In Stellis Memoriam

Disclaimer – Vous avez déjà la choix entre huit formulations... et vous en voudriez une autre ?

Messages

Sandrine... D'où sort le journal ? Mais du chapitre 5 enfin...Pour le reste, on va voir...

Lunenoire... Contente que ça te plaise autant...Joli rattrapage...

Titou... Quelle longue review... et quelles fleurs... pfff... j'en suis pivoine... Cho ? Et bien faudrait déjà qu'Harry soit un peu moins maladroit avec elle... Ginny et Cyrus ? B'en ça va être plus qu'un couple... mais j'en dis déjà trop...

Louloute... C'est un peu normal que Cyrus commence une vie un peu « à lui », non ? Personne ne m'a dit que Harry grandissait pourtant moi je trouve...

Alixe... Cyrus a Serpentard ? Pfff... J'ai pas eu le courage... Un peu trop 'alternatif' pour le coup m'a-t-il semblé...

Mais si vous voulez avoir une assez bonne idée de Harry à Serpentard au temps des Maraudeurs, allez lire la fic de Tobby « un passage où le passé ressurgit »...

Csame... heu... heu... merci ?

D'ailleurs merci à tous ceux qui aiment, à Alixe qui veut bien traquer les fautes d'orthographe et de scripts html – si il y a de nouveau tous les accents, c'est grâce à elle ! Vive Alixe ! - et à Alana qui est en vacances... si, si...

Quoi encore ?

Ah si, encore, ça s'appelle pas « sérieusement » mais sans que je sois ravie de mon « Réorganisation des défenses » pour autant...

Et puis j'ose dire maintenant que mon autre fic « Ruptures d'un processus linéaire » est repartie – deux nouveaux chapitres ! Pas du tout le même sujet mais justement, moi, ça m'amuse bien...

8 – Réorganisation des défenses

Harry trouvait toujours incroyable combien Poudlard changeait par la simple présence des étudiants. Il l'avait toujours remarqué – même quand il n'était pas encore un élève, mais ce matin-là, en descendant pour son premier petit-déjeuner de deuxième année, ça lui sautait aux yeux. Sans eux, Poudlard était infiniment plus mystérieux, intimidant et solennel. Même pour lui qui en connaissait les moindres recoins. Les élèves en faisaient un lieu de vie, presque normal – aux normes élastiques de la sorcellerie, bien sûr.

Hermione s'amusa de son air songeur.

« Alors quoi, Harry, toi aussi t'es amoureux ? »

« Quoi ? » s'étrangla son ami.

« Et bien le père, le frère… et toi ? »

« Hum, je ne suis pas sûr que Cyrus soit amoureux », répondit prudemment Harry en remontant ses lunettes sur son nez.

« Ah non ? »

Non, il ne fallait pas compter sur Hermione pour laisser tomber.

« Enfin, ça n'a rien à voir avec Papa et Tonks ! », crut-il utile de préciser.

La jeune fille ne répondit rien mais ne le quitta pas des yeux. Harry songea un instant à la réponse que lui avait fait Remus quand il lui avait raconté le rapprochement de Cyrus et Ginny au Terrier. « Hum... Il semble que Cyrus puisse légitiment revendiquer un certain héritage génétique en la matière... » « Ça veut dire quoi ?», avait demandé Harry. «Qu'il devrait savoir s'y prendre aussi bien avec les filles qu'avec la métamorphose... », avait répondu Remus avec ce sourire en coin de celui sait. Vaste programme, avait songé Harry.

« Enfin, Hermione... Ils ont le même âge... ils sont amis... comme toi et moi »

« Comme toi et moi ? », insista Hermione sans cacher son sourire ironique.

« Non... enfin... Hermione... » - soupira Harry. Il se tut. Au bout de la table Cyrus et un de ses nouveaux camarades de classe – Archi quelque-chose, se rappela Harry – discutaient avec animation. Ginny parlait avec une fille plus rousse qu'elle ! « Sinead », se souvint Harry.

Il ne fallait pas exagérer ! Ils n'allaient pas se marier ou... Ils étaient juste très complices... Il repensa brusquement à cette histoire de journal et une angoisse inexplicable prit racine dans sa gorge. Mais il se raisonna. Ce n'était qu'un journal, un livre, du papier, du carton et du cuir...

« Hermione... je sais qu'hier, il a été inutilement agressif... mais je crois qu'il était juste un peu inquiet pour sa rentrée...» - proposa Harry.

Sa camarade leva les yeux de son emploi du temps.

« Ça lui fait pas bizarre ? »

« Quoi ? », demanda Harry.

« Et bien de se retrouver en première année avec des élèves qui ne savent rien faire », répondit Hermione d'un air négligent. Comme si elle ne mesurait pas ce que ses paroles avaient d'explosif. Harry déglutit avant de répondre très lentement.

« Tu sais... tu ne dois pas juger sur une situation... comment dire... particulière »

Hermione se contenta de hausser les sourcils. Harry soupira de nouveau. Non, Hermione ne laissait pas tomber facilement. Il dut se rappeler que c'est justement pour cette raison qu'elle lui avait sauvé la vie l'année dernière.

« Papa t'a déjà expliqué... c'est des choses qu'il ne peut faire qu'en situation d'urgence... il ne maîtrise pas entièrement ces pouvoirs... comme nous tous », répondit-il essayant de minimiser l'importance de la particularité de Cyrus.

Son amie le dévisagea longuement avant de répondre, insensible aux aller et venues de leurs camarades autour d'eux.

« Pourquoi j'ai toujours l'impression que tu ne me dis pas tout, Harry Potter-Lupin ? »

Harry inspira. Son cœur battait dans sa poitrine. Qu'était-il censé répondre à quelque chose comme ça ? Il était lui-même tellement enclin à occulter totalement la complexité de l'identité de son petit frère. Et il n'était pas loin de penser que c'est ce que Cyrus voulait. Mais pouvait-il mentir plus longtemps à quelqu'un qu'il considérait comme sa meilleure amie ? Il choisit d'hausser légèrement les épaules.

« Cyrus t'a dit lui même tout ce qu'i dire » répondit-il. Qu'elle en fasse ce qu'elle veut ! Si elle voulait se creuser les méninges, c'était bien son problème, après tout !

Hermione sembla peser ses paroles avant de se pencher vers lui et de murmurer.

« Tu veux dire... »

« Hé Harry, tu l'as quand Tonks ? »

Harry se tourna vers son frère qui venait de s'asseoir à coté de lui.

« Hum... ce matin, je crois », répondit-il après avoir vérifié sur son emploi du temps.

« La chance ! », s'exclama Cyrus. « Nous, c'est que demain… »

« Tu l'appelles comme ça tout le temps ? », s'enquit Hermione.

« Tonks ? B'en oui, elle aime pas son prénom… » - répondit Cyrus en haussant les épaules.

« Toi aussi ? »

« Oui, mais... » - commença Harry.

« Et vous allez l'appeler comment en cours ? », insista Hermione, sur son ton de bonne élève.

« T'inquiète pas... je l'appellerai comme tout le monde... 'Professeur Tonks' », répondit patiemment Harry.

« Hé, Hermione, y a pas que toi qui a un cerveau » rajouta Cyrus les sourcils froncés. Harry leva les yeux au ciel. Toujours faire confiance à son petit frère pour rajouter de l'huile sur le feu ! D'ailleurs, le visage de la jeune fille se ferma immédiatement.

« T'as vu Harry... on commence avec ta... » - dit alors Parvati qui venait d'étudier son emploi du temps. Elle s'interrompit presque rougissante. « Avec le... »

« Avec le professeur Tonks », compléta l'interpellé moqueur.

« Elle va être géniale, j'en suis sûr ! », affirma Cyrus en refaisant sa queue de cheval.

Harry l'envia profondément d'arriver à être si décontracté et si affirmatif dans ses rapports avec Tonks. Il soupira presque à son insu.

« Et fais pas cette tête l », lui lança immédiatement son frère. « On dirait que tu préférerais avoir Rogue ».

Tous les Gryffondors – sauf Hermione qui le dévisagea de nouveau - pouffèrent.

« Tiens et toi, tu l'as quand Rogue ? », contre-attaqua Harry avec un sourire en coin.

« Tout à l'heure… après Métamorphoses » le renseigna Ginny. « J'ai trop hâte de commencer la métamorphose » ajouta-t-elle. Harry surprit le regard appréciateur de Hermione qui s'était levée pour partir. Mais Ron qui venait juste d'arriver et avalait ses céréales sur un rythme effréné, intervint alors, la bouche pleine.

« Pff, en attend pas trop la première fois ! Des heures de copie avant de pouvoir toucher une baguette ! »

« Bon et bien, en attendant », annonça Hermione d'un ton décidé, « moi, j'y vais, on va pas être en retard à chaque fois que c'est quelqu'un de ta famille, hein, Harry ! »

oo

Tonks entendit les murmures et les pas avant de voir leurs jeunes visages curieux l'observer depuis l'entrée de la classe. Elle leva la tête de sa liste d'élèves – 2e année : Gryffondors et Serpentards – et leur fit signe d'entrer. Elle songea un instant à se lever pour aller à leur rencontre mais elle sentit la faiblesse de ses jambes et décida d'attendre qu'ils soient tous installés. Elle savait que ce groupe allait être un test. Elle ne doutait pas qu'elle devrait s'imposer aux sixième et septième années qui la trouveraient sans doute trop jeune et qui se penseraient capables de se passer de son enseignement Mais ça, ça ne lui faisait pas vraiment peur. Elle savait qu'elle était capable d'apporter ce qu'on lui avait demandé : de la pratique dans la lutte contre les forces du mal.

Mais là, l'enjeu serait ailleurs. Dans ce groupe, il y aurait Harry – le fils de l'homme autour duquel elle envisageait de construire sa vie – et Drago – ce cousin plus dangereux que bien des manticores... Hum. Elle n'avait rien osé dire quand elle avait vu la répartition. Elle savait que les classes étaient identiques l'année précédente. Elle savait que les autres professeurs géraient le même groupe. Objecter aurait été utiliser sa relation avec Remus et ça, elle n'aurait jamais osé le faire.

L'image de la réunion de rentrée lui revint. Tous ses collègues avaient demandé des aménagements. Même Maugrey avait demandé qu'on lui change son emploi du temps. Mais elle, non. Au point que Severus Rogue, dans son rôle de sous-directeur, lui avait directement demandé si elle n'avait pas des questions ou des demandes. Avec ce ton doucereux qui l'avait brutalement ramené à ses pires souvenirs de potions. Elle s'était retenue de chercher du regard l'aide de Remus – il était resté incroyablement impassible pendant cet échange. Attentif et distant, comme si elle avait été Sinistra ou Chourave, avait-elle pensé avec une pointe d'amertume. Il lui avait fallu tout son courage pour ne pas se contenter de secouer la tête et répondre par une longue phrase. « Non merci, professeur. Je n'ai pas assez d'expérience pour juger de cet emploi du temps. J'imagine que ça viendra ». « Nous pourrons toujours le modifier au deuxième semestre », avait répondu très doucement Rogue – avec un regard interrogateur à Remus qui avait acquiescé des yeux. Tous les autres professeurs avaient eu l'air de se retenir de tourner la tête. Joyeuse augure !

Elle n'avait d'autre choix que d'être à la hauteur, se répéta-t-elle pour la énième fois. Cette pensée suffit à lui rendre ses jambes et elle se leva au moment même où Harry s'asseyait entre Ronald Weasley et Hermione Granger.

« Le premier est un gentil garçon, pas toujours assez concentré mais très volontaire », avait dit Remus. « Quant à la seconde, méfie-toi, elle a une logique et une mémoire redoutables. Si tu te contredis, elle le saura ! »

« Et Harry ? » n'avait-elle pas pu s'empêcher de demander.

« Harry ? Hum... il en sait plutôt plus long que les autres mais généralement il ne cherche pas trop à se mettre en avant... Et pas seulement parce que c'était moi » avait-il insisté. « Si j'étais toi, je m'inquiéterais plus de ce que Drago pourra avoir en tête ».

« Oh ça... je ne pense qu'à ça » avait-elle dit avec une inquiétude si sincère que Remus avait ri et l'avait prise dans ses bras.

« Tu vas t'en sortir, Tonks... je sais que ça peut paraître difficile mais tu vas t'en sortir, j'en suis sûr... Sinon je ne t'aurais jamais proposé ça ! »

Harry lui fit un petit sourire amical en croisant son regard. Elle le lui rendit mais tourna immédiatement la tête en sentant les yeux de Drago sur elle. Des yeux gris méprisants qui la jaugeaient avec un aplomb incroyable. Elle soutint son regard et fut satisfaite de le voir baisser les yeux. Non mais.

« Bien, vous semblez être tous là », commença-t-elle alors, heureuse d'entendre sa voix claire et ferme faire cesser les derniers bavardages. « Alors bonjour ! »

« Bonjour professeur » lui répondit un murmure.

Professeur se répéta-t-elle avec une certaine satisfaction incrédule.

« Comme vous le savez sans doute tous, je m'appelle Nymphadora Tonks et je suis Auror détachée... »

« Vous êtes Auror depuis quand ? », l'interrompit Drago en faisant comme si sa main levée suffisait à lui donner la parole. Harry leva les yeux vers elle, visiblement curieux de voir comment elle allait réagir. Elle inspira.

« M. Malefoy, je ne crois pas que les règles en vigueur dans cette école vous donnent le droit de m'interrompre comme cela », dit-elle.

Le jeune garçon ne se cacha même pas pour lever les yeux au ciel. Ses voisins eurent des sourires à peine plus discrets.

« Mais je vais tout de même vous répondre. Ma formation s'est achevée il y a un an. Depuis j'ai été en stage dans différents postes qui peuvent être occupés par des Aurors. C'est le Ministère qui m'a envoyé ici, de même que Alastor Maugrey, pour la protection de Poudlard et de la délégation qui se rendra en France pour le tournoi au printemps prochain. »

Malefoy ajouta à mi-voix un « et pour la satisfaction des besoins sexuels du directeur » qu'elle décida d'ignorer. Il fallait choisir ses batailles. Elle imaginait assez bien les histoires qui devaient courir les couloirs. Harry avait fait comme elle mais ses yeux verts lui paraissaient plus brillants qu'à l'ordinaire. Saleté de Malefoy !

« Mais je pense que vous êtes plus intéressés par ce que nous allons faire ensemble », continua Tonks, enfonçant ses mains dans ses poches pour éviter de trahir son agacement. La robe professorale voleta autour d'elle et elle songea à combien ce costume ressemblait à celui des Aurors. Une pensée positive sur laquelle elle décida de s'accrocher pour aller de l'avant.

« Comme vous le savez, jusqu'au printemps, vous allez avoir deux professeurs de Défense Contre les Forces du Mal... Le professeur Maugrey souhaite aborder la théorie et l'étude des créatures du mal... »

« Va-t-on enfin étudier les loups-garous ? », demanda alors Malefoy sur le même ton que la première fois. Les Serpentards pouffèrent, les Gryffondors se crispèrent. Tonks inspira.

«M. Malefoy, vous cherchez quoi exactement ? A faire perdre des points à votre maison dès la première heure de cours ?»

« Parce que je pose des questions », s'enquit Drago d'un ton innocent.

« Parce que vous êtes irrespectueux », répondit Tonks sans se démonter. « Il n'y aura pas de troisième fois », ajouta-t-elle utilisant la méthode qu'elle avait vu Remus pratiquer sur les garçons. Elle attendit que son cousin ait baissé, sans doute hypocritement, les yeux pour reprendre : « Avec moi, nous allons surtout travailler la pratique de la défense contre les forces du mal... Et nous allons commencer tout de suite, prenez vos baguettes et levez-vous ! »

D'un coup de sa baguette qui avait soudainement jailli de ses robes, elle fit disparaître les pupitres. Un second sortilège les remplaça par deux séries de matelas de plume jaune vif. Elle lut dans les yeux des enfants qu'elle avait réussi à bousculer la mauvaise impression qu'avait essayé d'établir Drago.

« Nous allons commencer par un sortilège simple mais aux multiples possibilités. Je suis sûre que vous l'avez tous déjà essayé un jour - pour une bonne ou une mauvaise raison... c'est le sortilège de Désarmement... Qui peut me rappeler la formule ? »

Hermione fut évidemment la plus rapide et Tonks lui donna la parole avec un sourire.

« Expelliarmus »

« Bien, cinq points pour Gryffondor... Je reviendrais à la fin de l'heure sur la théorie... pour l'instant je veux juste vous rappeler qu'il s'agit de désarmer votre adversaire et non de le repousser... D'autres sortilèges plus spécifiques sont plus efficaces pour cela... Mettez-vous par deux... Nous allons essayer à tour de rôle ».

Les paires se formèrent rapidement. Parmi les Gryffondors, Neville attendait patiemment qu'un des élèves veuillent bien faire équipe avec lui. En voyant qu'il ne resterait bientôt que Milicent Bullstrode ou Tonks comme partenaires, Harry se décida brusquement et vint avec un sourire se placer devant son camarade sidéré.

« Mais... tu sais déjà le faire, non ? » demanda-t-il.

« Et alors ? »

« Je vais jamais y arriver contre toi ! », gémit Neville.

Harry eut un sourire patient.

« Mais si, mais si... »

Pendant ce temps, Tonks s'était mise face à Millicent Bullstrode et elle demandait le silence.

« Bien. Ma ligne va commencer. Attention, à 3 »

Les éclairs fusèrent mais seules trois baguettes rejoignirent les mains de Tonks, Harry et Dean. Goyle avait réussi à faire tomber la baguette de Crabbe, Hermione, celle de Ron. Lavande avait projeté Parvati par terre, Le même sort avait attendu Abelia Nott, partenaire de Blaise Zabini. Pansy face à Drago n'était arrivée à rien.

« C'est pas mal, c'est pas mal... A l'autre ligne, maintenant... je vous rappelle de vous concentrer sur la baguette, non sur votre adversaire »

Nouvelle explosion. Les résultats furent encore moins nets. Seul Ron et Drago avaient récupéré la baguette de leur partenaire. Parvati avait fait tomber celle de Lavande et les autres n'avaient obtenu aucun résultat.

« Ce n'est pas grave... recommencez tout de suite », ordonna Tonks.

Cette fois, Parvati, Goyle et Nott avaient eux aussi réussi à désarmer leur opposant. La baguette de Tonks était à ses pieds et la jeune professeur félicitait une Millicent Bullstrode sidérée de ce qu'elle avait réalisé. Seul Neville avait de nouveau totalement échoué. Harry n'avait senti qu'un vent léger qui ne l'avait même pas ébranlé.

La ligne de Harry lança une nouvelle fois le sortilège avec des résultats meilleurs quoique un peu excessifs puisque Zabini avait envoyé sa partenaire contre le mur. Tonks se précipita pour vérifier qu'elle n'était pas blessée. Harry croisa alors le regard inquiet de Neville.

« J'y arriverais jamais », murmura celui-ci.

Harry ramassa sa baguette et lui tendit.

« Mais si... Neville... Pense à cette baguette, la mienne... Tiens touche-la, prends-la en main, garde cette sensation dans ta tête... Quand tu lanceras le sortilège, cherche à la reproduire... »

Neville fit ce que Harry lui disait mais son regard restait incrédule.

« Pense à ma baguette... ma baguette dans ta main...C'est comme ça que mon père m'a appris », ajouta-t-il espérant lui donner confiance par cette confidence.

Tonks demanda le silence. Elle demanda à Bullstrode de remplacer Nott face à Zabini et compta jusqu'à trois. Cette fois Harry sentit plus qu'un vent léger, il sentit la baguette qui lui échappait et s'envolait très nettement dans la main de Neville. Il sourit. Neville eut l'air abasourdi et Lavande, qui était à coté d'eux, s'écria « Professeur, professeur, Neville a réussi ! »

Tonks s'avança le sourire aux lèvres.

« Longdubat... tu verras, n'a aucune confiance en lui... sans doute à cause de ce qui est arrivé à ses parents... Mais c'est un travailleur et je pense que de la pratique pourrait lui donner un peu plus d'assurance », avait dit Remus.

« Bravo M. Longdubat ! »

« Oh professeur, je n'y suis pour rien, c'est Harry ! »

Ce dernier leva immédiatement les yeux au ciel. Franchement, il n'avait pas besoin de ça, c'était à vous décourager de vouloir aider les autres. Il n'avait aucune envie d'avoir l'air de marcher sur les plates-bandes de Tonks – qui s'était plutôt révélée efficace dans sa gestion du groupe. Celle-ci lui jeta un regard étonné.

« Il m'a expliqué comment son père lui avait appris », ajouta Neville sans se rendre compte de la gêne de Harry.

« Vraiment ? », releva Tonks sans se départir de son sourire. Harry lui jeta un regard suppliant comme une lettre d'excuse. Puis comprenant qu'il ne s'en sortirait pas comme cela, il expliqua à voix basse.

« Je lui ai juste conseillé de penser à la sensation... la sensation de ma baguette dans sa main »

« C'était un bon conseil. Cinq points pour Gryffondor », commenta Tonks avec légèreté. « Je pense que nous avons eu assez de pratique aujourd'hui, allons nous rasseoir... et essayer de formaliser tout cela par écrit ».

En s'asseyant aux côtés de Ron et Hermione devant le pupitre que Tonks avait fait réapparaître, Harry se surprit à penser qu'il se compliquait peut-être beaucoup la vie...

oooo

Evidemment, ce n'était pas exactement la même chose.

Evidemment, elle n'était plus une jeune professeur.

Evidemment, il était la preuve vivante des épreuves qui avaient secoué la communauté magique depuis une longue dizaine d'années.

Mais quand même.

Le voir entrer dans sa classe, avec ses cheveux noirs nettement noués dans le cou, ce sourire inimitable, à l'aise dans son uniforme de Poudlard qui lui non plus n'avait pas beaucoup changé en quinze ans...

Elle n'avait même pas besoin de fermer les yeux pour revoir le frondeur James Potter, le réfléchi Remus et le timide Peter... Elle avait trop pensé à eux pendant ces dix dernières années pour avoir besoin de faire un effort pour faire revenir leur image dans son esprit. Mais aujourd'hui, Cyrus, si semblable physiquement à Sirius, entrait accompagné de deux garçons et d'une fille. Archibald McLeish, Herman Gingle et Ginny Weasley. Ses souvenirs étaient ramenés à l'état de fantôme. Mais Remus ne l'avait-elle pas mise en garde ?

« Minerva, je sais que vous désapprouvez... que tout ceci vous semble peu naturel... Je vous demande seulement d'oublier ce que vous savez pour offrir à Cyrus une seconde chance... juste une seconde chance... »

Elle se secoua et invita les élèves à s'asseoir.

« Bienvenus dans cette classe de Métamorphose. Comme vous le savez je suis aussi la directrice de votre maison et donc votre principal interlocuteur dans cette école. Vous trouverez toujours auprès de moi une oreille attentive. Je sais aussi me montrer exigeante et ferme quand l'honneur de notre maison est en jeu ».

Les élèves eurent l'air suffisamment impressionnés et Minerva McGonnagal décida de sourire.

« Bien... parlons maintenant de métamorphose »

Tous les élèves prirent leur plume en main et Cyrus fit comme eux. Un élève parmi les autres...

Que sait-il vraiment faire ? se demanda brusquement McGonagal. Pour la première fois, elle regretta d'avoir toujours refusé de s'occuper de lui, de ne pas mieux le connaître... Techniquement il avait tous les pouvoirs de Sirius au moment de sa transformation – et il n'aurait eu que ceux que Sirius possédait à onze ans en métamorphose, que ça aurait déjà demandé une certaine attention. Remus était récemment revenu à la charge en lui demandant de travailler avec Cyrus et Harry pour que le premier maîtrise mieux sa transformation et que le second recherche avec elle son animagus. Elle avait refusé - sûre qu'elle serait incapable de gérer la complexité de Cyrus. Même si elle comprenait plutôt le souhait de Remus concernant Harry, son respect inné des règles l'avait là encore pousser à le refuser.

Mais, elle s'en était rendue compte la veille au soir pendant la répartition, qu'elle n'y échapperait pas. On n'échappe peu à son destin lui avait dit Dumbledore le jour où il avait accepté la présidence du Magengamot – non par ambition personnelle mais parce que son incessant souci pour la communauté magique l'exigeait. Et elle comprit qu'elle n'avait fait que repousser l'inéluctable.

Elle déroula doucement les concepts de base de la métamorphose toute en arpentant la classe. Elle n'eut pas besoin de tourner la tête pour voir McLeish proposer sous le pupitre quelque chose à Cyrus qui s'arrêta une fraction de seconde d'écrire. Elle posa un regard insistant sur les deux jeunes garçons, et Cyrus rougit le premier. Elle le vit indiquer par gestes à McLeish de ranger quelque chose. Une Bombabouse, sans doute, pensa-t-elle avec un sourire intérieur. Lui donner une seconde chance, répéta-t-elle avec une sérénité nouvelle. Elle prit le temps de répondre à deux questions un peu naïves sur les usages de la métamorphose posée par un minuscule élève blond. Colin Crivey, se rappela-t-elle, Né dans une famille moldue.

En reprenant le fil de ses explications – ça faisait combien d'année qu'elle répétait les mêmes choses ?-, elle pensa soudain à Remus, à ses combats incessants, à son ambition pour les deux garçons dont il s'occupait si bien... Elle pensa ensuite à cette jeune femme parfois un peu maladroite et inexpérimentée, mais plutôt courageuse, qui devait être en train de donner ses premiers cours. Elle dut se retenir de secouer la tête.

Non vraiment.

Elle s'était trop protégée en refusant d'aider Remus, Albus et Severus.

De quoi avait-elle peur, elle qui s'enorgueillissait de diriger la maison des courageux ?

Quand les élèves se levèrent, elle demanda à Cyrus de rester.

ooooooooooooooooooooo

Bon... J'ai un peu l'impression que je devais l'écrire pour qu'on ne m'accuse pas de sauter des étapes, mais je n'en suis pas très contente... un peu remplissage facile non ?

La suite tend à s'appeler « Beaucoup de bruit dans les couloirs »... à moins que j'opte pour « Bombabouse, serpent et autres cauchemars »... Ça devrait plus 'bouger'...