"C'est ici !"
Derek suivait Lilleyth qui marchait en sautillant devant lui.
Elle poussa un vieux portail en fer et entra dans le lugubre cimetière. Il y pénétra à son tour. Il se sentait étrange, emporté par la fièvre. La chaleur humide et torride de la nuit lui faisait tourner la tête.
Lilleyth s'arrêta enfin.
"Ici, c'est parfait," s'exclama-t-elle.
Elle s'assit et posa son sac à côté d'elle. Elle l'ouvrit, fouilla à l'intérieur et en sortit neuf bougies noires.
Derek s'avança jusqu'à elle en titubant, puis se laissa tombé sur le sol imbibé d'eau.
Lilleyth se releva et disposa les chandelles autour de Derek, elle s'empara de son briquet et les alluma. La vapeur qui montait des tombeaux venait lécher leur corps, s'engouffrait dans leurs vêtements, leur chatouillait la figure.
Lilleyth s'agenouilla face à Derek, le dominant légèrement. Elle plongea ses yeux clairs dans son regard, comme pour l'hypnotiser.
Derek était sous le charme. Il ne tenta pas de luter et s'abandonna aux plaisirs.
Ses lèvres vinrent se poser sur celles de la jeune femme pour étreindre un long et passionné baiser.
Ses mains, guidées par une force insoutenable, se glissèrent lentement sur les épaules de Lilleyth puis descendirent le long son ventre. Elles agrippèrent son débardeur et le remontèrent afin de caresser, avec douceur, la peau de ses seins.
Enfin, leurs bouches se séparèrent.
Lilleyth s'allongea sur le sol humide et Derek vint la rejoindre, embrassant son corps, baisant sa peau moite.
Elle agrippa le pantalon de Derek, le déboutonna et commença à l'en débarrasser lentement.
Leurs souffles se mélangèrent dans une atmosphère lourde et excitante.
Enfin, Derek la recouvrit et l'embrassa à nouveau. Il passa les mains dans ses cheveux noirs, caressa son visage, posa ses doigts sur ses lèvres. Il arracha ses vêtements, la dénuda ainsi.
Puis, dans un fougueux élan, ils s'offrirent l'un à l'autre. Leurs âmes ne firent alors plus qu'une ; la tristesse infinie, la douleur insoutenable, le bonheur suprême et le plaisir charnel se ressentirent au même instant.
Le grondement lointain du tonnerre se mêla à leurs sensuels soupirs.
Enfin, quand la notion même de pensée disparut totalement, quand le seuil du plaisir fut dépassé, la tension retomba, et leurs muscles se relâchèrent.
Derek, qui n'avait pas encore été totalement libéré de ce rêve à la chaleur torride, se déplaça et s'allongea à côté de Lilleyth.
Elle se releva, éclata de rire et se mit à danser, entièrement nue, parmi les bougies et les tombes, autour de lui, qui, encore envoûté, l'observait, les yeux brillants.
Elle s'arrêta soudain devant lui, l'observa, puis lui dit d'une voix sensuelle :
"Quelle belle nuit, n'est-ce pas ? Je voudrais qu'elle ne finisse jamais."
Derek, bien que quasiment inconscient, comprenait plus que jamais le sens de ces paroles : il ne tenait qu'à elle que cette nuit ne finisse jamais, et cette idée le terrifiait.
