Auteur : Fisou

Titre : Le Virus

Genre : Action/Aventure, un peu de romance…

Base : Animorphs

Couple : Rachel/Tobias, et puis un mini Delphine/Marco

Note : L'histoire se situe à la suite de « L'Espoir »

La Fin

Ils ont tout perdu

« Delphine est la nouvelle Animorphs. Mais elle en sait plus qu'aucun d'entre eux sur les Yirks et sur la manière dont ils traitent leurs hôtes. Alors, quand elle apprend que sa meilleure amie est un contrôleur, elle décide de la sauver. Quitte à le faire sans Jake ou même sans aucune aide des Animorphs. Mais la témérité n'est pas toujours une qualité. Et ça, Delphine l'apprend à ses dépends… »

CHAPITRE

7

Nous entrâmes dans les toilettes, Marco ferma la porte. Altar se concentra pour me faire démorphoser.

Je perdis mes kilos presque instantanément. Mes cheveux poussèrent, et de la peau humaine remplaça mon pelage d'ours. Je me mis à rétrécir. Mes yeux se déplacèrent vers le centre de ma figure. Mes grosses pattes d'ours devinrent peu à peu des pieds et des mains.

Après être restée humaine quelques secondes, le yirk me fit immédiatement morphoser en mouche.

Je me remis à rétrécir, ma peau fut recouverte d'un pelage noir, soyeux et hypersensible. Mes ailes poussèrent comme des champignons. Ma vision explosa, et une paire de pattes supplémentaires sortirent d'une poitrine qui n'en était plus vraiment une. Mon nez et ma bouche se rejoignirent et s'allongèrent pour former une trompe baveuse. Le genre de truc à vous faire dégeuler, mais seulement, vous n'avez plus de bouche pour le faire.

Pourquoi, quand tu pense à ton corps tu dis « je », remarqua Altar ironiquement, maintenant, c'est le mien autant que le tien !

Au ton de sa voix, je pus voir qu'il était fatigué. La morphose est un processus épuisant, surtout sans se reposer entre deux transformations. Même pour un sale yirk.

Je ne dirais pas ça non, répondis-je. Pour l'instant, c'est le nôtre. Mais dans trois jours …

Des menaces, toujours des menaces ! Vous les humains, vous n'êtes capable que de ça.

Allez, tout le monde décolle ! ordonna Jake. J'ai contacté Cassie, elle nous attend devant la poubelle la plus proche.

J'admire le romantisme des endroits où l'on se donne rendez-vous, fit Marco. Devant une poubelle !

Moi, rétorqua Rachel, je n'ai aucune envie d'être romantique avec toi.

Moi non plus, répliqua-t-il, mais Jake pourrait au moins l'être avec Cassie !

Allez, on y va. fit Jake pour changer de sujet.

Notre petit escadron de mouches partit, comme dirait Jake, vers la poubelle la plus proche. Cassie nous attendait devant, visiblement anxieuse. Marco se posa le premier. On pouvait savoir que c'était lui car juste avant de se poser, il dit :

Cassie, je peux te poser une question à l'oreille ?

Une mouche se posa effectivement sur l'oreille de Cassie.

Pourquoi Jake se met-il à rougir, à chaque fois que tu lui fais un compliment, ou qu'on lui parle des endroits romantiques, comme la poubelle par exemple, où il te donne rendez-vous ?

Marco la ferme, répondit Jake. Et puis d'abord, les mouches ne rougissent pas !

Non, mais hier, tu l'as fait ! Quand Cassie t'a dit que tu étais un amouuur !

Je me suis posée à mon tour. Cassie se dirigea vers la sortie. Elle devait prendre le bus pour nous ramener jusque chez-elle.

Je trouvais Marco sympa, exaspérant parfois, mais sympas. Et mignon aussi. Mais je ne dois pas être la seule fille à le dire. Même Rachel m'a avoué un jour qu'elle le trouvait mignon, mais bien sûr – et ça n'est plus vraiment un secret – elle préfère Tobias. Je le trouve mignon moi aussi, mais comme vous le savez déjà, c'est mon meilleur ami, et je ne voudrais briser cette amitié pour rien au monde. Il y a surtout qu'il est déjà avec Rachel, et de toute façon, je préfère Marco.

Et oui, me dit Altar, pour l'instant c'est ton meilleur ami. Mais quand il sera contrôleur par ta faute, ses sentiments à ton égard changerons quelque peu.

Qu'est-ce que tu en sais, t'en a jamais eu d'amis !

Si, mais je les ai tous tués. Ils me gênaient dans la progression de ma carrière.

Il ne plaisantait pas. Il me montrait des images de Gedds et d'Hork-Bajirs contrôleurs, et me commentait tout :

Lui, c'était Gurtaf six-quatre- neuf, son vaisseau c'est écrasé. Quel dommage ! s'exclama ironiquement le yirk. Celui-ci c'est suicidé, continua-il en me montrant une autre image. J'en ai tué bien d'autres, mais ça prendrait un temps fou à tout te montrer.

Cassie descendit du bus, et alla jusqu'à la grange. Nous nous sommes tous posés à terre, et avons commencer à démorphoser.

Mes ailes rentrèrent à l'intérieur de mon dos, et je me mis à grandir. Une de mes paire de pattes furent aspirée à l'intérieur de mon corps, et de cheveux blond poussèrent sur mon hideuse tête de mouche. Ma trompe se déforma pour donner naissance à ma bouche, mon nez, ma langue et mes dents. Mes pattes redevinrent des mains et des pieds. Mes yeux redevinrent normaux, ma peau de mouche fit place à de la peau douce. Voilà, j'était humaine.

Ils me regardaient tous avec leurs yeux d'humain, ou d'andalite. Tobias, lui, regardait par la lucarne du grenier à foin, guettant l'arrivée de quelqu'un.

Pendant en moment, je crus qu'ils avaient devinés ce qui m'étais arrivé. Mais non, ils me jugeaient, tout simplement. Le yirk les regarda intensément droit dans les yeux, comme moi je l'aurais fait. J'aidais même Altar à durcir mon regard.

Hé bien, déclara-t-il, pour ça au moins nous sommes pareils. Nous ne nous laissons pas faire.

Bizarrement, ils préféraient tous regarder autre part que dans mes yeux. Tous, sauf Marco. Il me regardait plus par pitié et compréhension qu'autre chose. Il savait ce que j'avais ressentis en voyant ma meilleure amie se faire infester. Il ressentait la même chose pour sa mère. Jake aurait pu avoir la même réaction que lui. Mais Jake et le chef, et il ne doit pas laisser ses sentiments prendre le dessus. Et d'un côté, ça ne devait pas beaucoup lui plaire de savoir qu'il n'agissait pas sur moi comme sur les autres. J'étais encore trop imprévisible pour lui, trop difficile à cerner.

J'avais moi aussi besoin d'un chef, mais si un jour j'avais à me débrouiller toute seule, je le ferais. Et ça, il le savait. C'était à peu près la seule chose que je lui avais laissé entrevoir de ma personnalité. Ce que tout le monde savait, c'est que j'étais un mélange des caractères de Marco – pour la déconnade –, Rachel – pour son côt « je fonce dans le tas » - un peu du côté 36.15 S.O.S animaux de Cassie, et de Tobias – pour son côté « je protège ceux que j'aime », son côté grave, et toutes les ressemblances qu'on peut avoir entre meilleurs amis.

Rachel allait ouvrir la bouche pour m'engueuler, mais je lui coupai la parole :

- Quoi ! Qu'est-ce que vous avez tous ! J'ai peut-être fait une erreur, mais si aviez été à ma place, qu'es-ce que vous auriez fait ? Sûrement rien. Et vous voulez savoir pourquoi ? Parce que vous ne savez rien. Vous croyez savoir contre qui vous vous battez, mais qui l'a déjà fait l'expérience du bassin ici ? Personne. Même toi Jake ! Tu crois tout savoir sur l'art d'être un contrôleur, car tu l'as été trois jours. Trois malheureux petit jours. Pendant lesquels tu étais avec tes amis, et tu savais que tu t'en sortirais. Mais moi, j'ai été contrôleur pendant plusieurs mois, et j'ai fait l'épreuve du bassin. Même si Halmar était un Yirk pacifique, je voyais la souffrance des autres humains. Ceux qui étaient avec moi dans la cage me racontaient tout les supplices que leur infligeait leur Yirk. Alors, quand ça arrive à ma meilleure amie, je pète les plombs. Et vous n'avez pas à me juger pour ça.

Altar commença à morphoser en Aigle.

Cassie ajouta timidement :

- Mais personne ne te juge !

- Oh que si, et toi en particulier. Tu essais de connaître mes réactions pour pouvoir les étudier. Et toi Jake, et oui, encore toi ! Toi tu essais de me connaître, mais malheureusement pour toi, tu ne vois que ce qu'on veut bien te laisser voir. Et le problème pour toi, c'est que je vous cache pratiquement tout de ma perssssoonualuilt !

J'avais fini de morphoser quand Tobias ajouta pour moi seule :

Tu n'a pas changée ! Je te raccompagne ?

Non-merci Tobias, je préfère rester seule.

Je pris mon envol. Il était presque sept heure, ma mère allait me tuer. Mais je n'en avait rien à faire, se serait Altar qui prendrait tout.

Franchement Delphine, déclara le yirk, tu m'épate ! Tu les as bien remis à leur place !

Comment ça « tu »les as remis à leur place !

Eh bien, c'est toi qui leur as parlé. Moi je n'ai fait qu'écouter.

Quoi !

J'avais été tellement en colère que je ne m'étais pas rendue compte qu'Altar m'avait laissée parler ! Quand je pense que j'aurais pu leur dire ce qui m'étais arriv !

Je passais au-dessus de la maison. La fenêtre de ma chambre était fermée. Je regardais par la fenêtre du salon. Ma mère faisait du repassage et Jessica regardait la télé. Ma mère était en colère. Tu parles ! J'avais une heure de retard ! Je me posais dans la cabane à outils située au fond du jardin et commençais à démorphoser.

Je grandis rapidement, mes plumes disparurent en me démangeant horriblement. Mon bec se ramollit et devint rose. Des dents poussèrent dans une bouche en cour de formation. J'étais une horrible créature blonde, avec des pattes et des serres d'aigle, qui avait un corps de poulet déplumé. Ma vue et mon ouïe baissèrent. Mes pattes redevinrent des jambes, et mes ailes des bras, avec tout ce qu'il faut.

- Delphine!