chapitre11: Compréhension
I Il est des héros...
Arthur Weasley fut donc nommé ministre de la magie avec l'assentiment de la plupart des sorciers anglais.
Harry savait que Mr Weasley était loin d'être un idiot malgré sa passion étrange pour les moldus. Il savait que c'était un homme juste et ouvert. Et s'il avait pu diriger une famille de sept enfants, dont Fred et George, il pourrait tenir les rennes du Gouvernement. Pourtant cela lui faisait bizarre. Arthur Weasley n'avait jamais montré aucune attirance pour le pouvoir. Il était humble et responsable.
Harry pensa que c'était cela qui ferait de lui un très bon ministre.
La direction du service des détournement de l'artisanat moldu échu donc à son collègue, qui l'accepta humblement mais avec joie.
Harry sourit à cette idée. Qui aurait pu imaginer que Percy Weasley serait si heureux de diriger justement ce département?
Le jeune homme ambitieux et orgueilleux semblait avoir cédé la place.
Perceval Weasley était discret, silencieux, travailleur.
Harry se souvenait de jour où il était revenu au terrier, où il avait demandé pardon à ses parents les yeux rivés au sol. De son absence de geste quand sa mère l'avait pris dans ses bras. De l'expression étrange que ses yeux avaient laissé échapper quand son père avait posé furtivement sa main sur son épaule. De son départ discret une minute après.
Il se souvenait que l'on avait pas eu de nouvelles de lui pendant plus de deux ans suite à cela. Puis il était revenu. Harry savait que son père et lui avaient parlé. Longuement. Mais personne ne connaissait la teneur de leurs propos. Lui-même ne savait pas le rôle de Percy pendant la guerre. Il y a des plaies qu'il vaut mieux ne pas rouvrir songeait-il.
La vie coulait donc ainsi. Sans événement que les petites joies du quotidien. Les rires avec les amis. La solitude d'un appartement. Essayer de vivre avec ce que l'on a au fond de soi. Poser du miel sur les déchirures sanguinolentes.
Il avait réussi à ne pas tuer Drago Malfoy et se félicitait chaque matin pour cela.
Il sentait bien que son « nouveau lui » inquiétait Ron et Hermione, mais il ne ferait pas marche arrière. Il aurait du leur parler peut-être mais ne se sentait pas le courage d'engager la conversation dans ce sens.
Harry n'aurait jamais imaginé que la personne qui viendrait lui parler serait Ron. Il n'avait jamais été très doué pour les relations humaines. Hermione se plaisait à dire depuis l'époque de Poudlard qu'il avait la sensibilité d'une cuillère à thé.
Comme quoi, les gens changent. Ron avait toujours été attentif au bien être de son ami. Mais de là à venir lui parler. Et seul qui plus est!
« Qu'est ce qu'il y a Harry? ». Voilà donc comment commençaient les conversations les plus dure, les plus intimes, les plus douloureuses?
« Écoute Ron, je sais que tu es déçu que j'ai arrêté le Quid... »
« Ce n'est pas ça » coupa son ami « et tu le sais très bien. Bon je ne comprends pas encore très bien mais ce n'est pas de Quidditch dont je te parle. Tu as l'air si sombre, si malheureux. Tu es comme hanté par le passé et la tristesse. »
Hanté... C'était exactement ça. Il ne savait pas bien s'il avait envie de parler de cela. Il ne savait pas bien si c'était le bon moment et le bon endroit.
Il avait envie de crier.
A quoi bon toutes ces questions? Ron était son ami. Il avait risqué sa vie pour lui et inversement.
Alors il commença à parler. Avec hésitation. Il ne trouvait pas ses mots. Comment expliquer tout cela?
Il commença par lui avouer avec pudeur son aventure avec ce garçon.
Il attendait une réaction vive. Une figure horrifié, des cris, des reproches, un soupir retenu.
Ron se contentait de le regarder avec tendresse. Il essayait de comprendre.
Il demanda à Harry si cela l'avait rendu heureux. S'il se sentait perdu et honteux.
Le jeune homme resta silencieux. Pas tant parce qu'il avait honte que parce qu'il était surpris. Ron était attentif, ouvert. Il se demanda s'il méritait vraiment un ami d'une telle valeur.
Il répondit alors avec franchise, le cœur grand ouvert, qu'il avait était bien un instant, mais que cela avait été de courte durée. Il dit aussi que cela l'avait perturbé un peu mais que finalement il avait accepté cela, le fait d'aimer aussi les hommes, sans grande difficulté.
Ron restait silencieux. A l'écoute. Harry sentait la reconnaissance enserrer ses tripes. Alors doucement, lentement, il parla à nouveau. Il ne savait pas toujours trouver les mots. Comment dit-on sa peine?
Une ombre entra. Ginny silencieuse le regard plein d'amour s'assit aux côtés de Harry. Elle ne dit un mot. Elle posa ses doigts fins sur la main du jeune homme.
Les yeux plongés alternativement dans l'amour de Ginny et dans la compréhension de Ron, il expliqua combien tous ces morts lui crevaient le cœur. Il dit qu'il se sentait stupide de ne pas passer outre huit ans après.
A quel point il se sentait triste quand il pensait à eux. Que les mois et les années n'avaient pas adouci sa peine. Exprima à quel point il se sentait coupable. Avoua pourquoi cette cicatrice barrait son front alors que Voldemort avait disparu. Confessa ce qu'il y avait en lui. Dit à haute voix qu'une partie de Voldemort était encore en lui. Que cela le poussait à être mauvais. Le poussait à être violent. Admis aussi qu'il ne l'était pas que parce qu'une partie du mage noir était en lui. Que lui, Harry Potter, le gentil petit gryffondor avait besoin de haine.
Il n'osait avouer que seul Drago Malfoy lui faisait encore ressentir quelque chose. Qu'il brûlait en sa présence d'un feu inextinguible. Il le fit pourtant.
Ron demanda pourquoi. Harry ne dit rien.
Après un long silence, il reconnut qu'il ne voulait pas le savoir.
Ron posa alors une question étrange. Il lui demanda si ces sentiments ne surgiraient pas parce qu'il serait attiré par Drago et refuserait de l'admettre. Parce qu'il avait peur de ne plus éprouver de sentiments du tout s'il renonçait à la haine.
Un instant surpris, notamment par le fait que se soit Ron et non Ginny qui tire des conclusions de tout ça, Harry partit dans un éclat de rire franc. Il eut du mal à se reprendre.
« Ron, je crois que tu réfléchis trop! Je le déteste voilà tout! J'ai passé ma vie à lutter contre quelque chose ou quelqu'un. Je manquais juste d'adversaire avant que Malfoy ne fasse un retour fulgurant dans ma vie. »
Ginny lui souriait et il se sentit calme.
« Tu sais Harry » commença-t-elle « nous sommes près de toi, nous t'aimons et ce que nous voulons le plus au monde, c'est que tu sois heureux. Le chemin ne sera pas facile. Il t'a fallu du temps pour accepter cette part de ténèbres en toi. Il t'en faudra encore pour vivre avec mais nous t'aiderons de notre mieux. Nous sommes là pour t'écouter. Nous ne t'abandonnerons pas parce que tu as battu Voldemort et que nos espoirs ne reposent plus uniquement sur toi. »
Il posa sa tête sur leurs mains mêlées. Le silence s'installa. Un silence doux et chaud. Un silence qui réchauffait le cœur.
Au bout d'un moment Ron se leva et leur servit du thé.
« Bien, parlons peu mais parlons bien! Tu préfères les blonds ou les bruns? » tonna la voix forte de Ron.
« les roux » dit Harry en relevant la tête.
Ron ouvrit la bouche bêtement, les yeux grands ouverts affichant clairement sa surprise.
Ginny rit alors de bon cœur. Suivie bientôt par son ami. Son frère ne tarda pas lui non plus à se laisser gagner par le fou rire général.
II ... et des traîtres.
Drago avait rendez-vous avec Hermione Granger. Ces réunions l'insupportaient au plus haut point. Il ne voyait pas pourquoi il devait la rencontrer, après tout il ne dirigeait pas le département!
Il se pliait pourtant aux règles.
Il montra tout son agacement dès qu'il entra dans le bureau d'Hermione. Même sa façon de frapper à la porte dénotait une certaine irritation, il en était sûr.
Elle était polie, comme toujours. C'est quoi ce regard?
Drago se sentit mal à l'aise. Quelque chose n'était pas comme d'habitude. Pourquoi voyait-il de la curiosité dans ses yeux? Et de la ...compassion? Oh seigneur! Je vous en prie! Tout sauf être pris en affection par cette sang de bourbe!
Drago roula des yeux à cette pensée.
Leur entrevue commença comme les précédentes. Bien que rare, la corvée avait toujours le don d'être particulièrement pénible.
Ils mirent au point plusieurs détails.
« bien je crois que nous avons fini. » déclara Drago avec soulagement.
Il rangea ses documents. Se leva avec élégance et précaution et se dirigea vers la porte.
« pardon »
Il s'arrêta net. Quoi?
Il se retourna et regarda la jeune femme, l'air interrogateur.
«Drago pourrions-nous parler une minute? » demanda la jeune femme sur un ton d'un douceur agaçante.
Drago? Depuis quand lui avait-il permit de s'adresser à lui pas son prénom?
Il leva un sourcil mais ne bougea pas.
« Drago je t'en prie. Je crois que c'est important. » reprit-elle en désignant de la main des grands fauteuils verts foncés.
Il ne bougea pas. La regarda s'asseoir. Elle fit apparaître une théière fumante et deux tasses. Il sentit le délicat fumet du Darjeeling se répandre. Pas si mauvais goût pour une...
Elle ne le regarda pas. Il n'avait pas bougé mais lui parla comme s'il était assis auprès d'elle.
« sucre? »
Drago aurait du partir il le savait. Qu'est ce qui l'en empêchait? Il était intrigué par l'attitude de Hermione. Elle l'avait toujours traité avec dédain et rancœur. Pourquoi aujourd'hui était différent? Il pensa à la bouteille de Brandy qui l'attendait sur la table à liqueur de son salon privé.
« non » répondit-il enfin alors que Hermione lui tendait un tasse depuis plusieurs minutes.
Il s'avança lentement. Et laissa son air perplexe s'afficher. Il s'assit sans même approcher la main qui tenait la tasse sans trembler. Elle baissa les yeux et posa le thé devant Drago.
Le court silence pendant lequel leurs regards se croisèrent pris fin quand la jeune femme baissa les yeux.
« Écoute, je crois que j'ai eu tort. » dit-elle avec difficulté.
Et bien voyez-vous ça, miss-je-sais-tout a eu tort! Depuis le temps que je le lui répète elle aurait pu s'en apercevoir plus tôt.
« A quel propos? » demanda-t-il sur un ton détaché, réussissant à peine à étouffer une pointe de sarcasme et un sourire mauvais.
« Sur toi. »
« Voyez-vous ça!? Peu m'importe ce que tu penses ou crois savoir de moi. Et encore moins que tu aies changé d'avis » rétorqua le jeune homme qui entreprit de se lever.
« Je sais. Mais je n'aurais pas du te laisser seul, j'aurais du ouvrir les yeux. J'aurais du comprendre les raisons pour lesquelles tu as rejoint nos rangs. Je n'aurais pas du détourner le regard quand je voyais cette carapace grandir un peu plus chaque jour autour de toi et t'étouffer. Personne ne devrait être aussi seul que tu l'es. »
Sans même s'en rendre compte, Drago se rassit. Son visage n'avait aucune expression. Non pas parce qu'il voulait les cacher mais parce que tant de choses se bousculaient en lui qu'il était atterré. Il ne savait quoi répondre. Il ne savait pourquoi ces simples mots le touchaient tant. Il aurait du répondre. Il aurait du...
Il ne pouvait dire un mot. Hermione le regardait à présent. Elle continua avec une voix douce et mesurée.
« Luna m'a fait réaliser certaines choses. Bien sûr elle est un peu bizarre. Elle te trouve sympathique... Mais c'est quelqu'un de foncièrement bon et elle accepte des choses que les esprits cartésiens comme le mien refusent. Nous n'avions jamais discuté de cela avant. Ou plutôt si mais cela tournait court en général. Il y a des choses pour lesquelles il faut du temps. »
Drago restait silencieux, regardant Hermione sans la voir. Les yeux dans le vague, droit comme un i sur le fauteuil confortable, il écoutait la jeune femme.
« Drago, pourquoi t'es-tu battu avec nous? Pourquoi as-tu refusé de devenir un mangemort? Qu'est-ce que cela a impliqué pour toi? Pourquoi as-tu continué à te comporter comme cela avec nous? Avec Harry? Tu lui as sauvé la vie deux fois et pourtant tu as continué à distiller ta haine avec tant de naturel! »
Le ton était monté d'un cran. Les mots d'Hermione étaient presque de suppliques quand elle fini. Les sourcils froncés en signe d'incompréhension, elle espérait une réponse, cela se voyait.
Drago fixa ses yeux gris et magnifiques sur elle. Ses yeux pleins de renonciation et de désabusement.
« Est-ce que c'est vraiment important maintenant? »
« Oui ça l'est! Parce que tu as besoin qu'on t'aide! Parce que je veux t'aider! » cria-t-elle.
« Je ne veux pas qu'on m'aide. Je ne veux pas que TU m'aides. » Dit un Drago tranchant et glacial.
Pourtant il ne se leva pas. Pourtant elle ne se fâcha pas et posa un regard tendre et compréhensif sur lui. Pourtant plus un mot ne fut échangé.
« Drago... » murmura la voix tremblante de l'ancienne ennemie. Elle n'était pas une amie mais en l'espace d'une seconde tout avait basculé. Tous les repères étaient perdus. Drago se sentit profondément fragile. Il détestait cela, il se détestait pour cela. Il voulait lui dire, il désirait tant enfin dire ces mots qui corrodaient sa gorge et empoisonnaient son cœur.
Il surmonta son dégoût de lui-même.
« J'étais en colère. Contre Potter, contre Dumbledore, contre vous tous. Je vous en voulais d'être ce que vous étiez. Je vous en voulais d'avoir envoyé mon père en prison, je vous en voulais de faire trembler ma mangemort de mère quand elle cherchait de nouvelles tortures dans l'humidité et la froideur de ses cachots, de foutre mon monde en l'air.
Alors j'ai cherché sans relâche un moyen de me venger du survivant et de ses pitoyables amis. Un moyen d'aider Voldemort. J'ai fouillé dans les livres les plus anciens, dans les livres interdits. C'était ma seule obsession.
Mais il y a eu Rogue. Rogue et son stupide amour pour moi.
Ne soit pas étonnée. Personne ne le savait, il ne l'a jamais dit. Pas même à moi. Tout le monde croyait qu'il voulait protéger un serpentard, favoriser sa maison, espionner mon père à travers moi. Mais la vérité est qu'il tenait à moi. La vérité est qu'il m'a vu grandir, qu'il voyait en moi un neveu, un filleul, un fils peut-être. Mais Rogue n'a jamais rien exprimé que son ennui, son mépris et son exaspération.
Il a vu mon changement, il a senti le mal entrer en moi, il a vu le désir de vengeance faire son œuvre. Ainsi il m'a conseillé des livres. Je les ai lu sans grand intérêt.
Mais l'ire était plus forte et chaque jour je consacrai plus de temps à ruminer ma vindicte.
Alors il a fait ce qu'il n'avait jamais fait pour personne.
Il m'a parlé, longuement.
Il s'est confié à moi. M'a avoué des choses qu'il n'avait livré à personne, pas même à Dumbledore. Nous avons eu plusieurs conversations. Toutes plus intenses et difficiles les unes que les autres.
Ma tête me faisait mal sans arrêt à cette époque. Toute ma vie s'effondrait lentement mais de façon implacable. J'étais perdu, j'aurais voulu mourir plutôt que de m'avouer ce que je commençait à comprendre.
Avec une patience inimaginable Sévérus Rogue m'a soutenu pendant plus d'un an. J'ai fini par accepter la chute totale de tous mes principes, de tout ce que je connaissais et savais jusqu'alors. Je compris que mes sentiment pour votre équipe n'avait aucune importance. Je compris que je m'étais fourvoyé toute mon existence. La grandeur de Lucius Malfoy était du vent. Sa force, un château de sable.
Je compris qu'il y a des choses pour lesquelles on se bat jusqu'à la mort. Il ne me restait plus qu'à savoir pour quoi je voulais lutter.
Je ne sais pas pourquoi je vous ai choisit et pas Voldemort. Peut-être qu'au fond de moi j'étais attiré par vos valeurs plus que par les siennes. Peut-être que je n'étais qu'un gosse utopiste et influençable. »
Hermione n'avait dit un mot. Son regard fixé sur le visage fin de Drago. Elle ne pouvait ou ne voulait dire un mot. Il s'était tût mais elle savait qu'il n'avait pas fini.
Après un moment il reprit avec douceur.
« Alors je suis allé voir le directeur, accompagné de Rogue et lui ai dit que je me joindrais à vous. Il m'a écouté. J'ai du lui prouver ma bonne foi. Il semble qu'il n'ait accepté que quand Rogue s'est porté garant pour moi.
Je lui ai dit que je lui révèlerai tout ce que je savais... et j'en savais beaucoup. Il y avait ce que mon père me disait et ce que je comprenais en observant. Mais j'ai refusé d'espionner mon père.
Il m'a dit qu'il ferait tout pour me protéger. Et cela n'a pas été facile... »
« Voldemort »murmura Hermione avec rage et répulsion.
Drago rit alors d'un rire sans joie.
« Non Hermione, non... Voldemort a passé sa rage sur mes chers parents. Les seuls dont j'avais vraiment à craindre étaient mon cher père et ma tendre mère. »
« ils t'ont renié et rejeté. Ils t'ont déshérité?! » dit Hermione incrédule. Elle avait peur de la réponse.
« oui, oui. Je suppose que c'était ce qu'on devait voir d'un point de vue extérieur. Bien sûr comment pouviez-vous deviner que mes parents ont essayé de me tuer dans des souffrances sans nom. Mon père a été très inventif je dois avouer et il a déployé tous ses talents pour que ma mort soit lente et douloureuse. Rogue m'a sauvé la vie deux fois de poisons anciens. »
Le regard horrifié de la jeune femme le fit sourire.
« Je n'en veux pas à ma mère, pour tout te dire. Disons que son manque d'ardeur à tenter de me tuer me fait penser qu'elle m'aimait. »
L'incompréhension et la peur se lisaient sur le visage d'Hermione.
« Tout cela n'a eu que peu d'importance sur mon attitude envers vous. Vous étiez insignifiants... et vous l'êtes toujours.« Il marqua une pause et une flamme noire naquit dans ses yeux. « Enfin, sauf lui. Il a prit dans ma vie une place très particulière. » ajouta sombrement Drago
« Est-ce que... »
« Non! » coupa-t-il immédiatement. « Je le déteste. Je le déteste comme jamais je n'ai haï quelqu'un. Étrangement cela rend ma vie moins futile et moins morne. Je n'ai jamais eu d'amis ou d'amour. Je n'ai aimé que deux personnes dans ma vie. Au delà de toute raison. Et ils m'ont été enlevés.
Mon existence entière n'est qu'une façade qui cache l'inutilité de mon être et le vide qui m'entoure et me constitue.
Cette haine qu'il y a entre Harry et moi, elle me comble, elle me remplit. Je ressens enfin après des années de paralysie et d'insensibilité. Mon âme se réveille. Je sais quelle est l'issue de tout cela mais je ne peux m'empêcher de penser que cela vaut mieux que ce que j'ai... ou que je n'ai pas d'ailleurs. »
« Drago... »
« Je n'ai pas besoin de ta pitié Granger! »invectiva le serpent, se dressant dans tout sa prestance.
« Malfoy! Ne crois-tu pas qu'il est tant d'avancer? Ne crois-tu pas que tu devrais toi aussi faire un pas hors de l'ombre? Que tu devrais laisser le peu de fierté qui te reste et laisser la place à autre chose qu'à la haine? » Tonna Hermione avec colère.
Drago était déjà à la porte. Son regard était étrange et Hermione n'aurait su dire ce qu'il pensait.
« Peut-être Granger, peut-être... » dit-il avant de disparaître dans le couloir.
Il avait laissé une porte ouverte. Il ne s'était pas demandé si cette idiote de sang de bourbe avait planté une épine dans sa carapace. Il avait eu envie de tenter. Il n'avait pas peur de perdre de toute façon.
