Disclaimer : A part la famille de Remus, personne ne m'appartient dans l'histoire. Je ne me fais pas de sous pour cette fic.

Rappel : cette fic est une séquelle indépendante de la fic " l'âge des ténèbres " de Mephie.

Note : Merci à Mephie pour m'avoir corriger toutes mes fautes (promis je ferais gaffe à tes remarques)

Note2: Je remercie mes rexwievers, ça motive trop pour écrire la suite :-)

Note3 : Désolée d'avoir mis autant de temps à updater la fic, mais l'a fallu que je rentre ET que je récupère mes fichiers Words (ce qui ne fut pas une mince affaire ) !

Une vie presque ordinaire

Partie2 : arrivée à Hogwart

Je me souviens encore bien du jour où je reçus ma lettre. Nous étions en juillet, ma mère venait de prendre ses vacances et nous avait rejoint chez Emily et Marcellus.

Il avait été décidé que cette année nous passerions tous nos vacances ensemble, je n'appris que plus tard que c'était ma mère qui était à l'origine de cette idée pour profiter encore un peu de ma présence.

Cette après-midi là je jouais au grand aventurier-accompagné-comme-toujours-d'un-fidèle-compagnon-à-la-recherche-du-plus-grand-trésor-du-monde-qui-par-un-hasard-hasardeux-se-trouvait-dans-la-forêt-en-face-de-chez-lui-mais-ladite-forêt-abritait-tout-de-même-de-nombreux-dangers-mortels, avec Sloppy tandis que les trois adultes prenaient tranquillement une tasse de thé. Malgré leur apparent détachement à l'égard de mes occupations, je savais qu'ils gardaient un œil attentif sur moi. C'était agaçant, me sentant observé je ne pouvais pas me donner pleinement à ce jeu. Je savais que je devais n'en vouloir qu'à moi-même, car si je ne leur avais pas fait faux-bond et bravé leurs interdits la veille et l'avant-veille (jour de mon arrivée chez Emily et Marcellus), ils ne seraient pas à m'épier de la sorte, mais je passais tout de même la plus grande partie de mon " expédition" avec Sloppy à ruminer sur les adultes et leur trop grande inquiétude souvent peu fondée.

Je venais de me battre contre le féroce charmeur de cobras cracheurs de flammes venimeuses, combat dans lequel j'avais failli laisser ma vie, mais fort heureusement Sloppy m'avait à la dernière minute tiré du mauvais pas dans lequel je m'étais engagé en me laissant encercler par les serpents ; d'un claquement de doigts elle m'avait lévité, et j'avait pu profiter de la surprise du charmeur pour l'achever. Nous allions donc nous engager dans une lutte sans merci contre une meute de léthifold, lorsque qu'une enveloppe atterrit à mes pieds.

Je fus surpris, c'était bien la première fois que quelqu'un d'autre qu'Antonia ou Emily et Marcellus m'écrivait.

Mon nom avait été écrit avec de très belles lettres calligraphiées à l'encre verte. Et je me demandais quelle était la personne, qui, avec une si jolie écriture, pouvait s'intéresser au jeune garçon que j'étais.

J'ouvris fébrilement la lettre, m'attendant à tout…sauf à une lettre d'admission à Hogwart. Je fus presque déçu, j'avais espéré et craint toutes sortes de choses en même pas une fraction de seconde, et la lettre ne contenait que quelques banals mots de politesse administratives… Enfin… à mon sens car lorsque je présentai la lettre à ma mère elle éclata en sanglots. Je ne peux toujours pas dire si c'étaient des larmes de joies, de soulagement ou de tristesse, mais à l'époque ne sachant pas toute la bataille juridique qui avait été créée pour que je reçoive cette simple lettre, je pensai donc que c'était la dernière solution la bonne. Je décidai donc de ne pas aller dans cette école si ça devait rendre maman aussi triste.

-Tu te trompes mon chéri, s'empressa de me rassurer ma mère lorsque je lui annonçai ma résolution, ce ne sont pas des larmes de tristesse. Bien sûre je suis triste de te voir partir loin de moi pendant aussi longtemps, mais je le serais encore plus si à cause de moi tu ne pouvais pas apprendre toutes les choses merveilleuses que l'on va t'apprendre dès l'année prochaine !

-Mais alors pourquoi tu pleurais maman ?

-Parce que tu es le premier loup-garou à pouvoir aller à Hogwart, et tu voudrais laisser passer cette chance ?

-Non, mais je ne savais pas…

-Je sais mon petit, je sais…

Ma mère m'expliqua alors avec des mots d'enfant tout ce que Dumbledore avait pu faire pour moi, et ce même avant mon adoption. Lorsque ma mère a vu que j'avais des dons pour la magie, elle l'avait supplié de m'inscrire dans sa prestigieuse école. Il avait bien entendu accepté.

Malheureusement étant un enfant adopté, l'administration connaissait ma véritable nature, et certains sorciers peu ouverts d'esprit, mais bien placés au ministère, poussèrent des hauts cris lorsqu'ils apprirent ce que Dumbledore avait l'intention de faire.

Un débat tout autant politique que juridique s'engagea alors entre les partisans de mon admission qui argumentaient que l'école était pour tout le monde et que je serais beaucoup moins à craindre si je maîtrisais mes pouvoirs que si on me lâchait dans la nature sans aucun moyen de les canaliser, et ceux qui étaient contre dont l'argument principal était le danger que je représenterais pour mes petits camarades ainsi que les risques de contaminations les soirs de pleine lune.

Dumbledore joua énormément de son influence pour faire pencher la balance de son côté, assurant que toutes les mesures de sécurité seraient prises pour que je ne sois pas un danger pour les autres, et il remporta la bataille, mais de justesse.

Je tirai de cette histoire un grand respect pour Dumbledore, que je conserve encore aujourd'hui, et la certitude que si cet homme qui ne m'avait pas vu depuis le berceau avait placé ainsi sa confiance en moi, je devrais me montrer digne de cette confiance.

L'été se passa sans grand incident majeur, partagé entre mes jeux avec Sloppy, des leçons à réviser car ma mère craignait que je ne sois pas au niveau des autres enfants qui eux avaient suivi une école primaire normale, et les courses pour compléter les fournitures, et pour que j'aie une tenue convenable pour aller en cours. Ce furent les premiers vêtements neufs que je recevais de ma mère. Elle n'avait en effet jamais jugé nécessaire de m'en acheter jusqu'alors, vu que de toute façon je les aurais abîmés en peu de temps avec toute les occupations dont j'étais coutumier, et elle me tendait toujours des habits de seconde main, encore mettables, qu'elle avait récupéré je ne sais où. A chaque fois, les habits qu'elle me donnait m'allaient parfaitement et à chaque fois elle devait les recoudre plus d'une dizaine de fois. Ces habits ne duraient jamais plus de trois mois quand je les avais en main…

Enfin, la veille de la rentrée arriva, à une vitesse telle que je ne m'en rendis compte que lorsque nous dûmes rentrer à la maison. Emily et Marcellus nous accompagnaient. C'était bien la première fois qu'ils acceptaient de venir passer une journée chez nous. Il faut dire que notre conception de l'ordre et la leur différaient énormément, et si la vue d'une assiette mal rangée ne me gênait pas outre mesure, eux ne pouvaient la regarder sans avoir une furieuse envie de la remettre à sa place, le problème c'est que à sa place se trouvaient les verres car les torchons occupaient leur place habituelle…Ils avaient donc surmonté leur allergie au désordre pour pouvoir m'accompagner au train le lendemain.

Ce soir là, tandis qu'Emily avait pris d'assaut la cuisine et nous préparait un festin dont elle avait le secret, ma mère vérifiait pour la énième fois mes bagages.

-Bon où ai-je mis tes bouquins de Potions ?

-Dans le sac bleu maman, avec les autres bouquins.

-Tu es sûr ? Je ne les vois pas.

-Mais si ! Regarde ils sont en dessous de celui de Charmes.

-Ah oui. Bon ton balai est là… tes vêtements sont dans ce sac-là… Ton nécessaire de toilette se trouve dans le petit sac vert avec tes médicaments… Tous tes bouquins sont là… Tu as ta baguette ?

-Dans la poche de mon blouson M'man.

-Je t'ai déjà dis cent fois de ne pas la laisser dans la poche de ton blouson, tu risques et de trouer la poche et de perdre ta baguette.

-Je sais M'man, mais là au moins je sais ou elle se trouve et je n'aurais pas à la chercher pendant un quart d'heure demain matin…

-Si tu le dis…Tu as donc ta baguette…Octavie est dans la volière… Où est ton matériel pour écrire ?

-C'est Sloppy qui a dit qu'elle s'en occuperait…

-Merlin ! Et tu l'as laissée faire ?

-Mais c'est toi qui lui en as donné l'autorisation. Et de toute façon elle nous aurait fait tout un cirque si on ne lui avait pas laissé s'occuper d'une partie de mes affaires.

Pour toute réponse, ma mère soupira, s'assit sur ma valise, et se massa les tempes.

-Ce n'est pas si grave que ça Antonia, murmura Marcellus qui venait d'arriver, Sloppy saura très bien s'en occuper, tu sais comment elle peut se montrer précautionneuse quand il s'agit des affaires de Remus. Et puis s'il y a le moindre problème, il sera toujours temps de lui envoyer le matériel dont il a aura besoin.

-Tu as raison, lui répondit ma mère sur le même temps. Tout est prêt donc.

-Oui Maman.

-Tant mieux ! Merlin quelle histoire ! J'aurais vraiment mieux fait de laisser Emily s'en occuper ! Son sens de l'organisation nous aurait vraiment aidé ! Au fait tu venais pour quoi Marcellus ?

-Pour vous dire que le repas est prêt, et que si vous ne voulez pas manger du steak carbonisé, vous feriez mieux de descendre rapidement !

Ce soir là je dus me coucher une heure plus tôt, soi-disant pour commencer à m'habituer au rythme scolaire, mais je n'arrivais pas à m'endormir avant une heure tardive de la nuit, partagé entre l'excitation de quitter pour la première fois le cocon familiale pour aller vivre une aventure des plus dépaysantes, la tristesse de savoir que je serais loin de ma mère pendant un bon bout de temps, alors que je ne l'avais jamais réellement quittée jusqu'à ce jour, et l'appréhension de me retrouver avec des enfants de mon âge, moi qui n'avait jamais joué qu'avec Sloppy. Allaient-ils m'accepter ou me laisser seul dans un coin ?

Je m'endormis sans trouver la réponse à cette question.

Cette nuit-là malgré mon agitation, j'avais laissé le sujet le plus préoccupant de côté, alors qu'il m'avait torturé les entrailles pendant une partie de l'été. Ma mère n'avait cessé de me répéter de ne pas m'inquiéter pour cela, qu'Albus avait la solution et qu'il me dirait quoi faire. Je pense que c'est la foi de ma mère en cet homme qui me rassura et qui me fit oublier inconsciemment mes angoisses cette nuit là.

Le lendemain matin ce fut Sloppy qui me tira du lit aux aurores. Comme je refusai d'en sortir, estimant à juste titre qu'un petit quart d'heure de sommeil me ferait le plus grand bien possible, je ne voulais pas apparaître comme un zombie devant mes futurs petits camarades, la petite elfe utilisa ce moyen efficace mais vile pour m'obliger à quitter mon lit douillet : elle me retira mes couvertures et fit un charme de lumière juste devant mes yeux.

-Sloppy, laisse moi tranquille sinon je te jure tu le regretteras ! marmottais-je de la voix la plus menaçante que je pouvais avoir au réveil. Le résultat ne fut pas très convainquant.

-Non non non, chantonna de sa voix la plus agaçante la petite créature, Antonia a demandé a Sloppy de réveiller Remus en moins de dix minutes, Sloppy réveillera Remus en moins de dix minutes.

-Ca va je suis réveillé maintenant, tu peux partir !

-Non, non, Antonia a bien spécifié à Sloppy de rester jusqu'à ce que Remus soit levé.

Il m'était inutile de batailler d'avantage, surtout que pour le coup j'étais parfaitement réveillé. De mauvaise grâce je quittai mon lit douillet et partit me laver, traînaillant le plus possible le pieds et en claquant toutes les portes que je rencontrai. J'étais décidé à faire ma mauvaise tête pendant toute la matinée (et oui Sirius, j'étais vraiment un sale gosse), cette résolution fondit bien vite lorsque je sentit la bonne odeur des toasts grillés et du chocolat chaud !

Je descendais rapidement les escaliers pour aller m'installer devant mon petit-déjeuner. Dans la cuisine se trouvaient déjà ma mère ainsi qu'Emily et Marcellus. Tous les trois sirotaient leur café silencieusement, le regard perdu dans le vide. Je me rendis compte que visiblement je n'avais pas été le seul à ne pas à voir bien dormi ce soir là.

Je fis le tour de la table pour les embrasser en marmonnant à chacun d'eux un vague bonjour, puis je me mis en face de mon chocolat chaud et commença à manger tout aussi silencieusement qu'eux.

-Antonia, commença sentencieusement Marcellus une fois qu'il eut terminé son café, il faudra que tu penses sérieusement à appeler des spécialistes pour faire isoler ta maison ! Il y a beaucoup trop de courants d'airs ! Je me demande comment vous avait fait pour ne pas attraper la mort dans une maison aussi mal isolée.

-Ce n'est pas un problème d'isolement, mon cher Marcellus, répondit ma mère tout aussi sérieusement, notre maison fait l'objet d'un phénomène très rare qui s'appelle " le tourbillon invisible ". Il s'agit en fait d'un trop plein d'air dans une salle à un moment donné, il crée alors une mini bourrasque qui claque toute les portes du premier étage. J'ai fait plusieurs fois appel à des spécialistes de la maison, mais personne n'a su éradiquer ce problème…

-Tu es sûre qu'il ne s'agit pas d'esprit frappeurs ? demanda Emily.

-Je ne pense pas, Remus se trouve souvent au premier étage au moment où ce phénomène se produit, et jamais je ne l'ai entendu parler d'esprits frappeurs…

La conversation continua de plus belle, et moi je m'enfonçai de plus en plus dans mon bol de chocolat. A la fin, lassé par ces railleries, je marmonnai un vague mot d'excuse.

-Mon pauvre Remus, soupira ma mère avec un sourire en tranche de courge qui démentait totalement ses paroles, mais que vais-je bien pouvoir faire de toi ?

-Ne t'inquiète donc pas tant Antonia, la rassura Marcellus, Avec du temps et beaucoup de patience tu en tireras bien quelque chose.

-La preuve, regarde Marcellus ! renchérit Emily.

Et tous les trois partirent d'un grand éclat de rire.

Quand ils furent un peu remis, Marcellus me demanda :

-Alors Remus, prêt pour le grand jour ?

J'acquiesçai entre deux gorgées de chocolats, alors que mon estomac ne cessait de faire le saut de l'ange depuis que j'étais levé.

" Tu sais, repris Marcellus qui avait remarqué que quelque chose me tracassait...il était bien rare que je manque d'appétit à ce point, ne dit-on pas à juste titre en France avoir une faim de loup ?

" Je pense que tu te fais du mouron pour rien, dis-toi que tous les premières années seront dans le même cas que toi… "

-Ils sont déjà allés à l'école, eux, rétorquai-je.

-Penses-tu ? Tous les enfants de bonnes familles sorcières anglaises ne sont pas non plus allés à l'école. La plupart du temps leurs parents préfèrent, soit les éduquer eux même, soit le plus souvent, confier leur éducation à un précepteur. Alors tu vois que tu n'as pas à te sentir lésé par rapport aux autres.

-Ce n'est pas non plus une raison pour agir comme un fils de bonne famille, me prévint ma mère.

-Il n'est pas assez prétentieux pour le faire, me défendit Emily, je crois que sur ce point on l'a bien éduqué ! termina-t-elle, un sourire fendu jusqu'au oreilles.

-Au moins on aura pas tout raté, soupira ma mère, le même sourire au lèvres.

-Tu verras maman, je saurai être digne de toi ! m'exclamai-je avec une conviction peut être un peu trop poussée…

-Je plains les professeurs, intervint Marcellus, moqueur, les professeurs ne vont pas s'en remettre !

-Pas du tout, se défendit ma mère, j'ai toujours été une élève sérieuse, attentive, intéressée…

Bon peut-être pas aux cours d'histoire, sinon j'étais l'exemple type de l'élève modèle !

-Je n'en doute pas une seconde, déclara Emily sur un ton qui laissait penser le contraire.

Ils continuèrent à se disputer ainsi pendant encore quelques minutes. Moi je les écoutais tout en finissant mon petit déjeuner. Au fur et à mesure de leur chamaillerie je sentais mon poids sur l'estomac disparaître. Finalement aller à l'école n'allait peut-être pas être une épreuve si insurmontable que ça, vu qu'on y envoyait tous les enfants et que la plupart survivaient. Et comme disait souvent Marcellus " Qui vivra verra, il est inutile de s'inquiéter à l'avance, dans la plupart des cas on se torture pour rien ! ".

Mon mal de ventre reprit lorsque ma mère annonça

" Bon finies les plaisanteries, il serait peut-être temps d'y aller ! "

Marcellus alla chercher mes bagages, tandis que ma mère appelait Sloppy qui avait mystérieusement disparu depuis qu'elle était venue me réveiller. Cette dernière arriva comme une fleur au bout de cinq minutes, et sans demander d'explication sur son absence, ma mère l'entraîna devant la coiffeuse et lui tendit un bonnet, ainsi qu'une longue robe bleue. L'elfe regarda les vêtements d'un air effaré. Ma mère lui expliqua que c'était la condition sine qua non pour m'accompagner et elle les enfila sans rechigner.

Nous prîmes la poudre de cheminette pour aller jusque dans le bistrot des " trois chaudrons ". De là nous marchâmes jusqu'à la gare de King Cross.

Nous atteignîmes rapidement l'Hogwart Express, et là, ce fut le moment des adieux.

Ils furent très rapides. Je pense avec le recul qu'aucun de nous ne voulait voir la détresse dans le regard de l'autre. Moi j'étais trop fier pour cela, et mes parents voulaient éviter que je sois plus chamboulé que je ne l'étais déjà. Il n'y a que Sloppy qui pleura à chaudes larmes, tout en me tendant un paquet emballé qu'elle refusa que j'ouvre avant que je ne sois parti.

Après avoir embrassé tout le monde, et fait une grosse bise sur le front de Sloppy, qui me le rendit bien, je montai dans le train. Il était quasiment vide, les autres élèves faisaient encore leurs adieux. Je me trouvai rapidement un compartiment libre, et je me précipitai près de la fenêtre pour apercevoir mes parents et Sloppy s'éloigner. Je discernai dans la main de ma mère son mouchoir en dentelle. Moi-même j'en avais gros sur le cœur, c'était la première fois que j'allai être aussi longtemps loin d'elle et je me demandai comment je pourrais supporter mon exil sans ses câlins et ses baisers…

Mais j'avais promis à Marcellus que je saurais être fort, et je n'étais pas un homme à manquer de parole !

Pour ne plus penser à mon chagrin j'essayais de m'occuper, j'ouvris donc le cadeau de Sloppy. Comme je m'en doutais c'était un nécessaire d'écriture, mais je ne m'attendais pas à ce qu'il soit aussi beau. L'ouvrage était simple mais finement fait, il était discret, mais lorsqu'on le regardait attentivement on voyait que c'était un objet de valeur. Je me demandai comment elle avait réussi à se procurer un tel objet et me promis de faire lumière sur ce mystère.

Lorsque j'eus fini d'admirer le cadeau de Sloppy, je donnai à manger à Octavie. Octavie et la chouette hulotte que je reçus d'Emily et Marcellus, en cadeau d'admission à Hogwart. Ils l'avaient recueillie alors qu'elle était blessée, et l'avaient ensuite dressée, pour me l'offrir, parce que, disaient-ils, elle avait les mêmes yeux que moi. L'ennui c'est que, comme tous les autres animaux, elle avait beaucoup de mal à s'habituer à moi. Il fallait donc que je l'accoutume à mon odeur en restant souvent près d'elle et en lui donnant à manger pour l'amadouer.

J'essayai de la faire venir sur ma main pour qu'elle y vienne manger des bouts de viande séchée, lorsque la porte du compartiment s'ouvrit à toute volée. Je sursautai et laissai échapper les bouts de viande qu'Octavie, qui les boudait jusqu'à présent, rattrapa au vol.

A l'entrée du compartiment, un jeune homme me fixait, visiblement surpris de me voir là. Il était plutôt bien de sa personne. Il avait les cheveux noirs très courts, et une moue un peu hautaine accroché au visage, moue que démentaient ses yeux bleus pétillant de malice.

" Oups ! Excuse-moi, comme je n'entendais aucun bruit, je pensai qu'il était vide ! Elle ne t'a pas fait mal au moins ? " me demanda-t-il, avec une inquiétude non feinte.

-Non, elle n'a pas du me trouver comestible !

Le sourire de mon vis-à-vis se fit plus franc.

-Dans ce cas là t'as aucune chance de te faire apprécier d'elle. Les chouettes n'apprécient que ceux qu'elle trouve à leur goût… Peut-être que si tu mettais un peu de sauce sur ta main… Bon je vais te laisser, sinon je me trouverai jamais un compartiment pour moi tout seul ! A la prochaine.

Et il partit…pour revenir cinq secondes après :

-Tu sais pour ta chouette, le mieux c'est que tu passes toute une nuit dans la volière avec elle. Si elle finit par t'accepter dans son espace…c'est gagné ! C'est ce que j'ai du faire pour amadouer mon Flaireur ! Bref c'est pas tout ça, mais va vraiment falloir que j'essaye de me trouver un compartiment libre ! Pas que ta présence me gêne, mais j'ai une sérieuse envie de pioncer ! Salut !

De nouveau seul je m'installai confortablement sur la banquette et baillai à mon aise. Il venait de me donner une sacrée bonne idée là ! Moi qui me demandai encore comment j'allai occuper ma journée…

Cinq minutes après, j'étais endormi. Je ne sentis même pas quand le train partit.

Je ne sais pas combien temps je restai assoupi. Je fus tiré de mon sommeil par une présence menaçante.

Je n'étais plus seul dans mon compartiment. En face de moi se trouvait un jeune homme, qui devait être en quatrième ou cinquième année, en train de racketter un garçon de mon âge. Ce dernier se protégeait le visage avec ses mains. Je voyais qu'ils étaient en train de se parler, mais je n'entendais pas un seul mot de ce qu'ils se racontaient.

Je sortis ma baguette de la poche de mon blouson, et cinq minutes après le gaillard se retrouvait en dehors du compartiment, un peu sonné. Il ne faut JAMAIS tourner le dos à un adversaire potentiel, même si celui-ci à l'air inoffensif…

Une fois qu'il fut " sorti ", l'autre se répandit en remerciement.

-J'ai vraiment eu de la chance que tu te réveilles à ce moment là, grâce à ça il n'a pas eu le temps de me piquer mes chocogrenouilles, t'en veux une ?

J'acceptai avec joie la chocogrenouille, en me gardant bien d'expliquer à ce jeune garçon que ce n'était pas réellement de la chance, mais juste qu'à cause de ma double nature, mes instincts sont beaucoup plus développés que la normale…

Nous passions le reste de trajet à discuter. Il me dit qu'il s'appelait Peter Pettigrew, qu'il venait d'une famille de sorciers de rang moyen, et qu'il espérait être à la hauteur des espérances de ses parents, bien qu'il en doutait fortement. Il dégageait de Peter une bonhomie qui le rendait tout de suite sympathique. Il me racontait ses malheurs avec un tel humour que je ne pouvais m'empêcher de rire à chacune de ses phrases.

Lorsque le train s'arrêta nous étions tous les deux copains comme cochons !

Alors que nous descendions, je revis le jeune homme brun du départ. Il était accompagné d'un autre brun qui portait des lunettes. J'en conclus donc qu'il n'avait pas du dormir de tout le voyage. Son compagnon, complètement débraillé, fusillait du regard un garçon de notre âge aux cheveux noir corbeau, et au visage défiguré par un nez tordu. Lui était par terre et rendait son regard au binoclard. Il se releva et commença à gesticuler. Le jeune homme aux lunettes aussi. Mais comme j'étais trop loin, je n'entendis rien.

Les premières années furent ensuite appelées par un homme gigantesque, qui nous emmena, sur des barques qui avançaient toute seules, à Hogwart.

Le premier sentiment que j'éprouvais en apercevant le château pour la première fois fut l'ébahissement devant une masse si imposante, moi qui n'avais connu de toute ma vie que la simple maison d'Antonia et la cabane d'Emily et Marcellus. Je fus ensuite émerveillé de le voir si lumineux en pleine nuit. Pour un château qui datait du Moyen Age, il n'avait pas cet aspect sombre et sinistre qu'ont tous les autres de la même époque. Je sentais que j'allais me plaire là-bas !

Arrivé ensuite au château, la sous-directrice, Minerva Macgonagall, nous expliqua que nous allions être reparti en différentes maisons… Mais ne nous donna pas les spécificités de ces maisons. Je ne les appris que lorsque le Choixpeau chanta au beau milieu de la Grande Salle, et encore, pour ce que j'écoutais ! J'étais trop occupé à ce moment là à dévisager l'homme qui avait tant fait pour que je vienne dans son école et en qui ma mère avait une confiance totale !

Donc,lorsque la cérémonie commença, je ne savais pas dans quelle maison je voulais être réparti, et à vrai dire je m'en moquai un peu. Toutes, j'en étais sûr, me conviendraient. C'est pourquoi je devais être le seul première année à ne pas stresser durant la cérémonie !

Le jeune homme brun que j'avais croisé dans le train, et qui répondait au nom de Sirius Black, atterrit à Gryffindor, à la grande surprise -voire dégoût- de toute la table des Slytherins, à qui je faisais face à ce moment là.

D'autres noms passèrent avant que je sois appelé à mon tour. Je m'avançais d'un pas tranquille vers le milieu de la grande salle, où se trouvait Macgonagall qui tenait le Choixpeau. Elle me coiffa avec, sous le regard blasé des professeurs, mais intéressé de Dumbledore. Je devais remarquer ensuite qu'il écoutait avec attention la répartition de tous les élèves.

Le Choixpeau mit longtemps avant de décider dans quelle maison j'irais. Selon lui, je pouvais aller dans toutes comme dans aucune.

Il resta quelques bonnes minutes à marmonner sur ma tête, avant de prononcer tout haut les mots qui scellèrent à jamais mon destin :

" Griffyndor ! "

A suivre…

Mot de l'auteur : Bon je me doute que très peu d'entre vous ont apprécié que Remus fasse ami avec ce (censuré) de Peter en premier, mais je rappelle que cette fic est une séquelle de "l'âge des ténèbres " de Mephie où elle disait que James et Sirius s'étaient retrouvés dans le même compartiment que Sev, et elle ne mentionnait pas du tout Remus ou Peter, c'est pour ça que je les ai mis dans le même compartiment. (bon comme elle fait partie de ceux qui n'ont pas apprécié cette partie de l'histoire, je ne rejetterais pas la faute (du moins pas totalement J ) sur elle). Et puis si je n'introduisais pas Peter maintenat je ne l'aurais jamais fait.