Un amour qui se termine au matin


- « Ginny! Mais tu es folle, ou quoi?! » cria-t-il, massant sa joue deux fois meurtrie.

- « Ça, c'est pour m'avoir sauté dessus! » répondit-elle. « Et ça, » VLAN! « C'est pour avoir pensé que j'accepterais de t'embrasser! »

Elle l'avait giflé pour la troisième fois; sur la joue droite cette fois- ci. Malfoy émit alors un grognement de douleur qui se transforma en un cri de haine. L'expression de ses yeux effraya Ginny au plus haut point. Elle perdit tous ses moyens et l'observa, bouche bée. Elle venait juste de frapper par trois fois l'héritier de l'une des familles de mages noirs les plus redoutables. Il allait sûrement vouloir se venger.

En effet, Malfoy leva le revers de sa main droite qui s'abattit avec puissance sur le visage de Ginny. Elle eut l'impression que sa tempe venait d'exploser. Elle sentit une vive brûlure au niveau de la joue et de la mâchoire et s'écrasa au sol. Ses yeux s'emplirent de larmes et elle ouvrit la bouche avec difficulté, tête baissée, fixant le plancher. Elle attendit un instant, certaine qu'un second coup ne serait pas long à venir. Elle ferma les yeux et sentit ses larmes chauffer l'endroit où la main de Malfoy s'était abattue. Elle se mordit les lèvres pour empêcher un gémissement de douleur de s'en échapper. Voyant que le coup ne venait pas, elle releva la tête vers son attaquant. Ce qu'elle vit lui coupa le souffle.

Draco Malfoy était debout, les bras ballants, respirant avec difficulté, des larmes muettes coulant le long de son visage. Il avait toujours une expression de haine, mais Ginny devina qu'elle ne lui était plus destinée. Lorsqu'il la vit, l'observant avec appréhension, la haine fit place à la peur. La peur de lui-même. De ce qu'il devenait. Draco réalisa que, pour la première fois de sa vie, il avait vraiment agi comme son père. Tiraillé entre la fierté de ressembler à l'homme qu'il admirait et le dégoût d'agir comme l'homme qui l'avait à peine aimé, il se laissa tomber sur sa chaise, le visage dans les mains.

Ginny était plus que décontenancée. Que venait-il de se passer? Certainement pas ce qu'elle venait de voir, en tout cas. Il lui fallut quelques secondes pour remettre les événements en ordre. Elle était en retenue avec Malfoy, il l'avait provoquée, elle l'avait frappé à trois reprises, il l'avait frappée à son tour et maintenant...il pleurait? Avec un sentiment d'incompréhension totale, Ginny se releva tant bien que mal. Elle observa Malfoy, qui essayait de calmer sa respiration haletante. Il semblait si perdu, si blessé...si vulnérable. Un élan de compassion envahit son cœur. Elle approcha sa main de ses cheveux blonds. Il eut un sursaut et s'éloigna de quelques centimètres, sans lever les yeux.

Ginny ne se laissa pas abattre. Elle ramena sa main, avec plus d'assurance cette fois. Elle effleura délicatement ses cheveux. À cet instant, elle sentit un frisson la parcourir et sa respiration se bloqua momentanément. Elle devina que Draco avait ressenti la même chose, puisqu'il avait eu un autre sursaut. Il n'avait pas bougé, pourtant.

La main de Ginny descendit lentement le long de sa nuque et de son épaule pour venir lui caresser le dos. Voyant qu'il ne refusait pas son geste, elle se logea sur ses genoux et le serra contre elle. Elle aurait voulu lui dire qu'elle était désolée, qu'elle le pardonnait, que tout irait bien. Elle sentait cependant sa gorge se refermer douloureusement, ne lui laissant d'autre choix que de fermer les yeux et de déglutir avec difficulté.

Draco se laissa emporter par l'étreinte. Il ferma ses beaux yeux gris et laissa couler librement ses larmes. Toutes les émotions qu'il avait appris à garder en lui au fil des années étaient en train de faire surface. Tout ça parce que la petite Weasley l'avait remis à sa place. Il sentit ses mains retourner à ses cheveux et sécha ses larmes.

Ils restèrent enlacés plusieurs minutes, sans bouger, se consolant avec des mots inaudibles. Lorsqu'il fut certain que ses yeux n'étaient plus rougis, Draco repoussa suffisamment Ginny pour pouvoir la regarder en face. Elle fut extrêmement surprise de voir que sans son air arrogant ou haineux, il était une tout autre personne. Il semblait fatigué, las, plus mature que son âge. Ses traits en étaient adoucis et ses yeux en étaient plus chaleureux. Cela lui conférait une aura de savoir et d'intelligence que Ginny était étonnée de voir chez celui qu'elle croyait dépourvu de toute capacité de réflexion. Il lui caressa doucement le visage de la main qui l'avait frappée quelques minutes auparavant, comme pour réparer sa faute. Il la regardait avec douceur, un mince sourire, humble et heureux cette fois, se dessinant sur ses lèvres.

Ses lèvres. Comme Ginny aurait aimé pouvoir y goûter. Elle lui rendit son sourire, rougissant de cette intimité grandissante entre elle et celui qu'elle considérait depuis toujours comme un ennemi de sa famille, comme son ennemi. Elle détoura le regard, gênée, et tenta de se dégager de son étreinte. Draco ne la laissa cependant pas s'échapper comme ça. Il saisit sa nuque et l'approcha de lui, lentement mais avec une certaine assurance. Il déposa ses lèvres sur celles de Ginny avec une douceur qui le surprit lui-même. Le cœur de celle-ci battait la chamade. Elle répondit timidement à son baiser, déposant ses mains sur ses épaules. Ils continuèrent à s'embrasser, chacun explorant et découvrant la bouche de l'autre.

Sans rompre le baiser, Draco sortit sa baguette magique et fit apparaître un grand lit à baldaquin, recouvert de draps de soie. Ginny leva les yeux et s'arrêta, désarçonnée. Ce soir? Si tôt? À quelques centimètres de la bouche de Draco, elle passa sa langue sur ses propres lèvres. Ses yeux allèrent plusieurs fois du lit à Draco. Elle s'immobilisa et l'observa quelques instants. Combien de temps encore resterait-il ainsi, humble et aimant? Ginny comprit que si elle voulait immortaliser ce moment, dans leurs esprits à tous les deux, elle devrait se donner à lui. Elle hésita encore une fraction de seconde et, avec cette pensée en tête, elle s'abandonna à sa bouche avec un nouvel élan de passion.

Draco fut soulagé de la réaction de Ginny. Il n'avait même pas eu besoin de lui expliquer; elle avait compris. Il la serra tout contre lui, comme s'il avait peur qu'on la lui enlève. Malgré son étreinte, Ginny se leva et lui prit la main. Elle l'emmena sur le lit et s'y assit, lui faisant signe de l'imiter. Elle se remit à l'embrasser et passa une jambe par-dessus les siennes, emprisonnant ses hanches.

Elle entreprit de défaire les boutons de la robe de sorcier de Draco. Elle se rendit cependant rapidement compte que cette tâche était plus ardue que prévu, étant donné qu'elle parvenait à peine à calmer ses doigts fébriles. Draco sentit son malaise et la regarda, amusé.

- « Regarde », lui dit-il en défaisant les boutons de sa robe de sorcière. « Comme ça. »

Ginny l'observa un instant, les sourcils relevés. Elle remarqua que l'ombre de l'ancien Malfoy passa dans les yeux du nouveau. Cette fois, néanmoins, elle sourit, amusée de cet éclair d'arrogance.

Leurs robes tombées sur le sol, ils se retrouvèrent en uniforme. Draco ne perdit pas une minute, et commença à détacher la chemise, la cravate et la jupe de la jeune fille, laissant longuement ses mains s'égarer sur sa poitrine. Ginny sentit son désir redoubler. Elle l'embrassa de plus belle, lui enlevant à son tour chemise, cravate et pantalon.

Lorsqu'ils ne furent plus qu'en sous-vêtements, Draco la fit basculer et se retrouva sur elle, prisonnier de ses cuisses. Il se fraya un chemin le long de son torse avec ses baisers brûlants. Arrivé à la limite inférieure de son ventre, il remonta, plus lentement encore que lors de la descente, laissant sa langue tracer des motifs sans suite. Il s'attarda un long moment sur sa poitrine et, avec un regard sournois, il lui ôta son soutien- gorge. Ginny sentit la bouche de Draco directement sur son sein et émit un gémissement de bonheur et d'encouragement.

- « Oui, oui, continue! » pensa-t-elle à voix haute. Sentir les mains, la bouche, la peau, l'odeur de son amant sur son corps, tout autour d'elle, la rendait malade de désir.

La prenant au mot, Draco descendit une main gourmande, lui massa la taille, les hanches, le ventre et Ginny gémit de plus belle. Il avait glissé sa main entre ses jambes, passant et repassant son index et son majeur à un rythme douloureusement régulier à travers sa petite culotte. Pantelante, elle réussit tout de même à rouler au-dessus de Draco, dont la bouche était toujours prise par son sein.

Ginny lui rendit chacune de ses caresses, chacun de ses baisers avec la ferveur d'un amour qui se termine au matin. Ses mains dessinèrent le contour de son corps, s'arrêtant et s'acharnant sur les endroits les plus sensibles. Parvenue au bas de son ventre, elle lui retira ses boxers et les envoya au fond du bureau, laissant Draco complètement nu.

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Note: Désolée de vous laisser là...mais bon...il faut que je garde votre intérêt... ;-) ------ Si vous avez des changements à proposer, ne vous gênez pas, ça me ferait plaisir d'avoir de vos idées. ------ MERCI POUR VOS REVIEWS!!! Continuez de m'en écrire!