Je ne possède aucun des personnages de la série

Une mission qui dérape et trois points de vue

Ce texte a été écrit pour l'anniversaire de Frank John Hughes

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


MAUVAISE PASSE

Chapitre 2 : Charlie

Avec tous ses tocs et toutes ses phobies, Charlie ressentait tout le temps des bouffées d'angoisse avant de se lancer dans une opération. Surtout quand il devait se retrouver seul et loin des agents du FBI qui resteraient planqués à moins de cinq minutes, mais on pouvait mourir des dizaines de fois et de pleins de manières désagréables en cinq minutes.

Charlie ne la sentait pas cette mission, mais alors vraiment pas. Il se sentait encore plus nerveux que d'habitude et il ne put réprimer un sursaut lorsque la main d'Alphonse se posa sur son épaule.

- Hey doucement Charlie. Ça va ?

- Pas réellement, mais je vais faire avec.

Alphonse connaissait son ami par cœur. Il savait qu'il était angoissé par l'opération et sa main pressa un peu plus son épaule.

- Ne t'en fais pas Charlie, je suis avec toi, je te protégerai.

- Je n'ai pas besoin que tu me protèges, marmonna Charlie, gêné, mais Alphonse ne prit pas mal sa réponse, bien au contraire.

Il finit même son geste et glissa sa main dans le dos de son ami pour lui donner une accolade. Charlie se laissa faire, frissonna et ferma même les yeux quelques secondes. Alphonse le laissa faire avant de lui tapoter doucement le dos.

- On y va Mr Thompson.

- On peut difficilement reculer, répondit Charlie en se redressant.

Les deux amis se séparèrent et finirent de s'équiper.

OoooO

Charlie avait oublié juste une chose. Il n'y avait pas que ses tocs et ses phobies qui pouvaient faire monter ses angoisses, il y avait aussi son instinct de survie… Un instinct fort qui lui avait permis de survivre à une enfance chaotique faites de maltraitance et de violence… et ça, il aurait dû l'écouter et le suivre parce que ce qui était en train de se passer était le pire qu'il aurait pu se passer. C'était tellement sorti de nulle part que même lui n'y avait pas pensé. Est-ce que ce type connaissait réellement Alphonse ? Sur une échelle des probabilités, il y avait une chance sur 1 802 000 millions que cela se produise et pourtant c'était bel et bien la vérité. Il le connaissait et l'enfer se déchaina autour d'eux en même temps que leur couverture vola en éclat.

Charlie ne se souvenait pas du nom du type, ce qui prouvait qu'il était sous état de choc, mais quand il sortit une arme et qu'il donna un violent coup de crosse à Alphonse un cri lui échappa.

- Non !

En réflexe, Charlie fit deux pas en direction d'Alphonse pour l'aider à se redresser, mais le type fit pivoter son arme dans sa direction et Charlie eut juste le temps de se jeter à plat ventre pour ne pas recevoir une balle dans la tête avant de se redresser un peu et de plonger derrière une pile de caisses. Les balles ricochèrent tout autour de lui et il se recroquevilla un peu tout en essayant par moment de jeter un coup d'œil en direction d'Alphonse. Il détestait l'idée d'avoir dû le laisser aux pieds de ce type, il fallait qu'il trouve un moyen de le rejoindre, mais ce ne serait pas facile.

A peine, il passa une tête pour tenter de le localiser que les balles se remirent à fuser dans sa direction. Charlie recula précipitamment, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Il lui fallait une idée et vite !

Le jeune irlandais regarda autour de lui et décida de partir sur la gauche pour tenter de contourner la pile de caisse par l'autre côté et ce n'était pas plus mal parce que sous la force des impacts, la caisse derrière laquelle il se trouvait finit par se faire transpercer de part en part. Encore une fois, il pouvait remercier son instinct de l'avoir sauvé.

Charlie se redressa un peu et tourna la tête quand il arriva à l'autre bout de la pile. De sa nouvelle position, il vit Alphonse toujours à demi-allongé devant le salopard qui l'avait reconnu. Il continuait de s'agiter et de le menacer, ce qui le fit frémir parce qu'il était si agité qu'il serait bien capable de lui mettre une balle dans la tête. Il lui fallait une idée rapide. L'esprit du jeune homme travaillait vite. Il y avait un chariot à roulette sur lequel était posé des caisses plus petites, ce n'était pas l'idée du siècle, mais cela en était une. Pour une fois qu'être petit serait un avantage ! Il prit donc une inspiration et jaillit de sa cachette. Aussitôt, les coups de feu se remirent à claquer tout autour de lui. Charlie en sentit certaines le frôler vraiment trop prêt à son avis, mais il parvint à rejoindre le chariot et à le pousser en direction d'Alphonse tout en se dissimulant derrière. Les coups de feu finirent de se faire violents et un éclat lui déchira l'épaule de sa veste, l'égratignant au passage, mais Charlie ne réagit pas. Il était concentré sur Alphonse et il chargea l'un des types qu'il renversa. Immobilisant son chariot, il se pencha et attrapa son pistolet. Ce n'était pas qu'il appréciait les armes, mais il fallait qu'il les sorte de là.

Charlie se redressa fit feu et abattit deux types tout en observant l'homme porter un nouveau coup à la tête d'Alphonse. Cette fois, il l'assomma et son ami s'écroula sur le sol. Charlie jura et se baissa pour ne pas se faire abattre et vérifier le nombre de balles qui lui restait. Trois, ce n'était pas beaucoup, il ne fallait pas qu'il les rate. Heureusement, il n'aimait pas les armes, mais il était bon tireur. Avec une dernière inspiration, il se redressa et s'apprêta à faire feu, mais vit que l'un des types avait une grenade.

- Oh merde ! S'exclama le jeune homme avant de bondir pour s'éloigner du chariot.

L'explosion le surprit et le projeta contre le mur du hangar. Charlie glapit et haleta le souffle coupé. Sa tête bourdonnait. Il tenta de se redresser, mais sa vue se fit trouble et il eut juste le temps de voir les types embarquer Alphonse avant que le noir ne l'englobe.

OoooO

- Charlie ! Charlie ! … Charlie !

La tête du jeune homme bourdonnait, mais c'était bien son nom qu'on répétait en boucle alors il fit l'effort d'ouvrir les yeux et croisa le regard paniqué d'Ice qui glissa sa main sous la nuque de son ami pour l'aider à s'asseoir.

- C'est ça, ouvre les yeux Charlie. Ouvre les yeux…

- Ice…

- Tu vas bien ? Demanda son ami en observant son ami sous toutes les coutures.

Il repéra un peu de sang sur son épaule, mais ce n'était qu'une égratignure. De son côté, Charlie prit le temps de se calmer en fermant les yeux, afin de faire un bilan rapide et rouvrit les yeux en hochant la tête.

- Oui, je vais bien…

Mais autre chose le fit frissonner.

- Il a emmené Alphonse…

- Qui ça ?

- Le type ! Il… Il le connaissait… Je savais bien que ce n'était pas une bonne idée et que cette opération tournerait mal, tu m'entends, ils l'ont emmené, ils vont le tuer… Il faut le retrouver… Il…

- Chut… Charlie calme-toi.

- Ils vont le tuer.

- Charlie.

- Tu ne comprends pas ? Ce n'est pas que notre couverture n'était pas bonne, c'est pire que ça, il le connait… Il sait qui il est… Il le connait. Il l'a emmené pour le tuer. Tu m'entends, il l'a emmené pour le tuer… Il…

Charlie tremblait comme une feuille. Il paniquait… Pire, il était en pleine crise de panique. Ice finit de se pencher sur son ami et posa ses deux mains sur la nuque avant de se rapprocher un peu plus.

- Chut… Regarde, Kris va le retrouver. Calme-toi Charlie, on va le retrouver, tout ira bien. Tu m'entends, tout ira bien…

Le jeune homme frissonna, mais la voix d'Ice avait ce pouvoir apaisant qui le calma un peu. Il expira et se laissa basculer en avant. Ice le récupéra et le tira contre lui avec douceur.

- C'est ça, calme-toi Charlie.

Ce dernier ne répondit pas, mais Ice sentit que sa panique diminuer doucement. C'était déjà ça. Quand il le sentit plus calme, Ice le repoussa doucement et lui pressa la nuque.

- Reste là, je rejoins Kris. Je vais le ramener.

Charlie hocha la tête. Il ne se sentait pas encore assez stable pour se redresser, mais il savait qu'Ice allait retrouver Alphonse et il ferma les yeux pour finir de calmer ses tremblements pendant qu'Ice se mit à courir pour rattraper les agents du FBI.