Réponse aux reviews : Moone, pour savoir ce qui va arriver (va-t-on voir Neo et Trin ???), t'as de la chance, réponse dans ce numéro !! Et merci encore !
Chapitre 9 : Passé et présent
Plusieurs semaines passèrent après mon initiation, durant lesquelles nous naviguions sans but dans les anciens réseaux d'assainissement, Doren se rendant régulièrement dans la Matrice pour tester de potentiels futurs libérés. Mais apparemment personne n'en fut assez digne, car je n'eus pas l'occasion de voir l'expérience que j'avais subie peu de temps auparavant sous un autre angle.
Je passais donc mon temps avec Hanorah, à apprendre à décrypter les codes qu'elle voyait défiler vingt-quatre heures sur vingt-quatre sur ses écrans. D'après ce que j'avais compris, ces suites aléatoires de chiffres, de lettres et de symboles verts défilant verticalement étaient en fait la structure de la matrice. Hanorah ne voyait pas, comme moi, des symboles défiler ; pour elle, c'étaient des plans, des données parfaitement claires.
Un jour que mon amie rousse tentait désespérément de me faire voir le Pentagone américain à travers les formes vertes mouvantes, Doren pénétra sur le pont supérieur et appela le reste de l'équipage.
- J'ai une nouvelle importante à vous annoncer, dit-il gravement. Morpheus m'a fait transmettre un message par la Matrice. Il s'est passé quelque chose.
Des chuchotements d'inquiétude coururent dans l'assemblée.
- Il y avait un traître sur le Neb. Cypher. A cause de lui, Le Mulot, Switch, Epoc et Dozer sont morts, et Tank est dans un état très grave.
Nous étouffâmes tous un hoquet de saisissement. Leash, s'effondra dans un fauteuil en sanglotant.
- Il y autre chose, reprit Doren. D'un peu plus gai. Neo ... c'est bien lui l'Elu, il a réussi à battre les Agents. Il en a même tué un.
- Ca nous fait une belle jambe ! Ironisa Plif.
- Dans tous les cas, dit Doren, nous allons retourner à Zion. Déjà pour mettre Plif en lieu sûr – il n'a rien à faire dans cette guerre, et pour nous reposer un peu ; je crois que nous en avons tous besoin.
Nous mîmes donc le cap sur Zion, la dernière ville de l'humanité. Malgré la tristesse de la mort d'une grande partie de l'équipage du Nebuchadnezzar, j'étais très excitée de voir enfin cette ville ; depuis le temps qu'on m'en parlait !
Quelques jours plus tard, nous arrivâmes en vue de Zion ; les entrées de la ville étaient gardées par d'immenses portes actionnées uniquement par le centre de contrôle, au milieu de la ville. Doren appela le centre pour le prévenir de notre arrivée, et la porte 7 s'ouvrit pour laisser passer l'Ascarus.
Je me trouvais dans la cabine de pilotage lorsque le vaisseau pénétra dans la dernière ville de l'humanité. Et là ... j'eus la vision la plus fantastique de toute ma vie. C'était une sorte d'immense grotte de forme circulaire ; des millions d'appartements se serraient les uns contre les autres le long des parois, s'enfonçant dans les profondeurs de la cavité, et des ponts les liaient à la haute tour centrale qui regroupait la salle du conseil, la salle de contrôle et l'état-major.
Et la vie ... la vie était présente partout. Les ponts et coursives étaient noirs de foule, et je sentais même leur présence derrière les murs et les vitres. J'avais trouvé un nouveau foyer.
Doren et Véko firent atterrir le vaisseau, et nous descendîmes, nos sacs d'affaires sur le dos. Trois personnes nous attendaient : un grand Black à l'aspect presque noble, une femme brune au visage dur mais au regard doux, et un beau jeune homme brun à l'air un peu perdu. Tous trois souriaient.
- Doren ! Ca fait si longtemps !
- Morpheus ! Ca fait plaisir de te revoir !
Les deux hommes s'étreignirent longuement, puis se séparèrent après une grande accolade. Doren se tourna vers Trinity.
- Salut, Trin ...
- Salut Doren, répondit simplement la jeune femme.
Un long silence s'installa, brisé par Trinity.
- Tu ne nous présentes pas tes nouveaux potes ?
- Ah oui excuse-moi ... Voici Ilaya, fit-il en me désignant, nous l'avons libérée il y a un peu plus d'un mois. Et Plif, qui n'a que quinze ans et va donc rester à Zion, continua-t-il avec un regard appuyé au jeune homme.
- Oh, Doren ! Implora le gamin fluet.
- Non Plif, c'est hors de question que tu viennes avec nous, et tu es trop jeune de toute façon, ce serait illégal.
Trinity m'observait d'un regard inquisiteur ; puis, décidant certainement que j'avais l'air plutôt sympa, elle me souria et tendit la main.
- Moi c'est Trinity, du Neb. Je suis ... une vieille amie de Doren.
- Oh ... enchantée, répondis-je assez dubitative.
- Et voici Neo, mon ... ami, hésita la jeune femme.
Je serrais la main du grand brun dégingandé.
- Alors c'est toi l'Elu ? Demandais-je tout en remarquant du coin de l'œil le regard haineux de Doren à mon interlocuteur.
- Les nouvelles vont vite ! Il paraît oui, mais je t'avoue que je ne sais même pas ce que l'on attend exactement de moi !
Sur ces entrefaites, deux hommes arrivèrent, et prévinrent Doren que le commandant Locke l'attendait. Le capitaine partit avec lui, et les autres décidèrent d'aller voir Tank à l'infirmerie. Seule Hanorah, qui ne connaissait pas beaucoup l'équipage de Nebuchadnezzar, resta avec nous pour nous guider jusqu'à nos appartements.
Nous fîmes une rapide visite de Zion, découvrant la grotte, la salle des machines, le restaurant et le marché. Puis, nous emmenâmes Plif dans son nouveau chez-lui, et tandis que nous étions dans l'ascenseur pour aller voir mon futur foyer, je décidais d'aller à la pêche aux renseignements.
- Dis-moi, Doren et Trinity n'ont pas l'air de beaucoup s'apprécier.
- C'est que ... répondit Hanorah en baissant la tête, ils s'apprécient, mais ... Doren est en colère après elle.
- Pourquoi ?
- Bon tu ne le répètes pas, mais ils étaient ensemble avant. Tout a changé lorsque Trin a commencé à suivre Neo, il paraît qu'une prophétie que l'Oracle a faite à Trin a rendu Doren méfiant. Et puis finalement il est parti, parce qu'il n'était plus qu'un obstacle entre elle et Neo.
- C'est dur.
- Oui, répondit-elle simplement.
Nous arrivâmes enfin à mon nouvel appartement. C'était une simple pièce, petite mais assez coquette. Une table et des chaises se tenaient au centre de la salle, et un lit se blottissait dans une alcôve, tout au fond. Dans un coin, une paroi dissimulait des w.c, une douche et un lavabo. Le mur opposé était constitué d'étagères.
- Et te voilà chez toi ! Annonça Hanorah. Commence à t'installer, je viendrai dans une heure, on déjeunera puis je t'emmènerai chercher ce dont tu as besoin.
- Mais je n'ai pas d'argent !
- Ne t'inquiètes pas, pas besoin d'argent ici, tu prends simplement ce qu'il te faut !
Et sur ces mots elle partit, me laissant seule, perdue et désemparée.
