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8.

Deux heures avant le crépuscule, alors que Remus et Harry discutaient dans le salon, on sonna à la porte. Le jeune homme alla ouvrir et revint accompagné d'Hermione qui portait un panier de voyage en osier.
— Bonjour, Professeur Lupin !
— Hermione ? Que nous vaut l'honneur de ta visite ?
La jeune fille se tourna vers Harry qui expliqua à son ami :
— Je me suis dit que tu aimerais avoir de la compagnie pendant les trois nuits de pleine lune, alors j'ai demandé à Hermione si elle voulait bien que Pattenrond passe quelques jours ici.
Pendant qu'il parlait, son amie avait sorti le chat du panier. Il s'étira en faisant le gros dos, puis avança en ronronnant vers Remus. Il sauta lestement sur les genoux du lycanthrope et s'y roula en boule.
— Eh bien… je ne sais pas quoi dire… merci… mais, tu es sûre, Hermione, que ça ne te dérange pas ?
— Non, pas du tout. Et puis, apparemment, il vous apprécie !
— Oui, on dirait, sourit Remus en caressant le chat orange qui ronronnait de plus belle.
Hermione se tourna vers Harry.
— Il faut que je rentre. Mes parents ont du monde à dîner ce soir et j'ai promis à ma mère de l'aider.
— D'accord. Merci encore !
Une fois la jeune fille partie, Remus demanda :
— Elle sait ?
— Non. Je lui ai juste dit que tu avais besoin de compagnie… je n'ai rien dit sur ta maladie.
— Merci. Je préfère que le moins de monde possible soit au courant.
— Je comprends. Tu veux manger quelque chose ?
— Oui… il vaut mieux que je prenne un peu de forces.

Après le repas, Remus descendit à la cave avec Pattenrond. Harry referma la porte derrière lui et monta dans sa chambre, mais au bout d'un moment, il ne supporta plus d'être là à ne rien faire. Il redescendit et se planta devant la porte de la cave, indécis.
Si je descends, ça va l'énerver… mais je ne peux pas rester assis à ne rien faire pendant qu'il souffre ! Bon, il faut que je me dise qu'il n'est pas seul… Avec Pattenrond, il ne s'ennuiera pas et sera peut-être moins dangereux pour lui-même…
Le jeune homme soupira, puis s'assit dos à la porte. Il avait une envie folle de descendre rejoindre son compagnon, mais savait que ça ne servirait à rien. Il repensa alors au message qu'il avait reçu la nuit même.
Pourvu que tout se passe bien… je ne supporterai pas si… il ne peut pas mourir… Je n'ai jamais aimé quelqu'un à ce point… je serai prêt à mourir pour lui… si je le pouvais, je serai prêt à prendre sa place… pourvu que ça marche…
Il resta éveillé une bonne partie de la nuit, puis finit par s'endormir, roulé en boule sur le plancher devant la porte de la cave.

Lorsque Remus ouvrit la porte de la cave, il eut la surprise de trouver Harry endormi sur le sol. Il le secoua doucement.
— Harry ! Réveille-toi !
Le jeune homme grommela quelques mots inintelligibles, puis ouvrit les yeux.
— Remus ? Quelle heure est-il ?
— Je ne sais pas, mais le soleil est levé depuis un bon moment.
Harry se leva d'un bond et demanda :
— Ca va ?
— Oui. Pattenrond est de très bonne compagnie, sourit-il en désignant le chat qui se frottait à ses jambes.
Le jeune homme remarqua une griffure dans le cou de Remus.
— Viens au salon, je vais te soigner.
— Non, je m'en occupe. Par contre, si tu voulais me préparer quelque chose à manger, je ne serai pas contre.
— J'y vais ! s'exclama Harry avec enthousiasme avant de disparaître dans la cuisine.

La pleine lune était terminée. Chaque soir, Harry s'était installé sur des coussins, derrière la porte de la cave. Malgré la fatigue due à ses transformations, Remus semblait aller un peu mieux. Il mangea normalement, pour lui – il n'avait jamais eu un très grand appétit – et fit une promenade avec son ami à Hyde Park le deuxième jour.

Le dernier matin, Remus accepta que Harry soigne ses blessures. Le jeune homme s'assit près de son compagnon sur le sofa et commença à panser les griffures sur son torse. Pattenrond était lové dans un fauteuil, les regardant d'un œil inquisiteur. Remus frissonna en sentant les mains de Harry frôler sa peau.
— Tu as froid ? S'inquiéta son compagnon.
— Non… souffla le lycanthrope en détournant le regard.
— Oh… Je devrais peut-être te laisser finir…
— Non, non, tu peux continuer… Je suis idiot…
— Tu ne l'es pas. Je comprends que ça doit être aussi frustrant pour toi que pour moi. Mais, je suis certain que tout va bientôt s'arranger ! sourit le jeune homme, une lueur d'espoir dans le regard.
Il se pencha pour embrasser tendrement son compagnon qui le serra contre lui. Ils restèrent ainsi enlacés un long moment, jusqu'à ce que la sonnette de la porte d'entrée les fasse sursauter. Un peu rouge, Harry alla ouvrir tandis que Remus enfilait une chemise. Il finissait de la boutonner lorsque Hermione entra dans le salon, un grand sourire aux lèvres.
— Bonjour ! Comment allez-vous ?
— Bien. Merci de m'avoir prêté Pattenrond. Il a été d'une compagnie très agréable.
— Mais, de rien ! Si vous avez besoin de lui le mois prochain, n'hésitez pas ! Je serai ravie de vous rendre service !
— C'est gentil.
— Tu veux prendre le petit-déjeuner avec nous ? Proposa Harry qui avait repris toute sa contenance.
— Si ça ne vous dérange pas.
— Allez, viens ! sourit son ami en l'entraînant à la cuisine.
Ils mangèrent, puis après le repas, Remus monta se reposer, laissant seuls les deux adolescents. Lorsqu'elle fut certaine que leur ami ne l'entendrait pas, Hermione demanda à Harry :
— Comment ça se passe entre vous ?
Essayant de ne pas rougir, le jeune homme fit l'innocent :
— De quoi parles-tu ?
— Arrêtes ! J'ai bien vu les regards que vous échangez !
Harry soupira et se laissa tomber sur une chaise. Son visage avait pris une jolie teinte rosée.
— Je ne pensais pas que c'était aussi visible… Quelqu'un d'autre est au courant ? Ron ?
— Il ne se doute de rien. Enfin, je pense qu'il m'en aurait parlé s'il avait eu des soupçons. Je ne pense pas que quelqu'un d'autre ait remarqué quoi que ce soit. Ca fait longtemps que le Professeur Lupin et toi…
— Depuis mon arrivée ici, au début de l'été. Je ne pensais pas que je ressentirai un jour quelque chose d'aussi fort pour lui… d'autant plus que je n'avais jamais été attiré par un homme avant ! Mais, il y a quelque chose chez lui qui me bouleverse… et je sais que rien ne sera plus jamais comme avant entre nous…
— Tu l'aimes ?
— Oui. Ca te choque ? Interrogea Harry, un peu inquiet.
— Non, pas du tout ! Du moment que tu es heureux… et puis, j'apprécie beaucoup le Professeur Lupin. Il reste tout de même le meilleur professeur de Défense Contre les Forces du Mal qu'on ait eu, avec le Professeur Maugrey.
— C'est vrai… Merci…
— Ne me remercie pas, Harry. Je suis réellement contente pour toi.
— Et toi, Hermione, comment ça va avec Ron ?
Cette fois-ci, ce fut au tour de la jeune fille de changer de couleur.
— Euh…
— Allez ! Je sais très bien qu'il y a quelque chose entre vous !
Hermione soupira.
— Oui, c'est vrai… mais Ron est tellement têtu que je n'arrive à rien ! Dès qu'il semble se rapprocher de moi, il prend peur et se met à me fuir ! Il m'agace sérieusement !
— Je peux te donner un conseil ?
— Je t'écoute.
— Coince-le en tête à tête quelque part et parle-lui de tes sentiments pour lui. A mon avis, s'il a peur, c'est parce qu'il doit penser que ce qu'il ressens n'est pas réciproque..
— Tu crois ?
— J'en suis à peu près sûr. Et puis, vu le contexte actuel, nous n'avons plus le temps d'être prudents dans ce domaine-là. A tout moment, Voldemort peut s'attaquer à nous et nous tuer…
Harry baissa la tête en disant cela. Il revoyait Sirius tomber à travers l'arche et sentit son cœur se serrer. Son amie avait compris. Elle changea de sujet.
— Mes parents t'apprécient beaucoup. Si ça t'intéresse, ils proposent qu'on t'emmène sur le Chemin de Traverse quand on ira chercher mes fournitures.
— C'est gentil, mais j'irai sûrement avec Remus.
— D'accord, sourit Hermione. Bon, il va falloir que j'y aille. Tu diras au revoir au Professeur Lupin pour moi !
— Bien sûr.
Il la raccompagna jusqu'à la porte où Pattenrond l'attendait à côté de son panier.
— C'est une idée ou ce chat est beaucoup plus docile qu'avant ?
— Non, je crois qu'il a vraiment changé. A la prochaine, Harry !
— A bientôt !