Titre : " 3 démons et 2 anges "
Auteur : Shin Maxwell - applaudissez, ce chapitre est LONG - et Shiroi - je répète, il est LONG -
Genre : Shonen ai, yaoi, angst, angst, angst et... angst ? Prise de tête à mort, et la fin de la fic joue à cache cache... pourquoi elle s'éloigne, dites ^^o ?
Couples : 1+2+1 et le reste est une immense énigme ^^
Disclaimer :
Y a que Kalara qui est à moi ^^o le reste nan, malheureusement...
Note : Chapitre 31 ^^ ! Encore merci à tous, je sais que je dis ça à chaque fois, mais je suis sincère, voir les lecteurs aussi fidèles me fait vraiment chaud au coeur ^^. Et merci à mon nouveau sponsor, Kymoon - le carton est toujours pas arrivé mais mon 6ième sens me dit que ça tardera pas ^^ -


" Trois démons et deux anges "

Chapitre 31 :
Frères de sang

C'était dans un silence lourd qu'Heero était descendu du Gundam en portant Wufei. Il avait assis son camarade au sol, et s'était dirigé lentement vers son frère d'armes, une part de lui n'osant pas aller vérifier son état s'il vivait encore ou s'il n'y avait déjà plus rien à faire.
De l'autre côté du hangar, Quatre avait fini par reprendre ses esprits.
Il était mal en point, mais les dernières épreuves qu'il avait traversées l'avaient rendu plus résistant que jamais ; Zechs était persuadé qu'il s'en sortirait. Le jeune lieutenant avait d'ailleurs déjà sommairement réparé les ailes meurtries en faisant appel aux pouvoirs de guérison que lui conférait son statut d'ange - ou plutôt de semi-ange étant donnée la situation -. Soutenu par les deux hommes, et suivi par Lucrezia, Quatre ne tarda donc pas à revenir sur les lieux du drame.
Plus personne ne bougea lorsqu'ils virent Heero penché au-dessus de la poitrine de Trowa, une mare rouge grandissant à vue d'il autour d'eux.
Treize s'était approché entre temps, et tenait le bras du pilote français, deux doigts sur son poignet.
Ce fut un soupir de soulagement général qui retentit lorsqu'Heero s'autorisa un sourire.
Trowa était vivant, bien.
Restait à savoir combien de temps il serait capable de tenir avec une perte de sang pareille, et de tels dégâts dans ses ailes, qui ne ressemblaient d'ailleurs plus à grand-chose.
Sans qu'aucun mot n'ait besoin d'être prononcé, Treize vint aider Heero à soulever Trowa et Duo céda sa place à Lucrezia, laissant ses amis accompagner les blessés dans leur chambre tandis que l'Américain s'occupait de Wufei, toujours assis au pied du Gundam.
Trowa fut immédiatement mis sous perfusion par Karente, histoire de l'empêcher de " partir ", mais un problème demeurait : le jeune homme avait besoin d'une transfusion de sang urgente. Hélas, même si toutes les bases ozzies disposaient de poches de sang frigorifiées au cas où des soldats blessés auraient besoin de soins importants, les poches si précieuses avaient brûlé dans les laboratoires lors des explosions.
Heureusement, Quatre était toujours conscient, et, ayant déjà eu affaire à un pareil problème lors d'une mission avec le pilote français, connaissait son groupe sanguin : O+.
Les donneurs universels, mais, comble de la malchance, les plus mauvais receveurs, n'acceptant que le sang d'une personne de même groupe.
Quatre était AB, aussi avait-il dû voler des poches de sang dans un hôpital pour soigner le jeune homme lors de cette mission. Mais cette fois, la chance était avec eux, le premier des pilotes étant miraculeusement du même groupe sanguin que le pilote 03.
Sans plus attendre, sachant en ayant pris la tension dangereusement basse du grand pilote que le temps leur était compté, Karente était allé chercher de quoi pratiquer une transfusion de sang. Pendant ce temps, Quatre avait renvoyé Treize, Lucrezia et Zechs, assurant qu'il allait bien et refusant d'aller se coucher dans sa chambre car désireux de parler seul à seul avec Heero.

- Tu m'as promis une discussion Heero, déclara le jeune empathe en prenant place dans un fauteuil, repliant ses ailes encore ébouriffées sur lui.
- Tu ne veux pas te soigner avant ?
- Je peux faire ça tout en te parlant. Je ne suis pas sûr que nous ayons d'autre occasion de le faire.
- Je t'écoute.

*****

Sachant qu'il ne valait mieux pas que Trowa et Wufei se retrouvent face à face dès leur réveil, Duo avait préféré rester dans le hangar avec son ami. Celui-ci n'étant pas blessé, il ne tarderait pas à reprendre connaissance.
Et Duo savait que le jeune homme aurait besoin d'avoir quelqu'un à qui parler à son réveil.
Autant prévoir le coup et attendre patiemment que le jeune Chinois se décide à faire son retour parmi les vivants.
Heureusement, n'ayant été que légèrement assommé par Heero, Wufei ne tarda pas à retrouver ses esprits. Mais à peine eut-il ouvert les yeux qu'il fut assailli par une migraine des plus violentes, le faisant pousser un grognement qui fit remarquer son réveil à Duo.

- Enfin de retour parmi nous ? demanda celui-ci.

Surpris de ne pas avoir senti la présence pourtant si proche à ses côtés, Wufei sursauta et rouvrit les yeux par pur réflexe, les blessant ainsi à cause de l'intense lumière du soleil au crépuscule perçant entre les débris des murs écroulés. La pluie avait cessé.

- Que s'est-il passé ? demanda Wufei en aggripant à l'aveuglette la main que Duo avait posée sur son épaule.
- Avant ou après ton entrée dans le Wing Zero ? Parce qu'avant, je n'en sais rien, quoi que j'aie ma petite idée sur la question.
- Raconte-moi après alors.
- Les ouvriers qui travaillaient à côté t'ont entendu hurler, et l'un d'entre eux a donné l'alerte. Quand Quatre, Heero et moi sommes arrivés dans le hangar, Trowa était déjà là. Au bout d'un moment, tu as crié une nouvelle fois, et le Gundam s'est levé avant de commencer à détruire le bâtiment. Quatre a senti avec son empathie que tu étais fou furieux. Au passage, Treize n'a pas compris comment les verrous du siège du Gundam avaient cédé Karente dit que le système zéro a pu court circuiter les blocages, mais on n'en sait pas plus pour l'instant. Enfin, nous avons alors tenté de t'arrêter, parti comme tu étais, toute la base aurait été en cendres si on n'était pas intervenu. Et pendant qu'on essayait de te tirer de là, Treize, Noin, Zechs et Karente sont arrivés et
- Et ? répéta Wufei, n'étant pas sûr de beaucoup aimer cette hésitation.
- Hum ça a suffi à distraire Quatre.
- Ne me dis pas que
- Ses jours ne sont pas en danger, rassura l'Américain. Mais la baffe que le Gundam lui a donnée l'a envoyé s'incruster dans un mur. Ses ailes sont à nouveau cassées, mais il est très vite revenu à lui. Il doit avoir complètement réparé ses ailes à l'heure qu'il est.
- Et ensuite ?
- Je suis allé au secours de Quatre, donc je n'ai pas tout vu. Mais Hee-chan m'a dit que juste avant qu'il ne parvienne à t'extraire du cockpit, tu avais entré une dernière commande.

Wufei n'osa rien demander, déglutissant. Quat à Duo, il mâchonna un moment sa lèvre inférieure avant de poursuivre.

- Trowa a été salement amoché. Une de ses ailes est réduite à l'état de gruyère, l'autre s'est déchirée. Heureusement, son corps n'a pas été touché par les balles, et sa chute a été ralentie lorsque l'aile s'est accrochée. Quatre le soignera facilement, mais il a perdu beaucoup de sang
-
- Ne t'en fais pas. Je suis sûr qu'Heero trouvera une solution et puis, même si je ne lui fais pas confiance, il y a toujours ce docteur de pacotille, Kala-machin truc.
-
- Wu, tu ne vas pas te mettre à jouer les muets maintenant ! Trowa déteint sacrément sur toi !

Le Chinois ne releva même pas, trop horrifié par le récit que Duo venait de lui faire, et la réalisation qu'il était le responsable des dégâts qu'il avait pu entrevoir avant que ses yeux ne soient agressés par la lumière trop intense.
A présent, il comprenait le mal-être de Quatre, lorsqu'il avait vu de ses yeux l'ampleur des dégâts causés par les bombes posées durant une crise sous zéro.

- Wu ? appella Duo une nouvelle fois. Tu sais, tu ne devrais pas garder pour toi ce qui s'est passé déclara t-il énigmatiquement.
- De quoi veux-tu parler au juste ? grogna le jeune homme en frottant ses yeux qui commençaient doucement à se réhabituer à la lumière.
- Ton facteur déclencheur, c'est bien le désespoir ? Et Quatre a dit que Tro et toi étaient ensemble avant la crise. Alors je veux savoir ce qui s'est passé.
- C'est un interrogatoire ?
- Nan. Ca s'appelle " amitié ".

Wufei esquissa un sourire puis s'appuya plus confortablement contre le pied du Wing Zero.

- Alors ouvre bien tes oreilles parce que je ne te le raconterai pas deux fois !

*****

- J'ai de nombreuses choses à te dire, alors j'espère que nous aurons le temps d'aborder tous les sujets.
- Karente va revenir avec ses appareils, rappela Heero. On la fera partir une fois la transfusion installée. Ma formation médicale me permettra d'intervenir si quelque chose ne va pas, nous n'avons pas besoin de l'avoir dans nos pattes.
- Tu ne sembles pas beaucoup l'apprécier, remarqua Quatre avec un sourire.
- Je n'ai aucune confiance en elle, avoua le Japonais en haussant les épaules.
- C'est à cause de ce qui est arrivé à Duo ?
-
- Bon, d'accord, j'ai compris, je n'en parle pas. Mais de toute façon, j'avais des choses à te dire sur Karente.
- Je t'écoute.
- Elle n'est pas stable psychologiquement, cela se voit comme le nez au milieu de la figure. Rien que sa réaction de tout à l'heure en constitue une preuve irréfutable. La mort de son frère l'a beaucoup affectée, mais ce n'est pas tout.
- Elle nous déteste.
- La haine qu'elle éprouve à notre égard n'est même pas mesurable. Mais il y a autre chose encore. Quelque chose plane, au-dessus d'elle. Quelque chose de malsain. Elle a une ombre, au fond des yeux. Regarde, ajouta t-il en tendant à Heero la photo que Treize leur avait donné. Il y a comme un voile sombre sur ses yeux, et mon empathie ne fait que me conforter dans mon opinion.
- Et qu'en penses-tu ? s'enquit Heero en examinant la photographie.
- Elle est une menace. Elle n'attaquera pas de front, c'est évident, mais elle va tenter quelque chose, j'en suis persuadé. Il y avait un peu trop d'action pour que je ne le sente clairement, mais une tension, et surtout un désir de vengeance incroyables émanaient d'elle lorsqu'elle est arrivée dans le hangar pendant la bataille.
- C'est ce qui t'a amené à te retrouver au tapis.
- Je dois t'avouer que j'ai été très surpris je ne la pensais pas si téméraire.
- Il faudra minutieusement vérifier le matériel de la transfusion, nota Heero.
- Hum, je ne pense pas que son but soit de nous tuer et d'après sa réaction ce matin, je dirai plutôt qu'elle va venger non pas le décès de Kent, mais plutôt la souffrance qu'elle ressent à cause de cela.
- En d'autres mots, ça va être l'enfer.
- Elle n'est pas une réelle menace pour des soldats comme nous, mais c'est une généticienne, qui plus est ayant perdu l'esprit et Wufei a dit qu'elle l'avait confondu avec son frère lorsqu'il l'a trouvée. On peut s'attendre au pire venant d'elle mieux vaut être prudent en parler à Treize sera peut-être nécessaire.
- De toute façon, j'ai déjà prévu d'aller discuter avec lui, j'en profiterai.
- De quoi veux tu lui parler ?
- De la suite as-tu déjà pensé à ce que nous allions faire après tout cela ?
- Honnêtement, non je n'en ai eu ni le temps, ni le courage.
- J'y ai pas mal réfléchi et j'ai déjà commencé à rédiger le rapport de la situation.
- Mais comment comptes-tu le faire parvenir à nos mentors avec le blocage autour de la base ?
- Le plus simple serait de sortir du champ de la protection pour le mailer, mais j'ai une autre idée en tête, déclara le jeune homme en se levant.
- Et je suppose que tu ne me la révèleras pas avant d'avoir mis les choses au point avec Treize ?
- Hn ? fit seulement Heero en ouvrant la porte, histoire de s'assurer que Karente ne surprendrait pas leur conversation.
- Je le savais, sourit l'empathe. Je commence à bien te connaître. Et sinon, que prévois-tu ?
- Nous ne pouvons pas prendre la décision de nous allier à Treize sans autorisation des mentors. Et nous devons de toute façon les rencontrer pour mettre les choses au point. Tout a changé trop vite pour que nous puissions continuer ainsi. Et nous ne pouvons pas non plus prendre le risque de nous séparer de Treize, d'une part parce qu'il en sait trop sur nous, et d'autre part parce que nous avons besoin de lui et Romfeller le recherche certainement.
- Alors on l'emmènerait avec nous chez les profs ?
- C'est risqué mais je ne vois pas d'autre solution, avoua le pilote 01 en secouant la tête.
- Je suis d'accord avec toi, c'est la meilleure chose à faire je suppose que nous devrons aussi emmener Zechs et Lucrezia en tant qu'escorte, et Karente.
- Karente est un danger, mais nous aurons besoin d'elle pour comprendre pleinement cette histoire de système zéro maintenant que F est décédé, nous n'avons pas le choix.
- Je vois et pour

Le jeune homme fut coupé alors que trois coups bien distincts furent frappés à la porte. Heero, qui venait à peine de quitter son poste d'observation, l'ouvrit et laissa entre Karente et son matériel.

- Désolée de vous avoir fait attendre, j'ai eu du mal à mettre la main sur tout cela !
- Ce n'est rien

Heero referma la porte puis alla se poster près de Trowa, surveillant attentivement les moindres faits et gestes de celle qui était devenu le plus grand danger potentiel de la base.
Alors qu'elle désinfectait innocemment les aiguilles, Heero lança un regard entendu à Quatre.
Une nouvelle question demeurait.
Avait-elle entendu leur dernière phrase ?

*****

- donc, je ne sais plus où j'en suis avec tout cela, conclut Wufei en triturant nerveusement ses mains. Trowa m'aime t-il, me considère t-il comme un ami, que ressent-il exactement pour Quatre, je ne sais pas du tout je crois que nous sommes aussi perdus l'un que l'autre.
- Tu m'étonnes, avec tout ce stress et cette fatigue, c'est normal que vous commenciez à perdre pied, fit Duo en secouant la tête. Il va vous falloir du temps et du repos pour tout mettre au clair dans vos têtes.
- Je sais.
- Et zéro il t'a montré quelque chose ?
- si seulement j'arrivais à savoir de quoi il s'agit, je pourrais te le dire soupira le Chinois en prenant sa tête entre ses mains.

Duo eut un sourire triste puis se leva.

- Allez arrête de te torturer avec ça. Ca fait longtemps qu'on est là, le soleil est presque couché. Allons plutôt voir les autres.

Wufei acquiesça puis se leva, adressant un sourire reconnaissant à celui qui malgré ses taquineries et son humour décalé avait su rester le meilleur des amis.

*****

Une fois la transfusion correctement installée, Karente quitta la pièce sous l'injonction discrète du pilote blond, prévenant que s'ils avaient besoin d'elle, ils la trouveraient dans le hangar ; certains ouvriers avaient peut-être été blessés, et sa présence là-bas serait la bienvenue. Une fois la porte fermée, Quatre déplaça son fauteuil vers l'entrée et ouvrit la porte afin de s'assurer que personne ne viendrait donner des oreilles à ces murs.

- De quoi voulais-tu parler encore, Quatre ?
- Profitons que les deux concernés soient hors circuit pour discuter de notre nouveau couple, suggéra le blond.
- J'aimerais que leurs disputes ne deviennent pas un danger pour les autres, déclara durement Heero. Comme si nous n'avions pas assez de problèmes.
- Ne sois pas si froid, Heero. C'est dur pour eux aussi. Que se passerait-il si les choses n'allaient pas bien entre Duo et toi ?
-
- Tu vois ? Même toi, tu n'aurais pas le courage de tout briser entre vous juste pour la mission. Tu as changé.
- JE SUIS TOUJOURS LE MÊME ! s'écria Heero.

Quatre se contenta de pouffer de rire.

- Il y a deux semaines tu te serais contenté de grogner ou de dire " je vais te tuer ".

Le pilote japonais soupira et se contenta de regarder par la fenêtre pour ne plus voir l'empathe se moquer de lui dans son coin.

- Allons Heero, ne le prends pas mal. Tu ne peux pas ne pas sortir différent d'une histoire d'amour tu aimes Duo, n'est-ce pas ?

Nouveau silence. Sachant qu'il avait touché un point sensible, Quatre quitta son fauteuil et s'approcha de celui d'Heero. Le bras dans lequel était planté la perfusion était allongé sur le repose-bras, et la main tremblait.

- Heero, regarde-moi.
- A quoi bon tu sais déjà ce que tu verras dans mes yeux.
- Je verrai que tu n'as pas honte de tes sentiments mais que tu ne te sens pas prêt à montrer votre relation au grand jour, même si ce n'est un secret pour personne.
- l'amour est une faiblesse.
- Alors arrange-toi pour que cet amour devienne ta force.
- Comment ça ? demanda Heero en osant enfin croiser le regard de son ami.
- Tu te battais par obligation avant, non ?
- J'ai signé un contrat. Je me bats pour les colonies.
- Alors bas-toi par amour. Tu n'en seras que plus fort.
-
- Pour ce qui est de cette histoire de changement, reprit l'empathe, je me doute que toute cette nouveauté doit t'effrayer mais ne t'inquiètes pas. Même si c'est déstabilisant, avec quelqu'un comme Duo, tu ne peux devenir que meilleur.
-
- Mais ce n'est pas de cela que je voulais te parler, continua Quatre en retournant s'asseoir.
- Quoi alors ?
- La nuit où seuls Duo et toi étiez sur la base.
- Tu me crois si je te dis que j'étais sûr que tu aborderais le sujet ?
- Evidemment, je te connais ne fais pas cette tête là Heero, je n'ai pas dit que tu n'avais aucun secret pour moi ! Je dis simplement que le fait que je te parle de cela était prévisible !
- Hn
- Susceptible va je disais donc je l'ai senti avec mon empathie parce que j'étais réveillé mais de toute façon je m'en serais aperçu en voyant Duo le lendemain. Il a fait un cauchemar.
- Je n'en ai pas discuté avec lui, j'ai fait semblant de dormir.
- Ce n'est pas bon, tu sais ce rêve le tourmente, même s'il le cache. Et il n'est pas le seul à avoir fait de songes déstabilisants.
- Comment ?
- Trowa aussi, la même nuit.
- tu penses que ça a quelque chose à voir avec le système zéro ? suggéra Heero.
- Je n'y avais pas pensé du tout, je songeais à une simple coïncidence peut-être pourquoi me demandes-tu ça ?
- Le balcon de notre chambre est voisin de celui de Treize. Il y était lorsque Duo est sorti après son cauchemar.
- Et ?
- Ils ont discuté. Et Duo lui a demandé si le système, puisqu'il permet d'une certaine façon de voir l'avenir, pouvait donner des rêves prémonitoires.
- Et qu'a répondu Treize ?
- Que c'était peut-être possible. Il lui a conseillé d'en parler à Karente.
- Ce qu'il n'a pas fait bien sûr, supposa le blond.
- Tu le connais, il ne parlera pas de lui à n'importe qui. Je suis persuadé qu'il n'a pas plus confiance que moi en cette femme.
- Parce que Treize n'est pas n'importe qui ?
- Il est persuadé que ses intentions sont bonnes. Il y croit très fort.
- Même si nous n'y croyons pas tous dur comme du fer, nous serions tous déçus si toute cette histoire devait se solder par un échec déclara pensivement Quatre. Avoir enduré toutes ces souffrances pour rien serait la pire des tortures pour nous et comment reprendre le combat comme avant avec tout cela
- C'est ce que je lui ai dit mais il y croit quand même.
- C'est une chose à laquelle il se rattache. Nous n'avons plus beaucoup de repères avec tous ces changements. Tu fais partie des dernières choses stables qu'il lui reste.
- Son cauchemar le déstabilise tant que cela ? demanda Heero en fronçant les sourcils.
- Ca ne vient pas uniquement de cela, ce sont toutes nos convictions qui sont tombées en poussière en deux semaines. Mais ce rêve l'inquiète assez, oui. Il n'en fait pas une maladie, mais ça lui trotte dans la tête.
- Et pour Trowa ?
- Il est instable depuis. Et Wufei l'a bien senti. C'est depuis ce jour là qu'il y a cette tension entre eux. Et je me doute de ce que ce rêve devait concerner.
- Je dois avouer que la naissance de ce couple m'a surpris
- Tu ne les as pas vu pendant longtemps, c'est dans les cellules qu'ils se sont aimés.
- Je sais, et je ne doute pas des sentiments qu'ils ressentent l'un pour l'autre, déclara Heero en passant une main dans ses cheveux, mais c'est la stabilité de ce couple qui me laisse perplexe.
- Allons Heero, ne me dis pas que ce sont leurs différences qui te gênent. Je te rappelle que Duo et toi êtes aux antipodes.
- Ce n'est pas ça je suis perplexe, c'est tout.
- Tu me sembles bien susceptible en ce moment Heero, remarqua Quatre avec étonnement.
- Tu l'as dit toi-même, j'ai changé.
- Pas seulement il y a quelque chose qui te tracasse ?

Fichue empathie ! maudit Heero en son for intérieur.

- Et ça dure depuis les aveux de Treize. Je sais que je t'agace Heero, mais si tu étais à ma place, ne ferais-tu pas la même chose ? argumenta l'empathe.
- Je ne sais pas.
- Songe que c'est pour l'équilibre de l'équipe.
- Alors dis-toi que si je garde certaines choses pour moi, c'est également pour préserver cet équilibre, déclara Heero, déterminé. Je suis capable de gérer ce problème, ça n'en sera d'ailleurs plus un lorsque j'aurai parlé à Treize.
- Fais comme tu le sens Heero. Mais ne te surestime pas pour autant.

Heero aurait bien répondu en lançant une de ses piques, mais songeant que l'arabe ne ferait que sourire en constatant encore combien il avait changé, le jeune homme préféra garder ses reproches pour lui. De toute façon, s'engager dans ce genre de duel oral avec le jeune blond ne pouvait pas le mener bien loin. Ce n'était pas pour rien après tout que Quatre était le diplomate du groupe.

- Pour en revenir à ce que nous disions, reprit le pilote 04, je pense qu'il vaut mieux ne pas parler de ce cauchemar, aussi bien à Duo qu'à Trowa. Ils sont capables de se sortir de là seuls, et vouloir les aider ne fera que les bloquer. Ils se sentiront probablement honteux du fait que nous nous en soyons aperçus.
- Et s'ils n'arrivent pas à s'en sortir ?
- je leur laisse une semaine, corrigea Quatre.
- Ca me va. Tu as encore d'autres questions ?
- A propos de Zechs, oui, répondit le blond en se tournant à nouveau vers lui. C'est un empathe, comme moi. Il est extrêmement puissant et doit être au courant de pas mal de choses. Notamment que Duo et Trowa lui font confiance.
- Trowa aussi ? s'étonna Heero.
- Il s'est confié à lui, la nuit où nous étions dans la jungle.
- Il n'est pourtant pas du genre à se livrer à n'importe qui
- Justement, je ne pense pas qu'il considère Zechs comme " n'importe qui ". Il a dû sentir que Zechs était un allié fiable, et je suis d'accord avec lui. Pour ce qui est du simple fait de se confier, c'était peut-être simplement parce qu'il avait des choses sur le cur qu'il ne se sentait pas capable de nous dire tu sais Heero, nous sommes devenus très proches, mais nous ne savons pas tout des autres. Il a dû préférer le jugement neutre de Zechs en tant que personne extérieure à notre groupe. Qu'en penses-tu ?
- Ce ne sont pas mes affaires mais si ça a pu faire du bien à Trowa, tant mieux.
- Ca l'a soulagé dans les temps qui courent, mieux vaut confier ce que nous avons sur le c nous avons trop de soucis pour nous permettre de nous préoccuper de nos états d'âme.

Heero ne put qu'acquiescer. Poussant un léger soupir, le jeune homme regarda un instant la perfusion plantée dans son bras, puis le visage pâle de Trowa, avant de river ses yeux à la fenêtre d'où l'on voyait le soleil disparaître derrière les montagnes. Quatre de son côté perçut un mouvement dans le couloir, et tourna la tête. Duo et Wufei arrivaient, Duo semblait détendu, et le Chinois calme. Sachant qu'il avait encore un sujet à aborder avec Heero, l'empathe attira leur attention de quelques gestes et leur fit comprendre par des mimes qu'il était dans une conversation importante. Saisissant le message, Duo et Wufei passèrent en silence dans le couloir, se dirigeant vers les autres chambres.
Ils passeraient probablement voir Trowa plus tard.
Quatre fut soulagé de constater que Wufei semblait assez stable après ce qui s'était passé. Dieu merci, il n'avait pas sombré dans la folie au sortir de sa crise. Voir les dégâts dont il était responsable avait dû être un sacré choc pour lui, mais il était fort et n'était pas du genre à se laisser abbatre. De toute façon, même si l'empathie de Quatre indiquait la sourde souffrance qui lui vrillait le cur, Quatre savait qu'il n'y avait pas de souci à se faire. En revanche, celui qui l'inquiétait le plus pour l'instant, c'était Heero. Mieux vallait finir au plus vite cette conversation pour en toucher quelques mots à Duo.

- Je dois te parler d'une dernière chose, commença le blond en se tournant vers son équipier.
- Hn ?
- Mon empathie tout à l'heure, quand Wufei a fait cette crise son facteur déclencheur est le désespoir, et j'aurais dû le sentir très distinctement pourtant mon pouvoir ne m'a en rien averti de ce qui se passait, que ce soit la souffrance de Wufei, ou même la dispute qu'il a très certainement eu avec Trowa.
- Tu étais avec Zechs lorsque tout cela s'est passé, n'est-ce pas ?
- Oui, dans son bureau. J'étais en méditation pour rétracter mes ailes, mais même dans un pareil état j'aurais senti quelque chose mais rien.
- Je ne connais pas grand-chose sur ton pouvoir, mais tout ce que je peux te dire, c'est que ça ne me paraît pas normal. Zechs serait le mieux placé pour te répondre à moins que
- Oui ?
- Ce sont bien des ondes que tu perçois avec tes pouvoirs ? s'enquit Heero.
- Les sentiments émettent de très faibles ondes, c'est pour cela que seuls les new types les ressentent. Les êtres humains n'y sont pas sensibles, à moins que les sentiments soient très intenses ce qui donne souvent naissance à de mauvais pressentiments.
- Ne pense-tu pas que le fait que Wufei soit sous zéro ait pu brouiller ces ondes ?
- C'est possible, mais cela n'explique pas le fait que je n'ai rien senti venant de Trowa et j'ai clairement ressenti la crise de Duo l'autre jour je ne sais pas si son système s'était déclenché, mais en tous cas je l'ai senti. Et comme nous n'avons pas trouvé Trowa sous système zéro dans le hangar, cela ne me paraît pas très plausible
- Ce n'est qu'une hypothèse sans aucun doute y a-t-il un autre facteur ayant intervenu là-dedans.
- J'en parlerai à Zechs, déclara l'empathe en se levant. Je vais aller trouver Duo et Wufei.
- Tes ailes ? demanda le Japonais en regardant les plumes blanches réparées entre temps.
- Comme neuves. Un peu engourdies tout de même, il ne serait pas sage d'aller voler avant un ou deux jours, mais elles ne me font plus souffrir je m'occuperai de celles de Trowa à mon retour.
- Bien.

Une fois Quatre parti, Heero rapprocha son fauteuil du lit de Trowa. Beaucoup de sang avait déjà été transfusé, et le pilote 03 commençait doucement à prendre des couleurs, au fur et à mesure que la fatigue commençait à se faire ressentir chez Heero. Dès que Quatre, Heero et Wufei seraient revenus, il ôterait les perfusions. Mais pour l'instant, autant mettre les choses au point avec celui qui avait joué la comédie pendant la moitié de sa discussion avec Quatre.

- Je sais que tu es conscient Trowa.
- Tu m'en veux d'avoir entendu votre dialogue ?
- Tu as été inconscient pendant la partie qu'il ne valait mieux pas entendre. Ca me va. C'est Quatre qui se mettrait en colère s'il avait su.
- Il aurait dû le sentir avec son empathie, déclara le jeune homme en tentant de se renverser sur le dos pour s'asseoir, ses ailes ne l'aidant pas dans cette tâche.
- Il a dû se passer quelque chose dans le bureau de Zechs. Je sais que tu lui fais confiance, mais je le considère toujours comme un ennemi, grogna Heero en surveillant que l'aiguille dans le bras de Trowa reste en place pendant son changement de position.
- C'est ton ennemi personnel, et tu es une tête de mule. Je n'en attendais pas moins de ta part.
- Dois-je prendre cela comme une insulte ?
- Je pense que l'entêtement est une qualité pour un leader tant qu'il a l'intelligence de respecter l'opinion de ses troupes.
- Ce qui veut dire ?
- Que c'était un compliment, déclara Trowa en parvenant enfin à s'asseoir en tailleur. Tu peux arrêter la transfusion.
- Tu es sûr ?
- Tu es plus pâle qu'un mort. Duo ne fera de moi qu'une bouchée si je te fatigue plus que tu ne l'es déjà.
- Aucun doute là-dessus, approuva le pilote de Wing en retirant les aiguilles avec précautions.
- Il n'y a plus qu'à attendre leur retour maintenant.
- Evite de faire un nouveau coup d'éclat avec Wufei.
- C'était un accident, se défendit Trowa. En le voyant quitter la chambre, je ne me doutais pas une seule seconde qu'il aurait une telle réaction il avait l'air calme.
- Tu connais Wufei, c'est une véritable bombe à retardement. Fais en sorte qu'elle n'explose plus.
- Hm
- Et la prochaine fois, au lieu de parler à Zechs, pense que je suis là également.

Trowa esquissa un sourire.
Finalement, Heero serait certainement capable de comprendre ce qu'il ressentait.
Il regarda vaguement le morceau de sparadrap que le jeune homme avait posé sur la plaie dûe à l'aiguille.
De toute façon, comment pourrait-il éviter d'avoir à se confier par la suite à celui qui était à présent son frère de sang ?

*****

Un peu plus loin, au rez de chaussée du Q.G. de la base, dans la pièce qui faisait office d'infirmerie depuis la destruction des laboratoires, une femme était assise sur une chaise, devant un bureau encombré de papiers.
Les piles de dossiers avaient été poussées sur les côtés pour faire de la place ; beaucoup gîsaient à présent au sol.
Le désordre dans la pièce était tel qu'ont eut pu croire qu'un ouragan venait d'y passer.
Sur le bureau, en son centre, un objet brillant.
Deux poings frappèrent la table et un éclat de rire s'éleva, brisant le silence.
Quelques gouttes d'eau tombèrent sur le bois clair du bureau, alors que deux filets rouges s'étendaient doucement sous les poignets.

- Pour monsieur Treize ! Je réussirai ! Ils nous ont trahis ! Même si c'est la dernière chose que je dois accomplir, je vous vengerai ! ricana la femme, se rapprochant de l'objet brillant pour mieux le contempler.

Un nouvel éclat de rire retentit, et la voix monta dans la salle, semblant s'élever jusqu'au ciel.
Deux minutes plus tard, un éclair perça les nuages du ciel Amazonien.

Notes à 11h58 :
Shin : J'adore ce chapitre !
Quatre : C'est la première fois que tu me fais autant apparaître.
Shin : Sois heureux, j'ai arrêté de te détester.
Duo : Elle est angst ta fin
Shin : Ouais, c'est cool hein ^_^ ?
Heero :
Shin : Arrête de bouder toi Wuwu ?
Wufei : J'ai été horrible
Shin : Tro ?
Trowa : J'espionne les conversations des autres =___=.
Shin : Si tu veux hey, c'est mon plus long chapitre depuis le début de la fic ! 8 pages pour 78Ko alors que j'en fais entre 58 et 64 d'habitude ^___^ !
Duo : Repentez-vous braves gens, si elle prend l'habitude de nous faire souffrir plus longtemps dans ses chapitres, le monde est perdu.
Shin : A la prochaine pour le chapitre 32 !



A suivre...