Chapitre 14 : Dans ce monde de fous, nous ne sommes que des façades sans visage...

« Lâchez-moi ! Lâchez-moi !!

-La ferme, poupée. Tu coopères ou ça va faire très mal.

-Vous n'aurez rien ! Pas un dollar ! Pas un code ! Rien !

-Tu l'auras voulu, chérie.

-NON ! NOOOOOOOOOOOOON ! »

Seto se réveilla en sursaut. Quel rêve atroce ! se dit-il en se levant.

Il avait rêvé de Zelda. Elle se faisait torturer. Un interrogatoire. Des hommes encagoulés, qui, malgré ses pouvoirs, avaient su la maîtriser. Et puis cette chose qu'ils menaçaient de lui planter dans le crâne... il voulait lui téléphoner, entendre sa voix, être sûr qu'elle était bien vivante.

Ce fut une Zelda pâteuse et mal réveillée qui lui répondit :

« Allô ?

-Zelda ? Ca va ? Tu es vivante ? Rien de cassé ?

-Seto, est-ce que tu as une montre ?

-Euh... »

Il regarda son radio-réveil. 4 heures du matin.

« Excuse-moi. Je n'avais pas vu l'heure... J'ai...

-Ne dis rien, trancha Zelda, qui avait l'air parfaitement réveillée à présent. Je sais ce que tu as vu. C'est un fragment de mon passé, je ne sais pas comment il est parvenu jusqu'à toi.

-Tu... tu as vécu ça ?? 00

-Oui, puisque je te le dis. Après ce que tu as vu, je me suis évanouie. Ils m'ont injecté Makeda.

-Injecté ?

-Hmm. J'ai mis longtemps à m'habituer. Puis j'ai trouvé cet anneau. C'est un truc lourd, ouvragé, avec un saphir dessus. Il m'a permis de donner un corps à Makeda et de vivre en tant qu'une. Et pas deux.

-Tu ne m'avais jamais dit ça. Mais... qu'est-ce qu'ils voulaient que tu leur donnes ?

-Des fichiers. Des mots de passe. De l'argent. Tout pour court-circuiter le système de mon père. Je ne leur ai rien donné. Pour me punir, ils ont essayé d'annuler ma personnalité. Or Makeda s'est révélée être une amie, une alliée puissante. Je ne pense pas que ce soient ceux que tu crois. Je pense plutôt que c'est quelqu'un qui en voulait à I² elle-même.

-À qui penses-tu ? demanda Seto.

-Gozaburo. Ou même... toi. »

Le dernier mot était marqué par un accent nerveux, refusant d'admettre une hypothèse tout à fait plausible. Il se rappelait bien, un jour, avoir ordonné que l'on trouve et que l'on interroge quelqu'un de I², pour soutirer des tuyaux technologiques qui auraient permis à la Kaiba Corp de gagner une longueur d'avance non négligeable. Ceux qu'il avait chargés de cette charge étaient morts mystérieusement, et leur prisonnier avait disparu. Non ! Cela ne pouvait être...

« Si, Seto, c'était moi »murmura Zelda au bout du fil. Elle lisait dans ses pensées. Elle semblait si triste, tout à coup. « Je suis désolée. »

Une tonalité répétée. Elle avait raccroché.

Il laissa tomber le combiné sur son support avec un bruit sec. Il s'allongea sur son lit, et réfléchit. Ce devait être impossible ; un cauchemar, sûrement. Il se pinça consciencieusement le bras pour tenter de se réveiller, mais le sommeil l'emporta. Il s'endormit.

Dans son trench noir et ses grosses DocMarteens, Zelda courait en se faufilant entre les passants qui protestaient parfois quand elle manquait de leur foncer dedans. Peu lui importait. Elle courait le plus vite possible car elle devait assister à une réunion de plusieurs grandes entreprises –dont Kaiba Corp- et son père lui avait demandé de représenter I².

Quand elle atteignit le gratte-ciel du concurrent direct de Pegasus, la secrétaire eut à peine le temps d'apercevoir sa silhouette ; elle était déjà dans l'ascenseur qui devait la mener au dernier étage.

Un garde du corps –ou un semi-gorille, au choix- lui demanda sa carte d'identité, la regarda avec des yeux ronds, puis lui ouvrit la porte.

Apparemment, elle était la seule femme de l'assemblée : à l'exception de Seto, les représentants des différentes sociétés n'étaient que des vieillards, avachis sur leur fauteuil ou fripés comme des vieux chiffons.

« Nous attendions un représentant de la société I², Tohru, pas une gamine délurée », râla un des vieux bonshommes à l'adresse du gorille qui avait fait entrer Zelda.

Comme toute réponse, Zelda lui jeta un regard assassin, et jeta sa carte d'identité et son passeport devant lui.

« Lisez, lui ordonna-t-elle.

-Mais... mais je... balbutia le vieux.

-LISEZ ! LES ANALPHABÈTES NE SONT PAS ADMIS ICI QUE JE SACHE ! S'écria-t-elle.

-Mademoiselle Pegasus Zelda... née le 31 octobre 1987... taille : 1m70, poids : 40kg... nationalité : inconnue, lieu de résidence : inconnu...

-Ca suffit, rétorqua Zelda en lui arrachant les papiers des mains. Maintenant, la gamine délurée aimerait bien s'asseoir et commencer la réunion... »

Plus tard, après la réunion qui finalement, ne servit à... rien...

« Encore un match nul, soupira Seto. Pourquoi tu t'obstines à vouloir me battre ?

-Esprit de contradiction, mon cher... répondit Zelda.

-Je crois que nous avons le même niveau. Ça ne sert à rien de désintégrer nos points de vie si c'est pour avoir à chaque fois le même résultat...

-Exact. Bien, je crois que je devrais rentrer chez moi... Jade m'attend, on va faire une bolognaise-party et je dois faire un compte-rendu de cette réunion au cours de laquelle j'ai vraiment perdu mon temps.

-Si tu veux.

-Bonne soirée.

-À toi aussi. »

Ils s'embrassèrent, et Zelda sortit du bureau de Kaiba. Elle traversa le centre de Domino sur son scooter, pour arriver sur le quai 25.

Quelle naïveté se dit-elle en pensant à Seto. Mais quelle intelligence...

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