Chapitre deuxième:

Harry sentit une contraction au niveau de son nombril, comme pour les portoloins. Il sentit son corps s'étirer, se déformer...

Il entendait des sons, voyait des images... tout cela appartenait à un passé qui n'existerait bientôt plus si tout se passait comme prévu.

La sensation de mouvement s'en alla laissant place à une étrange impression de mal-être.

Il avait changé d'époque. Il en était sûr et certain. Plusieurs raisons le lui prouvaient.

Tout d'abord, le fait qu'il soit toujours vivant lui révélait que son expérience n'avait pas été vaine et avait des chances d'avoir marché.

Ensuite, la sensation de mal-être qu'il avait éprouvé durant quelques secondes lui faisait dire qu'il n'était pas à sa place, ni dans le temps, ni dans l'espace.

De plus, le pentagramme au sol avait disparu. Mais il était toujours dans la grotte, ce qui, au passage, n'était pas plus mal. Comment aurait-il fait s'il avait atterri en plein dans une foule avec tous ses bagages?

Pour finir, toute l'étrangeté du voyage qu'il avait effectué lui faisait penser qu'il avait bien remonté le temps.

Harry Potter eu un sourire.

"J'ai enfin une chance de décider moi-même de mon destin et, par la même occasion, de changer celui de milliers de personnes."

Harry Potter redressa ses lunettes sur son nez et s'assit, réfléchissant à vive allure.

Tout d'abord, il lui fallait changer de nom, c'était le plus important.

Il décida qu'il serait Harry Svengalies. Né le 31 Juillet 1958. Peu importe l'endroit, le nom des parents. Il pourrait toujours dire qu'il n'avait pas envie de se rappeler de son enfance malheureuse et cela suffirait à calmer la curiosité des plus fouineurs. de plus, c'était "presque" la vérité... les Dursley n'avaient pas étés une famille modèle et agréable avec lui...

Ensuite, pour l'apparence, c'était simple. Il resterait tel qu'il était. Il ne ferait même pas disparaître se cicatrice. Il tenait tout de même à se reconnaître le matin en se regardant dans la glace. Il mit seulement des lentilles de contacts moldues pour corriger sa vue défectueuse car, s'il gardait ses lunettes, il ressemblerait vraiment trop à son père, James Potter.

Harry Svengalies, donc, réduisit ses bagages à l'état de minuscules billes et les rangea dans la poche de sa robe de sorcier noire. Il arrangea son uniforme et mit sa cape sur ses épaules à l'aide d'une pince argentée.

Le survivant sortit de la grotte et descendit à Pré au Lard. Il entra dans le bar des trois balais. Quelle étrange sensation! Dire que quelques heures plus tôt ou non... dans quelques années, il allait provoquer cinq mangemorts ici, à cette table. Il allait le faire mais lui, l'avait déjà vécu. Harry abandonna l'idée de trouver une quelconque règle autre que "dans le passé tu changes le futur et dans le futur, tu changes ton passé." aux voyages dans le temps.

Madame Rosmerta s'approcha de lui. Elle était plus jeune. Vingt ans de moins en fait.

"Je peux vous aider?" lui demanda t-elle avec un grand sourire.

"Oui, je vous prie." dit il en répondant à son sourire "j'aimerai un repas complet, bien garni ainsi que de la bièraubeurre, la plus fameuse, m'a t-on dit, du pays!"

La jeune fille rougit sous le compliment mais fit un vague "oui, oui" avant de s'en aller faire sa commande.

Harry se retînt de rire. Il n'avait vu rougir la jeune barman que la fois où Remus Lupin, son ancien enfin.. futur professeur de Défense contre les forces du mal (DCFM), lui avait fait un grand sourire charmeur suite à un pari avec Harry.

Il savait exactement ce qu'il allait faire. Il devait d'abord aller voir Dumbledore, gagner sa confiance, ce qui serait assez difficile compte tenu du fait que Voldemort était déjà apparu et ensuite, il devait le convaincre d'être professeur de DCFM pour pouvoir se rapprocher de ses futurs parents, parrain et ami.

Ensuite, il changerait le destin de certaines personnes, plus ou moins à leur insu.

Tout d'abord, il y avait bien sûr ses parents. S'il voulait exister un jour et, s'il existait, avoir une vie normale, il se devait de faire son possible pour les sauver.

Ensuite, il devait convaincre Peter Pettigrow de rester du bon côté.

Il devait aussi sauver une certaine Gabrielle Trompe-La-Mort de... de la mort justement. Il avait entendue parler d'elle par Remus. Et, du peu qu'il avait compris, il savait qu'elle pouvait jouer beaucoup dans cette guerre et faire pencher la balance de leur côté.

Puis, à la fin, tout à la fin... il devait éliminer Voldemort dans cette époque-ci, d'une manière... ou d'une autre avant qu'il n'atteigne le même pouvoir et la même emprise sur l'Angleterre que dans le possible futur.

Madame Rosmerta revînt avec un plat rempli de choses succulentes et avec une chope de Biérraubeurre.

"Combien je vous doit?"

"1 gallions et 3 noises!"

"Tenez!" Harry lui tendit la monnaie et elle s'éloigna.

Harry mangea lentement mais, au fond de lui même, il dévorait. Cela faisait tout de même un an qu'il n'avait pas complètement mangé à sa faim, malgré la bonté de Madame Rosmerta. Il faut dire, qu'au bout d'une semaine, il en avait déjà eu marre des "bonnes pâtées pour chien faites maison" même si elle lui semblaient délicieuses car il était affamé.

Après avoir finit son repas, Harry se leva et sortit.

Il se promena dans les rues de Pré Au Lard avec amusement. En l'espace de vingt ans, le village n'avait pas changé...

Il alla à la poste sorcière et envoya un hibou au directeur, Albus Dumbledore:

"Mr. Dumbledore;

Je sais votre embarras en ce qui concerne la rentrée des classes et le poste toujours vacant de professeur de défense contre les forces du mal.

Je me propose donc pour ce poste et vous rendrait visite vers 15heures pour avoir un entretien avec vous.

Je connaît l'importance de ce poste en cette période troublée et je tient à faire de mon mieux pour vous aider à cette tâche.

Avec mes sentiments distingués,

Harry Svengalies."

Le survivant descendit toute l'allée et arriva sur le quai du Poudlard express où les élèves arriveraient dans deux jours.

Harry pénétra alors dans Poudlard. Il se sentait un peu stressé et appréhendait son entrevue avec le directeur car celui-ci pouvait très bien lui refuser le poste de DCFM. Mais au fond de lui même, Harry savait que le directeur ne pouvait refuser car il avait lu, dans les archives de Poudlard, que le directeur n'avait trouvé personne pour assurer les cours cette année là.

"Il y aura moi!" pensa Harry avec un petit sourire.

Il arriva enfin dans le hall d'entrée de Poudlard. Il était 14heures30 et le directeur devait être dans son bureau.

Harry y monta et, comme prévu, Albus Dumbledore avait laissé la gargouille de son bureau ouverte à son intention.

"Monsieur le directeur?"

"Oui? oh, vous devez être Harry Svengalies? Enchanté!" dit il en lui serrant la main.

"Moi de même!" répondit Harry.

"Asseyez vous, je vous prie."

Harry s'assit et attendit patiemment que Dumbledore prenne la parole. Il allait devoir mesurer et peser ses paroles pour ne pas se trahir et gagner se confiance.

"Vous êtes donc ici pour le poste de DCFM. Je ne vous cache pas que vous m'enlevez un grand poids en vous proposant mais... je voudrais savoir si je n'ai pas affaire à un mangemort de Voldemort."

Dumbledore le regarda comme s'il attendait quelque chose.

"Si vous croyez que je tremble à son nom... c'est loupé!" dit Harry dans un sourire. "Avoir peur d'un nom ne fait qu'accroître la peur de l'homme lui même."

"Et vous avez raison." Dumbledore lui donna son premier vrai sourire. "Je ne pense pas que vous soyez un mangemort car ils ont tous peur du nom de leur maître! Mais... juste une question. Je sais bien que l'âge n'est pas une preuve de l'expérience acquise mais... n'êtes vous pas un peu jeune?"

"Je ne pense pas être trop jeune. Il est vrai que j'ai à peine 18 ans mais je pense avoir vécu assez pour pouvoir enseigner mon expérience à ceux qui en ont besoin, sans la vivre..."

Harry avait dit cela avec une amertume et un dégoût plus que marqué dans le ton de sa phrase. Dumbledore le remarqua mais ne posa pas de questions.

"Bien. je pense que vous êtes tout à fait apte pour ce poste et je ne vous importune pas plus avec mes bavardages. Vous avez l'air fatigué, les traits tirés et... on dirait que vous n'avez pas mangé à votre faim depuis quelques temps."

"Vous avez vu juste."

"Et... je suis trop curieux!" dit Dumbledore.

Décidément, Dumbledore, d'une époque à une autre était toujours le même.

"Vous avez une question?" demanda poliment Harry.

"Oui, en effet. Comment avez vous pu vous mettre dans un état de fatigue pareil?"

"Et bien... autant tout vous raconter!" Ou presque. "Voilà près d'un an que un mage mystérieux est à ma recherche! Ne me demandez pas pourquoi: je l'ignore! J'ignore même son identité! Tout ce que je sais, c'est que, pendant un an j'ai du vivre caché et dans la misère la plus totale car il a des espions partout! Et je rêve de découvrir la raison de ce soudain attrait pour moi!"

Raahhh! Qu'il détestait mentir!

"Hum... c'est étrange en effet! Mais allez donc vous reposer! Vous en avez bien besoin!"

"Je vous remercie."

"Je vais vous accompagner à vos appartements. Ils sont adjacents à votre salle de cours."

"Très bien."

Dumbledore l'amena au deuxième étage dans une pièce qui était toujours celle qui serait la salle de DCFM dans 20 ans. Puis, le directeur s'en alla et laissa Harry à ses affaires.

Harry déballa ses bagages et rangea ses robes de sorciers et les quelques vêtements moldus qu'il avait dans une armoire. Ensuite, il rendit sa taille normale au deux dernières de ses valises. La première contenait toute sa fortune et, si on le prenait avec tout ces gallions, on l'emmènerait pour avoir pillé Gringotts!

La seconde valise contenait son éclair de feu, le miroir de Sirius, sa cape d'invisibilité et la carte des maraudeurs.

Aussi un scrutoscope qu'il avait arrangé pour réagir uniquement à certaines choses, une glace à l'ennemi, un capteur de dissimulation, un détourneur de sorts noirs et d'autres choses encore qu'il disposa ça et là dans la salle de classe qui était son bureau.

Harry n'avait pas le cœur de se séparer de son éclair de feu. Il décida alors de l'ensorceler en effaçant le numéro de série et le nom du balai. Il dirai, si on lui posait des questions, que c'était lui qui l'avait créé...

Harry, après avoir rangé ce qui restait, c'est à dire pas grand chose, il s'endormit sur le lit, épuisé et dormit jusqu'a 19heures.

Harry se réveilla en sursaut. Sa cicatrice lui faisait mal. Pas de raison de s'inquiéter ou du moins, pas directement.

Il regarda l'heure et décida d'aller manger. Ce serait sa première confrontation avec les professeurs de cette époque-ci. Ca allait être très drôle!

Le survivant descendit donc à la grande salle et y retrouva les professeurs attablés autour d'une table ronde et en train de manger.

"Ah! Mais voici notre nouvelle recrue! Je vous présente Harry Svengalies!" s'exclama Dumbledore. "Vous avez l'air en meilleure forme que tout à l'heure."

"Enchant" dit Harry en s'asseyant. "En effet, oui! Vous avez des lits plus que confortables! Ca faisait longtemps que je n'avais plus vu la plume d'un oreiller!"

Cette phrase, pleine de sous-entendus, retînt l'attention de toute la table.

"Quoi? J'ai dit quelque chose de mal?" demanda Harry. Soudain, il se rendit compte de son erreur.

"Comment cela?" demanda McGonagall.

"Oh... rien de bien méchant!" dit Harry en écartant le sujet d'un haussement d'épaules.

"Parce qu'être poursuivi par un mage noir inconnu pendant un an et vivre caché pendant tout ce temps n'a aucune importance? racontez moi toute l'histoire!" dit Dumbledore.

"Mais vous la connaissez! Je ne suis pas plus au courant que vous ne l'êtes!"

"Hum! hum!" fit McGonagall d'un air "C'est ce qu'on dit..."

Harry entra dans son jeu: "Un bonbon pour la toux?" Il retînt difficilement un sourire.

McGonagall le regarda d'un air ahuri puis... éclata de rire!

"Vous me rappelez quelqu'un!" dit elle.

"Qui?" demanda innocemment Harry.

"Moi!"

Harry ne se retînt plus et se mit à rire lui aussi.

Tout à coup, entre deux hoquets de rire, rire qui avait gagné toute la table. Il se rendit compte de ce qu'il faisait réellement: il était en train de rire et de parler avec des gens qui, pour lui, étaient morts il y a plusieurs années!

A cette pensée, il s'arrêta de rire. Peu à peu, l'hilarité s'estompa.

"Bon, très bien. Je vais vous raconter comment j'ai survécu pendant un an de cela!"

Il se racla la gorge et commença son récit:

"Bien que la DCFM soit ma matière favorite, mon domaine de prédilection est sans aucun doute la métamorphose. Je me suis donc transformé en chien noir, un peu comme le sinistrose, et j'ai joué au chien errant. Malgré la transformation, ces satanées mèches argentées sont toujours là." Il grogna, un peu comme Patmol, comme un chien, ce qui fit sourire les convives.

"Et puis, apprenant que vous aviez des problèmes de recrutement, et étant dans le besoin, j'ai tout de suite pensé à me proposer!"

"Et...cette cicatrice?" demanda dumbledore en lui montrant son front.

"Souvenir d'une rencontre piquante avec un sort inconnu."

Il n'allait tout de même pas leur dire qu'il avait survécu à l'Avada kedavra! ça ferait un peu louche...

"Et celle-ci?" Cette fois-ci, il désigna celle qu'il avait depuis sa confrontation avec les cinq mangemorts, à l'arcade sourcilière.

"Un autre souvenir, une autre bataille. C'était hier, d'ailleurs... Mon fameux poursuivant avait réussi à me coincer, pas loin de Pré Au Lard..."

"..."

"Sinon, me voilà présenté! Mais je ne sais pas à qui je parle!" dit joyeusement Harry afin de détendre l'atmosphère.

"Je suis Minerva McGonagall! Professeur de métamorphose. A votre gauche se trouve le professeur Flitwick, qui enseigne les enchantements. A côté, le professeur Sybille Trelawney, voyante, qui nous a fait l'honneur de sortir de sa tour... Ensuite, le professeur Sinistra qui enseigne les runes anciennes. Puis le professeur Vector, en arithmancie. La professeur de potions, madame Twin. En botanique, c'est Mrs. chourave..."

Ainsi était l'équipe des professeurs qui n'avait pas changé au cours des années.

"Bien, je croit que j'ai à peu près tout retenu... mais, pourquoi avez vous tant de mal a trouver un professeur de DCFM?"

"Et bien... on dit que ce poste est maudit! Et aucun professeur n'est resté plus d'une année et encore! Pas même une année entière!" dit Chourave.

"Avouons que ça n'a jamais été une partie de plaisir!" admit McGonagall.

"Et pourquoi cela?" demanda Harry alors qu'il savait pertinemment la réponse.

"Et bien... déjà, les professeur de DCFM, comme leur nom l'indique, sont contre les forces du mal et cela les met en ligne de mire de Vous-savez-qui!" dit McGonagall.

"Je suis déjà dans sa ligne de mire, alors... mais sinon?"

Personne ne releva l'allusion.

"Et, la seconde raison est que nous avons l"insigne "honneur" d'avoir les quatre élèves les plus farceurs de toute l'Angleterre! J'ai nommé les Maraudeurs!"

"Les Maraudeurs?"

"Oui! Ils se nomment ainsi car ils sont les rois de la farce! Vous allez voir comme il vont vous souhaiter la bienvenue! Soit ils font exploser votre chaise et vous vous retrouvez à voler à travers la grande salle soit..."

"Soit je me retrouve coloré en jaune à pois rose de la tête aux pieds?" proposa Harry.

"Dans le genre, oui... Et je peux vous assurer qu'aucun professeur n'a tenu une année entière!"

"Je pari 2 gallions que je tient jusqu'a la fin de l'année! Et je double la mise si je perd! mais si je gagne, on la double aussi..."

"Mais..."

"Vous hésitez? Peut être que je vais tenir alors?" dit Harry dans un sourire.

"Moi je mise 2 gallions aussi!" C'était... Dumbledore! "Et je penche pour que vous teniez jusqu'à la fin de l'année et même plus, si affinités avec le poste!"

"Conclu! D'autres amateurs?"

Peu à peu, il y eu un tas de 30 gallions en jeu. Dumbledore appela Fumseck et lui confia le précieux paquet.

"Maintenant, je vais vous expliquer un peu les règles de Poudlard..."

Harry soupira. Il connaissait déjà les règles de Poudlard par cœur, pour les avoir enfreint une bonne centaine de fois! Mais il ne pouvait dévoiler cela et se résolut donc à écouter le professeur de métamorphose.

Après avoir souffert une longue diatribe, Harry s'excusa auprès de McGonagall, car il était très fatigué et avait besoin de se reposer pour la rentrée.

"Une dernière question? Êtes vous un animagus?"

"Pourquoi cette question?"

"Oh... comme ça! Car... je sais qu'il y a beaucoup plus d'animagus non déclarés que l'on ne le pense. Pas dans les élèves, non! Ils sont trop jeunes mais... j'ai pensé que, peut être, vous..."

"...seriez un animagus non déclaré? Et bien... serment de sorcier?"

"Serment de sorcier! Secret gardé!" dit Mc McGonagall en faisant un signe magique qui l'empêcherait de divulguer ce secret à quiconque.

"Oui."

Et, sur ce, Le survivant s'en alla dormir d'un sommeil agité, comme toujours...