Chapitre 2 : J'y pense et puis j'oublie

Cela va faire un an maintenant que nous ne sommes plus ensemble. J'avoue être parti dans un état guère reluisant et comme un lâche mais que veux-tu, j'ai préféré laissé un mot que d'affronter tes larmes. Je n'ai jamais aimé les adieux et surtout je sais que sinon, je n'aurais pas tenu. Rien qu'à t'imaginer, seule à la maison, découvrant ce morceau de papier blanc banal, les larmes aux bords des yeux, j'avais envie de revenir. Je me suis combattu moi-même et j'ai gagné.

J'ai demandé une mutation, je ne voulais pas rester trop proche de ton étage. Nous aurions eut trop de chance de nous croiser et je ne voulais plus te revoir de peur que ma résolution se brise. Je suis au département des mystères aujourd'hui et j'avoue que c'est intéressant. Ca te plairait sûrement toi qui aime résoudre les énigmes. C'est bien en-dessous de la où tu travailles, ainsi, tout espoir de nous croiser est annihilé. Heureusement, je j'ai trop peur de te sauter dans les bras si je pouvais t'apercevoir au bout d'un couloir. Bien que, me connaissant je partirais probablement en courant. Je suis tellement lâche, j'aurais mieux fait d'aller à Serpentard.

Père vient me voir de temps en temps avec Kingsley et Tonks. Ils me demandent si je tiens le choc.

Tout le monde me demande si je t'aime encore
Et si je pense encore à toi

Comme si je pouvais t'oublier et tenir le coup sans toi près de moi. Je leur réponds doucement qu'avec le temps, on se remet de toutes les blessures. Je ne sais pas si c'est eux que je cherche à convaincre, ou moi. Toujours est-il que ça ne marche pour aucun des deux partis. Alors ils me tapotent amicalement l'épaule en me disant, viens nous voir si ça va pas, passe à la maison manger un soir fils et d'autres phrases dans le même genre. Ca fait bien longtemps que je ne les écoute plus. Ils ne peuvent pas comprendre ce que je traverse. Personne ne le peut.

J'ai changé d'adresse, j'habite un appartement tout près du ministère, dans un bel immeuble, entouré d'un joli parc typiquement anglais. Les murs sont blancs, nus, je n'avais pas le courage de faire la décoration, tu as toujours eut bien plus de goût que moi. J'ai un lit, un réveil, une table de nuit, un canapé, une table basse, une cuisine équipée. Le minimum pour vivre. C'est suffisant. Toute autre chose que toi est superflue.

On me dit souvent, si tu veux parler n'hésite pas. Harry ne dit rien lui. Il faut dire qu'avec tous ses criminels à rechercher il est assez occupé. Et puis, il sait pertinemment que je ne veux pas en parler. Il est le seul à ne rien dire. A supporter que je m'éloigne de lui avec cette mélancolie dans le regard qu'il a acquis avec les années. D'ailleurs, ça va faire un certain temps que je ne l'ai pas vu. J'ai peur d'aller chez lui et de t'y trouver toi, alors je n'effectue que des visites de courtoisies. Je repars très vite, les larmes aux yeux, en serrant les poings. Te cachant ma douleur pour ne pas te la cracher au visage et imaginer ton mépris. Il m'achèverait trop. Je sais qu'elle vaut bien mieux que moi et que je ne la méritais pas. Parfois Harry, je me surprends à penser que tu aurais dû tomber amoureux d'elle. Tout aurait été parfait entre vous.

Ils me demandent de parler de mon cœur
Si triste depuis de long mois.
Je mens un petit peu, et je dis fièrement,
Cette histoire est finie

Je me répète tous les matins : Tout ça c'est le passé, c'est fini. Oui fini, pourtant tous les soirs quand je rentre et que je me couche, seul dans le lit, mes pensées se tournent vers toi, inlassablement. Je t'aime encore si fort tu sais. Malgré toutes mes résolutions, je me sens incapable de t'oublier. C'est au-dessus de mes forces. Toute cette tendresse, cet amour dans nos gestes à l'époque où tout allait bien est tout ce qui me reste pour ne pas sombrer trop dans la déprime.

Mais je dois avouer que certains soirs peut-être
Parfois j'y pense et puis j'oublie

J'y pense et puis j'oublie,
J'y pense surtout quand je suis seul la nuit,

Je revois ton sourire, ton visage, cette façon particulière que tu avais de remettre tes cheveux derrière les oreilles avec douceur… Pas un soir, pas une nuit ne s'écoule sans que je ne te revoie devant moi. Lorsque tu m'embrasses, à chaque fois je me réveille et toutes les larmes de mon corps ne suffisent pas à atténuer la peine que j'ai de t'avoir quitté. J'ai honte de mon acte mais je sais qu'il n'y avait plus rien d'autre à faire. Ce qu'il restait, je n'ai pas eut le courage de tenter de le préserver. Le combat inégal était perdu d'avance.

Et quand ton souvenir
Revient me faire souffrir
Très vite j'y pense et puis j'oublie.


Tous les collègues savent que je ne t'ai pas oublié, ils savent tous que tu étais et restera toujours, la femme de ma vie et la seule que j'aimerai jamais. Et si parfois l'un d'eux dit en parlant de moi : Je suis sur cette nuit, il l'a encore passé en larmes dans son lit. Ou me demande : Tu vas mieux ?…

Tout le monde me demande si j'ai pleuré,
Et si je pleure encore pour toi,
Mais s'ils me le demandent
C'est tout simplement pour pouvoir rire de moi

…Je réponds simplement qu'après un an, l'eau coule sous les ponts. Dans mon dos ils se moquent, sachant pertinemment que je mens. Que puis-je y faire ? Y a-t-il meilleure façon de voir les choses qu'en mentant ?

Si je mens un petit peu et que je dis fièrement
Je n'ai jamais pleuré de ma vie

En disant ces mots, je sens ma gorge se nouer et les larmes brouiller ma vue. Je suis une loque seulement je n'y peux rien. Je n'oublierai jamais ce que tu représentais pour moi. Tu étais tout. Il ne me reste rien d'autre que des regrets. Toutes ces années à tergiverser avant de te déclarer mon amour, toi que j'aime depuis l'âge de 12 ans. Mon seul et unique amour mais tant de temps pour me l'avouer. J'ai flirté et papillonné à droite à gauche pendant un moment, voulant connaître moi aussi ce que vous sembliez comprendre si bien Harry et toi. Je t'ai fait du mal, atrocement. Je m'en suis excusé avec des gestes et des phrases maladroites. J'ai toujours été un grand nigaud. Je pensais que cela t'attirais chez moi. Je me voilais la face. Tu disais m'avoir pardonné et m'aimais toi aussi depuis longtemps. Un mensonge éhonté de plus sur la liste de tes faux semblants.

As-tu été sincère avec moi ? J'ose l'espérer. Croire que tes mots d'amour étaient vrais, que tes gestes étaient inspirés par la tendresse et l'affection. Souvent j'en doute et me maudit. Le doute est là, insidieux et perfide. Alors je ravale mes larmes et étouffe ma détresse. Je ne veux pas inspirer de pitié. Mon état amuse les gens ? Tant mieux, il faut bien que certains soient heureux.

C'est tout juste si mes yeux me picotent un peu
Lorsque j'y pense et puis j'oublie

Oui je pense encore à toi et probablement y penserais-je toujours. Je ne comprends pas, j'ai tout essayé pour t'oublier. Tout, mais rien n'y fait. Dans chacun des gestes qu'une femme fait devant moi, c'est toi que je vois. Dès qu'on parle de toi, je tends l'oreille. Il paraît que toi aussi tu ne t'en remets pas. Encore un des visages que tu montres aux gens sans doute. Les questions m'assaillent sans répit. Au bout d'un an, est-ce normal que je t'aime encore ? Et que je pense encore à toi ?

J'y pense et puis j'oublie,
J'y pense surtout quand je suis seul la nuit,

Et quand ton souvenir,
Revient me faire souffrir,

Je ferme les yeux pour oublier le mal être et serre mes bras autour de moi dans une tentative vaine de me consoler. Ce froid dans mon cœur et mon corps ne prendra je crois, pas fin avant ma mort. Je m'en veux de ne pas être capable d'aller de l'avant. Ces mots seuls franchissent invariablement mes lèvres dans cet appartement vide.

Très vite j'y pense et puis j'oublie
J'y pense et puis j'oublie

Mais j'y pense beaucoup plus que je n'oublie,
Car tout au fond de moi,
Je sens que cet amour,
J'y pense j'y penserai toujours

Je t'aime et je t'aimerai toujours

J'y pense j'y penserai toujours


Et oui encore un chapitre, je n'ai pas honte. Je suis rentrée ce soir et je publie tout de suite. Je tiens à dire, que oui je sais, le couple Hermione/Ron ne plaît pas particulièrement. Mais je n'écris pas pour avoir des reviews, juste pour le plaisir d'écrire. La dessus bonne soirée et bonne nuit, pensez de ce que vous lisez ce que vous voulez. Merci à ceux qui m'ont laissés un mot.

Alfa