Je suis contente de moi (pour une fois, çà change). J'ai réussit à boucler mon 4ième chapitre en deux semaine. Qu'est ce qui m'a encouragé à être capable d'un tel prodige ? Trois choses : la première et la plus importantes, vos rewiews (y a pas photo, sans elles il y a longtemps que j'aurais abandonnée mes fics). La seconde, la sortie du 3ième volet d'Harry Potter (en bonne fan que je suis, j'ai été le voir à la première séance du matin et compte bien y retourner une demi douzaine de fois), je me suis dit que çà serait bien de finir mon chapitre au même moment. La troisième raison…j'ai oublié (fichue mémoire !) mais c'est pas grave. Tout ce qui compte c'est que mon chapitre soit là. J'ai eu beaucoup de mal à le finir. Une grosse crise d'inspiration m'a bloquée pendant un petit moment mais tout est rentré dans l'ordre. Ouf !
Maintenant place au R/r :
Shiri : Tu es bien la première à m'avoir envoyé une rewiew. Félicitation ! Tu as gagné le droit à figurer en tête de cette liste. Pour le cadeau que Lacasse réserve à Yselle, je suis sure que tu seras surprise d'apprendre ce que c'est. J'en rie d'avance. Merci encore à toi pour tes rewiews, ta fidélité et tes encouragements. Une valise de kissous à toi aussi.
Ninou : On apprend encore pas mal de choses dans ce nouveau chapitre. Bien sur je te laisse les découvrir toi-même. Bisou à toi Ninou. J'espère que cette partie te plaira tout autant.
Aliri : Ouf, comme tu dis. Cette fois-ci tu ne pourras pas dire que j'ai mis trop de temps pour envoyer la suite. Bon, j'espère également que tu ne te fracasseras pas trop fort le crâne en lisant ce nouveau chapitre. J'aimerai pas que tu te fasse mal. Bisou.
Morri : Je ne sais pas s'il y aura autant de suspens dans cette suite. En tout cas moi, j'adore le suspens. C'est pour çà que je suis une accro de Rowling. Merci pour ta rewiew. Bisou à toi.
Kikou 224 : Eusebach ? C'est la demeure des Edelweiss. Mais ne t'inquiète pas, j'en parle dans ce chapitre. C'est vrai que je fais souvent référence à des détails que j'ai évoqués dans 'la complainte', ce n'est pas évident de se rappeler de tout çà. N'hésite pas à me demander la moindre précision, j'y répondrai sans problème. Bisou et bonne lecture.
Petite-Rhiannon : Et oui, je ne l'ai pas encore avoué mais je suis employé par une firme d'opticien. Je touche une prime à chaque paire de lunettes vendues. C'est pas très rentable mais çà aide à acheter n'importe quoi. Je vois que tu as un certain courage pour avoir lu mais deux fics. Çà du être long. Merci pour l'effort et les compliments. Bisou.
Missa dite 'bee orchid' : Quelle rewiew ! Perso, j'adore. J'attends la prochaine avec impatience. Et oui, il n'y a que trois lits parce qu'il n'y a que trois garçons qui ont été repartis à griffondores cette année : Peter, James et Sirius. Remus viendra les rejoindre durant leur 4ième année. Pour Lucius, il a bien le même âge qu'eux, d'ailleurs je parle de lui dans ce chapitre. Le vrai nom d'Yselle est Ysella mais Yselle est une variante plus amicale. Voilà pour l'info hyper importante. Quand à Spider, ne t'inquiète pas je trouverais bien quelqu'un pour lui faire çà fête. Parole de Nell. P.S : Oui, tu es folle mais j'adore çà. Bisou et un gros merci.
Fan number 1 : Merci pour tous ces compliments. C'est vrai qu'en général, je prends du temps pour envoyer la suite de mes fics mais comme tu l'as compris c'est parce que je veux poster quelque chose de potable et pas un chapitre bâcler. J'espère que celui-ci ne le sera pas trop. Bisou à toi et à bientôt.
Bonne lecture à tous.
L'EDELWEISS
CHAPITRE IV : Eusebach, terre de mon enfance.
« -Qu'est ce que c'est ? questionna Yselle qui venait de rejoindre la salle commune des griffondores.»
« -C'est encore Mona Fleurety qui fait des siennes, répondit Archie d'une voix embrumée. »
Archimède Weasley était un véritable bout en train mais les heures matinales ne lui étaient pas favorables. Il lui fallait un peu de temps avant que sa vitalité coutumière ne soit remise d'aplomb. En d'autres termes, Archie avait le réveil difficile. Certains pouvaient y voir là la preuve incontestable d'une indolence propre à son caractère mais ce n'était pas le cas. Archie aurait sûrement été plus en forme si comme tout un chacun, il avait su retrouver ses pénates la nuit tombée mais le jeune homme n'était pas du genre à se conformer à un rituel aussi maussade. Non, Monsieur était un original en tout point. Tandis que ses camarades de chambrés s'alanguissaient dans leur lit aussitôt le couvre-feu venu, Archimède Weasley préférait s'isoler sur les toits de l'école. Tout là haut, « au sommet du toit de son monde » comme il aimait à le dire, le jeune griffondore allongé sur les carreaux d'ardoises glacées par l'hiver, le regard fixé au ciel, prenait le temps de rêver les yeux ouverts. Il n'y avait rien de plus qui pouvait conforter le cœur de ce garçon hors du commun : les étoiles, la profondeur d'un ciel éteint et le désir d'être un jour aspiré par la beauté mystique du noir bleuté. Archie disait souvent que « la nuit était le moment où l'espace se donnait à voir au commun des mortels ». C'est à ce moment précis qu'il lui semblait être au plus près de l'infiniment grand. Il aimait croire que d'un geste il aurait pu se retrouver au centre de cet espace sans fin, la main à portée des lucioles étoilées du soir. Le bonheur d'Archimède ne tenait qu'à cette contemplation passive mais porteuse d'un espoir exaltant. Yselle avait été l'une des rares à partager ce moment de grâce avec le jeune homme. Une nuit alors qu'effrayée par ses cauchemars elle quittait sa chambre, elle croisa Archie qui s'apprêtait à rejoindre son paradis à lui. Sans rien dire, il avait entraîné la fillette dans les combles poussiéreux de l'école, là où l'on accédait aux vastes toitures de Poudlard. Cette nuit avait été magique pour Yselle. Dès lors, une affection complice était née entre elle et 'Weasley l'astronome'. Après cela, la fillette ne se posa plus de question quand à la grande fatigue que son ami affichait chaque matin. L'explication était simple et toute trouvée : Archie préférait la contemplation des étoiles à une bonne nuit de sommeil.
« -Notre préfète a décidé de se lancer dans un nouveau projet, intervint alors la timide Nonnée Desprès. »
« -A coup sûre Madame fait du zèle pour s'assurer sa place de préfète en chef pour l'année prochaine, rétorqua Archie d'un ton qui laissait transparaître le peu de sympathie qu'il éprouvait pour Mona Fleurety. Pourvu que Dumbledore choisisse cette nigaude d'Ixy Pixie à la place. »
« - Ixy Pixie ?! Une serpentarde, préfète en chef ?! Tu es fou Archie !!!s'exclama aussitôt Suzie Von Blum, grande blonde de 3ième année qui avait entrepris de coiffer les cheveux de Nonnée à grands coups de brosse ronde. »
« -Cà vaudra toujours mieux que cette tortionnaire de Mona, reprit Archie avec une nonchalance qui attira les foudres de Suzie. »
« -Tu parles d'une griffondore, je te signale, tonna t-elle avant d'entamer un réquisitoire contre l'anti-patriotisme flagrant de son camarade. »
Mais Yselle ne fit pas attention alors à cet échange verbal. Elle s'était avancée vers le panneau d'affichage où nombre des griffondores s'amassaient. Au centre, une grande feuille chamarrée y avait été punaisée impeccablement.
AVIS AUX ETUDIANTS
'Mise en place d'une chorale au sein de Poudlard.
Les élèves sont invités à se présenter auprès de Mona Fleurety, préfète de griffondore, pour remplir une demande d'inscription avant que le jury n'établisse la liste des potentiels participants.
Seuls les plus compétents auront l'honneur et le privilège de rejoindre ce nouveau groupe de chant.
Bien à vous, votre préfète,
Mona Fleurety.'
« -Pff ! Personne ne va s'inscrire, reprit Archie après s'être enfin débarrassé de Suzie. »
« -Tu crois ? demanda Yselle en tendant ses grands yeux sombres vers le jeune Weasley. »
« -Evidement, il faudrait être suicidaire pour vouloir se mettre sous la botte de 'Mona la tyrannique'. C'est pas une chorale qu'elle veut monter mais un régiment de petits soldats qu'elle va pouvoir mener à la baguette. »
Les affirmations d'Archimède Weasley se confirmèrent les jours qui suivirent. Mona Fleurety, qui avait pensé pouvoir former rapidement un groupe d'une vingtaine de choristes, se trouva désarmée quand pas plus de quatre candidats se présentèrent spontanément à elle. Le désespoir, la déception, qu'elle éprouva dans un premier temps face à un tel échec se muèrent rapidement en une colère vengeresse. Mona n'était pas du genre à abandonner. Elle voulait une chorale et elle aurait sa chorale. Déterminée comme personne, la jeune fille réussit miraculeusement à dénicher de nouveaux participants.
« -Elle a coincé Henry Morgan avec une bouteille de whisky de feu dans les toilettes des garçons, expliqua James à ses amis tandis qu'installés dans la bibliothèques ils faisaient mine de réviser. Mona l'a menacé de le dénoncer à Angus s'il n'acceptait pas de faire parti de sa maudite chorale. »
« -Les toilettes des garçons ?! Mais elle n'a pas le droit d'y entrer, protesta vivement Peter. »
« -Comme si çà allait l'arrêter, reprit Sirius en scribouillant sur son morceau de parchemin. Tant qu'elle n'aura pas ce qu'elle veut, on ne s'aura pas tranquille. »
« -Il parait qu'il ne lui manque plus qu'une personne, ajouta le jeune Potter. »
« -Plus maintenant. »
James, Sirius et Peter se tournèrent tous trois vers Yselle qui continuait consciencieusement à lire son livre de charmes approfondis.
« -Qu'est ce que tu veux dire ? lui demanda Sirius. »
L'Edelweiss releva sa tête en direction de ses amis.
« -Je suis sa dernière victime. Mona m'a coincée avant le déjeuner aujourd'hui, expliqua t-elle. D'après elle, je n'ai pas le droit de dormir en dehors de mon dortoir, encore moins si c'est pour aller dans celui des garçons. Elle m'a dit, je cite, que c'était « immorale » et « pas digne d'une jeune fille comme il faut ». Mais heureusement, que notre préfète sait faire preuve de tolérance. Elle m'a dit qu'elle me laisserait faire ce que je veux si je rejoignais sa chorale. »
« -Et alors ? »
« -Et alors, j'ai accepté, répondit elle comme une évidence. Je ne pouvais pas faire autrement. »
« -Te voilà à sa merci, constata Sirius non sans un peu de moquerie dans la voix. »
« -Tu n'aurais pas du accepter, déplora Peter d'un ton languissant. Elle est capable de te faire faire n'importe quoi sous prétexte de te dénoncer si tu ne lui obéis pas. C'est du chantage ! »
« -Un peu de chant ne pourra pas me faire de mal, reprit Yselle qui ne voyait pas vraiment en quoi cette situation pouvait paraître aussi scandaleuse que Pettigrew le laissait sous-entendre. »
« -Non, mais çà en fera sûrement à ceux qui devront t'écouter, répliqua Sirius qui content de son trait d'humour ne pu s'empêcher d'esquisser un petit rictus qu'il tenta d'effacer vainement. »
« -De toute manière, elle te laissera tranquille dès que tu lui auras fait entendre ta voix, renchérit diaboliquement James. Elle veut une chorale après tout, pas un concert d'hélicons déraillés. »
Le jeune Potter rigola de bon cœur. Sirius en fit de même. Peter préféra s'en abstenir. Puis conscients que leur moquerie pouvait attirer les foudres de leur amie, ils jetèrent un rapide coup d'œil dans sa direction et furent surpris de constater qu'il n'en était rien bien au contraire. Sans qu'ils ne s'y attendent, Yselle s'exclama, un peu bruyamment au goût de Mrs Gromelaud, la vieille bibliothécaire qui leur lança un regard noir :
« -C'est une très bonne idée. Çà pourrait être un moyen de me débarrasser de cette corvée. Il suffit que je chante comme une casserole et je serais libre. Pas plus compliqué. »
« -Cà sera pas difficile, ajouta Sirius à voix basse pour que seul James puisse l'entendre. »
« -Il faut que je m'y mette dès la première séance qu'organise Mona, poursuivit t-elle avec une soudaine étincelle dans le regard qui trahissait sa fierté d'avoir élaborée un plan aussi génial. »
« -Quand est ce ? demanda James après que Sirius et lui aient cessé de pouffer de rire. »
« -Demain après le dernier cours d'Angus, répondit elle avec désinvolture. »
« -Brrr, rien que d'entendre ce nom çà m'irrite les oreilles, grommela Peter la peau hérissée par la peur que son professeur de potions pouvait faire naître dans toute l'immensité de son petit corps potelé. »
« -Il est pas si terrible que çà. Et puis de toute façon, il me fait pas peur, fanfaronna James.»
Pettigrew lui lança aussitôt un regard admiratif.
« -Bien parler, ajouta à son tour Sirius en donnant une tape amical sur l'épaule de son ami. »
« - Normal, y a pas à se laisser impressionner par si peu, rajouta le jeune Potter en bombant fièrement le torse. »
Il attendit une réponse de ses amis qui ne vînt jamais. Les visages qui lui faisaient face se figèrent brusquement. James ne comprenait pas ce qui arrivait à ses amis jusqu'à ce que…
« -Et bien, quelle témérité de votre part, Mr Potter. Peut être voudrez vous tester votre courage durant votre prochaine détention en ma compagnie. »
James se retourna mortifié pour se retrouver nez à nez avec Marat Angus qui le toisait de toute sa hauteur méprisante.
« -Mais Monsieur, j'ai rien fais…tenta de protester James. »
« -Suffit ! l'interrompit vivement son professeur de sa voix froide et sans détour. Seriez vous, par hasard, intéressé par une seconde soirée à passer dans les murs du cachot ?! »
« -Non, Monsieur, murmura le jeune Potter d'un ton amer qui avait perdu de sa superbe. »
« -Bien, reprit Angus satisfait de l'effet qu'il pouvait avoir sur sa horde d'élèves. Nous nous verrons ce soir à 9heure. »
Marat Angus adressa un dernier regard terrifiant au jeune garçon puis glissa ses yeux d'opale vers la minuscule silhouette qui trônait face à Potter. Pendant une fraction de seconde leurs regards se croisèrent et il sembla à la fillette que son professeur tentait de deviner ses pensées. Ce dernier plissa brusquement les paupières d'un mouvement renfrogné avant de quitter la bibliothèque sans rien ajouter de plus. Yselle l'observa attentivement disparaître de son champs de vision. Pourquoi cet homme se comportait t-il si bizarrement avec elle ? Pourquoi posait t-il constamment son regard sur elle à chaque fois qu'ils se retrouvaient, tous deux, dans la même pièce ? Pourquoi la scrutait t-il d'une façon si insidieuse ?
« -La tuile ! soupira James. »
« -Cet homme est impitoyable, ajouta Peter. Je vous l'avais dit. »
« -Au moins il est impitoyable avec tout le monde, reprit Yselle. Griffondors, serpentards, poutsouffles, il nous déteste tous. »
« -Tous sauf un. Il lui reste son troll à la tignasse graisseuse de Rogue, son chouchou adoré, lança Sirius avec une légère irritation dans le grain de sa voix. »
« -Eh ! Fait attention à ce que tu dis, protesta l'Edelweiss qui était loin d'apprécier les remarques du jeune Black. »
« -C'est qu'une plaisanterie, reprit James qui ne voyait pas le mal. »
« -Et bien, c'est loin d'être drôle, ajouta t-elle furieuse. »
Yselle étudia rapidement les trois garçons avant de ranger ses affaires et de partir rejoindre exaspérée des lieux plus amicaux.
« -Quel susceptibilit ! s'exclama Sirius. Après tout, j'ai raison, ils sont pas vraiment très propres les cheveux de l'autre tordu de serpentard. »
Les semaines s'acheminèrent rapidement vers la fin de l'année. Le froid semblait s'être définitivement installé dans la plaine qui encerclait Poudlard. Le lac aux flots noirs et désargentés avait revêtue un épais manteau de glace grisâtre. Peu d'élèves osaient encore s'aventurer hors de l'enceinte de l'école. Le parc avait été déserté et le terrain de quidditch demeurait un vaste enclos sans vie depuis que l'attrapeur de serpentard, Laszlo Saint-Lô, avait offert à son équipe une victoire écrasante face à des griffondores dépités. James avait eu du mal à se remettre d'une telle épreuve. En supporter fervent, il en avait maudit la terre entière. Bougon, taciturne, même Sirius avait eu du mal à alléger son humeur. Jusqu'à ce que le jeune Black propose à son ami de jouer un mauvais tour à Saint-Lô en guise de revanche. Malheureusement leur plan avait fini par se retourner contre eux. Ils avaient trop sous estimé la capacité de leur victime qui avait sans difficulté paré le sort qui lui était destiné. James et Sirius se retrouvèrent piéger à leur tour. Il fallut plus de dix jours pour venir à bout de l'urticaire géant dont le charme les avait affublé. De son côté, les choses ne furent pas plus plaisantes pour Yselle. Son astuce pour échapper aux griffes de Mona Fleurety fut un échec complet. La jeune préfete se révéla plus intransigeante que jamais. Aucune excuse, selon elle, ne justifiait une désaffection de sa chorale. Ceux qui y étaient inscrits semblaient l'être jusqu'à la fin de leur vie. Heureusement pour l'Edelweiss, les cours prenaient fin et son tourment avec. Les vacances de Noël étaient pour la fillette une véritable bouffée d'oxygène. Ce fut avec une joie exaltée qu'elle prépara ses bagages. Une fois la tâche remplit, elle se précipita comme une furie vers la chambre que Severus et Lucius partageaient dans les tréfonds de serpentard. Elle emprunta discrètement le passage secret qui la conduisait tout droit vers cette grande pièce que Lacasse Malfoy avait su soudoyer pour son fils. Ce dernier, contrairement à ce que son tempérament individualiste le laissait présager, avait tout de suite proposé à son meilleur ami d'emménager avec lui dans cette chambre de privilégiés.
« -J'espère que tu es près, tonna t-elle toute guillerette aussitôt après avoir pénétré dans la chambre de son ami. »
« -Il n'y a rien de pressé, souffla Lucius. Mon père n'arrive qu'en fin de matinée. »
« -Tu es là toi ? s'étonna t-elle en se tournant aussitôt vers le jeune blond qui se tenait près d'un lit tout défait. »
« -Je te rappelle que tu te trouves dans MA chambre, répondit Lucius en insistant bien sur les mots. »
« - Je le sais malheureusement, répliqua t-elle en le narguant d'un dandinement chipie. »
« -Si tu n'est pas contente, personne ne t'oblige à passer autant de temps ici, la taquina Lucius. »
« -Ne commencez pas à vous disputer tous les deux, s'exclama Severus d'une voix faussement contrariée. Je sens déjà la migraine poindre rien qu'en vous écoutant. »
Lucius et Yselle ne répondirent rien mais dès que son ami eut le dos tourné elle en profita pour tirer la langue au jeune Malfoy qui préféra la snober d'un air méprisant.
« -De toute façon, je ne me dispute jamais avec Lucius, l'informa t-elle. C'est lui qui me cherche à chaque fois. »
« -Normal, c'est si drôle de jouer avec tes nerfs, reprit le jeune Malfoy. C'est un vrai délice pour moi. »
« -Tu vois, Lucius fait çà pour une bonne raison, répliqua Severus avec un peu de moquerie dans le brin de sa voix. »
« -C'est çà, moquez vous de moi touts les deux, bougonna t-elle en croisant ses bras contre sa poitrine. Profitez en tant que Mr Malfoy n'est pas là. Je ne suis pas sûre que vous serez aussi drôles quand il viendra nous chercher. »
Après avoir adressé un dernier au revoir chaleureux à sa petite fille, Albus Dumbledore avait regagné son bureau le regard assombri, l'humeur soucieuse. Marat Angus l'attendait dans le silence, son visage tourné vers la grande baie vitrée qui laissait éclater la lumière du jour à travers toute la pièce.
« -Il est venu la chercher ? »
« -Oui, répondit simplement le directeur. »
D'un geste qui trahissait toute sa lassitude, il pinça le sommet de son nez entre son pouce et son index, referma ses paupières un bref instant, puis réajusta ses lunettes avant de prendre place sur son lourd siège de bois derrière son bureau massif.
« -C'est une erreur, Albus, de la laisser avec cet homme, reprit Angus de sa voix taciturne. »
« -L'erreur ne remonte pas d'aujourd'hui, répondit le vieil homme. »
« -En effet, il y a longtemps que nous aurions pu nous débarrasser de ce problème. »
Le professeur de potions s'était retourné vers son vieil ami pour confronter son regard au sien. L'ombre de sa longue silhouette se projetait jusqu'au bureau de bois verni, recouvrant d'un gris terne une partie de la pièce. Il était difficile pour Dumbledore de distinguer les traits de son interlocuteur dans la pénombre du contre-jour mais il n'en avait pas besoin pour deviner l'expression qui se peignait à cet instant sur son visage.
«-Ce n'était pas la solution, reprit le directeur. »
« -Au contraire et tu le sais mieux que moi, rétorqua Angus. Si seulement nous nous étions débarrassé de l'enfant, il y a 11ans de cela, le problème ne se poserait plus aujourd'hui. »
Dumbledore s'abstint de toute réponse. Il semblait perdu dans des pensées bien troubles.
« -Locolie avait raison, nous aurions dû 'étouffer le bébé dans son panier' comme elle le dit si bien, poursuivit le professeur d'un ton qui paru des plus lugubres aux oreilles du vieil homme. »
« -Il y a bien longtemps que Locolie a perdu la raison, qui se soucie des fadaises qu'elle répète à longueur de journée, répondit Dumbledore d'une voix usée par les inquiétudes. »
« -Peut être pourtant il me semble aujourd'hui que ses divagations, aussi troubles soient t-elles, étaient plus lourdes de sens que ce que nous voulions le croire à l'époque. »
« -Aurais tu vraiment eu le cœur à achever un enfant innocent pour nous préserver du présupposer danger qu'il représentait ? le questionna le vieil homme. Moi j'en étais incapable et c'est pour cette raison que j'ai préféré laisser Yselle où elle était. »
« -'Innocent', dis tu mais cet enfant ne la jamais été. Son existence elle-même est un crime, assura le professeur de potions. »
« -Yselle…Yselle est la seule chose qui me reste de ma fille, elle est…avoua le directeur avec une émotion réservée qui l'empêcha de finir sa phrase. »
« -Elle n'est pas Zinnia, elle ne le sera jamais. Plus je la regarde et plus je vois en elle se dessiner la silhouette de Tom. Elle n'a rien de sa mère, vraiment rien, répéta Marat Angus plus pour lui-même que pour son interlocuteur. Nous aurions dû prévenir le ministère de son existence… »
« -Ils l'auraient tué, l'interrompit vivement le directeur. Envisager l'existence d'un être comme Yselle, d'un descendant des Edelweiss et des Voldemort, est impossible à leurs yeux. Ils connaissent mieux que n'importe qui la prédiction de Prediger, la loi est claire, elle interdit une union entre ces deux familles sous peine de condamnation à mort. Je te l'ai déjà dit, la mort d'Yselle n'est en rien une solution. »
« -Plus maintenant mais elle le fut. »
Marat Angus fit quelques pas. Il s'avança vers son ami puis prit place à son tour dans l'un des fauteuils qui faisaient face au grand bureau.
« - Je comprends ton attachement à cette enfant, Albus, confia t-il d'un ton bienveillant qui lui était rare. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de nous laisser gouverner par nos sentiments. C'est une erreur propre à tous les hommes. J'ai vécu assez longtemps pour m'en rendre compte moi-même. Malheureusement nous n'avons plus le droit à la moindre erreur. Quoi que tu en dises, la dernière des Edelweiss est un danger pour notre communauté. Tout aurait pu être différent si son père n'avait pas été son père, si Tom n'avait pas eu cette soif de pouvoir, ce besoin de domination. Mais ce n'est pas le cas. Nous savons tous les deux ce qu'il souhaite et nous savons également que c'est par le biais de son enfant qu'il réalisera les plus fous de ses objectifs. Il fera tout pour la récupérer et il finira par y réussir. »
« -Pas si nous sommes là, répliqua Dumbledore. Arrivera un temps où Yselle apprendra qui est réellement son père. C'est à ce moment qu'elle saura se détourner du chemin qu'il lui a tracé. »
« -Espérons que tu ais raison, espérons également que Mlle Edelweiss ne soit pas elle-même noyée dans la folie de son père. Qui sait ce qu'il adviendrait de notre monde si tel était le cas ? acheva t-il froidement. »
'Qui sait ?' Peut être que le monde finirait par agoniser dans les mains d'une jeune fille innocente. Peut être qu'il tomberait par la faute d'une enfant au visage d'ange. Néanmoins Dumbledore ne pouvait se résoudre à croire qu'Yselle soit celle par qui le malheur arrive. Comment imaginer que cette fillette puisse un jour représenter un tel danger ? Le vieil homme ferma ses yeux pour mieux replonger son esprit dans un passé qu'il aurait aimé plus heureux. Le visage de Zinnia, la voix de sa fille, sa présence effacée. Toutes ces images lui revenaient en mémoire, moins distinctes qu'avant. Il y a avait longtemps qu'elles s'étaient érodées, que leur réalité s'était muée en quelque chose d'irréelle. Il ne lui restait plus que les sensations, les sentiments que Zinnia avait éveillé en lui qui demeuraient, lui semblait t-il, identiques à ce qu'ils avaient été. Identique tout comme l'était la dernière image qu'il gardait de son enfant. La dernière chose qu'elle lui avait laissée avant de mourir dans ce bureau. Dumbledore ouvrit ses paupières pour fixer ses mains. Elles étaient blanches, nettes, sans tâches et pourtant il lui semblait sentir à nouveau la chaleur du sang répandu dans ses paumes. La dernière chaleur d'un corps déjà abandonné par la vie. Un sang. Un sang rouge et poisseux. C'était la mort, la mort qui demeurait son souvenir le plus cruellement précis.
Dans la luxueuse calèche capitonnée de velours qui les menait à Equilhem, Lucius se délectait d'observer avec une attention toute particulière la petite forme qui se tenait aussi sagement près de Severus. Le dos droit, les mains posées en ordre sur ses genoux menus, Yselle prenait des airs de véritable petite fille modèle en présence de Lacasse Malfoy. Lucius savait très bien qu'elle ne se serait pas conduite avec autant de déférence si son père ne s'était pas trouvé en leur présence. Elle aurait sûrement adoptée une attitude plus désinvolte, les jambes repliées contre sa poitrine, ses bras les embrassant avec l'assurance effarouchée qui était la sienne, piétinant sans gène de ses souliers vernis le damas fragrant de la voiture. L'Yselle qu'il connaissait se serait sans doute comportée avec autant d'impudence en temps normal. Mais ce n'était pas le cas en cet après-midi d'hiver tandis qu'ils voyageaient tous les quatre dans un silence bienséant vers la province d'Equilhem. Yselle avait rangé son air sauvage sous un ruban de soie rouge qui venait encercler la noirceur de ses cheveux. Ces yeux demeuraient fixés sur le paysage avec un calme hypnotique. Il était étrange de voir comment cette fillette savait déjà mesurer ses gestes devant les adultes, comment elle pouvait leur offrir l'image idéale d'une enfant qu'elle n'était pas. Lucius continua ainsi à détailler du regard les moindres soupirs de l'Edelweiss. C'était un jeu qu'il avait toujours pratiqué depuis qu'il avait rencontré pour la première fois la silhouette atypique de cette fille. Il attendait qu'Yselle lui jette à son tour un coup d'œil, qu'elle manifeste son agacement devant son regard insistant ou bien qu'elle détourne son visage, gênée par l'attention qu'un Malfoy pouvait lui apporter avec autant d'insistance. Comme d'habitude, ces grands yeux ronds finirent par rencontrer le regard glacial de Lucius, comme d'habitude elle fit mine d'en être vexée et comme d'habitude elle le menaça en plissant insidieusement ses paupières. Ce comportement amusa le jeune serpentard qui lui répondit d'un sourire provocateur. N'y tenant plus, Yselle préféra fixer à nouveau son attention sur le paysage mouvant. Lucius avait gagné. Il se réjouissait d'avance des vacances à venir.
Les flocons dansaient inlassablement dans l'immensité blanche. Le ciel laiteux semblait épais et cotonneux. Yselle l'observa songeuse avant de descendre de la calèche. Severus lui avait prêté sa main pour éviter qu'elle ne glisse sur le givre qui s'était formé à la surface de la marche en fer. Sa main resta dans celle de son ami, protégée par sa chaleur, jusqu'à ce son regard voyage le long de la grande bâtisse qui lui faisait face. Equilhem. Un ancien monastère roman qui avait conservé son austère beauté d'antan. Une succession de bâtiments organisés autour de cours que l'hiver avait transformé en tapis de laine crayeuse. Une église aux masses imposantes, aux fenêtres minuscules qui avait depuis longtemps été reconvertie en Grand Hall de réception. Et puis partout autour la nature, la magnificence du vide, et la rivière qui s'enlisait au pied du mur d'enceinte.
« -Es- tu heureuse, Yselle, d'être à nouveau chez toi ? lui demanda Lacasse Malfoy. »
« -Oui, énormément, répondit t-elle les yeux déjà rêveurs. »
Le Sire Malfoy pénétra le premier dans Equilhem. Il y fut accueillit avec les honneurs qui lui étaient dues. Maître Malfoy, bienfaiteur d'un orphelinat de sang-pur, seigneur tout-puissant entre ces murs, aristocrate aux allures de prince, sorcier qui avait su s'enrichir des affres de la magie noire. Son fils le suivait de près d'un pas nonchalant. A 11ans, bientôt 12, Lucius s'affirmait de plus en plus comme l'exact réplique de son père à qui il avait emprunter la même prestance agaçante.
« -Ces vacances vont être merveilleuses, répéta Yselle d'une voix joyeuse après s'être élancée vers Severus. »
« -Tu en as l'air tellement convaincue, reprit le jeune garçon en se penchant vers le visage radieux de celle qui lui enserrait le bras. »
Yselle hocha vivement la tête avant d'inspirer profondément. L'air était glacial et vivifiant. Il piquait le nez et se rependait dans les poumons pour mieux les geler de plaisir.
« -J'aime tellement cet endroit, reprit t-elle en laissant, une fois de plus, son regard détailler la symétrie des pierres qui composaient le rempart de l'orphelinat. »
« -Tu l'aimes parce que tu as la chance de pouvoir vivre ailleurs qu'entre ces murs, murmura Severus d'une voix monotone qui semblait dénuée de toute émotion. »
'C'est un luxe que je ne peux me permettre' aurait il pu ajouter mais il s'en abstint. Yselle avait déjà levé vers lui des yeux interrogateurs. Elle finit par les détourner, gênée de comprendre qu'elle ne pouvait partager sa joie spontanée avec son ami. Elle resserra son étreinte sur le bras de Severus comme pour lui témoigner tout son attachement. Son esprit enfantin, encore embrouillé par l'absence d'une empathie raisonnée, se bornait à croire que sa seule présence avait la capacité d'éradiquer tous les maux qui pouvaient bouleversés le jeune serpentard. Yselle ne pouvait s'empêcher de manifester son affection au seul être qui avait constamment veillé sur elle. Severus en était conscient. Ses lèvres posées délicatement sur son front, il la remercia avant de regagner la chaleur d'Equilhem.
« -Je crois aussi que ces vacances vont très bien se passer, ajouta finalement Severus en offrant un sourire réconfortant à la jeune Edelweiss. »
Les jours qui suivirent furent amplis d'insouciance et de moments privilégiés. Comme à son habitude, Yselle avait rapidement retrouvée toutes ses marques entre les murs de cet orphelinat. A peine ses affaires posées aux pieds de son lit, la fillette s'était lancée dans une quête exploratrice. Elle avait bien évidement entraîné Severus avec elle. Ce dernier avait émis quelques grognements mécontents mais l'Edelweiss n'en avait pas tenu compte. Lucius s'était amusé de cette situation. Il s'était joint à eu comme autrefois avant de repartir avec son père vers le Manoir des Malfoy. A partit de cet instant, le temps avait défilé paisiblement, marqué essentiellement par les visites de Lucius qui semblait préférer les bruits d'Equilhem à la solitude dans laquelle l'enfermait sa propre famille. Il n'y avait que la nuit, où la mélancolie rattrapait la jeune Edelweiss. Elle songeait à ses parents adoptifs, les Tecker, à sa sœur, Merry, et ne pouvait s'empêcher de s'en vouloir d'avoir si prestement accepté de passer ses vacances sans eux. Dans ces moments de silence, pendant que la nuit régnait en maître, Yselle laissait son esprit voguer jusqu'à St Andrews, jusqu'à la maison familiale, dans la beauté des murs blancs, à travers les landes gelées de l'Ecosse. Elle pouvait encore sentir l'odeur des amandines à la framboise, la chaleur de l'âtre, entendre le murmure du piano, celui de la radio que Maman Tecker laissait constamment allumée, voire les sourires, les images noirs et blanches qui s'animaient dans la télé flambant neuve…tout cela lui manquait tellement. Puis le sommeil la rattrapait rapidement, et accrochée à Severus elle oubliait la tristesse qui avait embué ses yeux quelques minutes plutôt.
A la veille de Noël, Lacasse Malfoy se présenta à Equilhem. C'était la première visite qu'il faisait depuis qu'il avait déposé Severus et Yselle en début de semaine. Après avoir rendu les politesses d'usages au personnel de l'établissement, il s'était dirigé prestement vers le dortoir qu'occupait Yselle. La fillette l'avait accueillis avec un grand sourire. Lacasse se réjouissait toujours de voir l'attachement que cette enfant pouvait lui porter.
« -Je suis venu vous chercher, Severus et toi, expliqua t-il. Vous allez passer Noël avec nous. »
« -C'est vrai ? s'enthousiasma t-elle aussitôt. »
« -Mm, confirma t-il. Tiens, c'est pour toi. »
Lacasse lui tendit un grand carton vert glacé décoré d'un ruban de soie beige. Yselle le saisit avec hésitation.
« -Puis-je l'ouvrir ? demanda t-elle timidement. »
« -Bien évidement. »
La fillette ne se fit pas prier. Elle prit place sur son lit et s'attela rapidement à dénouer le paquet qu'on venait de lui offrir. A l'intérieur, protégée par du papier de soie immaculé, une robe magnifique reposait comme un trésor précieux. Yselle toucha du bout des doigts la douceur du velours, embrassa du regard le vert profond avant d'élever la robe dans les airs pour mieux apprécier la finesse de sa confection. Une broderie de camélia en fleurs ornait délicatement le bas du jupon. Des camélias plus beaux que nature.
« -Elle est magnifique, s'exclama t-elle le visage radieux. Est-ce le cadeau dont vous m'aviez parl ? »
« -Oh, non, le présent que je te réserve est mille fois plus beau, expliqua t-il en prenant place à son tour sur l'épais matelas du lit bateau. Pour dire vrai, j'ai acheté cette robe plus pour mon plaisir que pour le tien. Quand je l'ai entraperçu dans la vitrine du magasin, j'ai tout de suite pensé qu'elle tirait merveilleusement. »
Les joues d'Yselle s'empourprèrent mais la jeune fille n'en avait que faire.
« -Merci, Mr Malfoy, souffla t-elle rayonnante. »
Lacasse lui sourit aimablement puis caressa tendrement le sommet de son crâne comme il le faisait à chaque fois.
« -Tu dois te préparer maintenant. Une fois que Severus et toi serez près, nous pourrons partir, l'informa t-il avant de quitter la pièce. »
Lacasse Malfoy passa un petit moment en compagnie du directeur d'Equilhem, Sire Diester Kinghoffen. Severus et Yselle le rejoignirent rapidement avant que tous trois ne quittent l'orphelinat. A la grande surprise des deux enfants, ils ne voyagèrent pas dans la calèche qui les emmenait habituellement au Manoir mais utilisèrent un porte-au-loin. En quelques secondes, ils se retrouvèrent en plein milieu d'une grande salle illuminée par un lustre flamboyant. Yselle remarqua pour la première fois que la nuit était déjà installée. Les grandes baies laissaient entrevoir le grand parc qui s'étendait au-delà de tout. Le lieu était occupé par une dizaine de personnes que l'enfant connaissait plus ou moins comme étant des amis de Mr Malfoy. Lucius se trouvait parmi eux, seul. Sa mère était absente, semble t-il.
« -Où sommes nous ? demanda Yselle qui ne reconnaissait pas le moins du monde la pièce où elle se trouvait. »
« -Chez toi, Ysella, lui répondit Lacasse. »
« -Chez moi ? »
« -Oui. Merci de nous accueillir dans la demeure de tes illustres ancêtres, merci de nous accueillir à Eusebach, reprit t-il avec déférence en embrassant la main de l'enfant. »
« -Eusebach ?! murmura t-elle. La demeure de mes ancêtres ?! »
Yselle scruta avec plus d'attention les moindres recoins de la pièce. Rien n'échappa à son esprit intrigué. Ni les tableaux de maîtres, ni les meubles d'acajou, ni les fauteuils en soie brodée où avaient pris place certains des invités. A elle ? Tout çà lui appartenait ? Ses yeux s'illuminèrent. Elle avait déjà vu des pièces qui ressemblaient à celle-ci, dans les gros livres que Papa Tecker emmagasinait dans sa bibliothèque. Il y avait quelques choses de français ou d'allemand peut être dans ce lieu, quelque chose de vieux et de prestigieux. Cette demeure était la sienne. Un sentiment de fierté orgueilleuse la submergea aussitôt. Ce fut à cet instant qu'Yselle sentit, pour la première fois qu'on l'observait. La plupart des convives lui jetaient des petits regards furtifs tout en continuant à converser innocemment entre eux. L'Edelweiss savait ce qui alimentait leurs murmures suspects. Elle. C'était d'elle dont ils parlaient. Au lieu de détourner son attention comme elle le faisait habituellement, Yselle les défia du regard. Ses grands yeux, plus noirs qu'à l'accoutumée, se figèrent sur la foule. Elle affronta leur effronterie avec un mépris qui n'avait jamais été le sien. Comment ces gens pouvaient ils osés se conduire avec une telle impudence en sa présence ? Pour la première fois de sa vie, Yselle se comporta avec arrogance, une arrogance palpable qui, sans qu'elle ne s'en rende compte, créait autour d'elle une aura menaçante. L'assemblée qui l'observait encore en fut des plus troublées. Très vite, ils cessèrent de l'épier préférant oublier cette gamine qui les défiait ostensiblement. Lacasse, à qui cette scène, pour le moins surprenante, n'avait pas échappé, en sourit. Puis il s'adressa à nouveau à la fillette :
« -J'ai quelque chose à te montrer, Ysella. Le cadeau que je te réservais se trouve dans une autre pièce. Suis moi et je pourrais te l'offrir.»
Sans attendre une réponse de la fillette, il l'entraîna hors de cette salle qui s'anima à nouveau quand la silhouette de l'enfant eut tout à fait disparu dans l'épaisseur de la pénombre. Arrivée devant deux grandes portes closes, ils s'arrêtèrent. Lacasse ouvrit les deux battants d'un geste grandiloquent puis s'effaça pour qu'Yselle puisse y entrer la première.
« -Mon cadeau est dans cette pièce. Je sais qu'il te plaira, Ysella. Profites en, lui souffla t-il avant de refermer les portes sur elle. »
Yselle ne comprenait pas qu'elle genre de plaisanterie lui jouait t-on à cet instant. Pourquoi Mr Malfoy l'avait t-il laissée seule dans cette grande salle mal éclairée. Pas ou peu de lumière mais une chaleur irradiante. Devant la cheminée trônait un Chesterfield de cuir sombre. En fronçant un peu plus précisément ses paupières, elle crut discerner les contours d'une silhouette se dessiner dans l'ombre de cette pièce. Elle fit un pas mal assuré pour essayer de discerner un peu mieux ce qui se présentait à elle. Un verre que l'on tourne, une liqueur ambrée qui resplendit face à l'éclat vacillant de le lumière…
« -Ysella, Ysella, c'est bien toi. »
Une voix. Une voix qu'elle ne connaissait pas et qui pourtant enserrait sa poitrine péniblement. Une voix qui la faisait frissonner sans qu'elle ne puisse rien y faire.
« -Papa ? laissa t-elle échapper dans un élan d'espoir irréel. »
L'homme se leva de son siège. L'âtre rougeoyant entourait sa silhouette d'un halo brûlant. Yselle ne distinguait plus que la noirceur de cette figure et son ombre qui se projetait sur les dalles de marqueterie avec ostentation.
« -Approche, approche mon Yselle, lui demanda t-il d'une voix qui semblait si douce pour la fillette. »
Yselle fit un pas timide, puis un autre. Déjà son père ouvrait ses bras pour rassurer cette enfant toute tremblante d'émotion. A mesure qu'elle avançait, le visage de cet homme devenait moins flou, ses traits prenaient enfin vie. L'Edelweiss perdit alors toute sa retenue. Elle finit par s'effondrer dans les bras de la grande silhouette, embrassant sa taille de ses bras maigres. Tom se mit à genoux devant sa fille pour mieux observer comment les émotions se bousculaient dans les yeux de l'enfant. Il repoussa gentiment ses boucles de cheveux pour mieux contempler toute la finesse de l'Edelweiss. Son Edelweiss. Quelle joie de constater à quel point elle lui était semblable, à quel point elle était belle ! Il emprisonna son visage dans ses grandes mains. Jolie Edelweiss. Elle semblait l'observer sans peur. Si jeune et déjà téméraire. Yselle ne pu s'empêcher de dessiner du bout de ses doigts les contours anguleux de son père. Son nez impeccablement droit, ses lèvres fines et douces et ses yeux plus impressionnants qu'il n'était possible de les imaginer. Elle sentit pour la première fois le contact de sa peau sur la sienne, la chaleur tiède et peu familière mais infiniment agréable. Elle ferma ses paupières pour mieux apprécier cette sensation nouvelle, se laisser porter par ce qui n'avait longtemps été qu'un rêve. Mais très vite Tom rompit cette proximité. Il s'était levé prestement laissant sa fille dans un hébètement complet.
« -Tu as grandit depuis que nous nous sommes vu pour la dernière fois, reprit t-il d'une voix plus mesurée comme pour tuer le malaise qui c'était soudainement créé entre eux. »
Yselle ne bougea pas jusqu'à ce que son père vienne lui caresser le sommet de la tête avec tendresse. 'Comme Mr Malfoy' pensa t-elle. Elle en sourit de nouveau mais sans savoir pourquoi s'installait en elle comme une gêne, une gêne lancinante qui l'incommodait. Pourquoi ce sentiment venait t-il l'assaillir aussi soudainement ? Réalisait t-elle à présent à quel point cet homme pouvait être troublant ? Si Tom n'avait pas été son père, elle aurait pu facilement croire que cette nouvelle sensation qui lui tiraillait l'estomac n'était rien d'autre que la peur. Mais cela était impossible. Personne ne pouvait avoir peur de son père, pensait t-elle naïvement.
« -Si seulement ta mère ne t'avait pas emmenée loin de moi, poursuivit t-il en fixant son regard obscur sur la petite fille. Nous aurions pu vivre ensemble entres ces murs, là où est ta place mon Ysella. Je t'aurais appris à être ce que tu es réellement : l'être le plus merveilleux qui soit. Mais qu'importe le temps perdu, qu'importe que nous ayons été séparé l'un de l'autre si longtemps, à présent que tu es en âge de comprendre, je vais pouvoir m'occuper de toi, t'inculquer ta véritable place dans ce monde. Tu es née pour être la digne héritière des Edelweiss et des Voldemort. Sois en fière. Sois fière de ce que tu es. Il n'y a rien de plus précieux à mes yeux. »
Tom fit quelques pas de plus dans l'immensité de cette pièce baignée par la seule lumière du feu.
« -Viens avec moi, mon Ysella, la pria t-il. »
L'Edelweiss marcha rapidement vers l'homme qui s'était avancé vers la sortie. En une série de petits pas rapides, elle réussit à se retrouver à sa hauteur. Tous deux déambulaient, à présent, l'un à côté de l'autre, dans les couloirs tamisés d'Eusebach. Yselle aurait tellement aimé saisir la main de son père. Celle qui se balançait contre sa jambe. Mais elle s'en abstint comme si elle savait que Tom ne lui permettrait pas un tel geste. Dans le silence de la nuit, Yselle se sentit submergée par la présence de ce père qu'elle ne connaissait pas mais dont elle avait si souvent rêvée. Un père dont on ne lui avait jamais parlé mais dont qu'elle connaissait la disgrâce. Dumbledore lui avait autrefois raconté comment cet homme avait été banni du monde des sorciers après avoir tenter de fomenter un premier coup d'état contre le Ministère de la Magie. Les raisons de ce bannissement étaient en réalité plus complexes mais le directeur de Poudlard avait estimé, à l'époque, que sa petite fille n'était pas encore en âge de comprendre les intrigues complexes que l'homme pouvait échafaudé pour détenir l'essence du pouvoir. Yselle avait vu dans ce récit une explication valable pour expliquer l'absence de son père auprès d'elle. Mais à présent tout était différent. L'histoire de sa vie, qui lui avait été volée en silence, réapparaissait miraculeusement en ce soir de Noël. Les questions qui tiraillaient sa curiosité se firent pourtant plus discrètes dans son esprit. Elle ne voulait plus des réponses qu'elle avait longtemps recherchées comme si elle redoutait, à présent, la brutale réalité de son passé. Plus ils avançaient et plus la cruelle présence de son père s'insinuait en elle. Puis de nouvelles portes s'ouvrirent…
« -La chambre de Zinnia, ta mère, l'informa t-il de sa voix profonde et calme. »
Yselle se détacha de son père. Ce lieu était mort, à l'évidence. Aussi mort que l'était sa mère. Et pourtant il semblait que son occupante venait juste de le quitter. Il y avait encore des odeurs, des tas d'odeurs différentes que le froid avait cristallisé à jamais. Yselle n'aimait pas cet endroit. Elle en éprouva comme une répulsion soudaine, un sentiment de dégoût inexplicable qui l'empêcha d'apprécier la sobriété élégante de cette chambre. Le sang. Yselle crut distinguer une odeur de sang. Elle en eut comme un haut-le-cœur qui la fit grimacer. Sa tête se mit à tourner. Son esprit s'embrouilla. La fillette tenta tant bien que mal de fixer son attention sur la figure de son père. A quelques mètres d'elle, le dos tourné, il semblait plongé dans la pleine contemplation d'un grand tableau. Un portrait qui devait être celui de sa mère.
« -Tu es née dans cette chambre, lui confia t-il sans prendre la peine de se retourner vers elle. Moi, je t'attendais derrière la porte. J'attendais que mon Edelweiss vienne à moi. »
Yselle regarda avec attention le profil de son père. Elle tenta d'y discerner les émotions qu'il cachait derrière sa beauté froide. Il semblait songeur comme absorbé par un passé qui n'appartenait qu'à lui, un passé qui n'attristait en rien ses traits. Qu'avait t-il ressentit en apprenant la mort de Zinnia ? Avait t-il été accablé de chagrin ? Pétri de douleur ? Comment savoir ce qui avait animé le cœur de cet homme à cet instant ? La fillette étudia le moindre de ses frémissements dans l'espoir fou de découvrir en un soupir les secrets qui lui avaient donnés vie. Mais rien. Tom demeurait impassible jusqu'à ce que d'un geste lent il vienne brosser de la main la craquelure du tableau. Ses longs doigts effleurèrent délicatement la joue de Zinnia. Le portrait s'anima alors en silence. Dans un mouvement à peine perceptible, la peinture donna l'impression de se nicher tendrement contre la paume qui lui était offerte. Sur le visage de Zinnia se dessina alors le plus doux des sourires. Les yeux violines de la jeune femme se posèrent affectueusement sur la silhouette de Tom. Il lui sourit à son tour. La scène semblait surréaliste mais Yselle en fut bouleversée.
« -Tu ne viens pas saluer ta mère, mon Ysella ? lui demanda subitement son père. »
Sa mère, son père. Si proches d'elle et si inaccessibles pourtant. La fillette n'eut pas le temps de s'étonner de cette question. Son malaise revenait plus violent. Quelque chose la frôla. Une sensation froide et désagréable l'assaillit à cet instant. Puis un torrent de chaleur comprima ses poumons. Haletante, elle essaya de se contenir. Le regard fixe, elle attendit que son vertige disparaisse. Mais ce fut en vain. 'Va t-en'. Une voix. Elle entendait une voix qui n'était ni la sienne, ni celle de son père. 'Va t-en d'ici'. La voix se fit plus violente. Yselle tourna sa tête dans tous les sens pour trouver d'où cette voix venait. Son père ne semblait pas l'attendre. Comment ce prodige était t-il possible ? Etait t-elle entrain de perdre la tête ? 'Quitte ce lieu. Quitte Eusebach, mon enfant.' Laissez moi tranquille, voulut t-elle crier à présent que d'autres voix s'étaient mêlées à la première. 'Déguerpit, maudite enfant.' 'Va t-en, malédiction.' 'Eloigne toi de nous.' 'Laisse nous en paix, démon'. 'Enfant du diable'. 'Fille de l'infâme'. Sa tête lui tournait. L'air lui manquait. 'Bâtarde'. La sueur perlait sur son front. Ses mains tremblaient. 'Tu es la honte de notre famille.' Qui lui parlaient ? Les Edelweiss ? Sa mère ? 'Quitte ce lieu qui t'es hostile, ma chérie. Va t-en.' Une angoisse oppressante enferma tout son être dans un étau qui menaçait de l'asphyxier. Yselle émit une plainte, un cri comme pour tuer les hurlements qui sifflaient inlassablement dans sa tête.
« -Ysella, Ysella, entendit t-elle. »
Deux mains puissantes saisirent son visage. Comme ses mains lui semblaient froides et apaisantes! Tout s'atténua à ce simple contact. Sa fièvre disparut aussitôt. La fillette ouvrit alors ses yeux. Son père se tenait devant elle. Tom ne sembla pas s'inquiéter de ce qui était arrivé à son enfant. Il se contenta de caresser simplement la joue encore brûlante d'Yselle.
« -Tu es fatiguée. C'est normal. Tu as été soumise à trop d'émotions ce soir. J'aurais dû te ménager un peu, mon Ysella. Viens, viens, dit t-il en l'attirant dans ses bras. »
L'Edelweiss se laissa faire comme une poupée de chiffon. Elle se sentait si lasse, terriblement lasse. Tom la souleva. La fillette se nicha un peu plus contre lui. Elle entoura ses petites jambes autour de sa taille, ses bras maigres autours de son cou tandis qu'il la portait hors de cette salle plongée dans un silence de mort. Yselle finit par s'endormir dans les bras de son père. La fatigue l'avait rattrapée. Tom la conduisit jusqu'à la chambre qui lui était réservée. Il l'installa entre ses draps blancs en faisant attention à ne pas la réveiller. Il demeura un instant à la regarder dormir si paisiblement. Quel ironie de savoir que bientôt le sommeil de cette enfant serait moins serein, que des rêves viendraient l'assaillir chaque nuit, que l'avenir lui serait révélé à chaque fois qu'elle fermerait les yeux ! Il savait que ses nuits étaient déjà agitées. Bientôt cette agitation aurait une raison d'être, elle ouvrirait enfin une fenêtre sur l'avenir. Ysella était sa clé, celle qui l'aiderait à faire perdurer son règne. Mais il attendrait. Attendre que son pouvoir d'Edelweiss se réveille. Attendre le bon moment pour faire naître en elle le champ de ses capacités. Il savait déjà comment il s'y prendrait, qui l'aiderait pour cela. Pour le moment, son Ysella était encore une fillette mais plus tard…Tom en éprouva une joie enivrante. Son plan se mettait en place. Il maîtrisait le jeu. Personne ne pourrait plus mettre à mal ses projets. Les dés étaient déjà jetés. Son Edelweiss avait enfin retrouvé la place qui lui était due. Sa si jolie Edelweiss. Il écarta une boucle sombre qui retombait sur son visage paisible. Sa main caressa affectueusement la délicatesse de sa peau d'enfant. Douce et tiède. 'Papa' l'entendit t-il murmurer. Le son de cette voix ensommeillée lui tira un petit sourire satisfait.
« -Quelle scène attendrissante ! »
Lacasse Malfoy se tenait dans l'encadrement de la porte, l'épaule appuyée contre le montant de l'ouverture. Les lumières du corridor éclairaient la chambre d'enfant avec douceur. Les silhouettes baignaient dans une atmosphère quasi chimérique. Sur les murs, les animaux peints semblaient s'animer, tourner en rond comme des chevaux de carrousel. Leurs silhouettes se mouvaient inlassablement dans le silence. Leur lenteur était hypnotique.
« -Tu sembles beaucoup aimer ma fille, reprit Tom quand il vit le regard de Lacasse s'attarder sur le visage de l'Edelweiss. »
« -Dans ta bouche cela semble criminelle, lui répondit un Malfoy impassible. Est-ce un rapproche ?»
« -Une question pour une réponse, constata t-il amusé. Tu es pire que moi. »
« -Ne te sous estime pas, Tom. Entre nous deux, tu sais qui est le maître, répliqua Lacasse le sourire aux lèvres. »
« -En effet, reprit t-il en se levant du lit. »
Tom marcha vers son ami de toujours.
« -Tout ce que je te demande c'est de veiller sur elle, ajouta t-il en direction de Malfoy qui approuva d'un hochement de tête.»
Puis tout deux quittèrent la quiétude de cette chambre endormie. Avant de partir, Tom alluma une petite veilleuse. Spider lui avait dit que sa fille n'aimait pas le noir. Un dernier regard sur son Ysella endormie. La porte se referma lentement, silencieusement.
A suivre…
A/n : Voilà que prend fin la première partie de l'Edelweiss. La première année s'achève sur cette nuit de Noël pas comme les autres. Yselle vient de rencontrer son père. Tout commence. Le prochain chapitre se déroulera directement en 4ième année. Ne vous inquiétez pas, je ferais un petit résumé de ce qui c'est passé entre ces deux moments. Si tout se passe comme je l'ai prévu, les chapitres à venir seront plus noirs que les précédents. Le pouvoir d'Yselle va enfin se manifester comme son père le prévoyait. Autant vous dire tout de suite que çà ne va pas se passer dans la douceur et dans la joie. Mais je n'en dis pas plus vous le lirez vous-même.
Je ne sais pas si parmi se trouve des dessinateurs émérites ou bien tout au moins des personnes qui aiment bien griffonner de temps en temps mais j'aurais bien aimé voir en un coup de crayon comment vous imaginiez les différents personnages de cette histoire. J'avais moi-même essayé de les représenter, j'avais même pensé mettre ces dessins à votre dispo mais je me suis dit que çà gâchait un peu l'imagination de chacun. Par contre je serais très curieuse de savoir comment vous pouviez vous les représenter dans votre tête. Alors si certains s'en sente le courage, qu'il m'envoie leurs dessins à mon adresse neige2printempscaramail.com, j'en serais très très contente. Cela ne vous dispense pas de m'envoyer des rewiews, vous pouvez toujours y ajouter des petits cœurs ou des petites étoiles si vous voulez mais vous avez intérêt à Rewiewer (voilà maintenant que je me met à menacer mes adorables petits lecteurs, je commence sérieusement à perdre la boule mais c'est pas grave j'ai déjà un sacré grain).
Bisous à tous.
Conf. Chapitre I de 'La Complainte des Edelweiss'.
