Note de l'auteur : Salut à tous ! J'espère que vous allez bien ! Voici le nouveau chapitre (qui arrive bien plus tôt je suis fier de moi !) et je vous remercie aussi, on a plus de 3000 vues sur la fiction !
Enfin, je vous laisse avec le chapitre, bonne lecture !
Sword Art Online : Project Alicization
Garden of the Blue Rose
Cathédrale de l'Axiome – Plusieurs heures avant.
« Oh … c'est toi, mon cher Yanai. »
Quinella venait de recevoir un appel de la part de Yanai, un employé de RATH qui avait pour projet de les trahir. Par son intermédiaire, le projet A.L.I.C.E était arrivé chez les américains, et cela faisait plusieurs années qu'Administrator et lui se connaissaient.
Du moins, à l'échelle de la belle administratrice, évidemment.
Il prenait contact avec elle de temps en temps même si à la base, ce fut Quinella qui l'avait trouvé en première. La belle femme manipulait Yanai à sa guise afin de pouvoir garder une garantie à son existence : ce monde factice pouvait être supprimé d'un claquement de doigt et elle ferait partie du lot.
Pour quelqu'un comme Administrator, cette option ne demeurait même pas envisageable. Alors, elle utiliserait Yanai pour sauvegarder ses données quelque part, sans que les autres ne puissent le remarquer.
« Que se passe-t-il, mon très cher ? Demanda-t-elle, en jouant avec une de ses mèches.
– Ta voix est toujours aussi agréable à entendre …
– Tu m'en vois ravie alors … mais est-ce que c'est tout ce que tu me demandais ? De parler avec moi ?
– Même si l'idée me plairait énormément, ce n'est pas pour ça que je t'ai contacté.
– Pourquoi donc, mon chéri ? »
Chaque mot était savamment calculé par Quinella car elle savait déjà pertinemment que son emprise sur Yanai marchait. Et ces simples tournures de phrases suffisaient pour maintenir ce contrôle envers ce dévoué subordonné à distance.
« Récemment il s'est passé quelque chose de très bizarre … ça concerne le Dark Territoy. »
Dark Territory – Galerie Souterraine.
« J'ai l'impression qu'on tourne en rond depuis des heures … »
Une phrase murmurée par Alice qui donnait l'impression de résonner dans toute la grotte tellement l'écho perdurait. Elle ignorait combien de temps ils erraient depuis tout à l'heure mais la Züberg devait bien avouer que le temps commençait à se faire particulièrement long. Surtout que la fatigue commençait doucement mais sûrement à prendre possession de son être.
Toutefois, la blonde n'avait pas réellement envie de s'arrêter sous peine de subir une embuscade mal placée. Bien qu'elle pourrait demander à Aosaru de surveiller, Alice préférait ne pas se reposer sur son camarade dans ce contexte, le risque était beaucoup trop grand.
« Je suis bien d'accord avec toi, pour une fois. Ajouta justement l'oiseau bleu.
– Peut-être qu'en marchant au hasard, nous nous éloignons d'Asuna. Conjectura la jeune femme, le ton lent.
– C'est possible. »
Ces galeries les emmenaient on-ne-sait dans le Dark Territory. La sœur de Selka eut la désagréable sensation d'être comme une marionnette dictée par des forces supérieures. Sauf qu'en ayant brisée le Sceau de l'œil droit, Alice s'était affranchie des règles de ce monde. Pourtant, elle ne pouvait s'y empêcher de penser à ça.
Tous les décors se ressemblaient affreusement. Pour couronner le tout, la jeune femme commençait à ressentir le poids des précédentes batailles sur ses épaules, ainsi, la belle blonde ne serait pas contre une bonne nuit de sommeil.
« Tu as l'air sur tes gardes, dis-donc. Ironisa Aosaru, sur l'épaule de l'intéressée.
– Hum ? Tu disais, excuse-moi ? Demanda l'ancienne nonne, légèrement déconnectée.
– À mon humble avis, tu devrais vite te reposer avant qu'on ne meure tous les deux.
– Je ne trouve aucun coin pour se permettre d'un tel luxe, j'en suis navrée.
– Allonge-toi parterre, ça fait une bonne heure qu'on rencontre personne. »
Un tel argument dans une telle situation eut presque raison d'Alice. Comme si elle attendait n'importe quelle excuse pour se reposer. Mais sa conscience lui permit de résister à cette idée plus qu'alléchante.
« Je n'ai pas envie de rencontrer qui que ce soit, le cas échéant. Murmura la nonne, ferme sur ses intentions. Je ne suis même pas sûre de gagner, dans cet état. »
Même si ses pensées contredisaient un tout petit peu cette intonation se voulant magnanime.
« Compris, compris. Soupira Aosaru. Je disais juste que tes réflexes et tes sens ne jouaient pas en ta faveur, dans ta condition actuelle. Tu me mets plus en danger, en vérité.
– Si tu veux tant de reposer, tu peux le faire sur mon épaule. Il n'y a aucun problème à cela.
– Ce n'est pas pour moi, idiote. Mais c'est toi qui marche comme un mort-vivant. »
L'amie d'Asuna secoua négativement la tête. Alors qu'en réalité, elle se disait qu'Aosaru s'approchait davantage de la réalité qu'elle, mais l'avouer serait trop satisfaisant pour cet oiseau insolent. Dans ce cas-là, Alice préféra mentir que de lui donner raison, même si c'était complètement immature de sa part.
… Non et puis zut. Elle ne devait pas oublier qu'ils se trouvaient en territoire ennemi, une seule erreur pouvait être fatale. Ses épaules s'affaissèrent légèrement et elle soupira doucement.
« Bon, tu as gagné. Admit finalement Alice Züberg, les paupières momentanément closes.
– Gagné ? Répéta Aosaru, toujours en train de guetter les environs.
– Je pense que je vais prendre un peu de repos. Mais juste un petit peu.
– À aucun moment, je n'ai pensé à gagner contre toi. »
Un silence embarrassant.
Les joues légèrement rougies par la gêne, Alice eut l'impression de s'enliser, de plus en plus. L'oiseau bleuté posa une aile sur son visage, comme un humain le ferait avec sa main, tout en secouant la tête de dépit.
« Tu es bien immature pour quelqu'un de ton âge. Déclara Aosaru.
– S-Silence, i-idiot ! Se défendit la belle blonde, embarrassée par les événements.
– Oui, oui. Va te reposer maintenant. »
Passé le moment de gêne, la jeune femme à l'uniforme bleuté tourna la tête de droite à gauche pour s'isoler un petit peu. Mis-à-part se terrer dans un coin, Alice ne trouvait rien de particulier. Tant pis. Elle se fit la remarque interne que cette grotte paraissait comme un long et grand couloir interminable.
Ce qui avait le don de l'agacer profondément.
S'adossant à la paroi rocailleuse et froide, la blonde grimaça momentanément en ressentant ce léger malaise.
« Tu veux que je surveille ? Demanda Aosaru, le tout sérieux.
– Tout va bien. Au moindre bruit, je me réveillerai instantanément. Assura la sœur de Selka.
– … »
Peu convaincu par l'assurance débordante d'Alice, le petit oiseau comptait tout de même surveiller pour sa coéquipière. D'ailleurs, cette dernière venait déjà de s'endormir.
« Eh bah, il lui en faut peu, à celle-là … »
Quelques heures venaient de s'écouler. Probablement deux.
Asuna ne saurait réellement le dire. Mais lorsque la belle Yûki se réveilla, la première chose lui venant à l'esprit, était que sa fatigue venait de disparaître. En-dessous de sa tête, elle remarqua la cape bleutée de Eugeo-kun lui avait servi d'oreiller, d'où le fait que la jeune femme avait senti un tissu relativement doux.
L'épéiste eut un léger sourire : en dépit des apparences plutôt trompeuses, le blond avait un bon fond et paraissait même assez gentil. Peut-être n'était-il pas à l'aise avec des inconnues ?
La deuxième chose, qu'Asuna remarqua, paraissait un peu plus surprenante.
Elle esquissa un sourire plus espiègle lorsque la jeune femme se redressa sur ses deux jambes et s'approcha doucement.
« Eugeo-kun … »
La belle épéiste murmura ce nom pour tenter de réveiller le chevalier. Ce dernier s'était endormi, malgré toute sa bonne volonté pour résister au sommeil, adossé à un mur avoisinant. Ce premier contact ne fut pas suffisant pour le tirer du pays des rêves et Asuna aurait bien voulu le laisser dormir encore un petit peu mais le temps pressait maintenant.
Il ressemble à Kirito-kun …
Cette pensée la fit sourire légèrement, c'était vrai qu'il lui ressemblait drôlement. Enfin bon, la jeune femme aux cheveux châtains devait déjà le réveiller.
« Eugeo-kun. »
Doucement, les yeux verts du chevalier s'ouvrirent et il lui fallut quelques micro-secondes pour qu'il tourne la tête vers Asuna, souriante.
« Bien dormi ? Demanda-t-elle, accroupie à sa hauteur.
– …
– Eugeo-kun ?
– … »
Le jeune homme ne savait plus où donner la tête : il s'était … endormi ? Sérieusement ? Pire encore : Asuna était réveillée avant lui ?! Le blond secoua négativement la tête.
« Pas vraiment. Se contenta de répondre le chevalier.
– Hein ? Tu as mal dormi ? S'interloqua Asuna Yûki.
– Non, je n'ai pas vraiment dormi.
– Ça, c'est un gros mensonge de ta part. »
Il tentait un ultime coup de bluff pour essayer de sauver son image mais rien ne passait avec sa camarade, celle-ci eut les deux mains dans son dos.
L'avouer serait trop humiliant mais Eugeo Synthesis était bel et bien sensible à la fatigue, lui aussi. Il aurait voulu se réveiller avant Asuna, mais apparemment, le chevalier de l'Intégrité avait roupillé presque aussi longtemps que sa partenaire du jour.
« Quoi qu'il en soit, nous devrions reprendre la route et retrouver ton amie. Déclara Eugeo.
– Oui. Ah et tiens. »
Doucement, elle lui tendit sa cape bleutée bien repliée en quatre. Le jeune homme récupéra silencieusement l'accessoire et retourna aussi prendre les morceaux de son armure.
« Merci Eugeo-kun, c'est très gentil de ta part. Murmura l'Éclair, le sourire aux lèvres.
– Ne me remercie pas. J'ai fait ça juste pour que tu ne te plaignes pas que le sol soit inconfortable. Se défendit le subordonné de Quinella.
– Oh, je n'ai pas dit le contraire, (même si elle savait pertinemment que c'était faux) je disais juste que c'était très aimable d'avoir fait ça. »
Eugeo Synthesis paraissait assez déstabilisé pour répondre convenablement. Il ne répondit même rien sous le regard amusé de la belle femme.
« Tu as des réactions plutôt marrantes. Ricana légèrement Asuna Yûki.
– Arrête.
– D'accord, d'accord. »
Cette petite discussion permettait de détendre un peu l'atmosphère. Même Eugeo ne se plaignait qu'à moitié mais il fallait reprendre du sérieux parce que la situation l'exigeait désormais. Le duo reprit leur marche dans cette grotte obscure pendant de longues minutes, de trop longues minutes.
Cela faisait une bonne demi-heure qu'ils marchaient.
Sans rien trouver.
Les endroits se ressemblaient et mis-à-part les quelques commentaires d'Asuna, il n'y avait que du silence. Et même la jeune femme finit par ne plus rien dire, trouvant la situation un petit peu déprimante.
« Je ne sais même pas depuis combien de temps on marche ici … déplora la belle épéiste en soupirant légèrement. »
Eugeo Synthesis ne trouva à rien à répondre. Probablement parce que cette phrase servait davantage à extérioriser ses pensées, alors il préféra la laisser se plaindre. Elle le ferait pour eux deux puisque lui aussi commençait à saturer mentalement parlant. Il n'en pouvait plus de cet endroit mais contrairement à sa partenaire, le blond le dissimulait bien.
« Tu sens ça, Eugeo-kun ? Interrompit subitement la belle épéiste. »
Le jeune homme tourna légèrement sa tête vers sa gauche où Asuna regardait un point, presque dans le vide parce que le noir dominait une bonne partie de la zone. La petite-amie de Kirito fit quelques pas dans cette direction sous le regard silencieux du chevalier, ce dernier ne comprenait pas ses agissements.
« Ne vas pas trop loin, non plus. Murmura doucement Eugeo. »
Sauf qu'Asuna n'écoutait qu'à moitié les conseils de son camarade et posa plutôt sa main sur la paroi rocailleuse d'un mur. Elle approcha discrètement son oreille là-dessus pour tenter d'entendre quelque chose, un détail pouvant les aiguiller dans ce monde inconnu.
« On dirait … qu'il y a de l'air … souffla la Yûki.
– Quoi ? Fit son interlocuteur en se retournant vers l'arrière. Tu es sûre que tu n'es pas en train d'halluciner ?
– Mais non ! Je sais très bien ce que je sens ! »
Eugeo ne rajouta rien. Bien que son visage resta neutre, on pouvait y déceler une once de désappointement, même si cela restait assez léger. Il ne serait pas étonné que sa camarade subisse quelques hallucinations au stade de leur périple : il y avait de quoi après tout. D'ailleurs, si ce n'était pas Asuna, ce serait lui.
Le jeune homme avança de quelques pas pour être à la hauteur de sa camarade. Il rapprocha son oreille du mur et effectivement, quelque chose de léger persistait. Sous le regard d'Asuna Yûki, Eugeo resta pendant quatre ou cinq secondes à tenter de ressentir quoi que ce soit.
« Euh … tu sens un truc, alors ? Lâcha la belle épéiste aux cheveux châtains.
– …
– Hum ?
– … …
– Eugeo-kun ?
– … …
– Hé, Eugeo-kun ?
– … … …
– Eugeooo-kun ?
– … … … … … …
– Allô, allô Eugeo-kun ? Tu m'entends ? »
Malgré tout, le chevalier de l'intégrité persistait à ne pas répondre. Asuna se rapprocha à quelques centimètres du jeune homme, alors que ce dernier ferma les yeux, comme pour se contenir.
« Eugeoooooooooo-kun ? »
Cette fois-ci, c'en était trop.
« Arrête ça ! Lâcha subitement Eugeo Synthesis en se tournant brutalement vers la jeune femme.
– H-Hein ?! S'exclama de surprise Asuna, une légère grimace d'incompréhension sur son visage.
– Comment tu veux que je me concentre alors que tu parles tout le temps ?!
– Bah, ce n'est pas si grave non ? Je veux dire, tu peux encore entendre. »
Il soupira d'exaspération. Comment pouvait-il collaborer avec cette femme, sérieusement ? Mais, le jeune homme n'eut guère le temps de se poser davantage de questions, il fronça les sourcils d'un mouvement.
« Ce n'est pas un courant d'air. Lâcha-t-il finalement.
– Ah, et c'est quoi du coup ? Demanda son interlocutrice.
– C'est le souffle d'un monstre. »
Les deux se regardèrent pendant trois bonnes secondes.
Ni une, ni deux, le duo s'éloigna d'un mouvement du mur auquel ils étaient postés. Parce qu'une fissure apparut progressivement et le mur vola en éclats, dévoilant une énorme bête quadrupède, ressemblant à une grenouille géante. Eugeo et Asuna se tirent prêts à réagir en dégainant leurs épées.
« Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ?! S'exclama la jeune femme, sa lame pointée vers le monstre géant.
– … Je n'en avais pas envie. Répondit le blond, presque naturellement.
– Hein ?! Ne me dis pas que tu boudes ?!
– N'importe quoi. Il approche. »
Même s'il le démentait, Asuna s'approchait davantage de la vérité que lui.
D'un mouvement commun, les deux sautèrent dans une direction opposée, évitant la grande patte ennemie. En un coup d'épée puissant, Eugeo Synthesis parvint à découper le membre de ce monstre, qui hurla de douleur, et Asuna Yûki en profita pour prendre appui sur son avant-bras pour s'élancer directement vers son visage.
Une lumière rosée engloba son épée et avec un mouvement vertical, la jeune femme aux cheveux châtains planta directement dans la tête du monstre. La petite-amie de Kirito se reposa alors avec un genou au sol et un regard vers son coéquipier. Elle lui hocha doucement la tête.
« Bon travail, complimenta-t-elle.
– …
– Tu pourrais mettre du tiens. Soupira la belle épéiste.
– … Hum.
– Alàlàlàlà … »
Eugeo Synthesis rengaina son épée et passa à côté du cadavre de ce monstre étrange. Le jeune homme fit comprendre implicitement à sa partenaire de le suivre dans son nouvel itinéraire. Maintenant que cette espèce de grenouille géante avait détruit le mur, autant voir ce qui avait de l'autre côté.
Avec un peu de chance, ils tomberaient sur Alice.
Doucement, les yeux bleutés de l'intéressée s'ouvrirent. Elle sursauta presque quand son cerveau se remémora de l'endroit où elle s'était assoupie. À son grand soulagement, Alice constata qu'il n'y avait rien de particulier, si ce n'est la présence, devenue presque indispensable, d'Aosaru. Un léger soupir quitta sa bouche tandis qu'elle se releva lentement sous l'œil du petit oiseau bleuté.
« Tu pourrais prendre encore un peu de repos. Lâcha-t-il.
– Non, ça ira, merci. Déclara simplement la blonde, en secouant légèrement la tête. »
À priori, aucun ennemi à déplorer. Dans ce cas-là, autant reprendre la route pour chercher Asuna et Eugeo. Elle espérait qu'ils n'étaient pas séparés puisque ses immenses galeries souterraines pouvaient mener à des endroits inconnus. Et y aller seul serait probablement très dangereux.
Alice entama sa marche, silencieuse. Aosaru profita d'un petit moment afin de se reposer également, difficile de lui en vouloir, étant donné qu'il avait monté la garde pour elle.
Une certaine appréhension envahit son esprit. Après tout, elle était séparée d'Asuna, pour la première fois depuis leur voyage. De ce fait, même si la jeune femme se débrouillait relativement bien, elle ne pouvait comprimer cette tension qui commençait à monter.
Heureusement qu'Aosaru ne s'en rendait pas compte, auquel cas, il piquerait également une crise de panique.
Les pas lents d'Alice résonnèrent, quand bien même, elle tentait de dissimuler sa présence, les échos persistaient un peu trop à son goût. La blonde plissa légèrement son regard quand quelque chose attira son attention.
« Qu'est-ce que … »
Devant, une trace de pas géante s'y trouvait. Tellement géante que la sœur de Selka pouvait y poser un pied. Ses yeux bleutés ne purent se détacher de cette empreinte gargantuesque, à quoi devait bien ressembler ce monstre ? En y repensant, Alice posa son regard vers le plafond, tout en éclairant les environs de son index, entouré de lumière.
Il y avait une bonne dizaine de mètres de haut qui séparait le plafond du sol. Malheureusement pour elle, ce monstre devait au moins faire cette taille.
« Bon sang, mais c'est le pied d'une bête … ?! S'exclama Aosaru, bien qu'il tenta de ne pas parler trop fort.
– De tout évidence … répondit son interlocutrice, les yeux plissés. »
Avec prudence, la jeune femme à l'uniforme bleuté poursuivit sa marche tout en suivant les nombreuses traces de pas. Son cœur battait un petit peu plus vite qu'à l'accoutumé, quoi de plus normal devant l'immensité des empreintes. Légèrement abaissée pour faire le moins de bruits possible en avançant, Alice Züberg mit avec moins d'intensité sa lumière, au bout de son index.
Pourvu qu'il n'y ait rien …
La blonde continua de suivre son itinéraire … avant de s'arrêter sous le regard anxieux du petit Aosaru.
« Bah, continue d'avancer. Souffla simplement l'oiseau bleu.
– Les traces de pas … se sont arrêtés ici. Déclara son interlocutrice, les yeux élargis. »
Aosaru jeta divers regards de droite à gauche, sans rien remarquer d'immense. Normalement, une créature aussi grosse devrait être facilement visible, non ?
Contrairement à son ami naïf, Alice fit immédiatement le lien dans sa tête. Elle leva son visage directement vers le haut : une grande bête quadrupède était scotchée au plafond en leur lançant un regard détraqué, montrant toutes ses dents pointues et acérées.
Alors qu'Aosaru retint son souffle, Alice serra les dents et le monstre se décrocha du plafond pour les attaquer. La jeune femme fit un salto-arrière, mêlant agilité et souplesse afin de s'éloigner de la créature qui causa une petite explosion de poussière à son atterrissage.
« Ce n'est pas vrai … lâcha l'ancienne nonne, les dents serrées. »
Un gigantesque monstre quadrupède, ressemblant vaguement à un lézard, à la peau violette, laissait de la buée s'échapper de sa bouche menaçante. Ses iris rouges se posèrent directement vers ses deux cibles privilégiées alors que ses crocs acérés se dévoilèrent, de quoi faire arrêter le cœur d'Aosaru.
Il manquait plus que cela, tiens, songea Alice. Ses yeux se plissèrent légèrement et sa main empoigna son épée d'Osmanthe, toujours dans son fourreau.
« H-Hé … tu ne vas pas te battre, pas vrai … ? Bégaya l'oiseau bleu.
– Selon toute vraisemblance, si je tente de fuir, il me rattrapera aussitôt. Répondit la jeune femme.
– T-Tu veux dire … que tu vas te battre seule contre lui … ? »
Le monstre en question poussa un grognement sinistre, faisant voler le long manteau et les cheveux blonds d'Alice. Celle-ci fronça les sourcils et dégaina lentement son épée dorée, qu'elle pointa directement vers l'immense bête.
Il n'y avait aucune raison de paniquer.
Elle gagnerait !
Chapitre 26 : Seule.
