Titre : Harry Potter et Les Technomages

Auteur : Belval

Email : malardsebastienyahoo.fr

Disclaimer : Comme tout le monde s'en doute, les persos d'Harry Potter appartiennent tous à miss Rowling, et Poudlard aussi ! Mais le reste, nouveau perso et scénario, çà c'est à moi !

Résum : Lisez et vous découvrirez, non mais !

Note : ceci est ma première fanfiction, alors laissez moi plein de reviews pour m'encourager à continuer ou à arrêter. Et si vous pensez devinez la suite, mailez moi !

Chapitre 1

L'obscurité recouvrait la ville. Il aimait cela, c'était son élément dorénavant. Il s'y sentait à son aise, une obscurité protectrice dont il savait jouer, qu'il savait manipuler. C'était son monde. Son environnement. Il rajusta ses lunettes d'une pichenette et se laissa aller à sourire. Il avait sentit des proies potentielles dans les environs, mais il n'était pas sortit pour chasser, pas ce soir. Il grimpa sur sa chère Excelsior et mit le contact. Il était attendu ce soir...il ne serait pas en retard.


La soirée battait son plein, les anciens étudiants arrivaient au compte goutte mais ils seraient tous présents, ils l'avaient promis. Aucun d'entre eux ne manquerait les 50 ans de l'établissement. Les personnes avaient changé bien sûr, les années avaient laissé leurs empreintes sur les visages et les corpulences, certains en avaient profité d'autres en avaient souffert.

- Et toi, qu'est ce que tu deviens ?

-Oh ben je m'occupe d'une agence de publicité à Londres

-Et toi ? Et toi ?

Chacun était curieux de voir ce qu'étaient devenus avec le temps ses anciens condisciples. Curiosité bien naturelle.

- Et Damien, vous savez s'il va venir ? Vous savez ce qu'il devient ?

- Aucune idée, çà fait bien quinze ans que je n'ai pas eu de ses nouvelles.

- Toi, Franck ? Mais pourtant vous étiez si proche !

- Je croyais en effet, mais quoi...six mois après la sortie il a disparu sans laisser de traces et je n'ai plus entendu parler de lui depuis.

- C'est étonnant quand même. Mais il paraît qu'il viendra ce soir, puisque tous ceux de notre promo ont accepté l'invitation.

- Oh ? Hé bien, tant mieux, tant mieux.


Le buffet attirait tous les convives, mais ils n'étaient pas les seuls à être attirer par l'odeur de la nourriture. Dans l'ombre, la créature se régalait par avance du festin qu'elle allait faire. Les crocs luisants dans la nuit étaient la seule chose visible du monstre, ses yeux d'un noir profond et sa toison sombre se confondant avec les ténèbres. Nul ne l'avait vu s'approcher mais quand elle pénétra dans le hall de l'établissement, la panique s'empara des convives qui n'avaient jamais vu si hideuse créature. Les hurlements de panique couvraient le bruit des fuites effrénées dans les couloirs, tous ces humains sentaient la peur à des kilomètres, cela serait un véritable régal que de les dévorer. La créature progressait à toute allure par bonds successifs dans ce labyrinthe, la faim lui donnait des ailes. Elle déboucha dans le hall où se tenait le buffet. La salle était emplie de monde apeuré qui n'avait pu fuir. Tous essayaient de se cacher sous les tables ou contre les murs, attirer l'attention de la bête était la dernière de leur intentions.

Reniflant l'odeur humaine, la bête se délectait à l'avance de son prochain repas, repas qu'elle était en train de choisir. Son regard s'arrêta sur une fillette dissimulée sous la nappe d'une des tables. Peu à manger, mais la jeune chair était la plus savoureuse, c'était du premier choix cet en-cas, un bon amuse-gueule. Rodant doucereusement à travers la pièce comme un taureau se préparant à charger son matador, la bête prit soudain appui contre un pan de mur et se propulsa d'un bon vers sa cible. La mère de l'enfant hurla de terreur tandis que les convives horrifiés essayaient de détourner les yeux de l'inévitable carnage. Mais à mi-chemin de son vol la bête fut percutée par une masse imposante qui l'envoya bouler contre l'un des murs, la laissant sonnée quelques secondes. Reprenant ses esprits, elle se remit sur ses quatre pattes et commença à tourner lentement autour de ce qui venait de le priver de son repas.

Ses yeux lui rapportaient que cela était humain mais son odorat ne rapportait aucune peur, plutôt une joie...animale. Cela était imposant, bien deux mètres de haut pour plus de 100 kilos de muscle. La bête n'arrivait pas à distinguer les yeux de la créature derrière ses lunettes noires mais elle distinguait clairement le sourire de prédateur qui ornaient ses lèvres. La bête ne savait pas ce que cela était, mais elle savait que c'était dangereux. La bête rugit de frustration, son repas était si près et l'inconnu osait l'en priver. Elle se mit à faire des mouvements plus rapides autour de son adversaire qui lui ne faisait le moindre mouvement. Profitant de l'avantage, elle l'attaqua de dos, préparant ses crocs à déchiqueter la chair de cet imprudent mais elle eut la surprise de sentir la puissante étreinte de son adversaire se refermer sur elle et la pression qu'il exerçait lui broya la colonne. Cette fois-ci, ce fut un hurlement de douleur qui lui échappa. Au bout de quelques minutes, l'étranger desserra ses bras et laissa glisser la bête au sol, quelques souffles de vie s'échappaient encore de la carcasse de la bête mais celle- ci sentait la fin approcher. Essayant de se redresser vainement sur ses pattes, la bête vit l'étranger s'approcher d'elle et c'est avec une certaine joie qu'elle découvrit que celui-ci tenait en sa main un sabre qu'il avait retiré de son fourreau. Son calvaire allait prendre fin.

L'homme nettoya la lame de son sabre avec l'une des serviettes qui avaient été abandonnées durant la panique générale. Il rengaina son arme et observa la tête de la bête qui finissait de rouler sur le sol. Il hocha la tête satisfait d'avoir accompli sa tâche. Puis regardant autour de lui, il put découvrir que l'assistance encore choquée commençait à reprendre ses esprits. Il ramassa son chapeau, l'épousseta et enleva ses lunettes.

- Désolé d'être en retard, il y avait des embouteillages.

L'étonnement se lisait clairement sur le visage de chacun et personne n'osait dire mot. Le dénommé Franck fut le premier à briser le silence pesant qui s'était installé.

- Damien ?

Les gens essayaient de reprendre leurs esprits, la scène qui venait de se dérouler sous leurs yeux était à vrai dire des plus troublantes. L'enfer leur avait livré l'un de ses chiens de garde, et sans l'intervention inopinée de Damien, ils en seraient probablement morts. La chance avait été de leur côté, mais ils venaient de basculer dans un monde dont ils ignoraient l'existence. Le voyage n'avait pas de retour, leur vision des choses serait bouleversée à jamais.

- Mais bon Dieu, qu'est ce que c'était que cette chose ?

Damien s'approcha du buffet et se servit un jus de fruit. Lorsqu'il eut finit de siroter son verre, il se retourna vers celui qui avait posé la question et l'observa quelques secondes avant de répondre.

- Un hurleur de l'enfer. On en voit rarement en dehors des cercles infernaux, celui-ci a dû échapper à la surveillance de son maître.
- Son...son maître ? Cette chose a un maître ?

Damien afficha un sourire à demi-ironique et se dirigea vers le cadavre de la créature.

- Tu n'as pas envie d'avoir la réponse à cette question-là, crois-moi.

Damien sortit une flasque d'une poche intérieure de son manteau et dévissa le bouchon. Lorsqu'il arriva au-dessus de la carcasse, il versa un peu d'un liquide ambre dans un verre. Il examina quelques secondes la bête et rajouta un peu de liquide supplémentaire dans le récipient. Il déposa le verre juste aux flans du cadavre. Puis il fit quelques pas en arrière et s'arrêta.

- Si vous voulez bien ne pas vous approcher du corps, cela serait une bonne chose.

Certains étaient poussés par la curiosité et ne comprenaient pas pourquoi ils ne pourraient pas examiner cette chose.

- Pourquoi, il est bien mort n'est-ce pas ? Vous lui avez coupé la tête, il ne peut plus nous faire de mal, non ?
- Il est mort cela est certain, mais ce n'est pas lui le danger.

Il s'assura que personne n'était à moins de deux mètres de la créature et murmura quelques mots dans une langue qu'aucun d'entre eux ne parvint à identifier. Soudain la créature s'embrassa et quelques secondes plus tard il ne restait plus rien d'une quelconque présence démoniaque en ces lieux.

La stupeur qui se lisait sur les visages n'en était pas moindre que quelques instants plutôt. Une jeune femme s'avança vers Damien, une note accusatrice perçait dans sa voie :

- Mais pourquoi vous avez fait çà ? C'était une chance inestimable d'analyser une forme de vie encore inconnue. Vous ne vous rendez pas compte de l'importance que cette découverte avait.

- Oh croyez-moi mademoiselle, j'en suis bien plus conscient que vous ne le pensez. Il est préférable que certaines choses restent dans l'ombre, celle-là en fait partie.

- Vraiment ?Et qui vous êtes pour déterminer ce que les gens doivent savoir ou non ? Dieu ?

Damien haussa les épaules et remit son chapeau sur la tête. Il se dirigea vers la sortie.

- Quelque chose dans le genre, mais la différence entre lui et moi, c'est que si çà avait été lui, aucun d'entre vous ne serait vivant l'heure qu'il est.

- Allez en enfer ! maugréa-t-elle

Damien s'arrêta sur le pas de la porte et eut un sourire amusé.

- L'enfer est un endroit très surfait, croyez-moi, j'y vis.

Puis il disparut dans les ténèbres de la nuit. L'obscurité. Son élément désormais, un monde à part où tout n'est qu'apparences et illusions. Il n'était qu'une ombre parmi les ombres, un protecteur dans l'obscurité qui veillait à ce que d'autres puissent rester ignorants de cet autre monde, puissent conserver leur innocence. L'obscurité était sa plus grande alliée, sa plus grande ennemie, c'était son univers, sa vie. Il remonta sur sa moto et sans un regard en arrière s'engagea à toute allure dans les ténèbres de la nuit. Il avait fini son travail ici, et on avait besoin de lui ailleurs.


La bâtisse était ancienne, et la propriété immense. Nul dans la région ne connaissait les propriétaires du manoir, et tous émettaient des hypothèses sur l'identité des occupants. Nul n'avait vu la moindre présence en ces lieux mais tous avaient constaté que la demeure et son parc étaient fort bien entretenus. La nuit était déjà bien avancée quand le portail s'ouvrit et que la moto s'engouffra dans l'allée. Damien posa pied à terre dans l'immense garage qui courait sous le manoir. Sa nuit avait été bien occupée, le hurleur n'ayant été que l'amuse gueule de sa soirée.

- Ils s'enhardissent, il n'y a aucun doute là-dessus, les manifestations démoniaques sont plus nombreuses ces dernières semaines.

De l'obscurité une douce voie s'éleva, tandis que sa propriétaire s'avançait dans la lumière.

- Oui, j'ai remarqué aussi, j'ai contacté l'ordre. Ils sont d'accord avec nos conclusions, il y a de grandes chances qu'il soit de retour. Ils ont convoqué le grand conseil, troublés seront les temps à venir semble-t-il.

- Le grand conseil n'a pas été réuni depuis plus de mille ans. Les temps doivent être graves pour que l'ordre décide de tous nous convoquer. Les initiés ne prendraient pas ce risque sans de bonnes raisons, le pire nous devons craindre.

Une jeune femme rousse se dévoila à la lumière diffuse qui éclairait la cave.

- Ta soirée s'est bien passée ?
- Je n'y suis pas resté, un hurleur est arrivé avant moi et gâcher la soirée, l'ambiance n'était guère terrible après çà, je suis allé chercher ce que tu m'as demandé.

Damien sortit un paquet d'un des compartiments d'Excelsior. Et le lui tendit. Celle-ci eut une petite grimace d'enthousiasme enfantin lorsqu'elle déballa son présent. Quand celui-ci fût réveillé son visage s'illumina.

- L'iris de Caleo ! Mais comment diantre t'es-tu débrouillé ? - Si je te le dis, où est le mystère ? - Hummpf !

Damien eut un sourire quand celle-ci se dressa sur la pointe des pieds pour lui déposer un chaste baiser sur la joue.

- Bien, si on doit aller au conseil, j'imagine qu'il va nous falloir faire nos bagages.

Violaine eut un mutin sourire et une petite lueur malicieuse illumina son regard.

- En fait je les ai déjà fait avant que tu n'arrives.

Le sourire de Damien s'agrandit voyant très bien où cela allait se terminer.

- Oh ! Mais qu'allons donc nous pouvoir faire de tout ce temps avant la prochaine nuit ?

Leur visage se rapprochèrent lentement l'un de l'autre. Quelques millimètres séparaient encore leurs lèvres.

- Que dirais-tu de ceci ? souffla-t-elle avant de franchir la distance restante pour un tendre baiser.

La nuit les enveloppèrent dans leur manteau protecteur laissant les deux amants plonger dans le torrent de la passion, laissant leur sens s'enivrer dans ce fougueux ballet. Oubliés les dangers de la nuit, oubliés les menaces et incertitudes de l'avenir, seul comptait l'instant présent, seul comptait leur tendre complicité, seul importait pour chacun la présence, le plaisir de l'autre.

Mais dans l'obscurité de la nuit, d'autres avaient de plus sombres intentions...

Paris.

La nuit recouvrait la capitale française comme un manteau protecteur. L'animation ne semblait vouloir cesser dans cette ville de tous les excès. Tel le sang coulant dans les veines d'un corps, la foule se pressait dans les rues de la cité. Nombreux étaient les badauds qui erraient dans la ville à la recherche de quelques instants fugaces de plaisir. Mais dans les bas-fonds, la populace n'était guère la même. Etres étranges, créatures démoniaques ou féeriques vivaient à l'abri du regard des hommes d'en haut. Souvent ils évitaient les êtres de la surface qu'ils considéraient comme bien plus démoniaques et dangereux que la majorité d'entre eux. Quand eux devaient tuer, c'était par nécessité, mais ceux d'en haut tuaient pour le plaisir, pour assouvir des pulsions, pour des motifs parfois tellement futiles. Qui étaient les plus maléfiques dès lors ?

Si dans les profondeurs de la ville s'étendait un autre monde, à la surface aussi, on pouvait découvrir des fenêtres sur une réalité bien différente de celle de tous les jours. Le bâtiment semblait si vieux et si délabré que nul n'aurait pu imaginer ce qui se cachait derrière cette façade. Le terrain attisait la convoitise de nombreux promoteurs peu scrupuleux, après tout, quel propriétaire laissant son bien tombé en décrépitude refuserait de tirer un profit d'une telle ruine ? Mais non, le propriétaire n'avait jamais accepté de vendre, et à chaque nouvelle offre, un agent immobilier sortait de nulle part pour offrir une somme dix fois supérieure à celles des autres promoteurs les forçant à se retirer. L'immeuble avait bien plus d'une centaine d'année ce qui dans ces quartiers était des plus rares, les ans semblait avoir eu sur lui de mauvais effets, cependant derrière cette façade de délabrement se cachait en fait d'étonnants bureaux où régnait une activité continue.

A quelques mètres sous la surface, une réunion avait lieu, la salle qui les accueillait était des plus chaleureuses, contrastant ainsi avec l'extérieur de l'immeuble. Autour de la table de réunion, une douzaine de personnes était confortablement installée dans de somptueux fauteuils. Bien que tendue, l'atmosphère restait conviviale, comme si le sujet de leur discussion n'avait rien d'extraordinaire.

- Nous recevons des missives de nos agents à travers le pays, tous ont constaté dans leur secteur une recrudescence d'actes démoniaques hostiles. Nous risquons d'assister à une conjonction d'événements des plus extraordinaires.

- Oui, nos équipes ont de plus en plus de mal à agir discrètement, nos adversaires s'enhardissent davantage chaque jour.

- Ainsi ce que nous redoutions tant est sur le point d'arriver.

Une femme aux cheveux grisonnants s'éclaircit la voix. Immédiatement les conversations autour de la table cessèrent. Quand la première initiée se décidait à prendre la parole, tous se taisaient, il en était ainsi depuis les débuts de l'ordre.

- Chers amis, oui, la situation s'aggrave et elle s'aggravera encore dans les prochaines semaines. Oui, il s'agit de ce que nous craignions. Oui, dans la situation actuelle nous ne sommes probablement pas en mesure de contrer leurs attaques. C'est pourquoi, j'ai depuis quelque temps déjà pris certaines dispositions. Tout comme les premiers initiés qui m'ont précédé avaient en leur temps anticiper ce jour en préparant les moyens de la riposte. Nous ne sommes pas encore désarmés et hors circuit. Nous tiendrons le rôle qui est le nôtre dans le conflit qui se prépare. C'est pourquoi j'ai convoqué le grand conseil.

La stupeur frappa les différents participants autour de la table.

- Le grand conseil ?

La première initiée hocha la tête.

- Mais Dame Gwendolyne, il n'a pas été convoqué depuis près de mille deux cents ans. Vous savez ce que disent les rouleaux, convoquer le grand conseil c'est un grand risque. Eveiller ceux qui dorment,rassembler toutes nos équipes dans le sanctuaire et entreprendre le Voyage c'est dangereux.

- Je sais mon ami, je sais. Cependant, cela est nécessaire, en tant que première initiée, je suis en possession d'informations qui jusque là sont restées dans l'ombre, et il faut que nos hommes sachent ce qu'ils vont combattre. De plus, ceux qui dorment, en tout cas certains, sont déjà éveillés. Je suis la seule à pouvoir décider de convoquer ou non le grand conseil, tel est mon privilège. Nous partirons donc pour le sanctuaire, le conseil aura lieu dans dix jours. Prévenez toutes vos équipes, notre guerre vient de débuter.

Tous avaient compris que la réunion était terminée et qu'il ne servait à rien de s'appesantir d'avantage. La première initiée avait pris sa décision, et celle-ci était irrévocable. Quelques secondes plus tard, la salle s'était vidée. Seule restait encore Gwendolyne et un membre de l'ordre qui semblait aussi âgé qu'elle qui était assit à ses côtés.

- Je déteste faire çà.

- Je sais.

- Je déteste devoir envoyer ces hommes et ces femmes à une mort presque certaine.

- Tu n'as pas le choix.

- Je déteste avoir leur mort sur la conscience. Je déteste les voir revenir hanter mes nuits.

- Pour ceux qui sont morts combien aujourd'hui sont encore en vie. Notre tâche n'est pas simple, mais elle est indispensable. Eux se battent, mais c'est nous qui les avons choisis, formés et envoyés au front. Ils sont des armes contre les ténèbres, et nous sommes le bras qui les manie. Quelqu'un doit le faire, cela est ainsi depuis des siècles.

- C'est facile pour toi de dire çà, ce ne sont pas tes rêves qu'ils viennent visiter, je suis responsable de ces hommes et femmes, de leur vie...de leur mort. C'est ma faute quand il meurt.

- Vieille chouette, cela fait plus de quarante ans que je partage tes jours et tes nuits, alors écoute-moi bien, tu n'es pas la seule responsable, nous le sommes, nous les initiés, mais eux aussi, ils savent à quoi s'attendre, nous leur avons laissé le choix de nous rejoindre ou non. Ils sont conscients des risques qu'ils encourent. Tu es peut-être la première aînée, mais je suis là pour partager tes peines et tes doutes, je comprends ce que tu peux ressentir. Ne porte pas ce fardeau seul, ma douce amie. Dans ces temps troublés, celaserait trop pour toi seule.

Gwendolyne eut un sourire empli de tristesse et lui tapota affectueusement la main.

- Combien de fois devrais-je remercier les Anciens de t'avoir fait entrer dans ma vie mon vieil ami ? D'un réconfort inestimable tu es, que serais-je devenue sans toi à mes côtés ?

- Je me le demande chaque soir ma belle.

Le vieil homme plongea ses yeux bleu acier dans ceux de la première initiée. Ce n'était plus le compagnon qui parlait, mais un membre de l'ordre au premier initié.

- Gwen, quels secrets caches-tu encore dans ta manche ? Tu n'aurais pas pris ce risque de convoquer le conseil sans avoir un ou deux atouts cachés.

Gwendolyne eut un sourire plein d'amertume.

- Les secrets inhérents à ma charge j'en ai peur. Mais puisque le temps d'en dévoiler certains approche, rien ne s'oppose à ce que je te les confie à toi mon cœur : Ils sont déjà éveillés.

Et dans la protection de ces lieux aux charmes ineffables, certains songes jadis perdus, certaines légendes tombées dans l'oubli furent réveillés. Et la flamme de l'espoir éclaira l'aube d'un couple peu ordinaire...


L'île n'avait pas été habitée depuis fort longtemps. C'était un des rares endroits qui semblait encore vierge de toute présence humaine, un vestige d'un temps passé et révolu. Pourtant, malgré les apparences, une vie intelligente avait jadis mis les pieds sur cette île et y avait laissé son empreinte, faisant simplement en sorte que celle-ci ne dénature pas le paysage, faisant en sorte de rester en harmonie avec la plus ancienne forme de vie : la faune et la flore. Ceux qui étaient venus là n'étaient guère restés longtemps, juste le temps de bâtir leur sanctuaire et de protéger les lieux par une barrière mystique qui rendait l'île inaccessible et quasiment invisible pour le commun des mortels. Ceux qui s'aventuraient là sans en avoir la clef risquaient de se perdre à jamais dans les limbes entourant l'île, laissant ainsi cette terre vierge des méfaits de l'humanité. Nulle technologie n'avait permis à l'arrogant humain de venir conquérir cette terre qui se refusait encore à lui. Ainsi était né le triangle des Bermudes une éternité auparavant quand l'homme apprenait encore à marcher.

Aujourd'hui, la nature était maîtresse des lieux, d'étranges arbres, sans pareil autour du globe, s'élevaient de la lisière de la forêt qui bordait le rivage. Dans les sous-bois d'incroyables animaux dont nul n'aurait imaginé l'existence s'amusaient, chassaient, cueillaient ou paressaient à l'ombre d'immenses baobabs. Au loin, au sommet des montagnes, d'énormes silhouettes paressaient au soleil, faisant dorer leurs écailles, parfois l'un de ces seigneurs dragons prenait son envol pour surveiller le domaine dont ils étaient les gardiens et profitait alors de l'occasion pour fondre sur une biche dont il faisait son repas.

La nature luxuriante offrait aux yeux des mortels un spectacle des plus féeriques en ces lieux. Légendes et mythes oubliés trouvaient ici leur source, préservées de la main dévastatrice d'une humanité bien sotte et prompte à faire sienne un monde qui ne leur appartient pas, un monde que d'autres qu'eux habitaient. Cette humanité dans sa folle arrogance, dans le fol inconscient d'une jeunesse bien difficile, drapé dans sa fierté, dans son orgueil et dans son égoïsme n'avait pensé qu'à elle, pillant les ressources de la terre sans remords ni regrets, faisant d'étendues pleines de vie des déserts de désolation, des plaines arides où se dressaient fièrement les buildings et autres complexes industriels, consommateurs insatiables de vies et d'espoirs.

Ici l'humanité était absente, cela n'était pas un mal. Nulles préoccupations politiques ou religieuses n'avaient cours, préservant ce lieu d'un poison insidieux et sournois. Ici on ne se battait pas au nom d'idéologies parfois rétrogrades et hypocrites, nulle trace de fanatisme ou d'ostracisme, nulle trace de ces maux colportés par cette humanité qui telle une nuée d'insecte s'était propagée à travers le monde, conquérant des terres qui n'appartenaient qu'à elle-même, élevant des nations et des empires, les faisant s'écrouler au nom d'un homme, d'une religion ou d'une idéologie, au nom de ce capitalisme, nouvelle religion d'un homme avide de pouvoirs et richesses et si prompt à oublier les erreurs et atrocités commises hier pour mieux en commettre de nouvelle sans que cela ne pèse sur une conscience depuis bien longtemps sclérosée. Ici seul importait la vie, les seules règles étaient celle de la nature, les intentions des uns et des autres étaient simples et limpides, pas comme l'esprit torturé et tortueux des hommes qui souvent cachaient leurs ambitions et manigances sous le masque de l'honorabilité. Depuis longtemps l'humanité avait quitté et oublié ce lieu, et n'y était plus revenu, laissant l'innocence et la pureté de l'endroit inviolées.

Au milieu de l'île, se dressait un édifice des plus remarquables dans sa conception. Il rappelait vaguement les pyramides égyptiennes ou les temples mayas, mais sa construction, son architecture le faisait paraître différent, car construit bien des millénaires auparavant. Couleur ocre, le temple semblait protégé des intrusions de la nature sauvage qui l'entourait, comme si quelqu'un entretenait le jardin environnant les abords immédiats de l'édifice.

La façade scintillait de milles couleurs que les ans n'avaient point abîmé, n'avaient point terni. L'édifice était réellement majestueux, dégageant une douce impression de force et de grâce en ses formes. Le soleil semblait lui- même caresser le bâtiment, la nature environnante formait un écrin des plus délicats pour cette perle d'architecture. Un petit moineau se faufila dans le temps lumineux et trouva son chemin jusqu'à une salle emplie de tapisseries et autres tentures aux couleurs chaudes.

Au sein de cette chambre des plus confortables dans la chaleur de la matinée naissante, une jeune femme s'éveilla. Elle s'étira tranquillement. Se levant gracieusement de son lit, elle enfila un peignoir de soie verte pour couvrir sa nudité. Puis effleurant tout juste le sol, elle glissa jusqu'à une commode où un peigne de nacre l'attendait. Coiffant ses longs cheveux d'or, elle plongea ses yeux bleu océan dans le miroir qui lui faisait face écoutant les pépiements de l'oiseau.

- Nos invités arrivent ? Oh et moi qui ne suis pas encore prête. Nalya, peux-tu aller les accueillir pour moi ?

L'oiseau pépia gaiement deux fois avant de prendre son envol vers le rivage. Au loin arrivait un blanc voilier...


La réunion du grand conseil avait commencé depuis plus de trois jours. Gwendolyne et les autres émissaires de l'ordre étaient enfermés dans la salle du conseil depuis leur arrivée. Damien et Violaine faisaient parti des rares privilégiés à avoir pu accompagner la première initiée. Leur organisation était tapie dans l'ombre depuis des siècles, même les sorciers avaient oubliés leur existence. La magie faisait partie intégrante de leur vie, mais leur mode de vie était éloigné de ceux des sorciers Leur art même était différent. Ils étaient les gardiens de l'équilibre universel, leur tâche était simple et ancienne : empêcher les anciens démons de fouler de nouveau la terre des hommes, n'hésitant pas pour ce faire à user de magie et de technologie. Entre eux, ils se nommaient les techno-mages.

Gwendolyne s'avança vers la plage de sable blanc où patientaient Damien et Violaine. Ceux-ci avaient profité de la longueur des débats pour apprécier les charmes de ce lieu extraordinaire et à l'occasion se dorer au soleil ou comme maintenant se baigner dans l'eau si pure du lagon.

- Damien, Violaine, approchez mes enfants, j'ai à vous parler.

Les deux jeunes gens regagnèrent le rivage et vinrent s'asseoir aux côtés de la vieille dame.

- Mes enfants, le grand conseil est d'accord, nous ne pouvons pas laisser la situation empirer. Voldemort est bien de retour, cela ne fait plus aucun doute. Mais des adversaires se dressent déjà sur sa route.

- Le jeune Potter ?

- Lui et d'autres, en effet. Dure est leur lutte, la cible privilégiée du Mage Noir ils sont. Notre aide, nous allons leur apporter.

- Notre aide madame ? Mais cela voudra dire que nous allons...

- ...devoir sortir au grand jour, oui, je le crains. Mais les temps que nous vivons sont des temps désepérés, et aux grands maux, les grands remèdes.

- Comment allons-nous les aider ? demanda, curieuse, Violaine.

- Protégez le jeune Potter, un rôle déterminant il aura à jouer, mais le temps n'est pas encore venu. Vous allez intégrer Poudlard, l'école de sorcellerie anglaise et assurer sa protection de l'intérieur. Nos arts seront d'une grande utilité à leurs défenses. Mon ami Albertforth a convaincu son frère de vous prendre tout deux comme professeurs.

Damien laissa échapper un soupir.

- Et moi qui était heureux de quitter l'école, va falloir que j'y retourne. Mais qui ai-je offenser pour mériter un tel sort ?

Cela ne put que faire sourire la vieille dame qui savait très bien que Damien serait là-bas dans son élément.

- Quand partons-nous madame ?

- Dans un instant mon enfant. Mais je tiens à vous mettre en garde. Nous ne sommes que des gardiens, pas des soldats. Nous faisons en sorte que d'autres ne perdent pas cette guerre, mais nous ne la gagnerons pas pour eux. Damien, la Dame m'a dit qu'un présent vous attendrait Poudlard, il vous faudra aller le chercher aux gardiennes du lac, elle vous demande d'en faire bonne usage.

La vieille femme ferma quelques instants les yeux et dessina dans les airs un signe cabalistique des plus anciens. Quelques instants plus tard, les deux jeunes gens n'étaient plus là...


Voilà le chapitre d'introduction terminé. C'était pour présenter les nouveaux personnages, l'histoire commencera réellement au prochain chapitre. Et n'oubliez pas de me laisser des reviews s'il vous plait !!!