Chapitre 27 : La Vérité.
Les jours suivant l'affaire, se passèrent dans une sorte de flou. Je me souviens vaguement que nous étions tous affamés, ayant pris du retard sur le déjeuner, mais qu'aucun de nous n'avait réellement envie de parler de ce qui s'était passé. Ensuite, il y avait les dépositions... Comment le commissaire était fâché ! Il nous a passé un vrai savon ! Ce n'était pas de notre faute si on pensait... Si on pensait quoi déjà ? Je pense que c'était surtout à cause de mes pensées que je me sentais un peu « hors du bain » comme on dit.
Pendant plus de deux semaines, j'avais concentré tous mes efforts sur cette enquête. J'avais eu des soupçons, j'avais même eu ce qui équivaudrait à une confirmation. Pendant quatre longues et troublantes journées, j'avais été persuadée qu'Edogawa Conan était devenu un criminel, un trafiquant. Et puis tout d'un coup, toutes mes certitudes s'étaient écroulées. Kato Akira n'était pas Conan. Et Shinichi.... Il savait ce qu'était devenu Conan ! Pourquoi, comment ...? Serait-il ...?
Mais en plus de cela, il y avait les propos qu'avait tenus Baïkal, non, Saru Takuta plutôt... Qu'avait Shiho avoir avec tout ça ? Et Aï ? Non, elle ne pouvait pas y être mêlée... N'est-ce pas ?
Si Shuichi n'était pas revenu rester chez moi quelques jours de plus, je me serais probablement prise la tête une fois de trop.
Qu'est-ce qu'il pouvait être gentil... Ou plutôt distrayant et occupant, vu ce qu'il m'a donné à ranger et à nettoyer, choses que j'aurai déjà du mal à faire sans blessure en voie de guérison. Heureusement que maman n'avait pas pris toute cette affaire trop sévèrement. Quoique, d'après les échos, Genta n'appréciait pas trop comment sa propre mère le dorlotait et le chouchoutait. Mitsuhiko semblait trouver cela bien amusant lorsqu'il m'avait téléphoné. Je dû avouer que moi aussi.
Cependant, je fus bien plus contente lorsque je reçu l'appel de Shinichi.
« Tu peux venir dans le parc demain ? Vers 18 heures ? Je pense qu'il est grand temps que je t'explique tout... Tu peux amener Shuichi aussi, si tu veux... »
J'étais soulagée à l'idée de pouvoir enfin Savoir! Ce qu'il en était vraiment. Même si quelque part j'étais nerveuse à l'idée de ce que ça pouvait bien être...
Le lendemain de son appel fut passé à nerveusement attendre l'heure du rendez-vous. Des hypothèses toutes plus folles les unes que les autres se pourchassaient dans mon esprit, pendant que j'essayai de faire semblant de porter attention à ce que me disait Shuichi.
Finalement, l'heure du rendez-vous était arrivée.
Je pensais rentrer dans le parc le cœur palpitant, mais la journée avait été longue et...
Faut dire qu'un Shuichi débordant d'énergie conjugué à un rhume (résultat de ma nuit passée évanoui par terre au bord de la route), ça ne se prête pas vraiment à me donner d'autre sentiment que la lassitude.
Avec un soupir, je laissai Shuichi me mener du bout du bras vers le parc à enfants, où il s'empressa d'escalader la cage du toboggan et de se proclamer le roi du monde.
Je n'aurai peut-être pas du le laisser fouiller dans mes dvds... Pensai-je.
Le petit chenapan avait visiblement visionné des morceaux de Titanic, pendant que je faisais la vaisselle.
« Hé ben ! En voilà un qui a la pêche ! » Fit une voix derrière moi.
« Ah... ! » Je me retournai surprise.
« La tantine ! » s'exclama Shuichi, en redescendant à toute vitesse comme un singe.
Quel ne fut pas ma surprise de voir Shuichi, que Shiho avait surnommé le « Petit Monstre », se précipiter pour donner un bonjour affectueux à celle qu'il n'avait jamais, jusqu'à maintenant en ma présence du moins, nommée autrement que « Vieille Tantine ».
« Hé oh, doucement ! » Fit elle, visiblement pas si embêtée que je m'y attendais.
« Il s'est passé quelque chose entre vous deux ou quoi ? » Je ne pouvais m'empêcher de montrer mon étonnement face à leur changement d'attitude l'un envers l'autre.
« On peut dire ça... » Répondit Shiho avec un petit sourire. Shuichi se contenta de me montrer son visage heureux.
Délaissant ce grand mystère, ni l'une ni l'autre ne se proposant d'expliquer plus, je décidai de continuer la conversation dans un autre sens. Cependant, Shiho sembla m'y battre d'avance.
« Tu m'as l'air bien fatiguée, si tu veux, je m'occupes de surveiller Shuichi. Tu pourrais te reposer sur le banc, là, jusqu'à ce que Shinichi arrive.»
J'acceptai, n'ayant pas la force de refuser, ni de lui demander comment elle savait que j'attendais Shinichi, je m'assis sur le banc en question. Fermant les yeux, j'essayai de faire le vide dans ma tête.
Plusieurs minutes se passèrent ainsi, dans le pseudo silence du parc (presque) vide. Seuls les exclamations de Shuichi, accompagnés du rare commentaire de Shiho, et le bruit du vent dans les feuilles parvenaient à mes oreilles. Le bruit de la ville ne semblait presque un souvenir...
Mais qu'est-ce qu'il fait...
Il était maintenant 18 heures et quart.
Shiho aussi semblait l'attendre, je la vis jeter un coup d'œil à sa montre.
Peut-être que c'est Shinichi qui l'a demandé de venir ici. C'est vrai qu'elle n'habite pas vraiment à coté du parc.
J'avais un léger pincement au coeur en voyant le bras droit de Shiho, qui était en civière. Si on n'avait pas fait les imbéciles, si on n'avait pas essayé de garder notre enquête aussi secrète...
Mais cela ne servait à rien d'avoir des regrets pareils. Ce qui était arrivé est arrivé, et l'on ne peut rien y changer. Cela aurait pu se terminer de bien pire façon. Je ne pus m'empêcher de sourire en me souvenant d'une pareille occasion, où je pensais que Conan avait été blessé par ma faute, mais où ce dernier s'était contenté de répondre quelque chose du genre « Imbéciles... Grâce à vous, on va peut-être résoudre une enquête qui ne l'aurait jamais été... N'ayez aucun regret...» Typiquement Conan. Comment ai-je pu penser un moment qu'il aurait arrêté de résoudre des enquêtes ?
Cela me prit un moment pour remarquer que Shiho regardait dans la direction opposé de Shuichi, l'air amusée. Tournant la tête dans la même direction, je ne pus m'empêcher de rire en voyant la scène.
Le grand détective Shinichi Kudo, à qui aucune enquête ne résiste, était entrain de courir à toute vitesse, comme un galopin qui aurait encore loupé le dernier car. Ran suivait non loin derrière lui, avec un peu plus de classe, je dois l'avouer.
Je me levai pour me placer à coté de Shiho, tentant vainement de cacher mon hilarité. Hilarité, qui, je le voyais, se reflétait dans ses yeux.
Essoufflé, Shinichi s'arrêta enfin prés de nous. Levant la tête apologétiquement, il eu un sourire faible en disant :
« Bonjour vous deux. »
Pouffant intérieurement, je n'avais pas l'opportunité de lui rendre le bonjour. Cependant Shiho parvint à lui demander.
« Qu'est-ce qui nous vaut donc ce retard... » Elle jeta un coup d'œil à sa montre, « de vingt minutes ? » Son ton ne parvenait pas à cacher son amusement.
Shinichi eut un air embêté.
« On a eu un client de dernière minute... » Expliqua Ran, en souriant. Elle aussi semblait trouver la situation amusante. « Mais Shinichi a vite fait de résoudre cette affaire, n'est ce pas ? »
Ce dernier eut un rire embarrassé. Elle se rapprocha de lui pour lui donner un petit bisou sur la joue, avant de s'éloigner vers le parc à enfant en disant, avec un clin d'oeil :
« Bon, bah je vais aller m'occuper de Shuichi pendant que les trois Detective Boys mettront les choses au clair. »
Les trois Detective Boys ?
« Oui, c'est vrai, on a beaucoup à se dire. » Shinichi ne me laissa pas le temps de m'interroger plus loin sur la drôle de remarque de Ran.
Il nous mena vers un banc dans un coin plus retiré du parc, avant de s'asseoir sur un trognon d'arbre, juste devant.
Lorsque nous nous fûmes assises, j'attendais qu'il commence son explication.
Cependant ce fut Shiho qui entama.
« Bon, avant qu'on ne commence, ça serait bien que quelqu'un m'explique ce qui s'est passé au parking. Je n'ai rien compris aux explications qu'on a bien voulu me donner sur les évènements. »
Shinichi eut un sourire. « C'est vrai que ça serait peut-être bien nécessaire. Ayumi ? »
Je pris un air pensif en cherchant comment expliquer. Ayant trouvé un début, je commençai mon récit. Shiho eut la gentillesse de ne pas m'interrompre, cependant, je notai qu'au fur et à mesure que je progressai, le degré d'amusement que je pouvais lire dans ses yeux augmentait. Lorsque j'eut terminé, il s'installa un court silence, pendant laquelle nous attendions l'inévitable remarque de Shiho.
Ne pouvant plus se tenir, celle ci laissa échapper un rire.
« Je n'arrive pas à croire que tu aies vraiment pris Akira pour Conan ! » Elle était visiblement morte de rire, bien que, quelqu'un ne la connaissant pas aussi bien que nous, aurait juste dit amusée. Je m'efforçai de ne pas laisser transparaître mon embarras devant son hilarité. Se secouant la tête, elle me jeta un regard sincère, avant de rajouter...
« Mais c'est vrai que cela explique bien des choses. »
Les paroles de Baïkal me revinrent de nouveau en mémoire.
« Euh... Shiho ? Baïkal semblait... »
Elle m'arrêta d'un signe de la main.
« Avant de répondre à cela, je pense qu'il vaut mieux que tu écoutes ce que Shinichi a à dire. »
Je tournai mon regard vers ce dernier. Il avait un air inconfortable, qui me rappelai vaguement celui qu'avait eu Shuichi lorsque j'avais appris qu'il ne m'avait pas attendu à l'auberge. Pourquoi diable Shinichi prendrait cet air là ?!
Nerveusement, il prit une inspiration avant de me jeter à nouveau son regard de détective.
« Ayumi. Tu te souviens de quand Conan est parti ? »
Sans rien dire, j'acquiesçai de la tête. J'attendais qu'il continue.
« Euh bien, Conan, c'était moi. »
Je lui jetai mon regard le plus 'pas convaincue' que j'avais eu à lancer. Même si l'idée avait croisé mon esprit, surtout lorsqu'il était venu à mes cotés juste après avoir assommé Baïkal, je l'avais aussitôt rangée dans la catégorie des théories farfelues et impossibles. Conan avait dix ans de moins que Shinichi ! Même avec la capacité de déguisement du Kid il n'aurait pas pu prendre la taille d'un enfant de sept ans.
Shinichi, de son côté, était bien embêté... Il ne s'attendait pas à ce que cela soit facile à lui expliquer, mais bon... Au moins quand il avait tout avoué à Ran, celle-ci n'avait pas eu du mal à le croire... Mais il était vrai qu'elle s'en était déjà doutée.
« Non, non, ce n'est pas une blague... Conan, c'était vraiment moi. »
Je jetai un regard vers Shiho, en cherchant une confirmation ou infirmation de ses dires. Elle se contenta d'être assise, l'air sérieuse.
Poussant un soupir, je demandai :
« Si t'étais vraiment Conan, tu peux m'expliquer comment ...!? »
« Si je me souviens bien, tu as lu les nouvelles de Ran qui ont été publiés ? »
« Oui... » Je me souvenais même y avoir pris un grand plaisir. Il m'arrivait encore de les relire, le soir.
« Tu vois l'histoire de Lumière et des esprits de la montagne ? »
J'hochai la tête, cherchant mentalement ce que cela pouvait avoir avec Conan...
« Euh bien tu remplaces les esprits de la montagne par l'organisation des hommes en noir, et t'as, en gros, ce qui m'est arrivé. »
J'eut le regard vague le temps de re-réfléchir à ce qu'il venait tout juste de dire...
« On t'as fais boire de l'eau de la fontaine de jouvence ?! » fis-je, sarcasme et incrédulité dans la voix.
« Euh, non. » J'entendis un petit rire de la part de Shiho. « Plutôt un poison raté qui avait eut, dans mon cas, un effet secondaire inattendu. » Me répondit-il.
Etonnamment, je me sentais commencer à croire cette histoire de fou.
« Tu ne t'étais pas reconnue dans la petite fille du village ? » me demanda Shiho.
Maintenant qu'elle le disait, c'est vrai que la première fois que j'avais lu cette histoire j'avais trouvé plusieurs personnages familiers... Ce qui me fit froncer des sourcils...
« Mais, et toi Shiho ? Qu'est-ce que tu as avoir avec tout ça ? »
« C'est moi qui ait fabriqué le 'poison raté'. » Son visage avait pris un air triste que je ne lui avais pas vu depuis des années. « Je faisais autrefois partie de cet Organisation. Ce n'est qu'après la mésaventure de Kudo que je me suis 'en quelque sorte' enfui. »
Je devais avoir un air de poisson qu'on avait tiré hors de l'eau, parce qu'elle me lança un « Quoi ? » embarrassée.
« Tu veux dire que tu es comme Grise ? De la nouvelle ? »
Elle hocha la tête avec un sourire un peu triste.
« Oui. Haibara, c'était moi. »
Je croisai les bras et fronçai les sourcils. Shinichi et Shiho me laissèrent remuer mes méninges en silence, attendant que je parle à nouveau. Je cherchai ma mémoire pour tout les instants un brin bizarre, tout les commentaires qui m'avait semblés étranges, mais sans plus... Tous ces comportements qui, peu à peu dans ma tête, vinrent corréler la thèse. Je sentis un petit déclic se faire dans mon cœur. L'impression de vide que j'avais sentie en confrontant Akira la première fois, que j'avais sentie sans m'en rendre compte depuis la disparition de Conan, cette impression venait tout juste de s'envoler. Aussi bizarre que cela puisse paraître, aussi insensé soit-il, je l'avais retrouvé. Un sourire prit sa place sur mon visage.
« Qui d'autre est au courant ? » demandai-je, cherchant de nouvelles confirmations.
« Euh bien, le premier à être au courant était le professeur Agasa. » Commença Shinichi.
J'en étais sure... Pensai-je.
« Ensuite il y a Hattori, le 'Détective de l'Ouest' qui m'a découvert... Puis pendant que l'on démantelait l'organisation, j'ai avoué à Ran. Ses parents, ainsi que ceux de Shuichi et le commissaire Maigret, ont tous été un peu mis devant le fait établi. »
« T'oublis Vermouth non ? » Fit Shiho, l'air sombre.
« Ah, et le docteur Araide, quoique personne ne lui ai vraiment expliqué... » Ajouta Shinichi. « C'est vrai qu'il l'a appris un peu par accident. » Je notai que Shiho avait prit un air embarrassée.
« Shinichi... Comment t'as fait pour prendre la voix de Conan dans le parking ? » Demandai-je. C'était surtout ça qui m'avait perturbée pendant l'affaire.
« Ah ça ? » Fit il. « C'est un secret. »
Shiho et moi levâmes un sourcil en tempo.
« Un secret ? »
« Kudo, tu ne comptes tout de même pas lui cacher ça, Monsieur 'il n'y a qu'une seule vérité' ? »
Shinichi eut un air contrarié.
« Hé oh, c'est pas comme une certaine personne qui cachait des informations concernant l'organisation... »
« Tu aurai préféré que je dises tout et que je te laisses aller te faire tuer tout seul, comme un grand? » Répondit-elle avec sarcasme.
Je ne pus m'empêcher d'avoir un air de déjà vu, et d'en rire. Les deux autres tournèrent un regard inquisiteur dans ma direction.
« Mais vous ne vous arrêtez jamais tous les deux ? »
Ils se rendirent avec un sourire. Shinichi tira un peu sur sa cravate.
« Tiens... » Fit il. « Tu te rappelles que Conan se promenait partout avec son nœud papillon ? Euh bien ceci... » Il indiqua la cravate. « Est un gadget du professeur du même acabit. Une cravate – transformateur de voix. Je n'ai pas pu m'en passer une fois redevenu moi-même. Pareil pour la ceinture à ballons.»
Son air embarrassé était suffisant pour me faire comprendre sa réticence à en parler. Les garçons et leur fierté, vraiment.
« Mais Ayumi, il y a quelque chose que je voudrai te demander... Pourquoi as-tu eu, tout d'un coup, envie de chercher Conan ? »
« Les lettres... » Lui répondis-je. « Hein ? » Fit il.
« Comme on n'avait plus eu de nouvelles de Conan, j'ai relu les lettres et elles m'ont fait une drôle d'impression. Comme si tu ne voulais pas qu'on saches vraiment où Co... Où Tu étais. »
« Les lettres ?! Je croyais que tu l'avais oublié et que tu t'en fichais bien de ces lettres... »
« Kudo Shinichi, saches qu'il y a une pile haute comme ça de lettres adressés à Edogawa Conan, qui n'ont pas pu être envoyés faute d'adresse ! »
Je fis un geste exagéré pour montrer l'ampleur de la pile.
« Par contre je dois dire que Shiho m'a bluffé... A aucun moment je n'ai pensé que les lettres d'Haibara cachaient quelque chose. »
Shiho eut un sourire faussement embarrassé.
Shinichi grommela quelque chose selon les lignes de « De toute façon, je n'ai jamais été doué pour la correspondance... »
J'entendis un pigeon roucouler dans l'arbre à coté. Le bruit du vent avait pris une autre saveur dans mes oreilles. J'étais vraiment heureuse.
« Merci... »
Shinichi et Shiho se retournèrent pour me poser la question des yeux.
« Merci de m'avoir dis la vérité. » Je me sentais soulagée. A leur expression, j'avais l'impression qu'eux aussi se sentaient soulagés.
« Tu vas le dire aux deux autres ? » Me demanda Shiho.
Je secouai la tête. « Je ne sais pas. » Répondis-je honnêtement. « Quand j'y pense, je crois que Mitsuhiko se doutait probablement de quelque chose, mais la rencontre avec Akira a du le déboussoler de ce coté là. Quant à Genta... » Je fis une grimace. Non, il ne s'était probablement jamais vraiment questionné là-dessus.
« Fais comme tu le sens... » Me dit Shinichi. Il se leva.
« Pardonnez moi, mesdemoiselles, mais j'ai une petite affaire à régler. »
Je le vit sortir une petite boite tentativement de sa poche, pendant qu'il se dirigeait de nouveau vers le parc à enfant, où se tenait Ran.
« Il s'est enfin décidé... » La voix de Shiho vint me confirmer qu'elle aussi avait vu la chose. Quelque chose fit tilt dans ma mémoire.
« Ce vrai que c'est pas trop tôt... Tu te souviens de la lettre que je t'avais envoyée il y a cinq ans... ? » Il fallait d'ailleurs que je lui demandes qui c'était qui lui renvoyait les lettres que je lui avais envoyé à Hokkaido...
« Celle où tu disais faire un pari avec les deux autres concernant quand il se déciderait enfin ? »
« Celle là. »
« Bien sur que je m'en souviens. Même que tu m'avais demandé de faire l'arbitre. J'avais répondu que si l'un d'entre vous gagnait, je lui payerai sa tenue pour la cérémonie... »
C'était un effort conscient de ne pas laisser sortir mon rire.
Shiho ne semblait pas remarquer mon hilarité... Cela lui pris plusieurs minutes avant de réaliser...
« Non... » Elle me regardait l'air abasourdie... « Cela veut dire que tu as gagné le pari ! »
Je laissai enfin sortir mon rire, tandis qu'elle se pinça le haut du nez de sa main gauche, l'air d'hésiter entre un grognement et un sourire. Ayumi avait toujours su la surprendre...
