Voilà le dixième chapitre. Merci à AL pour sa review !

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Chapitre 10

                La crise (1ère partie)

Cela faisait deux semaines que les cours avaient repris et Alice n'adressait toujours pas la parole à Louise ce qui l'agaçait beaucoup. Quant à Beth elle ne lui avait toujours rien expliquer et sa bonne humeur énervait Louise plus que tout.

Au bout d'une semaine elle s'était confiée à Igor qui en avait assez de la voir toujours énervée. Cela n'avait rien changé à la situation mais ça avait calmé la colère de Louise pendant quelques instants. Mais elle était revenue rapidement.

Ce matin là en se levant Louise se jura d'aller parler à Alice et de lui demander d'arrêter de lui faire la tête : c'était son objectif de la matinée.

Justement la préfète en chef était dans la Salle Commune de Gryffondor, en train de parler aux deux préfets de Poudlard, quand Louise descendit de la chambre des filles.

Elle attendit que la conversation se termine et avant que Alice ne sorte Louise prit son courage à deux mains et dit :

- Alice ?

- Quoi ? répondit sèchement la préfète en chef.

- Je peux te parler ?

- Si tu veux mais dépêche toi les cours vont bientôt commencer.

Louise hocha la tête.

- Euh… Tu as passé de bonnes vacances ? demanda lâchement Louise.

Alice la regarda perplexe.

- Tu voulais juste me demander ça ?

- Euh…non, avoua Louise. Je… j'aimerais que tu arrêtes de m'éviter et qu'on se reparle.

- Pourquoi ?

- Quoi ? s'étonna Louise. Elle s'était attendue à toute sorte de réponse mais pas à celle là.

- Pourquoi tu veux que je te parle ?

- Parce qu'on est amies depuis longtemps et ça serait bête de se disputer la dernière année.

- Amies ? C'est ça que tu appelles l'amiti ? Fréquenter des Serpentard ?

- Mais qu'est ce que ça à voir avec notre amiti ?

- Tout. Tu trahis les Gryffondor en traînant avec lui.

- Qu'est ce qui te dérange ? Que ce soit un Serpentard ou Igor Krum ?

- Tu sais très bien ce que je veux dire !

- Non, je ne sais pas ! Parce que tu t'énerves sans m'expliquer pourquoi ! lança Louise énervée.

Alice planta ses yeux dans ceux de Louise qui se concentra pour le soutenir le plus possible.

- Tu n'as pas besoin de savoir. Tu devrais nous faire confiance, murmura t elle.

- Nous ?

- Les Gryffondor, et moi, la préfète en chef de Poudlard. Tu devrais nous écouter quand on te dit que ce garçon n'est pas fréquentable.

- Pff… soupira Louise. Redescend sur terre ! Tu n'es pas ma mère ! Tu es juste préfète-en-chef !

Alice secoua la tête sans rien dire et Louise eut l'impression qu'elle se moquait d'elle. Puis elle partit. Louise était très en colère. Non seulement elle ne s'était pas réconciliée avec Alice mais en plus elles s'étaient encore plus brouillées.

Elle sortit à son tour de la Salle Commune et alla à son cours de Défense contre les Forces du mal.

Dans la matinée, pendant la récréation, Louise aperçut Beth qui se dirigeait vers elle.

- Salut ! dit la Gryffondor avec un grand sourire qui agaça Louise déjà très énervée. Comment ça va ?

- Super, répondit elle ironiquement. Ca n'a jamais été mieux. Et toi ?

- Oui, ça va, dit Beth dont la bonne humeur s'était calmé face à la mauvaise humeur de son amie. Je viens de recevoir une lettre de Jim, mes parents me transmettent mon courrier par hiboux.

- Une lettre de Jim ? Mais c'est super dis donc ! lança Louise toujours aussi sarcastique.

Beth la regarda perplexe, troublée de la réponse de Louise. Mais celle-ci lui fit un grand sourire qui sembla rassurer un peu la sixième année.

- Oui, il veut qu'on se revoit pour les prochaines vacances en Avril, répondit Beth en reprenant son humeur joyeuse qui fit grincer les dents de Louise.

- C'est bien, répondit Louise en essayant de paraître le plus sincère possible.

Apparemment elle était bonne actrice.

- Au fait tu m'as toujours rien expliqué. J'étais très surprise en le voyant chez toi la dernière fois. Je savais pas que t'avais un petit copain. Ca fait combien de temps que vous êtes ensemble ? ajouta t elle d'un seul trait.

- En fait ça fait depuis cet été qu'on est ensemble, répondit Beth.

- Cet ét ? répéta Louise hébétée.

« Août… Septembre… Octobre … Novembre… Décembre… » compta mentalement Louise.  Cinq mois que son amie lui mentait.

- Oui, depuis le début du mois d'Août, affirma Beth.

Louise n'eut pas le temps de parler car la cloche sonna à ce moment là, mais elle lança un regarda noir à Beth et partit en Enchantements toujours aussi énervée, mais triste aussi. Elle ne suivit rien au cours trop occupée à penser Beth lui mentait depuis cinq mois. Et rien ne disait qu'elle n'aurait pas continuer si Louise n'était pas passer chez elle ce jour là. Louise sortit de son double cours d'Enchantements dégoûtée, avec une très forte envie de casser quelque chose. Elle se promit d'ailleurs que la première chose qu'elle verrait elle la casserait.  A peine prit elle cette résolution qu'elle se trouva nez à nez avec une armure. Elle se ravisa et ravala toute sa colère, difficilement. Elle continua son chemin vers la tour de Gryffondor.

Elle monta dans le dortoir des filles de septième année et prit ses livres pour les cours de l'après-midi : Métamorphoses, Défense contre les Forces du Mal et Histoire de la magie. Quand elle sortit elle vit Mathew Weasley qui entrait dans la tour, seul. La tour était déserte.

- Salut Louise, lui dit il quand il la vit.

- Salut, répondit elle, en essayant de paraître plus joyeuse.

C'était la première fois qu'il se parlait depuis les vacances.

- Tu vas bien ? demanda t elle pour engager la conversation.

- Oui, répondit il alors qu'il semblait en pleine hésitation. Et toi ?

- Ca pourrait aller mieux, soupira t elle.

- Comment ça ?

Louise décida ne pas lui parler de ses petites histoires avec Beth, mais elle ne cacha rien de sa dispute avec Alice.

- On s'est disputées avec Alice.

- Ah… A propos du Serpentard ?

- Oui, à propos d'Igor Krum, répondit elle en insistant sur le nom du Serpentard.

- Vous sortez ensemble ? demanda brusquement Mathew.

- Non ! Pourquoi tout le monde croit ça ? demanda t elle exaspérée.

- Parce que vous êtes allés au bal ensemble !

- Et alors ? Judy et toi , vous sortez ensemble ?

- Non, répondit il. On est amis.

- Eh bien c'est exactement pareil pour Igor et moi, on est amis.

Mathew resta silencieux.

- Bon je vais manger, déclara t elle, voyant qu'il resterait muet.

- D'accord, répondit il.

Elle s'apprêta à sortir de la Salle Commune quand Mathew l'arrêta.

-   Louise ! Tu ne devrais pas fréquenter ce mec ! lui dit il.

- Et pourquoi ? lui demanda t elle énervée.

- Parce que… Il n'est pas pour toi.

- Qu'est ce que tu racontes ? Comment tu peux savoir qui est pour moi ?

Mathew ne répondit pas tout de suite. Louise continua à le fixer attendant une réponse.

- Tu es trop gentille pour ce gars. Je ne comprend pas pourquoi une fille comme toi traîne avec un mec comme l…

- TROP GENTILLE !

Mathew recula, surpris de la réaction de la jeune fille.

- TU… TU NE ME CONNAIS PAS !

- C'est pas la peine de crier.

- Tu ne me connais pas, répéta elle.  'Les filles comme moi' tu ne les connais pas ! D'ailleurs tu as remarqu ? La seule vraie conversation qu'on ai jamais eu, c'est maintenant !

- Je sais, mais je voulais juste te mettre en garde. Les Serpentard ne sont pas très…

- Recommandables je sais ! Mais certains poufsouffle sont pires ! Alors tu peux gardes tes conseils ! dit elle en sortant de la salle commune des Gryffondor.

Elle s'assit à la table de Gryffondor. Beth discutait avec Nina un peu plus à gauche et lui jetait régulièrement des coups d'œil. Quant à Alice, au bout de la table à droite, elle ne cessait de la regarder. Louise se força à manger ses légumes. Quand Mathew arriva quelques minutes plus tard. Elle sentit son estomac se contracter. Elle se leva, prit une pomme et alla la manger dehors.

Malgré le froid de Janvier, Louise resta dehors pendant toute la pause du déjeuner. Elle s'était disputée avec trois personnes en l'espace d'une matinée. Dont deux de ses meilleures amies. Et avec Mathew. Le garçon qu'elle aimait depuis deux ans. Pourquoi fallait il que la seule vraie discussion qu'ils aient seuls tous les deux, finisse par une dispute ? Louise se sentait mal. Toute la pression qui régnait entre elle et Alice depuis le retour des vacances la mettait mal à l'aise. Le mensonge de Beth la révoltait. Elle ne comprenait pas pourquoi elle ne lui avait rien dit. Et sa dispute avec Mathew l'attristait. Personne ne la comprenait et tous ces sentiments mêlés ne donnaient pas quelques chose d'agréable à ressentir.

Elle regarda sa montre et s'aperçut qu'elle devait être dans la tour Est dans dix minutes pour la Métamorphose. Elle rentra dans le château et se dirigea vers la salle de cours quand quelqu'un posa sa main sur son épaule. Louise fit un bond de surprise et se retourna.

- Ah Igor c'est toi ! Tu m'as fait peur ! s'exclama t elle en voyant son ami.

- C'est ce que je vois, répondit il content de l'effet produit.

- On va en Métamorphoses ? proposa t elle. Le cours va bientôt commencer.

- Métamorphoses ? J'ai complètement oublié mon livre ! Tu peux m'attendre ici cinq minutes je reviens ? demanda t il en lui tendant son sac.

- Oui, vas-y.

Igor courut et disparut à l'angle du couloir suivant.

- Alors Baker ! Pourquoi ton cavalier se sauve en courant ? lança soudain une voix trop familière.

Louise se retourna espérant de tout son cœur s'être trompé mais elle était bien face à Morganne Crivey et à ses deux amies qui la suivaient partout.

- Qu'est ce que ça peut te faire ? demanda sèchement Louise.

- Oh l ! Reste calme  Baker ! dit la Poufsouffle. Ce n'est pas parce que les Gryffondors te rejettent tous que tu dois t'énerver !

Louise ne répondit pas et les deux autres Poufsouffle éclatèrent de rire.

- On te laisse Baker ! Tu risquerai de faire chuter notre côte de popularité si on nous voyait avec toi, lança Morganne en partant.

Louise la regarda s'éloigner d'un œil mauvais. A ce moment précis elle n'avait jamais ressenti une telle haine envers une personne et jamais auparavant elle n'avait eu autant envie de coller un coup de poing dans le visage d'ange de cette sale Poufsouffle.

Malgré elle un souvenir de troisième année revint à la surface.

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Elle se tenait devant le bureau, devant un Epouvantard qui avait pris la forme d'un nuage de pigeon qui se dirigeait vers elle, à vive allure. Elle avait trop peur de ces oiseaux ! Elle devait s'enfuir ! Elle se fichait de ce que pouvait lui conseiller son professeur de Défense contre les Forces du Mal avec son 'Ridikulus !' Elle courut se réfugier au fond de la pièce.

C'étaient les éclats de rire de la classe qui lui avaient fait relever la tête. Il n'y avait plus rien. Le professeur la regardait surpris. Elle était retourné s'asseoir à sa place honteuse.

Non seulement elle n'avait pas put se concentrer sur le reste du cours trop embarrassée mais en plus Morganne Crivey s'était moqué d'elle à la fin du cours.

- Hou ! sauvez moi j'ai peur des pigeons ! s'était elle écriée en l'imitant.

Louise avait essayé de lui lancer un regard noir mais elle avait eu l'air plus pitoyable.

- On se demande ce que tu fais à Gryffondor Baker ! T'as encore rien compris ! C'est réservé aux courageux cette maison ! Pas aux trouillardes comme toi !

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Ces mots la hantaient parfois le soir.

Elle détourna la tête et se mit à fixer sans savoir pourquoi le sac d'Igor, à moitié ouvert posé par terre. Elle remarqua alors quelque chose de brillant dans le sac. Elle regarda autour d'elle. Le couloir était désert. Elle ouvrit le sac et s'aperçut que c'était la lumière qui se reflétait dans les fioles qu'Igor vendait illégalement.

Les paroles d'Igor lui revinrent soudain en tête.

« Elle permet de se sentir mieux quand on est stressé, d'être plus concentré, d'oublier ses soucis, de voir la vie en rose quoi.. »

Elle prit doucement une fiole du sac et observa le liquide turquoise.

« d'oublier ses soucis, de voir la vie en rose quoi… »

Les mots résonnaient dans sa tête encore et encore, comme un appel.

Elle se releva brusquement, prit ses affaires et celles d'Igor, et se dirigea vers les toilettes des filles qui se trouvaient quelques couloirs plus loin et s'enferma dans une cabine. Elle fouilla dans son sac et finit par trouver une plume qu'elle métamorphosa en aiguille.

Elle se piqua le doigt et versa cinq gouttes de son sang dans la fiole. Elle la referma et la secoua. Elle la leva à la hauteur de ses yeux, la potion était devenue noir comme la nuit.

Elle ouvrit la bouche et but tout d'un trait. Elle avait pensé que le liquide serait très acide, amer, ou pas très bon, mais au contraire la potion avait un bon goût sucré. Elle fit disparaître la fiole vide avec un sort de Disparition et alla se poster où Igor lui avait dit de l'attendre.