Disclaimer: Pas à moi. A JKR.
Je sais, je suis supposée continuer Phlitra Temporis et pas ces ficlets, mais ma muse a décrété qu'elle préférait ceci pour l'instant. Ah, je dois aaaaaaaabsolument trouver un moyen d'empêcher ffnet de virer mes é, les astérisques et les accents tous seuls.
Nouveau passage, changement de perso.
Milie Merci pour la review. :D Errr, pour le personnage, je ne dirai rien, désolée ;-)
2
- "Bill! Bill! Harry a gagné! Il l'a fait! C'est fini!"
Il y a quelque chose d'extrêmement perturbant à regarder trois de vos frères cadets, gisant au sol, couverts de sang et d'hématomes, vous appeler avec des cris enthousiastes et tenter de vous faire de grands gestes quand ils peuvent à peine remuer les doigts.
- "Dumbledore vient de remonter nous l'annoncer! Harry va bien, Hermione et Remus aussi, 'sont 'core en bas."
Les bonnes nouvelles font toujours plaisir. Notez, je suis un peu plus inquiet du sort de ma famille, en ce moment. Fred - ou est-ce George? C'est déjà assez difficile de les reconnaître sans la couche de sang et les plaies ouvertes, et, de toute façon, je suis loin de les voir assez souvent pour être capable de les différencier - enfin, un des jumeaux sourit de toutes ses dents moins deux, et lève la main avec un V de victoire, avant de laisser retomber son bras, épuisé.
Ils sont allongés à à peu près un mètre les uns des autres, Ron entre les jumeaux, et tous les trois en piteux état. Ron est le plus mal en point, et je me penche pour inspecter ses blessures - rien qui ne puisse être guéri rapidement par les médicomages, heureusement.
Il y a un autre corps dans la pièce, un mangemort à la nuque brisée, et je n'ai aucun mal à le reconnaître: toute la famille connaît ce visage, moi particulièrement, parce que je me souviens de mes oncles, et du jour où les mangemorts qui les ont assassinés ont été envoyés à Azkaban. J'étais assez âgé pour comprendre, à l'époque, et je me rappelle vaguement Gideon et Fabian. Et le visage de maman en apprenant leur mort, aussi. Celui-ci, c'est Antonin Dolohov, un de leurs cinq assassins.
- "Ow, Bill, je vais bien!", s'écrie Ron lorsque je soigne une plaie à sa tempe d'un coup de baguette. "Tu as vu les autres? Comment..."
- "Je ne sais pas", je réponds. "J'étais au niveau juste au dessus - c'est dégagé, maintenant, les renforts sont arrivés - et je suis venu voir comment vous vous en sortiez. Les étages du dessus sont sous contrôle..."
- "Alors va voir!", lance le jumeau à ma droite. "Ca nous dérangerait pas d'avoir quelques nouvelles."
Le deuxième relève la tête et m'adresse un large sourire.
- "On attend sagement ici. Juré."
Je secoue la tête.
- "Je vous remonte d'abord, on croisera sans doute quelqu'un en chemin."
J'invoque une civière sur laquelle je place Ron, et je m'apprête à faire de même avec les deux autres, mais une équipe de médicomages arrive et m'écarte d'eux.
Poppy Pomfresh est parmi les guérisseurs, et laisse les autres s'occuper de mes frères pour me détailler de la tête aux pieds.
- "Je vais bien, Poppy, pas une égratignure..."
Quand vous passez vos journées à courir après (ou devant) des momies, à sauter de dalle flottante à dalle flottante au dessus de gouffres sans fond, à sauver votre peau quand le sol d'une pyramide s'effondre sous vos pieds, à éviter des projectiles divers et des sorts plus ou moins meurtriers, et plus généralement à jouer la version sorcier d'Indiana Jones, vous développez quelques réflexes bien utiles. Quelques mangemorts, à côté de la créativité des anciens égyptiens, ça ne fait pas le poids.
J'ai réussi à ne pas être blessé.
Poppy jette un regard suspicieux à ma joue gauche, que je suppose violacée.
Enfin, presque...
- "M'Dame Pomfresh! Comment vont les autres, vous les avez vus?"
- "On peut avoir des nouvelles?"
- "Les autres s'en sont sortis?"
Ces questions ont fusé en même temps des jumeaux et de Ron, que les guérisseurs s'efforcent de maintenir sur leurs civières. Ca me permet d'échapper à une séance de soins tout à fait superflue.
- "Vos parents vont très bien", répond l'infirmière. Papa était supposé évacuer le ministère avec le reste des employés, d'autant plus qu'il est ministre, maintenant - et il ne s'est jamais totalement remis de cette morsure de serpent - mais, le connaissant, il est sans doute resté là pour aider. Et s'il était là, maman devait y être aussi. "Charlie est en pleine forme. Et tous les membres de l'Ordre ont survécu, et tiendront le coup. Maintenant, restez tranquilles, n'aggravez pas votre état - j'ai dit 'tranquilles', comment voulez vous qu'on vous évacue si vous ne cessez pas de bouger?"
Elle n'a pas changé depuis que j'ai quitté Poudlard. Les trois garçons se figent, sans aucun doute de pure terreur.
- "Bill, on compte sur toi pour ramener des nouvelles complètes, ok?", lance Ron juste avant que sa civière ne se mette à léviter à la suite d'un médicomage.
- "Je fais le tour du bâtiment et je vous rejoins!"
Je reste quelques instants, pour vérifier que tout se passe bien pour les jumeaux, puis grimpe au niveau supérieur et me mets à la recherche des membres de l'Ordre.
Je trouve Charlie au département des jeux et sports magiques, en une seule pièce et à peine égratigné - les dragons sont un bon entraînement aussi pour les réflexes, je suppose. Il est occupé à tenter de réparer le sol effondré, pour pouvoir récupérer les blessés restés hors d'atteinte. Et quand nous arrivons dans ces pièces, il reste des mangemorts encore capables d'attaquer, ou du moins de lancer des sorts depuis le carrelage sur lequel ils gisent. Je bondis pour éviter une boule de feu, et écrase au passage le poignet de mon assaillant, qui n'a pas l'air d'apprécier sa rencontre avec mes bottes en cuir de dragon. Charlie en pétrifie un autre, et nous pouvons nous occuper des victimes.
Finalement, à aider partout où des bras sont nécessaires - partout, donc - il me faut près de deux heures pour arriver au niveau un. J'ai eu le temps de voir passer Peter Pettigrew en cage, Draco Malfoy, livide et tremblant - j'ai appris un peu après que son père était dans les mangemorts tués, . J'espère, je suppose que les jumeaux et Ron ont trouvé quelqu'un d'autre pour leur faire un résumé de la bataille.
- "Bill!"
Tonks.
Elle accourt vers moi, et stoppe net avant de me percuter, se penchant en avant pour reprendre son souffle. Elle n'est pas transformée, aujourd'hui, et ses cheveux sont simplement noirs, lisses mais décoiffés, et son teint est cadavérique. Même son visage est différent, et, pendant quelques secondes, j'ai l'impression qu'elle ressemble à Sirius, énormément. Juste quelques secondes. En y regardant de plus près, elle tient plus de Bellatrix, surtout avec ces traits tirés et cette pâleur...
- "Contente de voir que tu vas bien! Tes frères te cherchent, ils sont à la surface, ils vont bien."
- "Ok, je monte les rejoindre." - Là, je remarque les taches de sang qui s'étendent sur son T-Shirt et son jeans. - "Tu as vu un guérisseur?"
Elle secoue la tête, et me répond sur un ton machinal, en mode auror.
- "Seulement des plaies superficielles, pas d'hémorragie. Viens, je vais te montrer où ils sont."
J'acquiesce, et la suis vers des escaliers de fortune érigés vers la surface. Nous nous glissons entre quelques civières flottantes, un groupe d'aurors et deux médicomages, pour arriver à l'extérieur. Le soleil se couche seulement... Il était deux heures quand l'attaque a commencé, jour de semaine, tout le personnel était présent. Nous sommes en juin, le soleil se couche tard, mais nous nous attendions tous à ce que la bataille dure au moins la nuit.
Il y a des tentes partout, portant l'emblème de Sainte-Mangouste et de divers hôpitaux sorciers. Les blessés y entrent en succession régulière. Des aurors, surtout. Peu de civils.
- "Le plan d'évacuation a marché.", dit Tonks comme si elle avait saisi ses pensées. "La plupart des employés étaient dehors avant l'assaut."
L'Ordre a été prévenu à l'avance - de justesse - du jour et de l'heure de l'attaque. Et les avions en papier qui servaient à passer des mémos d'un bureau à l'autre ont trouvé une nouvelle utilité: transformés en portoloins, ils devaient emmener chaque personne qui en touchait un en lieu sûr, sans jamais envoyer deux personnes au même endroit.
- "Nous avons perdu pas mal de civils tout de même, les mangemorts infiltrés dans le personnel du ministère ont commencé le massacre dès qu'ils ont compris qu'on évacuait", soupire Tonks. "Et pour les aurors, les mangemorts étaient en surnombre... Le moment où Harry a tué Voldemort et où ils se sont tous mis à hurler en tenant leur bras marqué... On en avait bien besoin."
Elle écarte les pans de tissu à l'entrée d'une tente, et nous nous retrouvons dans une salle d'hôpital, remplie de blessés et de médicomages qui s'affairent entre leurs patients.
- "Ils sont dans la salle suivante" - Elle traverse la salle en me faisant signe de la suivre, et je m'exécute, passant entre les brancards et les lits d'appoints jusqu'à arriver aux portes battantes du fond de la salle.
La pièce suivante semble être une réplique de celle où nous venons de passer. Seuls les blessés sont différents.
Quelque chose d'orange vif, dans le coin à ma gauche, attire mon regard, et, lorsque je tourne la tête, c'est pour poser les yeux sur Percy.
Percy, et Ginny. Aucun des deux n'est supposé être là - je pensais qu'elle était à Poudlard, et il aurait dû être emmené hors du ministère par portoloin, comme tous les autres employés.
Il est appuyé contre le mur, un bras passé autour de la taille de Ginny, qui est serrée contre lui, en larmes, les épaules secouées de sanglots. Il presse les lèvres sur son front et murmure quelques mots inaudibles d'ici, et Ginny hoche à peine la tête et continue à pleurer. Il resserre un peu son étreinte, souffle un "chuuuuut" - pas besoin d'être près d'eux pour comprendre ça, et passe la main dans les cheveux de notre soeur, en un geste apaisant, puis laisse sa main descendre à nouveau sur sa taille. Tout le côté gauche de sa chemise est ensanglanté, et son bras pend lamentablement. Je doute qu'il puisse encore le bouger.
- "Il s'est battu avec nous, il a fait tout ce qu'il a pu, beaucoup aidé.", m'explique Tonks. "Un sale sort, pour son bras, mais il ne laisse pas les guérisseurs approcher, 'les envoie attendre les blessés graves."
Comme s'il sentait mon regard, il se tourne vers moi, hoche la tête en salut, puis se penche à nouveau vers Ginny et lui parle doucement. Percy couvert de sang, le visage tuméfié et les vêtements déchirés... Ses lunettes sont tordues, n'ont plus de verres, et glissent sur son nez sans qu'il les remonte.
Percy ne sait pas se battre, n'a jamais appris, même avec cinq frères avec qui se disputer et qui lui jouaient des tours à la moindre occasion. Il sait se défendre, bien sûr, mais il n'a jamais été le premier à frapper dans un combat contre l'un d'entre nous, jamais sur un autre terrain que celui des mots, et quand nous allions trop loin, il disait tout à maman ou s'enfermait dans sa chambre pour étudier, pour que nous ne le voyions pas bouder ou pire.
"Battu avec nous, beaucoup aidé.". Je souris. Il peut être fier de lui, et je suppose que si papa sait, il doit l'être également.
Ensuite, je me rends compte que c'est son bras gauche qui pend mollement contre son flanc, et j'ai un horrible doute... Et si...
- "Bill, par ici!"
Un des jumeaux s'est assis sur son brancard et me fait de grands gestes - il n'était pas en si mauvais état, donc - et je m'approche pour les trouver tous les deux, et Ron aussi, dans le fond de la salle, à l'extrême opposé de Percy. Ron fixe ce dernier avec un regard meurtrier, qui l'enverrait sans doute directement à sa future réincarnation, s'il daignait y prêter attention plutôt que de nous ignorer.
- "Je ne parviens pas à y croire!", peste notre cadet. "Elle est allée directement vers lui, elle ne s'est même pas inquiétée de nous!"
Il ne changera jamais. Jalousie puérile, sale caractère et tête de mule. J'ai envie d'éclater de rire et de le remercier d'être autant lui-même en ce moment. Surtout en ce moment. S'il pouvait marcher, je suis certain qu'il traverserait la salle pour dire ses quatre vérités à Percy et rappeler à Ginny qu'elle n'a rien à faire avec cet "enfoiré arrogant et stupide", ou quelque chose de ce genre...
Connaissant Ginny, dire qu'il serait reçu comme... Je ne sais pas, un employé de Gringotts dans un tombeau égyptien, ou un agneau dans l'enclos d'un dragon, ce serait un euphémisme.
- "Et qu'est-ce qu'elle a au juste?"
- "Je n'en sais rien, mais Percy semble très bien s'occuper d'elle, et souhaiter sa mort n'y changera rien. Rallonge-toi."
Et c'est à mon tour de me faire foudroyer du regard. Je roule des yeux, et n'ajoute rien. Parler à Ron quand il est de cette humeur, c'est comme de parler à un mur. Et, croyez en mon expérience de briseur de sortilèges, parfois, les murs vous écoutent, eux, au moins.
Je me pose des questions, tout de même. Aux dernières nouvelles, Ginny - comme nous tous - était en froid avec Percy... Guère mieux disposée envers lui que Ron, en fait. Ce qui aurait pu la faire changer d'avis sur lui, je n'en ai aucune idée...
En tout cas, elle semble lui avoir pardonné, à présent... Elle était encore en couches-culottes pendant mes années à Poudlard, et ensuite, j'ai quitté la maison, je n'ai pas été assez présent pour vraiment la connaître... Mais s'il y a une chose que je sais sur elle, c'est qu'il y a des moments où il vaut mieux se plier à sa volonté. Parce qu'elle a raison et que nous avons tort, et qu'elle le sait, et tous ce que nous pourrions dire, même papa, ne servirait à rien. Elle n'a même pas besoin de demander pour que nous nous pliions à ses décisions.
Elle est la plus jeune d'entre nous, et pourtant c'est elle qui a fait les premiers pas vers une possible réconciliation avec Percy. Des pas de géants. Nous devrions simplement suivre le mouvement.
- "Les enfants!"
Ca, c'est maman. Je me retourne juste à temps pour la voir enlacer Fred - qui grimace - et se préparer à faire subir le même sort à Ron, qui a un mouvement de recul certainement plus douloureux pour lui que l'embrassade ne l'aurait été.
Papa arrive lentement, clopin-clopant sur des béquilles, une jambe cassée ou pire, on dirait.
Il s'arrête à mes côtés, laissant maman à ses effusions, et s'arrête à dire quelque chose, mais se fige en apercevant Percy et Ginny. M'man ne les a pas vus, pas encore, ou elle serait dans tous ses états.
J'inspire profondément, et désigne Percy du menton.
- "Tu devrais aller lui parler."
Pas de réaction, et je secoue la tête.
- "Je vais voir si je peux encore aider en dessous... A plus tard."
Je m'éloigne sans attendre de réponse.
