Et voilà un deuxième chapitre qui comme promis arrive 2 semaines après le premier. On ne pourra pas dire que je ne suis pas réglo sur ce coup là.
J'ai été infiniment heureuse devant l'afflux de vos rewiews. Très sincèrement, je ne pensais pas en recevoir autant. Pourquoi me direz vous ? Tout simplement parce que je n'étais pas sûre qu'une telle suite intéresse beaucoup de lecteurs, après tout le personnage principal n'est pas un personnage qui appartient vraiment à l'univers de Rowling. Je sais bien à quel point çà peut être difficile de s'attacher à un nouveau personnage. Je ne serais donc que très reconnaissante envers ceux qui ont fait et font l'effort de lire ma 'suite pas vraiment suite'.
Je voulais également préciser que le début de cette fic se déroule bel et bien durant la première année scolaire de nos chères têtes blondes. Je ne sais combien j'écrirais de chapitres avant d'arrivée directement à leur quatrième année, peut être deux ou trois. Il me faut encore évoquer quelques détails et préparer l'entrée en scène du père d'une certaine Edelweiss mais chut…je n'en dirais pas plus, il faut préserver un peu de mystère.
Réponses rewiews :
Raphou : Contente que ma fic te plaise. J'espère que la suite continuera à te plaire. Biz et merci
Missa : Deux messages pour un chapitre, je peux pas dire que je ne suis pas gâter. Pour ton pseudo, personnellement j'aime bien les deux. Pour les cheveux d'Yselle ton observation est juste. Dans la 'complainte', ils sont plus ambrés. Ce n'est pas une erreur de ma part d'avoir écrit qu'ils étaient sombres. Disons qu'avec le temps la petite fille va peu à peu changer physiquement et sentimentalement également. La couleur sera un peu l'élément révélateur de ce changement mais çà j'en parlerais plus tard. Pour toi la 'fan' de Lucius, je crois que tu vas devoir prendre ton mal en patience parce que pour l'instant je n'en parle pas beaucoup. Mais patience ce sera pour le prochain chapitre. Bizou à toi. P.S : moi aussi j'aime bien les comptes ronds.
Lisandra : Pas grave si tu n'as pas rewiewé la 'Complainte', ce qui compte c'est qu'elle t'ait plue. Merci à toi.
Amy Malfoy : Salut Amy, désolé mais je crois que je ne me suis pas bien expliquée dans mon chapitre précédent. Nos petits bambins sont en premières années et pas en quatrième. J'espère que mon premier chapitre te paraîtra moins bancal maintenant que j'ai précisé les choses. Bizou à toi et heureuse de te retrouver.
Mahel : Et bien tu vois je l'ai bel et bien écrite cette suite. J'ai pris mon courage et je me suis lancée. Même si çà faisait un moment que je n'avais pas écrit j'ai retrouvé rapidement mes automatisme et l'idée que je m'étais faite de chaque personnage.
Ranit's : Et oui, Rogue peut être doux et attentionné, tout çà grâce à Yselle. C'est un miracle. Pour ma part je trouve que Rogue est un personnage très intéressant et je suis très tentée de jouer sur sa dualit : un côté blanc et un côté noir. En tout cas, il va avoir une importance fondamentale dans la suite de mon histoire. Mais je ne vais pas tout te dévoiler maintenant ?
Kikou224 : Yselle est petite, je n'arrête pas de le répéter mais c'est surtout pour insister sur son apparence de fillette fragile (elle trompe quand même bien son monde). En vérité, elle n'est pas aussi petite que çà, disons qu'elle est moins grande que la moyenne et que son aspect chétif ne fait que renforcer son apparence minuscule.
M4r13 : Non, je ne suis pas JKR, dieu portant que j'aurais bien aimé l'être. Merci quand même pour la comparaison plus que flatteuse. Puisque tu as aimé ma 1ière fic, j'espère que tu t'accrocheras aussi à celle-ci. Biz.
Darannee : Moi aussi je ne suis pas très accro aux fics portant sur les maraudeurs mais j'avais vraiment envi de développer le personnage d'Yselle et le thème sur la malédiction des Edelweiss. Voilà pourquoi je me lance dans cette entreprise. On verra ce que çà donnera.
Mori : Yselle calme et gentille ? Ouais, tu n'as pas tord. L'Yselle de la 'complainte' est peut être comme çà (même si elle a tué Pettigrew d'une manière très cruelle) mais elle est surtout définitivement plus mûre que l'Yselle de ma nouvelle fic (ce qui semble normale) et puis faut bien qu'elle nous réserve quelques surprises notre chère Edelweiss. Questions fics maraudeurs, moi je n'en ai jamais lu alors au niveau de l'inspiration je le fait selon mon propre point de vue, j'espère que çà t'ira.
Ayuluna : Pour la vraie suite de la 'complainte' il va falloir attendre un petit moment. A vrai dire je ne me suis pas vraiment penchée sur la question. On verra bien si j'ai du courage.
Ninou : Un gros merci pour ton pétage de câble. Çà m'a motivé pour écrire la suite.
Hermy : Et oui Sirius et James vont bien être amené à rencontrer 'le meilleure ami' d'Yselle alias 'l'horrible' Severus Rogue. Y a de la guerre dans l'air.
Aliri : C'est bien parce que tu m'as dit que tu étais accro que je me suis dépêchée d'écrire la suite, j'espère que l'attente aura été supportable lol. Bizou à toi.
Elodie Malfoy : Quel courage d'avoir lu la 'complainte' d'une traite ! Enfin, là tu auras moins à lire mais j'espère que çà t'iras.
Althea : À ce que j'ai compris tu es une fan de notre beau Sirius. Je te comprends. Ce chapitre l'évoque largement, çà devrait te faire plaisir. Bizou et merci pour ta rewiew.
Bonne lecture.
L'EDELWEISS
Chapitre II : Chocogrenouille et vilains crapauds.
Les couloirs de Poudlard étaient bien calmes, presque angoissants. La nuit semblait avoir figée le château dans une asthénie profonde. Seule à arpenter ainsi les longs corridors de l'école, à gravir les marches interminables de ces fichus escaliers, un Spider encore endormi agrippé a son épaule, Yselle avait l'impression de traverser à nouveau Equilhem. A la lumière des flambeaux, Poudlard semblait étrangement identique à cet orphelinat. L'odeur des pierres humides, la fraîcheur des murs, l'écho de ses pas…tout lui rappelait le domaine des Malfoy. Elle pressa le pas.
« -Bonsoir, demoiselle, lui dit aimablement la Grosse dame qui gardait l'entrée de la Maison des griffondores. N'auriez vous pas prie un peu de retard sur vos camarades ? J'espère que vous connaissez votre mot de passe, sachez que dans le cas contraire je serais obligée de vous refuser l'entrée. »
« -Bonsoir, répondit poliment le petite fille. Ne vous inquiétez pas pour moi, le directeur me l'a donnée. Mistigri Malapri, souffla t-elle. »
« -Je vous en prie entrée, ajouta le tableau quand la porte commença à s'entrouvrir. »
Yselle exécuta une gracieuse révérence avant de pénétrer dans la salle commune des griffondores. Elle qui pensait se retrouver seule dans ce lieu, elle fut surprise par l'effervescence qui animait sa Maison. L'ensemble de ses camarades semblait s'être donnés rendez-vous ici. Peut être était-ce ainsi que les choses se passaient. La jeune fille aurait sûrement préférée ne pas voir autant de monde réunis en un lieu qui lui paraissait plus exigu qu'il ne l'était en réalité. A peine fut elle entrée que déjà les voix se faisaient moins puissantes. Le silence finit par prendre le pas sur tout le reste. Bientôt il n'y eut plus que des murmures et le reliquat de quelques conversations qui paraissaient se poursuivre en fond de salle. Yselle sentit une myriade de regards l'inspecter. La plupart des têtes s'étaient tournée vers elle et le bruissement des voix rappelaient à la jeune fille les réflexions qu'elle avait entendues à son sujet quelques heures plus tôt alors qu'elle traversait le Grand Hall. 'C'est elle, c'est l'Edelweiss !', 'Tu as vu l'Edelweiss, elle est dans notre maison !', 'Tu crois qu'elle est sympa ?'…Yselle sentait sa tête tournée, son visage rougir, ses mains devenir moite. Elle se sentait horriblement gênée. C'était bien la première fois que cela lui arrivait. Elle détestait cette sensation. L'instant paru se figer, s'appesantir jusqu'à ce qu'un garçon sortit dont ne sait où, déboule droit devant elle. Yselle observa médusée cet allumé à la silhouette filiforme et à l'éblouissante crinière rousse. Sans plus de retenu, l'inconnu lui saisit sa petite main blanche et la secoua vivement.
« -Je me présente, Archimède, Archimède Weasley, précisa t-il tout en continuant à agiter la main d'Yselle. »
Cette dernière le regarda avec de grands yeux ronds.
« -T'es nouvelle, n'est ce pas ? poursuivit t-il vivement après avoir enfin lâcher la main de la jeune fille. »
Yselle eut à peine le temps de répondre que le dénommé 'Archimède Weasley' avait déjà reprit la parole d'une voix enjouée et sympathique.
« -Si tu es nouvelle, il faut absolument que je te présente tout le monde. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. L'excentrique Weasley l'avait entraînée dans la salle commune la trimballant d'un groupe à l'autre sous le regard encore médusé de certains griffondores qui finirent bien vite par reprendre le fil de leur conversation abandonnant pour le moment la curiosité qu'éveillait en eux l'irruption de cette gamine à la glorieuse ascendance.
« -Voici Elias Cockney, notre préfet en chef, lui dit il quand il s'approchèrent du garçon à la tête d'asperge qui avaient conduits les premières années de griffondores jusqu'à leur Maison. Et voici Miss Mona Fleurety, notre autre préfete. »
La jeune fille en question, grande et un peu raide, offrit un bref salut dédaigneux avant de faire mine de discuter avec sa voisine.
« - Mona n'est pas commode, murmura Archimède. Elle est très intelligente mais elle a tout faux question diplomatie. Alors fais attention avec elle, il suffit de très peu pour qu'elle t'ait dans le nez.»
L'Edelweiss hocha la tête. Le conseil était toujours bon à prendre même quand il venait d'un excentrique comme Archimède Weasley.
« -Et puis voilà notre équipe de quidditch au grand complet, lança t-il avec une emphase exagérée en se retrouvant face à un attroupement d'élèves qui semblaient échafauder un plan d'attaque en vu des matchs à venir. »
Yselle ne pu s'empêcher de sourire en voyant ce groupe qui, à peine l'année commencée, s'attelaient avec une ferveur non feinte. Ils semblaient pareils à ces joueurs de rugby qui égrenaient les grands terrains verts de son Ecosse, ces rugbymen qu'elle avait vus plus d'une fois s'époumoner contre le sol gras de St Andrews quand, le week-end en famille, elle assistait aux grandes compétitions de la saison.
« -Tu aimes le quidditch, n'est ce pas ? poursuivit le grand roux qui lui servait de guide. Difficile de ne pas être un fervent adepte. Personnellement je préfère l'astronomie. Ah ! L'astronomie. Une vraie passion. »
Les yeux bruns du jeune homme brillèrent comme des feux d'artifices de chez quand il commença à parler avec jubilation d'astronomie. Yselle ne pu s'empêcher de sourire face à l'exaltation du griffondore. Comment ne pas trouver attachant cette grande figure qui s'extasiait sur la fascination des étoiles.
« - Tu sais ce que c'est ? demanda t-il en présentant à la fillette la paire de petites jumelles qui ornait le haut de son front. »
« -Des ciel-au-vent, répondit t-elle aussitôt. C'est un vieux modèle mais on n'a rien fais de mieux depuis pour voir les étoiles à travers n'importe quoi. »
« -Ouah ! Je suis floué. Je vois que tu t'y connais bien, s'enthousiasma t-il. »
« -En vérité je n'y connais pas grand-chose, tu sais, ajouta t-elle timidement. Mais comme beaucoup, les étoiles me fascinent. »
« -Dans ce cas, je crois qu'on va bien s'entendre, dit il avec une conviction inébranlable qui arracha un rire lumineux à son interlocutrice. »
La soirée se continua avec une insouciance qui effaça quelque peu les inquiétudes d'Yselle. Ses nouveaux camarades semblaient avoir oubliés sa présence. C'est tout ce que la fillette demandait. Elle n'aimait décidément pas sentir des regards inquisiteurs peser sur elle. Son grand-père l'avait bien prévenu mais qu'il l'a prévienne ou non cela n'avait pas empêcher la vague de curiosité qui avait investit Poudlard à l'instant même où son nom avait résonné dans le Grand Hall : « Edelweiss ». Yselle avait discuté quelque temps encore avec Archimède Weasley qu'elle avait rapidement surnommé « Archi ». Puis Sirius et James l'avaient rejoint. Les trois premières années s'étaient embarquées dans une conversation animée qui s'acheva malgré eux quand la préfete des griffondores, Mona Fleurety, vînt les sommer de rejoindre leur dortoir respectif. Yselle salua dans un bâillement léger les deux garçons avant d'entrer dans une chambre déjà endormie.
James n'aurait pas pu se plaindre du lit chaud et bien mou qui était le sien. Il n'avait pas eu de mal à y trouver le sommeil. Il aurait bien pu dormir ainsi pendant un long moment. « Dormir », comme la chose était agréable, plaisant repos, absence de tout. Mais c'était peine perdue pour lui. Son réveil allait bientôt le tirer de sa petite bulle et le forcer à commencer une de ces journées bien pénibles. Ce fut à cet instant que la chose la plus improbable se produisit. Un coassement vînt résonner dans ses oreilles. Un coassement ? James ouvrit difficilement ses paupières. La piqûre du jour était insupportable pour ses yeux encore ensommeillés. Il fut directement confronté au visage alarmé de Sirius. Un coassement ?! Sirius effray ?! Les coassements redoublèrent alors. Le jeune Potter chercha à tâtons ses lunettes sur sa table de chevet avant de les dresser sur son nez. Avec effarement, James, dont l'esprit avait fini par s'extirper de son état d'asthénie, constata que l'auteur de ces longs râles n'était autre que son meilleur ami, Sirius Black.
« -Qu'est ce qui t'arrives ? s'exclama t-il, ses yeux ronds comme des soucoupes. »
A la place d'une réponse cohérente, Sirius ne pu que manifester une nouvelle série de coassements. James, animé par un bon sens inattendu, se pressa de chercher un morceau de parchemin et une plume qu'il tendit aussitôt à son ami. Ce dernier se dépêcha de griffonner frénétiquement sur le bout de vélin :
'C'est à cause d'elle, de Miss-chat-perdu que je suis comme
« -A cause de qui ? Qu'est ce que tu racontes ? demanda James après avoir déchiffrer les 'barbouillages' que son ami venait d'écrire. »
'Yselle, bien sur. Elle a dû me jeter un sort, sûrement avec la chocogrenouille qu'elle m'a offerte hier dans le train. Je me suis réveillé avec cette voix de crapaud ce matin. Çà fait plus d'une heure que j'essaie d'y faire quelque chose mais rien ne marche.'
James ne pu s'empêcher de rire devant cette situation des plus cocasses. Et eux qui avaient cru que la Miss Edelweiss n'était pas rancunière ! Une autre série de coassements le rappela à l'ordre. Si le jeune Potter semblait s'amuser du tour que la fillette avait joué à son ami, il n'en était pas de même pour Sirius.
'Il faut que tu m'aides. Je ne peux pas aller en cours comme çà.'
« -Laisse moi me préparer et après on ira chercher Yselle. Si c'est vraiment elle, elle saura arranger çà. »
'Bien sur que c'est elle. Qui veux tu que ce soit d'autre ?! C'est une petite peste. Elle ne perd rien pour attendre !'
« -Ouais, ben si tu veux qu'elle t'aide, t'as intérêt à ravaler ta fierté et à être aimable avec elle. Je suis pas convaincu que ton attitude de mercenaire assoiffé de vengeance soit capable de l'amadouer. »
Sirius jeta un regard noir à son ami avant de se radoucir un peu.
Quand James et Sirius descendirent dans leur salle commune, ils eurent la chance de tomber sur Yselle. Assise à une table, elle était plongée dans la lecture du gros livre qu'elle avait trimballée avec elle hier, dans le train.
« -Salut Yselle, bien dormit ? lui lança James d'une voix aimable qui contrastait complètement avec l'air bougon de son ami. »
« -Mm, répondit t-elle vaguement avant de se tourner vers son camarade et lui offrir un sourire mignon. Et toi ? »
« -Remarquablement, d'ailleurs je dormirais encore si cette chose ne m'avait pas réveillée, répliqua t-il en pointant du doigt un Sirius bien trop silencieux. »
« -Quelque chose ne va pas, Sirius ? le questionna Yselle qui venait de remarquer le regard indéchiffrable que le jeune homme posait sur elle. »
Une longue suite de coassements remplit aussitôt la salle. Yselle jeta un œil surpris vers le jeune garçon avant de partir dans un rire sincère qu'elle essaya tant bien que mal de retenir.
« -Moi qui croyait que çà n'avait pas fonctionné, réussit t-elle à dire entre deux gloussements. »
« -Alors c'est toi qui a fait ? demanda James. »
Yselle confirma d'un hochement de tête.
« -Le sort devait être actif quelques heures après que 'Môssieur' est ingurgité sa chocogrenouille. Apparemment j'ai mal dosé mais c'est peut être plus drôle comme çà, lança t-elle en offrant un grand sourire satisfait à un Sirius qui tentait difficilement de se contenir. »
« -Tu peux faire quelques choses pour lui ? demanda James avec un naturel qui semblait plaire à la jeune fille. »
« -C'est envisageable, dit t-elle d'un air taquin un doigt posé sur sa bouche ronde. Mais je le ferais à une condition seulement. »
Un coassement. Sirius s'empressa d'écrire sur son parchemin mais James ne prit pas en compte ce qu'il veniat de gribouiller et invita Yselle à continuer.
« -Des excuses. Je veux des excuses en bonnes et dues formes. »
Un autre coassement, plus véhément semble t-il que les précédents, se fit entendre. D'après l'expression de son visage, Sirius était loin d'accepter la proposition de la jeune fille. Il finit tout de même par hocher la tête non sans avoir croisé le regard impitoyable de Sieur Potter.
« -Tu n'as pas intérêt à te défiler une fois que je t'aurais rendu la parole, le mit en garde Yselle en pointant sur lui un doigt menaçant. C'est un sort rétroactif. Je serais bien capable de le remettre quand bon me semble. »
Puis la chose dite, d'un simple mouvement de sa baguette, elle fit ce qu'elle avait promis.
« -Désolé, souffla promptement Sirius avant d'afficher un sourire de soulagement. »
« -C'est court mais çà m'ira, concéda t-elle avec une mine de petite fille. »
Puis elle tendit une main ferme en direction du jeune Black.
« -On est quitte ? »
« -On est quitte, dit il en acceptant sa poignée de main. Mais faudra que tu me dises comment t'a fais. Çà pourra toujours me servir un jour ou l'autre. »
« -Toute cette histoire m'a ouvert l'appétit, reprit James en se frottant l'estomac. Pas vous ? »
Yselle referma son livre. Les trois camarades partirent joyeusement rejoindre le Grand Hall. Tout au long du trajet, James ne pu s'empêcher de jeter un regard discret en direction de la jeune fille qui les accompagnait. Une Edelweiss ? Il n'en revenait toujours pas. Il avait entendu tellement d'histoires dans son enfance à leur sujet qu'il avait fini par les ranger dans le rayon mythes et légendes de sa bibliothèque. Pourtant elle était bien là, cette gamine qui semblait toute chiffonnée avec ses cheveux indomptés, sa frange trop longue et son regard de chat sauvage. Sa curiosité le tenaillait malgré lui. Il aurait bien aimé la bombarder de questions mais il s'abstint de le faire. Aussi incongru que cela puisse paraître de sa part, James n'osait pas jouer les inquisiteurs auprès de la jeune fille. Pourquoi une telle retenue dont il n'était pas coutumier ? Peut être parce qu'il se rappelait avoir entendu parlé d'une certaine malédiction liée très profondément à l'histoire des Edelweiss, un élément qui rajoutait un peu plus de mystère à cette légende surannée. Peut être aussi parce que malgré l'apparente légèreté d'Yselle, son regard demeurait investit d'un reliquat de tristesse qui semblait parfois peser lourdement sur les épaules de la fillette. S'il n'osa pas la soumettre à un interrogatoire maison, il n'en resta pas moins captivé par cette figure étrange. Il se souvenait avoir également réagit d'une façon identique la première fois qu'il s'était retrouvé face à Sirius. La personnalité du garçon l'avait immédiatement séduite mais James savait bien que son attachement pour Sirius avait été facilité par le mimétisme qui existait entre eux. Le jeune Potter avait été enchanté de trouver dans son meilleur ami un double parfait, un être en qui il se reconnaissait complètement. Mais avec Yselle les choses étaient différentes. Yselle ne lui ressemblait pas, elle ne ressemblait à personne. C'était bien cela qui la rendait si attachante.
Le Grand Hall était quasiment vide. Le fabuleux déjeuner étalé sur les quatre grandes tables était encore intact. Bientôt un torrent d'élèves viendrait piller sans vergogne le festin qui leur était offert. A peine furent t-ils installés qu'Yselle vit arriver son chat aux longues pattes. Spider s'installa sur le banc à ses côtés, tournant sa tête de temps en temps comme pour inspecter attentivement les allés et venus des étudiants. James jeta un regard en direction de ce chat qui venait d'avaler un biscuit au miel avec une voracité déconcertante.
« -Ton chat est bizarre, lança t-il à l'intention d'Yselle. »
« -Tu trouves ? s'étonna t-elle. »
« -Plutôt. Il suffit de le regarder, il ressemble… »
« -Chut ! l'interrompit la jeune fille en plaquant ses paumes contre les oreilles de Spider qui avait braqué ses yeux perçants sur James. Je t'ai déjà dit qu'il était susceptible. Continue comme çà et il finira par nous faire toute une scène. »
« -Tu rigoles ? lança un Sirius goguenard. »
« -Bien sur que non, s'empressa de rétorquer Yselle. Il a son caractère à lui. »
« -C'est un chat magique ? reprit le jeune Black non sans une certaine ironie dissimulée dans le brin de sa voix. »
« -Je suppose. Je l'ai trouvé un matin au pas de la porte de ma chambre. »
« -Tes parents te l'ont offert ? »
« -Non, ils ont été tout autant surpris que moi quand ils m'ont vu débarquer avec lui dans mes bras. »
« -C'est curieux, tu ne trouves pas ? demanda un James intrigué. »
« -Si un peu, avoua t-elle. Mais après tout, je n'allais pas me débarrasser de lui. Et puis le connaissant, il aurait été capable de me harceler pour que je le garde avec moi. En tout cas depuis ce jour, je le traîne toujours avec moi. »
« -Si c'était moi qui avait trouvé ce chat devant ma porte, j'aurais sûrement trouvé un moyen pour le noyer vite fait bien fait. »
Yselle abasourdie lança un regard noir à Sirius.
« -Je plaisante, se défendit t-il. »
« -'Spider', çà aussi c'est étrange, moi je l'aurais plutôt appelé 'Face de rat', se moqua à son tour James. »
« - Mon pauvre Spider, reprit Yselle d'un air dédaigneux en se tournant vers son chat. Nous sommes tombés sur les pires gamins qui soient, même pas capable d'apprécier ta beauté atypique. »
« -'Atypique', ouais tu l'as dit, ajouta Sirius en affichant un rictus taquin. Mais pourquoi l'as-tu appelé comme ? »
« -Disons que mon chat a certaines particularités. Si vous vous prosternez devant lui, je suis sûre que Spider consentira à vous faire une petite démonstration. »
« -Il peut toujours rêver, lancèrent en cœur les deux garçons. »
« -Tant pis, vous ne savez pas ce que vous manquez. »
« -Tu sais, James, reprit Sirius. Plus je regarde ce chat et plus je trouve que lui et toi vous avez des points communs. »
« -Qu'est ce que tu racontes ?! s'indigna son ami. »
« -Vous avez la même silhouette efflanquée et sa fourrure est aussi emmêlée que tes cheveux. Des vrais nids de poules à tous les deux, se moqua le jeune Black. »
« -Il n'a pas tord. Mon Spider et toi, vous avez comme des airs de famille, reprit Yselle dans un sourire attendrissant. »
James, dont la comparaison avec ce chat plus proche du vieux balai brosse que du premier prix de beauté ne lui semblait pas des plus flatteuses, laissa cependant son cœur fondre face au regard angélique que l'Edelweiss lui offrait. Elle aussi était 'atypique' dans son genre mais avec des yeux pareils elle aurait convaincu la plus entêtée des mules. En était elle au moins consciente ?
Aussi rapidement que s'échappent les feuilles des arbres l'automne venu, ces premiers jours de classe avaient défilé avec une rapidité affolante. Cette semaine de découvertes avait amenée avec elle son flot de surprises.
James et Sirius, tandem infernal, avaient très vite donné le ton. Il n'était pas un professeur qui n'avait fait les frais de leur attitude désinvolte. Tout un chacun était d'accord pour ranger les deux loustics dans la liste des élèves à surveillés de très près. En comparaison, Yselle passait pour un petit ange. Sirius et James, qui au fil des jours avaient finis par bien la connaître, étaient loin de partager cet avis. Mais comment faire croire au reste de l'école que cette gamine, ridiculement perdue dans des vêtements trop grands, pouvait se révéler aussi facétieuse qu'eux ?
Durant leur troisième jour de classe, les griffondores de premières années eurent l'occasion de rencontrer pour la première fois le chef de leur Maison. Mrs Hasty, professeur émérite de sortilèges et accessoirement directrice de Griffondore avait enfin réussit à localiser l'emplacement de sa classe. Archi' avait expliqué à Yselle que la vieille femme disparaissait fréquemment. La mémoire de la pauvre dame lui faisait parait-il défaut quand il était question de retrouver son chemin. Etourderie, absence de sens de l'orientation, disait t-on. Plus tard, les trois amis apprirent que c'était Mrs Hasty qui habituellement se chargeait d'accueillir les élèves de premières années mais que faute de la trouver à temps, le professeur Angus avait été obligé de la remplacer au pied levé. Mis à part cette particularité saugrenue, tout le monde s'entendait pour dire qu'elle était un professeur admirable, tête en l'air certes mais admirable. Sirius, James et Yselle avait eu l'occasion de s'en rendre compte durant leur cour de sortilèges. La vieille dame aux contours dodus et à l'air avenant les avaient bien fais rire. Ysella aurait peut être préférée un peu plus de sérieux mais comment aurait elle pu résister aux mimiques de Mrs Hasty, aux expressions burlesques de sa directrice, à ses oublis incessants et à l'air distrait qu'elle affichait en permanence. D'après Archi', il ne serait pas étonnant que leur professeur se perde à nouveau durant l'année à venir. La situation semblait beaucoup plaire aux deux garçons. Un peu moins de boulot, ils ne demandaient rien de mieux.
Tandis que Sirius et James complotaient de leur côté, Yselle avait pris l'habitude de retrouver Severus aux bords du grand lac de Poudlard presque tous les soirs. Elle appréciait ces moments de paix auprès de son ami d'enfance. Sa présence avait toujours eut un effet réconfortant sur elle. N'avait il pas toujours joué les protecteurs avec elle ? Ne s'était elle pas accroché à ses basques depuis les premiers jours ? Yselle ne se rappelait pas comment c'était faite leur première rencontre. Peut être que la nurse d'Equilhem avait placé leur berceau l'un à côté de l'autre. Tout ce dont la fillette se souvenait c'était de la présence constante du garçon à ses côtés. Depuis rien n'avait changé entre eux et Yselle était convaincue qu'il en serait ainsi jusqu'à la fin des temps.
Ainsi à l'insu de ces deux nouveaux camarades, la jeune fille avait continué à fréquenter en toute innocence le jeune serpentard sans se douter le moins du monde de la guerre ouverte qui se jouait entre Severus et les deux griffondores. Depuis leur première rencontre, depuis leur première altercation, la situation entre les trois garçons avait évoluée de mal en pis. James et Sirius détestaient Severus, et à son tour, le serpentard avait fini par haïr les deux griffondores. Il ne semblait pas y avoir d'explications à ce désamour flagrant si ce n'est une antipathie partagée. Yselle, gardée par un hasard étrange loin de toute cette rivalité, dont elle ne soupçonnait même pas l'existence, profitait gentiment de cette première semaine de cours, heureuse de se sentir pareil aux autres élèves, complètement intégrée dans sa nouvelle école. Les choses auraient pu ainsi se poursuivre, Yselle aurait pu continuer à côtoyer Sirius, James et Severus sans qu'aucune des deux parties ne le suspecte mais la fin de semaine sonna le glas de cette courte période de tranquillité. Le cours de potions animé par le professeur Angus finit par réunir serpentards et griffondores, le vendredi matin à la première heure. Quand l'Edelweiss rejoignit ces amis, l'ensemble des élèves s'amassaient déjà à l'entrée des cachots, attendant tranquillement l'arrivée du directeur des serpentards. Avec une spontanéité coutumière, la fillette s'élança vers Severus qui se tenait à l'écart du groupe, son long nez plongé dans la lecture d'un petit livre usé. James crut à une hallucination quand il aperçut du coin de l'œil, la silhouette de son amie embrasser gentiment le corps décharné de cet épouvantail de serpentard. D'un coup de coude, il fit signe à Sirius pour qu'il jette à son tour un regard en direction d'Yselle. A peine avait t-il posé son regard sur ce couple des plus hétéroclites que le jeune Black avait déjà filé dans leur direction d'un pas déterminé.
« -Qu'est ce que tu fais avec cette paillasse de serpentard ? lança t-il hargneusement à une Yselle déconcertée. »
« -Qu'est ce que tu racontes ? demanda t-elle en jetant un regard suspect vers le griffondore qui la toisait d'un air étrange. »
« -Tu devrais pas rester aussi près de cet abrutie, on ne sait pas ce qu'il est capable de te faire, reprit un Sirius qui se tenait dressé comme un pic. »
Yselle ne répondit pas. Elle demeurait interdite face à la véhémence incompréhensible de son ami. Sirius avait t-il perdu la tête ?
« -Il a raison, qu'est ce que tu fais avec ce type ? siffla James entre ses dents. »
« -Pour qui tu te prends Potter ? s'emporta un Rogue qui jusqu'à présent était resté silencieux. Le bouffon veut jouer les seigneurs et décider à la place des autres ce qu'ils peuvent faire ou ne peuvent pas. C'est ton complexe d'infériorité qui te titille ? »
« -La ramène pas face de bulot, le mit en garde James d'un ton haineux. »
« -Stop !!! s'écria une Edelweiss aux yeux exorbités. Vous êtes malades ou quoi ?! Qu'est ce qui vous prends ? »
« -C'est pas nous qui avons un problème, rétorqua James. C'est toi qui t'affiches avec ce…ce… »
« -Problème de vocabulaire, Potter ?! se moqua Severus. »
« -La ferme ! renchérit Sirius avant de se tourner vers Yselle. Et toi, explique nous ce que tu fais avec ce gars ? »
« -Il n'y a rien à expliquer, rétorqua t-elle du tac au tac en croisant ses bras contre sa poitrine. Severus est mon meilleur ami, je ne vois pas quel est le problème. »
Sirius et James échangèrent un bref regard d'incompréhension avant de reporter leur attention sur la petite silhouette qui leur faisait face avec une légitimité impressionnante.
« -Ce type ne peut pas être ton meilleur ami ! reprit James. Comment pourrait t-il l'être ? Et d'ailleurs où l'as-tu rencontr ? »
« -A Equilhem, répondit t-elle avec une simplicité déconcertante. »
« -Tu es déjà allée à Equilhem ? la questionna un Sirius méfiant. »
« -Pourquoi me poses tu cette question ? Tu as un problème avec cet orphelinat ? répliqua t-elle. »
« -Bien sur que j'ai un problème avec ce nid de cafards, cracha un Sirius qui contenait difficilement sa rage. »
Le visage d'Yselle commença à se figer. Son regard sombre devint aussi ténébreux qu'un ciel embrumé par une tempête violente, ces joues se rincèrent d'un vermillon trouble et le blanc de ses grands yeux se grippa de rouge.
« -Ce n'est qu'un repère de cinglés tous voués à devenir les futurs apôtres de la magie noire, poursuivit Sirius qui ne se rendait pas compte du trouble que ses paroles provoquaient chez son amie. Faut être gravement atteint pour laisser un gosse dans un endroit pareil. »
« -C'est vraiment ce que tu penses ? demanda Yselle qui serrait très fort ses petits poings pour maîtriser sa colère. »
« -C'est ce je penses, souffla Sirius en fixant son regard décidé dans celui de la jeune fille. »
« -Alors nous n'avons plus rien à nous dire, conclu l'Edelweiss d'un air plus triste que fâché. »
Puis Yselle fit un pas en direction de la salle de classe qui venait de se remplirent d'élèves.
« -Attend Yselle, l'arrêta James en posant sa main sur son épaule. »
« -Tu n'est pas mieux que Sirius, répliqua t-elle en se dégageant de cette étreinte. »
Elle ne jeta même pas un regard aux jeunes garçons qu'elle venait de délaisser et partit prendre place avec ses autres camarades. D'un revers discret de la main elle balaya les quelques larmes qui menaçaient de salir sa joue. Elle se redressa sur sa chaise et prit un souffle profond. Ces deux garçons n'étaient que des idiots. Inutile de se soucier. Leur amitié n'avait plus d'importance. Pourtant Yselle ne pouvait s'empêcher de ressentir une profonde amertume. La joie qu'elle avait éprouvée durant ces premiers jours à Poudlard venait de s'envoler avec une brutalité inhumaine. L'Edelweiss se concentra sur la voix du professeur Angus préférant oublier le reste.
Les jours qui suivirent n'arrangèrent en rien la situation épineuse qui s'était installée entre Sirius, James et Yselle. Cette dernière semblait éviter intentionnellement les deux garçons. Ils ne s'étaient plus adressés la parole depuis leur altercation. Le jeune Potter se plaignit à plusieurs reprises de la tournure qu'avaient prise les choses. Il ne comprenait pas la réaction disproportionnée de leur amie. Il avait essayé d'en discuté avec Sirius mais celui-ci était demeuré bien silencieux à ce sujet. Néanmoins, les deux griffondores s'accordaient à dire que tout çà ne leur plaisait pas. James aurait bien aimé faire le premier pas et tenter une réconciliation mais connaissant le caractère bien trempé de la fillette, il était à craindre qu'elle se refuse à lui adresser la parole. Les choses étaient bien parties pour demeurer éternellement figées si en fin de deuxièment semaine Yselle ne s'était pas, au détour d'un couloir, retrouvée face à face avec ces deux 'anciens' amis. Le jeune Potter avait saisit l'occasion pour tenter une approche en douceur. Malheureusement, malgré ses bonnes intentions, la discussion avait très vite pris un tour désastreux. A l'évocation d'Equilhem, Sirius fut incapable de retenir son fiel haineux. James n'aimait pas non plus cet établissement mais il trouva l'attitude de son ami exagéré. Yselle, quand à elle, s'était emportée à son tour puis le visage rougi par l'émotion elle avait fini par déclarer d'une voix étranglée :
« -Moi aussi je viens d'Equilhem, moi aussi j'ai fréquenté ce 'nid de cafards' comme tu le dis si bien. Est-ce que je suis pour autant en être abjecte qui ne mérite pas votre amiti ? Est-ce de ma faute si on m'a laissé là-bas ? Je n'ai rien choisis, ni d'y vivre, ni d'y rester mais si on m'avait demandé mon avis je n'aurais sûrement pas renié ce que j'ai vécu à Equilhem. »
James avait regardé consterné sa petite silhouette si attachante trembler à mesure qu'elle parlait. Avait il rêver ou venait t-elle de dire qu'elle avait vécu dans l'orphelinat des Malfoy ? Yselle demeura un bref instant immobile, le souffle court avant de partit d'un pas précipité dans une direction inconnue. Sans plus de réflexion, le jeune Potter la suivit. Il fut aussitôt arrêté par Sirius.
« -Qu'est ce que tu fais ? lui demanda son ami. »
« -Cà ne se voit pas ? Je vais la rattraper, répondit James d'un air convaincu. Je ne sais pas ce que tu as contre Equilhem mais moi je n'ai aucune envie de laisser Yselle dans cet état. Je l'aime bien cette fille et apparemment je ne connais pas autant de choses sur elle que ce que je pensais. J'aimerais bien savoir avant de la juger. »
« -Ok, alors je t'accompagne, répliqua Sirius en offrant un léger sourire complice. »
Les deux garçons se lancèrent à la recherche de l'Edelweiss. Ils se retrouvèrent bien vite au centre du grand parc de l'école. Le soleil scintillait encor pleinement dans le ciel. De nombreux élèves profitaient de la douceur du jour pour prendre un peu d'air frais. James tourna sa tête de droite à gauche pour essayer d'apercevoir la silhouette minuscule d'Yselle mais ce fut en vain. Il entreprit alors de s'adresser au garçon rondouillard et un peu introverti qui partageait leur dortoir de premières années. Un certain Peter Pettigrew qui en compagnie d'un petit groupe d'élève semblait discuté sagement.
« -Dis moi, t'aurais pas vu Yselle Edelweiss ? »
« -Ys…Ysel…Ysella ? bredouilla le petit gros qui semblait surpris que James Potter daigne lui adresser la parole. »
« -Oui c'est çà, confirma Sirius avec un peu d'impatience. Alors tu l'as vu ? »
« -Ou…oui, a t-il balbutié à nouveau. Elle semblait ne pas aller très bien. Elle a courut vers la forêt interdite. J'ai essayé de lui parler mais je ne crois qu'elle m'a pas entendue. »
« -Merci pour le renseignement, lança James avant de suivre le chemin qu'avait empruntée Yselle. Je m'en souviendrais. »
Malgré l'interdiction formelle de pénétrer dans la forêt sombre qui bordait Poudlard, James et Sirius s'y engouffrèrent sans aucune retenue.
« -Comment va-t-on faire pour la retrouver ? Elle a pu aller n'importe où. »
Sirius tourna sa tête de droite à gauche pour essayer de trouver le moindre indice du passage de la jeune fille mais il n'y avait rien, pas la moindre branche cassée, pas la moindre plante écrasée au sol. La situation semblait bloquée. Puis, tout à coup, sans se faire entendre, sans qu'aucun bruit ne signale sa venue, Spider apparut dans les méandres épais de la végétation. D'où sortait t-il ? Nul n'aurait su le dire. Les deux griffondores le regardèrent avec stupéfaction lever sa tête dans leur direction et les toiser de son air dédaigneux. D'un simple mouvement du cou, il sembla leur indiquer le chemin à suivre avant qu'il ne s'enfonce à nouveau dans la noirceur du bois. James et Sirius ne se firent pas prier pour lui emboîter le pas. Malgré l'après midi rayonnant, le dédale, que les deux garçons avaient emprunté, demeurait plongé dans l'obscurité d'une forêt oppressante. Les brins de soleil se diffusaient difficilement entre les branchages aux allures squelettiques. Ce lieu n'avait rien d'accueillant mais James tout comme Sirius ne s'en souciait guère. Guidés par un chat famélique, ils continuèrent à marcher quelques minutes encore quand une lumière douce vînt noyer progressivement la nature environnante. Les rayons du soleil se mirent à se faire plus pressant à mesure qu'ils avançaient. Les ombres semblaient se dégager peu à peu. Puis dans le silence de leurs pas, se mit à résonner une chanson à peine murmurée. Bientôt James pu y reconnaître la petite voix d'Yselle. C'était elle qui chantonnait. Le timbre de sa voix se fit de plus en plus précis. Elle n'était plus qu'à quelques mètres d'eux. Puis comme s'ils se réveillaient d'un rêve sombre, Sirius et James se retrouvèrent à l'orée d'une clairière à la forme parfaitement ronde. Un îlot de verdure cerné par un mur d'arbres grisâtres. Le soleil semblait creuser dans la forêt, se matérialisant en un puit de lumière. Yselle était là, au centre de ce lieu sacré. Sacr ? Oui, aussi sacré que peut l'être un cimetière. Car c'est bien ce qu'était cet endroit : un cimetière où se reposait une tombe unique. Allongée sur la pierre polie, rutilante, la fillette semblait plus minuscule que jamais. Etendue sur son ventre, son visage demeurait caché sous les longues rives bouclées de ses cheveux que venaient éclaircir une auréole de lumière.
'Les oiseaux sont des passeurs dans le ciel
Leurs chants endorment les enfants
Mais ils ne font que passer
Ils ont très tôt fait de s'envoler
Maman, combien dans le ciel
Chanteront pour notre sommeil
Un, deux, trois, quatre…cent
Oiseaux volants
Oiseaux de maman
Toujours veillant.
Les oiseaux sont des passeurs dans le ciel
Leurs chants endorment les enfants…'
Les paroles de sa comptine s'échappaient de ses lèvres sans que celles-ci ne bougent. Au ton enroué de sa voix, James su qu'Yselle avait pleurée. Devant cette tombe, il comprenait à présent la raison de son affliction. Sa mère. La mère d'Yselle était là, sous cette longue dalle bleue comme le sont les galets normands. Petite, fragile, la fillette ne lui avait jamais parue plus vulnérable qu'à cet instant où elle semblait seule, livrée à l'écho de ses propres sentiments. Les remords envahirent bien vite le jeune garçon. Il s'en voulait de n'avoir pas su et de s'être borné à envisager Yselle comme un être simplement étrange. Il n'avait plus qu'une envi, venir la réconforter autant qu'il lui était possible. Sans même réfléchir à la manière dont il allait s'y prendre, James fit un pas dans cette prairie surnaturelle mais Sirius le devança. Sous le regard un peu étonné de son ami, le jeune Black vînt s'asseoir au bord de cette stèle, près d'une Yselle encore immobile. Puis dans un geste quasi fraternel, il apposa le plat de sa main dans les courbures emmêlées des cheveux de la jeune fille. D'une voix étonnamment douce, il reprit en chœur la comptine qu'Yselle avait continué à chanter à tue-tête, une comptine d'enfants sorciers, une comptine qu'ils apprenaient comme on apprend une berceuse. La jeune fille tourna son visage grimé de larme vers Sirius qui continuait à caresser son crâne d'une manière affectueuse que personne ne lui avait jamais connu.
« -Je suis désolé, Yselle, souffla t-il alors que son regard rencontrait les grands yeux troublés de l'Edelweiss. »
Puis elle tourna son attention vers James qui les avait rejoint. Il avait pris place à son tour auprès d'elle. Ses larmes asséchées coulèrent à nouveau lentement le long de ses joues échaudées. Délicatement, le jeune Potter ramena la fillette contre lui. Il étouffa dans son étreinte maladroite les sanglots de la jeune fille qui se recroquevilla tout contre lui. Sirius observa avec une tendresse affectée cette petite chose qui ressemblait tant à un chaton délaissé. Pourquoi sentait t-il cet élan d'affection envers une gamine il ne connaissait que depuis quelques semaine ? Pourquoi était il si affecté de la voir dans cet état ? Peut être parce qu'il venait de comprendre la douleur sourde qui habitait Yselle. Une douleur identique à la sienne. Une douleur née de l'abandon. Yselle était une orpheline et lui aurait préféré l'être. Yselle avait subi la mort des siens, Sirius aurait aimé que cette mort le sauve de sa propre famille.
Ainsi entourée par ces deux amis, Yselle sentait le flot de ses émotions prendre le pas sur elle. Sans pouvoir se retenir, elle se cramponna un peu plus aux bras maigres de James. Elle avait besoin d'un peu de chaleur, du réconfort qu'apportait le contact tendre de l'autre. Yselle n'était pas coutumière de ce genre d'effusions, pas devant des enfants de son âge qu'elle ne connaissait pas si bien que cela. Peut être s'en voudrait t-elle plus tard de s'être ainsi laissée submerger par ses émotions. Peut être mais pour le moment, elle n'avait plus le recul suffisant pour se reprendre. Elle n'avait plus assez de bon sens pour expliquer son comportement. Sa voix lui manquait pour justifier devant ses deux amis la raison de ce brusque épanchement. Plus tard, quand les larmes auront disparus, elle prendrait sûrement le temps de tout leur dire. Elle leur expliquerait comment sa mère l'avait déposé aux portes d'Equilhem avant de mourir, comment son grand père avait mis plus de cinq ans pour obtenir sa garde, comment il l'avait alors préféré la placer auprès d'une famille moldu pour lui assurer une vie stable. Oui, plus tard, elle leur dirait. Blottie dans les bras de James, soutenue par le regard bienveillant de Sirius, elle savait qu'elle pouvait leur faire confiance, assez du moins pour leur parler librement d'une partie de sa vie.
« -Nous devrions rentrer, Yselle, souffla gentiment James. Tu dois te reposer un peu. »
La fillette hocha la tête avant de se lever. Sirius tourna une dernière fois son regard vers la grande pierre lisse bordé par des fleurs minuscules. Des fleurs blanches, des étoiles argentées à l'aspect fragile. Elles ne semblaient pas particulièrement belles mais pourtant elles attiraient l'attention. Des centaines de fleurs. Des edelweiss, toutes intactes, toutes éternellement fleuries. Sur la dalle, gravée en cursives romaines, le jeune Black pu y lire cette épitaphe :
Nous sommes des Edelweiss
Des fleurs délaissées
Regardez nous nous reposer
Aimables étoiles argentées
Dans l'herbe nous dormons
Dans l'herbe nous la veillons
Notre fille, notre mère
Zinnia Alba Flora
Si jeune mise en terre
Si jeune redevenue poussière
Destin préserve nous
Amour berce nous
Que le don des Edelweiss
Fleurissent à nouveau
Dans celle qui bientôt
Vera ce qu'on ne doit pas.
Puis il s'en retourna vers le château, abandonnant derrière lui cette clairière au calme troublant, délaissant cette modeste pierre taillée que le soleil venait parer d'une lumière mélancolique. Il ne vit pas comment au coin de cette dalle, reposait gravée la marque de celui dont on ne voulait déjà plus prononcer le nom : un serpent et une tête de mort inscrits dans le plat de la roche. Un motif esquissé longtemps après cette mise en terre, un dessin déposé comme un baiser sur la dernière trace restante d'une jeune femme qui n'avait pas eu le temps de vivre. Etait ce la marque d'une affection particulière ou bien l'empreinte d'une possession éternelle ? Nul ne le saurait sans doute jamais.
A suivre…
A/n : Pauvre petite Yselle. Elle a son caractère mais çà ne l'empêche pas d'être sensible. Heureusement qu'elle a ses chevaliers servants pour venir à son aide (même si c'est à cause d'eux qu'elle était dans cet état).
J'espère que ceux qui on lu la complainte des Edelweiss auront reconnu Archimède Weasley, l'oncle de Ron que j'évoquais brièvement dans le 22ième chapitre. Ce détail n'a certes aucun intérêt mais je voulais juste le signaler.
Quant à mon explication des raisons du désamour entre Potter, Black et Rogue, j'espère qu'elle ne vous a pas paru trop farfelue et que la confrontation entre serpentard et griffondores aura été à la hauteur de vos attentes.
De toute façon, il y en aura sûrement d'autre puisque tout ce petit monde sera amené à se rencontrer très souvent (de belles disputes en perspectives).
Pour les fans de Lucius Malfoy (et oui çà existe, d'ailleurs je n'ai pas encore ma carte de membre mais çà ne devrait tarder), rassurez vous Monsieur prendra un peu plu d'importance au fil des chapitres. Pour le moment, je me concentre à construire la relation entre Sirius, James et Yselle, et à expliquer comment cette dernière c'est lié d'amitié avec Rogue.
Vous me direz que c'est une peu étrange d'être l'ami à la fois de Severus et des deux griffondores (qui semblent diamétralement opposé), mais Yselle est, vous l'aurez compris, l'archétype même de la bizarrerie (c'est de qui fait son charme).
Question avant de terminer : vous ne trouvez pas Spider un peu louche ? Je ne sais pas si le comportement de ce chat est important pour la suite de cette fic mais qui sait.
Mise à part çà, n'oubliez pas le mot de passe pour voir apparaître le prochain chapitre : 'REWIEW', pas plus compliqué.
Bizou à tous.
