Titre : Malika Nassim au Caravansérail

Auteur : Alana Chantelune (alanachantelune@caramail.com)

Beta-readeuse : Angharrad, qui en plus me donne confiance en moi.

Résumé général : Malika Nassim, une fillette tunisienne de douze ans, apprend qu'elle est une sorcière et qu'on l'attend au Caravansérail, l'école de Magie, où son mystérieux oncle Hichem est professeur.

Résumé du chapitre précédent : Malika est une fillette de onze ans et demi qui se sent un peu brimée par ses parents. Elle se sent à l'étroit entre ses deux aînés qui rêvent de faire des études en France, son frère qui passe son temps à l'embêter, et sa petite sœur que tout le monde adore et qui passe avant tout le monde dans la famille. Parfois, il se passe des choses bizarres, quand elle comprend ce que veulent les animaux, et surtout le jour où une énorme vague s'abat sur la bande de son frère qui lui cherchait des noises, alors qu'il n'y a pas de vent et que la mer est plus que calme ! Un jour, une étrange lettre arrive pour Malika.

Disclaimer : Il n'y a pas de Harry Potter à l'horizon, et pourtant, je vous assure que le monde des sorciers tel que je l'entends appartient à J. K. Rowling et à elle seule ! ! Je ne fais que broder autour.

Note : oui, les premier chapitres sont ennuyeux. Ca commence à se débloquer à partir du prochain. Je planche sur les chapitres suivants (5 à 8, le 4 est fini). Je peux vous dire qu'ils sont deux fois plus long que les premiers.

Conseils de musique : "le conseil d'Elrond", CD du Seigneur des Anneaux, la Communauté de l'Anneau.

Chapitre trois : L'oncle mystérieux.

Malika n'avait jamais vu une telle expression sur le visage de son père. Il semblait plongé dans un souvenir un peu triste. Etait-il fâché ou acceptait-il avec fatalité l'arrivée de la lettre ? Elle n'aurait su le dire." Papa ? " demanda finalement sa sœur aînée. " Il y a un problème ? "

Monsieur Nassim regarda sa femme qui ne dit mot. Elle semblait renfrognée.

" On savait que ça arriverait. ", murmura-t-il.

Le reste de la famille les regardait avec des yeux ronds. Le père de Malika tendit alors la lettre à sa fille, et d'une voix dure, ordonna :

" Lis-la. C'est comme ça que ça doit se passer. "

Malika prit la lettre, intriguée. Elle regarda autour d'elle. Ses parents semblaient contrariés, ou inquiets. Naïma et Kader, très intéressés, attendaient qu'elle ouvre la lettre. Samira et Youssef, eux sentaient qu'il se passait quelque chose de pas normal. Malika déchira le sceau de cire et sorti trois feuilles de l'enveloppe. Elle commença à lire à voix haute la première feuille, car toute la famille n'attendait que cela.

LE CARAVANSERAIL, ECOLE DE SORCELLERIE

Directeur : Mohamed Ibn Romdane, Chevalier du Grand Ordre de Merlin, Docteur ès Sorcellerie, Elémentaliste-en-chef, Membre permanent de la confédération internationale des Mages et des Sorciers.

Chère Mademoiselle Nassim,

Nous avons le plaisir de vous informer que vous avez été admise au Caravansérail, l'école de sorcellerie du  désert.

Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.

La rentrée étant fixée le 22 août, nous attendons votre faucon au plus tard le 20 juillet. Le départ de la Caravane aura lieu à l'Obélisque des Mirages, le rendez-vous est fixé à neuf heures, le 22 août. Les flèches rouges vous indiqueront votre trajet, prenez soin de prévoir une heure pour atteindre le point de rendez-vous.

Veuillez croire, Mademoiselle Nassim, en l'expression de nos sentiments distingués.

Batoul Usulizz, Directrice adjointe

Malika en resta interdite. Kader éclata de rire.

" C'est quoi cette blague ? "

" Tais-toi ! ", dit violemment son père. " Ce n'est pas une blague. Malika ira dans cette école parce que c'est une sorcière. "

Ses enfants le regardèrent avec des yeux ronds. Il y eu un grand silence. Puis Samira osa élever la voix, un peu effrayée.

" Mais… Ca ne peut pas exister, les sorciers ! "

Son père poussa un grand soupir. Droit comme la justice, il regarda ses enfants.

" Pourquoi crois-tu que ton oncle Hichem soit si mystérieux ? ", dit-il calmement. " Lui aussi est un sorcier. Un jour, il a reçut une telle lettre. Il avait douze ans et moi dix il est allé dans cette école et on ne l'a plus beaucoup revu. Voilà pourquoi il n'a pas prit la succession de mon père, parce qu'il avait mieux à faire. Voilà pourquoi on le voit si peu et on ne vous dit presque jamais rien sur lui. Il vit dans un autre monde. Je vais lui écrire. Il saura régler ça mieux que nous. "

Youssef sembla s'éveiller :

" Attend, je ne comprends pas tout ? Tu peux nous expliquer ? "

Leur père s'assit sur une chaise en soupirant.

" Les sorciers ont toujours existé. Avec la Magie, il se cachent de nous, les Moldus, c'est-à-dire les gens sans pouvoirs magiques. Ils vivent à coté de nous mais on ne les voit pas. C'est de la Magie. Parfois, des sorciers naissent dans des familles de Moldus. C'est ce qui est arrivé à Hichem. Mon frère aîné faisait toujours des choses bizarres quand nous étions enfants. Par exemple, il ouvrait les armoires alors que nos parents étaient sûr de les avoir fermées, où il arrivait toujours à ne pas se faire contrôler dans le bus sans avoir de tickets. Il ne savait pas qu'il avait des pouvoirs. On trouvait juste qu'il avait de la chance. "

Il soupira, et eut un petit sourire triste, les yeux perdus dans le vague.

" Les sorciers du Maghreb vont à l'école du Caravansérail, dans le Désert. Je sais ce qu'il faut faire. Chaque année, c'était pareil pour Hichem. Mais les sorciers ont leur vie à eux et ils ne se mêlent pas vraiment de la nôtre, c'est pour cela qu'on ne voit pas beaucoup votre oncle. Et puis, mon père n'a jamais vraiment apprécié ce fait, voir son fils aîné se détourner de tout ce qui était important à ses yeux… Enfin, vous savez maintenant ce qu'il fait et pourquoi vous l'avez si peu vu. "

" Mais… il fait quoi ? Il est juste sorcier ? ", demanda Samira.
" Il est professeur de Magie, c'est tout ce que je sais. ", répondit son père d'un ton un peu amer.

Malika essaya d'assimiler ce qu'elle venait d'entendre. Elle regarda sa mère, sa mère qui n'avait absolument rien dit depuis le début. Elle avait l'air plus sombre encore que son père.

" Maman ? "

Sa mère la regarda.

" C'est de sa faute, d'ailleurs ! ", cracha-t-elle, les yeux plantés droits devant elle.

A ce moment, le père de Malika bondit et hurla à sa femme de se taire avec une violence qu'on ne lui avait jamais vu. Elle ne répondit rien mais détourna la tête, le visage dur. Malika comprit alors qu'il y avait quelque chose qui faisait souffrir ses parents.

Elle.

Ils lui en voulait d'une certaine façon. C'était à cause d'elle qu'ils se disputaient ainsi. Maintenant elle comprenait ce sentiment étrange qu'elle avait parfois avec eux, pourquoi elle se sentait un peu à l'écart de sa famille. Pourquoi sa mère la traitait plus rudement que les autres, pourquoi son père la tenait plus à l'écart.

Elle était différente.

Malika se sentit horriblement seule. Elle avait une impression bizarre. Comme si elle était en décalage avec ce qui ce passait dans la pièce. Quelque chose, une sorte de vitre transparente la séparait de sa famille. Elle sentait qu'elle venait de rebondir dessus avec douleur. Elle regarda sa famille. Youssef et Samira étaient interloqués. Kader avait son air goguenard, ne sachant que croire, mais amusé et railleur. Naïma avait une expression perplexe. Son père affichait une attitude fataliste. Et sa mère, sa maman, ne la regardait pas.

Mais elle, elle fixait sa mère intensément. Finalement, elle lui jeta un coup d'œil. Elle eut un sourire crispé et dit d'une voix maîtrisée :

" C'est comme ça. On va pas revenir dessus. "

Malika fut un peu réconfortée, un peu seulement. Sa maman l'acceptait, elle était surtout triste. Mais c'était tout de même de sa faute.

Au bout d'un moment, son père se leva.

" J'écris immédiatement à Hichem. Le faucon rapportera la lettre. Et surtout, vous allez tous me jurer ici même que vous ne révèlerez ce secret à personne. Celui qui en parle, ou qui laisse traîner une telle information, aura de très gros ennuis. Avec moi d'abord, et ensuite… Non. Je vais demander à Hichem de faire quelque chose. Mais vous allez d'abord me faire ce serment. "

Il y avait une solennité qu'ils n'avaient jamais entendu chez lui, et une légère menace dans sa voix. Et les cinq enfants jurèrent sans protester, même Kader. Alors Monsieur Nassim prit une feuille et écrivit rapidement un mot. Après avoir roulé la lettre, il dut farfouiller dans un placard et trouva enfin un petit rouleau de cuir. Il y glissa la lettre. Quand il eut finit, le faucon vint lui-même se poser sur la table et tendit la patte pour qu'il y suspende le rouleau. Le faucon s'envola aussitôt par la fenêtre.

A partir de ce jour, tout devint étrange pour Malika. Samira et Youssef essayaient d'avoir un comportement normal avec elle, mais elle voyait bien qu'ils ne savaient pas comment faire. Naïma la regardait avec des yeux rond, l'espionnait même. Elle tournait toujours la tête quand Malika sentait son regard scrutateur. Que croyait-elle, qu'il allait lui pousser des cornes ou des verrues ?. Quand à Kader… Il avait repris sa sale habitude de la titiller au début, mais lorsque son père l'avait surpris à demander à Malika de transformer le chien en ver de terre, il s'était pris une gifle. Depuis, il l'évitait lui aussi, et prenait garde de ne pas se faire remarquer. Malika se débrouilla donc pour rester en permanence avec un adulte près d'elle. Ses parents aussi étaient distants avec elle, et elle en souffrait.

Elle ne pouvait rien dire à ses camarades de classe, ni à Miriam, la fille du marchand de journaux, en bas de la rue, un peu plus âgée qu'elle, avec qui elle jouait le soir. Et étrangement, elle se sentait aussi éloignée d'eux, bien qu'il ne sache rien. Comment réagirait-ils tous, quand elle leur dirait qu'elle n'irait pas au collège avec eux ? Elle savait ce qui s passerait : elle les reverrait une fois ou deux pendant les vacances, puis ils deviendraient des étrangers les uns les autres. Elle n'avait pas de meilleure amie ou de bande de copine inséparable ; mais elle n'imaginait pas ne plus voir ses camarades de classe qu'elle connaissait si bien.

Elle avait lu les deux autres feuillets de sa lettre : une liste de fournitures et de recommandations. Les livres à acheter, par exemple, étaient très étranges :

Les Animaux Fantastiques, par Norbert Dragonneau, dernière édition.

Le Livre des Rituels pour débutants, par Najwa Bredhouy

Plantes Magiques : Soins, Elevage, Consommation, par Lagaric Mycosien

Histoire du Monde Magique, par Tâmir Yéssétouh

L'Art des Potions Magiques, par Mucus Bonbouyon

Manuel des Sortilèges (1ère année), par Hadiya Brakadabra

Théorie de la Magie, par Philogonos Biblibris

Astronomie et Astrologie, l'étude des étoiles, par Warda El Bereth

Défense Magique, bases et méthodes, par Assia Repliwyt

Il était également nécessaire d'apporter chaudron, fioles, télescope, nécessaire à potions, balance, astrolabe, gants en peau de dragon, uniforme, et bien sûr, une baguette magique…

Malika n'avait besoin que de lire ces feuillets, de caresser le papier épais au parfum étrange, et elle se mettait à rêver et à s'interroger sur ce qui l'attendait.

D'habitude le samedi soir, les enfants aimaient regarder "Buffy contre les Vampires". Mais ce soir là, il n'avaient fait que l'enregistrer pour regarder un film sur le câble. Mine de rien, on évitait ce qui avait trait de près ou de loin à la magie... Youssef était sorti avec des amis à lui. Quatre jours s'étaient écoulés depuis l'arrivée de la lettre. Soudain, alors que chacun se préparait à se coucher (Naïma dormait déjà) on frappa à la porte. On approchait des une heure du matin, le restaurant avait fermé... Youssef dormait chez un ami. Ce ne pouvait être que LUI.

Malika, Kader et Samira se tinrent dans l'escalier, essayant d'être discrets. Ils entendirent une voix grave répondre à celle de leur père qui saluait un inconnu. Et puis leur mère appela :

" Malika, viens ici. "

Malika jeta un regard son frère et à sa sœur avant de rejoindre ses parents. Son cœur battait très fort. Elle entra dans le salon. Samira et Kader la suivirent, un peu en retrait. Elle se sentit bête, avec sa chemise de nuit et son gilet. Ce n'était pas la meilleure façon de rencontrer son oncle pour la première fois. Elle s'avança, la tête un peu baissée, vers la chaise que son père lui désignait, autour de la table où les trois adultes étaient déjà installés. Elle s'assit. Son frère et sa sœur, sur un regard sévère de leur père, s'assirent précautionneusement sur le sofa. Ils savaient qu'ils devaient se montrer discrets.

" Hichem, voici Malika. Et là, ce sont Samira et Kader. Naïma dort et Youssef n'est pas là ce soir. Les enfants, voici mon frère Hichem. "

Ils lancèrent tous trois un "bonsoir" un peu timide. Ils ne purent s'empêcher de le détailler.

Il ressemblait vraiment à leur père. Il était grand, solidement bâti, et avait l'air sévère. Il portait un fin collier de barbe et ses cheveux courts commençaient à grisonner. Il était vêtu exactement comme Malika l'avait imaginé : une étrange robe de sorcier qui ressemblait à une djellaba, de couleur foncée avec des broderies discrètes aux reflets moirés, un lourd manteau dans les mêmes teintes. A sa ceinture pendaient de petites sacoches, et surtout une baguette magique. Un foulard était enroulé autour de ses épaules. Il sourit en réponse aux saluts de ses neveux et nièces.

" Samira, tu as bien grandi depuis la dernière fois. Tu devais avoir quatre ans et tu rampais sans cesse sous les fauteuils, tu te souviens ? "

Samira eut un sourire mi-amusé, mi-agacé. Ca revenait souvent, cette histoire. Quand elle était petite, on la retrouvait toujours fourrée sous les tables ou les fauteuils. Elle se souvenait très vaguement de son oncle.

" Par contre, Kader, tu devais être trop petit pour t'en souvenir. Tu savais déjà marcher. Mais Youssef doit s'en souvenir un peu mieux. "

Il sourit gentiment à Kader. Et puis son regard se posa sur Malika.

" Et enfin Malika. C'est pour toi que je suis là, hein ? "

Il avait une voix grave, profonde et posée. L'air de rien, simplement assis sur cette chaise, il était impressionnant, intimidant. On sentait que c'était un homme puissant. Malika le regardait avec de grands yeux.

" Malika, ton père m'a écrit parce que tu as reçu cette lettre qui confirme ton appartenance au monde de la sorcellerie. Comme je suis moi-même sorcier, je me chargerai de tout ce qui concernera ton éducation là-bas. C'est le moins que je puisse faire pour ma famille dont j'ai été si éloigné. Pour commencer, j'assumerai entièrement les frais de ta scolarité. Cela était convenu depuis longtemps. "

Il jeta un regard vers la mère de Malika, qui garda les lèvres serrées.

" Je t'apprendrai ce qu'il faut savoir avant d'entrer au Caravansérail. Mais il faut que je te parle d'abord de quelque chose de très particulier. Dis-moi, as-tu toujours gardé ta médaille ? "

Malika fut surprise. Que venait faire sa médaille ici ? Elle répondit d'une petite voix :

" Oui… Je ne m'en suis jamais séparée. Elle cache ma cicatrice. "

Il hocha la tête de façon approbatrice. Malika remarqua que son père ne disait rien. En retrait, il laissait toute l'autorité à Hichem. Elle n'en avait pas conscience, mais, imperceptiblement, il lui léguait l'autorité et la responsabilité de sa fille cadette.

" Malika… ", commença t-il, et sa voix se fit imperceptiblement plus tendue, " Cette médaille, c'est moi qui te l'ai donnée quand tu était bébé, après l'accident qui a causé ta cicatrice. Un accident magique dont je suis en partie responsable. "

Malika ouvrit de grands yeux. Son frère et sa sœur sur le sofa, se penchèrent en avant pour mieux écouter.

" Je suis venu rendre visite à ma famille, chez vos grand-parents. Ta mère était là avec toi. Mais j'ai été attaqué par un autre sorcier, et dans le combat, tu as été blessée. Car il faut savoir qu'il existe des sorciers très dangereux. Cette médaille sert à cacher ta blessure, mais aussi à dissimuler sa nature à d'autres sorciers. Il est très important que tu la gardes toujours sur toi. "

Malika regarda son oncle avec stupéfaction. Elle n'avait aucun souvenir de sa blessure, et pourtant, tandis qu'il parlait, elle crut se rappeler une sensation de brûlure, comme une décharge électrique… Mais c'était très confus. Une blessure magique… C'était donc ça… Elle pensait que c'était aussi pour ça que son oncle n'était jamais venu les voir après ça. Pour ça que son père était tellement mal à l'aise et que sa mère… Sa mère en voulait à son oncle. Elle avait été en danger à cause de lui. Sa mère avait tout simplement peur pour elle… Ou avait-elle peur d'elle ? Parce qu'elle était une sorcière ?

" C'est une blessure... magique ? ", demanda Malika.

" Oui, c'est cela. " répondit-il. " Cette médaille permet de cacher aux sorciers que c'est une blessure magique. Ca évite les questions gênantes. "

" Pourquoi gênantes pour des sorciers ? ", fit Malika, les sourcils froncés.

Elle avait l'esprit vif, et il y avait quelque chose de pas clair là-dessous, elle le sentait. En fait, c'était le ton et l'attitude de son oncle qui lui avait mis la puce à l'oreille. Hichem soupira et la regarda dans les yeux.

" Malheureusement, je ne peux rien te dire pour l'instant. Plus tard, tu sauras. Sache simplement que cela concerne des problèmes magiques confidentiels, et personne, je dis bien personne, ne dois savoir ce qui s'est passé. Ni Moldus, ni sorciers. C'est très important, c'est une question de sécurité. "

" Si je ne sais rien, je ne pourrais rien dire ! ", fit Malika en essayant de paraître légère.

" Ce n'est pas si simple, il faut également que personne ne se pose de questions. " rétorqua son oncle d'une voix ferme et sévère. " Personne ne doit savoir que ta médaille cache une blessure magique. "

Ses yeux étincelaient et il y avait comme de la colère dans ses paroles. Les trois adolescents se tortillèrent sur leurs chaises : il était vraiment pas commode, leur oncle. Il était même inquiétant.

Il y eut un bref silence. Puis il fronça les sourcils et dit sèchement :

" Et bien, j'attends. "

Malika le regarda, interdite. Puis elle comprit :

" Je promet que je n'en parlerai à personne. ", énonça-t-elle gravement.

Le regard d'Hichem s'adoucit, et il se posa sur les deux aînés. Samira ouvrit puis referma la bouche, un instant surprise. Puis elle dit très vite :

" Ho, oui, bien sûr, je jure de ne rien dire non plus. "

Kader se mordillait la lèvre. Il semblait encore en train de chercher jusqu'où il pouvait aller et montrer son sale caractère. Mais lorsque ses yeux croisèrent ceux de son oncle, durs et froids, il devint vraiment mal à l'aise et balbutia :

" J'dirais rien, promis, ouais. "

Hichem se tourna alors de nouveau vers Malika.

" Bien. Ce que je propose, c'est de t'emmener demain faire tes courses pour la rentrée. J'en profiterai pour t'expliquer un peu le monde de la Magie. "

Il eut un regard pour son frère qui ne fit aucun geste, mais se leva simplement pour envoyer ses enfants au lit. Il proposa à son frère de dormir dans le salon, lui permettant même "d'arranger ça à sa convenance", c'est à dire d'utiliser la magie, malgré la mine réprobatrice de son épouse. Alors qu'elle suivait son frère et sa sœur, qui ne pipaient mot, Malika se tourna brusquement vers son oncle :

" Mais… Où est-ce qu'on va aller, demain ? C'est loin? "

" A Tunis, bien sûr, à la Médina. ", répondit son oncle tranquillement.

" A la Médina ? Mais il n'y a pas de boutique magique là-bas ! "

Un bref sourire se dessina sur le visage de son oncle, et, ô surprise, de son père également.

" Tu verras bien demain. Je t'emmène à la Médina Magique. "

-Fin du troisième chapitre-

Prochain épisode : La Médina Magique :

Hichem emmène Malika dans la Médina Magique de Tunis pour acheter ses fournitures. Elle découvre le monde de la Magie, et entend de drôles de choses sur son oncle.

Explication des noms :

Les auteurs des livres :

Warda El Bereth : J'ai pas résisté. Dans le Silmarillion, de Tolkien, qui raconte ce qui s'est passé avant le Seigneur des Anneaux, la dame des étoiles s'appelle Varda (ici arabisé en Warda), et les elfes la surnomme Elbereth. Excellent nom pour l'auteur d'un guide sur l'étude des Astres.

Assia Repliwyt : Le prénom signifie :"celle qui protège", mais le nom se lit "repli vite". Comme quoi la meilleure défense serait la fuite ? Drôle d'ambivalence pour l'auteur du Manuel de Défense magique.

Philogonos Biblibris: Philogonos veut dire "celui qui sait". Essentiel pour l'auteur de Théorie de la Magie. Le nom est la contraction de Bibli (la bible) et libris (livre) en latin.

Najwa Bredhouy : le nom se lit "bredouille". Pas très convaincant pour une spécialiste en rituels. Heureusement, le prénom veut dire "parole secrète".

Tâmir Yéssétouh: son prénom signifie :"Connaisseur des Dates". Vaudrait mieux pour l'auteur d'un livre d'Histoire... En plus, son nom de famille dit "Je sais tout"…

Mucus Bonbouyon : Le mucus est une substance organique, le nom se lit "bon bouillon". Il a écrit un livre de potions ou un livre de cuisine ?

Hadiya Brakadabra : Hadiya veut dire "don". Il faut avoir le Don pour être sorcier… Le nom est un jeu de mot sur "Abrakabra"

Lagaric Mycosien : Le nom vient de mycose, une variété de champignon, l'agaric est un champignon

La famille :

Nassim est le nom de famille d'une de mes amies d'enfance. J'ai choisi les prénoms sans faire attention à leur signification, au début. Malika signifie "reine" et est très courant. Youssef est la forme islamique de Joseph. Samira veut dire "agréable compagne" ; Naima "à la douce vie" (ça colle avec son personnage de petite sœur gâtée !). Fatima est le nom de la fille du Prophète Mahomet et signifie "accoutumée". Je n'ai pas trouvé la signification du nom de Kader.  Ichem s'écrit en fait Hichem (honte sur moi), et signifie "généreux". C'est un bon nom, qui révèle la véritable nature du personnage (même s'il la cache bien !).

Le père s'appelle Rochdi, "droiture". (J'aime bien l'acteur Rochdi Zem, d'ailleurs)

Note :

J'admet que c'est pas terrible au début. J'ai du mal à me dépatouiller avec Hichem, je veux pas en faire un Rogue 2, ni un Sirius 2. Je doit trouver un équilibre pour le rendre intéressant. Il a beaucoup changé en 10 ans, il est moins mélancolique que dans le premier chapitre, mais il est plus dur.

Pour Malika, je ne sais pas si on saisit bien le personnage. Une fillette banale, gentille, mais qui peut avoir des moments plus sombres. Comment ça, comme HARRY ? Après tout, oui…

Pour changer de sujet, j'ai acheté le CD "Machins de Taverne", tiré du"Donjon de Naheulbeuk" ; la commande n'a pas prit une semaine, et c'est tordant, en plus j'adore la musique celtique, tout mon bonheur !! Pour découvrir Naheulbeuk, l'aventure débile en MP3 gratos sur le net, allez sur le site de Pen Of Chaos (une petite recherche sur Yahoo ou Google, et c'est bon !)

HELP !

TOUTE IDEE POUR DES NOMS ARABES EST LA BIENVENUE !!!!

J'ai pas encore peuplé le quart des personnages principaux de l'école !! J'ai besoin de noms rigolos !