Résumé du chapitre précédent : Malika est une fillette de onze ans et demi apprend qu'elle est une sorcière. Elle entre au Caravansérail, l'école de Magie du Désert. Elle devient amie avec Laïla, puis Meriem, qui sont dans sa madrasa, Charmarîn, et avec Rokhaya, une étudiante. Les cours commencent et Malika découvre que sa filiation avec son mystérieux oncle Hichem lui attire pas mal de curiosité.
Disclaimer : cette fic est un énorme pompage de la génialissime histoire de JK Rowling, Harry Potter à l'école des sorciers !! Tous les événements sont calqués sur ce roman ! Je n'ai donc aucun droit à gagner des sous dessus !
Conseils musique : ça devient dur de trouver l'inspiration...
Je n'ai pas réussit à trouver le CD du film Hidalgo, et pourtant j'avais aimé la musique, elle aurait très bien convenu.
Le mieux serait de conserver le CD du premier film d'HP, avec la musique des cours à Poudlard...
Pour la course, la deuxième partie de la piste 2 du CD de La planète au trésor.
Notes : pas d'apparition d'El Nazed ce coup-ci, mais il reviendra au prochain chapitre, juré !
Beta : Angharrad, comme d'hab ! mais là, j'ai aussi utilisé mon correcteur word...
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Chapitre dix : Escarmouches
Batoul Usulizz avait l'air d'être constamment étirée. Ses cheveux étaient tirés en un chignon très serré ; le foulard qu'elle portait était tiré en arrière ; la peau de son visage en lame de couteau semblait également tiré ; ses lèvres étaient toujours pincées ; elle était chaque jour tirée à quatre épingles, quoique vêtue sans ostentation, et son corps tout entier, même, était constamment étiré, tenu bien droit comme par des fils invisibles.
Il n'y avait nulle douceur chez elle, ni dans son langage corporel, ni dans son langage tout court. Elle semblait toujours contenir ses nerfs et dévoilait rarement ses sentiments.
L'émotion qu'elle laissa pourtant percer en ce premier cours de Défense laissa une boule dans la gorge de Malika.
C'était le milieu d'après-midi. En attendant le début du cours, les élèves de première année de Charmarîn parlaient avec animation du cours de Vol, qui ne devait débuter que dans deux semaines, pour cause de remise en état des tapis magiques de l'école.
"Mais si, ils sont tous pourris." Assurait Meriem. "Mon cousin Momo dit que les étudiants sont furieux de devoir encore s'en occuper parce qu'ils ont retardé leurs propres cours pour ça."
"Il y a forcement quelques bons tapis dans le tas." Affirmait un garçon, Samir El Azuli.
Le cours de Vol était particulièrement attendu par les première année. Ils avaient vu quelques élèves faire quelques courses pour s'amuser, et le frère et les cousins de Meriem avaient même tenté un dangereux numéro de pyramide sur tapis, qui leur avait valu une soirée de retenue.
"Ca fait des années qu'ils disent qu'ils vont racheter des tapis, mais..." commença Meriem avec un haussement d'épaule.
"Il suffit de pouvoir avoir son propre tapis." Fit une voix dédaigneuse derrière eux.
C'était Najîba Hôdesan. Les Manticorans de première année venaient de les rejoindre.
"Je me demande comment tu vas t'en tirer pour ce cours, Nassim." Fit-elle d'une voix moqueuse. "Ce sera lamentable que tu déçoives ton oncle dans une matière qu'il enseigne lui-même..."
"D'un autre côté, pas la peine de se demander comment elle fait si elle a de bons résultats... Pistonnée !" Renchérit Zâfira Bafuku.
Les Manticorans ricanèrent.
"Oh ! Comme c'est facile ! Quoi qu'elle fasse, tu pourras médire d'elle !" Fulmina Laïla. "Mais Miss-Qui-A-Une-Directrice-Du-Caravansérail-Dans-Ses-Ancêtres, je pourrais dire la même chose de toi dans toutes les matières !"
Malika intervient.
"Laisse, Laïla. J'ai bien compris qu'elle dira de toute façon du mal de moi, elle se moque de la vérité. Mais je te préviens," elle fit un pas en avant vers Hôdesan, "ne t'avises pas de dire du mal de mon oncle, il n'a rien voir avec ma scolarité !"
La fille ouvrit de grands yeux faussement effrayés.
"Vraiment ? Tu ne me feras pas croire ça. C'est lui qui t'a fait entrer ici, après tout ! Si ça se trouve, tu n'avais même pas le talent pour être admise, mais il t'a pistonnée ! Ca doit être pour ça que le Miroir d'Âmes a eu des ratés avec toi."
Il y eut des murmures dans les deux rangs. Malika se sentit mortifiée.
"Mon oncle ne ferait jamais de choses comme ça !" s'indigna t-elle.
Elle commençait à s'énerver et à crier.
"Franchement, qui s'est flatté d'avoir de puissants ancêtres et une noble famille le premier jour ? Toi, pas moi ! Mon oncle est quelqu'un de digne et de respectable, et je crois que tout le monde le sait pertinemment !"
"En tout cas tout le monde le saura en vous entendant," Trancha une voix froide.
Les élèves détournèrent les yeux de la dispute, pour se tourner vers la porte de la salle de classe.
Le professeur Usulizz les toisait, bras croisés.
"Si Mademoiselle Nassim a finit de vanter les mérites de sa famille, nous pourrions peut-être commencer le cours." Déclara-t-elle avec un petit haussement de sourcil.
Malika jeta un œil à Hôdesan, qui eut un rictus de satisfaction. Elle sentit ses joues s'empourprer. Qu'est-ce que l'enseignante allait penser d'elle ?
"C'est elle qui a commencé !" S'écria Laïla en désignant la Manticoran.
"Silence ! Je ne tolérerai pas de tels enfantillages !" S'exclama le professeur d'un air outré.
Laïla se mordit la lèvre et Malika garda les yeux baissés. Le professeur Usulizz scanna du regard ses élèves un instant, puis se détourna et disparut dans la classe. En silence, les deux groupes la suivirent.
L'altercation devant la porte devait avoir échauffé les esprits, car les Manticorans s'installèrent à droite et les Charmarîns à gauche, sans qu'il y ait de mélange dans les rangs.
Le professeur Usulizz commença par présenter sa matière. La Défense Magique était sans doute la matière la plus passionnante, puisqu'elle mêlait l'ensemble des autres matières à des fins pratiques. Toutefois, les élèves furent déçus d'apprendre que les premiers cours seraient essentiellement théoriques, puisqu'ils ne maîtrisaient pas suffisamment leur baguette.
"Cette première année sera consacrée à vous présenter les différentes créatures ou situations dangereuses les plus communes, et les réactions élémentaires à connaître."
Un garçon de Manticoran leva la main.
"On n'utilisera pas de sortilèges ?"
"Si, bien sûr, dans six à huit semaines, vous commencerez la pratique."
"Apprendra-t-on le duel ?" Demanda avidement un garçon de Charmarîn assez rondouillard.
"Pas avant la cinquième année, même si je vous enseigne tous les Sortilèges nécessaires à la Défense contre une attaque magique. Le combat pour le plaisir n'est pas de mon ressort." Dit-elle d'un ton dégagé.
Malika leva brièvement les yeux, se demandant s'il n'y avait pas là quelque chose... Mais une fille de Charmarîn avec un léger zézaiement intervint à son tour :
"En tant que travaux pratiques, aurons-nous affaire à des animaux véritables comme en Faune et Flore Magiques ? Parce que ze suis allergique aux poils et aux plumes, et je dois prendre des potions avant..."
"Puisque vous me le signalez, j'en tiendrai compte dans ces cas-là." Répliqua le professeur, agacée. "La présence de Créatures Magiques est bien évidemment contrôlée."
A l'idée d'affronter en direct des Créatures Magiques, Malika leva la main, avide de savoir.
"Quelle sorte de Créatures Magiques apprendrons-nous à combattre ? Travaillerons-nous avec des Dragons ou des Nundus, au moins dans les classes supérieures ?"
Batoul Usulizz tiqua, et la fixa avec mépris. Malika, surprise par cette attitude brusque, baissa légèrement la main, ne sachant où elle avait fauté.
"J'aurai du m'attendre à telles questions de votre part, Nassim. Déjà fébrile d'imiter les exploits de votre cher oncle, n'est-ce pas ? Vous n'êtes qu'en première année, et avec un peu de jugeote vous devineriez que seuls des sorciers confirmés peuvent se permettre d'affronter de telles créatures. Un bon conseil, cessez de vous portez ainsi en avant en rappelant votre filiation, cela ne peut que vous desservir."
Un silence de mort régnait dans la salle de classe. Le ton sec et méprisant avait refroidit tout le monde, même si Najîba Hôdesan et ses amies échangèrent des sourires convenus. Malika, sous le choc, ne put que fixer son professeur avec désarroi. Batoul Usulizz eut un rictus méprisant, et se détourna pour reprendre ses explications au sujet du programme scolaire. Malika baissa les yeux et adopta dès lors un comportement discret, mais aux aguets.
Désormais, elle savait qu'il lui faudrait être vigilante en cours de Défense Magique. Car les mines satisfaites des Manticorans disaient très clairement qu'ils profiteraient de ce cours pour continuer à déverser leur fiel sur elle.
Elle n'avait jamais vu quelqu'un montrer si ouvertement de l'aversion pour une enfant. Rageuse, elle se contenta de copier en silence le cours et s'abstint de lever la main pour répondre à toute question. Inutile de se faire encore remarquer, se disait-elle. Mais cette attitude eut l'effet inverse de celui escompté.
Pour évaluer l'avancée des lectures de ses nouveaux élèves, Batoul Usulizz faisait un panorama des divers types de créatures magiques qu'ils auraient à étudier, et posait fréquemment des questions à l'ensemble de la classe.
Au bout d'un moment, elle se tourna vers Malika et lança d'une voix dédaigneuse :
"Et bien, Nassim, me ferez-vous croire subitement que vous êtes devenue modeste ou n'avez-vous simplement pas jugé digne de vous d'ouvrir un de vos livres ? Je vous parle des morts-vivants, Nassim. Allons, quels sont les grands types de créatures mort-vivantes ?"
Plusieurs élèves levèrent la main.
"Heu... Les zombies... et les vampires ?" Répondit Malika, incertaine.
"Et bien sûr, on oublie les goules, qui sont trop souvent considérées comme des animaux de compagnie par les sorciers de bas-étage." Railla la vice-directrice, et quelques élèves rentrèrent la tête dans les épaules. "Mais dites-moi, Nassim, savez-vous seulement ce qu'est une Liche ?"
Malika leva des yeux interloqués. Elle n'avait pas lu dans le détail tous ses livres, et justement elle avait soigneusement laissé de côté le chapitre sur les créatures mortes-vivantes dans son livre de Défense, un peu dégoûtée par les illustrations.
Trois élèves avaient la main levée, dont Najîba Hôdesan, avec un petit air supérieur, mais l'enseignante ne leur accorda pas un regard.
"Non, Professeur."
"Pathétique. Bien essayons une question d'un niveau plus facile, Nassim. Quel est le sortilège le plus élémentaire pour se débarrasser d'un mort-vivant ou tout du moins le neutraliser ?"
Malika secoua la tête, se mordant la lèvre.
"Essayons encore," soupira Usulizz avec exaspération. "Comment désigne-t-on les serviteurs du Seigneur des Ténèbres ?"
Cette fois, les mains se levèrent avec plus d'hésitation. Najîba Hôdesan se dressa de toute sa hauteur, l'air important. Malika n'avait aucune idée de ce dont il était question. Elle secoua la tête.
"Et bien, à l'évidence, la filiation ne fait pas tout. Il vous faudra au moins ouvrir vos livres pour savoir ce que recouvrent les mots "Créatures des Ténèbres" et "Magie Noire". Sinon, à quoi bon ce cours de Défense ?"
"A l'évidence, d'autres élèves s'y connaissent fort bien en "Créatures des ténèbres" et "Magie noire", répliqua Malika, en jetant un regard à Najîba Hôdesan, dont le sourire suffisant se flétrit instantanément. "Vous devriez demander à Hôdesan."
Il y eut des murmures et quelques ricanements. Najîba Hôdesan baissa la main et toisa Malika avec un regard flamboyant de colère. Mais le professeur Usulizz n'apprécia pas du tout.
"Silence ! Prenez garde Nassim, je ne tolère absolument pas ce genre d'insolence ! Pour ce premier cours je passerai l'éponge, mais la prochaine fois que vous vous montrerez si arrogante, ce sera un blâme. Est-ce clair ?" Siffla-t-elle.
Malika hocha la tête, et tenta de maîtriser sa voix.
"Oui, professeur."
"En ce qui concerne les questions auxquelles vous n'avez pas su répondre, sachez qu'une Liche est un sorcier transformé en mort-vivant, une créature extrêmement rare et puissante, totalement corrompue, qui se repaît de chair humaine avec une prédilection pour les sorciers. Le sortilège de base pour gêner ou neutraliser un mort-vivant est le Sortilège de Rayonnement, une des variantes du sortilège Lumos que vous devez apprendre dès cette semaine."
Elle fit une pause, et détourna enfin son regard méprisant de Malika.
"Enfin, sachez que les serviteurs du Seigneur des Ténèbres sont appelés des Mangemorts. Pour cela, relisez votre livre d'Histoire de la Magie, tout simplement. C'est tout de même un comble de ne pas savoir ça." Soupira-t-elle comme pour elle-même, avec rancœur.
Malika se contint. Elle débarquait dans le monde de la magie, elle ne savait même pas que ça existait, les Seigneurs des Ténèbres ! Elle espérait ne pas étudier ces créatures-là tout de suite, et se renseigner avant le cours qui y serait consacré.
C'est d'humeur assez morose qu'elle quitta la salle de Défense, regrettant d'avoir ce cours deux fois par semaine.
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"Quelle peau de vache ! Mais quelle peau de vache !!" S'égosilla Laïla au réfectoire.
"Elle était sûrement à Manticoran à son époque." Soupira Meriem.
Malika ne répondit rien, le regard dans le vague, faisant tourner sa cuillère dans son ragoût.
"Malika, arrête de broyer du noir. Moi non plus j'aurai pas su répondre à ces questions." La consola Laïla.
"Oui, pour une première année, on est pas censé tout savoir par cœur." Approuva une autre fille, Sarah Heinmann.
"Moi, je dirais qu'elle t'en veut personnellement." Lança Samir, la bouche pleine, la désignant avec son couteau, attirant les regards des autres élèves de leur classe assis à la même table.
Malika releva les yeux à cette remarque et hocha la tête.
"Mon oncle." Murmura-t-elle.
"Hein ?" Fit Meriem.
"Quand j'ai parlé des Nundus, elle a dut croire que je faisais référence à ce que mon oncle à fait en Afrique, vous savez ?"
"Ouais," coupa un garçon nommé Ali Ababoua en se penchant par-dessus l'assiette de Laïla sans qu'on lui ait demandé, "c'était un sacré truc, il y a tout un reportage sur l'expédition dans "MaGéo" ce mois-ci, le professeur Nassim y est..."
"Et la prof serait jalouse ?" Postillonna Samir El Azuli d'un peu plus loin.
"Beurk !" Firent Meriem et Sarah.
Malika haussa les épaules.
"Elle a du croire que je me vantais."
"Et elle n'a pas l'air d'aimer du tout ton oncle." Trancha Laïla en fronçant les sourcils. "Si ça se trouve, ils sont en compétition pour prendre la succession du directeur..."
"Ou alors ils étaient fiancés dans le temps et puis ils se sont disputés et maintenant ils se vouent une haine éternelle !" S'emporta Faroudja Tamagna en pouffant.
"Arrête !" S'horrifia son amie Aawiya Blabyll. "Elle est trop vieille pour lui ! Elle au moins... Dix ans de plus ?"
Faroudjia enchaîna sur son délire: "Si, une terrible histoire du genre "Amour, Gloire et Magie" !" Gloussa t-elle et Aawiya la suivit.
"Tu suis ce feuilleton débile ?" S'exclama Nilopher Kun Gout sous les ricanements des garçons.
"La télé existe chez les sorciers ?" Leur demanda Feran Hâzim, surpris.
Malika laissa la conversation dévier totalement.
Mais plus elle réfléchissait, plus elle était sûre que ce qui clochait entre elle et Batoul Usulizz venait de son oncle.
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A sa grande surprise, Malika s'aperçut que sa famille que lui manquait pas beaucoup, tant elle avait de choses à penser. La vie à Tunis lui semblait fade et insipide comparée au quotidien du Caravansérail. Dès la fin de la première semaine, toutefois elle écrivit une longue lettre pour sa famille, essayant de décrire le plus possible tout ce qu'elle avait vu. Une réponse aimable lui parvint très vite par retour de faucon, et chaque membre de la famille avait mit un petit mot, même Kader (mais elle soupçonnait qu'il ne l'avait fait que contraint par son père).
Elle avait définitivement adopté Laïla et Meriem comme amies et s'entendait plutôt bien avec les autres filles et garçons de son groupe. Si Meriem lui lançait de drôles de regards admiratifs à chaque fois qu'on parlait de son oncle, comme beaucoup d'autres élèves, Laïla semblait s'en ficher éperdument. D'un autre côté, Meriem en savait déjà énormément sur l'école et était d'un précieux secours.
En effet, son frère Memed et sa sœur Rachida étaient respectivement en quatrième et cinquième année à Charmarîn. Leur cousin Momo Mechidi était également en cinquième année à Charmarîn, et tous trois étaient réputés pour être des trouble-fête. Le petit frère de Momo, Radouane Mechidi, était en troisième année à Sandrelûn.
Enfin, leur cousine à tous, Nashida Arbib, sœur de leur souffre-douleur et professeur de Potions préféré, était également à Sandrelûn, en dernière année.
"C'est la sœur de Najib. J'ai toujours voulu voir comment il faisait pour donner un cours à sa classe." Disait rêveusement Meriem.
Elles étaient toutes trois assises à l'extrémité des fontaines de l'esplanade du Caravansérail, un coin assez éloigné des autres vasques d'eaux que les autres élèves envahissaient ; un arbuste qui grimpait à flan de la roche offrait même un semblant d'ombre.
Elles attendaient paisiblement leur premier cours de Vol. Laïla et Meriem avaient suffisamment rabattu les oreilles de Malika avec le Quidditch et les courses de tapis pour qu'elles soient les premières à guetter la venue du professeur dans la vaste enceinte du Caravansérail. Très vite, elles furent rejointes par les autres élèves de leur classe, mais le professeur arriva un peu en retard. Il était suivi de quatre étudiants : Thomas Mayefer, qui portait un très grand chapeau de paille de type asiatique, d'énormes lunettes de soleil ET un foulard, espérant peut-être échapper à son surnom de Tomate pour une après-midi (les première année avaient vite appris à appeler le jeune Suédois par ce surnom à cause de ses cheveux roux, et de ses fréquents coups de soleil qui lui laissaient la peau rouge brique) ; Hâdiya, la meneuse de la Caravane de Tunisie, qui était affectée à Sandrelûn ; un autre garçon de Manticoran à la mâchoire proéminente que Malika ne connaissait pas, Hâroun Bouregras ; et enfin Imtithal Mhossad, l'étudiante de Mirajâad qui avait tenu tête au Coffripon.
Tous quatre portaient des piles de tapis râpés et poussiéreux, et semblaient ne pas apprécier l'effort physique que cela demandait, d'autant plus que le professeur n'avait que son propre tapis à la main.
Le professeur Boughon était un homme maussade, assez maigre, au crâne dégarni et qui portait une épaisse moustache.
"Tous en rang, s'il vous plaît !" Clama-t-il à l'adresse des élèves qui s'exécutèrent avec empressement. "Voici votre première leçon de Vol. J'exige la plus grande obéissance durant ce cours, car une erreur peut être vraiment dangereuse ! J'espère que vous avez tous une petite idée de ce qu'il resterait de vous après une chute de vingt mètres de haut, surtout si vous tombez sur des rochers tels qu'il y a derrière vous."
Il fit un geste éloquent de la main en désignant les rocs escarpés et saillants du Caravansérail.
"De la bouillie pour dragons." Souffla Aawiya, ce qui fit pouffer son amie Faroudja et quelques autres.
Le professeur claqua des doigts et les quatre étudiants s'approchèrent pour poser un tapis devant chaque élève. Ils étaient petits, mais assez grand pour que l'on s'y asseye en tailleur.
Boughon posa son propre tapis sur le sol. Il avait de belles couleurs rouges, noires et dorées qui contrastaient avec celles, ternes et délavées, des tapis de ses élèves.
"Bien. Pour commencer, tendez la main comme ceci, et invitez votre tapis en lui disant : "Debout !"
Le tapis de l'enseignant sembla soudain s'animer, et il se mit à flotter à une dizaine de centimètres du sol, à la hauteur d'une chaise. Des murmures parcourent les élèves, très excités.
"A vous, maintenant."
Les élèves s'empressèrent de l'imiter. Levant la main au-dessus de son tapis, Malika ordonna d'une voix ferme : "Debout !", et un frisson parcouru son tapis avant qu'il ne bondisse du sol et se présente, tout vibrant, à flotter devant elle. Peu d'élèves parvinrent du premier coup au même résultat. Meriem grogna en tapant du pied à son tapis qui s'élevait avec une lenteur d'escargot. Les étudiants passaient dans les rangs pour montrer le mouvement du poignet à effectuer, et surtout à parler d'une voix autoritaire, sinon, les tapis ne faisaient que remuer, que relever paresseusement un côté ou même ne pas bouger du tout.
Quand enfin chaque élève eut un tapis flottant devant lui, le professeur reprit la parole.
"Pour commencer, vous allez vous asseoir tous en tailleur sur votre tapis, dans le sens de la longueur, comme ceci ! Attention, on grimpe toujours sur son tapis par la gauche. Vous relevez vos robes comme ceci pour ne pas vous asseoir dessus, et vous les arrangez comme cela afin de garder votre liberté de mouvement. Ensuite vous redescendez de la même manière pour ne pas vous prendre les pieds dedans. Avec la pratique, cela doit devenir un mouvement naturel et surtout digne. Attention, pas de mouvements brusques ou vous risquez de faire démarrer votre tapis. Allez."
D'un même mouvement, les élèves tentèrent de s'asseoir avec dignité sur leurs tapis volants. Mais ce n'était pas aussi facile que ça en avait l'air. Si Malika trouva immédiatement son équilibre, elle dut tirer sur ses robes pour ne pas s'étrangler en s'asseyant dessus et en tendant l'étoffe. Certains perdirent l'équilibre, et Laïla, qui sauta sur son tapis, le fit s'écrouler par terre, et elle se fit réprimander sévèrement par Imtithal Mhossad. Meriem, par contre, sembla savoir s'asseoir avec grâce et facilité.
Ils descendirent ensuite tous de leur tapis, et ce fut là que les problèmes plus sérieux commencèrent : plusieurs élèves trébuchèrent dans leurs robes, et un garçon tomba par terre de telle façon que son tapis se mit en mouvement. Tomate dut courir à l'autre bout de l'enceinte pour le récupérer. Heureusement, il ne s'était pas envolé plus haut que ses trente centimètres.
Ils répétèrent ces mouvements de base au moins une dizaine de fois, et Malika commençait à en avoir ras-le-bol. S'asseoir et se relever, quel merveilleux cours ! Les étudiants faisaient grise mine, et Tomate laissa même échapper un bâillement. Mais le professeur était intraitable, et ce n'est qu'après un quart d'heure d'exercice aussi passionnant, qu'il consentit à passer à autre chose.
L'excitation des élèves fut de courte durée : passer les premiers instants de nouveauté, tourner en rond à trente centimètres du sol n'était pas très excitant...
"On doit avoir l'air de débiles, vu des fenêtres." Maugréa un élève, et Malika ne pouvait que lui donner raison.
Elle réussissait parfaitement à arrêter et à faire démarrer son tapis quand le professeur l'ordonnait, mais ce n'était pas le cas de tout le monde, et la file bien ordonnée des élèves se transforma vite en embouteillage indescriptible. Quand certains ne démarraient pas à temps, les autres leur rentraient dedans, et quand certains n'arrivaient pas à s'arrêter au bon moment, ils bousculaient tout le monde.
Deux tapis durent être changés, parce que Fadel Ibn Saba n'arrivait pas à faire tourner le sien et se retrouvait sans arrêt face à un mur, et celui de Faroudjia s'écrasait lamentablement par terre toutes les deux minutes, comme un pauvre animal à bout de forces.
"On se croirait à la maternelle !" S'exaspéra Malika devant un tel foutoir.
Finalement, le professeur fit des groupes et Malika se retrouva parmi ceux qui se débrouillaient le mieux, avec Imtithal Mhossad.
"On va prendre un peu d'altitude." Décréta-t-elle. "Vous me suivez, doucement."
Ce fut fantastique. A trois mètres du sol, ils traversèrent tout le Caravansérail. Imtithal se retournait fréquemment pour les regarder la suivre, et elle enchaîna les virages, les descentes et les montées à une allure relativement tranquille. Les élèves la suivaient avec un ensemble parfait.
"Très bien," approuva la jeune fille, une fois regroupés autour d'elle en demi-cercle, "on va aller un peu plus vite, maintenant. Tâchez de continuer à maîtriser votre tapis de la même manière.."
Cela devint vraiment agréable. Leur foulard volant au vent, les élèves pouvaient enfin pleinement apprécier leur cours.
Deux autres groupes, avec Tomate et Hâdiya, évoluaient de leur côté, mais le professeur Boughon et Hâroun semblaient avoir de grosses difficultés avec leurs propres groupes.
Imtithal venait de redescendre à terre pour proposer aux élèves de s'essayer à la manœuvre debout :
"Ca demande plus d'équilibre. On reste près du sol, cette fois. Vous faites le tour de l'enceinte, à la file indienne. Je reste ici pour vous observer."
Elle était plutôt du genre laconique, mais ses yeux vifs ne manquaient rien. Malika la classa dans la catégorie des gens responsables mais un peu distants, comme Tomate.
Tomate qui s'était également arrêté avec son groupe, parce qu'il avait perdu son chapeau en route.
C'est alors que se déroula l'incident. Rester debout sur un tapis était en effet une situation bien moins stable qu'accroupie. Alors qu'ils étaient de l'autre côté de l'enceinte, très éloignés d'Imtithal et des autres groupes, Makârim Mûno, la fille qui s'était plainte d'allergie, se mit à éternuer. Au troisième éternuement, elle tomba à plat ventre sur son tapis, qui fut prit d'une brusque embardée. Il bouscula le garçon de devant, Fadel Ibn Saba, et monta en flèche, manquant de peu la tête de Malika.
Makârim Mûno hurla et éternua en même temps, à plat ventre sur son tapis qui s'élevait à des mètres du sol.
Ce fut instinctif. Malika tomba à genoux sur son tapis, agrippa les côtés, et dans un geste brusque, le dirigea vers le haut. Elle accéléra brutalement, et en quelques secondes, avait atteint le niveau de sa camarade en péril, qui montait en chandelle, et s'était mise à glisser de son tapis. Les yeux écarquillés de frayeurs, elle enserrait les franges de son tapis.
Malika, d'un mouvement général du corps, se porta juste derrière elle, au moment précis où elle lâchait tout sous le coup d'un nouvel éternuement.
Malika la réceptionna dans ses bras. Elle ne tenait plus l'avant de son tapis que de la main gauche, et, déséquilibrée, elle partit en descente en vrille vers la gauche. Mais elle parvint à redresser son tapis, et en moins d'une minute, elle avait ramené sa camarade à terre. Le tapis de celle-ci avait disparut.
Tout le groupe se rua vers elles. Les élèves poussaient des cris de joie et d'admiration. Les étudiants avaient le visage plissé d'inquiétude.
Quant au professeur, il était furieux.
"Qu'est-ce que c'est que ça ? Comment avez-vous pu faire une telle idiotie ?" Tonna t-il en foudroyant Malika et la rescapée. "Vous êtes suicidaire ?" Cracha t-il à la pauvre Makârim qui avait les yeux pleins de larmes, et pas seulement à cause de sa peur. "Et vous, qu'est-ce qui vous a prit de jouer les héroïnes ?" Gronda t-il à l'adresse de Malika.
"Je... J'ai pas réfléchit..." Balbutia t-elle, encore sous le choc de ce qui venait de se produire.
"Elle a eut une réaction épatante." Intervint doucement Tomate. "Elle a put la rattraper quand elle tombait. Je n'aurais pas fait mieux. Sauf le rétablissement." Fit-il avec un petit mouvement de tête appréciateur à l'adresse de Malika.
"Ca ne serait pas arrivé si ces gamins avaient été suffisamment encadrés !" Hurla le professeur. "Vous, vous allez avoir des ennuis !" Menaça t-il Imtithal.
La jeune fille le regarda calmement. "Apparemment, il y a eut un problème particulier que je n'avais pas pris en compte."
"Oui, laisser des débutants évoluer librement !"
"Ils ont tous montré qu'ils se débrouillaient très bien !" Contra la jeune fille d'une voix morose.
De fait, hormis Malika, tous savaient déjà se servir d'un tapis dans ce groupe.
"C'est mon allergie, " gémit la victime, qui avait les yeux et le nez rouges et qui ne cessait d'éternuer. "Il doit y avoir des trucs sur le tapis."
Le professeur mit fin précipitamment au cours, envoyant la malade à l'infirmerie, et promettant un rapport à Imtithal. Alors que les élèves roulaient leurs tapis, Hâdiya et Tomate discutèrent à l'écart avec le professeur. Celui-ci jeta un regard à Malika, sembla ruminer, puis se tourna franchement vers elle.
"Nassim !" Beugla t-il "Samedi, le premier du mois prochain, je vous veux aux courses !"
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Imtithal Mhossad ne fut pas inquiétée outre mesure. Tomate l'assura personnellement aux premières années le jour suivant.
Par contre, l'acceptation de Malika aux courses fut accompagnée par de véritables cris d'envie.
"Ils t'ont demandé de participer aux courses !!! Tu as trop de chance !! D'habitude, on ne commence qu'à partie de la troisième année ou de la seconde si on est doué ! Il y a un tas de figures à apprendre !" S'égosilla Meriem.
Laïla était également envieuse.
"Et dire que c'était la première fois que tu montais sur un tapis..."
Malika, elle se demandait exactement en quoi consistaient les courses.
"Tous les samedi, le professeur Boughon fait disputer des courses par âge, par niveau, par maison, ça dépend." Lui expliqua Rokhaya à sa demande. "C'est un peu dangereux, alors il est le seul à évaluer quels élèves peuvent s'y risquer. Tous les élèves n'y participent pas ; certains s'en lassent, et n'y vont que de temps en temps. C'est très populaire chez les élèves."
Malika n'était pas si enchantée que ça : devoir disputer une course sur tapis volant, plus jeune que la plupart, alors qu'elle n'avait pour ainsi dire aucune expérience ? Ca promettait...
Makârim Mûno remercia plusieurs fois Malika avec effusion. Heureusement, elle n'était pas du genre pot-de-colle, et cette aventure ne servit qu'à faire bavarder le dortoir des premières années jusqu'à une heure avancée ce soir-là.
Par contre, elle eut l'immense surprise d'apprendre que son acte lui avait par-dessus le marché fait gagner sa première étoile. Cela lui fit un drôle d'effet de voir son nom inscrit au tableau d'honneur, à coté de deux autres noms.
"Il n'y en a pas beaucoup, si tôt dans l'année." La félicita Tomate ce jour-là.
Bien évidemment, elle dût supporter les commérages de la bande de Najîba Hôdesan, qui faisait courir le bruit que "c'était à cause de son oncle", mais la plupart des élèves avaient appris l'histoire auprès des étudiants, et l'avis de ceux-ci étaient toujours respecté, si bien que cela ne dura guère. Mais elle s'aperçut vite que quantité d'élèves de tous âges connaissaient son nom dans les couloirs et n'hésitaient pas à la saluer, alors qu'elle commençait tout juste à connaître ceux Charmarîn.
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La deuxième semaine de cours, les activités extra-scolaires débutèrent, et les panneaux d'affichages furent couverts d'annonces. Tabet et ses camarades avaient collé une grande affiche de réclame pour le Quiddich qui prenait la moitié de la place prévue pour les annonces non-officielles, et débordait sur la partie réservée aux messages de l'administration. Les étudiants se chargèrent vite de lui donner une taille réglementaire.
Peine perdue, puisque dès qu'ils avaient le dos tourné, un mouvement de baguette venu d'un coin du Foyer l'agrandissait de nouveau.
Meriem avait depuis longtemps décidé de participer aux cours de danse, donnés par des étudiantes. Laïla avait décrété qu'elle se présenterait chaque année aux cours et aux sélections de Quidditch pour intégrer l'équipe, et poussa Malika à l'accompagner. Leur première prestation sur balai fut fort honorable, mais très insuffisante pour espérer entrer dans l'équipe. Il y avait nombre d'autres clubs, comme celui de Sortilèges, celui de Calligraphie, celui de Littérature, une chorale, et même un club de football, qui avaient tous pour obligation d'être ouverts à tous les élèves... Malika ne savait trop que choisir, et préféra attendre un peu, pour voir ce que les fameuses courses donneraient.
Malika vit peu son oncle durant ces premières semaines. Il y avait tant à apprendre, tant de personnes à connaître professeurs, étudiants, élèves, tableaux ou fantômes (sans parler des êtres non-humains comme le professeur Lillith, et l'aide-bibliothécaire, une sorte de lutin aux oreilles pointues qui disparaissait plus vite que son ombre dans les rayonnages et qu'elle n'avait encore vu que fugacement), tant de choses à voir, qu'au début elle n'y pensa pas. Et puis, au bout de quelques jours, elle se sentit déçue de le voir si peu, de le connaître si peu. Elle ne savait même pas ce que contenaient ses cours, juste, d'après Rachida, Tabet et leurs camarades, que c'était des cours de Défense Magique de haut niveau, de combat, même.
Quand elle le vit pour la première fois, en dehors de ses apparitions au réfectoire et à l'amphithéâtre, elle fut donc prise au dépourvu.
Ce fut avec une immense fierté qu'à la fin du premier cours nocturne d'Etude des Astres, Malika, Laïla et Meriem paradaient dans les couloirs comme leurs camarades, s'amusant à se faire des signes dans la pénombre des couloirs que les grandes torches n'éclairaient plus assez. Elles avaient appris le sortilège Lumos deux jours avant et se faisaient une joie de l'utiliser. Elles riaient aux éclats
Dans un couloir, elles rencontrèrent Hichem Nassim et trois étudiants, Rokhaya, Imtithal Mhossad et Wolfgang Skat, le responsable du Quidditch, qui discutaient à voix basse.
"... et c'est uniquement dans un esprit de compétition qu'il faut appréhender les génies ou l'on risque de baisser sa garde et de les offenser." Disait Hichem.
Elles ralentirent, intimidées, et Malika sentit son cœur battre un peu fort.
Son oncle baissa les yeux sur elles, et ses étudiants interrompirent leur conciliabule.
"Bonsoir. Faites attention, certaines tapisseries sont des couche-tôt et se sont plaintes du bruit de vos condisciples."
"Désolée, professeur." Sourit Meriem, très intimidée.
"Evidemment," poursuivit-il, "quand c'est El Nazed le Fourbe qui vient trois fois de suite réciter les même jérémiades, on n'a pas trop envie d'y faire attention."
Les trois étudiants rirent doucement, mais les trois élèves osèrent juste sourire.
"Je vois que l'on se familiarise vite avec la Magie et l'école, Malika." Continua t-il à l'adresse de sa nièce.
"Tout se passe bien, mon oncle." Assura Malika avec gaucherie.
Le professeur Usulizz et ses cours où elle était si sèche et si désagréable lui revinrent en mémoire, mais elle s'efforça de ne pas y penser.
"Malika a été conviée à participer aux courses." Intervint Imtithal. "Elle a brillamment secouru une de ses camarades en cours de Vol."
Malika se sentit rougir.
"J'ai entendu cela." Fit pensivement Hichem.
Il y eut un bref silence où il garda ses yeux insondables posés sur elle. Puis il répondit enfin :
"Et bien, bonsoir. Ne vous couchez pas trop tard, toutes les trois."
Malika, Laïla et Meriem hochèrent la tête, se fendirent d'un "bonsoir", auquel Rokhaya répondit "A demain" en souriant, et elle continuèrent leur chemin. Malika tourna un instant la tête.
"...mais la doctrine de Sélena la Sagace rejoint ce point de vue dans une certaine mesure..." Argumentait Wolfgang Skat.
Son oncle ne tourna pas la tête vers elle. Il continua à marcher lentement, plongé dans sa discussion avec ses étudiants, et Malika se sentit un peu jalouse.
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Quelques jours après, le samedi matin des fameuses courses, un gros vautour apporta un volumineux paquet à Malika.
Quand elle le déballa sous les empressements de Meriem et Laïla, elle poussa un cri de surprise.
C'était un tapis, neuf et solide, aux couleurs éclatantes.
"C'est un Courreciel ! Le dernier modèle, un Dzêta !" S'exclama Meriem. "Qui te l'a envoyé ?"
"Je ne sais pas... Il n'y pas de lettre." Murmura Malika tout à son ravissement.
Le Courreciel fut l'unique sujet de discussion de leur classe ce matin-là, et le tapis passa entre les mains de tous les élèves et les étudiants de Charmarîn. Rokhaya eut un sourire appréciateur et un hochement de tête satisfait.
Malika comprit d'où venait le cadeau plus tard ce jour-là, quand elle se rendit avec d'autres élèves aux premières courses de l'année.
A cinq heures de l'après-midi, il y avait du monde pour ces premières courses de l'année. Les plus jeunes venaient pour la plupart en spectateurs.
Les élèves concourraient par année dans les premières courses, qui se situaient dans l'enceinte du Caravansérail. Les terrasses étaient surmontées de toiles pour offrir un peu d'ombre et étaient remplies par les élèves. Meriem et Laïla s'étaient quant à elles agglutinées avec Rokhaya et quelques garçons de leur classe derrière les cordes qui délimitaient le parcours en cercle de la course.
"On sera en parfaite position pour t'encourager !" Avait assuré Laïla.
Malika sourit faiblement en voyant ses deux amies lui faire de grands signes. Pour l'instant, elle se tenait derrière les cordes avec les autres candidats et quelques étudiants, son tapis sous le bras. Elle serra une nouvelle fois son foulard sur sa tête, vérifia qu'aucune mèche de cheveux ne dépassait pour la gêner. Elle n'avait rien d'autre à faire pendant un long moment, de toute façon. Elle était avec les élèves de troisième et deuxième année, et ils ne se lanceraient que les derniers dans leurs courses.
"Soit pas trop nerveuse !" La rassura mollement Thomas, qui se tenait à côté d'elle, presque entièrement recouvert d'une grande djellaba blanche.
Elle essaya de sourire et eut un petit soupir nerveux.
La voix décuplée magiquement, Hâdiya Mondhou énonçait les règles de sécurité à l'égard des concurrents (ne pas agresser l'adversaire, ne pas utiliser la baguette, ne pas s'élever délibérément plus haut que les longues cannes qui délimitaient le parcours, respecter le parcours...) et à l'égard des spectateurs (obéir aux étudiants postés aux autour du parcours, ne pas faire obstruction à la course, ne rien jeter sur les concurrents, ne pas utiliser de baguette...).
Le professeur Boughon, quant à lui, désignait rapidement les premiers participants, une vingtaine d'élèves de sixième et septième année. Ils devaient faire trois fois le tour du parcours.
Tous sur la ligne de départ, en position agenouillée ou accroupie et les bras tendus vers l'avant du tapis, ils attendaient le signal. Lorsque la baguette du professeur fit exploser une gerbe d'étincelles, ils fusèrent au-delà de la ligne de départ en soulevant des gerbes de sable derrière eux, et les spectateurs hurlèrent leurs encouragements.
Malika suivit les trois tours avec excitation. Un élève fit même une tentative très risquée au deuxième tour, passant en dessous d'un autre dans un virage. Ce fut finalement une fille de sixième année de Manticoran qui l'emporta.
Puis, le professeur appela de sa voix bourrue les cinquième année.
"Il y a si peu d'élèves de dernières années qui participent ?" S'étonna Malika.
"Ils n'y a que les acharnés ou ceux qui manquent d'exercices. La plupart négligent les courses de début de trimestre, elles sont de peu d'intérêt. Dans le courant de l'année, les parcours se diversifient ; à l'extérieur du Caravansérail, c'est quand même plus excitant. En début d'année, on fait de la place aux nouveaux avec des parcours faciles dans l'enceinte. Le mois prochain, il y aura des séances consacrées aux relais, aussi."
Les cinquièmes, et quatrièmes années se partagèrent quatre courses. Puis, pour les troisièmes années, il y en eut pas moins de six. Après une heure et demi d'attente, Malika fit partie du dernier groupe de deuxième et troisième année. Elle se sentant transpirer malgré le Sortilège de Fraîcheur que lui avait appliqué Thomas.
Elle trottina à côté des autres élèves excités comme des puces pour se placer sur la ligne de départ. Elle posa son tapis, le déroula et le fit s'élever d'un "Debout un peu tremblant. Mais le Courreciel Dzêta flotta avec la même élégance que la première fois. Malika s'installa en position agenouillée, agrippant les bords du tapis, presque à quatre pattes, un peu comme sur une moto, songea-t-elle.
Hâdiya Mondhou passa devant les concurrents en recommandant pour la trente-sixième fois de la journée d'attendre le signal. Et puis, elle cria : "Prêt ?" et Malika se tendit. Surtout, partir le plus vite possible sur le bord extérieur, pour ne pas être prise dans la cohue du départ. Elle avait vu les problèmes qu'il pouvait y avoir dans la première partie de la course.
Elle entendit le signal aigu du départ et aussitôt insuffla à son Courreciel Dzêta de s'élancer...
Quasiment en même temps que les autres élèves.
Elle se retrouva filant contre le vent, bousculant ses adversaires de gauche et de droite, avant de les dépasser d'une demi-longueur...
Et alors, comme prévu, elle se retrouva à essayer d'éviter ceux qui se déportaient sur le côté intérieur. Ils allaient vite, si vite...
Le coude du virage approchait. Malika dépassa une fille sur un tapi marron d'un coup de rein, et prit juste un peu d'altitude pour pouvoir dépasser un garçon sur sa droite... Accélérer, mais pas trop dans le deuxième coude du virage... Et mettre les gaz une fois dans la ligne droite, se rétablir et partir à la poursuite de la demi-douzaine de tapis devant elle.
Concentrée comme jamais, elle entendait à peine les spectateurs s'égosiller (mais moins que pour les premières courses, tout de même, la lassitude gagnait). Au deuxième virage, un garçon la percuta et ils perdirent tous deux de la vitesse. Elle fut dépassée par la fille au tapi marron qui l'avait remontée, mais elle la dépassa de nouveau à l'extérieur de la ligne droite, ainsi que deux autres concurrents.
Elle adorait aller si vite, le tapis lui répondait immédiatement. La sensation grisante de vitesse, du vent sur le visage, des légers frémissements de son tapis, était tout bonnement enivrante.
Au deuxième tour, elle avait encore rattrapé quatre élèves, et dépassa le dernier au début du troisième, pour finir largement en tête sous les acclamations de la foule.
Laïla et Meriem, trépignant de joie, lui sautèrent au cou.
"Tu as été fantastique ! Tu les as tous battus !! Et ils ont un ou deux ans de plus que toi !"
Malika, rose de plaisir, accueillit les félicitations de l'ensemble de ses camarades en essayant de reprendre son souffle. Tandis que les garçons de sa classe la pressaient de questions, les étudiants dispersaient les derniers élèves. Un peu plus loin, Malika remarqua Najîba Hôdesan et ses amies, ainsi que Thanekhros et quelques élèves de deuxième ou troisième année qui discutaient entre eux en la fixant avec le plus grand mépris.
Affichant alors immédiatement un sourire radieux sur son visage, entourée d'une vingtaine de première année surexcités, Malika leur passa devant en les ignorant superbement. Laïla les avait remarqués, elle aussi, et elle ne se priva pas de clamer le plus fort possible que Malika "était exceptionnelle", que "bientôt elle gagnerait toutes les courses, même contre les dernières années", et que "son Courreciel Dzêta était fait pour elle, c'est vrai, quoi, les tapis de haute classe sont faits pour des gens de haute classe !"
Malika n'entendit plus les papotages de ses amis. Sur une terrasse, à plusieurs mètres de hauteurs, quelques élèves et professeurs avaient de toute évidence suivi les courses.
Elle aurait reconnu sa silhouette altière n'importe où.
Son oncle avait dû croiser son regard, car il eut un petit signe de tête encourageant, et quitta la terrasse avec un collègue (de part la corpulence, ce devait être Faiza Chamaniak)
Malika serra alors très fort son tapis qu'elle portait enroulé sur l'épaule, encore plus heureuse que d'avoir gagné la course.
Maintenant elle savait d'où venait ce superbe cadeau.
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Les élèves de première année de Charmarîn semblèrent porter l'exploit de Malika sur leurs épaules, les jours suivants, en particulier Laïla et les garçons. Laïla racontait à qui voulait l'entendre que son frère Tabet avait décidé de voir ce que valait Malika sur un balai dès le prochain entraînement de Quidditch (ce qui était vrai) ; Meriem assurait par l'intermédiaire de ses cousins que toutes les madrasas avaient été épatées (ce qui n'était pas complètement vrai ; certains élèves, comme les premières années de Manticoran, trouvaient amoral qu'on a fait une telle fleur à quelqu'un) ; et Samir El Azuli disait qu'on pariait à dix contre un sur elle à la prochaine course (ce qui était faux ; il essayait juste de monter un système de pari, mais se fit prendre en trois jours par Tomate et Karine Tran Koi, qui lui infligèrent un sermon comme quoi les paris étaient interdits aux mineurs, ainsi qu'une retenue à laver les tapis de l'école, sans magie.)
Ce nouvel éclat gonfla l'enthousiasme de ses condisciples, mais Malika vit bien aux regards venimeux de Najîba Hôdesan qu'ils en aigrissaient aussi quelques-uns. Les cours de Défenses semblaient empirer. Malika se devait d'apprendre par cœur les cours pour ne pas être prise en défaut par Batoul Usulizz qui essayait sans cesse de démontrer son ignorance, et pourtant elle ne récoltait que des notes très justes à ses devoirs. Ses copies n'étaient "jamais assez structurés" selon l'enseignante.
En dépit de ces désagréments, Malika se plaisait de plus en plus au Caravansérail. Elle déclina les offres de l'équipe de Quidditch, et suivit assidûment les courses de tapis, même celles auxquelles elle ne participait pas. Les cours lui avaient semblé ardus au début, mais une fois assimilées les bases de la magie, tout semblait devenir de plus en plus passionnant.
Un soir, avant le dîner, Malika, Meriem et Laïla revenaient de la bibliothèque où elles avaient fait des recherches pour leur devoir de Potions. Elles avaient encore un peu de mal à se repérer dans certains couloirs. Certains avaient la fâcheuse manie de changer de place, et on parlait même d'une Galerie Serpentine qui apparaissait n'importe où et n'importe quand, et qu'on pouvait traverser pendant des jours et des jours ou qui vous amenait à l'autre bout du palais en dix pas.
Parlant de choses et d'autres, elles entendirent soudain des rires méprisants, au coin d'une galerie.
Intriguée, Malika leva la main pour indiquer à ses amies que quelque chose se passait. Elles tendirent le cou vers un petit groupe.
Elles reconnurent Najîba Hôdesan et Zâfira Bafuku, auprès de Thanekhros et d'un autre garçon de deuxième année aux larges épaules. Ils se moquaient de Fadel Ibn Saba, plaqué contre le mur.
"Faut apprendre la politesse, mon gars. Vous vous prenez vraiment pour des Seigneurs, ces temps-ci, les Charmarîns." Disait Thanekhros.
"Montre-lui quelle est sa place, cousin !" S'exclama Zâfira Bafuku avec délectation.
Thanekhros agita sa baguette devant le nez de Fadel, qui ne disait rien et avait un drôle d'air, angoissé et résigné à la fois. Malika ne voulut pas savoir ce qui se passait. Quatre contre un, la scène la révoltait.
"Laissez-le !" Clama t-elle en s'avançant.
Le groupe se retourna. Malika remarqua alors que l'autre garçon était un membre de Mirajâad, et non de Manticoran comme elle s'y serait attendue.
"Un problème, les gamines ?" Demanda Najîba Hôdesan, goguenard.
"Ouais." Fit Laïla, particulièrement hargneuse. "Toi et ta bande de sales rats !"
"Comme c'est courageux de s'en prendre à un pauvre petit première année, seul en plus..." Renchérit Malika. "Il vous fait si peur que vous vous mettez à quatre pour l'agresser ?"
Fadel se redressa timidement, tandis que les autres plissaient les yeux vers les filles. Thanekhros fit un pas en avant, les mains sur les hanches
"Les Sang-de-Bourbes sont bien effrontées, vous ne trouvez pas ?"
"On ne peut plus d'accord, cousin." Sourit Zâfira Bafuku en se portant à sa gauche, bras croisés, tandis que Najîba Hôdesan faisait de même à sa droite.
"Vous devriez faire attention et ne pas essayer de parader au-dessus de votre condition !" Ajouta t-elle.
Le visage de Laïla se plissa de colère
"Tu crois que tu me fais peur avec à te pavaner comme ça, pauvre tâche ? Remballe tes grands airs fifille à papa ! On pas de leçon à recevoir de minables comme vous qui se croient tout permis alors qu'ils n'ont jamais rien fait par eux-mêmes !" Hurla t-elle.
Les yeux de Najîba flamboyèrent et elle mit la main sur sa baguette, mais Malika brandit immédiatement la sienne. Les trois autres dégainèrent aussi leur baguette.
"Moi aussi je peux jouer les intimidatrices ! T'as rien à répondre, alors hop, tu te rues sur ta baguette ?" railla-t-elle avec aplomb, et, elle devait bien se l'avouer, la plus totale inconscience. Ils étaient quatre, dont deux plus âgés et pas commodes. Mais elle se sentait tellement en confiance : au pire, son oncle serait là...
"Heu... Ca suffit..." Fit craintivement Fadel. "Arrêtez s'il vous plaît."
"Tiens, le moustique s'y met ! T'as peur, avoue !" Ricana Thanekhros en se retournant vers lui, et le pauvre garçon se recroquevilla contre le mur.
Meriem décida d'intervenir. Elle n'en menait pas large, mais ne pouvait laisser tomber ses amies.
"Vous devriez vous calmer, et tout ira bien. Rangez vos baguettes, et laissez-le tranquille ou vous aurez des ennuis."
"Oh, la petite Arbib s'y met ! Qui tu vas appeler ? Ton cousin et ses chaudrons ? Tes frères ? Tes cousins, tes cousines ! Tous des cul-terreux !" Continua Thanekhros.
"N'insulte pas mon clan, tu le regretterais !" Répondit Meriem.
Mais les autres se mirent à rire.
"Qui a besoin des autres, hein ? Alors, Nassim, tu vas aller pleurer près de ton oncle ? Le grand professeur ? Et toi, tu vas aller chercher ton grand frère ?" Fit Najîba en se tournant vers Laïla qui avait également sortit sa baguette.
"Pitoyable, comment de minables première année qui ne savent rien faire d'une baguette, dont deux Sang-de-Bourbes, en plus, croient se mesurer à des Sang-Purs ?" Renchérit Thanekhros.
"Tu nous embêtes." Dit Meriem, dont la voix sonnait un peu suppliante. "A cause de vous, on perd du temps pour faire nos devoirs."
"Pff, vous ne serez jamais capable d'user correctement de la Magie." Jeta Zâfira.
"Vraiment ? Moi je crois que vous devriez débarrasser le plancher, on a la pratique de Sortilèges à travailler." S'exclama Malika, les yeux brillants.
Un énorme sourire vint aux lèvres de Laïla, et Meriem et Fadel la regardèrent avec de grands yeux. Meriem se mordit la lèvre, paniquée, mais posa tout de même la main sur sa baguette. Leurs adversaires rirent d'eux.
"Vous feriez mieux de ficher le camp, les gamines, ou vous le regretteriez." Dit le garçon de Mirajâad d'un ton faussement paternaliste.
"C'est vous qui partez ! Bandes de tyrans !" Cria Laïla.
Alors Thanekhros en eut assez. Il leva sa baguette, et...
"Aqua !!!" Hurla Malika, immédiatement suivit de Laïla.
Deux énormes jets d'eau surgirent de leurs baguettes, frappant leurs adversaires de plein fouet. Meriem lança le sort à temps pour empêcher l'autre garçon de lancer un contre-sort. Cherchant à se protéger du flot liquide avec leurs mains, les quatre tourmenteurs reculaient en jurant et en criant grâce. Thanekhros avait fait tomber sa baguette, emportée par l'eau à quelques mètres. Son comparse craqua le premier et prit ses jambes à son cou.
Malika sentit son jet d'eau diminuer.
"Aqua Maxima !"
Le débit redevint plus fort que celui d'une lance à incendie. Les Manticorans avaient du mal à reprendre leur souffle. Thanekhros s'écrasa lamentablement au sol, en essayant de récupérer sa baguette magique, avant de s'éloigner tant bien que mal.
"Vous le regretterez !" Jura Najîba Hôdesan, le visage cramoisi de fureur. Elle s'éloigna, trempée comme une soupe, Zâfira Bafuku, dans son sillage, leurs vêtements et leurs cheveux mouillés leur donnant l'air de mendiantes.
"C'est ça !" Cria Laïla. "Quand tu ne sentiras plus le chien mouillé !"
Et les trois filles éclatèrent de rire. Laïla poussa des hurlements de victoire et tapa dans les mains de ses amies. Puis, Meriem se tourna vers Fadel.
"Ca va ?"
Il hocha la tête
"Merci."
"De rien." Répondit Malika.
"Qu'est-ce qu'ils te voulaient, ces imbéciles ?" Demanda Laïla avec autorité.
"Juste m'embêter. Je passais dans le couloir, et..."
Il haussa les épaules.
"C'est pas grave." Marmonna-t-il, et il se pencha pour ramasser ses affaires.
Les filles se regardèrent du coin de l'œil, étonnée.
"Pas grave ?" S'indigna Malika. "Mais tu ne peux pas te laisser faire comme ça ! Ils n'ont pas le droit !"
"Oui, viens, on va en parler à un prof." Proposa Meriem.
"Non, non, pas besoin de faire de vagues comme ça !" Assura le garçon, tandis qu'elle lui tendait un de ses livres.
"Moi, je dis que tu dois pas te laisser faire." Déclara Laïla. "Faut leur montrer à ces poseurs qui se prennent pour des rois !! Surtout à cette greluche de Najîba Hôdesan..." Fit-elle avec énergie, serrant ses doigts autour de sa baguette.
"Non, je ne veux pas de problèmes... Laissez tomber, vous êtes gentilles, mais..."
Il s'interrompit et baissa les yeux.
Elles le regardèrent un moment, ne sachant que dire. Il tenait à la main ses livres mouillés par leurs sortilèges, et Malika eut des remords.
"Désolée pour les affaires." Dit-elle.
"Pas grave. Je me débrouillerais. Bon... Faut mieux que j'y aille... Salut... Et merci."
Il courba la tête et se détourna.
Rapidement, il disparut dans le couloir.
"Hé ben, pas très causant, ce type." Fit Laïla.
"Il est timide." Rétorqua platement Meriem.
"Ouais, mais quand même."
"On l'a aidé, c'est ça qui compte. J'espère qu'ils lui ficheront la paix. Je suis contente de nous. Maintenant, il va falloir améliorer le contrôle de nos sorts." Dit Malika en faisant tournoyer sa baguette dans ses doigts.
Elles passèrent donc une partie de leur temps libre à arroser plantes et rochers dans ce coin du Caravansérail qu'elles aimaient bien, un petit terre-plein au-dessus du jardin potager, exerçant ainsi leur contrôle sur le sortilège aquatique.
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Prochain chapitre :
Wouah.... On arrive au brouillon, là...pas d'idées assez structurées. Ca doit aller jusqu'à Noël, et on doit entendre parler d'Harry et de Poudlard, c'est tout ce qui est prévu. Malika rentre un temps chez elle pour les vacances, et ça lui serait profitable pour réfléchir, car elle va faire une grosse boulette avec ses amies...
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Explication des noms :
Courreciel : Hommage à Luke Skywalker (sky ciel, walker marcheur, coureur) et à la saga de Starwars que j'aime tant... (la première). Le Dzêta, c'est parce que j'ai fait du grec.
Imtithal Mhossad : le prénom signifie "Obéissance". Le nom est bien sûr inspiré du Mossad, les services secret israéliens, mais aussi du mot « maussade », car elle n'est pas de nature très joyeuse.
Samir El Azuli : Le nom vient de la pierre fine le lapis lazuli, et le prénom signifie "joyeux".
Hâroun Bouregras : moui, le nom est un peu débile, hein...
Boughon : un professeur pas commode, bougon comme son nom l'indique.
Makârim Mûno : Le prénom signifie "au Caractère Honorable", c'est une fille simple et aimable. Le nom est un jeu de mot débile de ma part : Makarim Mûno : immuno, du mot immunitaire : le système immunitaire de Makârim est pas terrible puis qu'elle a toutes sortes d'allergies... Ca, c'est parce que j'ai fait une Terminale S...
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Bonus : la famille Arbib : cinq frères et sœurs, et ne parlons pas des cousins je vous prie...
Arbib (frère aîné): Najib est le frère aîné de sa fratrie, Nashida (7e année, Sandrelûn, qu'on a vu à la Médina magique avec son petit ami) la plus jeune. Ils ont 4 frères et sœurs en vie, dont deux déjà mariés, et une autre est Cracmol ; mais il y avait aussi un frère et une sœur à présent décédés (oui, ils étaient 8 enfants...).
Sœur aînée : une tante célibataire (plein de maris, pas d'enfants, une actrice un peu folle...)
Arbib (frère cadet) : Rachida est l'aînée, en 5e année. Memed est en 4e année, Meriem a l'âge de Malika et ils ont une petite sœur. Quatre enfants !
Mechidi (sœur cadette) : installés en Algérie et non au Maroc, la fille aînée est partie vivre en Inde. Mohamed, dit Momo est en 5e année, c'est le grand complice de son cousin Memed. Radouane est en 3e année. Ils ont aussi deux petits frères jumeaux, Illiès et Medhi, qui n'ont que dix ans pour l'instant, et une petite sœur de sept ans. Six enfants !
La benjamine : mariée en France, elle a trois enfants, dont l'une a le même âge que Rachida et Fleur Delacour, et sera sélectionnée au Tournoi des Trois Sorciers... Trois enfants...
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Réponses aux reviews :
Hinkyponk : cool, j'ai une nouvelle lectrice !! mais je crains que la suite n'arrive que dans longtemps... Je suis très prise par mon boulot, et je n'ai pas de tranquillité d'esprit et de pleine disposition de mon matériel informatique puisque je vis chez mes parents... Quand j'aurai finit mon rapport, en novembre, je me remettrai à écrire, juré. Je prendrai juste le temps de peaufiner une petite traduction.
Mahel : hé bien, ça fait chaud au cœur de voir que Malika est appréciée !! J'essaye de ne pas trop lui donner de caractère au début, je veux qu'elle s'affirme peu à peu. Hichem ? Pfff, même moi je sais pas tout de qu'il cache. Je lui connais au moins trois gros secrets plus ou moins confidentiels. Tant mieux alors s'il reste à l'écart, mais dans un ou deux chapitres, on va le voir en colère... Hé, hé...
Merci pour mon imagination !!! Le Miroir d'Âmes a plusieurs fonctions, mais je n'en montre qu'une seule dans cette histoire. Il ne fonctionne pas avec le courant électrique, mais avec de la magie... Il a eut une petite perturbation, mais rien de grave... Vous verrez...
Vert : Rose Je vais donc remercier fenice pour une nouvelle lectrice !! Je les consigne dans un petit carnet, mes reviewers, je caresse leur reviews quand je me sens seule, ha, ha, gaga... heu... reprenons contenance... en fait je découvre que j'ai eut de très belles reviews pour ce chapitre... pour les mystères, je vais devoir éclaircir ça pour ne pas démériter, car j'avoue me complaire dans du brumeux même si je sais pas ce qu'il y a derrière...
Oui, le groupe d'étudiants français est un gros clin d'œil à mon voyage en Turquie... Pour les CD, j'ai un super plan : depuis 6 ans, je me fournis uniquement dans les magasins d'ocaz, chez Gilbert à Paris en particulier. Ca permet de soulager le porte-monnaie.
Tu me rassure pour Hichem, mais je me rends compte qu'il y a plein de choses que je ne pourrai pas amener. Sa relation tendue avec Batoul Usulizz, par exemple, elle ne sera pas expliquée, et sa rivalité avec ... non plus. (Non mais ! Je vais pas tout dire, quand même !!)
M4r13 : à quoi correspond ton pseudo, dis ? Il m'intrigue... Voilà la suite, mais arme-toi de patience pour les prochains chapitres... Je suis penchée sur le 12 et le 13 plutôt que le 11, ça va me jouer des tours... (genre, tout reprendre parce que ça ne colle plus...) Hichem va commencer à se dévoiler dans un ou deux chapitres, promis. Et dans le dernier, il s'ouvrira enfin (en partie, parce que Monsieur a cultivé une psychologie d'huître, alors il se referme vite...)
Le Miroir d'Âmes ? dernier chapitre.
Reveanne : bonifier ? J'en ai pas l'impression, il me semble plutôt que ça devient plus fouilli... Merci pour ces encouragements enthousiaste !! Et pour ces remarques !
El Galad, Galaad ? Ha, oui !! Pas mal !! C'est pas mal aussi pour lui, la pureté et tout... enfin... Dans sa jeunesse, ce brave professeur d'Etude des astres a été un sacré bourreau des cœurs...
Pour tes remarques : les personnages ont onze à douze ans, je les considère comme sortant de l'enfance. et comme j'aime pas le mot "pré-ado" et que je veux faire la distinction avec les élèves plus âgés, j'utilise ce terme. Si j'écris une suite, je changeai le terme.
"Carrément" et "long comme un bras" sont typiquement français ? J'apprends quelque chose... J'aurai voulu, au contraire, mettre des expressions typiquement tunisiennes, marocaine ou algérienne, mais je n'ai pas cette culture... Je ferai attention la prochaine fois...
Les boyaux : le Caravansérail est creusé à même un roc géant ; certains couloirs sont parfaitement aménagés, certains ont de magnifiques portiques ou fenêtres donnant sur l'extérieur, d'autres on de faux murs pour pallier à divers problèmes de structure ou d'humidité, certains sont entièrement sculptés... et d'autres ne sont guère plus que des tunnels, ça dépens de la zone de laquelle on se trouve. Surtout dans le cœur du massif principal et dans les zones souterraines... mais chut ! On en verra plus dans quelques chapitres.
Les sous-vêtements dans les bains... moui, là j'avoue avoir tord. En fait, dans mon souvenir, on prend toujours une serviette au hammam, pour s'asseoir, se sêcher ou proteger ses checeux. On ne rentre pas tout nu dans les bains... Je pense serieusement à corriger ce vilain défaut. Merci reveanne !
Continue tes critiques, tu n'es pas méchante : tu es bonnifiante. Il est toujours nécessaire de mettre la barre plus haut !
Alixe : Haaaaaaaaaaahahahaha !!! j'ai bien rigolé ! Hagrid et Lillith, woaw, le couple auquel j'avais pas pensé !!!! Merci de ta review.
Fenice : celle qui m'amène des lecteurs... Je commence à partager le grand plaisir de JK Rowlings : inventer des personnages avec des noms marants !!! mais pourquoi pas des articles sur les Cracmols ? Ces pauvres Cracmols, lie de la société magique, il faut bien défendre leurs couleurs !! Tous pour l'Association pour la Considération des Cracmols !! L'ACC !! En collaboration avec l'association "Cracmol, reveillez-vous !" ! Soutenu par Hermione Granger et la SALE !! Prochain invité de notre réunion mensuelle : Argus Rusard, le choix d'une vie ardue...
Loo-Felagund : whaaaa, ça fait vraiment du bien de voir que sa fic est apprécier comme ça !! Sans rire, vos reviews sont formidablement requinquantes ! Hé non, pour les delais, je fai pas exprès... Je suis encore dans une periode defrène-inspiration et de frène-impulsion... En clair, je me casse la tête sur des trux personnels... Mais l'automne, généralement, j'écris plus... Quand j'aurai finit mon rapport... Quand j'aurai un CDI... Croison les doigts...
Lunenoire : voilà la confrontation, mai il y en aura une autre bien plus cinglante... Et puis on découvrira pire que cette prof, hé, hé...
Mirabelle P. : C'est marrant pou les prénoms, je sais qu'il y existe aussi le prénom de Miriem, aussi !
Beaubâtons, je rêve de faire un projet dessus... Un projet multiple, si je finis le Caravansérail, je m'y atèle !
Tu as fait des DESSINS !!! Kyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyaaaa !!! nyeux pleins d'amour Ca c'est une belle nouvelle !! oui, je suis d'accord, reveanne a un trait adorable, et j'aime beaucoup ses uniformes ! j'aime plutôt les mangas, je me demande à quel point ton dessin fait "manga"... si un jour je peux les voir... pleine d'espoir ... ca serait chouette ! j'espère ne pas tourner trop en rond, comme tu dis. Maintenant que le décors est bien planté, ça va aller plus vite, un chapitre jusqu'à la nouvelle année, un autre jusqu'au troisième trimestre (avec Le Grand Marché, j'ai trop hâte d'écrire ce passage !!), un autre pour l'acélération des muystère, LE chapitre d'action et enfin le final... Ca fait 5 chapitres... mouais... C'est un bon projet... Démène-toi alana, ça fait plus d'un an que tu as commencé cette fic !!!
