NDA 11/11/22 : Et voici un nouveau chapitre, plus long que le précédent, comme vous pouvez le voir. J'espère qu'il vous plaira, car on avance enfin. J'ai terminé l'écriture de cette histoire, alors, si je me débrouille bien, je pourrais poster un chapitre par tranche de deux semaines, ou un mois. Faudra juste me le rappeler.
Je vous souhaite une bonne lecture, et pensez aux reviews !
5 - Ce qu'il s'est réellement passé :
Si la menace du retour d'Aizen avait pénétré les esprits des guerriers encore présents sur terre avec force, la vie devait continuer. Et Ichigo avait poursuivi ses cours avec encore moins d'attention que d'habitude. Depuis cette annonce, il avait repris les entrainements avec son groupe d'amis, et surveillait encore plus fortement la fille étrange de sa promotion. Il avait alors découvert plusieurs choses bizarres, des choses qu'il aurait momentanément oubliés auparavant, mais son esprit travaillait bien plus que dans le passé, et il avait eu la confirmation de l'étrangeté de cette femme quelques heures plus tôt, à la cafeteria de l'université.
Elle avait des cheveux très longs, bien trop d'ailleurs, et plus épais que ceux des humains normaux. Ensuite, même lorsque sa bouche était close, deux petites canines dépassaient de sa lèvre supérieure, et enfin, elle se nourrissait exclusivement de poisson et de lait. Il avait véritablement l'impression d'avoir Yoruichi en plus jeune devant lui, plus jeune, mais surtout, encore plus féline. Enfin, il avait repéré quelque chose d'autres. Quelque chose qui lui avait donné l'impression de s'être fait rouler durant des années, quelque chose qui, malgré le sentiment premier d'avoir été abusé, ranima un espoir longtemps disparu.
Elle portait un ruban doré autour du cou.
Lorsqu'il s'en était rendu compte, il n'avait pu s'empêcher de la fixer avec une expression de stupeur plusieurs secondes d'affilées, et lorsqu'elle s'en était rendue compte, elle avait simplement rosi avant de quitter le restaurant universitaire d'un pas vif. Cette découverte l'avait laissé quelque peu perplexe, puis, la menace Aizen était revenu dans son esprit, et il avait mis cette découverte dans un coin de son esprit. Les cours suivants s'étaient annoncés barbants, et il n'avait écouté que d'une oreille distraite, surveillant l'écran de son téléphone du coin de l'œil. Quelque chose en lui ne cessait de lui crier qu'il devait partir, que ce cours était moins important que le combat qui s'annonçait, mais il s'était juré de ne plus laisser le monde des morts empiéter sur sa vie.
Ce fut le hurlement reconnaissable entre mille d'un hollow qui le sortit de ses pensées. Cependant, il eut un choc lorsque tous les élèves de sa promotion se levèrent d'eux-mêmes en un bond terrifié. L'entendaient-ils ? Un autre cri, et les élèves se mirent à piaffer comme des oiseaux prirent aux pièges par un félin. Comment était-ce possible ? Ils ne pouvaient pas l'entendre ni… Une vitre explosa et les débris de verres vinrent recouvrir la partie Est de l'amphithéâtre violement, faisant hurler les élèves de terreur alors qu'un immense tentacule noir venait se saisir de l'un d'eux pour l'emmener à l'extérieur. Si Ichigo n'avait pas entendu la masse de personne qui composait sa classe demander comment il était possible qu'une pieuvre géante attaque la faculté, il aurait pensé que tout était normal.
Mais d'autres explosions retentirent de toutes parts, et soudain, alors qu'il quittait son corps, un reiatsu monstrueux vint l'écraser. Ichigo se retrouva sur son pupitre, le souffle court, incapable de bouger tant la puissance qui émanait de l'extérieur était importante. Il avait reconnu le propriétaire du reiatsu, mais une telle puissance était purement impossible, il ne pouvait pas l'avoir obtenu en dix jours ! Et la voix rocailleuse du traitre résonna dans le parc avec violence, appelant au meurtre d'une personne en particulier. Lui. Il tenta de se relever, mais en vain. Quelque chose bougea dans son champ visuel, et il cligna plusieurs fois des yeux avant de comprendre que c'était la fille aux cheveux cendrés qui se trouvait devant lui. Elle ne semblait ni avoir peur, ni surprise, et elle était en train de tirer sur le nœud de son ruban.
« N'aie crainte, Ichigo, tout va bien se passer… Je ne le laisserai pas te tuer, mais il me faut récupérer le joyau d'abord. » La voix était douce, ronronnante et agréable. Il avait eu l'impression de retrouver une amie chère à son cœur. Et la fille noua le ruban autour de son propre cou avec douceur. Soudain, la pression fut relâchée, il put quitter le pupitre et se relever sans problème. En face de lui, la fille était devenue une chatte grise avec deux prunelles d'or liquide. Le cœur du rouquin rata un battement en comprenant ce qu'il venait de se passer, mais il n'avait pas le temps de s'appesantir dessus, il avait un traitre à stopper.
Lorsqu'il quitta la salle d'un bond, laissant son corps inerte à la même place que précédemment, il se sentait prêt à combattre une fois de plus Aizen Sosuke. Et lorsqu'il fit face à l'individu qu'il pensait revoir, cette assurance disparue comme une ville sous un ouragan. Aizen faisait bien trois ou quatre mètres de haut, il portait toujours l'uniforme des condamnés mais celui-ci était couvert de sang. Ses veines palpitaient d'un sang noir et dessinaient sur sa peau des arabesques funeste, il était ailé comme lors de sa transformation la première fois, mais les ailes étaient déchirées et composées d'os humains. Et à son front, scellé dans une sorte de diadème, brillait une pierre mauve étincelante.
Le regard du traitre était animé d'un sadisme pur.
Un combat s'engagea entre les deux, un combat qu'Ichigo comprit rapidement, serait perdu d'avance. Il n'avait strictement aucune chance de remporter la bataille contre la puissance d'Aizen. Il y avait une sorte de barrière sombre tout autour de lui qui l'empêchait de le toucher, et chaque fois que sa lame frôlait cette barrière, il se sentait épuisé, comme si elle drainait son propre reiatsu. Le parc autrefois verdoyant de l'université devint bientôt un lieu de carnage. Des centaines de hollows étaient apparus, et visibles aux yeux des humains. Ichigo avait senti arriver ses amis, et ces derniers s'étaient attaquer aux monstres masqués avec leur propres dons, mais plus le temps passait, plus les alentours se teignait de rouge.
Des humains étaient morts.
Ce fut la terrible constatation d'Ichigo lorsqu'il vit certaines personnes finir décapiter sous un coup puissant causé par un hollow ou autre chose. Ils étaient en surnombre, et comme il ne pouvait pas non plus aider ses camarades, c'était une catastrophe. Des hélicoptères arrivaient de toutes part dans le ciel et tentait d'évacuer les élèves encore présents en évitant le monstre qu'était Aizen. Une voix étrangement flottante tenta d'indiquer un chemin éloigné de leur combat aux vivants qui s'agitaient, mais cette voix ne sembla pas avoir de réel impact, puisque la panique était trop forte…
Jusqu'à ce qu'un corps armé ne fasse son apparition.
Le rouquin eut à peine le temps de comprendre que ce corps armé était composé uniquement de chats noir et blancs, que le bras d'Aizen l'envoyait valser contre le mur de l'université le plus proche. La bâtisse ne bougea absolument pas, mais Ichigo sentit chaque lombaire de sa colonne craquer avec force et sa respiration se couper sous l'impact. Toujours contre le mur, Ichigo leva sa lame et lança un Getsuga Tenshô violement en direction du traitre. L'attaque ne dura qu'une micro-seconde. Une micro-seconde durant laquelle Sosuke en profita pour transformer son bras en celui d'un animal inconnu et planter ses immenses griffes dans le torse du rouquin, tandis que le rayon blanc constitué de Reiatsu brisait son diadème et projetait le joyau mauve loin d'eux.
Le rouquin pu entendre le hurlement strident d'Inoue résonner alors qu'elle s'approchait de lui pour tenter de le soigner. Le bras d'Aizen était repartit aussitôt, bloquant le passage menant au joyau avec une sorte de rayon noir qui lui était inconnu. Mais le fullbringer de la blonde ne fit rien, et la blessure se mit à suinter sous les ricanements du monstre, qui annonçait alors la fin de Kurosaki Ichigo. Inoue fut saisie par une sorte de main invisible et légèrement sombre, puis soulevée dans les airs. Suffocante, elle tenta d'invoquer les esprits de son pouvoir, mais en vain.
La douleur était insupportable, il ne parvenait plus à respirer, et le sang s'écoulait du fond de sa gorge avec violence. Il avait mal, froid, il n'aimait pas du tout cette sensation. Et lorsqu'il vit la lame monstrueuse du traitre se rapprocher lui, l'étrange sentiment apaisant qui se glissa en son esprit lui donna l'impression de se perdre. Tout serait fini sous peu. Un cri d'horreur retentit mais il n'y prêta pas attention. C'est pourquoi il resta idiot lorsqu'il vit que tout s'était arrêté autour de lui. Tout le monde s'était figé, le bras meurtrier du traitre était en suspend à deux mètres de lui, Inoue avait cessé de se débattre et ses cheveux blonds ne voletaient plus, ils étaient dressés face au vide. Les hollows alentours ne bougeaient plus non plus, Ishida et sa flèche étaient bloqués dans leur élan, tandis que quelques shinigamis venu à leur rescousse étaient figés dans des poses presque comiques.
En face de lui, et entouré d'un éclat très doux et cotonneux se dirigeait l'étrange fille du campus. Sa chevelure était désormais blanche et semblait aussi soyeuse que la fourrure d'un chat persan. Il n'arrivait même pas à savoir si elle était vêtue, mais peu importait, car à son front brillait une pierre incroyablement scintillante. Et lorsqu'elle fut devant lui, le rouquin dut plisser les yeux pour continuer de l'observer. Ce qu'il se passa ensuite, Ichigo n'en comprit pas la signification. Elle s'était agenouillée devant lui, et avec une douceur sans nom, prit son visage en coupe. Alors sa voix s'était faite pure à son oreille, quand bien même les mots annonçaient un futur terrible.
« Ô toi, héro des vivants et des morts, je t'en conjure, unifie les cinq royaumes et revient me délivrer du joyau des anciens… » Il y eut une caresse interdite sur ses lèvres, et soudain, la douleur disparue complètement, tout comme sa blessure d'ailleurs, et la lumière explosa tout autour d'eux.
Le temps reprit son court.
Inoue s'écrasa au sol et se mit à tousser pour reprendre son souffle, Ishida vit sa flèche changer de direction et frapper le vide, Shad frappa le sol au lieu de sa cible et fut déséquilibré. Les chats épéiste furent eux-mêmes emportés par leur élan sur le vide. L'ennemi avait disparu, et son armée avec. Trois shinigami quittèrent le ciel, eux aussi, perplexe quant à ce qu'il s'était passé, et vinrent se poser dans le parc, proche du rouquin qui était en train de se relever, un immense trou dans son uniforme de shinigami. Le groupe se réunit alors, et la surprise se peignit sur les traits de chacun en approchant. Kurosaki Ichigo comprit où était le problème lorsqu'un chat gris aux yeux vairons pointa sa lame dans sa direction, et qu'il constata qu'ils faisaient tous deux la même taille.
« Vous-là, je veux savoir quel lien vous avez avec ce monstre. Maintenant ! » La voix était masculine et forte, et pourtant, elle aussi ronronnante. Ichigo cligna plusieurs fois des yeux, et voulu répondre qu'il était celui qui l'avait combattu durant des années, mais aucun son ne sortit de sa bouche, et pour cause, il venait de se rappeler qu'hormis Yoruichi, les chats ne parlaient pas. Il cligna plusieurs fois des yeux, et recula d'un pas, avant de se retrouver contre le mur qu'il avait déjà percuté quelques minutes plus tôt.
« Je… »
« Loon attends ! » Cette voix. Ichigo frissonna, il l'avait déjà entendu. C'était presque la même que cette fille bizarre, en plus éthérée. Ils virent tous arriver une chatte blanche, vêtue d'une robe européenne d'une époque révolue, et portant un ruban rouge autour du cou. La chatte posa sa patte blanche sur l'épaule du félin avec douceur, et parla d'une voix toujours aussi douce bien que ferme. « C'est lui, l'humain qui s'occupait de Crystal lorsqu'elle était en visite chez Haru. C'est lui, Kurosaki Ichigo.»
Là, ce fut le susnommé qui se demanda s'il n'était pas en plein rêve, car une femme brune vêtue dans le même style qu'un shinigami ignorant tout des vivants aurait utilisé pour son gigai - soit une longue jupe verte et un pull à col marron avec des fleurs – approchait avec un chat roux sur l'épaule, lui-même habillé d'un costume en queue de pie blanc. L'adulte observa le monde autour et fit claquer sa langue contre son palais avant de laisser la parole au chat roux.
« C'est bien lui. Crystal nous en a parlé plusieurs fois lorsqu'elle prenait le thé à la maison. C'est un humain avec différents reiatsu. Il est puissant et bon. Si ce que je crois vient bien d'arriver, sa présence sera utile. » Le félin roux descendit en un bond de l'épaule de la brune et vint prendre le gris par l'épaule pour l'entrainer plus loin. Les shinigamis présents furent chargé par le chat gris d'apporter un message au Sou-Taicho, ce qui fit encore une fois cligner le rouquin des yeux.
Qu'est-ce que c'était que ce bordel ?
Inoue était rapidement partie s'occuper des blessés avec d'autres félins, ces derniers marchant tous sur deux pattes et portant des mallettes à pharmacie. C'est là que le roux constata quelque chose d'effroyable. Il y avait des corps inertes partout autour d'eux. Une dizaine flottaient dans l'eau sanglante, d'autres jonchaient les sols autrefois verdoyants du parc. Les hélicoptères s'étaient écrasés pendant le flash lumineux et des cadavres pendaient béants, des vitres brisées des engins. Ichigo sentit la nausée le saisir et dû s'appuyer contre le mur pour se tenir. Il ne se sentait définitivement pas bien…Mais un détail le chiffonna. Où étaient les âmes ?
Lorsqu'il parvint à se ressaisir, il constata la présence de la femme brune à ses côtés. Vu d'ici, elle était immense… Pourquoi avait-il rapetissé d'ailleurs ?
« Je sais parfaitement ce que tu te dis. Pourquoi es-tu aussi petit ? Que s'est-il passé ? Qui sont ces chats et pourquoi diable parlent-ils ?… » Elle vint s'asseoir à ses coté doucement et lui fit signe de faire de même. « Je connais tout ça, je suis moi-même déjà passée par là… » Un sourire mystérieux se peignit sur le visage de la femme. « J'étais même plus jeune lorsque j'ai découvert l'existence du royaume des chats… Je suis Haru Giggenken, meilleure amie du roi et de la reine des chats, et épouse du Baron que voici. » Elle montra le chat roux qui discutait toujours avec le couple royal. « Lorsque j'étais plus jeune, je me suis occupée d'un petit chat blanc, et plus tard, j'en ai sauvé un autre, gris. Et ces deux-là m'ont conduit à des péripéties improbables. »
« Pourquoi vous me racontez tout ça ? C'est n'importe quoi… Je veux dire, oui, la magie existe et je le sais, mais en quoi votre… vie ressemble à la mienne ? » Le rouquin avait quelque peu du mal à saisir l'ensemble de cette réalité, combattre des Hollows et des Quincy furieux, il savait faire, mais là, c'était totalement autre chose.
« Parce qu'en sauvant ces chats et en découvrant ce monde magique, j'ai failli en devenir une à mon tour… C'est ce qu'il t'arrive en ce moment même. Tu dois probablement te souvenir de ce chat cendré aux yeux dorés dont tu t'occupais il y a quelques années, non ? » Là, le regard du rouquin se fit plus dur.
« Comment pouvez-vous savoir ça… ? » Sa voix était désormais polaire, il n'appréciait absolument pas que des gens s'immisce dans sa vie et viole ses secrets. Mais Haru balaya sa mauvaise humeur d'une main.
« Parce que ce chat dont tu t'es occupé avec tant d'attention, est l'héritière au trône du royaume des chats. La princesse Crystal, fille du roi Loon et de la reine Blanche. Cette chatte, était ma filleule et vient probablement de tous nous sauver la vie en emportant dans un lieu inconnu ton ennemi et toute son armée. »
Une lumière de compréhension traversa l'esprit du rouquin, et tout devint clair. La petite Solaris bien trop compréhensive pour un chat normal, le groupe de chats qui disparaissent dans une ruelle fermée, son noël en compagnie de la petite bête, puis sa disparition. L'apparition de cette fille étrange aux manies félines à l'Université, son ressentit imprévu face à cette dernière, le soulagement soudain lorsqu'il avait croisé son regard. Le ruban autour de son cou, le combat, puis la venue de cette créature presque blanche venu lui annoncer son futur labeur… Le baiser. Là, Ichigo blêmit, et ses mains prirent soudain l'allure de pattes félines.
Kurosaki Ichigo s'effondra.
