Auteur : Fisou

Titre : L'étoile Filante

Genre : Vengeance pour la frustration de la fin de l'animé, et bâclage de la *** d'Hao.

Base : Shaman King

Couple : Héhé, HaoxYoh mon préféré ^0^ Donc yaoi et Twincest ! Âmes sensibles…

Note : Pour le passage concernant le passé d'Hao, j'invente hein ! Ils n'en parlent pas vraiment dans l'anime… C'est comme le fait qu'il n'y a aucun repère temporel dedans. Si dans le manga, l'histoire dure plusieurs années, dans l'anime ça dure moins d'un an apparemment. ( Je me suis rendue compte du problème en bavant dans mon tome 16 { oui baver parce que je matais la fiche d'Hao ^^ } où dans la fiche d'Hao justement y'a marqué qu'il a 15 ans en janvier 2001. Et comme je n'ai commencé à acheter les mangas qu'à partir du tome 16, ben je ne savais pas que ça prenait plusieurs année. Marchi Thimi de m'avoir tout expliqu ! ^_^ ) C'est pour ça qu'ici ils ont encore tous treize ans… Je vais laisser ça comme ça, comme on ne sait pas quel âge ils auront quand le Shaman fight sera terminé, et que j'avais commencé la fic avec la version « anime » de l'histoire…

Reviews : Comme d'hab, vraiment merci à toutes !! Vous êtes mon inspiration !!

Kim : Bon, dans ce chapitre, tu verras la réponse à ta question concernant Ren ! ^_^ Oui-oui, je sais ce que tu vas dire, mais bon, j'ai fait exprès ! p

Katoryu Diethel : Roooh coupineuh ! Tu vas voir ! Les vieux je vais les enfoncer ! Ils vont finir par apprendre le sens de l'expression « Ça me troue le cul ! » tellement ils vont voir de choses « impensables » !!! *remontée à bloc*

Babel121 : *s'imagine un Yoh perdu dans sa tête sombre, muni d'une seule lampe de poche et qui entend ta voix en écho « Mais avoue le que t'aime ton frère ! C'est tout pas besoin d'en faire tout un fromage ! »* Mdrrrr !!!! Mais Yoh le pauvre est innocent ! -__- Il ne connaît pas les choses de la vie ! lol

Fayane : Y'a un jumeau ( le jumeau dominant lol ) qui a l'esprit plus vif que l'autre… Héhé, je sens que je vais bien m'amuser ! Mwahahaha !!!

Saael' : S'il te plaît, arrêtes de dire des horreurs pareilles j'ai l'estomac fragile ! lol Mais tiens, puisque tu le demandes si gentiment *donne un Bloody Mary et un n'ordi fait un massage d'épaules* Voilà, ponds-nous un lemon maintenant ! Hao x Yoh, Hao tombe enceinte de Hanna, et Anna, désespérée, sort avec la grand-mère de Yoh *mdr* Et puis j'adore aussi les Hyôga x Shun ^_^

Calliope : Héhé, parce que j'aime frustrer les gens *evil grin* Mais aussi parce qu'il le fallait et qu'au début j'avais pas prévu qu'ils s'embrassent… Mais t'inquiètes pas, ta frustration actuelle n'est rien encore ! Niark Niark Niark !

Thimi : Bon toi les reviews je les ai en direct live, mais je tiens à te dire un petit truc : onegai, ne m'engueule pas à la fin du chap ok ? ( Tape-moi si tu veux, mais ne gueule pas lol ) Si tu ne pige pas pourquoi je dis ça, repense à ce que tu m'as dit mercredi soir ( sur le pont précisément ) avant que je ne te réponde par un grand sourire focul ! lol

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L'Étoile Filante

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J'ouvris doucement les yeux, les protégeant immédiatement d'un rayon de soleil, avec ma main droite, l'autre étant retenue prisonnière par le jeune garçon dormant telle une marmotte à mes côtés.

- Otôto, réveilles-toi ! Et lâche ma main par la même occasion ! soufflais-je.

Je me tournais vers lui, et le regardais dormir paisiblement, son torse se soulevant régulièrement, au rythme de sa respiration. Il tenait mon bras comme un doudou. Mais je devais le réveiller, on avait des choses à faire. Mais comment ? En l'embra…nan, pas en l'embrassant. Très mauvaise idée.

Je retirais mon bras de l'emprise de mon frère et m'assis, sans plus le regarder. Mais mon esprit était maintenant inévitablement fixé sur les évènements de la veille. Et la question qui me hantait le plus l'esprit était « Mais qu'est-ce qui m'avait pris ? » Question bien stupide, car aussitôt j'entendis Yoh gémir dans son sommeil, et ce son me rappela combien j'avais aimé l'embrasser. Ce qui m'avait pris, c'était que j'avais eut envie de le faire, voilà tout.

Et merde, encore cette sensation dans mon estomac…

- Yo, Nii-san ! s'exclama une voix pâteuse derrière moi.

- Ah ! Enfin tu te réveilles ! Otôto, nous avons une matinée chargée !

- Ah ?

- Oui, lèves-toi dépêches-toi, lui ordonnais-je en me retirant moi-même du futon.

Yoh se frotta lentement les yeux puis s'étira comme un chat en baillant. Opacho arriva en courant et m'agrippa les jambes. Je posais une main sur son abondante chevelure.

- Hao-sama !! Opacho a faim !!!

Ah oui, les filles n'étaient pas là pour s'occuper d'elle. J'avais oublié ce détail là, même si ça faisait pourtant déjà un mois que je jouais les baby-sitters.

- Ouais c'est vrai on mange quoi ? demanda Yoh.

Oh c'était pas vrai, il n'allait pas s'y mettre lui aussi…

- Du poisson encore, cette forêt n'a que ça à offrir.

- On peut aller se faire un Mc Do aussi ! proposa mon frère.

- Un quoi ? C'est humain ça non ? Pas question que je…

- Allez, pour moi !

- Non, du poisson et c'est tout. Si tu veux aller manger ailleurs c'est ton problème, sifflais-je, irrité.

- Il va te pousser des écailles à force d'en manger, Nii-san…

***

Après notre petit-déjeuné au poisson, Hao avait déclaré qu'il avait quelque chose à me montrer, et que je pouvais prendre ça comme une sorte d'entraînement.

Il me conduisit dans une clairière au milieu des bois, celle où il m'avait emmené deux jours auparavant, pour me faire communiquer avec la terre. Je m'étirais les bras et m'assis dans l'herbe.

- Et bien Otôto ? Déjà fatigu ?

- J'ai fait un cauchemar cette nuit. J'ai rêvé qu'en fait mes grands-parents me mariaient ce soir avec Anna, et que c'était moi qui avais dû nettoyer toute la maison familiale après le mariage.

- Hum, épuisé psychologiquement alors, je vois. C'est pour cela que tu tenais mon bras comme une bouée ? Nan ne réponds pas. Et tu peux rester assis. Tu n'as pas besoin de rester debout pour ce que je compte te faire-faire, déclara-t-il alors que le vent jouait dans ses cheveux.

- Tant mieux, souris-je. Et tu vas me faire-faire quoi ?

- Quelque chose de très simple. Tu vas essayer de visualiser ce qu'il s'est déroulé ici il y a environ mille ans.

Je clignais deux fois deux yeux. D'abord causer au sol, ensuite avec les poissons, et maintenant regarder le pass

- Si c'est ça qui t'inquiète Otôto, le psychisme est très important pour un Shaman. Développer tes qualités spirituelles fera augmenter ton Furyoku.

- Ah. Si tu le dis, Nii-san…

Il croisa les bras et me regarda comme un professeur regarde un élève particulièrement nul.

- Te souviens-tu comment faire pour ressentir les vibrations de la Terre ?

Comme je hochais la tête, il repris ses explications :

- Bien. Alors pour arriver à faire ce que je te demande, sans l'aide d'aucun breuvage, tu devras te confondre avec la terre, en gardant bien ton but à l'esprit, à savoir : regarder ce qui est arrivé ici il y a mille ans. Cela qui te fera entrer dans une semi-transe, tu verras des choses étranges avant d'arriver à destination. Si ça peut t'aider dirige-toi vers l'odeur de sang.

- Du sang ?

- Tu comprendras en temps voulu Otôto. Et aussi, ce n'est qu'une semi-transe, tu es libre de revenir à la réalité quand tu le souhaites. Reste maître de toi-même. Je te conseillerais bien aussi de ne pas t'affoler, mais ce n'est pas ton genre, pas vrai ? fini-t-il avec un sourire.

- Nan je te fais confiance, tout ira bien ! Et si ça tourne mal t'auras ma mort sur la conscience !

En réponse à ça, il me donna une tape derrière la tête, et pointa sèchement un index vers le sol.

- Dépêche-toi avant que j'aie envie de te montrer si j'aurais effectivement des scrupules à te voir mourir ici.

- Hai, hai, Nii-san ! souris-je encore, avant de poser mes deux mains à plat sur le sol et de fermer les yeux.

Aller à la terre. Ça encore j'arrivais à le faire. Mais entrer en transe, même une semi-transe, sans avaler aucun mélange douteux de plantes douteuses, ça n'allait pas être du gâteau.

- Concentre-toi Otôto. Le seul moyen d'y arriver est de plonger complètement.

« Je sais, je sais. » répondis-je intérieurement.

Je sentis soudain une chaleur étrange se répandre dans mes jambes, et remonter le long de mon corps. Je ressentais une sorte de barrière, limitant notre monde et un autre, limitant l'état d'éveil et celui de transe.

Plonger dedans.

Même si j'avais chaud, un frisson désagréable me parcourut au moment où je me sentis franchir cette barrière. Mon esprit s'embrouilla, et il me sembla tomber au sol. Pourtant non, je flottais. Mes pensées s'éclaircirent, et je me risquais enfin à ouvrir un œil. Mon grand-père m'avait déjà parlé de ça quand j'étais plus petit. Il m'avait appris qu'en ouvrant les yeux trop tôt, c'était notre corps qui ouvrait les yeux, et pas notre esprit. Donc en gros on est réveillé et faut tout recommencer…

Heureusement, j'avais dépassé ma limite, et c'était apparemment ce qu'il fallait. En effet, l'endroit dans lequel j'étais maintenant ne ressemblait pas vraiment à la clairière. Et si l'espèce de forme floue qui venait de me frôler était mon frère, c'était que le poisson qu'il m'avait fait ingurgiter au petit déjeuner était malade.

Tout était rouge autour de moi, mais partait dans un dégradé allant vers le jaune, au fur et à mesure que je descendais, doucement, flottant à plat ventre. Et plus je descendais, plus il faisait chaud. Cela me donna l'impression de me rapprocher du noyau Terrestre.

J'entendais quelque chose bourdonner. Ce son s'intensifia alors qu'une seconde forme floue s'approcha de moi. Une autre arriva et m'enlaça, elle me chuchota quelque chose à l'oreille. C'était de ces esprits que venaient les bourdonnements !

Mais bon, ça ne m'avançait pas à grand chose de savoir ça. Hao m'avait dit de suivre l'odeur du sang. Seulement il n'y avait aucune odeur ici.

Plus ça allait et plus mon esprit s'habituait à cet environnement. Les silhouettes des esprits flous de précisaient, bien qu'ils restaient tous obstinément transparents. Leurs bourdonnements aussi prenaient du sens. L'un d'entre eux, avec de longs cheveux et de longues oreilles fines qui partaient en arrière, caressa mon visage de ses longs doigts fins. J'arrivais maintenant à distinguer la forme de ses grands yeux en amande et de ses pupilles étrécies comme celles d'un chat. J'en voyais la forme, de ses esprits, mais toujours pas la couleur. Sa main glissa de ma joue jusqu'à mes écouteurs. Ne soyez pas surpris, mes écouteurs font partie de moi !

L'esprit ricana et m'ébouriffa les cheveux. Il passa alors par-dessus moi, et là, la vitesse de ma chute augmenta rapidement. Il se pencha à mon oreille, et heureusement, j'étais ici depuis assez longtemps pour comprendre ses paroles.

- Ainsi c'est toi, Sa moitié. Nous avions entendu parler de toi, mais tu n'es encore jamais venu nous voir. Il me semble que l'éducation des Shaman est pitoyable maintenant.

- On va finir par s'écraser là, non ? fis-je simplement remarquer.

- Ce n'est qu'un détail, Asakura Yoh. Que viens-tu faire ici ?

- Nii-san m'a demandé de voir ce qu'il c'était passé ici il y a mille ans.

- Hum, Hao donc. Alors il ne peut s'agir que de Ça ! Bon, c'est bien parce que c'est lui. Quand tu reverras Hao-chan, dis lui qu'Asha est venue à toi !

Sur ce, l'esprit me lâcha et je me retrouvais engloutit dans une lumière blanche aveuglante. L'odeur du sang m'assaillit aussitôt. Je me protégeais les yeux de mes bras, attendant que la lumière s'estompe. Je me sentis tomber sur quelque chose de froid et humide. J'ouvris prudemment les yeux, m'attendant à voir surgir n'importe quoi.

Je jetais un rapide coup d'œil autour de moi. J'étais retombé dans la clairière, mais elle était différente. Le ciel blanc prenait les couleurs glacées du crépuscule d'hiver, et le sol était recouvert de neige.

Je m'assis en tailleurs, décidant d'attendre que quelque chose se produise. L'odeur agressive du sang était maintenant beaucoup plus faible, plus éloignée.

J'entendis des bruits de pas. Quelqu'un courrait dans ma direction. Il déboucha soudain dans la clairière, ses longs cheveux bruns collés à la peau de son visage par la sueur et le sang.

Il me fallut quelques secondes pour reconnaître qui était cet homme ! C'était Hao dans sa première incarnation ! Tel que je l'avais vu dans ce bouquin dont le nom était trop compliqué à retenir, et qui nous avait permit d'effectuer les Big Oversoul, et aussi tel que je l'avais vu dans l'esprit même de mon frère. Il trébucha sur une pierre, et s'étala dans la neige, la teintant immédiatement de rouge sombre.

- HAO !!! m'écriai-je.

Mais c'était inutile, il ne m'entendait pas. Je ne faisais pas partie de la scène après tout, je ne faisais que la regarder. Je me relevais et m'approchais quand-même de lui.

Hao se releva, le teint extrêmement pâle là où sa peau n'était pas recouverte de sang. Sang qui imbibait aussi sa large tenue d'époque. Mes yeux s'écarquillèrent. Il avait reçu un coup de sabre en plein dans le ventre ! Pourquoi ? Pourquoi ne s'était-il pas défendu ?

- J'ai voulu me défendre Otôto, dit une voix dans mon dos.

Je me retournais brusquement, pour voir mon frère m'adresser un grand sourire. Un sourire qui ressemblait étrangement au mien quand je tente de faire croire au monde que tout va bien.

- Tu es venu ? demandais-je, étonné.

- On dirait bien oui ! ricana-t-il. Finalement, j'ai eut envie de revoir ça moi aussi, et ça va me permettre de t'expliquer des choses, comme, comment j'en suis arrivée là par exemple !

Mon frère regarda son homologue se traîner plus profondément dans la clairière. Quelques humains armés suivaient derrière lui.

- Je n'ai pas pu me défendre, parce que les Asakura m'en ont empêchés. Ils savaient que les humains comptaient me tuer, et ils les ont aidés en me privant de tous moyens de défense. Un Shaman sans esprit à invoquer ne vaut plus grand chose. Comme j'étais naïf à cette époque !

Il rit comme s'il venait d'évoquer un bon souvenir.

Mes yeux restaient fixés sur l'ancien Hao, entouré d'humains munis de sabres, de lances. Le Shaman se tenait bravement devant eux, comme s'il acceptait finalement son triste sort. Un sourire mauvais se dessina sur son visage ensanglanté, un visage que j'avais vu si doux un an auparavant. {1}

- Sales vermines allez-y, renvoyez-moi à la terre, je reviendrais vous arggh…

Il poussa un cri étouffé lorsqu'une lance lui transperça le dos. Il s'écroula à terre et fut achevé d'un coup de sabre dans le cœur. Les humains autour de lui hurlèrent de joie lorsqu'il laissa échapper son dernier soupir.

- Yoh ferme la bouche tu vas finir par gober un moustique, lâcha mon frère comme si de rien était.

- Nii-san, tu…

- Oui c'était bien de ça dont je t'avais parlé dans les bois cette nuit-là. {2}

- Pourquoi m'as-tu montré ça ?

- Ne te fais pas de fausses idées, Otôto. Je voulais simplement tester tes capacités. Tu as réussi ton test, c'est bien, expliqua-t-il sèchement. Rentrons maintenant.

Je jetais un dernier regard sur le corps d'Hao que les humains portaient sur leurs épaules, pour le rapporter à notre chef de famille je supposais. Son âme brillante les regardait de haut, puis s'enfonça rageusement dans le sol. Je soupirais discrètement. Heureusement que mon frère était venu avec moi, ça m'avait au moins empêché de répandre mon poisson sur le sol. Enfin si ça pouvait être possible dans un endroit tel que celui-ci.

- Ok Nii-san, répondis-je avec le même sourire que celui qu'il m'avait fait en arrivant.

***

Revoir ma première mort m'avait fait plus d'effet que je ne l'avais voulu. Bah, après tout, ça ne doit être plaisant pour personne de se voir mourir. Mais justement, je n'étais pas n'importe qui… Il allait falloir que j'y retourne souvent, jusqu'à ce que ça ne me fasse plus rien ! Et pourquoi pas faire de même aux USA, hein ? Allez voir ma mort datant d'il y a cinq-cent ans.

 J'ouvris les yeux, espérant que mon débutant de petit frère avait bien compris le principe du « on lâche tout et on revient. » Pourquoi lui avais-je montré ça au juste, à part pour vérifier s'il était capable d'aller voir ? Pour qu'il déteste les humains peut-être, ou alors pour qu'il pense à moi pendant les deux jours suivants. Cette idée me fit sourire. Il n'allait pas avoir besoin de ça pour penser à moi, les vieux allaient certainement lui en parler de ma personne.

Je me redressais et passais ma main dans mes cheveux, mon regard posé négligemment sur le corps bien allongé de mon frère. Bien allongé je précise, car c'était moi qui avais arrangé sa position. Cette andouille était tombée la tête la première et ressemblait à une autruche, le visage dans la terre.

Le mien était toujours accroupi. Après tout, j'avais bien plus de maîtrise, et je restais attentif à tout ce qu'il se passait autour de mon corps, même en semi-transe. Ne pas rester affalé par-terre était simple pour moi.

Yoh émis un gémissement sourd et remua légèrement. Il allait se réveiller, c'était pas trop tôt… Il posa son avant-bras sur ses yeux clos, ne disant rien pendant quelques secondes.

- Je te comprends mieux maintenant, je crois, affirma-t-il.

- Vraiment ? fis-je, moqueur. N'essaie pas d'analyser ce que tu as vu. Et puis, tu connaissais déjà mon histoire, non ? Pas de quoi fouetter un chat. Après tout, je suis l !

- Je viens d'y penser, c'était un peu ma mort que j'ai vu aussi, non ?

- En effet tu étais encore en moi à cette époque, approuvais-je en me levant et étirant mes muscles raides.

- Si je viens de ton âme, pourquoi je n'ai pas la même voix que toi ?

J'haussais un sourcil, surpris de cette question soudaine, et si en dehors du sujet.

- Probablement parce j'ai vécu avant que tu n'arrives. Les vrais jumeaux ont généralement une voix assez semblable, mais ils ont une âme vide. Comme la tienne à ta naissance. Tu as une voix qui correspond à ton corps, moi j'ai une voix qui correspond à mon âme, où à mon premier corps si tu préfères. Mais elles se ressemblent beaucoup quand même, car tu es une partie de moi.

- Euh ouais, dit-il en se grattant la nuque.

Il n'avait visiblement pas tout compris. Enfin tant pis, ce n'était pas grave. Je levais les yeux vers le ciel, et devinais par la position du soleil qu'il devait être aux environs de dix heure du matin. Je soupirais discrètement.

- Yoh, il va falloir que tu rentres bientôt, je me trompe ?

Mon frère se redressa et consulta sa montre.

- Oui, je suppose qu'on ne va pas tarder à partir.

Il me regarda et me fit un grand sourire. Ce fut le retour des fées dans mon estomac. Kuso… {3}

- Tu seras toujours là à mon retour hein ?!

- Oui, j'attendrais pour te demander combien de fois ils t'auront dit de faire attention à moi, et surtout que nous devrons nous faire face de nouveau lors du Shaman Fight, et qu'il ne faudra pas être trop doux avec moi ! répliquais-je, masquant à peine mon mépris.

- Ils peuvent toujours causer !

- Qu'est-ce qui te rend si confiant à mon propos hein ?

- Tu ne ferais pas de mal à ton gentil petit frère adoré qui tient tant à toi n'est-ce pas Nii-san ? sourit-il en se relevant et avançant vers moi.

- Je préfère ne pas répondre, rentres chez toi maintenant ! lançais-je en espérant surtout voir partir ces p$£%§* de fées.

J'avais l'impression d'être un adolescent faisant face à son premier béguin.

Bon ok pour l'instant c'est ce que j'étais, mais ça n'était pas une raison !

Venais-je de dire béguin ?

Oh-Mon-Dieu.

Je faisais et pensais trop de choses irraisonnées en ce moment…

- Ok je vais y aller maintenant si tu le veux vraiment. Je vais faire en sorte de te ramener un souvenir !

- Je me souviens parfaitement d'Izumo, je n'ai pas besoin de…

Et c'est ce moment là que choisit Yoh pour me sauter sur le poil, me faisant tomber au sol. Il se retrouva en souriant au-dessus de moi. A croire que ça devait arriver à chaque fois que nous venions ici.

- Écoute crétin, je…commençais-je avant que Yoh me pose un doigt sur les lèvres.

- Je sais bien ce qu'ils vont me dire, déclara-t-il soudain sérieusement. Anna m'a déjà fait la leçon, je suppose que ça y ressemblera. Mais je sais qu'ils ont tort, tu aurais pu me tuer des millions de fois. Ils ne comprendront rien et trouveront certainement des explications à tout, après tout, ils te voient toujours comme le monstre Asakura Hao.

Je retirais le doigt de Yoh de devant ma bouche.

- Es-tu sûr que j'ai vraiment changé, avant de dire ce genre de propos ? Je t'ai peut-être entraîné juste pour que ton absorption me soit plus utile.

Il secoua la tête en souriant.

- Non, j'ai confiance en toi, assura-t-il avant de rapprocher dangereusement son visage du mien. Et puis il s'est passé certaines choses qui m'aident à ne pas douter de toi.

- Je ne vois pas de quoi tu parles, affirmais-je, irrité.

- Nii-san ?

- Quoi encore ?!

- Tu rougis…

- Je ne rougis jamais ! Tu me tiens chaud c'est tout !

- Hé hé h !!!

L'esprit humain de Yoh apparut soudain à côté de nous, l'air réjouit. Pour une fois, j'étais ravi de le voir !

- Yoh-dono ! Ren et Horo-Horo se rapprochent !

- Ah ? Ils sont venus me chercher on dirait. Bon timing ! sourit-il en se relevant.

Il me tendis la main pour m'aider à faire de même, mais je l'ignorais délibérément et me relevais moi-même. Asakura Hao n'a pas besoin d'aide pour si peu. Yoh accueillit ma réaction avec un sourire amusé. Les deux autres Shaman arrivèrent juste quelques secondes plus tard. Celui avec les cheveux bleus en pic, ( Boroboro ka ? {4} ) me foudroya instantanément du regard, après avoir adressé un sourire chaleureux à mon frère. Tao Ren se contenta de nous lancer un « Salut » sans expression. Il semblait refouler sa colère.

Je leur sortis mon grand sourire hypocrite et avançais d'un pas. Ces deux garçons m'amusaient.

- Vous êtes venus chercher Yoh ? C'est très gentil à vous. Justement nous étions en train de nous dire qu'il était temps pour lui de rentrer !

- « nous dire » ? répéta suspicieusement l'Ainu.

- Oui, mes camarades et moi, mentis-je. Vous savez bien que j'ai forcé Otôto à rester avec moi ! Vous auriez quand-même pu vous inquiéter plus tôt. Il aurait pu lui arriver n'importe quoi !

- Nii-san… fit Yoh en se grattant la nuque, visiblement gêné que j'essaie de pousser ses amis à bout.

- Si j'avais été là plus tôt, fais-moi confiance que Yoh ne serait pas resté longtemps en ta présence démoniaque ! s'emporta Horo-horo.

Ren mit un bras devant lui. Il avait visiblement compris que j'aimais les provoquer. Il allait l'ouvrir mais je lui coupais la chique sans vergogne.

- Ah, j'apprécie ton compliment à sa juste valeur Boroboro.

Yoh ne put s'empêcher de pouffer à ce moment précis. Je m'étais glissé juste derrière lui, puis passais mes bras autour de sa taille, mes mains se refermant sur son ventre chaud. Les deux garçons serrèrent les poings, et je put même entendre l'Ainu grogner. Mon visage se rapprocha de celui de mon frère, de manière à ce que mes lèvres frôlent ses oreilles. Je le sentis s'appuyer légèrement contre moi.

- Tu as vu Otôto ? Ces deux garçons se tiennent pile à la distance où ils ne sont pas trop loin l'un de l'autre, mais ils ne se touchent pas non-plus, ils se frôlent. A mon humble avis, ce n'est pas inconscient. Ils veulent toucher l'autre en faisant passer ça pour du hasard, ou même en faisant croire qu'ils ne sentent rien. C'est peut-être d'eux dont il faut fêter les fiançailles, tu ne crois pas ? exposais-je sur le ton de la confidence, mais parlant juste assez fort pour que les deux autres Shamans m'entendent.

Je donnais quelques secondes à Ren pour réagir.

Trois…

- Nii-san, je ne crois pas que…

Deux…

- Tu es naïf Otôto.

Un…

- Tu crois ?

Zéro… Feu !

- NE DIS PAS N'IMPORTE QUOI ! KISAAMAAAA !!! {5}

- Encore gagné, soufflais-je. Tiens, ton petit copain aux cheveux bleus ne réagit pas…

En effet, il était comme statufié. Le pic de cheveux du Chinois pointait de plus en plus vers le ciel. Si Yoh n'avait pas été contre moi, je crois bien qu'il m'aurait frappé, ou du moins qu'il aurait essayé.

J'embrassais doucement mon frère dans le cou, sur la carotide, en suçotant discrètement la peau, m'amusant de son embarra et de l'enragement des deux autres, puis le libérais et le poussais doucement dans le dos pour qu'il aille rejoindre ses petits camarades.

- Faites bien attention à lui surtout, et qu'il ne boive pas trop ! m'exclamais-je en bon grand frère. Évitez-lui aussi d'écouter trop longtemps les radotages de vieux séniles, cela pourrait lui faire avoir de mauvais rêves ! Mata ashita, Otôto ! {6}

Sur ce, je tournais les talons et retournais vers chez moi.

- HEY ! ATTENDS TOI BORDEL !!!! s'écria enfin l'Ainu sortit de son mutisme.

- Sa-yo-na-ra ! articulais-je exagérément en guise de salut. {7}

***

Tout ce que j'avais trouvé de mieux à faire sur le moment était d'éclater de rire. Les faces de Ren et Horo-Horo étaient trop tordantes.

- YOH !!! Explique-moi ça de suite !!! s'écria l'Ainu qui ne s'en relevait pas.

Moi ça y était, je m'en étais remis. Après tout, comparé à la veille, un baiser dans le cou ça n'était rien non ? Bon sauf que là y'avait du monde devant…

- T'expliquer quoi ?

- T'as couché avec l'ennemi !!!

- Eeeeeeh ?!!!! m'exclamais-je.

Ren frappa Horo derrière la tête en murmurant un Baka irrité. Il sortit sa lance et me regarda.

- Ton cou Yoh.

J'y portais la main machinalement. Ren posa sa lame juste à côté.

- Regarde le reflet, m'ordonna-t-il.

Je retirais ma main et m'exécutais calmement, légèrement nerveux de voir ce que mon frère avait bien pu y faire. Je regardais l'image de mon cou dans l'arme de Ren, et clignais deux fois des paupières. Non, il n'avait quand-même pas fait Ça ? Bon d'accord, je devais être complètement idiot pour ne pas l'avoir pigé plus tôt… Une grosse marque rouge résidait à l'endroit où Hao avait posé ses lèvres. Cet idiot m'avait fait un suçon !!! Anna allait me tuer !!!

- Merci Ren. Les gars, je vais avoir besoin de votre aide. Anna ne doit pas voir ça.

- Débrouilles-toi Yoh. Ce ne sont pas mes affaires, affirma le Chinois en rangeant sa lance.

Je lançais un regard vers Horo-Horo, qui restait là, renfrogné, les bras croisés.

- Allez ne boudes pas ! Nii-san a juste fait ça pour énerver tout le monde ! Ça ne veut rien dire ! souris-je.

- Anna et Tamao ont essayé de m'expliquer ce que tu essayais de faire, mais je ne te comprends pas. Tu as beau avoir le pouvoir de changer le cœur des gens, là c'est de Asakura Hao dont nous parlons ! Et puis ses crimes !!!

Un sourire penaud se dessina sur mes lèvres.

- Je ne peux pas m'en empêcher ! Hehehehe ! J'y arriverai, d'une manière ou d'une autre !

Amidamaru apparut juste à côté de moi.

- Je ne voudrais pas m'avancer mais, je pense que Yoh-dono fait du bon travail. Hao est…différent.

- Non, pas toi, Amidamaru ! pleura Horo.

- Yoh-dono aussi à l'air mieux, même si des fois il me jette comme un vulgaire bout de bois…

Il avait fini cette phrase en me regardant du coin de l'œil. Je me grattais la nuque.

- Désolé, Amidamaru. Au moins ça t'a empêché de voir des choses que tu n'aurais pas dû.

- Mais je les ai vues, Yoh-dono…

Mon regard partit dans la direction opposée, et mon visage tourna certainement au rouge, vu la chaleur que j'y ressentais.

- Je ne veux pas savoir de quoi vous parlez tous les deux, dit Ren. Nous ferions mieux de rentrer avant qu'Anna ne se mette en colère pour de bon.

- Oui ! C'est une bonne idée ! m'exclamais-je, ravi de détourner la conversation.

Je m'avançais d'un pas léger tout en boutonnant ma chemise, afin de masquer les rougeurs de mon cou avec le col.

- Tu ne crois pas que ça va faire encore plus louche comme ça ? fit Ren.

- T'aurais pas une écharpe à me prêter alors ?

- Yoh, t'es innocent où tu le fais exprès ? s'énerva-t-il.

- Lâche tes cheveux Yoh. Enlève ton casque et cache-ça avec tes cheveux, soupira Horo.

- Tiens tu ne boudes plus toi ? remarquais-je en souriant.

- Tu fais partie des gens les plus bornés que je connais. Quand t'as décidé quelque chose, rien, ne te fait changer d'avis. Mais sache que s'il te fait des crasses, je serai là pour lui botter le cul fermement !

- Merci Boroboro !

- Je crois que je commence à regretter ce que je viens de dire Yoh… grogna l'Ainu. Tu veux que je parle de ton suçon à Anna ? Même si c'est ton frère, je ne pense pas qu'elle aimera !

- He-he-he ! Je pense qu'elle n'aimera pas rien que parce que c'est Hao qui me l'a fait ! assurais-je en retirant mon casque orange et le coinçant à moitié dans une de mes poches. J'espère qu'ils s'entendront un jour… Mais dites-moi, c'est vrai ce que Nii-san racontait sur vous deux ? La distance et tout ça ? Vous êtes ensembles ?

Une veine enfla subitement sur la tempe de Ren qui me donna un coup de poing sur la tête, me faisant m'écraser au sol.

- FERME LA KISAMA !

A suivre…

{1} Toujours dans le bouquin d'Hao. Pour ceux qui n'ont pas vu l'animé, dans ce livre où Yoh&Co sont entrés, on voit donc le Hao d'il y a 1000 ans, qui nous fait un discours sur la nature des Shamans, qui explique son rêve, et qui enfonce les humains. Accessoirement, on le voit marcher sur de la lave aussi ^^
{2} Cf chapitre 1
{3}Kuso : merde
{4} Boroboro : Boroboro no veut dire en lambeaux. Quand on dit que quelqu'un est en lambeaux, c'est qu'il est en mauvais état, amoché, etc… En tout cas c'est comme ça que moi je le vois. Je ne sais pas si dans le Manga Yoh fait ce jeu de mot en apprenant le nom d'Horo-Horo. Dans l'anime en tous cas, si, et j'aime bien le fait qu'Hao ait eut la même idée ^_^
Ah, et puis pour le « ka », c'est un mot qu'on met à la fin d'une question.
{5} Kisama : c'est le juron que jette toujours Ren dans l'anime.
{6} Mata Ashita ! : A demain !
{7} Qu'est-ce qui me prend d'écrire en japonais comme ça dans ce chapitre ? ça doit être l'abus de Sake juste avant la prise du clavier… Bon, pour les rares qui ne le sauraient pas, « Sayonara » veut dire « au revoir »

Fisou : Rahlàlà, ça y est, nos deux jumeaux sont séparés pour deux jours ! Vont-ils y survivre ? Yoh finira-t-il bourré au point de rouler sous les tables ? Hao se transformera-t-il en Charles Ingals ? Anna, déprimée, finira-t-elle en Coyote Girl ?
Yoh : Atatatata. Tu t'emballes trop Fisou. On va survivre ! Après tout, je suis censé le revoir le lendemain soir non ?
Fisou : Et si Anna te séquestre ? Et si elle veut te faire sien ? Ou alors si elle te tue en voyant le joli cadeau d'au revoir de ton frère bien-aim ?
Yoh : Je m'échapperais dans tout les cas ! Et Hao Nii-san viendra m'aider !
Fisou : Non parce qu'il dormira ! Il sera exténué d'avoir gardé Opacho seul pendant deux jours où elle l'aura fait jouer avec elle sans relâche au jardin d'enfant ! Il lui aurait acheté des glaces et des crêpes ! Il l'aurait rattrapée à chaque fin de toboggan, il lui ferait tourner le tourniquer puis il la pousserait à la balançoire ! Puis il devrait aussi la défendre de tous ceux qui l'embêteraient !
Hao : Fisou je crois que tu rêves là…^^ Opacho aime les coins de nature elle aussi.
Fisou : Ben alors ? Y'a du sable et de l'herbe dans un jardin d'enfant non ? Puis le jeu pour toi ça serait de tuer tous les mioches qui pleurent !
Hao : *réfléchit* OPACHO !!! Viens voir Hao-sama ! On va sortir aujourd'hui !!!! *y va*
Yoh : O.O *lèvre inférieure qui tremblote*
Fisou : Et oui Choupinou ! Tu ne peux pas toujours gagner ! ^___^ Le chemin du mal est le meilleur !!! *evil grin*
Hao : *de loin* Otôto !!! Viens ! Tu vas m'aider à effrayer les gosses !!!
Yoh : YEY !!! *y va en courant*
Fisou : O.O Je crois qu'Hao a perverti son frère dans plus de domaines que je ne le pensais…