In Stellis Memoriam
Rien a moi sauf une dizaine d'élèves aux noms improbables mais fallait quand même bien que je lui invente des camarades à ce pauvre Cyrus…
Merci bien sûr à tous ceux qui lisent, qui aiment et qui le disent…
Il semble que vous soyez nombreux à avoir noter le changement d'ambiance… Je reconnais que la relation Tonks/Remus, je ne la vois pas « légère et facile »… Devenir à 25 ans (un truc comme ça), mère adoptive d'adolescents de douze, élevés par un loup-garou… je crois pas que ça puisse être facile… Attention, j'ai pas dit impossible… juste difficile… Je reconnais aussi que je suis pas sûre de suivre le canon pour son caractère… hum… je vais faire plus attention…
Merci encore et toujours à Alana, qui surveille étroitement la cohérence entre Sirius et Cyrus, et à Alixe, spécialiste es Ginny – d'ailleurs si vous ne connaissez pas son Journal de Ginny la furie, je vous invite vivement à le lire !
7 – Secondes fois…
Quelqu'un qui aurait vu entrer Harry et Cyrus dans la gare de King's Cross ce matin-là n'aurait pu rater leur sourire ou leur bronzage brésilien. Et ils étaient en cela plus visibles que par leurs vêtements ou leur petits sacs à dos qui n'auraient pas dépareillés dans une école moldue.
Cet hypothétique observateur aurait aussi pu les trouver un peu jeunes pour être là tout seuls. Mais Remus les avait laissés juste à l'entrée de la gare. « Vous faîtes bien attention l'un à l'autre, hein ? », s'était-il contenté de leur dire avec un petit sourire d'autodérision. Mais s'ils avaient trouvé ça ridiculeusement parental, ils n'en avaient rien laissé paraître. Ils savaient combien leur sécurité était un souci permanent pour Remus. Les laisser ainsi prendre seuls le Poudlard Express relevait de la profession de foi. Ils avaient gravement promis.
Ils traversèrent la gare directement, sans trop se laisser distraire par l'agitation. Harry pouvait dire que Cyrus était impressionné. Il imagina que le présent se surimposait aux souvenirs de Sirius.
« Ça a beaucoup changé ? », demanda-t-il, décidé à ne pas se laisser intimidé par cette double mémoire.
« Non », répondit calmement son frère. « C'est par là, non ? », ajouta-t-il en désignant du doigt des quais au loin.
« Oui », confirma Harry.
Ils étaient plutôt en avance mais en se rapprochant ils repérèrent de nombreux élèves avec leur famille, reconnaissables à l'étrangeté de leurs vêtements et au chargement hétéroclite de leurs chariot. Ils hésitèrent à se rapprocher des uns ou des autres. Mais une voix légère les interpella derrière eux.
« Cyrus ? Harry ? »
« Cho ! », répondirent-ils ensemble.
La jeune fille était là avec ses parents.
« Ce sont les fils du professeur Lupin », leur expliqua-t-elle. « Vous êtes seuls ? », demanda-t-elle en se retournant vers eux.
« Papa nous a laissés à l'entrée » - expliqua Harry.
« Toutes façons, on a rien à porter » - ajouta Cyrus en haussant les épaules. « On ne va pas se perdre ! »
Harry vit le père de Cho froncer légèrement les sourcils devant la légèreté de son frère.
« Tu es Cyrus Lupin, n'est-ce pas ? », questionna-t-il.
Harry sentit son frère se raidir et il craignit qu'il réponde avec son insolence habituelle devant des adultes trop pointilleux. Mais finalement, et sans doute fallait-il remercier Don Leandro pour cet récent self-contrôle, il se contenta d'acquiescer lentement de la tête. Mais ses yeux auraient appris à quiconque qu'il le mettait au défi de lui parler de Sirius Black ! Et Harry sentit que M. Chang avait reçu le message.
« C'est ta première rentrée », commenta sobrement ce dernier, « bonne chance pour la répartition ».
« Harry ! Cyrus ! » - cria alors une autre voix féminine.
« Hermione ! », reconnut Harry en se tournant immédiatement vers la jeune fille et sans remarquer le regard sombre de Cho. Hermione n'avait pas pu venir à son anniversaire, car elle était en vacances avec ses parents sur le continent, et Harry était vraiment content de la revoir.
« Ça avait l'air génial le Brésil ! », dit elle avec un sourire.
« Vous êtes allés au Brésil ? », s'enquit Cho.
« Oui... », commença à répondre Cyrus avec animation.
Mais M. et Mme Chang intervinrent alors pour dire qu'il vaudrait mieux garder leur conversation pour le train et d'arrêter de discuter au beau milieu d'une gare moldue. Cho acquiesça, les embrassa rapidement et passa la première la barrière. Quelques secondes après, Cyrus, Harry puis Hermione firent de même. Mais la jeune eurasienne avait déjà disparue. Sans doute avait-elle rencontré des amis en passant, songea Harry.
Tous les trois trouvèrent facilement un compartiment libre où ils s'installèrent en espérant voir bientôt arriver les Weasley. Ils virent bien passer toute la maison des Gryffondors avant de voir émerger de la muraille de briques, au dernier moment, en courant, Percy maugréant... - comme d'habitude… - la tribu rousse. Hermione et Harry crièrent à Ron de les rejoindre par la fenêtre.
Le rouquin les rejoignit quelques minutes plus tard, une Ginny un peu intimidée sur les talons.
« Vous avez tout un compartiment, super ! », constata Ron en entrant. « Et ces vacances au Brésil alors, vous avez vu des crocodiles ? »
« Entre, Ginny », proposa alors Cyrus avec un grand sourire. La jeune fille avait un peu rosi mais s'était exécutée.
« Oui, entre, Ginny… Non pas de crocodiles, Ron, mais des singes, des perroquets, des serpents, oui », répondit Harry. Il observa machinalement Ginny hésiter puis s'asseoir carrément en face de Cyrus qui fouillait dans son sac.
« Et vous avez vu des trucs intéressants ?», enquêta Hermione, qui visiblement ne classait pas les animaux dans cette catégorie. « Moi, en Italie, j'ai vu... »
« Tiens, c'est pour toi », annonça alors Cyrus en tendant vers une Ginny, brusquement tétanisée, un paquet assez imposant. Les trois autres se turent.
« Pour moi ? », demanda-t-elle d'une toute petite voix, gênée du cadeau comme des regards curieux des autres.
« Oui », confirma-t-il avec un grand sourire.
Elle dégrafa délicatement le papier et un sachet de tulle que Harry reconnut s'échappa. Dans le sachet un fin collier de perles multicolores.
« C'est un porte bonheur » expliqua Cyrus. « Les indiennes du village d'A.. »
« Hem », coupa Harry.
« Heu, d'un village... les font et les portent... autour de la taille » ajouta-t-il, un peu gêné à son tour.
« C'est magique ? », demanda Hermione, avec un air un peu pincé.
« Ça peut », répondit presque sèchement Cyrus en soutenant son regard.
« Et c'est quoi l'autre cadeau, Gin ? », questionna Ron qui avait senti la tension montée d'un cran.
La jeune fille sortit un petit livre relié de cuir avec des incrustations métalliques. Harry se demanda où et quand Cyrus avait trouvé cela.
« C'est un journal », expliqua le jeune garçon, avec un clin d'œil à la sœur de Ron. « Tu te souviens ?»
Ginny acquiesça doucement.
« C'est ton anniversaire, Ginny ? », demanda Hermione, presque aimable.
La jeune fille lui jeta un regard nerveux. Harry et Ron se consultèrent des yeux. Mais Cyrus fut le plus rapide.
« Non, c'est juste comme ça. On laisse les 'vieux' entre eux, Ginny ? »
Il était déjà debout et Ginny acquiesça, les joues de nouveau un peu roses. Elle rangea soigneusement le journal et le collier dans son sac et le suivit dans le couloir. Ils sortirent sans ajouter un mot, ni fermer la porte derrière eux.
Hermione tourna la tête vers la fenêtre, cachant assez mal son désarroi devant cette évolution de ses relations avec Cyrus. Ron leva les yeux au ciel. Harry acquiesça, soupira avant de prendre la parole pour eux deux.
« Hermione… il faut que tu saches qu'ils sont… très amis… Si tu vois ce que je veux dire… »
« Tu veux dire qu'ils couchent ensemble ? », demanda alors une voix traînante, qui lui avait très peu manqué – il s'en rendit brusquement compte - pendant les vacances.
Harry se tourna vers Malefoy qui s'encadrait dans la porte avec ses deux sbires qui semblaient avoir encore grandi et grossi depuis juin. Leurs robes se gonflaient à cause du vent encore chaud qui s'engouffrait dans le couloir par les fenêtres ouvertes. On entendait le ronflement du train. C'était sans doute pour cela qu'ils ne les avaient pas entendu venir...
« Malefoy », demanda-t-il le plus poliment possible, « on peut savoir de quoi tu parles ? »
« De ce qui te sert de père et de sa soi-disant nouvelle professeur de Défense Contre les Forces du Mal… » - expliqua Drago d'une voix forte, sans doute pour ameuter du public. « Ah, Lupin, ce vampire ! Prenez-moi dans vos bras de loup-garou », ajouta-t-il avec une voix tremblante. Crabbe et Goyle rirent. Evidemment.
Harry fut content que Cyrus ne soit pas là, il était sûr qu'il leur serait déjà sauté dessus. D'ailleurs, Ron s'était empourpré. Harry lui lança un regard de mise en garde, genre : « Là, c'est ma bataille, d'accord ».
«Je croyais que Nymphadora Tonks était plus ou moins une cousine à toi, Drago », décida-t-il de répondre très calmement. Il sentit la surprise de ses amis et des témoins qui commençaient à s'agglutiner devant leur compartiment. Mais après tout, lui-même ne le savait que depuis deux jours - ça n'allait pas être dans la Gazette du sorcier quand même ! « Ça devient une mauvaise habitude de commencer l'année en m'empaillant avec Malefoy dans le train », songea Harry, en s'efforçant de garder l'air le plus dégagé possible.
Drago afficha en réponse ce mépris hautain qu'il réussissait si bien – il fallait bien le reconnaître.
« Il y a dans les meilleures familles des branches qu'il aurait mieux fallu éviter de voir se développer ». Quelle phrase, songea Harry, ça ne peut pas être de lui un truc comme ça ! On l'a dit devant lui !
« Oui, tu en es un bon exemple » commenta-t-il à haute voix en faisant mine de se tourner vers Hermione pour reprendre leur conversation.
« Potter », gronda immédiatement Malefoy « un jour, tu te rendras compte que ce que tu crois être une famille n'en est pas une… »
Harry se retourna très lentement vers lui. Le plus lentement possible. Bien plus lentement qu'il n'en avait envie. Mais presque aussi lentement que Remus l'aurait fait – enfin, c'est ce qu'il espérait.
« Malefoy » dit il en détachant les syllabes « Il y a certaines familles qui consolent d'être orphelin… »
Drago blêmit et repoussa ses deux sbires qui avaient fait un pas en avant. Harry se leva pour lui faire face et il sentit immédiatement Ron et Hermione faire de même. Il y eut un mouvement dans la foule compacte du couloir et Seamus, Dean, et Parvati en sortirent pour se mettre au premier rang derrière les trois Serpentards. Lavande et Neville apparurent peu de temps après.
« T'as pas compris un truc, Malefoy… On touche un Gryffondor, on les a tous sur le dos », expliqua Dean.
« L'esprit de famille, en quelque sorte », ajouta Ron avec un sourire mauvais.
Harry vit Drago compter ses partisans et arriver à la conclusion qu'il n'avait aucune chance. On pouvait faire confiance à un Serpentard pour battre retraite quand il le fallait. Il prit donc un air plus hautain encore et fendit la foule en lançant :
« Un loup-garou comme directeur, une gamine amoureuse comme professeur… une meute d'élèves protégeant le survivant… mon père a raison, la communauté magique est tombée bien bas… »
Dans les barques sur le lac, Cyrus se retrouva avec Ginny et deux autres nouveaux élèves qu'il avait croisés avant dans le train : un garçon très excité, Colin Crivey, et une fille très mystérieuse, Luna Lovegood. Les trois autres échangèrent de brefs murmures sur le lac, le calamar géant et ce qui les attendait dans le château.
Il avait senti le regard interrogateur de Ginny se poser plusieurs fois sur lui, mais avait gardé le silence. Bien sûr, il savait. Pouvait-il faire autre chose que savoir ? Non pas parce qu'il avait grandi presque deux années ici. Il avait déjà été réparti… dans une autre vie, qui revenait à ce moment-là avec la force tranquille mais inexorable d'une marée montante. Et si le rituel avait connu des modifications techniques au cours des ans, il avait tout de même passé les deux dernières années à Poudlard. Mais il n'avait pas envie de déflorer ce qui allait se passer. Quelque part, il était sûr que ce serait différent… pas le rituel, mais ses émotions… Ça ne pouvait pas être exactement la même chose puisque trop de choses avaient changé… Il sentit très loin, comme un courant sous-marin dans son cerveau excité, l'onde d'un sourire, sa mémoire validait ces pensées…
Hagrid aida les élèves à sortir des barques et sa grosse voix bourrue faisait des merveilles pour bousculer les craintes et les appréhensions. Quand Cyrus passa devant lui, il lui fit un clin d'œil de connivence. Il les mena de passages en escaliers jusque dans le Grand Hall où il leur annonça que le sous-directeur allait venir les chercher. « Tiens », songea Cyrus, « pas de Minerva cette année… »
Le maître de potions apparut avec toutes les envolées de robes et l'assurance hautaine qu'il fallait pour impressionner les enfants réunis dans le Hall.
« Je suis Severus Rogue… sous-directeur de cette école, directeur de la noble maison de Serpentard et … comme vous l'apprendrez très vite… votre futur maître de cet art difficile que sont les potions… Vous avez été jugés dignes de commencer vos études de sorcellerie à Poudlard et nous espérons que vous mettrez tout en œuvre pour ne pas démériter de cette confiance qui a été mise en vous… »
Cyrus sentit la gêne de ses condisciples quand Severus accompagna son discours intimidant d'une longue pause pendant laquelle il les dévisagea un à un. Pour soutenir ce regard, il dut lui-même faire appel à toute cette force intérieure que Don Leandro lui avait appris qu'il possédait. Il sentit Ginny baisser les yeux à coté de lui quant à Colin, il fronça les sourcils. Luna n'avait pas l'air intéressé.
« Vous allez entrer dans la Grande salle, où vous aînés vous attendent… Là, vous serez répartis, selon un rite millénaire, entre les quatre maisons de Poudlard : Serpentard, Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle… Ces maisons seront votre famille ici à Poudlard… Vos succès, comme vos échecs, feront leur réputation… Cette famille vous suivra bien plus que dans vos sept années d'études, alors préparez bien vos cœurs pour être bien répartis… »
C'est un groupe complètement soumis qui entra dans la Grande salle, dont la splendeur ne fit que les écraser plus encore. Cyrus fit de son mieux pour ne pas chercher ni le regard de Remus ni le regard de Harry. « Préparez bien vos cœur… » L'angoisse venait sourdement. « Etre bien réparti… » Non, ce n'était pas parce que c'était la seconde fois que c'était plus facile.
Au milieu de la travée centrale, Rusard installait un tabouret et posait dessus un vieux chapeau déformé. Rogue s'en approchait et expliquait d'une voix forte. « Voici le Choixpeau… celui qui sait lire dans les cœurs, percer les intentions et trouver la maison à laquelle vous appartenez… votre sort lui appartient ». Après ces paroles rassurantes – qui avait envie de confier son sort à un vieux chapeau défraîchi ? – il commença à appeler lentement les nouveaux élèves.
« Armadillo, Alyssia »
Cette minuscule brune fut accueillie en triomphe chez les Poufsouffles.
« Crivey Colin » Le petit blond qui l'avait bombardé de questions – il venait d'une famille moldu - pendant toute la traversée s'avança d'un pas étonnamment enthousiaste. Le chapeau couvrait presque tout son visage mais il ne resta pas longtemps sur sa tête. Il hurla presque immédiatement « Gryffondor ».
Hum, songea Cyrus. Celle-là j'aurais pu la trouver tout seul !
Il regarda ensuite avec un certain détachement passé une dizaine d'élèves sous le Choixpeau.
D'une certaine « Elfwood, Donna » qui aboutit chez les Poufsouffles, en passant par un « Gingle Herman » qui rejoignit Colin à Gryffondor, une « Hope Esperanza » partie à « Serdaigle » ou un Johanson, Terry à « Poufsouffle », jusqu'à «Lovegood, Luna » qui atterrit à son tour chez les Serdaigles.
Etait-ce un effet de son imagination mais il eut alors l'impression que le temps se suspendait. Il atteint presque un deuxième niveau de conscience, un peu comme quand Don Leandro leur faisait boire ce maté si particulier qui accélérait le cœur et semblait les détacher de leurs corps. Il sut que Remus le regardait. Il sut que Harry le regardait. Il sut que Drago Malefoy le regardait. Il sut que Severus prenait une inspiration imperceptiblement plus longue. Il sut, sans voir la liste, que c'était son tour.
« Lupin, Cyrus ».
Un silence religieux tomba sur la Grande salle. Quels que soient les avis individuels sur le caractère naturel ou non de la filiation entre Remus et Cyrus, ce dernier était le fils du directeur. Un fils connu pour son indiscipline, ses colères et son grand cœur. Le frère adoptif du Survivant. Bref, un sacré curriculum vitae pour ses onze ans !
Il s'avança, soutint le regard impassible de Severus et s'assit un peu gauchement sur le petit tabouret. Il sentit le Choixpeau être déposé sur sa tête, la douceur presque irréelle de son tissu encore plus usé que dans ses souvenirs. Mais la voix commença à chuchoter.
« Hum… une vieille connaissance… hum… pas plus sage pour autant… ou à peine plus…. Hum… une ambition… une ambition incroyable… que faire d'une telle ambition !? »
Cyrus sentit son cœur bondit dans sa poitrine. « Non » murmura-t-il « non… vous ne pouvez pas me faire cela… je ne veux pas ! »
« Mais toi qui veux régler tes comptes, toi qui veux faire une différence… où pourrais-tu mieux le faire qu'à Serpentard ! C'est là qu'il faut changer les choses, pas ailleurs ! »
« Non », supplia l'enfant, « non ! Vous vous trompez… je ne suis pas ce que vous croyez ! »
« Quel insolent ! Moi, le Choixpeau, me trompez !? »
« Pardon, pardon… Mais, pas Serpentard ! Pas Serpentard ! »
« Hum… il ne servirait à rien de t'y envoyer si tu ne t'en sens pas capable… c'est dommage, Cyrus… vraiment très dommage…. »
Et le Choixpeau dit à haute voix : « Gryffondor ! »
Les applaudissements explosèrent immédiatement, et Cyrus revint brutalement à la réalité. Il se demanda combien de temps cette conversation avait duré. Il avait eu l'impression qu'il lui avait fallu des siècles pour convaincre le Choixpeau. Serpentard… Que serait-il allé faire à Serpentard… ?
Il sentait ses joues en feu et ses yeux brillants. Il inspira profondément pour chasser l'émotion qui le submergeait. Severus n'eut pas un regard pour lui quand il gagna la table de Gryffondor où Harry, Ron, Hermione et les jumeaux se disputèrent le privilège de l'accueillir. Ce n'est qu'assis à côté de Harry qu'il leva les yeux vers Remus qui lui fit un imperceptible signe de tête. Tonks un peu plus à droite, leva son verre dans sa direction. Il se sentit brusquement incroyablement léger. Il accueillit avec un sourire un peu lointain un McLeish Archibald et une Morgan Lorna qui vinrent s'asseoir à côté de lui et de Colin. Il enregistra de très loin qu'un Mulciber, Gordon partait à Serpentard, un Nelson, Peter, à Serdaigle. Une Olliver Sinead aux boucles incroyablement rousses vint ensuite s'asseoir à leur table sous les applaudissements. Hermione choisit ce moment précis pour lui demander s'il était allé sur la tombe de sa mère au Brésil, mais Harry répondit à sa place et il lui en fut reconnaissant – Il ne savait ce qui n'allait pas avec Hermione, mais il avait tout le temps l'impression qu'elle attendait quelque chose de lui ou qu'elle cherchait à le prendre en défaut… Il faudrait qu'il en parle à Harry. Quand son attention revint vers la cérémonie, une Saltegg, Elsa partait à Serpentard, suivie de près par un Stillwater, Egon. Il pensa furtivement à Frank et Draven, leurs aînés respectifs, qui les avaient attaqués, Harry et lui, deux ans avant. Mais Weasley Ginevra vint s'asseoir à ses côtés et sa légèreté redevint incroyable !
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Les élèves ne retinrent que deux choses du discours de Remus.
D'abord, ils n'allaient pas avoir un mais deux professeurs de Défense Contre les Forces du Mal. Deux Aurors. Le plus âgé s'appelait Alastor Maugrey – et il avait l'air d'avoir vécu des choses si difficiles que personnes n'avaient envie de les connaître. Le seconde, ou plutôt la seconde, était plus jeune – autant dire très jeune – et beaucoup plus agréable à regarder. Elle s'appelait Nymphadora Tonks – et les insinuations de Drago Malefoy prirent tout leur sens pour ceux qui les avaient entendues.
Mais la curiosité que pouvait provoquer la venue de deux nouveaux professeurs – dont un était soupçonnée d'avoir une liaison avec le directeur ! - ne fut rien à côté de l'excitation que provoqua la deuxième grande nouvelle : le Tournoi des Trois sorciers allait bien reprendre cette année, après Noël. Il commencerait en France, à l'Ecole de Beaux-Bâtons et les candidats de Poudlard seraient choisis après Halloween. C'était même la reprise du tournoi qui expliquait le choix de deux Aurors comme professeurs. Un de deux accompagneraient les élèves en France et l'autre aurait à charge la sécurité de Poudlard – qui, comme on l'avait vu l'année dernière était moins solide qu'on l'aurait crûe.
Pendant le festin qui suivit et qui fut tout aussi riche et étonnant qu'on pouvait s'y attendre, Ron maugréa que c'était bien la peine d'être l'ami du fils du directeur pour savoir tout ce qui était intéressant après Drago Malefoy. Ce qui fit rire tous ceux qui l'entendirent. Harry décida de lui répondre devant tout le monde.
« Ron, tu savais avant Malefoy que mon père et Tonks partaient en vacances ensemble, non ? Et le Tournoi, tout le monde en a parlé l'année dernière, c'était quand même pas un secret d'Etat ! »
Le rouquin avait fini par l'admettre. Hermione avait haussé les yeux au ciel. Lavande avait demandé très doucement : «C'est donc vrai pour ton père et … et le professeur Tonks ?»
« Oui », avait répondu Harry sans ciller. L'appellation de « professeur Tonks » le faisait presque sourire, et il se rendit compte qu'il allait devoir se faire violence pour l'adopter – plus qu'il n'avait dû le faire pour Minerva ou Severus ou son père… Sans doute parce qu'elle était si jeune… Il comprit brusquement ce qui le gênait depuis le début. Il ne la prenait pas vraiment au sérieux… Heureusement pour lui, personne n'avait semblé oser en demander plus.
Les préfets avaient battu le rappel des premières années mettant fin au festin et aux bavardages. Les autres élèves les avaient suivi plus doucement, continuant le récit de leurs vacances respectives. Ron brilla particulièrement sur le chemin de la Tour de Gryffondor en racontant tout bas que les jumeaux et lui avaient emprunté la voiture volante de leur père – « la Ford Anglia qui était dans le jardin, tu te rappelles, Harry » - pour faire un petit tour pendant une nuit… Neville l'avait écouté la bouche ouverte. « Et tes parents n'ont rien dit ? », avait-il fini par demander. « Mes parents n'en savent rien, évidemment… Ils étaient sortis et Percy… Percy s'était enfermé dans sa chambre… » Finalement, c'est ce qui fit le plus rire tous les Gryffondors qui entendirent cette histoire – le donneur de leçons Percy floué par ses propres frères !
En montant dans leur dortoir, Harry vit Cyrus qui s'installait avec trois autres garçons dont il ne se rappelait plus le nom. Il résista à l'envie d'entrer lui parler. Il n'était pas sûr qu'il aurait apprécié à sa place… Il continua donc de monter dans son propre dortoir. Il se sentait plutôt fatigué, et le dortoir lui parut plus que familier, il s'y sentit accueilli, à sa place. Il ne prit que quelques minutes pour ranger quelques affaires – deux photos de vacances, quelques livres, que les elfes n'avaient pas déballés et il s'étendit avec plaisir sur son lit aux rideaux rouges… Il s'endormit aussitôt.
La caverne était humide et froide… de l'eau sur le sol… il avançait, il devait avancer, il devait se dépêcher mais il ne savait pas pourquoi…Une voix parlait sans sa tête… une voix de serpent… « Ainsi tu es revenu ? Tu voulais donc voir ma gloire ? Tu ne seras déçu ! Trop tard, tu comprendras… Trop tard, tu arriveras… »
Il se réveilla en sursaut, étouffant un cri. Sa cicatrice le brûlait…exactement comme chez Aesthelia, songea-t-il. Il ne put s'empêcher de sursauter quand une main le toucha dans l'obscurité.
« Ça va, ça va, Harry, c'est moi, Ron », annonça son ami d'une voix apaisante.
« Lumos » dit une autre voix. Et Harry distingua bientôt quatre silhouettes qui l'entouraient.
« Je… je vous ai réveillés ? », demanda-t-il en comprenant avec un peu d'embarras que ces camarades de dortoir étaient tous autour de lui.
« Tu hurlais », expliqua Seamus.
« Des trucs sur un serpent », ajouta Neville.
« Ça va aller, Harry ? Tu veux en parler ? », proposa Ron.
« Non, non, désolé », répondit Harry très gêné. Par pur réflexe, il tendit la main vers ses lunettes et les chaussa. En se faisant, il souleva sa frange et ses camarades laissèrent échapper un cri collectif.
« Harry, Harry, ta cicatrice ! »
« Quoi ma cicatrice ? »
« Elle est rouge », dit Seamus
« Écarlate », précisa Neville.
« Ça te fait mal ? Tu veux que j'aille chercher quelqu'un ? », demanda Ron.
« Non, non, ça va passer… », répondit Harry en secouant la tête.
Il n'avait aucune envie qu'on aille chercher Minerva, qui irait sans doute chercher Remus… qui l'obligerait à aller à l'infirmerie ou pire à aller dormir dans son ancienne chambre pour qu'il puisse le surveiller ! Et quand il protesterait, il dirait de sa voix tranquille, « Essaie donc de me convaincre de faire autrement, Harry ». Il secoua la tête en songeant à l'humiliation que cela serait. Il se rendit compte que ces quatre compagnons continuaient de le dévisager avec inquiétude. Il devait les rassurer, comprit-il.
« Enfin, je pense », ajouta-t-il. « La dernière fois, ça a fini par passer… »
Finalement, Dean demanda les sourcils froncés.
« Ça t'arrive souvent ? »
« Non » souffla Harry. « C'est la seconde fois ».
oooooooooooooooooooooo
Bon, bon, bon… Ça prend forme, non ?
La suite est un peu évidente – pourtant j'ai bien du mal à l'écrire… - c'est la première semaine de cours… Cyrus, Harry, Remus, Tonks et Minerva... Ça pourrait s'appeler « Sérieusement » mais bon…
J'ai besoin de vos avis et de vos encouragements. Evidemment !
