Chapitre sixième:

Mettre fin à ses jours... Harry y avait pensé plusieurs fois. Il y pensait une fois de plus... Il avait tout perdu, tout... Et si il échouait encore cette fois-ci, alors il mettrait sa menace à exécution: il se tuerait.

Quelle fin plus douce y a t-il que de mourir volontairement? On oublie tout, on paye pour nos fautes et on s'expie de tous nos pêchés... Mais on vit toujours dans le cœur des autres et personne n'arrive à oublier...

Harry se retourna dans son lit: une fois, deux fois, puis se réveilla en sueur.

Une vision de plus, un cauchemar de plus, un meurtre à ajouter...

Voldemort avait tué. Ce serait, demain matin, aux premières nouvelles...

Ce que Harry ne comprenait pas, c'est pourquoi le monde sorcier s'efforçait de prendre cette guerre comme un feuilleton télévisé quotidien dans laquelle on attend LA chose qui arrangera tout... La chose qui n'arrivera qu'a la fin.

Harry est cette chose.

Harry est, bien malgré lui, le survivant.

Et cela ne peut plus durer.

Alors Harry sera celui qui a vaincu et non survécu...

Le repos éternel, la paix infinie viendrait après...

4heures du matin. L'heure de se lever, de se laver et d'aller prendre un bon petit déjeuner.

Mais aujourd'hui, Harry est dans un de ses mauvais jours... On est le 30 septembre. C'est ce jour là que Remus est mort... Dans un peu plus d'un mois, ce serait l'anniversaire de la future mort de la famille Weasley au complet...

Déprime, déprime... C'est un mauvais jour...

Harry, comme un automate se leva, alla sous la douche puis se prépare. Il se rasa et fut enfin prêt.

Pas faim. Il alla se promener dans le parc.

Il sortit. Il faisait nuit. Le soleil pointait à peine à l'horizon. Dans le ciel, on voyait encore la lune pleine.

Tient, les Maraudeurs avaient du sortir cette nuit! Si ça se trouve, ils étaient encore dans le parc...

Peu importe... Si jamais Remus se précipitait pour le mordre, Harry se métamorphoserait en... en quoi d'ailleurs?

Il n'avait jamais essayé de se transformer en tigre... Ce serait marrant... Un tigre à Poudlard...

Mais l'occasion ne se présenta pas... Peut être bientôt, peut être pas... Harry ne savait rien et ne voulait rien savoir...

Déprime, déprime...

Le soleil peinait à se montrer.

"Paresseux, va!" dit Harry.

Harry aurait bien aimé dormir aujourd'hui lui aussi pour noyer sa peine dans l'oubli bienheureux du sommeil... Mais Voldemort, toujours lui, l'avait fait levé de bonne heure...

Harry ne pratiquait l'occlumancie que jusqu'a un certain point car ses rêves le laissait entrevoir les attaques de son ennemi et Harry était maintenant assez fort, magiquement parlant, pour résister à "l'invasion" de Voldemort en lui.

"Il va payer" grogna Harry entre ses dents. "Payer pour tous ses crimes..."

Harry avait fait le tour du lac... Il s'assit là où il avait l'habitude de s'asseoir avec Ron et Hermione, croisa les jambes et ferma les yeux...

Il resta ainsi durant deux heures...

C'était un samedi matin... Les élèves furent surpris de voir leur professeur assit, couvert de la rosée du matin, ne bougeant pas, immobile une seconde, une éternité...

Tout à coup, Harry se leva et essuya les gouttelettes d'eau posées sur sa cape.

Sa mauvaise humeur avait été passagère et heureusement, personne n'était venu le déranger car cette personne en aurait payé les frais...

D'un pas décidé, Harry se dirigea vers Poudlard. Il croisa plusieurs élèves qui lui disaient tous bonjour d'un air joyeux. Harry répondait avec un sourire triste.

Mais l'anniversaire de mort de Remus n'était pas la seule raison de sa tristesse.

Harry rentra dans ses appartements et ouvrit le livre des "anales de la magie noire, attaques, événements importants, victoires..." édition année 1999.

Harry reporta son attention sur la partie "attaques" et plus particulièrement Poudlard.

"30 Septembre 1976, la première attaque jamais portée sur Poudlard par le mage noir le plus redouté, Vous-savez-qui. Il utilisa des géants ainsi que 300 détraqueurs, sans oublier de nombreux mangemorts."

BOUM. BOUM BOUM.

Harry sentait le sol trembler légèrement sous ses pieds. Personne ne devait l'avoir senti...

Harry alla vivement dans la grande salle et se dirigea droit vers le professeur Dumbledore. Il lui murmura quelque chose à l'oreille.

Dumbledore paru interdit quelques secondes puis...

"C'est vrai... le sol tremble et... je me sens étrangement triste et... des géants dites-vous?"

"Oui. Je l'ai pressentit, ne me demandez pas comment, je ne peux vous répondre, Albus."

Toute la grande salle écoutait maintenant attentivement.

"De plus, j'ai quelques informateurs un peu partout en Grande-Bretagne qui viennent de me le confirmer."

Mensonge infâme!

"Poudlard est attaqué, en ce moment même!"termina Harry.

Grand, trèèèès grand silence.

"Bien." fit Dumbledore "Les préfets vont raccompagner les élèves dans leur salles communes et interdiction d'en sortir jusqu'a nouvel ordre! Les professeurs vont défendre l'école. Harry, avez vous l'idée de leur nombre?"

"Oui, mes renseignements sont très précis: environ 300 détraqueurs..."

Mouvement de recul et de frayeur générale.

"Une vingtaine de géants ainsi que sa garde personnelle de mangemorts. Je ne sais pas si Voldemort sera là ou pas..."

"Bien. Harry, je ne connais pas vos réelles capacités mais je vous fait confiance. Chacun fera selon son niveau. Minerva, prévenez l'Ordre. si al situation dégénère, on demandera l'aide des Aurors. Sortons maintenant!"

Joignant le geste à la parole, Dumbledore, d'un pas décidé, se dirigea vers les portes de Poudlard suivit par tous les professeurs.

Les maraudeurs firent des signes d'encouragement à Harry qui ne les vit pas, trop concentré sur le combat à venir.

Le changement entre le Harry que les gens connaissaient et le Harry que connaissaient les sbires de Voldemort était flagrant.

Son air rieur avait disparu laissant place à une expression de haine et de rage contenue. Ses yeux n'exprimaient plus la moindre parcelle de joie si ce n'est un plaisir morbide de venger les siens en envoyant ceux qu'il combattait croupir en prison.

Harry ne voulait pas tuer. Harry voulait qu'ils regrettent, toute leur vie comme lui avait regretté de ne pas être à la hauteur quand il avait su qu'il avait tout perdu.

Il sortit sa baguette, sa seule véritable amie dans un combat. Il serra sa main autour, le contact de sa baguette était rassurant. Car malgré les apparences, Harry avait peur. Très peur. Qui pouvait ne pas avoir peur de se battre et de rencontrer peut être la mort ou en approcher?

Tous les professeurs étaient sortis. L'Ordre du Phénix au complet était présent.

Le sol tremblait de plus en plus sous les pas des géants. On voyait leurs immondes têtes surplomber la cime des arbres.

Voldemort n'était pas là. Harry le savait, sa cicatrice ne lui faisait pas mal.

Tout à coup, les géants apparurent et le combat commença.

Nombre de sorciers auraient reculé mais Harry s'avança, tout comme les autres.

Il voyait les géants arriver en courant, comme se préparant à un mortel amusement...

"Top mortel!" comme disaient les jeunes. L'expression n'avait jamais était aussi juste...

L'un des géants choisi Harry comme cible.

"Stupéfix!" le géant fut stoppé quelques instants mais reprit sa course. Harry n'avait d'autre choix que courir. Ce qu'il fit.

Harry, après 20 mètres de course se laissa approcher du géant. Ce dernier voulu l'attraper de l'une de ses immenses mains mais, au dernier moment, Harry fit un saut sur le côté.

Le géant, persuadé de l'avoir tomba de tout son long sur le sol. Harry monta sur lui et chercha son "point de chute". Tout être vivant avait un endroit sur son corps où toute sa magie se rejoignait et formait un nœud tellurique. Harry le trouva très bientôt. Le point de chute du géant était à son genoux.

Seulement, le géant commençait à se relever. Harry tenta le tout pour le tout: il visa rapidement.

"Stupéfix!"

Et le géant ne bougea plus. un grooooos coup de bol!

Harry descendit de son dos et observa ce qui se passait autour de lui:

McGonagall, Dumbledore et Flitwick étaient aux prises avec deux géants et s'en sortaient relativement bien. Mais tout est relatif!

Twin et Chourave se battaient vaillamment contre les quelques détraqueurs qui venaient d'arriver, lutant contre leurs souvenirs.

Les autres, cagoulés de blancs, certainement les membres de l'ordre du Phénix, se battaient contre le reste des géants.

Mais tout empira d'un seul coup.

Les mangemorts, au nombre de 35 attaquèrent.

Harry lança un experliarmus plus que satisfaisant. Il se retrouva avec dix baguettes dans les mains. Baguettes qu'il brisa d'un coup en serrant le poing.

Harry renvoya les dites baguettes aux dits mangemorts.

Ceux-ci l'observèrent un instant.

"Impedimenta! Stupéfix!"

Harry eu une soudaine idée.

Il laissa les mangemorts aux membres de l'Ordre et se dirigea vers les géants qui étaient du côté du lac.

"Levez-vous!" criait-il "J'ai une idée! levez-vous de là!"

Incrédules, les professeurs s'en allèrent, laissant le champ libre à un Harry fulminant de rage contenue.

"Wingardium Leviosa!" lança t il sur les géants.

Les géants se mirent à voler, n'étant plus maîtres de leur position.

Tant que le sort durerait, ils ne seraient plus une menace.

Le professeur d'enchantements lui fit signe qu'il prenait le relais pour laisser soin à Harry de continuer à se battre.

Harry acquiesa et se dirigea vers le champ de bataille.

Une étrange monotonie s'était emparée des protagonistes.

Les détraqueurs approchaient.

"Non, pas Harry!" criait une voix dans sa tête.

Cela faisait longtemps, si longtemps qu'il n'avait pas entendu ces cris. Harry fut prit au dépourvu et s'effondra sur le sol.

"Harry!" cria Dumbledore "Harry! Ca va?"

"C'est... les détraqueurs, je les sens qui approchent..."

Il se releva péniblement.

"Mais si je ne les vois pas, je ne peux les combattre. Et donc, je me souviens de... de certaines choses..."

Hermione, mourante, Ron, dans son sang, Sirius tombant, Severus...

"NON!" dit fermement Harry envahi par de plus en plus de souvenirs... Mais c'était un combat contre des ennemis nombreux et invisibles et donc un combat perdu d'avance.

Mais l'invisible devînt visible. Les détraqueurs étaient là... 300 détraqueurs.

Leur nombre était impressionnant et un seul petit patronus n'aurait jamais fait l'affaire.

Seul Dumbledore résistait. Harry prit exemple, comme le lui avait enseigné Albus, justement.

Il se redressa, fier, défiant du regard les créatures maléfiques.

Harry rassembla tout son bonheur, toute sa joie, tout son amour et toute sa bonté en une seule et même pensée: la victoire.

"spero patronum!" dit-il.

Ce ne fut d'abord qu'un énorme nuage sans contours mais qui se précisa peu à peu.

Un dragon immense se forma. Le dragon d'argent ouvrit les yeux et regarda ses ennemis. Il inspira un grand coup et souffla de dévorantes flammes vers le groupe de détraqueurs.

Harry avait tout son espoir en ce dragon, en cette victoire...

Harry n'avait plus mit son espoir en son père, James, mais en lui-même. Car c'était à lui seul que revenait cette tâche qu'était de combattre Voldemort.

Le dragon était l'espoir de tous car le dragon était Harry. Harry était le survivant et le survivant était l'espoir de milliers de sorciers...

L'animagus d'Harry était le dragon. Un dragon d'argent.

Les détraqueurs reculèrent mais le seul patronus d'Harry ne suffisait pas.

Dumbledore fit à son tour apparaître son patronus. C'était un formidable phénix. C'était Fumseck. Dumbledore puisait sa force, son espoir en Fumseck. Harry le savait déjà.

Les deux patronus firent leur office. Les détraqueurs prirent la fuite.

Il ne restait plus que les mangemorts. Une trentaine. Dans une heure, le combat serait finit. une heure était déjà passée.

Mais Harry se sentait fatigué, trop fatigué depuis trop longtemps. Il n'avait toujours pas récupéré de son année passée dans la misère la plus totale...

Ecrasé par la fatigue, par le poids des émotions ressenties à cause des détraqueurs, harassé par l'effort du combat, Harry Potter s'effondra sur le sol, inconscient...

Le soir même après l'attaque, Dumbledore mit les élèves au courant de l'état de la situation.

"L'attaque a été repoussée et cela au delà de nos espérance, tout particulièrement grâce à notre nouveau collègue, Harry Svengalies."

"..."

"Le professeur svengalies est actuellement dans un profond état comateux dû à l'énorme effort magique qu'il a du fournir pour nous aider et cela d'une manière phénoménale. C'est à lui que nous devons cette victoire car c'est lui qui a trouvé le moyen d'arrêter les géants et c'est lui qui a fait fuir près de 300 détraqueurs, seul."

"300 détraqueurs, seul?" fit Malfoy. "C'est...impossible..."

"C'est pourquoi je vous demanderai de ne pas essayer de lui rendre de visites pour qu'il ai un maximum de chances de guérison. je sais que le professeur Svengalies est particulièrement apprécié, et cela autant du côté professoral que des élèves. Maintenant, je ne peux vous en dire plus sauf que de nombreuses vies ont étés sauvées, dont les votres. Il n'y a eu aucun autre blessé."

"Vous pensez qu'il se réveillera quand?" demanda James.

"On ne sait pas. On ne peut qu'attendre."

"..."

Et voilà. Quand ce n'était pas Harry Potter qui se faisait remarquer, il fallait que Harry Svengalies fasse des siennes...

"Je pense que les détraqueurs lui ont causé un gros choc émotionnel. Je ne sais pas ce qu'a vécu cet homme mais il en a trop vu! Ca devait être des événements marquants, très horribles. Ses visions, ajoutées à sa fatigue permanente et à sa dépense magique l'ont complètement vidé. il n'est plus en danger maintenant, mais il mettra quand même quelques temps avant de se remettre totalement de cela."

Tel était le verdict de pomfresh.

"Il devrait bientôt se réveiller. ce sont les Maraudeurs qui vont être contents! Ils essayent de rentrer par tous les moyens depuis deux semaines!" se plaignit l'infirmière.

"Laissez les donc! je crois que le professeur svengalies les apprécie tout particulièrement!" gloussa Dumbledore.

Cela faisait près de 15 jours que Harry dormait.

Cela faisait trois heures qu'il n'était plus en danger de mort, ou en danger de "sommeil éternel".

Et ce serait dans deux jours que Harry se réveillerait.

Deux jours plus tard, donc, il ouvrit les yeux.

Blanc, tout était blanc, affreusement éclatant.

Harry referma précipitamment ses yeux.

"Il se réveille! Harry! Harry!"

Harry entendait vaguement la voix d'Albus.

"Albus?"

"Il m'a reconnu, c'est bon signe! Ouvrez les yeux!"

Harry souleva ses paupières, aussi lourdes que des enclumes. La lumière s'était faite moins agressive.

"Bienvenue dans le monde des vivants, après plus de deux semaines d'absence, Harry!"

Harry savait exactement ce qui c'était passé. Il en savait même plus que quiconque.

Car durant ces deux semaines, son esprit avait "cohabit" dans une entente "plus ou moins" cordiale avec celui de Voldemort. Voldemort l'avait sentit et avait vu qui il était.

Et maintenant, la cible principale de Voldemort s'appelait Harry Svengalies Potter...