ENCORE DU BOULOT POUR NOUS ?!?
Disclamer : les personnages de Harry Potter ne m'appartiennent pas. (Si vous êtes étonnés, regardez la langue dans laquelle j'écris ! Franchement, est-ce que ça ressemble à de l'anglais ?). Sasuke et Naruto non plus.
Couples : HPDM, GGVC, RWHG, SRSB.
Auteure : Mich' Loinvoyant
Genre : shonen ai, cross-over généralisé, cassage de tête.
Série : Harry Potter.
Chapitre 8 :
Déclaration de Grégory et réaction de Vincent
-Il y a en effet une chose que vous pouvez faire pour aider Harry, tous les deux, commença Kinto. Il faut que vous compreniez ce que vous a dit le comité d'accueil. Vous savez, lorsqu'ils vous ont dit que Harry est « Celui qui cherche ».
-Cela voulait sire que Harry aurait la tache de retrouver Draco, non ?
-Pas tout à fait…Vous vous souvenez des autres noms ?
-Il y avait « Ceux qui se cachent » et « Ceux qui ont trouv », mais je ne vois pas le rapport…
-Il est pourtant net. Vous êtes « Ceux qui ont trouv ». A votre avis, pourquoi ce titre ?
-Et bien, parce qu'on est ensemble, non ? On a trouvé le sens de notre vie, la voie qu'on veut toujours suivre, c'est pas ça ?
-Si, exactement. Continuez, ça veut dire quoi pour les autres ?
-Et bien, Crabbe et Goyle…Euh… « Ceux qui se cachent »…Ca doit vouloir dire qu'ils savent ce qu'ils veulent mais qu'ils ne l'admettent pas ?
-Continue, Hermione.
Elle se concentrait. Elle voyait bien ce qu'il fallait conclure, mais elle hésitait. Et puis, pour parler de sentiments, elle n'était pas vraiment à son aise. Elle cherchait les mots. Les cinq G-Boys et la princesse la regardaient en souriant, le Japonais appuyé sur le natté comme s'il était épuisé, le blond dans les bras du châtain aux yeux verts et le Chinois sur un fauteuil à côté de la blonde, mains liées sur les accoudoirs collés l'un à l'autre.
-Ca veut dire qu'ils sont amoureux et qu'ils n'osent pas l'avouer… Et Harry…. « Celui qui cherche »…Il cherche sa voie, c'est ça ? Il cherche qui sera avec lui pour la vie ? Et vu la façon dont ils l'ont présenté, il l'a déjà rencontré(e), mais il n'a pas compris ses sentiments. Je me trompe ?
-Absolument pas. Mais tu pourrais pousser encore un peu.
-Ah ?…Non, je ne vois pas quoi dire de plus.
-Mais à moi ça me paraît évident.
La voix de Ron était exceptionnellement sérieuse et grondait de colère retenue.
-Je ne suis pas sûr de pouvoir l'accepter…Comment ose-t-il ? Pour ce…Pour cette espèce de… !
-Ron, je ne sais pas qui Harry aime, mais c'est notre devoir que de le comprendre. Nous le devons à Harry ! Et puis de toute façon nous n'y pouvons rien ! C'est sa vie, c'est son cœur. Nous n'avons aucun droit dessus.
-Peut-être, mais quand même !
-Ron, commence par me dire qui c'est, je pourrais peut-être mieux te faire voir ce que je veux dire.
-Tu n'as pas devin ? Je te redis une phrase qu'Ils ont prononcée : « Tu devras comprendre pourquoi tu veux le sauver ». Ne vois-tu pas ce que ça veut dire ?
-Que Harry se trompe sur ses sentiments pour…Mais alors …!
Hermione était ébahie. Et Ron enfonça le clou.
-Exactement. Harry, notre Harry, est amoureux de cette fouine de Malfoy !
-C'est bien plus que ça, intervient Kinto. Je ne comprends pas bien, après tout je ne suis pas de ce monde non plus, même pas au même point que cotre ami Harry, mais je devrais pouvoir expliquer. Vous savez que votre amitié crée un lien entre vous et Harry, n'est-ce pas ? Et bien le phénomène est le même entre celui qu'il aime -Draco, c'est ça ?- et lui, mais en bien plus intense. Et comme ce garçon est perdu dans le monde au-dessus, il perd de l'énergie. Et par conséquent, Harry aussi. Ce qui signifie qu'il s'évanouit sans doute régulièrement. Pour se réveiller, il lui faut un apport d'énergie…Comme votre compréhension pourra lui en amener. Il faut que tu l'acceptes, Ron. Sa vie en dépend. Et il faut qu'il retrouve sa raison d'être : Draco Malfoy.
Ca n'avait pas l'air de convaincre Ron. Hermione prit la parole.
-Ron, tu ne reproches pas à Harry d'être amoureux, ni d'être amoureux d'un homme, n'est-ce pas ?
-Grands Dieux ! S'exclama Ron. Bien sûr que non ! Pourquoi lui reprocherais-je ?
-Pourquoi ne lui reproches-tu pas ?
-Mais parce qu'il n'est pas responsable de ce que veut son corps ou son cœur !
-Voilà. Tu as compris.
Ron fit la tête en se rendant compte qu'effectivement, il avait compris.
Loin de là, deux yeux verts s'ouvrirent.
-Mais c'est quoi cette forêt !
-Calme-toi, ça ne sert à rien de t'énerver. On n'avancera pas plus.
-Mais ça fait des heures qu'on tourne en rond, quoiqu'on fasse ! Et puis c'est même pas possible de voir clairement les arbres ! Ca tient du miracle qu'on n'ait pas été séparés, Greg !
-Je sais, mais ça doit bien être possible de sortir de cette forêt, les autres y sont bien arrivés, eux !
-Oui, c'est possible.
La voix provenait de l'emplacement où se trouvait Crabbe un instant plus tôt, mais il n'y avait plus rien lorsque Grégory se tourna vers lui. Au contraire, son ami reposait sur le sol, comme s'il venait de recevoir un coup. Aussitôt il s'agenouilla près de lui.
-Vincent ! Ca va ? Tu m'entends ?
Il était difficile de ne pas entendre l'inquiétude dans sa voix. Mais l'interpellé ouvrit les yeux comme s'il ne l'avait pas remarqué…Ou n'avait pas voulu la remarquer.
-Je crois qu'on m'a eu par surprise, Greg.
-Bien sûr ! Personne ne peut me détecter, puisque personne ne m'arrive à la cheville ! Quant à la sortie de cette forêt, elle existe et je pourrais vous y conduire, mais je ne le ferais pas ! Il irradie tant de fausseté de vous…Même vos actes d'amitié semblent empreints de mensonges !
Devant eux, l'air se condensa pour former une silhouette humaine mais, comme la dernière fois, ils ne purent rien dire sur celui qui leur faisait face.
-Il y a tant d'hypocrisie en vous » reprit la voix. « Vous n'avez pas à être ici, je vais vous renvoyer d'où vous venez !
-Naruto, attends !
Crabbe et Goyle regardèrent, incrédule, se dessiner la silhouette de l'être qui venait de retenir celui qui allait les attaquer.
-Sasuke, pourquoi…
-Encore une fois tu allais agir trop vite, Naruto…Ne vois-tu pas la peine qui accompagne la noirceur de leurs pensées ? Ne vois-tu pas les larmes sur leurs joues et la plaie de leurs cœurs ? Ne te rappelles-tu donc pas ce que cela signifie ?
Greg et Vince se regardèrent. Eux ne voyaient ni larmes, ni peine, ni plaie en l'autre. Mais celui à qui ces questions s'adressait répondit, après quelques instants de silence.
-Tu as raison. Encore une fois j'allais faire une connerie. Tu crois qu'ils sont « Ceux qui cherchent » ?
-Je n'en sais rien, il faudrait leur demander. En tout cas, ils ont eu de la chance de tomber sur nous. Ils ne sont pas courants ici, ceux qui sont capables de reconnaître le refus de ses sentiments et de le pardonner. Et c'est normal que tu ne l'ais pas vu tout de suite, comme je l'ai dit c'est plutôt rare.
-OK, ça suffit, je crois que tu as déjà trop parlé, n'est-ce pas ?
Pas de réponses. Du moins pas de réponses audibles pour Vincent et Grégory. Le premier arrivé reprit :
-Vous deux, êtes-vous « Ceux qui se cachent » ?
-Et bien, (et Grégory s'étonna de pouvoir parler), on nous a divisés en trois groupes en arrivant et il y en avait bien un appelé ainsi, mais de là à savoir si c'est nous…
Deux rires lui répondirent.
-Oh, c'est bien vous ! Nul n'oserait vous appeler « Ceux qui ont trouv » ! Vous vous cachez, c'est clair comme de l'eau de roche ! On va vous sortir d'ici et vous emmener chez nous. C'est épuisant de se perdre dans cette forêt, vous pourrez vous reposer. Et puis vous avez sans doute des questions à nous poser. Et nous aussi.
« Tu crois qu'on doit faire quelque chose ? »
« A quel propos ?»
« Eux et leurs mensonges, tu crois qu'on doit intervenir ? »
« J'en sais trop rien…C'est leurs affaires, non ? Et tu sais que je ne me mêle pas des affaires des autres… »
« Je sais, même pour tes propres affaires il faut te forcer ! Je m'en souviens encore ! »
« Ouais, bon, tu comptes me chambrer avec ça jusqu'à la fin de nos jours' Surtout que 4a va durer l'éternit ! »
« … »
« …Qu'est-ce que j'ai dit ? »
« Tu comptes vraiment passer l'éternité avec moi ? »
« Bien sûr ! C'est évident !…Pourquoi, pas toi ? »
« Si !Mais…je pensais que… »
« Crétin ! Il faut te le dire en quelle langue que je t'aime ?…Enfin, c'est vrai que là on n'utilise pas de langue, mais… »
« Pas la peine de te casser la tête, j'ai juste besoin de l'entendre souvent, sinon j'oublie et je me persuade que je vais bientôt me retrouver seul à nouveau… »
« Alors je passerai mon temps à te le répéter…Je t'aime, je t'aime, je t'aime… »
« Je t'aime aussi… »
Il y eut quelques instants sans communication.
« Alors, est-ce qu'on les force à agir ? »
« Je croyais que tu ne te mêlais pas des affaires des autres ? »
« Une fois n'est pas coutume…Et puis, ne me dis pas que tu ne veux rien faire ! »
« OK. Tu parleras à celui que j'ai frappé pendant que je m'occuperais de l'autre, d'accord ? »
« Parfait. »
-Nous sommes arrivés. Entrez, on va vous montrer votre chambre.
Greg et Vince suivirent Naruto dans une maison dont les contours n'étaient pas plus nets que ce qu'ils avaient vu jusqu'à présent.
-Naruto, tu les épuises ! cria Sasuke. T'as oublié de les stabiliser !
Un instant plus tard les deux invités se trouvaient dans une chambre à un seul lit.
-Désolé. J'avais oublié le problème des dimensions. Pour simplifier les choses j'en ai profité pour nous emmener directement ici.
-Ah…Mais…Il n'y a qu'un lit !
-Ah bon ? Ah oui tiens…Désolé, mais je crois qu'on n'a pas de lits simples dans cette maison. Vous voulez deux chambres différentes ? Mais si vous êtes séparés, je ne peux pas vous garantir la stabilité.
« Bon, je pourrais sans problème transformé le lit double en deux lits simples- après tout cette chambre n'existait même pas avant leur arrivée, mais il ne faut rien négliger si on veut les mettre ensemble… »
Crabbe et Goyle se regardèrent.
-On fera avec cette chambre, répondit Vincent Crabbe.
« De toute façon, quel motif pourrais-je lui donner pour expliquer mon refus ? » pensait Grégory.
« Naruto ! Faudrait qu'ils mangent d'abord ! Ramène-les ! »
-Oups…Je suppose que vous avez faim ?
-Oui !
Et l'instant d'après ils étaient dans la cuisine.
-Et si vous nous parliez un peu de vous, demanda, quelques instants plus tard, le blond. Tout ce que nous savons, c'est que vous êtes en quête d'un ami, ou plutôt, que votre rôle est d'aider celui qui le cherche. Est-ce que ça a un rapport avec la disparition récente de l'un des nôtres ?
-Eh bien, oui. Notre ami a suivi ceux qui étaient venus pour la mission et il s'est perdu dans un univers supérieur.
-Vous le connaissez depuis longtemps?
Toujours le blond. Le brun ne desserrait pas les dents.
-Ca doit faire huit ou neuf ans, maintenant. C'était quelques temps avant la rentrée de première année à Poudlard.
-Poudlard ?
« Leur école de sorcellerie, dobe. »
« M'appelle pas comme ça. »
-Excuses, c'est votre école, j'avais oublié. Mais je comprends rien à vos relations avec « Ceux qui ont trouv » et « Celui qui cherche ».
Il y eut un instant d'incompréhension, puis :
-Ah ! Potter…,
-…Granger et Weasley !
Sasuke et Naruto sourirent à leur réaction conjuguée.
-Eh bien, fit Grégory, qui était celui qui, d'une façon générale, parlait le plus on les a rencontrés à la rentrée de première année. Bien sûr, on avait déjà entendu parler de Potter, nos pères avaient tendance à lui souhaiter les pires maux régulièrement, mais on ne l'avait jamais vu. Quand on l'a rencontré, on était avec Draco -celui qui s'est paumé-, et dès cet instant ils se sont détestés. Euh...Je crois qu'ils s'étaient déjà vus avant, mais je ne sais pas comment ça s'était passé. Enfin bon, nous on n'a pas eu d'autre choix que de suivre Draco. C'était ce que voulaient nos pères et il était trop tôt pour leur désobéir. On a été répartis dans des maisons différentes, et puis la guerre a commencé. Là Draco s'est réconcilié avec Potter mais pas avec ses amis, et nous on ne s'est carrément pas joint au mouvement. Le lien entre eux et nous, c'est l'amitié qui est née entre Potter et Draco.
« Amitié, amitié…c'est pas suffisant pour créer un portail, ça ! »
« N'est-ce pas toi qui disais qu'on peut tout pour protéger ceux qui nous sont chers ? »
« Justement ! Ce n'est pas pour Sakura que j'ai utilisé pour la première fois les pouvoirs de Kyubi, c'est pour toi. C'est quoi cette histoire de maisons ? »
« J'en sais rien. Demande-leur. »
-Vous avez été répartis dans des maisons différentes. Ca veut dire quoi ?
-Eh bien, les élèves de Poudlard sont distribués dans quatre « Maisons » en fonction de leur caractère, et les élèves d'une même maison partagent un dortoir, une salle commune et leurs cours. L'origine en est expliquée dans « L'histoire de Poudlard ».
-C'est quoi ?
-Un livre qui parle de Poudlard. Il doit le connaître par cœur, répondit Vincent, un petit sourire aux lèvres.
-Ah, tu aimes les livres ? on a une méga-bibliothèque ici, tu veux la voir ?
« Méga ? »s'amusa Sasuke.
« Boucle-la…C'est bon, je t'ai gagné assez de temps ? »
« Oui, je pourrais tenir la conversation jusqu'au bout, même si elle dure plusieurs heures .»
« Tant mieux, mais ne t'épuises pas. »
-Vrai ? Ah oui, je te suis, répondit Greg, enthousiaste. Mais…ça ne dérange pas que nous soyons séparés ? Parce que je ne crois pas que ça intéresse Vincent…
-Non, tant qu'un de nous reste avec chacun de vous, ça va. C'est quand il nous faut agir à distance qu'il veut mieux que vous soyez réunis.
-Ah bon.
« Etrange qu'aucun élève ne soit venu nous chercher à la gare », pensa Luna, sans s'en préoccuper plus que ça. Son air évaporé habituel sur le visage, elle descendit du train, suivie par Ginny, gracieuse comme toujours. Enfin…jusqu'à ce qu'un bouledogue la fasse tomber.
-Pansy !gueula-t-elle. Arrête de te venger sur moi, je t'ai dit que je le trouverai, la contre-potion ou le contre-sort qui inverse le sort que ton fils t'a lancé quand j'ai relâché ma surveillance !
Le chien continuait de grogner. Ginny, voyant qu'il s'apprêtait à la mordre, soupira et sortit sa baguette. Désolée, mais tu ne me laisses pas le choix. Immobilus !
Le chien se figea. Derrière lui, ce fut au tour de deux jeunes garçons de sortir ils se serraient davantage pour passe la porte du train que ne l'exigeait l'exiguïté de l'ouverture.
-Dean, Seamus, puisque vous êtes responsables de l'existence de son fils, occupez-vous d'elle.
Ils regardèrent à leur pied et virent le chien.
-Oh non Ginny ! On sait, on n'aurait pas du lui lancer ce sort, mais c'est pas une raison pour nous faire ça !
-Faites-le quand même. On la passera à Blaise quand il arrivera.
-Pfff…
Dean se baissa et ramassa le bouledogue (qui, pour la petite histoire, portait un collier rose).
-Bon, alors, pourquoi tu lui dis pas ?
-Hein ?
On ne pouvait vraiment pas dire que Grégory savait de quoi l'autre lui parlait.
-Ton copain. Pourquoi tu lui mens ?
Goyle ne comprenait toujours pas.
Ou faisait comme si.
-De quoi parlez-vous ?
-Tu le sais. A ton avis, pourquoi est-ce que je vous ai attaqués ? Tu as compris quoi quand j'ai parlé de la fausseté qui émane de vous ?
-J'en sais rien. Il ne me mentirai jamais.
-Tu lui mens bien, toi, pourtant.
-Ce n'est pas pareil.
-En quoi ?
-Comment pourrais-je lui dire ça ?
-Lui dire quoi ?
-…Vous ne le savez pas ?
Il s'était fait avoir. Il avait confirmé qu'il mentait à son ami alors que l'autre ne savait pas de quoi il parlait. Il aurait du vérifier ça, avant de…
-Bien sûr que si. Je sais exactement ce que tu ressens pour lui. Bon peut-être pas tout à fait exactement-même à nous il n'est pas donné de connaître parfaitement les sentiments des autres- mais je sais de quoi je parle. Ce que je veux, c'est savoir si tu es capable de le dire. Ne t'inquiète pas, il ne peut pas t'entendre ici.
-A quoi ça m'avancerait de le dire ?
Il se sentait las, très las. Il le savait…Il le savait que personne ne l'accepterait s'il avouait la vérité…Il le savait qu'il serait rejeté…Après tout, ce n'était de ressentir de telles choses pour son meilleur ami. Des choses…qui ne seraient, ne pourraient, jamais être réciproques…Pourquoi en parler alors qu'il commen4ait à accepter de devoir toujours se satisfaire de leur amiti ?
-Essaye toujours. Qu'as-tu à perdre à me le dire ? Qu'est-ce que tu refuses de lui dire ? Sur quoi…Sur quoi lui mens-tu ?
-Sur ce que je ressens pour lui. Je ne le considère pas comme un ami. Je… Je…
C'était si dur à dire…Devant les mots qu'il s'apprêtait à prononcer, il prenait peur et reculait. Qu'est-ce qui l'obligeait à le dire à un inconnu ? se donnait-il comme prétexte, mais en réalité il refusait juste d'admettre la vérité à voix haute, par peur du regard des autres et de la peine qu'elle lui apporterait. Il ne voulait pas se forcer à regarder sa souffrance en face.
-Tu ?
La voix au ton doux de Naruto le ramena à la réalité. Elle effaça le regard haineux de qu'il voyait en lui, et il se reprit.
-Je…je n'arrive pas à le dire. Ca fait trop mal.
-C'est pour ça qu'il faudra lui avouer. Parce que c'est la seule manière d'apaiser la douleur.
-Et lui faire perdre son seul ami ? Parce que si je lui dis, il me rejettera et se retrouvera seul ! En ne pensant qu'à moi, je vois ce que je gagne en lui disant…et ce que je perds, et je trouve déjà que j'y perds plus que je n'y gange. En pensant à lui, je veux encore moins lui dire, car je ne vois pas ce qu'il y gagnerait !
-La vérité. Tu ne crois pas qu'il la mérite ?
C'était quand même une scène étrange. Naruto était totalement calme et ne perdait aucune miette de son sang-froid. En face de lui, Grégory passait sans cesse d'une émotion à une autre, gémissant ou hurlant, criant sa douleur et sa peur, retrouvant parfois un peu de modération, sur le point de se briser, et c'était évident. Il répondit avec détermination mais trop fort pour qu'on puisse le dire calme.
-Il mérite encore plus de l'ignorer.
-Tu es sûr ? Si tu étais à sa place, tu voudrais que ton ami te mente ?
-…
-…A propos, tu ne l'as toujours pas dit.
-Quoi ?
Grégory se sentait un peu perdu dans la conversation où son interlocuteur changeait de sujet et revenait en arrière. Déjà que le sujet le secouait beaucoup, avec cette méthode, il était complètement confus et n'arrivait plus à penser.
-Ce que tu ressens pour lui.
-…Non, je ne voudrais pas qu'il souffre et que je l'ignore.
Il ne pouvait toujours pas affronter cette demande et avait donc décidé de répondre à la précédente, plus supportable.
-Peut-être est-ce le cas…Peut-être souffre-t-il…Peut-être que lui aussi, il…
-Non ! Il ne peut pas ! l'interrompit Grégory, perdant cette fois le contrôle de lui qui lui restait encore. Les mots s'écoulèrent sans qu'il y pense :
-Il ne peut pas m'aimer comme je l'aime ! Il est hétéro, et moi je l'aime !
Il s'effondra et se mit à pleurer, assis sur le sol, la tête dans les mains.
-Je l'aime…je l'aime plus que tout, murmura-t-il
Naruto s'assit à côté de lui et passa un bras dans son os.
-Je vais te raconter une histoire…Notre histoire, à Sasuke et à moi…L'histoire de sa vengeance et de notre arrivée ici…L'histoire de la mort de notre amie Sakura…et comment, comment il a fini par comprendre…
-Comprendre quoi ?
Naruto sourit mystérieusement.
-Naruto aime les livres ? demanda Vincent sans faire montre de la moindre curiosité mais parce qu'il fallait meubler la conversation et qu'il n'avait aucune autre idée de sujet.
-Comment ça ?
-C'est lui qui emmène Greg voir votre bibliothèque. Il aime les livres ?
-Pas vraiment. Moi non plus. C'est juste qu'ils nous rappellent quelqu'un.
« Et moi je suis dans la merde. Comment est-ce que j'aborde le sujet ? »
-Et ton ami… Tu veux me parler un peu de votre relation ?
« Minable, comme introduction. Mais j'ai rien d'autre…et puis, ça a bien marché avec Ino et Sakura ! Sakura… »
« Je suis là, Sasuke… Ne t'inquiète pas, elle ne voudrait pas nous voir triste…tout va bien » « …Merci, Naruto…Merci d'être l »
-Eh bien, Greg et moi…
Vincent eut un sourire tendre à l'évocation de ses souvenirs.
-C'est une histoire qui date de nos toutes premières années. Nos pères se connaissaient et étaient bons amis-enfin, si un Mangemort peut être ami avec qui que ce soit, même et surtout Mangemort lui aussi.. Ils n'avaient pas confiance l'un en l'autre et ils n'étaient pas sûrs que ce soit une bonne chose que nous ayons confiance, nous, dans l'autre. Par contre, ils nous ont enseigné la comédie dès notre plus jeune âge. C'est la première conversation que j'ai eu avec mon père, alors que j'avais cinq ans. La première, et la dernière. Il m'a demandé de ne plus jamais montrer le moindre signe d'intelligence en se présence, ni en celle de quiconque, de ne jamais poser une question pertinente et lorsqu'il me posait une question, je devais attendre cinq minutes avant de répondre l'exact contraire de la vérité. Des questions bien au-delà de ce qui est exigible d'un enfant de cinq ans. Je devais tout savoir, sans rien demander et ne rien en montrer. Parfois il me posait une question dont j'ignorais la réponse-généralement sur les activités de telle personne à tel moment- et alors il me frappait, et 24h plus tard j'avais droit à cinq minutes seul avec lui. C'étaient les seules occasions où j'étais autorisé à parler intelligemment j'avais cinq minutes pour répondre à la question posé la veille, « Quoi, comment où, pourquoi, conséquences ? », de manière brève et précise. C'était une vraie formation d'espion, bien trop sévère pour un enfant à l'âge que j'avais. Ca a commencé à l'âge de cinq ans, et ça a duré jusqu'à sa mort.
« Mais six mois après cette conversation, j'ai rencontré Greg. Il paraissait encore plus stupide que moi. Mais c'était impossible. Personne au monde n'est aussi bête que ça, c'est ce que nos pères et tout le monde ignorent jamais nos pères n'ont su qu'ils avaient la même attitude envers leur fils. Ils se sont bernés mutuellement. A partir de cette rencontre, j'ai commencé à jouer la comédie à mon père aussi. C'était encore plus dur car je devais savoir ce qu'il connaissait et ce qu'il ignorait je devais pouvoir distinguer les questions qu'il posait pour me tester de celle qu'il me posait pour en avoir les réponses. Mais Greg était avec moi, et il faisait pareil. A nous deux, on est capable de faire croire n'importe quoi à n'importe qui.
-Vous arrivez même à vous faire croire réciproquement que vous n'éprouvez que de l'amitié l'un pour l'autre.
-Comment ?
-Il est ta raison de vivre, non ?
-…Non, ma raison de vivre, c'est la vengeance.
-Quelle vengeance ? demanda Sasuke avec curiosité, apparemment calme.
Mais intérieurement, il hurlait, affolé.
« Naruto, on est dans la merde ! »
« Comment ça ? »
« Il veut accomplir une vengeance, celui-ci ! »
« …Et on est bien placé pour savoir que la vengeance et l'amour font mauvais ménage…Fuck ! De quoi veut-il se venger ? »
« Je viens de lui demander. Qu'est-ce qui se passe de ton côt ? »
« Ba…Il a eu du mal à dire les mots, et quand il a avoué qu'il l'aimait, il s'est mis à pleurer. »
« Comme tu t'y attendais. »
« Oui. Et lui raconter notre histoire me paraît encore plus approprié maintenant que je sais que l'autre veut se venger…On reste en contact, j'aimerais savoir ce que l'autre à a raconter. »
« Hm. »
Naruto rigola intérieurement. Même par ce moyen qui était instantané et n'utilisait pas de mots, il arrivait à Sasuke de sortir ce genre de choses sans sens. Ce qui était d'autant plus bête qu'il avait toujours su les décoder !
Pendant ce temps, Crabbe avait seulement dit :
-C'est une longue histoire…et compliquée.
-Tout ce qui est intéressant est compliqué. Et quant aux longues histoires, c'est généralement possible de les résumer.
-Pourquoi est-ce que je dois vous parler de ça ?
-Parce qu'on est là pour répondre à vos questions et vous aider, et que ce sera plus facile si on a un minimum de renseignements.
« C'est ça qu'il appelle un minimum ? Je lui ai déjà raconté presque toute ma vie l ! »pensa Vincent. « Mais à ce niveau, j'ai plus grand chose à lui cacher, alors autant raconter le reste. »
-Il y a dix-huit ans, mon père et ma mère vivaient heureux et amoureux, sorciers de sang pur et de haute lignée, Mangemorts de qualité. Si tant est que « qualit » et « Mangemort » puissent aller ensemble. Cependant, il y a une chose que tout le monde ignore. La sœur de mon père était une Cracmol, mariée à un Moldu. Elle lui avait caché ses origines magiques. Il savait juste qu'elle avait un frère marié. Ils firent connaissance, mais ce mari s'étonna de ce que mes parents n'avaient pas d'enfants. Ma tante insista pour que, pour préserver les apparences, ils aient un enfant. Un enfant non désiré. Et donc non aimé Je veux lui faire comprendre qu'on n'impose pas à un être humain une vie qui, puisque sans amour, ne peut être qu'un fardeau.
« Il a décidément l'esprit tordu. Puisqu'il a un ami, sa vie n'est plus un fardeau mais une bénédiction, non ? »
« Il est difficile de pardonner à quelqu'un qui t'a condamné à la solitude, tu sais. Mais je comprends mieux pourquoi celui-ci refuse de lui avouer ses sous prétexte que l'autre se retrouverai seul après l'avoir rejeté. »
« Qu'est-ce qu'on fait ? »
« On continue. Ils sont dans une situation où ils souffrent tous les deux. Essaye de faire entendre au tien. La vengeance ne vaut rien comme raison de vivre. »
« OK. »
-Sais-tu ce qui est arrivé à la personne que nous rappelle nos livres ?
Vincent écarquilla les yeux. La question le surprenait apparemment beaucoup. Ce n'était pas ce qu'il s'attendait à entendre,
-On dirait que non. De toute façon, comment pourrais-tu savoir ?
Le regard de son interlocuteur était une invite à continuer l'histoire dont Grégory avait une version plus développée à côté.
-Elle s'appelait Sakura, poursuivit Sasuke, obéissant à sa muette curiosité. Elle, Naruto et moi étions des ninjas et nous formions une équipe depuis nos treize ans avant cela nous avions fait notre préparation ensemble. Naruto était le cancre plein de force qu'il ne savait contrôler, Sakura savait toujours tout et appliquait la théorie à la perfection, et moi j'étais le meilleur élève, le meilleur aspirant, celui dont toutes les filles étaient folles, Sakura comprise. Mais j'étais aussi un orphelin depuis mes six ans. Mon frère avait tué nos parents et je ne vivais plus que pour me venger. Pour le tuer. J'étais seul. Totalement seul. Jusqu'à ce que nous commencions à former une équipe, tous les trois. Oh, ça n'a pas été sans mal, et j'ai refusé de l'accepter pendant longtemps. Je poursuivais ma vengeance sans rien vouloir voir d'autres, et à cause de ça, Sakura est morte.
-…Et alors ? Qu'est-ce que tu veux me dire par l ?
-Tu le considères au moins comme un ami, n'est-ce pas ?
-Oui.
-Et tu peux être sûr que pour lui c'est pareil. Alors il va te suivre dans cette vengeance, au risque de sa vie. Tu tiens vraiment à risquer la vie d'un être cher ? La vengeance n'est pas la raison de vivre qu'il faut à quelqu'un qui n'est pas seul. Réfléchis-y et ne ferme pas les yeux sur tes sentiments.
Vincent le regardait sans être convaincu. Il pensait à son enfance sans amour, à cette sensation de ne pas être désiré et à la haine dans les yeux de ses parents. Comment pouvait-il pardonner à ceux qui lui avaient fait ça, séparant ses parents en accroissant ainsi le rejet qu'ils lui faisaient subir ? Il ne pouvait pas non, même si la vision de Grégory mort devant lui le hantait, il ne pouvait pas….
-Je ne peux pas renoncer !cria-t-i.
Bizarrement, Sasuke ne répondit pas . Il semblait fatigué.
« Naruto. »
« …Tout de suite. »
Naruto et Grégory réapparurent brusquement dans la salle. Ce dernier paraissait secoué. Quand son regard se posa sur son ami, il parut complètement absent, perdu dans ses pensées. Vincent, lui, le ne le regardait pas Il venait de choisir sa vengeance contre l'amitié et ne se sentait pas de le regarder avec ça en tête.
Naruto courut vers Sasuke et le tint contre lui. Celui-ci s'accrocha à lui et, posant sa tête sur son épaule, ferma les yeux. Naruto sourit doucement à leurs invités et dit :
-Asseyez-vous, on commence à manger dans un instant.
Il prit le visage de son compagnon entre ses mains et posa doucement ses lèvres sur son front, les fit glisser sur sa joue, puis passa sur l'autre en embrassant ses yeux en chemin.
« Je t'avais dit de ne pas t'épuiser. »
« Il fallait bien. Merci pour l'énergie. »
Si Harry avait été là, il aurait vu des fils de magie sortir du blond et passer dans le brun avant que ce dernier n'ouvre les yeux et se lève avec son ami pour s'installer à table.
Dans son bureau, le directeur de Poudlard était penché sur un parchemin, une plume à la main. Son rythme d'écriture, de rapide, passa à normal, puis à lent, et se fit finalement hésitant. Brusquement, il se redressa, attrapa le parchemin, le froissa, l'envoya à l'air et, dirigeant sa baguette sur lui, murmura : Incendio. La boulette de parchemin prit feu, et Dumbledore dit : « 1024 ». Il se rassit, prit sa tête entre ses mains, coudes sur le bureau, l'air exténué. Il se leva, alla à un bout de la salle, revint, recommença. Il continua ainsi à faire les cent pas jusqu'à ce que Fumseck vienne voler en travers de son chemin, le forçant à s'arrêter, avant de retourner sur son perchoir. Dumbledore, ainsi stoppé à la limite de la crise de nerfs et de l'arrachage de cheveux, soupira. Il était l'heure, il ne lui restait plus qu'à leur dire la vérité comme elle viendrait, en essayant de ne pas les rendre plus inquiets que lui ne l'était. Il sortit et se dirigea vers la Grande salle.
Vincent s'assit sur le lit et soupira, de fatigue et de lassitude.
-Dis, tu peux me rappeler pourquoi on est venu ?
-Pour aider Draco. C'est notre ami.
-Oui mais à quoi on sert ? J'ai l'impression d'être totalement inutile.
-C'est l'impression que ça fait, mais je pense qu'il y a une raison pour qu'on soit dans ce monde absurde.
Greg commença à se déshabiller et Vincent se mit à le fixer.
-Tu…Tu dors nu ? fit-il d'une voix tremblante.
-Non, en caleçon. Et toi ?
-Nu.
« Oh merde…Comment je vais faire pour ne pas lui sauter dessus cette nuit ? Là ce sera vraiment trop dur. Pourvu qu'il reste dams sa partie du lit. » pensa Greg, tournant le dos à son camarade pour qu'il ne voit pas sa rougeur.
Il fit le tour du lit et s'installa entre les couvertures pendant que Vincent se préparait lui aussi.
-Tu en penses quoi, de nos hôtes ? demanda Greg pour penser à autre chose.
-Je sais pas…Le blond est un peu surexcité, non ? A propos, tu sais pourquoi il nous a attaqu ? demanda Vincent en commençant à se déshabiller.
« Oui, j'ai compris, plus ou moins. »
-Non.
« Vive le mensonge et les menteurs. »
-…Pourquoi tu me mens ?
-Hein ?
-Tu mens très bien, mais j'en sais autant que toi à ce sujet. Ca ne marche pas avec moi, dit Vincent en enlevant son caleçon et en se tournant vers son compagnon qui, heureusement, lui tournait le dos.
-Je ne sais pas, je te dis, grogna-t-il.
-Si tu veux que je te crois, regarde-moi et utilise un autre ton, c'est pas convaincant comme ça, ria un peu son ami en se couchant.
Grégory se tourna et vit son visage souriant et son regard franc. Il ferma les yeux comme pour barrer la porte à la douleur de savoir que tout cela ne lui était pas destiné. Il rouvrit les yeux, un sourire triste aux lèvres.
-Je n'ai pas envie de t'en parler, d'accord ? Ce serait…mal avisé.
-…Sans doute, puisque tu le dis, murmura Vincent, les yeux perdus dans ceux de son ami.
Il se reprit brutalement. Qu'est-ce que c'était que ça ? Il avait une vengeance à accomplir, il ne devait pas l'oublier.
-Bonne nuit, dit-il en fermant les yeux.
-…Bonne nuit, Vincent, répondit Greg, surpris par sa brusquerie.
Lui ne ferma pas les yeux et resta à contempler son voisin de lit, perdu dans ses pensées. « Je l'aime. J'ai du mal à comprendre vraiment pourquoi. J'en ai assez de voir dans ses yeux qu'au fond, il n'accepte pas vraiment notre amitié. On dirait qu'il cherche à tout pris à ne s'attacher à rien. Vincent… »
Il tendit la main pour caresser la joue de celui pour qu'il acceptait à cet instant prècis se sentiments, mais il la retira sans l'avoir touché.
-Vincent. Si tu ne dors pas, il faut qu'on parle. Je mens à suffisamment de gens sans qu'on te rajoute au nombre.
Dans sa voix, l'hésitation et la crainte se mêlaient à la détermination. Cela faisait un total déroutant qui fit ouvrir à Vincent des yeux curieux et méfiants. De toute évidence, Grégory semblait aborder un sujet qui lui faisait peur il n'était par conséquent pas sûr d'entendre des choses plaisantes.
Mais bon son ami ne venait-il pas d'avouer à demi-mots l'existence d'un secret qu'il lui cachait ? Et si c'était le cas, ils ne pouvaient pas continuer ainsi et il avait autant le devoir d'écouter que Grégory celui de parler.
-Vas-y.
-Tu promets de ne pas m'interrompre avant que j'ai fini ?
-Oui.
-En fait, ce n'est pas très long, mais je ne sais pas vraiment comment te le dire.
Le regard de Vincent était attentif. Il posait une question muette,
-Et puis…j'ai un peu peur de ta réaction.
Vincent avait envie de lui donner l'assurance qu'elle ne serait pas mauvaise, ne serait-ce que par l'expression de son visage, mais lui-même ne savait pas….Sans doute Grégory avait ses raisons pour penser qu'il serait choqué.
-Enfin, la meilleure façon de se débarrasser de cette peur, c'est de l'affronter, cette réaction, non ? Et pour cela il faut que je te dise ce que j'ai à dire.
Fidèle à sa promesse, Vincent ne dit rien.
-C'est au sujet de quelque chose que je te cache depuis longtemps. Maintenant que j'y pense, je me rends compte que je ne pourrais pas davantage expliquer m'être tu que je ne peux justifier le fait que je m'apprête à en parler.
Cette fois, la main qu'il tendit vers son vis-à-vis ne s'arrêta pas et se posa.
-Vincent…
Il se rapprocha de lui. Un instant, il hésita, mais, en regardant son voisin de lit, l'amour qu'il éprouvait et qu'il ne refusait plus lui fit réaliser qu'après avoir accepté ses sentiments, plus rien ne pouvait vraiment l'effrayer.
Vincent eut une pensée horrible qu'il repoussa. Non pas ça ! Grégory se décida.
-Je t'aime, finit-il en posant ses lèvres sur les siennes.
Vincent se figea, Grégory ferma les yeux et pressa davantage sa bouche contre la sienne. Il passa sa main dans ses cheveux et l'autre alla la rejoindre. Vincent ne bougeait toujours pas. L'eau s'amoncelait dans ses yeux. Il les ferma pourtant, se détendant. Il ouvrit les lèvres et la langue de Greg s'infiltra dans sa bouche, timidement. Les larmes coulèrent sur ses joues. Il ne voulait pas…Il ne voulait pas s'attacher…mais il y avait les mains de Grégory dans ses cheveux et sur son torse, sa langue jouant avec la sienne, sa peau contre la sienne…Il avait tant envie de se laisser aller à ces sensations, d'ouvrir son cœur, de tout donner et oublier…
Il se reprit brusquement et se dégagea brutalement de l'étreinte de Greg.
-Non mais qu'est-ce qui te prend ? Tu…Comment oses-tu ? C'est…de la perversion !
Son attitude avait tout de l'indignation et de l'horreur la plus totale, n'était les larmes qui coulaient sur ses joues et son regard complètement désespéré, demandant pardon pour ses mots avant même de les prononcer. Ce n'était pas vraiment convaincant, mais cela toucha son ami comme s'il l'avait été.
-Vincent…
La voix de Grégory était tout sauf assurée elle était même presque brisée. Enfin quoi, l'attitude de Vincent dans ses bras, à l'instant, il ne l'avait quand même pas rêvée ? Et pourtant il lui faisait face, comme si cela le répugnait.
-Je ne peux pas rester ! cria Vincent en attrapant son T-shirt et un short. Il sortit de la chambre en les enfilant, sans voir le regard de son ami. Et quand bien même il l'aurait vu, cela n'aurait rien changé. Cet amour et cette tristesse n'auraient pu le peiner assez pour infléchir sa résolution, car il avait pris sa décision en acceptant toutes les souffrances que cela pouvait causer. Qu'importaient les larmes qui coulaient sur ses joues, lui brouillant la vue tandis qu'il courait dans un couloir flou ! Qu'importait le dégoût que lui inspirait sa propre attitude envers Grégory…Qu'importait la peine qui lui déchirait le cœur en tombant dans cet escalier dont il n'était pas fichu de distinguer la première marche !
Arrivé en bas, il vit deux portes, floues comme tout le reste, au travers de ses larmes qui n'arrangeaient rien. Mais la douleur brouillait tant ses sens qu'il n'accorda aucune importance à des broutilles telles que le fait qu'il aurait du être incapable d'ouvrir une porte quand il ne pouvait être sûr de l'emplacement de la poignée. Il se contenta d'avancer la main et d'appuyer avant de pousser la porte. Il voulait juste sortir cette porte donnait sur l'extérieur et il sortit.
Dehors il faisait sombre. Sans doute était-ce la nuit, ou son équivalent. Il ne faisait pas froid, mais de toute façon il ne s'en serait pas rendu compte. Il s'enfonça dans le brouillard, fuyant ses sentiments et la douleur qu'il avait infligé à quelqu'un à qui il tenait.
A suivre…Je ne sais pas si je suis satisfaite de ce chapitre. Malgré le temps qu'il a mis à venir, il ne m'a pas donné de sueur froide comme d'autres chapitres avant, et dans l'ensemble les scènes se sont enchaînées sans problème. On doit attribuer mon retard d'un côté à la longueur du chapitre (il était hors de question pour moi de l'arrêter plus tôt), de l'autre au fait que j'étais en période de bac. Malheureusement, pour le prochain chapitre, je ne peux garantir qu'il sera là plus vite il sera moins long, j'ai rien d'autre à faire qu'écrire (et lire), je l'ai déjà commencé (de deux lignes), je sais ce qu'il s'y passe, mais je ne peux pas prévoir. (mes prévisions ont la sale manie de se tromper quand ça me plait le moins) Tout ce que je peux vous dire, c'est que je ferais de mon mieux.
Bon, pour ce chapitre. J'aimerais vraiment, mais vraiment beaucoup, que tout ceux qui passent le lire me laissent un message pour me dire ce qu'ils en ont pensé. Je sais, il se passe beaucoup de choses, mais un chapitre sur lequel on passe trois mois, croyez-moi, on s'y attache. Et j'adore la fin de ce chapitre, la déclaration et tout ce qu'il s'ensuit. Ou du moins, j'ai adoré l'écrire. (Vous n'avez pas idée par contre, du mal que j'ai eu à faire que Vincent lâche Grégory. A l'origine, il était sensé réagir immédiatement, mais je n'ai pas réussi) Alors, j'aimerais savoir que j'ai réussi à vous faire passer un peu de ce plaisir. Donc soyez sympas, dîtes-moi ce que vous en avez pens !
Merci d'avance. (si vous me laissez un e-mail, je vous répondrai à coup sûr. La seule question qui se pose, c'est quand.)
