sirius et Weasley étaient des attardés mentaux et qu'elle avait ce petit sourire indulgent qui dit "vous m'amusez car vous êtes des êtres inférieurs et que c'est le maximum que vous puissiez faire, alors que moi je suis géniale."
James soupira: ça faisait à peine trois secondes qu'Evans était dans la pièce, et déjà, il avait une furieuse envie de lui tordre le cou. Que le monde serait détendu, sans elle!
" - C'est à cause de moi que tu fais cette tronche, Potter? demanda-t-elle instantanément avec une lueur d'agressivité dans ses yeux d'un vert irritant
- En tout cas, c'est pas à cause de Contempsi...
- Contente de voir que je te fais autant d'effet!
- Ma pauvre fille! Même s'il restait plus que Trelawney et toi au monde...
- Parce que tu crois vraiment que Sybille voudrait de toi?
- En tout cas, il y a plus de filles qui ont voulu de moi que de mecs qui ont voulu de toi.
- Mon pauvre, ouvre les yeux! Si ces gourdes veulent sortir avec toi, c'est pour pouvoir crâner auprès des copines: "oh, continua-t-elle en imitant la parfaite idiote, mon Dieu! Je sors avec Jamesie Potter! L'un des Maraudeurs! Tu te rends compte, tout ce qu'ils font? L'autre jour, ils ont coloré les cheveux d'un Serpentard en rouge!! Oh comme c'est drôle, oh mon dieu, comme c'est drôle! Ha ha ha ha ha!"
- Au moins, je suis populaire, pas comme d'autres!
- Oui, et puis il faut voir pour quoi tu es populaire! Il y a une connerie à faire, on peut être sûr que tu la fera et avec passion, en plus! Tu vois, c'est simple: on veut te voir faire un truc, il suffit de te dire que c'est pour faire un sale coup à un Serpentard, et paf, tu fonces!
- C'est sûr que "foncer", ça ne fait pas vraiment parti de ton vocabulaire ambiant! Toi, ce serait plutôt "stagner". Remarque, on en attend difficilement plus d'une fille dont l'une des seules distractions est de faire ses devoirs d'arithmancie...
- Au moins, je suis sérieuse, moi, et peut-être que c'est pour ça que j'ai été choisie pour être préfète, moi
- Oh, c'est vrai! J'avais oublié: mademoiselle est préfète! Oh! Par la barbe de Merlin! Je tremble: tu ne vas pas me filer une colle, quand même?
- Je pourrais...
- Oh! Je suis mort de trouille! S'il te plaît, n'use pas de ton autorité pour m'impressionner!
- C'est ça, moque-toi, Potter, mais tu riras moins quand j'aurais vraiment utilisé mon autorité!
- Oui, c'est sûr que l'autorité, c'est le seul truc qui te reste pour qu'on te respecte...
- Non, tu vois, moi, les gens me respectent pour autre chose parce que ma seule passion n'est pas de mettre le bazar dans le château... Tu vois, moi, on me respecte parce que je suis sérieuse, gentille et que j'ai de l'ambition! Tu t'es jamais dit que c'est aussi pour ça que je réussissais?
- En tout cas, une chose est sûre, on ne te demandera jamais de coucher pour réussir!
- Tu insinues quoi, là, exactement?
- A ton avis, qu'est-ce que je peux bien insinuer?
- Remarque, entendre dire ça par toi, c'est presque comique: tu vois, moi, contrairement à toi, je n'aurai jamais besoin de faire la p...
- Bon, coupa Emmy, presque craintive, je crois que là, ça va. Vous avez eu votre dose, hein. Vous allez bientôt dire de grosses bêtises l'un et l'autre. Allez, on a une Cérémonie de la Répartition, maintenant..."
Et dès elle eut le dos tourné, James lança un regard méchant à Evans, un peu pour la forme, il faut bien le dire, regard qu'elle lui rendit avec de la haine au fond des yeux. James avait tellement envie d'aller chercher le tison qui reposait devant la cheminée et de lui taper dessus...
Mais, pour ne pas faire de tort à Emmy, il décida de renoncer aux coups de tison, de respirer et de se calmer. Et surtout, d'éviter le regard d'Evans, s'il voulait que la tentation ne soit pas trop grande...
Quand ils arrivèrent dans la Grande Salle, ils furent presque déçus. Ils s'attendaient tous à ce que tout soit comme la veille... Sauf que non. Toutes la féerie avait disparu: la lumière de ce beau jour éclairait la salle, et lui donnait une petite ambiance de bonne humeur, mais rien de particulier: rien n'était différent d'un autre beau jour de septembre.
Ils s'assirent donc au bout de la table, comme la veille. En fait, Emmy s'assit au bout de la table comme la veille, et ils furent bien obligés de la suivre.
Cependant, quand ils s'assirent sur les bancs, un élément attira leur attention, un élément qui, à cause des petits imprévus (dirons-nous) de la veille, était passé inaperçu: La jolie lettre à l'encre violette! James se positionna devant son assiette et vit se dessiner, d'une écriture manuscrite, son nom, sa maison et son année.
Il tourna la tête et vit Sirius qui rayonnait, et qui surtout mourrait d'impatience d'ouvrir cette fichue enveloppe. Tout le monde avait envie de connaître son contenu, c'était évident, mais Sirius la regardait, particulièrement avide:
" - Sirius, intervient Emmy, arrête de regarder cette lettre comme ça: tu vas la faire fondre!
- Mais j'ai trop envie de l'ouvrir...
- Et ben attends, on va pouvoir l'ouvrir dans quelques minutes, dès que Dumbledore le dira, rétorqua Remus
- Ca fait beaucoup trop de temps!"
Et là, le professeur Dumbledore se leva et s'éclaircit la gorge, ce qui eu pour effet de taire le brouhaha qui régnait dans la salle:
" - Je vous remercie. Nous n'avons pas pu, hier, répartir les nouveaux élèves pour des raisons que vous connaissez bien entendu tous. Nous avons donc reporté la Cérémonie à ce déjeuner. Je tiens à préciser que c'est la première fois depuis plus de cinq cent ans que la Cérémonie est repoussée.
- C'était pourquoi, la dernière fois? demanda une voix de la table de Pouffsouffle
- Ce serait trop long de vous l'expliquer, Mr. Klahes, mais vous pourrez probablement trouver la réponse dans le livre "Cérémonie de Répartition à Poudlard", disponible à la bibliothèque."
James se tourna vers ses amis qui avaient le même regard sceptique:
" - Il y a vraiment un type qui s'est amusé à écrire sur les Cérémonies de la Répartition? chuchota Weasley
- Et dis-toi que le pire, c'est qu'il y a des gens qui le lisent... fit remarquer Contempsi
- Détrompez-vous, Miss Contempsi, répondit Dumbledore, ce livre est très intéressant. Tout d'abord, y sont consignées toutes les Répartition, également toutes les chansons du Choixpeau, et de plus...
- Hum... Albus... le discours..., le coupa Marsda
- Oh oui, le discours! Vous voyez, dit-il sur un faux ton de reproche, il ne faut pas me lancer sur les livres, car sinon, je pourrais vous en parler toute une journée! Bien, donc, où en étais-je? Ah oui... Le déjeuner. Donc, c'est la première fois depuis plus de cinq cent ans que la Cérémonie est repoussée. Et franchement, je ne sais pas vous, mais moi, je trouve que pour cette raison, cette Cérémonie devient tout à fait spéciale, alors que la décoration... Déjà, hier soir, de nuit, on avait plus d'effet, mais maintenant, de jour, et pour une cérémonie si particulière, il en fallait encore plus! Donc, je tiens à ce que nous remercions tous les elfes de maisons (remarque qui fut accueillie d'un rire moqueur de la part de la table des Serpentards), les fantômes, les professeurs, ainsi que Miss Trelawney et Mr White pour le travail qu'ils ont fourni pour nous faire passer une agréable Cérémonie.
- Mouais, murmura Sirius, ils ne se sont pas vraiment foulés...
- C'est là que vous vous trompez, Mr Black. Mais enfin bon. Nous allons maintenant accueillir les première année."
Puis il se rassit, mais à peine avait-il effleuré son siège qu'il se leva de nouveau avec un petit sourire, et qu'il frappa dans ses mains avant de se rassoire.
Dans l'instant qui suivit, du ciel d'un bleu lumineux, se mirent à tomber des milliers de petits confettis, de toutes les couleurs: des rouges, des bleus, des roses, des jaunes, des verts... qui s'arrangeaient pour tomber sur le sol et sur la nappe.
Et à l'extrémité de la nappe, justement, un trait rouge commençait à se tracer. Il dessinait des circonvolutions, passait sous les assiettes, parcourait la largeur de la nappe puis revenait, faisait le contour d'un verre, et sous leurs yeux apparaissaient le dessin de plusieurs scènes qu'ils identifièrent assez vite comme des passages sous le Choixpeau.
James souleva ses couverts et son assiette pour mieux contempler l'ouvrage: il s'agissait d'une petite fille avec des couettes. Et là, comme pour répondre à la question de James, des lettres s'inscrirent comme par enchantement (expression également dérisoire pour un sorcier): "Eunice Murray, Gryffondor, 1889". James resta effaré: il s'agissait de l'une des plus grandes joueuses mondiales de Quidditch. Il voulut le montrer à ses amis, mais les mots lui manquèrent. De toute façon, ces derniers l'avait déjà vu, et alors que Sirius émettait des petits sifflements admiratifs, Peter bougeait les lèvres sans pouvoir en sortir aucun son. Remus était occupé avec Emmy et Contempsi avec le portrait d'un jeune garçon qui n'était autre que Josef Wronski et, Evans et Weasley fixaient avec des yeux pleins d'admiration la représentation de Nicolas Flamel.
De temps en temps, le filet de couleur s'arrêtait quelques secondes, comme pour fournir plus de puissance, et là, apparaissait un grand vase en porcelaine d'où sortaient d'immenses fleurs multicolores qui embaumaient la salle de leur senteur, et d'où sortait des insectes colorés et des papillons.
Des cris d'émerveillement retentirent de tous côtés, et tout le monde se mit à applaudir vigoureusement. Ce spectacle était formidable, et les cris, les applaudissements et les commentaires durèrent au moins cinq bonnes minutes.
Quand toute la salle fut retombée dans un clame (relatif), la grande porte s'ouvrit pour laisser passer les première année, cette fois moins effrayés qu'excités par le bruit qu'il venait d'entendre de l'autre côté de la porte. Le professeur McGonnagal rassembla les élèves dans l'espace juste devant la table des professeurs, et posa le tabouret, mais, s'étonna James, aucun Choixpeau en vue.
Là, Dumbledore se leva et s'éclaircit de nouveau la gorge, mais ce n'était pas vraiment utile, car tout le monde était déjà pendu à ses lèvres:
" - Alors, Mr Black, êtes-vous maintenant d'accord pour que nous remercions les organisateurs de cette Cérémonie?
- A donf!
- Black! souffla Weasley en roulant des yeux.
- Je suis vraiment content que tout ceci vous ait plu... continua Dumbledore, et cette phrase fut accueillie par un concert d'applaudissements, de cris et de hourras (Sirius proposa même de faire une hola, mais l'oeil excédé d'Emmy l'en dissuada), et bien... c'est plutôt bien, pour un début!
- Un début?!? répéta Contempsi en levant un sourcil interloqué
- Un début, en effet, Miss Contempsi. Je vous invite tous à regarder vers le mur ouest..."
Et en un quart de seconde, tout le monde s'était retourné vers le mur, se demandant bien ce qui pouvait venir pour que tout ce qui précédait soit qualifié de "début".
Quatre grandes tapisseries se déroulèrent, l'une pourpre au liserai or, la seconde bleue avec une bordure couleur de bronze, la troisième jaune et noire et la dernière verte et argent. Chacune représentait de toute évidence l'une des quatre maisons de Poudlard.
Tout le monde attendait la suite, avides et silencieux, mais rien. Ils restèrent ainsi pendant deux minutes, mais rien. James, perplexe, se retourna vers la table des professeurs, et s'aperçut que Dumbledore s'était levé et attendait pour pouvoir parler. James le signala à ses amis, et comme manifestement il n'avait pas été le seul, tous élèves furent bientôt à attendre les paroles du directeur:
" - Comme vous le savez peut-être, commença ce dernier, le Choixpeau ne peut créer qu'une et une seule chanson par an. Or, il en a déjà créée une pour le banquet d'hier soir...
- Mais ce n'était pas une vraie chanson! Elle a été trafiquée! s'exclama Jim Jordan, qui manifestement aurait bien voulu une autre chanson.
- Je le sais bien, Mr. Jordan, cependant, c'était bel et bien une chanson, bien qu'elle ait été crée sous le pouvoir de l'Imperium. Il est donc impossible d'avoir une autre chanson. Celle d'hier était la chanson de l'année 1971, et le restera..."
Un brouhaha de protestations s'éleva: personne ne voulait garder cette chanson comme celle qui marquerait cette année, juste parce que quelques Serpentards particulièrement bêtes et vicieux avaient voulu jouer une mauvaise blague!
" - Cependant... reprit Dumbledore, cependant, nous avons réussi à convaincre le Choixpeau de créer une autre chanson, et de la mettre sous une autre forme, pour qu'elle ne soit pas considérée comme chanson. C'est donc maintenant que je vous invite à regarder le 'conte' du Choixpeau."
Chacun se retourna vers le mur ouest, cachant mal son excitation (ou ne la cachant pas du tout: "Ouaich!!! Trop trop top cool!!" "Taits-toi, Black!!")
Sous leurs yeux avides, commença à se dessiner sur la tapisserie de Gryffondor un homme. Il était blond, grand, et habillé comme un seigneur moyenâgeux. Il avait un air la fois fier et bon, et le respect inspirait James simplement en le regardant. Le long de sa jambe gauche se trouvait un fourreau en velours pourpre. Il porta sa main au pommeau et souleva quelque peu l'épée pour en laisser voir la lame étincelante. Il n'y avait aucun besoin de préciser de qu'il s'agissait.
Sur la tapisserie bleue apparaissait l'image d'une grande et belle jeune femme. Habillée avec une grande robe de châtelaine, au bordures en taffetas, elle souriait, quelques cheveux châtains s'échappant de son chignon desserré. Elle avait à la main un gros grimoire qu'elle ouvrit, et avec une plume, elle y griffonna quelques mots et le referma. James en aperçut la couverture et reconnut immédiatement le livre. Il en resta bouche bée: c'était bien celui-là? Celui qui était la Bible des Maraudeurs? Un regard à ses amis le lui confirma: ça alors! C'était elle qui l'avait écrit...
Mais déjà sur la troisième tapisserie on pouvait voir le dessin d'une autre jeune fille. Celle-ci ne ressemblait pas du tout à l'autre: elle était plus jeune, plus petite, plus ronde... Mais elle avait l'air si gentille! Elle portait également une belle robe, mais elle n'avait pas la prestance de l'autre magnifique jeune femme qui la regardait d'un air bienveillant. Ses cheveux noirs étaient retenus dans un chignon bas qui tombait sur ses épaules. Elle n'avait rien dans les mains, mais sortit sa baguette et l'agita prestement. Sur ce, des paquets de bonbons apparurent sur toutes les tables, sous les acclamations et applaudissements généraux. La petite sorcière sourit d'un sourire immense et magnifique. En fait, ses yeux étaient devenus des joyaux, en voyant qu'elle avait pu réjouir les élèves. Les deux autres applaudirent aussi avec un grand sourire et des hochements de tête complices.
Sur la tapisserie qui restait, un homme apparut à son tour. Manifestement, il était en avance sur le planning car les trois autres le regardèrent étonné. Il était particulièrement grand et lui aussi habillé de vêtements seigneuriaux. Il avait une grande barbe noire et des yeux perçants. En fait, il faisait presque peur. James le regarda avec haine. Voilà, comme d'habitude, il venait toujours tout gâcher. Décidemment, c'était un signe distinctif.
Mais, à sa grande surprise, son regard devint bienveillant et il se mit également à applaudir en lançant des regards complices aux élèves, et en les incitant à ovationner ses amis. James n'en revenait pas. Manifestement, les autres élèves non plus.
L'homme regarda à nouveau les élèves et leur montra une clé, puis la mis dans sa main et la secoua. Quand il rouvrit la main, la clé avait disparue. Il mit ensuite sa main dans son dos et en sortit un bouquet de fleurs qu'il tendit vers la salle, et aussitôt, le bouquet apparut devant Sarah Elton, Narcissa, Elena Links, Evans et Trelawney qui rougirent comme des pivoines, alors que toute la salle applaudissait bruyamment, bien qu'un peu abasourdie.
Les quatre tapisseries soudainement se rapprochèrent pour fusionner, et les quatre Fondateurs, maintenant réunis se tombèrent littéralement dans les bras. Sans aucune gêne et alors qu'ils étaient les personnes les plus respectées de toute l'histoire de Poudlard, Rowena Serdaigle sauta dans les bras de Godric Gryffondor, et Salazar Serpentard qui faisait au moins trois têtes de plus qu'Helga Pouffsouffle la serra dans ses gros bras, si bien qu'on ne voyait plus que son chignon dépasser. Puis il se dirigea vers Rowena Serdaigle et commença à lui faire le baisemain, quand elle le regarda avec un oeil brillant et qu'elle se pendit à son cou. A côté, Helga Pouffsouffle avait fondu en larmes dans les bras de Godric Gryffondor, et au bout de quelques secondes, courut aller embrasser l'autre jeune femme qui éclata elle aussi en sanglots, alors que les deux hommes, avec des grands sourires se serraient les mains et se tapaient dans le dos.
Les retrouvailles durèrent plusieurs minutes encore, mais Dumbledore s'éclaircit la gorge, et rappelés à l'ordre, les quatre Fondateurs se transformèrent en leur animagus respectif. Il sembla cependant à James qu'avant de se transformer, Godric Gryffondor l'avait regardé et lui avait fait un clin d'oeil. Il n'en était pas certain, c'était passé si vite, mais c'était quasiment sûr.
Les quatre animaux vinrent s'assembler sur le blason de Poudlard qui venait de se dessiner et cessèrent de bouger. Quand chacun fut immobile, un dessin du Choixpeau apparut, et celui-ci tomba du ciel, juste devant le professeur McGonnagal. Le temps que les élèves se retournent, les tapisseries avaient disparu.
Tout le monde regardait alternativement les professeurs, le Choixpeau et ses amis. Cependant, la salle était plongée dans un silence profond. Non pas que la prestation ait été jugée sans intérêt, mais au contraire qu'on avait l'impression que le moindre mot casserait la féerie qui planait encore dans la salle et serait déplacé. Pendant à nouveau plusieurs minutes, le silence s'installa dans une pièce où l'on pouvait sentir l'admiration, l'émotion et l'effarement.
Il fut coupé par la voix de McGonnagal qui appela:
" Adam Mark..."
Un jeune garçon blond s'avança et s'installa sur le tabouret installé devant la table des professeurs. McGonnagal posa le Choixpeau sur sa tête, qui prit un court instant de réflexion et s'écria:
" Pouffsouffle!"
..
Elle a mal à la gorge... Il faut qu'elle continue à hurler... Il faut qu'elle continue à hurler...
Soudain, quelque chose tape dans sa mâchoire... Une main, du sang... La main qui était plaquée sur sa bouche juste auparavant. Elle ne bouge pas. Elle ne fait rien. Et puis tout à coup, c'est comme si son esprit se réveillait: sa mâchoire, sa joue... elle a mal... si mal... Tout devient plus flou, de plus en plus flou... Noir, presque... Le goût du sang dans sa bouche: elle saigne. Cette fois, c'est elle, qui saigne... Les contours s'effacent... Sous elle, le sol tremble, ses jambes deviennent faibles... Le sang envahit sa bouche... Le goût est si intense... C'est drôle à quel point ça peut saigner, une joue... Elle ouvre la bouche: le sang coule en un filet. Le sang se mêle au larmes qui glissent le long de ses joues... Tiens, c'est vrai, ça: elle pleure... Tout est de plus en plus sombre... Elle a du mal à reconnaître les couleurs... Les détails disparaissent peu à peu... Ses jambes sont de plus en plus lourdes... Elle ne peut plus rester debout... Elle glisse le long du mur... Elle a mal à la tête... Elle a mal à la bouche... Et puis ce sang... Tout ce sang... Elle en a envie de vomir... Elle n'est pas sûre, mais elle a l'impression qu'il y a une tache rouge sur son t-shirt... Elle ne sait pas vraiment, elle n'y voit presque plus rien... Ses paupières sont de plus en plus lourdes... Elle n'arrive plus à les garder ouvertes... Tant pis, elle les ferme... Elle entend du bruit à côté d'elle... Il se penche au-dessus d'elle... Pourquoi il n'a pas réagi plus vite?... Son souffle est plus rapide... Elle voudrait ouvrir les yeux, mais c'est trop dur... Une voix, au loin... Une voix qu'elle reconnaîtrait entre mille... Lucius... C'est Lucius... Non, elle n'est pas sûre... Il a le souffle de plus en plus rapide... Encore la voix de Lucius... Si, c'est la sienne. Elle en est certaine... Mais elle n'arrive pas à comprendre ce qu'il dit... Le sang continue de s'écouler de sa bouche... La voix de Lucius... Il lui répond... Mais elle n'arrive pas à comprendre ce qu'il disent... Il faut qu'elle se concentre:
" - Qu'est-ce que... (la voix de Lucius devient plus lointaine)... fait?
- Tire-toi, toi, je... (elle a mal à la tête)!
- Qu'est-ce que tu... (le goût du sang...)... fait?
- J'ai... (elle voudrait ouvrir les yeux, mais elle n'y arrive pas...) ...alors maintenant, tire-toi!
- Je ...(sa tête...)... Si ça se trouve... (Mais il faut qu'elle se concentre sur ce qu'ils disent)...cassée! Il faut qu'elle voie un médecin!
- Occupe-toi de tes affaires, ok? Maintenant, je te conseille de décamper!
- Ce sont mes affaires! Non mais t'as pas vu ce que tu lui a fait?
-Mais dégage! Personne t'a rien demandé, toi!
- Tu crois vraiment que je vais partir et la laisser comme ça?
- Tu pars, ou..."
Sa main l'a saisie en dessous du cou... Elle crache le sang qui lui restait dans la bouche... Il serre trop fort... Elle n'arrive plus à respirer... La voix de Lucius qui hurle:
" - Lâche la! Mais lâche! Lily! Lâche! Lily, tu m'entends? Mais lâche la!
- Pas tant que t'auras pas déguerpi...
- Lâche la! Lâche la! IMPERIO!"
Lily se redressa dans son lit, les yeux grands ouverts, et haletant. Elle se rendit compte qu'elle était complètement en nage. Elle passa la main dans ses cheveux. A la hauteur de sa tempe, elle sentait une artère qui battait le rythme de ce mot qu'elle se répétait intérieurement sans pouvoir s'arrêter.
Il l'avait dit. Jamais son souvenir n'avait été aussi précis: elle venait de revivre la scène exactement, dans son moindre détail. Il lui semblait même que sa mâchoire était endolorie.
Elle avait envie de vomir, elle avait mal à la tête... Mais il l'avait dit. Il n'y avait maintenant plus aucun doute possible: il l'avait dit. Il restait des questions, mais ces questions ne pouvaient plus démontrer qu'il ne l'avait pas dit. Il y avait des réponses logiques à ces questions. Ou peut-être des réponses illogiques. Ce qui était sûr, c'est qu'il l'avait dit.
Lily reposa doucement sa tête lourde sur l'oreiller.
Il l'avait dit.
Disclaimer: *Tut tut tut* La plupart des personnages et le cadre de l'histoire que vous allez lire dans un instant n'appartiennent pas à Fizz mais à J.K. Rowling... La plupart des personnages et le cadre de l'histoire que vous allez lire dans un instant appartiennent à J.K. Rowling... *Tut tut tut*
'Tite Note de l'auteur: Coucou coucou !! Bon, ok, je suis pas vraiment en avance, mais soyons objectifs, j'ai mis moins de temps que d'hab ! (bon, d'accord, on peut difficilement faire pire que d'hab. sauf Alohomora. Sauf qu'elle a un peu plus de succès que moi et qu'elle écrit un peu plus...) Enfin bon...
Sinon, histoire de changer, je fais un grô grô Zibou à 'tite Mary qui a mis ce chapitre en ligne. Merci ma grande !
Je vous fait aussi un grô grô Zibou à mes tits tits lecteurs adorés que j'adore (vague pléonasme, il me semble...)
Voilà le chap 10, nommé « Des Animagi à la Cérémonie », au sens double, mais franchement, il ne me plaît pas trop. Je fais toujours appel à de bons titres pour les chapitres 6 à 10. Si quelqu'un a une idée...
Sinon, j'espère que vous allez vous régaler, parce que même que s'il n'est pas franchement mouvementé (pas autant que le chap 3 ou le 8), c'est le plus long ! Et pourtant, je ne l'ai même pas vu passer ! Il fait 7070, à savoir que les autres font en moyenne 2500 à 3000 mots, et le 8 fait environ 6030 mots.
Et puis sachez aussi que le chapitre que vous avez sous les yeux est la 4ème version du chapitre. Mais croyez-moi, il ne vaut mieux pas connaître les trois premières versions... C'est comme pour le chap 6 : il y'avait déjà eu deux autres versions (pourries). Je n'avais pas du tout d'inspiration, et puis soudainement, j'ai eu une idée : j'ai tout rasé, et j'ai recommencé !
Enfin bon... Vous avez peut-être envie de le lire, ce chapitre, finalement... Non ?
Chapitre 10: Des Animagi à la Cérémonie
" - Echec et mat!" s'exclama Remus dans un sourire triomphant
Mais à ses mots, le roi noir, celui de Sirius, commença à s'agiter, à bouger les bras dans tous les sens en regardant tour à tour Remus avec des yeux menaçants et Sirius avec un regard implorant.
" - Qu'est-ce qu'il me veut, lui? demanda Remus en fixant la pièce d'un air douteux
- Aucune idée... Ah si, je sais!" répondit Sirius
Il saisit un fou deux cases plus loin et le planta devant le roi:
" - Il y avait pas 'Echec et mat', mon vieux! Dis donc, je deviens drôlement plus fort que toi!
- Mouais..." répondit Remus manifestement assez peu convaincu.
Il fit avancer sa tour d'où sortirent une dizaine de petites flèches qui transpercèrent le fou. La grande pièce noire s'effondra lamentablement, et Remus la saisit pour enlever le dernier obstacle qui séparait la tour du roi:
" - Echec et mat, répéta Remus avec un petit sourire alors que le roi de Sirius s'était retourné pour bouder, tu deviens presque drôlement plus fort que moi!"
Sirius et le roi le regardaient d'un air vexé:
" - C'est pas normal que tu aies autant de chance. Tu gagnes à tous les jeux...
- Ce n'est pas une question de chance, Patmol, mais de savoir si on a quelque chose là-dedans..., répondit-il en donnant un petit coup sur la tête de Sirius, tiens, reprit-il, ça sonne creux! Ca explique peut-être des choses..."
Les quelques élèves présents dans la salle commune de Gryffondor s'occupaient -oh, miracle!- paisiblement et dans le calme. James était confortablement installé dans un des moelleux canapés rouges à lire un gros livre sur la métamorphose à travers les temps, mais il était souvent tiré de sa lecture par les rires et les bavardages des élèves allés se promener dans le parc, que l'on entendait par les fenêtre grandes ouvertes. Peter était assis devant la cheminée, dans laquelle ne brûlait bien évidemment aucun feu, et essayait de transformer un de ses vieux pulls en un maillot de son équipe de Quidditch préférée: les Pride of Portree, une célèbre équipe écossaise. Remus et Sirius étaient agenouillés près de la table basse, et, à la demande de Patmol, avaient recommencé une partie d'échecs, que Remus n'allait pas tarder à gagner, malgré l'oeil revanchard que lui lançait le fou avec ses grands airs. Au fond de la salle étaient installés à une grande table les septième années qui faisaient une partie de cartes, et qui, de temps en temps, éclataient de rire pour une raison ou une autre. Natasha Clarks et sa meilleure amie, Milia Bering, étaient penchées sur un papier qu'elles griffonnaient entre deux rires, et Jasper Wing, un autre quatrième année qui lisait un long parchemin relevait de temps à autres la tête pour essayer en vain de regarder ce qu'elles écrivaient.
Il était onze heures et demie, et dans une petite heure, il serait grand temps d'aller au banquet, mais pour l'instant, chacun savourait tranquillement le temps libre qui aurait dû être une heure de cours.
Soudain, des éclats de rires leur parvinrent du couloir, de l'autre côté du portrait de la grosse Dame. Des éclats de rire que James pouvait reconnaître entre mille: c'étaient ceux d'Emmy et ses copines. Le portrait de la Grosse Dame pivota et laissa en effet apparaître Emmy et Evans, toutes rouges d'avoir trop rit. Cependant, dès qu'elles aperçurent les Maraudeurs, elles reprirent leur respiration, et essayèrent de se retenir de rire, et donc, elles traversèrent la salle commune, plus rouges encore. Juste avant de monter les escaliers, elles lancèrent de nouveau un regard aux Maraudeurs qui les fixaient, inquiets, puis se jetèrent un oeil complice, et enfin, explosèrent de rire à nouveau en montant deux à deux les escaliers qui menaient à leur dortoir.
James regarda ses amis, l'oeil interrogateur, qui eux-mêmes se demandaient la raison d'un tel comportement. Au bout de quelques secondes, Sirius haussa les épaules, et replongea dans le jeu en faisant avancer un pion qui s'impatientait. Puis, comme c'était à lui de jouer, Remus retourna lui aussi à ses pions, et en particulier à son fou qui était en grave danger, face à la reine noire. Peter regarda James de nouveau, se disant manifestement que les pauvres filles étaient complètement dingues, ce qu'il expliqua en une petite grimace, puis retourna à son maillot qui commençait à prendre forme.
James secoua la tête: Peter avait raison, les pauvres filles étaient totalement cinglées. Cependant, cela pouvait être un simple délire entre amies comme cela pouvait se révéler très dangereux pour les Maraudeurs. Comme la fois où elles les avaient suivi jusqu'à un passage secret et qu'elles avaient ensuite convaincue la statue qui en gardait l'entrée de ne pas leur ouvrir tant qu'ils n'auraient pas gravé dans le mur du passage qu'elles étaient les meilleures. Enfin, bon, tout ça pour dire que ce rire nerveux à l'approche des Maraudeurs n'avait rien de très rassurant.
Cependant, si James commençait à s'inquiéter par ce que les filles leurs réservaient, il n'en était pas sorti! De plus, il arrivait bientôt au dix-huitième chapitre de son épais livre: "Les premiers animagi: Les Fondateurs". Il se plongea donc de nouveau dans sa lecture, passionné par l'histoire de ces quatre sorciers qui révolutionnèrent la métamorphose.
Mais comme le calme, dans la salle commune des Gryffondor, est bien éphémère, au bout de vingt minutes, des éclats de voix parvinrent de nouveau du couloir, mais cette fois, le ton était bien moins amical. James essayait bien de tendre l'oreille, mais en vain, il ne comprenait que quelques mots qui étaient prononcés nettement plus fort que les autres, comme "tricheur", "coupe", "quidditch"...
Une logique élémentaire suffit à n'importe qui pour comprendre qu'il s'agissait d'une 'petite' dispute entre Ludo Verpey et l'un des sept joueurs de l'équipe de Serpentard. Et effectivement, au bout de deux ou trois minutes, Ludo entra dans la salle, furieux. Il alla s'installer entre Arthur Weasley et Sandy Adams avec les autres septième année, tout en marmonnant des mots que James identifia sans mal comme des insultes toutes se terminant par 'Serpentard'.
Tout le monde regardait Verpey, sans oser vraiment lui parler. En tant que membre de l'équipe, James aurait bien aimé savoir ce qu'il se passait, comme, manifestement, Sirius, Natasha et Arthur.
Ce fut Jim Jordan, le commentateur officiel des matchs qui prit la parole:
" - Eh, Ludo, Qu'est-ce qu'il s'est passé pour qu'on t'entende d'ici?
- A ton avis, répondit celui-ci, qu'est-ce qui a bien pu se passer? C'est ce crétin de Rosier qui la ramène...
- Par rapport à hier? demanda Adams d'une voix innocente
- Par rapport à quoi tu veux que ce soit? répliqua-t-il froidement
- Allez, Ludo, c'est pas grave! C'est dingue que tu fasses encore gaffe à ce que te dit cet imbécile, s'exclama Arthur, il va voir l'effet que ça va lui faire quand on va gagner la coupe, en juin.
- Mouais, répondit Verpey, peu convaincu
- Ouais, il a raison, Ludo, s'écria Natasha depuis son siège, on va leur mettre la patée, à ces idiots de Serpentards!
- Exact! renchérit Sirius
- Ils vont voir de quel bois on se chauffe! termina Jordan d'un air enthousiaste
- Mouais, répéta Verpey, nettement moins enthousiaste"
Soudain, le visage d'Adams s'illumina, elle se pencha vers Clara Bell, une de ses amies, et lui glissa quelque chose à l'oreille:
" - Tu crois que c'est possible? lui demanda-t-elle ensuite
- A mon avis, oui.
- De quoi? demanda tout de suite Jordan, son effroyable curiosité piquée au vif
- Vous verrez... répondit Bell avec un petit sourire
- Sandy, tu vas bien me le dire, à moi, s'assura Johnson
- Même pas à toi! répliqua-t-elle, allez, Ludo, tu joues? Bon, distribue les cartes, alors"
Et ils se remirent à jouer, sans plus mentionner le quidditch, sauf de temps en temps, où Johnson ou Jordan qui lançaient un petit regard à Adams, qui, d'un hochement de tête, les éconduisait.
James se replongea donc encore dans son livre... Il n'y avait pas à dire, ces Fondateurs étaient vraiment géniaux. Et puis quelle puissance! Bien sûr, il leur en avait bien fallu pour créer Poudlard, mais créer une nouvelle école de magie ne faisait pas (pas encore?) partie des projets de James. En revanche, devenir un animagus...
Il leva un instant la tête de son livre et regarda Remus qui venait de prendre encore un pion à Patmol. Il aurait tellement aimé pouvoir aider Remus. Dans une semaine, ce serait de nouveau la pleine lune. La quarante- quatrième pleine lune. Depuis qu'il le savait, James les comptait. Il ne savait pas vraiment pourquoi et n'essayait pas vraiment, mais pourtant, ce chiffre restait bien ancré dans sa tête. Tout ça à cause de ça...
Et comme chaque mois, il devrait se réfugier dans cette affreuse cabane à la sortie de Pré-au-Lard. Officiellement, James n'y avait jamais mis les pieds. Officieusement... Enfin bon, toujours était-il que dans une semaine, Remus devrait de nouveau subir toutes ces souffrances liées à sa lycanthropie. Et eux, que pouvaient-ils faire? Ils avaient essayé de rendre la cabane plus accueillante, ils avaient essayé de faire cette potion au nom étrange qui était censée lui faire conserver sa lucidité... La seule chose qu'ils avaient réussi à faire, d'ailleurs, c'était de rendre Sirius gaucher pendant trois jours. Il n'auraient pas dû rajouter la feuille de menthe, même malgré le goût infect de la potion verte (qui aurait dû être bleue). Ils avaient même essayé dans un dernier instant d'espoir d'utiliser un enchantement de télépathie avec les animaux. Sans succès. Sans jamais aucun succès, d'ailleurs, quoi qu'ils fassent, et pourtant, ils en avaient fait des expériences étranges! Tout ça pour ça...
Alors, après tout, une tentative de plus, une tentative de moins... De toute façon, ils lui devaient bien ça. Et puis ça pourrait leur servir peut-être pour d'autres choses, aussi, plus tard. Un nouveau challenge. Un nouveau challenge qui plaisait bien à James. Et, accessoirement, un nouveau challenge "non déclaré"
Il se mit à rêver... Il savait très bien ce qu'était un animagus: après tout, toute personne prétendant s'y connaître en métamorphose devait connaître les animagi! Il avait lu tout un vieux grimoire de six cent pages pendant l'été qui s'intitulait sobrement "Animagi". Dedans, il avait pu pêcher toutes les informations dont il avait besoin.
Ce livre était bien étrange, d'ailleurs. Il l'avait reçu, comme ça, un matin de juillet. Une chouette au plumage gris avait débarqué dans la chambre, et, sans plus de précisions, elle était repartie, laissant James face au gros grimoire.
James lui avait fait passer tout les tests qu'il connaissait pour s'assurer que l'objet n'était pas ensorcelé -question de principe- mais non, rien. L'idée que le hibou ait pu se tromper de destinataire lui avait bien évidemment traversé l'esprit, mais les hiboux étaient réputés pour toujours trouver la bonne personne. Il avait donc du se résoudre au fait que quelqu'un lui avait envoyé ce grimoire, comme ça, un beau jour, sans bonne raison.
Il l'avait donc lu. Ou plutôt dévoré. En fait, il l'avait reçu le mardi vers onze heures, et le mercredi vers trois heures (du matin), il avait tourné la mille six cent vingt huitième page, la dernière. Alors, il avait rangé le livre derrière son lit, ne voulant pas rendre de compte à ses parents au sujet d'un livre qui apparaît ainsi, et ne l'avait plus touché pendant une semaine. Il n'en avait jamais parlé, à personne, pas à sa famille, pas à Emmy, ni même à Sirius. Il ne savait pas vraiment pourquoi, ou plutôt si, il savait pourquoi: parce que c'était bien l'idée la plus absurde qui se soit jamais immiscée dans don esprit.
Pendant sept longs jours, il savait que le livre était là, derrière son lit, mais il n'y touchait pas. Cependant, quelque chose le travaillait. Quelque chose de fou, quelque chose d'irréalisable. Mais surtout, quelque chose de fantastique.
Pendant six longs jours, il pensait sans arrêt à ce livre, il pensait sans arrêt à tout ce qu'il avait appris en seize heures. A ce contenu si intense. Au début, tout était très confus dans son esprit, mais plus il y pensait, plus les éléments se rangeaient et se classaient.
En se réveillant, le septième jour, ce qui se tapissait au fond de ses pensées depuis une semaine le frappa d'évidence. Il ne savait pas encore vraiment pourquoi, mais il avait l'intime conviction que bientôt, il trouverait. En attendant, il fallait qu'il devienne un animagus. Ceci peut paraître un peu gros, mais l'esprit de James était si clair qu'il lui semblait que c'était comme dire: "Il faut que je fasse mon devoir d'histoire de la magie" (Il est probable que devenir un animagus est plus facile que de faire son devoir d'histoire de la magie).
Alors, il avait tendu la main vers le bord de son lit et en avait sorti le gros livre. Et là, patiemment, il s'était attablé, et avait commencé à devenir un animagus. Sans rien dire à personne: tout le monde le prendrait pour un dingue! Seulement, il y arrivait! Et ceci le terrifiait presque: on lui avait tellement parlé de ces personnes fantastiques qui étaient si puissantes, assez pour se transformer en bêtes... Mais jamais il n'était noté dans le grimoire que c'était dur. Il y avait "long", "endurant", "nécessitant de l'ambition et de la persévérance", mais jamais "dur".
La preuve que ce n'était pas si dur, c'était que James y arrivait. Du moins, qu'il avançait... D'abord, avec patience, il avait cherché, et trouvé quel animal lui correspondait: il avait d'abord essayé le chien, mais ça ne menait à rien. Un instant, il avait espérer un fauve, un tigre, un lion, mais les résultats n'étaient pas enthousiasmants. Il avait essayé un certain nombre de petits animaux, comme les lièvres ou les furets, il avait essayé les oiseaux, les majestueux, comme l'aigle ou le faucon, les communs comme l'hirondelle et le pivert, et même les comestibles comme le poulet et la dinde! Mais non, rien. Aucun résultats.
Et puis une nuit, il s'était réveillé, comme ça, avec cette idée fixe: un cerf! Il n'avait jamais essayé le cerf! Il avait voulu se rendormir, mais il n'y était pas arrivé, alors, malgré le fait qu'il ait été deux heures trente du matin, il s'était attablé à son bureau et avait tout recommencé depuis le début. Et là, magie: c'était ça. Rien de précis ne s'était passé, il n'avait pas changé physiquement, sa magie n'avait pas évolué, rien ne s'était passé de différent d'avec les autres animaux. Sauf que cette fois, c'était la bonne. James aurait été incapable de dire pourquoi, mais c'était la bonne.
Et il avait donc passé l'été à s'entraîner physiquement et psychiquement pour réaliser ce qui restait encore dans l'esprit des gens qu'un aspect de contes de fées. (expression bien dérisoire quand elle est utilisée dans la bouche d'un sorcier, non?) En fait, il était encore très loin de pouvoir se transformer intégralement, mais ce n'était pas grave, parce qu'il avait passé le plus dur.
Le plus dur, c'était l'intérieur. Il sentait qu'à l'intérieur de lui, les choses avaient changé. De temps en temps, souvent sous l'impulsion de la colère ou de la peur, ses sens se mettaient plus facilement en éveil, il élaborait tout de suite un plan de la situation, pour prévenir une bataille, comme ça lui été arrivé la veille. D'un autre côté, il devenait moins lucide, et laissait plus facilement les émotions le submerger. Le cerf qui était en lui ne demandait qu'à sortir...
La dernière chose qui restait était la moins difficile. Du moins d'après ce que disait le livre (le livre n'était pas très objectif sur la difficulté de ce qu'il y avait à réaliser) Il restait à se transformer... pour de vrai. C'est à dire sur le plan physique. En fait, d'après le grimoire, il suffisait qu'il maintienne sa forme physique à un bon niveau -c'est à dire, d'après l'échelle de valeurs du livre, champion olympique- et un jour, ça viendrait tout seul. Alors, il se sentirait prêt, et, probablement sous le coup d'une émotion forte, ça se débloquerait.
Et à partir de là, il ne lui resterait plus qu'à domestiquer ce nouveau pouvoir.
James sourit dans le vide: tout ceci était vraiment à la fois stupéfiant et formidable. Il n'y avait aucun mot pour décrire cette impression. En plus, il avait trouvé son but. Pendant la nuit. Son but, c'était Remus. Les loups-garous mangent les êtres humains. Ils ne touchent pas aux bestioles. Et même si un cerf n'entre peut-être pas dans la catégorie bestiole, il pourrait ainsi aider son ami.
Comme quoi, il avait eu raison de faire confiance. Il n'avait peut- être pas trouvé le but tout de suite, mais ce n'était qu'une question de temps. Il était sûr qu'un jour, une bonne raison lui exploserait à la figure comme une évidence. Voilà qui était fait.
Justement, une explosion retentit à ses oreilles et le sortit de sa rêverie. Il lui fallut peu de temps pour repérer le petit filet de fumée noire qui s'élevait de la table basse où Sirius et Remus jouaient. Effectivement, d'après ce que pouvait voir James, le petit filet de fumée n'était autre que le jeu d'échec... sous une autre forme (plus de carbone, moins du reste).
" - Remus, demanda Peter en levant le nez de son maillot qui était maintenant presque fini, pourquoi tu continues de jouer avec Sirius, alors que tu sais que, de toute façon, il va finir par massacrer le jeu?
- Ou plutôt, rectifia Emmy en descendant les escaliers, Nounou, pourquoi tu t'obstines à jouer avec Remus alors que tu sais que, de toute façon, tu vas finir par perdre?
- Non, répondit Patmol en relevant la tête, non, je finirai bien par le battre!
- Black, continua Weasley, avant que tu battes Lupin à un quelconque jeu de société, non seulement les poules auront des dents, mais en plus, elles seront carnivores et se feront un renard pour le petit-déjeuner!"
Et pour toute réponse, Sirius lui tira la langue
" - Bravo, lui répondit Weasley, très adulte, ton comportement, Black"
Et sur ces mots, elle se retourna et lui fit une affreuse grimace. Emmy émit un petit rire, et James sourit. Quels gamins il faisaient tous les deux!!
Cependant, quand Sirius commença à approcher ses doigts de ses yeux, pour une ''spéciale-Sirius', la grimace qui retourne l'estomac en moins de deux", Emmy coupa court:
" - Ah non, non, Nounou! Pas la 'spéciale-Sirius', on va manger!
- J'aurais bien aimer la voir, moi, la 'spé... objecta Weasley
- Tu ne l'as encore jamais vue? s'étonna Sirius, attends, Emmy, si elle n'a jamais vu la 'spéciale-Sirius'..."
Et il approcha de nouveau ses doigts vers ses yeux. James vit Emmy qui plaquait sa main sur ses yeux, d'un air dégoûté, et ferma lui-même les yeux: il n'avait pas envie d'être écoeuré pour le banquet!
" - Beurk! s'exclama Weasley, ça, c'est vraiment crade, Black, commença-t- elle
- Ah! Je savais que ça t'en boucherait un coin!
- Mais, continua-t-elle, tu la connais, celle-là?"
Et sur ces mots, elle exécuta elle-même une affreuse grimace, avec yeux blancs, langue et tutti quanti.
" - Vous êtes de vrais gamins!" remarqua Contempsi qui descendait à son tour de l'escalier, suivie par Evans qui affichait un petit sourire amusé.
Oh, que cet espèce de petit sourire pouvait agacer James! Elle semblait se trouver tellement supérieure. Comme si Sirius et Weasley étaient des attardés mentaux et qu'elle avait ce petit sourire indulgent qui dit "vous m'amusez car vous êtes des êtres inférieurs et que c'est le maximum que vous puissiez faire, alors que moi je suis géniale."
James soupira: ça faisait à peine trois secondes qu'Evans était dans la pièce, et déjà, il avait une furieuse envie de lui tordre le cou. Que le monde serait détendu, sans elle!
" - C'est à cause de moi que tu fais cette tronche, Potter? demanda-t-elle instantanément avec une lueur d'agressivité dans ses yeux d'un vert irritant
- En tout cas, c'est pas à cause de Contempsi...
- Contente de voir que je te fais autant d'effet!
- Ma pauvre fille! Même s'il restait plus que Trelawney et toi au monde...
- Parce que tu crois vraiment que Sybille voudrait de toi?
- En tout cas, il y a plus de filles qui ont voulu de moi que de mecs qui ont voulu de toi.
- Mon pauvre, ouvre les yeux! Si ces gourdes veulent sortir avec toi, c'est pour pouvoir crâner auprès des copines: "oh, continua-t-elle en imitant la parfaite idiote, mon Dieu! Je sors avec Jamesie Potter! L'un des Maraudeurs! Tu te rends compte, tout ce qu'ils font? L'autre jour, ils ont coloré les cheveux d'un Serpentard en rouge!! Oh comme c'est drôle, oh mon dieu, comme c'est drôle! Ha ha ha ha ha!"
- Au moins, je suis populaire, pas comme d'autres!
- Oui, et puis il faut voir pour quoi tu es populaire! Il y a une connerie à faire, on peut être sûr que tu la fera et avec passion, en plus! Tu vois, c'est simple: on veut te voir faire un truc, il suffit de te dire que c'est pour faire un sale coup à un Serpentard, et paf, tu fonces!
- C'est sûr que "foncer", ça ne fait pas vraiment parti de ton vocabulaire ambiant! Toi, ce serait plutôt "stagner". Remarque, on en attend difficilement plus d'une fille dont l'une des seules distractions est de faire ses devoirs d'arithmancie...
- Au moins, je suis sérieuse, moi, et peut-être que c'est pour ça que j'ai été choisie pour être préfète, moi
- Oh, c'est vrai! J'avais oublié: mademoiselle est préfète! Oh! Par la barbe de Merlin! Je tremble: tu ne vas pas me filer une colle, quand même?
- Je pourrais...
- Oh! Je suis mort de trouille! S'il te plaît, n'use pas de ton autorité pour m'impressionner!
- C'est ça, moque-toi, Potter, mais tu riras moins quand j'aurais vraiment utilisé mon autorité!
- Oui, c'est sûr que l'autorité, c'est le seul truc qui te reste pour qu'on te respecte...
- Non, tu vois, moi, les gens me respectent pour autre chose parce que ma seule passion n'est pas de mettre le bazar dans le château... Tu vois, moi, on me respecte parce que je suis sérieuse, gentille et que j'ai de l'ambition! Tu t'es jamais dit que c'est aussi pour ça que je réussissais?
- En tout cas, une chose est sûre, on ne te demandera jamais de coucher pour réussir!
- Tu insinues quoi, là, exactement?
- A ton avis, qu'est-ce que je peux bien insinuer?
- Remarque, entendre dire ça par toi, c'est presque comique: tu vois, moi, contrairement à toi, je n'aurai jamais besoin de faire la p...
- Bon, coupa Emmy, presque craintive, je crois que là, ça va. Vous avez eu votre dose, hein. Vous allez bientôt dire de grosses bêtises l'un et l'autre. Allez, on a une Cérémonie de la Répartition, maintenant..."
Et dès elle eut le dos tourné, James lança un regard méchant à Evans, un peu pour la forme, il faut bien le dire, regard qu'elle lui rendit avec de la haine au fond des yeux. James avait tellement envie d'aller chercher le tison qui reposait devant la cheminée et de lui taper dessus...
Mais, pour ne pas faire de tort à Emmy, il décida de renoncer aux coups de tison, de respirer et de se calmer. Et surtout, d'éviter le regard d'Evans, s'il voulait que la tentation ne soit pas trop grande...
Quand ils arrivèrent dans la Grande Salle, ils furent presque déçus. Ils s'attendaient tous à ce que tout soit comme la veille... Sauf que non. Toutes la féerie avait disparu: la lumière de ce beau jour éclairait la salle, et lui donnait une petite ambiance de bonne humeur, mais rien de particulier: rien n'était différent d'un autre beau jour de septembre.
Ils s'assirent donc au bout de la table, comme la veille. En fait, Emmy s'assit au bout de la table comme la veille, et ils furent bien obligés de la suivre.
Cependant, quand ils s'assirent sur les bancs, un élément attira leur attention, un élément qui, à cause des petits imprévus (dirons-nous) de la veille, était passé inaperçu: La jolie lettre à l'encre violette! James se positionna devant son assiette et vit se dessiner, d'une écriture manuscrite, son nom, sa maison et son année.
Il tourna la tête et vit Sirius qui rayonnait, et qui surtout mourrait d'impatience d'ouvrir cette fichue enveloppe. Tout le monde avait envie de connaître son contenu, c'était évident, mais Sirius la regardait, particulièrement avide:
" - Sirius, intervient Emmy, arrête de regarder cette lettre comme ça: tu vas la faire fondre!
- Mais j'ai trop envie de l'ouvrir...
- Et ben attends, on va pouvoir l'ouvrir dans quelques minutes, dès que Dumbledore le dira, rétorqua Remus
- Ca fait beaucoup trop de temps!"
Et là, le professeur Dumbledore se leva et s'éclaircit la gorge, ce qui eu pour effet de taire le brouhaha qui régnait dans la salle:
" - Je vous remercie. Nous n'avons pas pu, hier, répartir les nouveaux élèves pour des raisons que vous connaissez bien entendu tous. Nous avons donc reporté la Cérémonie à ce déjeuner. Je tiens à préciser que c'est la première fois depuis plus de cinq cent ans que la Cérémonie est repoussée.
- C'était pourquoi, la dernière fois? demanda une voix de la table de Pouffsouffle
- Ce serait trop long de vous l'expliquer, Mr. Klahes, mais vous pourrez probablement trouver la réponse dans le livre "Cérémonie de Répartition à Poudlard", disponible à la bibliothèque."
James se tourna vers ses amis qui avaient le même regard sceptique:
" - Il y a vraiment un type qui s'est amusé à écrire sur les Cérémonies de la Répartition? chuchota Weasley
- Et dis-toi que le pire, c'est qu'il y a des gens qui le lisent... fit remarquer Contempsi
- Détrompez-vous, Miss Contempsi, répondit Dumbledore, ce livre est très intéressant. Tout d'abord, y sont consignées toutes les Répartition, également toutes les chansons du Choixpeau, et de plus...
- Hum... Albus... le discours..., le coupa Marsda
- Oh oui, le discours! Vous voyez, dit-il sur un faux ton de reproche, il ne faut pas me lancer sur les livres, car sinon, je pourrais vous en parler toute une journée! Bien, donc, où en étais-je? Ah oui... Le déjeuner. Donc, c'est la première fois depuis plus de cinq cent ans que la Cérémonie est repoussée. Et franchement, je ne sais pas vous, mais moi, je trouve que pour cette raison, cette Cérémonie devient tout à fait spéciale, alors que la décoration... Déjà, hier soir, de nuit, on avait plus d'effet, mais maintenant, de jour, et pour une cérémonie si particulière, il en fallait encore plus! Donc, je tiens à ce que nous remercions tous les elfes de maisons (remarque qui fut accueillie d'un rire moqueur de la part de la table des Serpentards), les fantômes, les professeurs, ainsi que Miss Trelawney et Mr White pour le travail qu'ils ont fourni pour nous faire passer une agréable Cérémonie.
- Mouais, murmura Sirius, ils ne se sont pas vraiment foulés...
- C'est là que vous vous trompez, Mr Black. Mais enfin bon. Nous allons maintenant accueillir les première année."
Puis il se rassit, mais à peine avait-il effleuré son siège qu'il se leva de nouveau avec un petit sourire, et qu'il frappa dans ses mains avant de se rassoire.
Dans l'instant qui suivit, du ciel d'un bleu lumineux, se mirent à tomber des milliers de petits confettis, de toutes les couleurs: des rouges, des bleus, des roses, des jaunes, des verts... qui s'arrangeaient pour tomber sur le sol et sur la nappe.
Et à l'extrémité de la nappe, justement, un trait rouge commençait à se tracer. Il dessinait des circonvolutions, passait sous les assiettes, parcourait la largeur de la nappe puis revenait, faisait le contour d'un verre, et sous leurs yeux apparaissaient le dessin de plusieurs scènes qu'ils identifièrent assez vite comme des passages sous le Choixpeau.
James souleva ses couverts et son assiette pour mieux contempler l'ouvrage: il s'agissait d'une petite fille avec des couettes. Et là, comme pour répondre à la question de James, des lettres s'inscrirent comme par enchantement (expression également dérisoire pour un sorcier): "Eunice Murray, Gryffondor, 1889". James resta effaré: il s'agissait de l'une des plus grandes joueuses mondiales de Quidditch. Il voulut le montrer à ses amis, mais les mots lui manquèrent. De toute façon, ces derniers l'avait déjà vu, et alors que Sirius émettait des petits sifflements admiratifs, Peter bougeait les lèvres sans pouvoir en sortir aucun son. Remus était occupé avec Emmy et Contempsi avec le portrait d'un jeune garçon qui n'était autre que Josef Wronski et, Evans et Weasley fixaient avec des yeux pleins d'admiration la représentation de Nicolas Flamel.
De temps en temps, le filet de couleur s'arrêtait quelques secondes, comme pour fournir plus de puissance, et là, apparaissait un grand vase en porcelaine d'où sortaient d'immenses fleurs multicolores qui embaumaient la salle de leur senteur, et d'où sortait des insectes colorés et des papillons.
Des cris d'émerveillement retentirent de tous côtés, et tout le monde se mit à applaudir vigoureusement. Ce spectacle était formidable, et les cris, les applaudissements et les commentaires durèrent au moins cinq bonnes minutes.
Quand toute la salle fut retombée dans un clame (relatif), la grande porte s'ouvrit pour laisser passer les première année, cette fois moins effrayés qu'excités par le bruit qu'il venait d'entendre de l'autre côté de la porte. Le professeur McGonnagal rassembla les élèves dans l'espace juste devant la table des professeurs, et posa le tabouret, mais, s'étonna James, aucun Choixpeau en vue.
Là, Dumbledore se leva et s'éclaircit de nouveau la gorge, mais ce n'était pas vraiment utile, car tout le monde était déjà pendu à ses lèvres:
" - Alors, Mr Black, êtes-vous maintenant d'accord pour que nous remercions les organisateurs de cette Cérémonie?
- A donf!
- Black! souffla Weasley en roulant des yeux.
- Je suis vraiment content que tout ceci vous ait plu... continua Dumbledore, et cette phrase fut accueillie par un concert d'applaudissements, de cris et de hourras (Sirius proposa même de faire une hola, mais l'oeil excédé d'Emmy l'en dissuada), et bien... c'est plutôt bien, pour un début!
- Un début?!? répéta Contempsi en levant un sourcil interloqué
- Un début, en effet, Miss Contempsi. Je vous invite tous à regarder vers le mur ouest..."
Et en un quart de seconde, tout le monde s'était retourné vers le mur, se demandant bien ce qui pouvait venir pour que tout ce qui précédait soit qualifié de "début".
Quatre grandes tapisseries se déroulèrent, l'une pourpre au liserai or, la seconde bleue avec une bordure couleur de bronze, la troisième jaune et noire et la dernière verte et argent. Chacune représentait de toute évidence l'une des quatre maisons de Poudlard.
Tout le monde attendait la suite, avides et silencieux, mais rien. Ils restèrent ainsi pendant deux minutes, mais rien. James, perplexe, se retourna vers la table des professeurs, et s'aperçut que Dumbledore s'était levé et attendait pour pouvoir parler. James le signala à ses amis, et comme manifestement il n'avait pas été le seul, tous élèves furent bientôt à attendre les paroles du directeur:
" - Comme vous le savez peut-être, commença ce dernier, le Choixpeau ne peut créer qu'une et une seule chanson par an. Or, il en a déjà créée une pour le banquet d'hier soir...
- Mais ce n'était pas une vraie chanson! Elle a été trafiquée! s'exclama Jim Jordan, qui manifestement aurait bien voulu une autre chanson.
- Je le sais bien, Mr. Jordan, cependant, c'était bel et bien une chanson, bien qu'elle ait été crée sous le pouvoir de l'Imperium. Il est donc impossible d'avoir une autre chanson. Celle d'hier était la chanson de l'année 1971, et le restera..."
Un brouhaha de protestations s'éleva: personne ne voulait garder cette chanson comme celle qui marquerait cette année, juste parce que quelques Serpentards particulièrement bêtes et vicieux avaient voulu jouer une mauvaise blague!
" - Cependant... reprit Dumbledore, cependant, nous avons réussi à convaincre le Choixpeau de créer une autre chanson, et de la mettre sous une autre forme, pour qu'elle ne soit pas considérée comme chanson. C'est donc maintenant que je vous invite à regarder le 'conte' du Choixpeau."
Chacun se retourna vers le mur ouest, cachant mal son excitation (ou ne la cachant pas du tout: "Ouaich!!! Trop trop top cool!!" "Taits-toi, Black!!")
Sous leurs yeux avides, commença à se dessiner sur la tapisserie de Gryffondor un homme. Il était blond, grand, et habillé comme un seigneur moyenâgeux. Il avait un air la fois fier et bon, et le respect inspirait James simplement en le regardant. Le long de sa jambe gauche se trouvait un fourreau en velours pourpre. Il porta sa main au pommeau et souleva quelque peu l'épée pour en laisser voir la lame étincelante. Il n'y avait aucun besoin de préciser de qu'il s'agissait.
Sur la tapisserie bleue apparaissait l'image d'une grande et belle jeune femme. Habillée avec une grande robe de châtelaine, au bordures en taffetas, elle souriait, quelques cheveux châtains s'échappant de son chignon desserré. Elle avait à la main un gros grimoire qu'elle ouvrit, et avec une plume, elle y griffonna quelques mots et le referma. James en aperçut la couverture et reconnut immédiatement le livre. Il en resta bouche bée: c'était bien celui-là? Celui qui était la Bible des Maraudeurs? Un regard à ses amis le lui confirma: ça alors! C'était elle qui l'avait écrit...
Mais déjà sur la troisième tapisserie on pouvait voir le dessin d'une autre jeune fille. Celle-ci ne ressemblait pas du tout à l'autre: elle était plus jeune, plus petite, plus ronde... Mais elle avait l'air si gentille! Elle portait également une belle robe, mais elle n'avait pas la prestance de l'autre magnifique jeune femme qui la regardait d'un air bienveillant. Ses cheveux noirs étaient retenus dans un chignon bas qui tombait sur ses épaules. Elle n'avait rien dans les mains, mais sortit sa baguette et l'agita prestement. Sur ce, des paquets de bonbons apparurent sur toutes les tables, sous les acclamations et applaudissements généraux. La petite sorcière sourit d'un sourire immense et magnifique. En fait, ses yeux étaient devenus des joyaux, en voyant qu'elle avait pu réjouir les élèves. Les deux autres applaudirent aussi avec un grand sourire et des hochements de tête complices.
Sur la tapisserie qui restait, un homme apparut à son tour. Manifestement, il était en avance sur le planning car les trois autres le regardèrent étonné. Il était particulièrement grand et lui aussi habillé de vêtements seigneuriaux. Il avait une grande barbe noire et des yeux perçants. En fait, il faisait presque peur. James le regarda avec haine. Voilà, comme d'habitude, il venait toujours tout gâcher. Décidemment, c'était un signe distinctif.
Mais, à sa grande surprise, son regard devint bienveillant et il se mit également à applaudir en lançant des regards complices aux élèves, et en les incitant à ovationner ses amis. James n'en revenait pas. Manifestement, les autres élèves non plus.
L'homme regarda à nouveau les élèves et leur montra une clé, puis la mis dans sa main et la secoua. Quand il rouvrit la main, la clé avait disparue. Il mit ensuite sa main dans son dos et en sortit un bouquet de fleurs qu'il tendit vers la salle, et aussitôt, le bouquet apparut devant Sarah Elton, Narcissa, Elena Links, Evans et Trelawney qui rougirent comme des pivoines, alors que toute la salle applaudissait bruyamment, bien qu'un peu abasourdie.
Les quatre tapisseries soudainement se rapprochèrent pour fusionner, et les quatre Fondateurs, maintenant réunis se tombèrent littéralement dans les bras. Sans aucune gêne et alors qu'ils étaient les personnes les plus respectées de toute l'histoire de Poudlard, Rowena Serdaigle sauta dans les bras de Godric Gryffondor, et Salazar Serpentard qui faisait au moins trois têtes de plus qu'Helga Pouffsouffle la serra dans ses gros bras, si bien qu'on ne voyait plus que son chignon dépasser. Puis il se dirigea vers Rowena Serdaigle et commença à lui faire le baisemain, quand elle le regarda avec un oeil brillant et qu'elle se pendit à son cou. A côté, Helga Pouffsouffle avait fondu en larmes dans les bras de Godric Gryffondor, et au bout de quelques secondes, courut aller embrasser l'autre jeune femme qui éclata elle aussi en sanglots, alors que les deux hommes, avec des grands sourires se serraient les mains et se tapaient dans le dos.
Les retrouvailles durèrent plusieurs minutes encore, mais Dumbledore s'éclaircit la gorge, et rappelés à l'ordre, les quatre Fondateurs se transformèrent en leur animagus respectif. Il sembla cependant à James qu'avant de se transformer, Godric Gryffondor l'avait regardé et lui avait fait un clin d'oeil. Il n'en était pas certain, c'était passé si vite, mais c'était quasiment sûr.
Les quatre animaux vinrent s'assembler sur le blason de Poudlard qui venait de se dessiner et cessèrent de bouger. Quand chacun fut immobile, un dessin du Choixpeau apparut, et celui-ci tomba du ciel, juste devant le professeur McGonnagal. Le temps que les élèves se retournent, les tapisseries avaient disparu.
Tout le monde regardait alternativement les professeurs, le Choixpeau et ses amis. Cependant, la salle était plongée dans un silence profond. Non pas que la prestation ait été jugée sans intérêt, mais au contraire qu'on avait l'impression que le moindre mot casserait la féerie qui planait encore dans la salle et serait déplacé. Pendant à nouveau plusieurs minutes, le silence s'installa dans une pièce où l'on pouvait sentir l'admiration, l'émotion et l'effarement.
Il fut coupé par la voix de McGonnagal qui appela:
" Adam Mark..."
Un jeune garçon blond s'avança et s'installa sur le tabouret installé devant la table des professeurs. McGonnagal posa le Choixpeau sur sa tête, qui prit un court instant de réflexion et s'écria:
" Pouffsouffle!"
..
