Eeeeet ... voici le chapitre 3 tant attendu !!!! (hum ...). Il est spécialement dédicacé à Skad, ma première (et seule ?!) lectrice et revieweuse. La suite mercredi prochain !
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Chapitre 3 : Le choix
Deux mois ont passé après cette énigmatique rencontre. Je passais mes nuits sur le Net, espérant sans trop y croire que Doren (j'étais certaine que c'était lui) ferait de nouveau intrusion sur mon PC.
Une nuit, je venais de passer près de sept heures de suite à surfer, et je prenais un repos bien mérité affalée sur mon clavier. Mais soudain, un grand coup frappé à la porte me réveilla en sursaut. Mal réveillée, je tentais de me lever, réussissais enfin à tenir sur mes jambes et ouvrais la porte. Personne. Je me penchais pour regarder dans le couloir ... et vis une enveloppe blanche posée devant ma porte. Je la ramassais et refermais la porte d'entrée à clé.
L'enveloppe était de bonne qualité, mais immaculée ; il n'y avait absolument rien d'écrit dessus. Je l'ouvris ; elle contenait un morceau de bristol aux exactes dimensions de l'enveloppe, avec un simple mot calligraphié : « DESCENDS ». Qu'est ce que cela signifiait ? Doren pensait-il que j'avais fait la preuve de ma détermination simplement en le cherchant ?
J'enfilais rapidement une paire de vieilles baskets et un blouson, et sortis en faisant une grimace à la commère qui me servait de voisine. Je vivais dans un vieil immeuble, au quatrième étage sans ascenseur évidemment. Quand je passais le porche, l'air devint étouffant ; un énorme orage se préparait, à en juger par les masses noires qui cachaient le ciel à perte de vue.
Garée devant l'immeuble m'attendait une voiture, une belle Chevrolet noire. Je montais par la portière arrière ouverte, et la voiture démarra aussitôt.
Il y avait trois autres occupants : le conducteur, un homme brun d'une quarantaine d'années ; sa passagère, qui devait avoir à peu près mon âge et tenait dans ses mains gantées un énorme flingue peu rassurant ; et mon voisin, certainement Doren, la trentaine, aux cheveux noirs, plutôt séduisant. Tous portaient des lunettes noires bien qu'il fasse nuit, et aucun ne disait mot.
Cela faisait un moment que la voiture roulait dans un grand silence, et je commençais à m'inquiéter. Mais alors que j'allais parler, nous nous arrêtâmes. Mon compagnon sortit et m'invita à faire de même. Les deux autres nous suivirent.
Nous nous dirigeâmes vers une péniche, amarrée au bord du fleuve devant l'usine désaffectée où nous nous étions arrêtés.
Doren m'emmena dans une sorte de salon, tandis que l'autre couple restait à la porte. Il me fit asseoir sur un canapé, s'installa à l'autre extrémité.
- Es-tu toujours intéressée par l'au-delà, Ilaya ? Commença-t-il.
- A votre avis ? Fis-je, impatiente.
- Je peux répondre à tes questions. Cet au-delà n'est pas métaphysique, il n'est pas question ici de ce qui peuple notre monde, mais de notre monde lui-même. De TON monde.
Je l'écoutais, intriguée.
- Parce que ce monde n'est pas le vôtre ?
- Ecoute-moi. Je sais que tu penses que le monde est bizarre, superficiel ... factice peut-être. Tu as raison. Il existe quelque chose qui nous contrôle, qui nous tient prisonniers dans un monde de rêves et d'illusions. Les humains sont des esclaves, Ilaya.
- Esclaves de qui, de quoi ? Demandais-je.
- Esclaves de la Matrice.
- Qu'est-ce que la Matrice ?
- Voilà la véritable question, martela Doren. Je peux te dire ce qu'est la Matrice, mais il faut que tu sois prête à l'entendre.
- Mais je suis ... commençais-je.
- Tu dois faire un choix pour le savoir, coupa-t-il.
Doren ouvrit une petite boîte en argent qu'il avait jusque là tournée et retournée dans ses mains. Il se rapprocha de moi, et ouvrit ses poings. Dans la paume gauche, une pilule rouge vif. Dans la paume droite, une pilule bleue clair. Je fronçais les sourcils.
- Pour savoir la vérité, tu dois faire ce choix crucial, qui peut dans un cas totalement changer ta vie. Si tu avales la pilule bleue, je te ramène chez toi, tu oublieras notre présente conversation, et tu continueras ta petite vie. Mais si tu avales la pilule rouge ... tu quittes un monde pour un autre, une vie pour une nouvelle, et la vérité que tu connaîtras enfin pourra parfois te sembler un cauchemar... réfléchis bien.
Je réfléchissais en effet. Je mourrais d'envie de prendre la gélule rouge, et pourtant j'avais peur ... Qu'entendait-il par un nouveau monde pouvant devenir cauchemar ?
Je tendis la main vers sa paume gauche, hésitais un instant, puis attrapais la pilule et l'avalais rapidement avant de changer d'avis.
- Parfait ! fit Doren avec un sourire ; Je savais bien que tu aurais le courage ! Suis-moi !
Il m'emmena dans une pièce voisine, qui contenait de bien étranges objets : un fauteuil muni de courroies, un ordinateur en mauvais état sur l'écran duquel défilait des tas de chiffres et de lettres verts, et tout un stock d'armes à l'aspect bizarre. Un grand Black à dreadlocks me fit asseoir dans le fauteuil, m'attacha les mains. Une jolie rousse habillée de cuir rouge pianotait sur le moniteur.
- Alors Hanorah, ça vient cette fenêtre ? demanda Doren.
- Je l'ai presque, répondit la rouquine.
- Attention ... s'écria-t-elle soudain. Ca y est !
Au moment même où Hanorah terminait sa phrase, je me sentis aspirée de l'intérieur, un énorme rugissement résonna dans ma tête, et je sombrai dans le noir.
