Bonjour à toustes !
Encore une fois, merci pour vos très nombreuses reviews. Vous êtes beaucoup à m'en laisser et encore bien plus à me lire. Je vois aussi vos mises en favoris et en alertes et cela me fait plaisir.
Pour vous tenir au courant de l'avancée de cette fanfiction, je suis en train d'écrire le chapitre 35 et j'avance très vite ces derniers jours parce que je fais le NaNoWrimo pour celleux qui connaissent. Le but étant d'achever l'écriture de Guérir du passé pour me consacrer ensuite à la correction, puis pouvoir passer à d'autres projets.
J'en profite pour remercier une fois de plus mes bêtas : LiSea et Havirnyrce Vince qui passent un temps fou à corriger mes chapitres pour les améliorer. Cette histoire est meilleure grâce à elleux.
J'ai également plusieurs OS écrits lors d'évènements d'écriture avec mon discord Potterfictions, je les publierai ici entre deux chapitres de Guérir du passé, au fil du temps.
Ce chapitre est le dernier des vacances de Drago et Harry et il est fort en émotions, vous êtes prévenu·e·s !
Bonne lecture !
Chapitre 22 — Le Terrier
Lundi 13 avril 2020
La cheminée vrombit et Harry est presque éjecté de l'âtre. Il rattrape son équilibre comme il peut, les mains encombrées par le gâteau que Molly lui a demandé de récupérer et par le cadeau pour Teddy. Ron est là, dans le salon, et fait disparaître d'un coup de baguette les cendres qui se sont déposées sur les épaules et les cheveux de Harry.
— Merci. T'es de corvée cheminette ?
— J'ai trouvé le premier prétexte pour échapper à Percy et ses élucubrations sur la comptabilité et la gestion de patrimoine. Il m'horripile toujours autant, je ne sais pas comment il arrive à cet exploit à chaque réunion de famille.
Harry pouffe et enlace Ron après avoir posé son fardeau sur la table basse. Au même moment, la cheminée vrombit de nouveau, laissant apparaître Drago et Scorpius dans un léger nuage de cendres. Ron se détache de Harry et nettoie les deux nouveaux arrivés en agitant sa baguette. Il salue Drago d'un « Malefoy » poli et souriant et Drago en fait de même. Le jeune Scorpius est un peu intimidé, mais Ron se met à sa hauteur pour lui dire bonjour et lui serrer la main comme à un grand tout en se présentant. Cela aide le jeune homme à se sentir plus à l'aise.
Arthur, qui passe dans le couloir à ce moment-là, entre, se présente et salue les trois derniers arrivés. Il fait remarquer à Drago, en riant, qu'il devrait appeler Ron par son prénom, parce que dans cette maison presque tout le monde s'appelle « Weasley » et que ça peut porter à confusion.
— D'accord, monsieur Weas… heu, Arthur.
Le patriarche prend le gâteau et repart aussi vite qu'il est arrivé. Il y a encore quelques petites choses à mettre en place et tout le monde est déjà là. Il fait son possible pour seconder Molly dans la lourde organisation de cette fête.
Charlie approche au moment où son père quitte la pièce et avise son frère.
— Ronny, Hermione te cherche.
— Si c'est pour écouter Percy, dis-lui que tu ne m'as pas trouvé, grimace Ron.
Charlie lâche un rire et tapote gentiment l'épaule de Ron.
— Non, c'est en rapport avec Rose.
Ron soupire de soulagement et retourne au jardin pour retrouver sa femme et sa fille. Charlie se tourne vers Harry, Drago et Scorpius et sourit largement.
— On attendait plus que vous !
Sans la moindre hésitation, Harry enlace Charlie et Drago se retient de grimacer. Il serait de mauvais ton de passer pour un homme jaloux, d'autant plus qu'il ne sait pas vraiment qui, dans cette famille, est au courant de sa relation avec Harry. Et puis il sait que Harry a le contact facile et fait des câlins à ses proches. Il n'a jamais caché à Drago que Charlie reste avant tout son ami, même s'ils ont eu une histoire.
Charlie se tourne ensuite vers Drago et lui tend la main.
— Bonjour, je m'appelle Charlie.
Drago la serre. La poigne du dragonologiste est ferme, mais agréable, loin de ces hommes qui vous écrasent les phalanges sans une once de remords.
— Drago Malefoy.
— Je suis content de te rencontrer, j'ai beaucoup entendu parler de toi.
— Je suppose que ce n'était pas très reluisant, grimace Drago.
Charlie fait un sourire énigmatique puis se baisse au niveau de Scorpius.
— Bonjour Scorpius, Albus et Rose me parlent de toi depuis des années, je suis ravi de faire ta connaissance également.
— Bonjour Monsieur…
— Charlie, pas Monsieur. Ici, on s'appelle par nos prénoms, quel que soit notre âge. Monsieur c'est bon pour les étrangers, pas de ça dans cette maison.
Scorpius sourit maladroitement et suit les adultes hors du petit salon. La réception est donnée dans le jardin de derrière, sous d'immenses tentes chauffées par la magie. En sortant du Terrier, Drago se fige un instant, se demandant s'il est à sa place ici. Harry semble remarquer qu'il est mal à l'aise et lui pose la main dans le dos avec tendresse. Alors Drago prend une grande respiration et entre dans le jardin.
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Peu de temps après son arrivée, Scorpius est attrapé par Rose qui veut absolument lui montrer quelque chose. Il échange un regard avec son père qui lui fait signe qu'il peut s'éloigner et aller avec ses ami·e·s. Rose lui fait visiter le jardin et pointe les trous des gnomes qui ont été chassés la veille afin de pouvoir utiliser le jardin. Elle le guide ensuite vers les enfants de ce petit clan Potter-Weasley, tout le monde y est sauf les plus âgé·e·s qui préfèrent rester avec les adultes ou bien entre elleux. Scorpius est accueilli avec enthousiasme par Louis, Lucy, Roxanne, Fred, Hugo et James. Albus est plus silencieux et lui sourit timidement, un peu caché derrière son frère. Des grandes couvertures sont étendues au sol sous un immense chêne et le groupe y est affalé.
Scorpius sait pourquoi son meilleur ami est aussi discret, loin de ce qu'il est avec lui habituellement. La raison est dans la poche de sa robe de sorcier : un parchemin dont les traces de pliure ont presque abîmé le papier tellement cette lettre a été lue, relue, pliée et dépliée par Scorpius. Il la connaît par cœur, y compris les fautes qui s'y sont glissées :
« Scorpius,
Tu est mon meilleur ami depuis le premier jour à Poudlard et on c'est toujours tout raconté. Tu m'avais demandé de te dire quand je saurais qui je suis. Je crois que je sais maintenant : j'aime les garçons.
Et je suis amoureux de toi. Et je sais que c'est pas la même chose pour toi.
J'espère que tu restera mon ami quand même.
Al' »
Scorpius essaie d'ignorer le malaise qui lui remue les tripes depuis qu'il a ouvert ce courrier qu'Albus a glissé dans ses affaires en douce juste avant les vacances. Il tente de participer aux conversations et de se comporter normalement. Mais il ne tient pas bien longtemps et au bout d'une toute petite heure, pendant laquelle ils ont bu du jus de citrouille et mangé des chips, des cacahuètes et du cake salé, il s'approche d'Albus.
— On peut parler quelque part, Albus ?
— Si tu veux…
Albus est mortifié par la honte et accablé de tristesse. Et en même temps, il est infiniment heureux de voir Scorpius et son cœur n'a pas arrêté de battre la chamade depuis qu'il est arrivé. Il guide son ami vers la maison et l'emmène jusqu'à la chambre qu'il occupe avec James quand ils dorment chez leurs grands-parents. L'ancienne chambre de sa mère de ce qu'il en sait.
Albus s'assoit sur l'un des lits, la tête basse. Scorpius s'installe à ses côtés.
— J'ai lu ta lettre.
Albus ne répond pas et ne le regarde pas, il a peur de la suite. Ses paumes sont moites, son cœur menace de sortir de sa poitrine et il a presque la nausée.
— Merci de me l'avoir dit, continue Scorpius.
Scorpius se sent mal de faire souffrir Albus, parce qu'il voit bien qu'il souffre. Et il n'y peut rien changer. Il se triture les doigts un instant.
— Comment tu as su ?
— Après que tu m'as embrassé, soupire Albus.
— Merlin… Je suis tellement désolé, encore une fois. Je regrette de m'être comporté comme un idiot.
— Je t'ai déjà dit que je t'en voulais pas. J'aurai fini par comprendre tôt ou tard, même sans ça.
Albus se laisse tomber en arrière sur le lit et met l'un de ses bras sur ses yeux. Il hésite entre demander à Scorpius de partir ou le supplier de l'embrasser. Il sait que c'est mal et qu'il ne peut pas le forcer à partager ses sentiments et son attirance. Mais il y pense quand même. Juste un peu.
La main de Scorpius se pose sur le dos de celle qu'Albus a laissée le long de son corps.
— J'aime les filles, tu le sais. Et je pourrai pas être amoureux de toi. Mais je serai toujours ton meilleur ami, Albus, toujours.
Un sanglot s'échappe de la gorge d'Albus. Il retourne sa main et serre les doigts de Scorpius. La tristesse et le soulagement se disputent en lui. Il repense à ce que son père lui a dit : que ça passerait et que d'autres garçons s'intéresseraient à lui un jour. Il espère que c'était un vrai conseil et pas juste des paroles réconfortantes.
Albus se redresse et ose enfin regarder Scorpius. Un sourire éclaire son visage qui comporte encore un peu les rondeurs de la fin de l'enfance.
— Tu promets ? souffle Albus.
— Je promets !
Et Scorpius scelle sa promesse en prenant Albus dans ses bras.
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Drago passe, étonnamment, une bonne journée, il a pu éviter des gens auxquels il ne voulait pas vraiment parler. Ginny, par exemple, bien qu'il n'ait rien contre elle, il n'a rien à lui dire non plus. Et elle n'est pas venue le voir, cela l'arrange. Le repas ayant été servi sous forme de buffet, Drago ne s'est pas retrouvé attablé à côté de quelqu'un sans pouvoir échapper aux banalités obligatoires. À la place, il a cherché du regard des personnes qu'il connaît déjà et qui sont au courant pour sa relation avec Harry, afin d'éviter les questions. Quant à Harry, il est parti discuter avec Ron et George au bout d'un certain temps, laissant Drago avec Hermione. Il est revenu le voir de temps à autre, pour s'assurer que tout allait bien et Drago a évité tout geste vers lui.
Cela fait deux heures que Drago débat avec Hermione quand Neville vient s'asseoir lourdement à côté d'elleux, une part de gâteau à la main.
— Qui fuis-tu, Neville ?
— Tu sais comment est Molly, Hermione… On a tous la quarantaine, mais elle se comporte encore et toujours comme la mère de tout le monde. Elle ne comprend pas pourquoi je ne suis pas marié.
Hermione étouffe un rire. En effet, Molly est comme la mère adoptive d'une bonne partie des ami·e·s de ses propres enfants. Surtout celleux qui n'ont pas de parents, comme Harry ou Neville. Elle se mêle de leurs vies et cela agace autant que cela met du baume au cœur.
— Tiens, Drago, je ne savais pas que tu serais là, fait remarquer Neville. C'est Teddy... enfin Edward, qui t'a invité ?
Neville sait que Drago et Teddy s'entendent très bien. Et personne n'ignore qu'iels sont de la même famille au fond, quoique Drago n'ait jamais pris sa place de cousin, ne se sentant pas légitime à le revendiquer. De toute façon, il n'aurait jamais été accepté parmi les Malefoy, Drago et Teddy le savent.
Hermione et Drago échangent un regard. Elle lui fait un petit signe de la tête pour l'encourager. Drago soupire mentalement, encore une personne de plus à mettre au courant…
— Non, Edward ne savait pas non plus que je serai là. Pour tout te dire, cela s'est un peu décidé au dernier moment. C'est madame Weasley, enfin je veux dire, Molly, qui m'a invité quand elle a su que j'étais chez Harry lundi dernier.
Neville n'a pas besoin de confirmation, il se souvient d'une discussion avec Harry quelques mois plus tôt, mais il ne veut pas non plus se méprendre sur ce que cela veut dire. Il joue les innocents, Drago n'est pas censé savoir que Harry est venu lui poser des questions à son propos.
— Harry n'a pas besoin de tuteur pendant les vacances, Drago. Ne te laisse pas marcher dessus comme ça, sinon tu vas finir totalement épuisé à la fin de l'année.
Drago retient un rire et ses lèvres frémissent. Il est en effet fatigué, mais pas par son rôle de professeur-tuteur auprès de Harry. Il ne peut pas décemment décrire leurs activités nocturnes de la semaine écoulée à Hermione et Neville.
— J'étais chez Harry à titre privé, rien à voir avec le tutorat. Nous sommes ensemble.
Neville sourit et n'a pas le temps de répondre qu'une voix s'exclame dans le dos de Drago :
— Ah ! Je suis content de savoir que Harry a suivi mon conseil !
Drago sursaute et se retourne sur sa chaise pour tomber face à Charlie qui les a rejoints.
— Tu étais au courant ? s'étonne Hermione.
— Plus ou moins. Quelqu'un veut encore un peu de champagne ?
Drago lève sa coupe. Il a besoin de boire un peu, il commence à y avoir trop de monde autour de lui. Et il n'a pas envie de sociabiliser avec Charlie. Ce dernier s'installe pourtant sur l'une des chaises disponibles à côté de Drago et entame une discussion avec Hermione et Neville. Drago l'observe avec discrétion pendant de nombreuses minutes tout en sirotant sa boisson. Charlie est une personne enjouée avec le sourire facile. Harry avait raison, il met plutôt à l'aise. Et puis, Drago est obligé d'admettre qu'il est agréable à regarder. De toute cette famille, c'est bien le seul qu'il trouve beau et il se doute de ce que Harry a pu aimer en lui. Il se retrouve sorti de ses réflexions par sa voix grave qui s'adresse à lui.
— Dis-moi, Drago, Harry m'a confié que tu avais vécu en Floride. Je suis très curieux à propos des États-Unis, j'aimerai bien y aller en vacances un jour. Est-ce que tu as des choses à conseiller ?
— Ah, hum, ça dépend de ce que tu aimes, c'est vaste comme pays et rien ne se ressemble.
— J'aime les grands espaces, la nature sauvage et la chaleur. Je vis dans le froid une bonne partie de l'année et je ne pars que dans des endroits ensoleillés. Harry déteste ça, c'était l'enfer pour le convaincre.
Drago se retient de toutes ses forces de faire une remarque. Il garde un visage qu'il espère impassible, mais tout de même avenant. Il n'apprécie pas que Charlie parle de sa relation passée avec Harry, mais il sait qu'il n'a pas le choix que de faire avec. Il l'a accepté quand il s'est mis avec Harry. Par ailleurs, et cela est incompréhensible pour Drago, Charlie l'a accueilli avec chaleur et gentillesse. À sa place, il n'aimerait pas fréquenter le nouveau petit-ami de son ex. Pour ne pas avoir l'air jaloux, il répond poliment.
— Tu peux essayer les parcs de Yosemite ou Yellowstone. Et le Grand Canyon, tu devrais apprécier le climat, c'est une vraie fournaise. Personnellement, j'ai adoré.
— Merci pour ces recommandations ! Je pense que je vais faire ça cet été.
Drago lève son verre vers Charlie comme pour valider son choix, puis s'excuse et s'éloigne. Il cherche Harry des yeux et le trouve en pleine discussion avec Andromeda et Molly. Il hésite, mais décide de ne pas le rejoindre. Il croise son regard juste un instant, se détourne et va voir Scorpius. Il lui glisse quelques mots à l'oreille puis se dirige vers la maison.
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Harry a cherché partout pour finalement trouver Drago dans le salon. Ce dernier est debout devant la cheminée, les bras croisés, le regard dans le vague.
— Je t'ai cherché, est-ce que tout va bien ? demande Harry en se mettant à côté de Drago.
— J'avais besoin de m'isoler un peu de tout ce monde.
Harry hésite un instant avant de glisser son bras autour de la taille de Drago. Il ne fait pas le moindre mouvement pour s'écarter et Harry soupire de soulagement.
— Est-ce que tu me fais la tête ? Tu es resté distant avec moi toute la journée.
— Je suis navré, je ne voulais pas te repousser. Mais j'ai quelques difficultés avec les manifestations d'affection en public. Je ne me sentais pas très à l'aise et j'ai tendance à me renfermer quand c'est le cas.
— Oui, j'avais remarqué.
Harry pose sa tête sur l'épaule de Drago et ils restent enlacés, dans le calme du salon du Terrier. Drago est étonné que Harry sache déjà tant de choses sur lui après si peu de temps. Même s'il ne savait pas à quel point les démonstrations d'affections le mettent mal à l'aise. Il n'a jamais eu de difficulté à prendre son fils dans ses bras ou le consoler, qu'ils soient seuls ou non, mais il n'a jamais pu être intime avec Astoria devant d'autres gens. Le simple fait de lui attraper la main en présence de ses parents était un calvaire pour lui. Drago ne sait pas si cela vient du fait qu'il n'était pas amoureux d'elle ou si cela fait partie de lui. En tous cas, il ne se sentait pas capable d'être proche de Harry devant tous ces gens qui sont sa famille et ses ami·e·s. Drago se sent particulièrement illégitime au milieu de cette grande tribu soudée, d'une part à cause de qui il est et d'autre part parce que leur relation est encore récente. Et pourtant il est si bien avec Harry, c'en est perturbant.
— La semaine avant la rentrée va être longue sans toi, se confie Harry à voix basse.
— Pour moi aussi…
Drago a tourné la tête vers Harry, toujours collé à lui. Il se défait de son emprise avec douceur et le prend dans ses bras. Il sent le souffle de son amoureux dans son cou, c'est agréable. Il pose sa joue contre les cheveux de Harry et se détend, il ferme les yeux. Ses bras l'entourent et sont mollement noués autour de sa taille. Drago laisse ses pensées vagabonder et il est étonné de réaliser à quel point il a fait du chemin en si peu de temps. Il ne leur a fallu que quelques mois pour apprendre à s'apprécier et deux mois seulement depuis qu'ils sont ensemble pour que Drago rencontre les gens qui comptent le plus pour le Gryffondor. Alors qu'il craignait plus que tout de montrer qui il est, qu'il pensait être rejeté pour son orientation sexuelle, en plus du reste. Harry lui avait dit que ça se passerait bien et il ne l'avait pas cru. Pour le moment, seule sa mère a mal réagi et il a bon espoir qu'elle change d'avis. Il décide qu'il lui écrira dès le lendemain pour prendre de ses nouvelles, il trouve dommage que Scorpius pâtisse de la situation et ne voit pas sa grand-mère. L'une des plus grosses étapes reste encore à franchir, en annonçant à Poudlard qu'ils sont ensemble. Même si Teddy est bien sûr déjà au courant, ainsi que Neville. Mais ces deux-là sont des personnes avec qui il s'entend très bien et ce n'est pas pareil que de révéler à ses collègues et ses élèves qu'il est en couple avec un autre homme.
Après un long moment, Harry relève la tête et cherche la bouche de Drago pour l'embrasser. Leurs souffles se mêlent et leurs langues dansent bientôt l'une avec l'autre. Un baiser passionné sans être empreint d'urgence, juste une façon de se dire qu'ils s'aiment sans l'exprimer à voix haute. Un bruit finit par attirer l'attention de Harry et il rompt leur étreinte. Les têtes des deux hommes se tournent pour découvrir que leurs enfants sont debout à l'entrée du salon, à les observer avec des yeux ronds. Un silence lourd s'installe quelques instants puis James le brise d'un ton léger et joyeux :
— Scorpius se demandait où tu étais puisque tu lui avais dit que vous partiez bientôt. On a compris pourquoi vous aviez disparu.
Harry se sent rougir légèrement et remercie sa peau mate qui camoufle plutôt bien ce genre de choses quand c'est peu prononcé. Drago, lui, garde un visage neutre, comme il sait si bien le faire, mais il est gêné. Il cherche le regard de Scorpius en craignant d'y découvrir de la déception ou du dégoût. Mais rien de tout cela, son fils semble juste un peu mal à l'aise, ce qui paraît logique vu les circonstances.
— Oui, on va y aller. Viens Scorpius, on va prendre congé de nos hôtes.
— Au revoir, mons… Harry, se corrige Scorpius avec un petit geste de la main avant de se tourner vers Albus.
Scorpius dit au revoir à son meilleur en lui touchant le bras et Harry voit presque la souffrance dans le regard de son fils, pourtant il a le sourire. S'il avait pu éviter à son petit dernier une telle épreuve que celle de vivre un amour à sens unique, il l'aurait fait. Puis Scorpius salue James et Teddy d'une voix joyeuse avant de se tourner vers Drago. Ce dernier a lui aussi observé le petit manège de son fils.
— À bientôt, Harry.
Il n'ose pas faire de geste vers lui, car même si les enfants les ont surpris il ne compte pas se donner en spectacle une deuxième fois. Mais son regard chargé d'amour lui répond et ça suffit à le soulager.
Harry observe Drago disparaître avec son fils et se passe une main nerveuse sur la nuque. Il sourit vaguement pour tenter de dissiper le malaise, mais ses enfants ne semblent pas le moins du monde choqués. Amusés, en revanche, oui. James et Albus repartent en chuchotant et en jetant des regards à leur père.
— C'est sérieux avec Drago, n'est-ce pas ? demande Teddy.
— C'est ce que j'espère, oui.
— Je trouve que tu as l'air plus heureux depuis que vous êtes ensemble. Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille plus tôt, ricane gentiment Teddy.
— Arrête de te moquer de moi, Ted !
Le ton de Harry est enjoué et cela les fait sourire. Iels retournent au jardin pour profiter de la fin de la journée et du soleil qui se couche doucement derrière les collines.
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Mercredi 15 avril 2020
Le temps est un peu couvert et plutôt frais, mais le pique-nique était décidé depuis si longtemps que personne n'a l'idée de changer de plan. Ron, Hermione, Harry et leurs enfants ont transplané sur une plage tout au nord du Devon, avec tout le nécessaire pour passer une agréable journée. Teddy les rejoint directement sur place.
En riant, les couvertures sont installées et le vent fait voler du sable partout ce qui ruine leurs efforts. Hermione prend les choses en main et lance discrètement une barrière anti-sable autour de leur lieu de pique-nique. Elle déteste manger du sable, ça crisse sous les dents de manière affreuse.
Harry sort du sac sans fond les sandwichs qu'il a préparés avant de partir et les distribue à ses trois enfants. Ron fait de même avec Rose et Hugo. Il ne faut pas longtemps avant que les jambes s'agitent à nouveau et que toustes courent partout en riant, un ballon dans les mains de James qui garde son reste de pain entre ses dents. Hermione soupire en les regardant, elle est heureuse de les voir grandir dans un monde tranquille.
— Tiens, Harry, lance Ron en tendant une Bièrraubeure à son ami. Teddy, tu en veux aussi ?
Harry prend la bouteille et remercie Ron d'un geste de la tête. Il observe Albus, il a l'air plus serein que la semaine passée. Ginny s'inquiétait pour lui et en a même parlé à Harry lors d'un des appels qu'ils ont échangés. Le directeur de Gryffondor ne sait pas ce qui s'est passé pour son dernier, mais visiblement les choses se sont arrangées.
— Alors, cette semaine avec Malefoy ? demande Ron.
— Comment sais-tu que j'ai passé la semaine avec lui ?
— Hermione a vendu la mèche.
Harry fait les gros yeux à son amie et il constate que Teddy semble très à l'écoute. Harry se fait une raison, maintenant que tous ses proches le savent, ou l'ont deviné, la curiosité va forcément surgir. Mais au moins, il ne vit pas dans la peur constante que quelqu'un découvre quelque chose, comme lorsqu'il était avec Charlie.
— C'était sympa. J'avais oublié le plaisir de ne pas dormir seul.
— Dormir, hein ?
— Hermione ! Teddy est avec nous, je te signale !
— Je viens d'avoir vingt-deux ans, je sais très bien ce que sous-entend tante Hermione, Harry… J'ai pas la moindre envie de savoir ce que vous avez fait, mais ne fais pas de moi ton excuse pour éluder la question.
— Ouais, bon. De toute façon, vous ne saurez rien, ma vie privée ne regarde que moi.
— Comme si on avait envie de savoir si vous avez baisé dans toutes les pièces, s'esclaffe Ron.
Harry fait mine d'être outré, mais ne peut s'empêcher de rire à son tour, ce qui entraîne dans cette bonne humeur Hermione et Teddy. Harry est heureux, c'est plaisant d'être entouré des gens qui sont les plus chers à son cœur. Il ne manque que Drago.
— Au fait, j'ai vu que Neville et Charlie sont venus parler avec vous, lundi après-midi. Il n'y a pas eu de tension ? s'enquiert Harry auprès de Hermione.
— Aucune. Drago a dit à Neville que vous êtes ensemble et Charlie s'est incrusté avec sa bouteille de champagne à ce moment-là. Ils ont même discuté de lieux de vacances. Tu connais Charlie, il arrive à être apprécié de tout le monde.
— Drago n'avait pas très envie de croiser Ginny et Charlie… Je comprends qu'il soit peu à l'aise vu la situation. Mais si ça s'est bien passé, je suis content.
Harry est soulagé et se promet d'en parler à Drago au retour à Poudlard afin de s'assurer qu'il a bien vécu la journée au Terrier. La dernière chose que souhaite Harry est qu'ils se séparent parce que Harry est en contact avec ses ex. Il ne pense pas que cela puisse arriver, Drago est au courant depuis le début de leur présence dans sa vie et semble l'avoir intégré. Pourtant, la crainte reste là, bien enfouie.
Harry reporte son regard sur la plage et les enfants qui courent et se lancent le ballon. Teddy se lève et les rejoint. Iels paraissent former des équipes et Teddy se met avec Hugo face aux trois autres. Harry estime que les forces sont déséquilibrées, mais il n'intervient pas dans le jeu. Ce n'est pas sa place.
— Au fait, Harry, tu as eu des nouvelles de Tulipe ?
— Elle est passée dimanche matin pour me parler de l'enquête. Depuis le démantèlement du gros trafic de créatures, ils remontent vers les clients. Apparemment, ils ont trouvé deux acheteurs de manticores et l'une d'entre eux semble avoir des choses à cacher. Elle est confiante, ça avance bien.
— Tant mieux, j'espère qu'il n'y aura pas d'autres tentatives…
— Ah, je vous ai pas dit ! On a découvert les responsables de l'intrusion dans mes appartements le jour de l'attaque de la manticore. Un garçon et une fille de septième année, ils vont passer en conseil de discipline. Tulipe pense comme moi qu'ils sont liés aux Partisans Noirs, mais nous n'avons aucune preuve de ça pour l'instant.
— Tu ne portes pas plainte ? s'étonne Ron, dont les réflexes d'Auror sont malgré tout encore là.
— Non, je veux les avoir à l'œil à l'école. Par ailleurs, une plainte éveillerait les soupçons des Partisans Noirs s'ils en font partie et je veux éviter qu'ils soient sur leurs gardes.
— S'ils font partie de ce groupe, tu continues à t'exposer au danger en choisissant de les laisser au sein de l'école…
— Je sais bien Hermione. Mais je m'en suis sorti jusque là, je pense que ça ira. Parfois, il faut prendre des risques pour mener une enquête à son terme et je suis prêt à ça pour aider Tulipe.
— Fais attention quand même, Harry.
Harry est touché par les mots de Ron et Hermione. Les trois ami·e·s ne cessent de se soucier les un·e·s des autres depuis toujours, une séquelle de leur scolarité un peu trop mouvementée. Cela fait du bien de savoir que des gens s'inquiètent pour lui. Et Harry ne peut s'empêcher de se rappeler que Drago fait aussi ce genre de choses, il l'a même suivi dans la Chambre des Secrets pour le protéger. C'est une pensée rassurante pour Harry et il se fait la réflexion qu'il a décidément beaucoup en commun avec Drago.
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Vendredi 17 avril 2020
Harry ne sait pas à quoi il s'attendait, mais sûrement pas à ce qu'il a devant les yeux. La maison est de taille respectable, plus grande que la sienne peut-être, mais loin des dimensions gigantesques du Manoir Malefoy. Le choc est plus important que prévu pour Harry qui a gardé en tête les immenses grilles, l'allée interminable, le parc de plusieurs hectares au milieu duquel trônait la bâtisse de plusieurs centaines de mètres carrés. Au fond de lui, il est bien content de ne pas être devant le Manoir Malefoy aujourd'hui et si la mère de Drago n'avait pas été obligée de vendre pour raison financière, Harry n'est pas bien certain qu'il aurait accepté de l'y retrouver. Les souvenirs associés, de plus de vingt ans, prennent encore parfois leurs places dans ses rares cauchemars : la noirceur des pièces – au sens propre et figuré – les cellules au sous-sol, les hurlements de Hermione et la mort de Dobby…
Harry vérifie l'heure d'un Tempus informulé et décide qu'il est largement temps de sonner. Il ne veut pas être en retard sur l'horaire que Drago lui a donné, il l'a senti suffisamment stressé pour ne pas en rajouter.
…
Assis devant sa cheminée, Harry scrute le visage de Drago dans les flammes. Quelque chose semble le perturber.
— Bon, tu ne m'as pas appelé pour parler de la pluie et du beau-temps ! Que se passe-t-il ? Un problème avec Scorpius ?
— Scorpius va très bien.
Drago laisse passer quelques secondes avant de continuer :
— Nous allons prendre le thé chez ma mère demain. Elle a répondu à mon courrier et nous a invités. Elle n'a rien dit à propos de mon coming-out, je ne sais pas comment cela va se passer.
— Je suppose que c'est pas mal si elle ne l'a pas mentionné, elle aurait pu t'insulter, te renier, ou que sais-je encore…
— La bienséance et sa réputation, déjà très ternie, ne lui permettent pas de me renier, je suis son seul enfant. Ma mère est très douée pour se mettre des œillères, elle a pu décider de ne plus jamais m'en parler. Parce que le sujet la dérange. Or ce n'est pas ce que je souhaite, surtout maintenant qu'on a commencé à le dire aux autres.
— Veux-tu que je t'accompagne ?
La surprise se lit sur les traits de Drago, malgré les flammes.
— Et tes enfants ?
— Teddy et Victoire les emmènent dans un parc d'attractions moldu demain. Et j'ai cru comprendre qu'iels ne voulaient pas d'un vieux dans leurs pattes.
— D'accord. Voici comment nous allons procéder…
…
Harry est accueilli par un elfe de maison habillé sobrement, mais avec une certaine prestance, puis guidé jusqu'au salon où il est annoncé. Harry fait le tour de la pièce du regard de manière automatique, vieux réflexe d'Auror. Elle est spacieuse sans être immense, meublée avec goût et chaleureuse. Une grande cheminée trône au milieu d'un des murs et le blason des Malefoy la surmonte. Trois portes donnent sur cet espace, dont celle qu'il a empruntée. Drago et Scorpius sont assis sur un canapé de couleur crème assez moderne selon les critères sorciers et Narcissa Malefoy se lève de son fauteuil.
— Monsieur Potter ? Je n'ai pas été prévenu de la visite d'un Auror aujourd'hui. Habituellement, j'en suis informée une semaine à l'avance.
Harry s'avance, un sourire avenant sur le visage et tend sa main vers Narcissa.
— Je ne suis plus Auror depuis quelques années maintenant. Je pensais pourtant que mon changement de carrière avait fait les gros titres des journaux. Je suis professeur à Poudlard désormais.
Le visage de Narcissa, qui serre la main de Harry, se fige de surprise. Et elle retire ses doigts un peu vite, discrètement.
— Mère ne lit plus la presse depuis longtemps, il y a eu trop d'articles dévalorisants et insultants sur notre famille.
— Je peux le comprendre.
— C'est moi qui ai invité Harry, Mère. Je voulais vous présenter officiellement la personne qui partage ma vie, reprend Drago.
Narcissa tourne brutalement la tête vers son fils et Harry comprend à son expression qu'elle avait déjà fait le rapprochement, mais n'osait pas se l'avouer. Sa réaction quand il a parlé de Poudlard était déjà révélatrice à ses yeux. La façade glaciale de la maîtresse de maison ne trompe pas Harry sur le fait qu'elle réfléchit à quoi faire maintenant.
Narcissa Malefoy se trouve dans une situation embarrassante et complexe. Elle a bien essayé d'ignorer les déclarations de son fils et comptait continuer ainsi. Cependant, au vu de la réaction de ce dernier lors de cette annonce, elle ne doute pas qu'il partira et ne reviendra pas si elle rejette Harry Potter. Pourtant, les choix de Drago lui coûtent beaucoup et elle se demande si l'éducation qu'il a reçue et les années noires du retour de Voldemort n'ont pas provoqué cette tare. Il lui est difficile d'accepter de renoncer à son seul enfant malgré tout. Elle fait donc un signe de la main en direction des fauteuils pour inviter Harry à s'y installer.
Harry comprend que Narcissa ne souhaite pas qu'il s'assoie près de Drago, même s'il y a assez de place pour lui sur ce canapé. Il imagine qu'elle ne veut pas être témoin de gestes entre eux. De toute façon, Drago n'aimant pas les démonstrations d'affection en public, il y a peu de risque que cela arrive, mais Harry ne sait pas si Narcissa en a conscience.
Drago n'est pas de l'avis de sa mère. Il a compris son manège et ne veut pas que Harry s'assoie loin de lui. Il ne se reconnaît pas, mais l'envie de jouer les rebelles devant sa mère est trop forte. Probablement l'influence gryffondorienne…
— Scorpius, peux-tu te décaler un peu sur ta gauche, s'il te plaît, afin de laisser de la place à Harry ? demande-t-il tout en bougeant également dans la même direction.
Harry ne peut ignorer ce qui se déroule sous ses yeux. Il s'installe, surpris. Un échange de regards avec Drago le rassure : il a l'air très sûr de lui. L'étonnement de Harry ne s'arrête pas là : à peine assis sur le canapé, Drago pose sa main sur son genou. Harry lève les yeux vers Narcissa qui semble faire une syncope. Elle tente vaillamment de garder contenance et il trouve que c'est très réussi. Il reconnaît cette maîtrise de soi : Drago a la même. Et c'est tout sauf sain, Harry le sait et Drago le sait aussi depuis pas mal d'années.
— Hum hum, Scorpius ne devrait pas être témoin de ce genre de choses, il est trop jeune.
Harry retient difficilement un rire, il ne sait pas si c'est de la naïveté ou une tentative de manipulation. Mais le jeune garçon ne se laisse pas avoir.
— Ne t'inquiète pas, Grand-mère, je suis assez grand maintenant. On les a même vus s'embrasser l'autre jour.
Narcissa échoue alors à maintenir sa façade et s'étouffe avec son thé.
— Pardon ?
— Ce n'était vraiment rien, Mère. Cessez de vous offusquer pour si peu. Scorpius a treize ans et ne vit pas dans une bulle. Il est ouvert, tolérant, et accepte qui je suis, lui. À son âge il montre plus de maturité que vous.
Le choc se peint sur le visage de la mère de Drago. Ses mains se mettent à trembler et elle repose sa tasse sur la petite table. Drago espère que sa pique va porter ses fruits, mais au besoin il recommencera, il ne compte pas ménager sa mère. Elle a franchi la ligne : se servir de Scorpius pour justifier son homophobie. Drago ne laisse personne s'attaquer à Scorpius, personne.
Scorpius, lui, décide de continuer à parler. Il a bien compris que sa grand-mère est perturbée. Et il veut aider son père qu'il aime plus que tout.
— Tu sais, Grand-mère, c'est normal d'embrasser son amoureux.
— Et comment peux-tu savoir une chose pareille, Scorpius ? tente Narcissa, espérant une réponse naïve et enfantine.
— Tout le monde le fait ! Même moi, ajoute-t-il après avoir jeté un regard à son père à la dérobée.
— Je te demande pardon ? Tu as déjà embrassé des filles ? À ton âge ?
Narcissa est au bord de l'apoplexie et Harry a de plus en plus de mal à retenir son envie de rire, se mordant les lèvres. Drago, lui, se sent immensément fier de son fils de treize ans qui tient tête à sa grand-mère.
— Oui. Des filles et même un garçon aussi une fois. Je ne vois pas où est le problème…
Harry sait que le garçon en question est Albus et il connaît l'histoire de ce baiser. Mais il ne dit rien et trouve que Scorpius est très intelligent dans sa façon de raconter cela comme si c'était normal. Cet enfant est vraiment plein de surprises et de maturité. Il y voit une belle réussite de l'éducation que lui a donnée Drago. Et il comprend aussi pourquoi Drago a voulu élever son fils seul, sans se reposer sur sa mère, alors qu'il aurait pu le faire.
— Salazar tout puissant… Drago, vois l'exemple que tu donnes à ton fils ! Que va devenir notre famille si le seul descendant Malefoy s'entiche d'un garçon et développe des envies contre nature ?
— Je…
— Hum, pardonne-moi de te couper la parole, Drago, répond Harry, mais, madame Malefoy, je tiens à vous informer que Scorpius a le droit d'aimer les filles et les garçons s'il le souhaite. Qu'il a également le droit d'avoir ou non des enfants, avec qui il voudra, sans que vous y mettiez votre nez. Et je pense qu'il va falloir que vous appreniez à réfréner votre homophobie au risque de perdre tout contact avec les seuls membres de votre famille qu'il vous reste. Malgré tout le respect que je vous dois, vous êtes insultante et vous ne méritez pas la bonté et la gentillesse avec lesquelles Scorpius vous répond.
Drago se sent d'abord offusqué que Harry ait parlé à sa place. Puis il se rend compte à quel point il est agréable d'être défendu. Son cœur se réchauffe à cette idée : son fils et son amoureux ont pris sa défense et cela le touche au plus haut point. Par ailleurs, Harry est resté calme et poli, ce que Drago n'aurait pas pu être, trop touché par la situation. Narcissa, elle, prend conscience de l'implication des phrases qui viennent d'être énoncées et du fait que son fils semble d'accord.
— Drago, tu ne peux pas m'empêcher de voir Scorpius…
— Ça sera à lui de décider s'il veut continuer à vous rendre visite alors même que vous rejetez mes choix et mon compagnon. Nous allons partir maintenant, je n'ai plus envie de subir votre mépris et je ne veux pas non plus l'imposer à Harry et Scorpius.
Drago quitte la pièce en prenant dans sa main gauche celle de Harry et en posant la droite sur l'épaule de Scorpius. Il reste droit et fier et retient sa peine. Pourtant, son cœur se brise de devoir tourner le dos à sa mère. Mais il ne veut plus qu'on lui dicte sa vie.
Avant que vous m'en fassiez la remarque, les fautes de la lettre d'Albus sont évidemment volontaires ! Cela nous a écorchés à les yeux à mes bêtas et moi, mais c'était pour la bonne cause ^^
N'oubliez pas de me laisser une petite review pour me dire vos réactions à toutes ces émotions !
On se retrouve dans deux semaines, le 25 novembre 2022 avec le chapitre 23 : « Commémoration ».
En attendant, portez vous bien !
