Petit mot de l'auteure : ce texte a été écrit en l'honneur de l'anniversaire de Hugh Bonneville !


Plus les jours passaient, plus Robert sentait le poids du temps qui défilait. Ses rides se creusaient, ses articulations se rappelaient à lui, autant de signes qu'il avançait en âge. Pourtant, il ne s'était jamais senti aussi vieux que ce jour-là.

Car ce jour-là, c'était celui du cinquantième anniversaire de son mariage.

Toute la semaine, il avait redouté ce jour qui lui rappellerait que la majorité de son temps était passé.

Pourtant, s'il éprouvait bien une certaine nostalgie devant le temps envolé, il était en très grande majorité heureux.

Henry Talbot souriait, sa main posée sur le ventre gonflé de Mary.

Marigold, Sybbie et Georges jouaient sous le regard heureux de Edith et Bertie.

Tom parlait avec passion à la comtesse douairière qui hochait la tête avec conviction.

Sa chère chienne courait, dérangeant ces domestiques qui avaient fini par devenir sa famille.

Et surtout, Cora était à ses côtés, sa main dans la sienne, contemplant elle aussi tout ce petit monde avec le même air de satisfaction que lui.

Pouvait-il rêver d'une meilleure manière que de vivre une journée aussi importante ?

Comme un écho à ses pensées, Cora s'appuya à son épaule, souriant.

- Je suis heureuse de vieillir à tes côtés.

- Moi aussi, murmura Robert.

- Nous n'avons pas toujours fait tout correctement mais... Nous ne nous en sommes pas trop mal tiré, n'est-ce pas ?

Avaient-ils fait des erreurs ? Oui, et de nombreuses, certaines que Robert regrettait encore aujourd'hui. Mais ils avaient fait de leur mieux et aujourd'hui, ils pouvaient avoir le luxe de vivre avec une famille imparfaite mais soudée, transcendée d'un amour qui traversait les générations et les classes sociales.

Alors Robert ne put répondre qu'une chose :

- Oui. Ce que nous avons créé... c'est beau.