In Stellis Memoriam 5
Disclaimer. 5 tomes et beaucoup de rêveries…
Bien sûr comme d'habitude mercis à Alana et Alixe.
5- Corps et âmes
« Voilà… Je suis tout à toi », promit Remus en revenant de le salon.
« Il… il dort ? »
« Non, mais ça va pas tarder… Il ne tenait que sur l'excitation à la fin… »
Nymphadora Tonks sourit très légèrement.
« C'était une belle fête… »
« Oui… Le plus bel anniversaire qu'il n'ait jamais eu ! Dixit ! »
« Hum… tu sais, je pense que c'est vrai… »
Remus baissa les yeux vers la jeune femme assise sur le canapé. Elle paraissait si grave, si émue… si belle… Il eut violemment envie de la serrer dans ses bras.
« Je le pense aussi », finit-il par dire beaucoup plus calmement que son cœur ne l'aurait souhaité.
Mais oui, tout avait été parfait. Tous les amis de Cyrus étaient venus, et il avait reçu de tous des cadeaux sincères et précieux… Comme la magnifique montre d'Albus - qui faisait bien plus que donner l'heure ! -, le set de blagues des incorrigibles Fred et George ou le raffiné nécessaire d'écriture de Ginny - pivoine au moment du don… Le seul point noir avait été l'humeur de Severus, qui était parti avec fracas à l'entrée de Minerva et des Gryffondors… Non, sans doute, Cyrus avait reçu plus de preuves d'affection de sa famille adoptive que Sirius en avait accumulées pendant les seize premières années de sa vie de ses parents biologiques.
Remus se rendit compte que ses pensées étaient parties bien loin de sa toute aussi songeuse compagne et il s'en voulut. Il avait ressenti une timidité heureuse, comme il n'en avait plus connue depuis qu'il avait eu seize ans, quand elle avait accepté de rester après l'anniversaire… C'était un pas de plus dans cette étrange danse qu'ils exécutaient depuis des mois. Quelques timides pas en avant et beaucoup de pas en arrière… Les obstacles étaient sans nombre : le statut de loup-garou, le procès de Peter Pettigrow, l'amitié de Dumbledore, leur différence d'âge… Il fallait beaucoup de courage à une jeune Auror qui finissait tout juste sa formation pour entrer si directement et si violemment sur la scène médiatique et politique. Ils savaient tous deux qu'une liaison secrète serait illusoire. Il savait aussi qu'elle avait plus à perdre que lui dans cette histoire… Et savoir tout cela finissait de le faire se sentir très vieux. Il se retourna vers elle avec la ferme intention d'aborder des sujets de conversation moins intimidants, mais elle ouvrait déjà la bouche :
« Remus… »
« Tonks… »
Elle battit des cils, prête visiblement à l'écouter.
« Non… toi d'abord… », décida-t-il le cœur battant. Il avait toujours l'impression que dans leur relation, il était celui qui parlait. Il avait envie qu'elle dise ce qu'elle attendait, ce qu'elle espérait…
La jeune femme hésita un peu avant d'expliquer : « C'est… Je me souviens du départ de Sirius… Ses parents ont cru qu'il s'était réfugié chez nous… »
Elle s'interrompit visiblement très émue par l'évocation de sa famille.
« C'est difficile pour toi ? », demanda-t-il très doucement.
Tonks se leva et observa les photos sur la cheminée, avant de répondre tout aussi doucement.
« Non… non, ça me fait plaisir… pour lui… Il méritait une seconde chance… »
Remus osa, au prix d'un effort incroyable, s'approcher pour poser une main tremblante sur son épaule.
« Tonks… Je… Je ne veux pas que tu te sentes prise au piège… par des choix qui ne sont pas les tiens…»
« Cette photo, tu l'aimes ? », dit-elle, en montrant le portrait de Laelia. Instantanément, elle en prit les traits. Remus retira sa main en secouant la tête. « Non ? », questionna la jeune femme avec un peu d'agressivité.
« C'est exactement ce que je voulais dire… Tu te trompes… Je ne cherche pas Laelia… je ne cherche pas un fantôme… Je ne cherche pas non plus de mère adoptive pour mes enfants… Je… Je te veux toi… uniquement toi… »
Une nouvelle fois, les traits de Tonks changèrent : de longs cheveux blonds pâles, un visage mince, des yeux bleus…
« Comme ça ? »
Remus essaya un sourire tremblant. Lui dire que son apparence comptait moins pour lui que sa légèreté et son énergie ? Sans doute ne comprendrait-elle pas… Des cheveux roux, des yeux verts, des pommettes hautes s'installèrent aussi rapidement en face de lui…
« Ou comme ça ? A moins que tu n'es pas peur de quelque chose de moins classique »
Ses cheveux et ses yeux prirent immédiatement l'exacte tonalité violette de sa robe. La même que celle de la broche qui retenait un châle sur ses épaules nues… De ses paroles à sa posture, elle n'était qu'un défi, un défi qu'il ne pouvait que relever.
« Les Moldus ont une légende », commença-t-il dans un murmure. « Quand un chevalier au cœur pur embrasse une princesse transformée en laideron ou en grenouille par une vilaine sorcière… elle retrouve son vrai visage »
« Vraiment ? », demanda Tonks dans un souffle. Remus ne voyait plus ses yeux ou ses cheveux. Il ne voyait que la bouche entrouverte qui venait de laisser échapper ces paroles.
« Mais le conte ne dit rien sur ce qui arrive si… si un…un loup-garou embrasse la sorcière », ajouta-t-il en se rapprochant tout près d'elle. Ses mains se posèrent sur ses épaules et ses yeux se fermèrent comme un assentiment. Doucement, il la fit pivoter vers lui. Il avala difficilement sa salive avant d'oser. Ses mains descendirent sur ses bras fragiles et fermes, sur son dos, sur sa taille souple, pour l'enlacer étroitement. Sa bouche se posa sur la sienne. Il ne sut pas si c'était lui qui tremblait ou elle… Il sut simplement qu'il aurait dû le faire plus tôt…
« J'ai toujours adoré les expériences avec vous, professeur », murmura la jeune femme quand ils reprirent leur souffle. Ses yeux étaient redevenus noirs, comme ses cheveux. Elle n'aurait pas dépareillé dans une photo de famille des Black… Elle ressemblait à l'élève indocile dont il se souvenait si bien… Elle avait laissé tomber les masques et Remus décida qu'il était temps pour lui d'en faire autant.
« Ça fait longtemps que j'attendais une assistante aussi…enthousiaste », dit Remus la gorge nouée mais avec un sourire. Il la souleva ensuite facilement dans ses bras pour l'emmener dans sa chambre…
oo
Cyrus sortit lestement de cet étroit passage qui l'amenait auprès de l'escalier du premier étage. Il ne lui resterait plus qu'à le descendre pour se mêler aux élèves qui se pressaient pour leur dernier petit-déjeuner de l'année à Poudlard.
« Cyrus ! »
L'enfant se tourna très lentement. Il avait reconnu la voix traînante. Ça n'allait quand même pas recommencer ! Malefoy n'allait pas encore s'en prendre à lui ! Pas le dernier jour ! Pas le lendemain de son anniversaire ! Et dire que Remus avait promis qu'ils iraient lui chercher une baguette demain… Il se prépara à essayer de bloquer un sort mentalement. Ça limiterait toujours les dégâts….
« Cyrus… je t'attendais », annonça d'une voix étonnamment douce l'héritier des Malefoy.
Il m'attendait ? Il savait que je passerai par là ? Même Harry ne le sait pas… Il m'a espionné ? - Cyrus ne savait pas quoi penser d'une telle idée. Elle lui faisait plutôt froid dans le dos…
« Vraiment ? », finit-il par répondre, sans essayer de cacher sa méfiance. Il vit le garçon blond grimacer en face de lui.
« Cyrus… je sais… je… Je me suis trompé de vengeance… Mon père » Il fit un petit geste de la main comme pour repousser une pensée peu plaisante. « Tu ne m'avais rien fait… et nous avons plus en commun… »
« En commun ? », l'interrompit en grondant Cyrus.
« Oui… le sang des Black est un sang puissant », commença Drago, « un sang qui nous unit ».
Oh, c'est donc ça, pensa Cyrus. Mais cette compréhension ne l'aidait en rien à décider d'une marche à suivre. Il se sentit très fragile et démuni dans cette conversation. Finalement, il aurait préféré un sort.
« Drago… je sais que ta mère s'est mise en tête que je suis… »
« Parce que tu n'y crois pas ? »
Cyrus haussa prudemment les épaules. Après tout, Remus n'avait jamais pris réellement la peine de contredire cette version. Il l'avait même utilisée plusieurs fois, avec toute l'ambiguïté que cela pouvait avoir. Pouvait-il lui changer de stratégie ? Il ne le pensait pas. N'avait-il pas choisi de le laisser justement décider ce genre de choses pour lui ? N'avait-il pas promis de ne pas les discuter ? De laisser les adultes le protéger ?
« Tu vois ? Tu SAIS que tu es un Black… Si ça se trouve, Lupin te l'a même dit… Il en est fier, non ? Élever les deux fils de ses deux amis… du sang pur ou presque… pour un demi-humain comme lui ! »
Cyrus sentit la colère l'envahir et il eut beaucoup de mal à la contenir. Pouvait-il laisser insulter les deux personnes qui comptaient le plus au monde pour lui ?
« Malefoy », gronda-t-il.
Le jeune garçon s'avança vers lui, visiblement peu impressionné par la colère de l'enfant aux yeux noirs.
« Ça aussi », continua-t-il, « correspond tout à fait à ce que ma mère m'a raconté de ton père - ton vrai père, je veux dire - cette colère permanente… Elle pense d'ailleurs que tu voudrais en savoir plus… »
« Plus ?», répéta un peu automatiquement Cyrus qui luttait toujours contre la colère qui menaçait de la submerger.
Drago leva alors ses mains qui tenaient un paquet pas très volumineux mais assez lourd visiblement.
« L'histoire de la famille Black… et un journal… un journal un peu particulier… un journal qui pourra répondre à bien des questions… Je te l'aurais bien donné hier soir… mais je n'étais pas invité. »
Cyrus ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Les souvenirs et l'expérience de Sirius ne donnaient pas d'autres indications que la plus extrême prudence.
« Je n'en veux pas », grogna-t-il après un moment d'hésitation.
« Je te jure… très solennellement… qu'il n'y a aucun risque…pas de portoloin... pas de miroirs… Juste quelques informations pour rétablir l'équilibre avec ce qu'on a dû te dire depuis ta naissance », insista Drago de sa voix traînante.
Cyrus avala sa salive. Refuser serait sans doute peu diplomatique. Accepter était sans doute dangereux. Les Malefoy n'allaient pas oser un deuxième portoloin dans le contexte tendu de cette fin d'année… Sans doute pas… Mais il ne pouvait pas croire que le paquet ne contenait que des livres…
« Et bien… quelle prudence ! Ce pourrait-il que tu sois autre chose qu'un autre stupide Gryffondor ? Rien ne me ferait… »
Drago n'eut pas le temps de finir sa phrase. Cyrus venait de lui arracher sans plus réfléchir le paquet des mains. Il avait voulu lui faire peur, le faire taire… et il se rendit compte, un peu tard, qu'il avait été manipulé… comme un gosse… Il n'était toujours qu'un sale gosse impulsif…
Le jeune Malefoy esquissa un sourire plus qu'ironique.
« Étonnamment prévisible, Black… » - lâcha-t-il en s'éloignant.
« Lupin ! » - hurla Cyrus. Le nom rebondit sur les murs du couloir comme une balle de tennis moldue.
« Bonne lecture », répondit Malefoy sans se retourner.
Une fois de plus, Cyrus dut lutter contre son instinct qui lui commandait de se jeter sur le jeune garçon et le rouer de coups. « Il est armé et moi pas… Papa me tuera si j'en rajoute dans ces histoires avec les Malefoy… » Il ne savait pas ce qui l'arrêtait le plus : le risque rationnel que représentait Drago ou la potentielle colère de Remus ? Il haussa les épaules en se forçant à respirer profondément pour se calmer, sans beaucoup de résultat. De frustration, il jeta le paquet cadeau contre le mur avec fureur. Le papier gris métallisé se déchira sous le choc, et deux volumes glissèrent sur le sol. Le plus gros, il le connaissait. C'était un exemplaire de «L'Histoire Perpétuelle et Edifiante de la Noble et Pure Famille Black » - la crête de faucon, la devise… tout était là comme dans ses souvenirs… Pas besoin de l'ouvrir pour savoir ce qu'il contenait… Le second volume était plus petit, relié de cuir lui aussi, avec des enjolivures métalliques. Un joli objet. Après un instant d'hésitation, il l'ouvrit et fit tourner rapidement les pages… elles étaient toutes vierges « Un journal qui pourra répondre à de nombreuses questions » avait dit Drago… Cyrus haussa les épaules. S'ils croyaient apprendre ses secrets comme cela ! Il n'était peut être qu'un gosse, mais il n'était pas tombé de la dernière pluie !...
Soudain un sourire féroce lui vint… Il venait d'avoir une idée rigolote… Ouais, horriblement rigolote… Narcissa allait sans doute 'adorer' ! Il rouvrit le passage qu'il avait emprunté et cacha rapidement les deux volumes sous une pierre… Il valait mieux que Remus ne tombe pas dessus… Non, il allait régler ça à sa façon… entre « sorciers au sang pur… »
ooo
« Alors… tu va faire quoi pendant les vacances, Harry ? », s'enquit Hermione, la bouche pleine de toasts. C'était toujours troublant pour Harry combien Hermione semblait combiner la plus exacte rigueur intellectuelle avec un profond désintérêt pour l'apparence et le qu'en-dira-t-on.
« T'as entendu mon père : en juillet, pas grand-chose… On va rester par ici… avec lui…», répondit-il en haussant les épaules. Lui-même savait qu'il serait heureux d'être à Poudlard 'comme avant', de retourner de l'autre côté du miroir après cette année plus qu'agitée.
« Il a dit que vous pourriez peut-être venir au Terrier une semaine », rappela Ron.
« Oui… sans doute celle de la pleine lune », répondit Harry un peu machinalement. Il enregistra inconsciemment que Remus venait d'entrer – plus tard que d'habitude. Sans Cyrus.
« C'est Ginny qui va être contente ! » - dit Ron les yeux moqueurs. « T'as vu le cadeau qu'elle lui a fait ? Toutes ses économies ont dû y passer ! Tu voudras venir aussi, Hermione, ou tu as peur de la concurrence ? »
« Et au mois d'août ? », demanda Hermione avec une pointe d'agacement. Ron n'arrêtait pas d'insinuer qu'elle était vraiment très intéressée par Cyrus et après avoir nié des jours durant, elle semblait avoir opté pour le mépris…
« Sais pas », articula Harry la bouche pleine.
« Amazonie », souffla Cyrus en se glissant au parmi d'eux avec un grand sourire.
« Cyrus ?! », s'étonna Ron.
« Quoi ? », articula Harry.
« Hum, ne criez pas comme ça ! Déjà que je suis en retard… ! », souffla le jeune garçon en tirant vers lui une pile de toasts et en se mettant à les beurrer avec ardeur.
« Amazonie ? », répéta Ron, le front plissé.
« Ouais… au Brésil…trois semaines… avec Tonks… », confirma Cyrus.
« Au Brésil ! », dit Hermione rêveuse. « C'est là que tu as grandi, Cyrus, n'est-ce pas ? »
« Tonks ? », demanda Ron. « Nymphadora Tonks ? C'est pas le garde du corps de Dumbledore ? »
« On peut savoir où tu as 'entendu' ça ? » - intervint Harry assez sèchement.
Cyrus le regarda sans ciller. Il ajouta une couche de marmelade d'oranges sur son toast avant de répondre très calmement :
« Ce matin… en allant aux toilettes, si tu veux tout savoir… Elle était encore là… Elle a passé la nuit à la maison, en fait. » Harry leva instinctivement les yeux vers la table haute. Remus discutait, le sourire aux lèvres avec le professeur Chourave. Avant même qu'il n'ait eu le temps de vraiment s'interroger sur ses sentiments, Cyrus reprit : « Ça va, Harry, hein ! Commence pas... »
« Tais-toi ! » - gronda Harry. Il sentit les trois regards converger sur lui, mais il décida qu'il s'en fichait. « Un jour, il te trouvera derrière une porte et, crois-moi, je penserai que tu l'as bien mérité », continua-t-il, à peine moins véhément.
Cyrus le dévisagea en silence, reposa sa tartine sur la table, puis se leva très lentement.
« Finalement, je crois que je vais aller déjeuner avec Justin… »
« Vous allez vraiment en Amazonie ? », s'enquit Hermione précipitamment pour le retenir. Harry leva les yeux au ciel.
« Harry t'écrira », répondit Cyrus sarcastique.
Harry sentit, sans avoir besoin de tourner la tête, que Remus les regardait. Il soupira et souffla entre ses dents.
« Rassieds-toi ! IL nous regarde ! » Cyrus plongea des yeux brûlants dans les siens. « Je m'excuse… rassieds-toi ! » ajouta précipitamment Harry. Son frère se rassit.« Je n'ai rien contre Tonks ! », ajouta encore Harry.
« Je n'ai pas cherché à savoir avant toi, Harry », répondit Cyrus très lentement. « Juré. »
« Vous êtes vraiment… trop bêtes », estima doucement Hermione des larmes aux yeux. Ron secoua lentement la tête. Les filles uniques, c'étaient vraiment de drôles d'oiseau !
oooo
Le train s'éloignait rapidement et, bientôt, ils ne purent plus distinguer qu'un nuage de fumée.
« Putain… », jura tout bas Cyrus avec envie. « Vivement l'année prochaine ! »
Harry lui lança un regard moqueur.
« Nul ne sait si tu vas recevoir une lettre… »
Il était moins bon que son frère en imitation, mais Cyrus avait reconnu les paroles.
« Je me rappelle qu'il avait dit ça pour toi aussi », répondit-il du tac au tac.
Harry leva les mains en signe de trêve.
« On rentre ? »
Ils se retournèrent sur le quai déserté et aperçurent tout de suite Remus et Severus qui discutaient à son entrée. Des bribes de conversation leur parvenaient.
« Tu crois qu'ils vont avaler ça, Lupin ? », croassait Rogue – qui avait toujours l'air de grande humeur, songea amèrement Harry.
« … pas le choix… équipe…raisonnable… qualifiée… sécurité…pas de raison de refuser…. » - fut ce qu'ils captèrent de la réponse beaucoup plus posée de leur père. Ils échangèrent un regard amusé.
« Je ne sais pas si quelqu'un d'autre que lui arriverait à bosser avec Severus », commenta Cyrus. Harry approuva d'un sourire.
Les deux hommes se turent en les voyant arriver. Harry crut un instant que Severus allait même partir – comme à chaque fois qu'il le voyait depuis une semaine, comme il l'avait ignoré pendant le dernier cours de potion… Et c'était pire que tout ça, être celui qui était « ignoré » quand Rogue s'en prenait à toute une classe… Et les deux garçons virent très bien le regard insistant de Remus sur son adjoint. Il resta.
« J'ai besoin d'aide pour porter des livres qui sont arrivés pour moi à Pré-au-Lard… Cyrus, tu m'accompagnes », annonça immédiatement Lupin, posant une main autoritaire sur l'épaule du garçon qui protesta vigoureusement.
« Pourquoi moi ? Pourquoi tu te fais pas livrer ? Pour… »
« Parce que ça me fait plaisir de faire une petite promenade avec toi », rétorqua aussi vite Lupin avec un regard qui le mettait clairement au défi de refuser. « Allez, montre à Severus que tu es capable d'obéir quelque fois ! », ajouta-t-il. Cyrus fronça les sourcils mais se tut. Il venait de comprendre qu'il n'y aurait pas d'autre issue. « Harry, tu rentres avec Severus ? »
« Oui, Papa », répondit Harry sans chercher en faire semblant de ne pas avoir compris. Ce n'est pas que ça allait être facile, mais il semblait que ce soit la philosophie de Remus dans ce genre de cas. Moins c'était facile, moins il fallait attendre… Rogue ne s'y trompa pas lui non plus car il leva les yeux au ciel en murmurant des imprécations où il semblait être question de « Merlin qui l'avait abandonné « et de « loup-garou ».
« A tout à l'heure », lança joyeusement Remus en s'éloignant avec un beaucoup moins joyeux Cyrus.
Harry décida de rire.
« Il ne nous laisse pas le choix… n'est-ce pas… professeur ? »
Severus ne lui répondit pas. Il prit le chemin de Poudlard à grandes enjambées et en silence. Harry dut courir pour le rattraper.
« Professeur ? Professeur…. Vous voulez bien m'écouter ? » - essaya encore Harry.
« Je n'ai pas besoin de tes excuses, Harry… Elles ne changeront rien » - lâcha Severus entre ses dents. « On ne peut pas grand-chose contre certains caractères. »
L'adolescent trouva encourageant qu'il l'ait appelé par son prénom.
« Je ne voulais pas vraiment m'excuser… », dit il en luttant pour rester à sa hauteur. Le maître de potion lui lança un regard qui aurait pu faire bouillir un glaçon, mais Harry s'était préparé à pire. « Tu… tu sais que ce n'était pas contre toi… ni même réellement contre Serpentard… » Rogue s'arrêta cette fois et le regarda droit dans les yeux.
« Fascinant… Harry, fascinant… et quel type de message subtil était-ce donc ? »
« Severus… on voulait juste montrer qu'il ne fallait pas nous chercher… C'est tout… Et Drago était le plus facile à piéger… C'est tout… On peut pas toujours attendre que les professeurs nous défendent… Non ? »
Rogue repartit de plus belle en maugréant quelque chose où le nom de Lupin revenait souvent avec aussi le qualificatif de présomptueux. De nouveau, Harry dut courir pour le rattraper.
« Severus… » - essaya-t-il encore.
L'homme fut brusquement volte-face dans une envolée de robes.
« Tu sais quoi, Harry… Ton… ton loup-garou de père… il peut toujours tempêter contre Dumbledore mais il est exactement comme lui… exactement !»
« Quoi ? », balbutia Harry qui avait dû mal à suivre les chemins de la colère du maître de potions.
« Oui… cette façon de forcer la main des autres, d'exiger qu'on le pardonne, d'imposer des alliances, de balayer le passé, de le changer quand il ne leur plait pas… ! Cette bonne conscience en toute chose ! » Il se retourna avec colère fit quelques pas de plus avant de se retourner de nouveau : « Et toi ! » ajouta-t-il en dressant un doigt accusateur vers Harry qui ne put faire autre chose que reculer. « Toi… toi, tu seras bientôt comme eux ! »
Et sur cette phrase aussi accusatrice que sibylline, il abandonna Harry au beau milieu du parc.
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Ensuite j'hésite entre une pause au Terrier… histoire de voir Ginny et Cyrus à l'œuvre, Molly parler de différence d'âge et Arthur de voiture volante… mais je ne sais pas si ça va pas m'ennuyer… sans parler de ce qu'en dirait sans doute Csame sur mon manque de cohérence… dans ce cas, on partira plus loin tout de suite et ça s'appellera « Brûlures »…
Vous pouvez bien sûr donner votre avis !
