Titre : " 3 démons et 2 anges ",
Auteur : Shin Maxwell – dévoreuse nocturne de milka – et Shiroi – cambrioleur nocturne de milka – pour vous servir ^_^ !
Genre : Yaoi, shônen ai habituel, angst, papotages, aaaaaaaaaaaactiooooooooooon ^________^ Entrée en scène de Lady Une… Heero, Zechs, Karente et Treize sur le devant de la scène !
Couples : 1+2+1, 3+5 ?, 5+3 ?, 4+3, 13+11+13, K+13…
Disclaimer : Les Gboys ne m'appartiennent pas, et avec ce que j'ai décidé de leur faire cette fois (nyark ^vv^) je me dis que c'est sans doute bien mieux comme ça ! Je garde Karente, elle pourra me servir de bouclier quand les persos de Sunrise et Cie, et les lecteurs voudront me faire la peau…
Note : Enfin de l'action, vous pouvez sabrer le champagne ! Et voici le plus long chapitre de la fic ( pour l'instant ) : 82Ko ^__^. Bonne lecture !
Note2 : Spéciale dédicace à Elfie qui m'a aidée pour la scène entre Heero et Treize ^^.


" Trois démons et deux anges "
Acte III : Nouvelles alliances

Chapitre 34 : Dérapages

Elle avait dormi plus de douze heures d'affilée, et pourtant, à son réveil, elle se sentait toujours aussi fatiguée… Pourtant, elle n'avait fait que errer dans l'inconscience durant plus de deux mois… Depuis que Tubarov lui avait tiré dessus, alors qu'elle était intervenue pour libérer les pilotes 02 et 05, alors prisonniers sur la base lunaire, enfermés dans une cellule dont les conduits d'aération avaient été volontairement bouchés. Elle avait pensé mourir… mais cela ne l'aurait pas dérangée outre mesure. Bien évidemment, elle était heureuse, extrêmement heureuse de demeurer parmi les vivants, mais s'il lui avait fallu donner sa vie pour sauver celles de ces deux jeunes hommes… elle n'aurait eu aucun regret. Elle avait compris, bien avant la plupart des soldats de OZ, et même avant les partisans de Treize, que les cinq jeunes pilotes qu'ils avaient considérés comme leurs ennemis depuis le début, étaient en fait leur seul moyen de réaliser leur idéal : établir la paix à laquelle tout le monde aspirait tant, et stopper l'avancée mortelle des troupes de la Fondation Romfeller. Treize lui en avait touché quelques mots à son réveil… mais comment la situation sur Terre et dans l'Espace avait-elle évolué depuis son accident ? Treize lui avait dit que son projet « Amazonie » visant à attirer les pilotes à eux afin de parlementer une bonne fois pour toutes était en marche… les cinq jeunes hommes étaient ici, et trois d'entre eux étaient transformés… seulement, comment avaient-ils pris le fait que Treize leur propose une alliance ? Avaient-ils réalisé que même si OZ était fautif, le plus grand danger actuel était Romfeller ? Et si…

TOC TOC TOC

- Entrez ! répondit faiblement Lady Une en tournant la tête vers la porte. Oh… bonjour…

- Lady Une, salua respectueusement Wufei en s'inclinant.

- Vous êtes les deux pilotes qui étaient retenus prisonniers sur la base lunaire, n'est-ce pas ? demanda la jeune femme tandis que Duo prenait place dans le fauteuil à son chevet.

- Et si nous sommes encore en vie, c'est grâce à vous.
- Ne dites pas ça… racontez-moi plutôt ce qui s'est passé depuis votre arrivée. Etes-vous… nos alliés ?

- Le pilote 01 est en ce moment en train d'en discuter avec Treize, répondit Wufei en s'asseyant au pied du lit. Mais notre alliance semble en bonne voie.

- Vraiment ? sursauta la jeune femme.

- Personnellement, je vous fais confiance, avoua Duo en saisissant les mains de la malade. A Treize également. Votre geste de la dernière fois est la plus belle preuve de votre honnêteté et de votre réel désir de combattre pour la paix. Même s'il y a quelques détails dérangeants, je pense que la coopération entre OZ et nous est la meilleure solution pour stopper Romfeller.

- Le détail ? répéta Lady Une. Le professeur Karente, n'est-ce pas ?

- Parmi d'autres, acquiesça Wufei. Nous ne pouvons rien décider sans l'accord de nos mentors.

- Je vois… vous dites que 01 et monsieur Treize en discutent en ce moment ?
- Oui… je ne sais pas combien de temps cela durera, répondit le pilote 02.
- Pouvez- vous approcher mon fauteuil roulant s'il vous plait ? demanda t-elle à Wufei.
- Que comptez-vous faire ?
- Allons dans la salle à manger. Il est bientôt l'heure de déjeuner et je suppose que c'est ici que nous aurons le plus de chance de les retrouver tous les deux ainsi que vos autres compagnons au sortir de cette entrevue.

*****

Heero parti affronter Treize, Quatre n'avait pas grand-chose à faire… Etant le médiateur du groupe, il s'était chargé de dissiper les petites angoisses du premier pilote afin de lui garantir un avantage vis-à-vis de son opposant… mais le voilà de nouveau hors de la scène. Le voilà à nouveau seul, avec ses pensées, et ses regrets.

Depuis les fenêtres du quartier général, on pouvait voir, dans le cimetière improvisé, terrain vague recouvert d'herbes folles parsemées de fleurs abandonnées par les vivants en souvenir des défunts, un jeune homme à la chevelure blonde, pourvu de deux longues ailes d'un blanc éclatant. La pluie s'était arrêtée depuis peu, laissant derrière elle un voile de fraîcheur. Ses pieds s'enfonçant dans la boue, Quatre avançait au milieu des tombes sans suivre une quelconque trajectoire, se laissant guider par ses pas. Il avait trop de choses à penser pour en plus devoir se demander où aller en attendant l'échéance.

Quelques fois, il lui arrivait de s'en vouloir la masse de travail supportée par Heero était mille fois plus importante que celle des autres membres de l'équipe. Quatre ne supportait pas de voir leur leader dépérir jour après jour, ne dormant plus, se nourrissant encore moins. Et pourtant, il était parfaitement conscient du fait que même s'il insistait auprès du principal concerné pour partager son fardeau, celui-ci l'enverrait sur les roses sans aucun ménagement. Heero ne supportait pas l'incertitude, et avoir les rênes en main un maximum était sécurisant pour lui. Comment lui en vouloir ? Comment lui en vouloir de chercher de nouvelles bases, alors que chacun faisait de même ?

Sans s'en rendre réellement compte, Quatre avait arrêté sa progression devant une tombe, tout aussi banale que les autres. Seule une croix de bois recouvert d'une couche de peinture blanche appliquée à la va-vite servait de sépulture au défunt reposant sous ses pieds. A chaque croix était cloutée une petite pancarte de fer sur lesquelles étaient gravées le nom, la date de naissance et de décès, et la spécialisation du soldat, de l'ingénieur ou du scientifique tombé. Quatre ne fut que très légèrement surpris lorsqu'il constata que la tombe devant laquelle il s'était arrêté n'était autre que celle de Kent Kalara.

Décidant de faire une pause, le jeune pilote s'assit sur un rocher non loin de la sépulture et rabattit ses ailes autour de son corps. Lorsqu'il avait choisi d'aller prendre l'air, il avait en même temps naturellement pris la décision de libérer ses ailes de cette prison inconnue où elles disparaissaient quand telle était la volonté de leur propriétaire. Etrangement, les sentir dans son dos, et les voir, lui procurait une curieuse sensation de bien-être… chercher à comprendre cela étant peine perdue, le jeune homme secoua la tête, histoire de remettre un minimum d'ordre dans ses pensées vagabondes. Et son regard se posa sur la tombe.

Il se demandait comment était Kalara avant la mort de son frère… nul doute que cette disparition l'avait profondément affectée, et perturbée, mais la photo que les pilotes avaient reçue de Treize était déjà témoin d'une grande souffrance chez la jeune scientifique. Souffrance qui ne datait évidemment pas du décès – de l'assassinat – de Kent… Peut-être ce choc avait-il été le déclencheur qui avait fait apparaître ses souffrances au grand jour, ou quelque chose de ce genre… Toutefois, Quatre se disait qu'il aurait bien aimé avoir sous la main le dossier qu'ils avaient à peine entrevu lorsque Treize en avait sorti la photographie.

Levant les yeux au ciel, Quatre se rendit compte en remarquant la position du soleil, que beaucoup de temps avait passé depuis qu'il avait laissé Heero devant le bureau de Treize. Sans doute était-il temps pour lui de rejoindre les autres… Mais il ne comptait pas oublier ce pour quoi il était venu à l'origine.

Se levant et posant une main sur son cœur, il ferma les yeux.

- J'ai… j'ai mis fin à beaucoup d'histoires, il y a quelques temps… commença t-il d'une voix hésitante. Je n'étais pas moi-même, et je sais que dans mon état normal, même si vous étiez tous de potentiels ennemis, je n'aurais jamais agi de la sorte… surtout lorsque je songe aux raisons qui m'ont poussé à poser les bombes… Me prosterner devant vous, vous demander pardon à corps et à cris, et même m'auto punir serait inutile… personne ne vous tirera de là où vous êtes partis… Mais ce que je sais, continua le jeune homme alors que sa voix commençait à prendre de l'assurance, c'est que beaucoup d'autres histoires prendront fin si j'arrête le combat. C'était un dérapage… aux conséquences dramatiques, certes… mais un dérapage. J'ai échoué, j'ai fait une erreur, j'ai laissé mes sentiments profonds éclater au grand jour… mais même si cela ne vous fera pas revenir, je ferai tout mon possible pour éviter qu'il n'y ait d'autres dérapages de ce genre.

Sa tirade terminée, il s'inclina légèrement, puis s'envola, semant au milieu du cimetière quelques plumes blanches et légères, comme celles d'une colombe…

*****

Heero avait imaginé toutes sortes de scénarios dans sa tête.

Appréhendant plus sa confrontation avec Treize qu'il ne voulait se l'avouer, il avait passé la moitié de la nuit à jouer la scène dans sa tête, à imaginer plusieurs cas de figure, inventant lui-même ses répliques et celles de Treize.

Et même si son imagination florissante d'adolescent lui avait été d'un grand secours, créant même quelques hypothèses des plus farfelues, celle qui se présentait sous ses yeux ne faisait pas partie de ses prévisions.

Treize Kushrenada, assis à son bureau, un coude sur la table, son menton reposant dans sa main, son autre bras en travers de plusieurs papiers, semblait dormir, visage calme, respiration lente yeux clos.

Loin d'être peu déstabilisé par l'état dans lequel il trouvait ce général pourtant si sérieux, hautain et méticuleux, Heero ne put s'empêcher de ressentir une part de colère mêlée à de la déception. Et tout ce qu'il trouva alors à faire fut de violemment claquer la porte après son entrée dans la pièce.

Sans sursauter, ni même ciller, Treize ouvrit les yeux et le regarda calmement, sans bouger d'un pouce.

- Ne vous méprenez pas : je ne m'étais pas endormi sur mes papiers.
- Si vous le dites…
- C'était ce que j'appelle une préparation mentale, précisa l'homme en s'étirant. Asseyez-vous.
- Je serai plus à l'aise en étant libre de mes mouvements, répondit Heero en faisant quelques pas dans la pièce, si grande et qui lui paraissait soudain plus réduite que le plus exigu des cachots.
- Comme il vous plaira. Vous avez exprimé le désir de me parler… je me doute des sujets que vous comptez aborder, mais puisque vous êtes à l'origine de cette rencontre, à vous l'honneur.

Ne sachant pas vraiment par où commencer, et refusant de céder à la panique, Heero se constitua un masque des plus impassibles et fit mine de s'intéresser aux tableaux pendus aux murs. Etre debout le mettait en position de supériorité, aussi se sentait-il plus à l'aise que s'il avait été coincé au fond d'un siège, en face de Treize, au beau milieu de sa ligne de mire.

- Lorsque nous sommes venus vous rencontrer ici pour la première fois… vous avez évité, volontairement ou pas, un sujet important.
- C'est donc ce qui vous tracassait ? Vous auriez plus m'en parler plus tôt, nota Treize en faisant la moue.
- Que voulez-vous dire ? demanda Heero en se retournant, luttant pour garder son calme.
- Depuis cette entrevue, vous me semblez bien pensif… vous ne me semblez pas être du genre rêveur, je me doutais que quelque chose vous chiffonnait.

Zut, jura intérieurement le jeune homme. Treize partait avec une longueur d'avance, ayant réussi sans aucun mal à le percer à jour. Quoi que Zechs et son empathie avaient très probablement trempé dans l'affaire.

- Pourquoi ne leur avez-vous pas parlé de leurs pouvoirs ? Ils savent que le système zéro et cette transformation ont provoqué de grands changements en eux… autant sur le plan physique que le plan psychique… pourquoi avoir évité le sujet ?
- C'est ce détail qui vous tourmente ? Je pensais que vous aviez cueilli les informations à la source dans les données du professeur F.
- Je les ai lues et relues, retourné chaque paragraphe, examiné chaque fichier, et je n'ai rien trouvé concernant cette force, déclara Heero, quelque peu surpris mais bien décidé à ne rien montrer.
- Vraiment ? fit l'Allemand en fronçant les sourcils. En êtes-vous sûr ?
- Sûr et certain.
- Et pourtant, après toutes ces analyses, ces tests, pratiqués sur Zechs… il devrait en rester quelque chose !
- Serait-il possible qu'il ait délibérément supprimé certaines données ? suggéra le Japonais en se rapprochant du bureau.
- Avez- vous remarqué d'autres sujets manquant dans ces dossiers ?
- De nombreux termes me sont inconnus, je ne possède pas assez de connaissances en génétique pour les interpréter, mais il me semble que seuls les pouvoirs et la possibilité de rétracter les ailes sont absents des dossiers.
- C'est ennuyeux, soupira Treize en se frottant le menton, visiblement dérangé par cette nouvelle. En tous cas, concernant les pouvoirs de vos amis, nous n'avons que très peu de renseignements… seuls Zechs et Karente pourraient vous informer un minimum.
- Nous les interrogerons à ce sujet, acquiesça Heero, étrangement soulagé de constater que Treize ne leur avait rien caché et restait toujours un allié potentiel.

Treize se leva puis se dirigea vers la bibliothèque de laquelle il tira un épais dossier. De son côté, Heero avait reculé d'un pas à l'approche du général, toujours méfiant.

- Je pense connaître les deux autres sujets qui vous ont amené à moi, déclara l'aîné.
- Cela me semble évident, renchérit le pilote 01 en haussant les épaules.
- Karente Kalara, énuméra Treize en jetant un premier dossier sur son bureau, et la suite de cette mission…

Il fouilla dans ses dossiers pendant quelques secondes puis en sortit un dossier plus épais encore, débordant de post-il griffonnés et de listes froissées. Il envoya le second dossier rejoindre le premier sur le bureau, puis recula jusqu'à la fenêtre.

- Je suppose que nous ne pouvons décider de quoi que ce soit sans que vous n'ayez contacté vos supérieurs.
- Vous supposez bien, reprit Heero, se détendant quelque peu. Et j'ai déjà mon idée sur la question.
- Puisque vous y avez déjà réfléchi, je suis tout ouï, sourit l'homme aux yeux bleus en saisissant une rose blanche dans un vase près de lui.
- Le brouillage autour de la base nous empêche de communiquer avec eux. Nous pourrions en sortir pour leur donner de nos nouvelles, mais j'ai pensé qu'il serait mieux que l'un d'entre nous se rendre directement sur notre base.
- Serait-il indiscret de vous demander pourquoi ?
- Je compte non seulement leur faire passer mon rapport, mais également l'ordinateur du professeur F. Et le Wing Zero n'est pas en sécurité ici…
- Si je vous suis bien, l'interrompit Treize en croisant les bras, faisant tourner la rose entre ses doigts, vous comptez envoyer un membre de votre équipe sur votre base, emmenant avec lui votre rapport, les données de F, et le Wing Zero.
- Exactement.
- Bien, mais qu'en serait-il des autres ?
- Vous ne voulez laisser aucune preuve n'est-ce pas ? Alors il faudra faire exploser cette base.
- La destruction de ce site était déjà prévue. Heureusement, la folie de 04 nous a laissé suffisamment d'explosifs.
- Bien… le problème est que, puisque tout doit disparaître, nous devrons quitter cet endroit sans moyen de transport. Il nous faudra donc quitter la base à pied, pour rejoindre une ville et prendre un bateau pour l'Europe.
- Et ensuite ? Je suppose que vous ne me révélerez pas la position de votre base tant qu'aucune alliance ne sera assurée entre nous.

- Nous vous emmenons avec nous, Lady Une, Zechs, Noin, et Kalara. Les soldats se dirigeront vers une autre ville. Ils n'auront qu'à faire croire qu'un Gundam a totalement anéanti la base, ainsi nous serons couverts par un alibi.
- Et une fois chez vos mentors ?

- Nous aviserons… et qu'en est-il de Karente ? continua Heero en lorgnant le dossier sur le bureau.
- Je suppose que vous vous posez de nombreuses questions au sujet de son état psychologique, fit le général en ouvrant la fenêtre.
- Elle est… folle ?
- Maniaco-dépressive. Elle alterne phases de déprime et de délire. En outre, on la voit quelques fois errer dans la base comme une âme en peine, les yeux vides, la démarche titubante. Cela date d'avant la mort de son frère.
- Cela ne vous inquiète pas ?
- Avoir une savante instable dans une base militaire n'est pas très prudent… ni de tout repos. Mais je n'avais pas le choix, avoua Treize en s'accoudant à la balustrade du balcon.

- Je vois…
- Si vous avez d'autres questions, les deux dossiers sont à votre disposition. Maintenant, je vous propose de descendre à la salle à manger, vos compagnons doivent certainement vous y attendre avec impatience.

*****

Lorsque Quatre atteignit la salle à manger, Duo, Wufei et Lady Une s'y trouvaient déjà, en la charmante compagnie de Karente Kalara. Trowa, Zechs et Noin étaient également présents, quant à Heero et Treize, ils venaient tout juste de passer la porte.

- Alors, comment ça s'est pass ? demanda Duo, saisissant la main d'Heero après que ce dernier se soit assis.

- Pas trop mal… on va vous résumer tout ça.

Tous s'assirent à table, et Heero commença à parler, faisant le compte rendu détaillé de la conversation, tandis que le cuisinier de la base apportait quelques plats simples. Pendant qu'ils mangeaient, quelques questions furent posées, et Treize continua le récit, omettant volontairement tout ce qu'ils avaient dit concernant Karente. A la fin du rapport, une interrogation demeura en suspend : qui retournerait sur la base de Sibérie avec le Wing Zero ?

- Je veux y aller, déclara simplement Trowa en reposant ses couverts.
- Si personne n'y voit d'inconvénient… fit simplement Heero, pourtant surpris.
- Il y a une raison spéciale ? demanda Duo.
- Pas vraiment… je suis simplement volontaire.
- Très bien… nous ferons ainsi alors, acquiesça Treize, remarquant le regard noir que Wufei lançait à son (ex ?) petit ami.
- J'ai une question.

Tous les visages se tournèrent vers Karente, qui n'avait encore ni parlé ni mangé depuis le début du repas.

- Nous vous écoutons… fit Zechs, qui se trouvait en face d'elle.
- Le pilote 01 compte t-il se faire injecter le système zéro ?

Cette fois-ci, Heero devint la cible de tous les regards. Le jeune homme resta impassible un instant, puis déposa calmement ses couverts sur le bord de son assiette.

- Non.

Clair et net. Du Heero Yuy tout craché. Pensant que le débat était clos, chacun replongea le nez dans son assiette, lorsque Karente intervint à nouveau.

- Pourquoi ?
- C'est simple, fit le jeune Japonais en soupirant, visiblement agacé. Le système est trop dangereux… s'il devait y avoir un problème, il serait avantageux qu'au moins l'un d'entre nous soit « normal » afin de rester opérationnel quoi qu'il arrive. Le système nous est presque totalement étranger, trop pour qu'on s'expose volontairement à ses potentiels effets secondaires. Si j'avais pu éviter à mes compagnons de recevoir le système, je l'aurais fait sans hésiter.
- Mais le système est beaucoup moins dangereux que vous le pensez et…
- Il a déjà tué, coupa Wufei.
- Mais vous êtes capables de le supporter, renchérit Karente, commençant à s'énerver… Vous avez besoin de cette force ! Ce n'est pas qu'un symbole… imaginez… les anges et les démons des colonies, descendus sur Terre afin de les défendre, et établir la paix ! Romfeller serait terrifi ! Les anges et démons de justice…
- ONNA ! trancha le pilote Chinois. N'utilise pas de mots dont tu ne comprends pas le sens !
- Le projet initial était de cinq pilotes ! s'emporta la scientifique en se levant d'un bond, renversant sa chaise au passage. Vous DEVEZ être transformés tous les cinq !
- Peu importe, déclara froidement Heero. Que nous soyons quatre ou cinq, cela ne changera rien. Les ailes et les pouvoirs qu'elles apportent seront un effet de surprise et un facteur d'influence sur Romfeller et les populations. Mais sans plus.
- Mais vous devez faire ce qui était prévu ! s'écria la jeune femme, perdant patience.
- Personne ne décide quoi que ce soit pour nous, conclut le Japonais en se levant de table.

Tout alla très vite alors. Heero se leva, puis se dirigea vers la sortie. Encore sur le coup de la scène qui venait de se dérouler, les quatre pilotes, ainsi que Treize, Lady Une, et les deux lieutenants restèrent perdus dans leurs pensées. Ce ne fut que lorsque Karente, une lueur de folie dans le regard, enfonça ses mains dans sa poche, que le système zéro s'enclencha chez tous les pilotes. Et alors que la scientifique pointait sur Heero le revolver qu'elle gardait dans sa blouse depuis plusieurs jours déjà, Zechs, le plus proche d'elle, eut seulement le temps de dévier légèrement la trajectoire avant que la jeune femme n'appuie sur la gâchette.

Une détonation.

Le bruit mat de Zechs et Karente chutant au sol.

Une silhouette qui tombe à genoux, à quelques mètres de la table.

- HEERO ! s'écrièrent les quatre pilotes d'une seule voix.

Quatre, Wufei et Trowa se levèrent précipitamment, et s'approchèrent du jeune homme. Celui-ci avait la tête baissée, et la main crispée sur son bras droit, dont le sang coulait abondamment. Si Zechs n'était pas intervenu, la balle aurait certainement touché le dos…

Immédiatement, Quatre obligea le pilote 01 à s'allonger au sol, et lui fit difficilement lâcher sa plaie. Les trois jeunes hommes se glacèrent d'horreur en constatant la gravité de la blessure.

De son côté, Zechs avait subtilisé l'arme de Karente, que Treize avait récupérée, l'air plus grave que jamais. Dans le désordre général, Noin avait éloigné le fauteuil roulant de Lady Une de la table, et de la scientifique. Quant à cette dernière, elle se trouvait toujours au sol, allongée sur le ventre, les mains retenues dans son dos par Zechs, qui semblait avoir la situation bien en main.

En ce qui concernait Duo…

Tétanisé, il n'avait pas bougé de sa chaise.

- Attendez… souffla Wufei en examinant la blessure d'Heero. Cette balle n'est pas comme les autres.
- Noin, allez chercher de quoi le soigner s'il vous plait ! demanda Trowa.
- Tout de suite ! acquiesça la jeune femme avant de partir en courant.
- Wufei, regarde ! s'écria Quatre en désignant le petit objet métallique… ou plus exactement, le liquide qui s'en écoulait, se mélangeant au sang.
- Mais c'est…

- Le système zéro ! termina Treize.
- Alors ce n'était qu'une mise en scène pour réussir à le lui injecter ? s'étonna le pilote français. Nous nous sommes fait avoir…

Ce fut cette dernière phrase qui sembla ramener Duo parmi eux. Les yeux plus luisants que jamais, il renversa sa chaise, et en un bond, atterrit près de Karente. Repoussant Zechs à la vitesse de l'éclair, il saisit la jeune femme par les épaules, et la frappa violemment.

- POURQUOI ?! hurla le jeune homme, s'acharnant de plus belle contre la responsable.
- Duo, arrête ! intervint Wufei.

Il leur fallut se mettre à quatre, Zechs, Trowa, Wufei et Treize, pour parvenir à détacher Duo de la scientifique en piteux état, le visage déjà couvert d'hématomes. Alors que Duo se débattait comme il le pouvait, réunissant toutes ses forces afin d'échapper à la prise des quatre hommes, un murmure s'éleva dans la salle.

- Duo…

Comme par magie, l'Américain se calma. Il se retourna, puis, ses amis ayant lâché prise, se dirigea lentement vers le corps étendu au sol. La respiration du pilote semblait difficile, lente, et sifflante. Il se tenait à nouveau le bras, tentant désespérément de retenir le sang qui ne cessait pas de s'écouler. Hypnotisé par le liquide rouge mêlé de doré, Duo tomba à genoux près de lui.

- Heero…
- Ne te laisse pas aller à la colère, tu sais ce qui risque d'arriver, haleta le Japonais en entrouvrant les yeux.
- Comment peux-tu me demander de rester calme après ce qu'elle vient de faire ? marmonna Duo en serrant les poings.
- Ne t'inquiètes pas… j'ai survécu à pire…
- Le problème n'est pas l ! s'écria le pilote 02, s'emportant davantage. Maintenant, que se passera t-il si nous subissons des effets secondaires ? Qui se battra à notre place si quelque chose nous arrive ?!
- Duo, tu…
- Qu'est-ce qu'on va faire, Heero ?! continua le jeune homme, la fureur montant visiblement en lui. Regarde tout ce qui s'est passé depuis que nous sommes ici ! Et tout ça, c'est entièrement de sa faute !
- Duo, je t'en prie calme-toi…

- Comment pourrais-je me calmer ?! Je me suis tu trop longtemps, maintenant ça suffit ! Je ne laisserai pas vivre une minute de plus la responsable de ce chaos !

Alors que Duo allait se lever avec la ferme intention de passer à l'acte, Heero attrapa sa main et le tira vers lui.

- Arrête… pense à ton cœur… soupira le blessé, une lueur d'inquiétude au fond des yeux.
- … comment peux-tu me dire de penser à mon cœur alors que c'est toi qui est en danger ? balbutia le jeune homme natté avant de prendre son compagnon dans ses bras.

Et sous les yeux ébahis des autres personnes présentes, restées près de Karente afin d'éviter de nouvelles violences de la part de Duo, autour du couple enlacé au milieu d'une mare de sang, se mirent à graviter des gerbes de lumière bleues, blanches, rouges et noires…

Notes de Shin à 23h38 :

Shin : YATTA ! * fait la danse de la victoire sur son bureau *

Duo et Heero, atterrés : C'est quoi cette fin de chapitre ?

Shin : Prévue depuis de longs mois les gars V^^V ! Même si j'aurais voulu plus d'émotion dans le dialogue final, et plus de violence du côté de Duo…

Karente : Plus de violence ???

Shin : T'inquiètes pas, j'abrégerai bientôt tes souffrances.

Karente : Gasp…

Wufei : On fait un peu accessoire, Trowa, Quatre et moi…

Shin : J'm'occupe de vous plus tard ^^. Nounouille ?

Treize : Il va y a voir deux transformations ?

Shin : ^vv^. Prochain chapitre : mise à mort du suspense qui dure depuis X temps : qui sera le dernier démon et qui sera le dernier ange ? Les paris sont ouverts ! A la prochaine ^o^ !

A suivre...