Chapitre 9 : Dans les entrepôts.

Sa situation était délicate. En face, elle n'avait visiblement pas n'importe quel conducteur du Dimanche. Elle se concentra pour chercher une issue...

C'est alors que la voiture rouge au numéro 4869 fit son apparition. Elle s'était garée à l'intérieur de l'entrepôt dont les portes étaient ouvertes, juste à coté d'où la voiture de Shiho s'était arrêtée. Elle s'avança pour se garer à coté du quatre-quatre.

Avec un claquement de portières, ses deux occupants en sortirent. Le jeune homme à lunettes, ainsi qu'un type à la mine patibulaire. Ils échangèrent des signes de tête avec les deux autres.

Alors ils sont complices... Ils savaient que je suivais leur voiture ! pensa-t-elle, se maudissant de ne pas avoir su se montrer plus prudente.

« Eh bien, eh bien... Qu'avons-nous donc là ? » Le jeune homme à lunettes s'était avancé, se désignant comme la tête du groupe. Lui aussi sorti son pistolet de la poche de son veston. Le géant et son camarade se rapprochèrent du troisième compère, l'arme du plus grand toujours braquée vers elle.

« Qui êtes-vous ? » Demanda Shiho, essayant de garder son expression la plus neutre possible. Comme si elle avait délibérément choisi ce moment la pluie s'était mise à tomber. Le jeune homme ôta ses lunettes pour les essuyer.

« On n'est qu'un petit groupe de personnes cherchant des confirmations, mais je pense que vous pouvez nous en apporter pas mal, Mademoiselle Haibara ! » Dit-il en remettant ses verres sur son nez.

« Co... Comment ? » Shiho était abasourdie. Cela faisait bien dix ans que personne ne l'avait appelée comme ça, même pas Kudo. Comment se faisait-il que ce jeune homme connaisse ce nom ?

« Hé, hé. On m'avait bien dit que tu faisais plus âgée, mais je dois dire que je ne m'attendais pas à ça. Si tu ne nous avais pas suivi depuis chez ce Professeur, je n'aurai pas fait le rapprochement ! » Cet imbécile souriait. Il croyait vraiment que son nom était Haibara, celle d'une jeune fille qui était simplement allée à l'école primaire Teitan il y a dix ans de cela.

« Hé Akira ! Qu'est-ce que tu fais ? » C'était le conducteur de la voiture rouge, le type à la mine patibulaire qui avait interpellé le jeune homme à lunettes. Ce dernier, ainsi que les deux autres, tournèrent la tête pour regarder celui qui venait de parler.

Shiho ne se fit pas priée pour profiter de l'occasion, et se précipita dans la porte ouverte de l'entrepôt, qui était juste à coté d'elle. Les quatre hommes ne réagirent pas assez rapidement, et elle était déjà hors de leur champ de vision.

« Et merde. Baïkal ! Je t'ai déjà dit de ne plus m'appeler comme ça ! Vous deux, allez la dénicher de là. Souvenez vous, on la veut vivante ! »

« Compris ! »

Baïkal ? Ce type patibulaire s'appelle comme ça ?! Se secouant la tête pour se défaire du désagréable sentiment que ce nom d'alcool lui avait rappelé, elle continua sa course entre les différentes étagères dans l'entrepôt. Elle remercia le ciel pour la semi obscurité à l'intérieur du bâtiment qui ne devait pas faciliter sa poursuite pour le géant et son comparse.  Cependant elle savait qu'elle devrait trouver une solution, et vite.

Elle remarqua alors le contenu de certaines des étagères : des tuyaux de métal creux, avec un diamètre moyen. Une idée saugrenue se forma dans sa tête, et elle décida de tenter le tout pour le tout. Elle se mit à escalader l'étagère (métallique et robuste) la plus proche d'elle.

Le géant et son comparse s'étaient séparés dans l'espoir de la coincer. Le comparse tenait dans ses mains une tige en fer, le grand tenait son pistolet bien en évidence.

 Heureusement qu'ils me veulent vivante. Vu leurs attitudes, je n'en aurait pas été très convaincue !

Le grand vint, à son grand plaisir, se placer en dessous d'où elle était perchée. D'un coup de pied, elle déplaça quelques un des tuyaux... Qui vinrent tomber avec fracas aux pieds du géant. Celui-ci, surpris, lâcha son arme et eût la mauvaise idée de rester immobile, les bras au dessus de la tête... Un des tuyaux vint l'assommer.

Sachant que le vacarme avait du attirer l'autre, Shiho descendit rapidement et ramassa l'arme abandonnée. Comme prévu, l'autre arriva rapidement. Elle l'aperçut avant qu'il ne la reconnaisse. Pour l'empêcher d'approcher d'elle, elle tira avec une précision qui l'étonnait sur les cordes retenant d'autres tuyaux, plus gros, à mi-chemin entre l'homme et elle, puis de même sur un lot derrière l'homme à la barre de fer.

Elle s'enfuit vers l'unique porte ouverte de l'entrepôt au son des invectives de l'homme et du métal tombant sur le ciment. Ne voyant ni « Akira » ou « Baïkal » elle se dirigea vers sa voiture. Sans grande surprise, on lui en avait crevé deux des pneus. Regardant autour d'elle, elle s'approcha de la voiture rouge.

L'homme au visage patibulaire s'élança de sa cachette prés de quatre-quatre. Avant qu'elle ne puisse se retourner pour lui faire face, il abattit son arme sur elle, lui faisant lâcher le pistolet. Un « Crac » désagréable se fit entendre au contact de la barre de fer et de son bras.

Avec un cri de douleur, ses jambes se dérobèrent et elle se retrouva par terre. Avant qu'elle ne puisse réagir, l'homme sorti un mouchoir de sa poche et le plaqua sur son visage. Du chloroforme... Elle perdit connaissance malgré son douloureux bras droit.