Chapitre 7 : Situation inattendue.

Shiho Miyano regarda le barillet du revolver pointé sur elle. Ses doigts se crispèrent sur le toit de sa voiture.

Mais bon sang. Qu'est ce qui fait que je me retrouve dans une situation pareille ?!

Elle repensa au coup de fil de la veille...

Après que Kudo l'eût déposée chez elle, le professeur Agasa lui téléphona. Rien d'exceptionnel puisqu'ils entretenaient leur « amitié » en s'appelant et en se rendant souvent visite. Ils discutèrent pendant cinq à dix minutes de ce qui était arrivé à Ayumi, puis branchèrent sur l'actualité dans le monde des sciences, avant de retourner à leur recherches respectives. Le professeur disait être sur un grand projet, dont il parlait avec grand enthousiasme. Cela faisait plaisir à Shiho, puisqu'elle était actuellement entrain de buter sur un problème dans son dernier projet.

« Au fait, » dit alors le Professeur. « Tu as encore la boîte que je t'avais donné ? »

« Celle que vous m'aviez donnée lorsque j'ai emménagé à Haido ? Avec vos 'inventions' pour Conan et les Détective Boys ? »

« Oui ! C'est ça. »

« Il doit être dans un de mes tiroirs, oui. Pourquoi ? » Elle se leva pour ouvrir le tiroir en question et en sortir la boîte. Elle contenait en effet plusieurs gadgets : les lunettes radars et la paire de rechange, les chaussures d'enfant fortifiantes, le nœuds papillon ainsi que la montre à projectiles hypodermiques, une ceinture gonfle ballon, les badges de détective et d'autres encore... Le seul gadget dont elle se servait effectivement était la montre lampe torche, qui était bien pratique pour quand ses bruyants voisins, fanatiques de musique forte, faisait sauter les plombs de tout l'immeuble. Chose qui arrivait souvent, malgré les nombreux avertissements aux coupables.

« Pour mon projet, j'ai besoin de vérifier la fabrication de certaines de mes inventions qui s'y trouvent, et je ne retrouve ni mes plans, ni mes prototypes, » répondit-il. « Donc je voudrai savoir si tu pouvais me la prêter pour un petit moment ? Demain c'est possible ? »

Shiho soupira : « Oui, c'est tout à fait possible. Je passerai vers neuf heures, avant d'aller au labo, ça vous va ? Mais au fait professeur, je peux vous demander quelque chose ? »

« Oui ? »

Elle prit l'un des badges de Détective Boys et se distrayait avec.

« Pourquoi m'avez-vous donné cette boîte ? »

« Bah j'ai pensé qu'elle pourrait t'être utile, tu sais, pour le travail... »

« Allons Professeur, vous savez bien que mon domaine c'est la chimie. Je ne suis ni espionne, ni mécanicienne ! Sérieusement... »

« D'accord, d'accord, tu as raison. En fait, j'ai pensé que ça te plairait d'avoir ces objets, comme souvenirs du temps où tu étais Aï. Après tout, tu as passé pas mal de bons moments avec les Detective Boys à l'époque, non ? »

« Oui... » Avoua Shiho, surprise par l'attention du Professeur. « C'est vrai. »

Lorsqu'elle déposa le combiné, elle avait le sourire aux lèvres. Ce ne fut cependant pas le cas le lendemain lorsqu'elle vit le Professeur chez lui...

« Professeur !! » s'exclama-t-elle.

La porte de devant d'Agasa avait été laissée grande ouverte, et, une fois entrée, Shiho avait déposé la boîte pour chercher le professeur, un certain malaise s'était emparé d'elle.

Elle retrouva le Professeur assit par terre, le visage crispé, et la jambe en sang.

« Que c'est-il passé ?! » demanda-t-elle, avant d'examiner sa blessure...

Une blessure par balle...

« Je... Je discutais avec un jeune homme, Yamada je crois, qui était venu spécialement pour pouvoir me parler... Il avait pourtant l'air si calme... Il a dit quelque chose comme quoi je n'aurais pas donné de réponse satisfaisante à sa question, et ensuite il m'a tiré dessus... Je n'avais même pas vu qu'il avait une arme à feu sur lui. »

« Un jeune homme ? » demanda Shiho, tout en aidant le Professeur à stopper son hémorragie à l'aide d'une ceinture, en faisant un garrot au dessus de la plaie.

Ca devrait aller... pensa-t-elle. La blessure n'est pas si grave que je ne l'ai d'abord cru.

« Oui, un jeune homme à lunettes... Il est sorti peu avant que tu n'arrives... » Le professeur, essayait de se concentrer sur autre chose que la douleur dans sa jambe, cependant l'effet de ses paroles sur Shiho fut étonnant.

« Professeur ! Ne bougez pas d'ici, je vais appeler une ambulance. Ne vous en faites pas pour moi... » Et elle s'élança vers la porte, tout en sortant de son sac son portable et ses clés de voiture.

Elle démarra au moment même où l'homme des urgences lui répondit. Elle donna l'adresse du Professeur Agasa, afin qu'ils y envoient une ambulance, puis composa le numéro du commissaire Maigret.

Le jeune homme à lunettes... Elle l'avait vu. Devant chez le Professeur, pendant qu'il s'asseyait du coté passager d'une voiture garée de l'autre coté. Le conducteur était entrain de regarder une carte de Tokyo. C'était une voiture rouge, qui avait attiré son attention à cause de sa plaque d'immatriculation, où il y avait le numéro 4869. Sans cela, elle ne l'aurait peut-être pas remarqué... Ce chiffre avait eu un tel impact sur sa vie.

Elle avait de la chance, comme elle le pensait, le véhicule rouge en question n'était pas loin. Ils avaient du démarrer peu de temps avant qu'elle n'arrive à sa voiture.

Gardant une distance prudente, elle la suivi hors de Beika... Elle faillit la perdre plusieurs fois, mais parvint à la suivre jusqu'au quartier des entrepôts, prés du fleuve.

Zut... Cette fois je l'ai vraiment perdue... Mais pourquoi elle l'avait suivie, cette voiture rouge ? C'est simple, parce qu'un de ses occupants avait blessé le professeur, et elle ne voulait pas qu'il s'échappe faute d'indices menant à lui.

Elle commença à rouler plus lentement, cherchant des yeux quel tournant la voiture rouge avait bien pu prendre...

Soudain, le bruit d'une accélération brutale se fit entendre. Elle n'eut pas le temps de comprendre ce qui se passait avant que la collision n'ait lieu. Dans le bruit de tôle froissé elle ne pu que lutter en s'agrippant au volant pour regagner le contrôle de son véhicule. La voiture s'arrêta, le mouvement violent causé par la collision n'avait duré qu'un court instant.

Elle jura, se secouant la tête, et sortit inspecter les dégâts. L'autre voiture ne s'était pas arrêtée loin.

Tout le coté passager était défoncé. Elle regarda vers le quatre-quatre responsable des dégâts. Celui-ci avait un grand pare chocs à l'avant, qui lui avait épargné bien des dégâts...

Le conducteur et son passager sortirent du véhicule.

« Vous savez combien ça va coûter de faire réparer ma voiture ?! » leur lança-t-elle, en colère.

« Non, mais je ne pense pas que cela nous concerne pour le moment. » le conducteur, un type mesurant plus de deux mètres, sorti une masse noire de sa poche.

Ce ne fut alors que Shiho réalisa que c'était un revolver...